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Sidoine Apollinaire
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Sidoine Apollinaire, Caius Sollius Apollinaris Sidonius, est né le 5 novembre[1] soit en 430 à Lugdunum in Gallia (Lyon)[2] soit en 431 ou en 432[3]. Il est décédé en août 486 à Augustonemetum, devenue Arvernis, Civitas Arvernorum, en Arvernie (Clermont-Ferrand)[4]. Il est enterré dans des églises d'Arvernis (Clermont), d'abord en l'église Saint Saturnin, puis transféré en l'église Saint-Genès à Clermont et immédiatement considérée comme un saint par la vox populi. Ses reliques sont vénérées jusqu'à la Révolution où le reliquaire est détruit par des révolutionnaires excités désireux d'effacer du visage de la France les signes de son passé dit superstitieux et monarchique[5].
Sidoine Apollinaire est issu d'une famille sénatoriale du Lyonnais. Préfet de Rome sous Anthémius (468 - 469) il est évêque de Clermont (471 - 486). Son père, son grand-père, son arrière-grand-père, Apollinaris préfet des Gaules (337 - 340)[6], occupent la charge de praefectus praetorio Galliarum (préfet du prétoire des Gaules), sont praefectus urbi (préfet de Rome), ou ont des commandements en chef au Palais et à l'Armée[7][8]. Sa mère est apparentée aux Avitus, l'une des plus grandes familles d'Arvernie[9]. Il est le gendre de l’empereur Avitus. Sidoine Apollinaire se cherche aussi des protecteurs dans l'aristocratie de Rome[10]. Sa vie et ses relations le placent au milieu de la politique du Ve siècle[11]. Il devient un homme politique[12]. Il soulève Lugdunum in Gallia contre Majorien. Sa carrière politique culmine quand il est nommé préfet urbain de Rome par l’empereur Anthemius, en 468[13]. Il est comes d'Arvernie (Auvergne) sénateur romain, et diplomate à Toulouse.
En 469, il est nommé évêque de Clermont et il mène la défense de la ville contre Euric, roi des Wisigoths, de 473 à 475. Sidoine, laïc, reste devient évêque d'Arvernis (Clermont) de 470 à 486, durant les dernières heures de l’empire romain. Emprisonné il est rétabli dans son siège. Il conserve son poste d’évêque après la conquête de la ville. Il est vénéré comme un saint dans l’Église catholique, l’Église orthodoxe et la Vraie Église orthodoxe, avec sa fête le 21 août.
Ses écrits sont d’une grande qualité littéraire et constituent également une source importante pour l’histoire de la Gaule à la fin de l’Antiquité. Sidonius est l’auteur survivant le plus important de la Gaule du Ve siècle, selon Eric Goldberg. Il est l’un des quatre aristocrates gallo-romains du Ve au VIe siècle dont les lettres survivent en quantité ; les autres sont Les autres sont l'évêque Ruricius de Limoges (mort 507), Alcimus Ecdicius Avitus, évêque de Vienne (mort 518) et Magnus Felix Ennodius d'Arles, évêque de Ticinum (mort en 534). Tous sont liés dans le réseau aristocratique gallo-romain qui fournit les évêques de la Gaule catholique. Son écriture se caractérise par un réseau extrêmement dense d’allusions classiques et bibliques, qui est au cœur de sa présentation en tant qu’aristocrate romain. Poète de qualité, Chateaubriand le met au premier rang de son siècle[14]. Ses connaissances connues incluent l'évêque Faustus de Riez et son adversaire théologique Claudianus Mamertus.
Sidoine Apollinaire se retire de la cour et des affaires, en 461, dans la villae d'Avitacum, en Arvernie, que sa femme, fille de l'empereur Avitus a reçu à son mariage en 452. C'est une villae rusticae, qui a des parties résidentielles, pars urbana, notamment une bibliothèque, des thermes et une piscine[15]. Les aristocrates des invasions au XIIe siècle se réfugient dans leurs fermes fortifiées.
Les dernières paroles éloquentes, inspirées du patriotisme romain, c'est cet évêque de Clermont qui les prononcent Il est bien remarquable que la terre de Vercingétorix soit aussi la dernière à résister, au nom de Rome, aux barbares. Depuis 20 ans, l'archéologie fournit également des éléments de réflexion aux recherches sur cet héroïque défenseur d’une des dernières provinces attachées à Rome[16] et les débuts du christianisme en Gaule. La Revue d’Auvergne nous dit que :
- Pour quiconque s’intéresse à l’effondrement des empires et de leurs dieux, aux sinistres plaisanteries de l’histoire, aux ralliements douteux et aux trahisons manifestes, Sidoine Apollinaire apporte un témoignage indispensable[17].
Article détaillé : Apollinaire de Clermont (son fils)
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SES AÏEUX, SES PARENTS[]
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À la fin de l'Antiquité le personnage de Sidoine Apollinaire, évêque, montre l'importance et la richesse de la noblesse arverne et ses liens avec Rome. Ce Sidoine écrit :
- Patres nostri sub uno contubernio, vixdum a pueritia in totam adolescentiam evecti, principi Honorio tribuni notariique militavere... (Nos pères, d'un seul groupe, à peine élevés depuis l'enfance jusqu'à toute la jeunesse, servaient de tribuns et de notaires au prince Honorius...[18].
Son père, son grand-père, Apollinaris préfet des Gaules (337 - 340), et d'autres de ses proches, occupent la charge de praefectus praetorio Galliarum (préfet du prétoire des Gaules)[19]. Une autre caractéristique des préfets du prétoire des Gaules, réside dans la présence de véritables dynasties familiales récipiendaires de cette fonction, comme au Ve siècle les familles d'Avitus et celle de Sidoine Apollinaire qui lui est alliée.
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Apollinaris préfet des Gaules (337 - 340)[]
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Trèves est la préfecture du prétoire des Gaules (en latin : Prefectura praetorio Galliarum). C'est l’une des grandes divisions administratives de l’Empire romain tardif (aussi appelé « Bas-Empire ») coiffant les « diocèses » et les « provinces ».
Sidoine descend d'une ancienne famille patricienne, qui a donné des sénateurs à la ville de Rome[20], une dynastie familiale de praefectus praetorio Galliarum (préfet du prétoire des Gaules) ou praefectus urbi (préfet de Rome), sans oublier des commandements en chef au Palais et à l'Armée[21].
Sidonius est le descendant d'un autre Apollinaris, Apollinaris préfet des Gaules (337 - 340), qui est praefectus praetorio Galliarum (préfet du prétoire des Gaules) sous Constantin II entre 337 et 340. Ces Gaules comprennent la Bretagne romaine (Grande-Bretagne), la Gaule, la péninsule ibérique et la partie occidentale de la Mauritanie et du Maroc lui faisant face.
Créée probablement peu après la mort de Constantin Ier, en 337, cette division dure jusqu’à l’invasion des Francs en 536.
Constantin II (règne 337 – 340) le nomme préfet. Ils résident habituellement à Trêves. En 340 Constantin II marche sur l'Italie avec ses troupes, mais y est tué[22], à la suite de quoi l'autre tétrarque Constant Ier prend le contrôle du domaine de son frère[23].
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Apollinaris II (340- 4??)[]
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Lorsqu’Apollinaris II, préfet du prétoire des Gaules, est né en 0340, à Trèves. Son père, Apollinaris préfet des Gaules (337 - 340), prétorien, préfet du prétoire des Gaules (en latin : Prefectura praetorio Galliarum), doit avoir a 40 ans. Il a au moins un fils. Il meurt en 4??, à Arles-sur-Tech, Pyrénées-Orientales, parait-il à l’âge de 114 ans ??? Il est aussi officier supérieur romain et encore païen contrairement à son fils Apollinaris dit l'ancien et ses descendants.
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Apollinaris dit l'ancien praefectus praetorio Galliarum (370 - 409)[]
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Originaire d'Auvergne pour certains historiens, Apollinaris dit l'ancien est le fils d'un officier supérieur païen, et le petit-fils d'un autre Apollinaris qui est praefectus praetorio Galliarum (préfet du prétoire des Gaules) sous Constantin II entre 337 et 340.
Pour les historiens Apollinaris dit l'ancien, grand-père paternel de Sidoine Apollinaire, est d'origines lyonnaises pour d'autres historiens[24]. les auteurs des Apollinaire possèdent des terres chez les Arvernes[25]. Les monnaies arvernes au milieu du IIe siècle av. J.-C. sont typiques et élaborées à partir d'un prestigieux modèle grec, des statères portant la tête d'Apollon. Les Arvernes donnent à l'Empire romain d'Occident l'un de ses derniers empereurs, Avitus de 455 à 456, beau-père de Sidoine Apollinaire.
Au niveau des praefectus praetorio Galliarum (préfets du prétoire des Gaules), la capitale des Gaules située jusqu'alors à Trèves devient Arleate (Arles). Petrone (Petronius) est alors le premier préfet du Prétoire des Gaules (402 - 408). Il réside dans la cité provençale, Arelate (Arles), en 407[26]. Jean-Rémy Palanque estime que cette date est plus ancienne et que ce transfert daterait de 395.</ref>.
L'administration impériale se déplace en 408. En 408, son successeur est assassiné à Ticinum (Pavie). En mai 408, Constantin III fait de Aleate (Arles) sa capitale prenant en charge l’administration et les fonctionnaires impériaux existants, notamment en nommant Apollinaris dit l'ancien comme ministre en chef (avec le titre de préfet du prétoire). Il le reste de 408 à 409[27].
Apollinaris dit l'ancien, grand-père paternel de Sidoine Apollinaire est le premier de sa famille à renoncer au paganisme pour embrasser le christianisme. Son aïeul Sidoine Apollinaire nous apprend qu'il est lavé DE ses erreurs dans les eaux du baptême[28][29].
La désorganisation de l'Empire est telle en 408 qu'une grande partie de la noblesse gauloise se rallie aux usurpateurs Constantine III et Jovin. On ne sait si l'Auvergne s'est ralliée massivement à Constantine III, mais il est assuré que des aristocrates arvernes ont soutenu Jovin et que l'Auvergne a subi alors une seconde épreuve : en effet, c'est en Auvergne que les derniers partisans de Jovin sont faits prisonniers et exécutés.
D'autre part, dans son panégyrique d'Avitus, Sidoine affirme que son beau-père dans sa jeunesse, est choisi comme unique délégué de sa patrie épuisée, afin de panser ses blessures et réclamer l'abolition d'un impôt monstrueux. Cet impôt punit vraisemblablement l'Auvergne pour son soutien à l'usurpateur Jovin et Avitus en obtient sans doute la levée lors du rétablissement de l'Assemblée des Sept provinces à Arelate (Arles), le 17 avril 418[30].
Apollinaris dit l'ancien exerce la préfecture dans les Gaules sous Constantin III et soutient donc l'usurpateur Jovin. Ce soutien explique les propos peu amènes de Sidoine Apollinaire sur le préfet Claudius Posthumus Dardanus, homme d'origine modeste, qui à l'opposé des soutiens de son grand-père fait exécuter en 413 l'usurpateur Jovin. En 409 après J.C. Apollinaris dit l'ancien est remplacé par son ami Decimus Rusticus, également maître des offices, assassiné en 411.
Le grand-père de Sidoine, Apollinaris dit l'ancien, est praefectus praetorio Galliarum (préfet du prétoire des Gaules) sous Constantin III en 408/409[31][32] ou jusqu'en 410[33]. La préfecture du prétoire des Gaules s'étend du Maroc jusqu'en Grande-Bretagne, comprenant la Gaule et l'Espagne.
Profondément versé et efficace dans les choses de la terre, des services publics et du barreau, Apollinaris dit l'ancien les cultive tour à tour. Il reste un esprit libre sous le règne des tyrans[34]. Il exerce la préfecture du prétoire dans les Gaules sous les usurpateurs Constantin III et son fils Constant II. Il est aussi Praefectus urbi d'Arelate (Arles).
En 408, il accompagne Constantin III, en Espagne. Il est remplacé, probablement par Decimus Rusticus à la nomination de Constantin III comme empereur (probablement en 409).
Apollinaris dit l'ancien est le père d'Alcimus, Apollinaris II, Eulogius (archevêque de Bourges) et Thaumastus de Narbonne (400 - ap. 469), Vir illustris, beau-père de Flavius Probus, sénateur[35].
Thaumastus de Narbonne (400 - ap. 469) est le grand-père de Firminus (ca 450 - 507), sénateur d'Arles[36]. En 482, le dernier livre des lettres de Sidoine Apollinaire, le livre IX est dédicacé à ce Firminus. Thaumastus de Narbonne (400 - ap. 469) est aussi le grand-père de Papanilla, épouse du préfet Tonantius Ferreolus[37].
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Alcimus Apollinaris (405 - 455)[]
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Sidonius est né à Lugdunum (Lyon). Son père, Alcimus Apollinaris, né vers 405[38] est préfet du prétoire des Gaules sous les empereurs Honorius et Valentinien III (448 - 449)[39]. Il est élevé dans le luxe et les plaisirs mondains.
Alcimus Apollinaris (405 - 455) est Préfet du prétoire des Gaules (425 - 455), tribun, secrétaire d'état sous Valentinien III.
Lyon; où est né Sidoine est l'un des centres intellectuels de la chrétienté au ve siècle.
Sa mère, Eparchia Avita Agricola, est sans doute apparentée aux A=Eparciivitii, l'une des plus grandes familles de la région[40].
Elle est la fille de Flavius Julius Agricola (365 - 421), homme politique de l'Empire Romain, préfet du prétoire des Gaules (416 - 418), puis consul (421). C'est probablement le père de l'empereur romain d'Occident Avitus, le beau-père de l'empereur Pétrone Maxime ainsi que le grand-père du César Palladius[41].
Donc Sidoine se marie avec une cousine proche. Il est apparenté avec Flavius Constantius Felix, Flavius Anicius Petronius Maximus, Ommatius Agricola, sénateur d'Arverne, père de Papianilla Agricola, femme de Tonantius Ferreolus, et de Hiberia, femme de Rurice de Limoges.
La famille de Firminus d'Arles est composée de proconsuls d'Afrique apparentés à l'empereur Avitus, fils de Flavius Julius Agricola, consul en 421. Ils sont aussi apparentés à Ruricius et Sidoine Apollinaire.
Article détaillé : Apollinaire et le paganisme
Article détaillé : Apollinaire de Clermont (son fils)
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SA JEUNESSE (431 - 456)[]
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Lugdunum (Lyon) en 443[]
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Avant la naissance de Sidoine Apollinaire à Lyon, en l'année 431, l'état de l'empire s'est détérioré et la situation des Gaules s'aggravée encore pendant sa jeunesse[42].
Les Burgondes obtiennent dès 413 un territoire sur sa rive gauche du Rhône avec le titre de fédérés. Ils s’établissent en 443 en Sapaudia, c’est‑à‑dire dans le territoire de Genève et dans la partie nord de celui de Grenoble, pour s’étendre ensuite dans la Bresse, le Jura et le Bugey, sans toutefois aller jusqu’à Lyon[43]. Sidoine Apollinaire a, en 443, 12 ans[44].
Lyon reste une ville importante qui conserve son atelier monétaire. Sigismond y promulgue des constitutions. On sait que Chilpéric et sa femme y résident dans un praetorium[45].
Sidoine Apollinaire (431 ‑ 486) est un bon témoin de cette époque où entrent en contact deux civilisations et où le christianisme commence à influencer les mœurs. Issu d’une grande famille de l’aristocratie gallo‑romaine, il suit d'abord une carrière sénatoriale, puis est fait préfet de la ville de Rome[46].
Comme l’ensemble de ses semblables gallo-romains de cette époque, Sidoine Apollinaire reçoit une éducation désormais très lacunaire, mais riche en poésie. Nourri abondamment des vers d’Ovide et de Virgile, il va s’imposer rapidement comme l’un des poètes les plus fameux du siècle. Son talent est particulièrement recherché par les personnalités officielles les plus illustres.
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Le baptême de Sidoine Apollinaire à Reii[]
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Comme sa famille se convertit très tard au christianisme il est donc hautement probable que Sidoine soit lui-même baptisé dans ses premières années, à fortiori à une époque où le baptême infantile tend à devenir la norme, notamment dans le milieu aristocratique[47]. Baptistère à Reii (moderne Riez).
Baptistère à Reii Apollinares (IVe siècle), Reii (Ve siècle) (moderne Riez)[48] : il se pourrait que Reii (moderne Riez) soit l’endroit où Sidoine est baptisé par le futur évêque Faustus de Riez[49]. Celui-ci est moine à l'abbaye de Lérins vers 429, il en devient abbé en 439 lors de la nomination de Maxime au siège d'évêque de Riez. Fauste joue un rôle important dans le rayonnement spirituel de son monastère. À la mort de Maxime, vers 466, il lui succède au siège de Riez. Il est lié à Sidoine Apollinaire, qu'il baptise vraisemblablement et qui l'admire beaucoup. Il lui rend visite à Riez et lui confit l'éducation de son jeune frère. C’est ce qu’il ressort des vers 83-84 du Carmen XVI - Euchariston ad Faustum Episcopus :
- Omnibus attamen his sat praestas quod voluisti ut sanctae matris sanctum quoque limen adirem (Pourtant, il leur suffit à tous que tu veuilles que je m'approche du saint seuil de la sainte Mère)[50]
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Sidoine Apollinaire à Arleate[]
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Sidoine 'est un grand seigneur entre l'Empire et la royauté wisigothe. L'installation des barbares dans l'Empire s'étale sur près d'un siècle, entre le passage du Danube par les premiers contingents Wisigoths[51].
Lors d'une brève période d'accalmie, en 449, Sidoine Apollinaire assiste à dix-neuf ans, debout à côté de la chaise d'ivoire de son père (Préfet des Gaules de 448 à 449), aux fêtes données à Arles pour l'inauguration du consulat d'Astère et de Protogène.
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Sidoine Apollinaire se marie à Arleate[]
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En 449, Sidoine Apollinaire assiste à dix-neuf ans, debout à côté de la chaise d'ivoire de son père, Alcimus Apollinaris (ca 405 - 450)[52], aux fêtes données en Arles pour l'inauguration du consulat d'Astère (Flauius Astyrius) et de Protogène (Flauius Florentius Romanus Protogenes).
Il quitte sa ville natale pour Clermont à la fin de sa jeunesse[53]. Les Wisigoths saccagent Rome en 410, puis vont s'installer en Aquitaine. Ils sont bientôt établis comme royaume séparé accroissant leur emprise en Espagne et en Narbonnaise[54].
Vers 431, les envahisseurs Vandales, s'emparent en Afrique du grenier à blé le plus riche. Ils contrôlent la mer et anéantissent le commerce romain sur la Méditerranée occidentale[55].
En 437, quand naît Remi de Reims, les chrétiens sont inquiets pour leur avenir. Nicaise, onzième évêque de Reims, est tué en 407 par les Vandales[56]. Les chrétiens sont encore presque tous des Gallo-Romains, comme c'est le cas de Sidoine Apollinaire, d'Avit de Lyon, ou de Nicaise de Reims. Ils imaginent mal que le christianisme puisse se développer hors des cadres de la civilisation romaine, d’où le drame et l’inquiétude vécus par toutes ces consciences[57].
Les provinces italiennes, particulièrement Rome, sont favorisées aux dépens de régions plus exposées. Plutôt que de laisser de côté des intérêts personnels, le gouvernement central est devenu le lieu de conspirations et de trahisons presque continues. Les barbares profitent de ces divisions. Les dépenses lourdes du gouvernement, salaires, dessous de table, et surtout la défense, sont couvertes par une imposition extrêmement inégale dans laquelle les provinces éloignées paient plus que l'Italie[58].
Comme l’ensemble de ses semblables Gallo-Romains de cette époque, Sidoine Apollinaire a reçu des grammairiens et rhéteurs gallo-romains une brillante éducation fondée sur la connaissance approfondie de l'Antiquité païenne[59], de leçons de philosophie, de rhétorique, de littérature et de poésie, en compagnie des fils du consul Magnus, de Felix et Probus, chez un arlésien du nom d'Eusébius. L'intérêt du jeune Sidoine pour la sphère politique est très tôt stimulé par l'action d'un père et d'un grand-père, tous deux préfets du prétoire. Il écoute avec attention le discours prononcé par l'avocat Flavius Nicetius en l'honneur du consul Astyrius, le premier janvier 449, à Arles. Cet habile orateur, conseiller de son père alors qu'il est préfet des Gaules, doit avoir une certaine incidence dans le développement des aptitudes rhétoriques du futur panégyriste, qui reste lié à lui toute sa vie, et dont il écoute souvent les brillants discours[60].
Le talent de Sidoine devient particulièrement recherché par les personnalités officielles les plus illustres.
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SIDOINE APOLLINAIRE AU SERVICE D'AVITUS ET MAJORIEN (452 - 461)[]
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Né à Lyon dans une famille d’administrateurs gallo-romains de haut rang d'origines arvernes, il devient par son mariage l’un des principaux habitants de l’Auvergne[62].
Dans les années 450 et 460, il parle de son beau-père Avitus, mais aussi Majorien et Anthemius, en exprimant des intérêts gaulois, et surtout auvergnats. Ses autres productions poétiques consistent en des vers occasionnels, célébrant des moments de la vie aristocratique et chrétienne de haut niveau[63].
Dans son Rappel de l’histoire et invitation à l’action dans les Panégyriques de Sidoine Apollinaire; Jean-Yves Guillaumin écrit :
- Les carmina de Sidoine Apollinaire ne sont pas seulement un témoignage historique sur les événements qui ont marqué la deuxième moitié du cinquième siècle, sur lesquels ils constituent, certes, une documentation précieuse puisqu’il s’agit d’une époque confuse pour laquelle les sources historiques manquent de façon très dommageable. Les carmina sont aussi un digest de l’Histoire de Rome avec un grand H, c’est-à-dire idéalisée, car on trouve de la consolation à se rappeler la grandeur passée, en même temps que l’on entend poursuivre une méditation pour savoir ce qui la permit : la valeur morale et le noble comportement des grands personnages que la mémoire attache aux différentes époques successives. De la part de Sidoine, le recours aux exemples historiques n’est pas seulement une illustration utilisant la gamme classifiée qui était offerte par un Valère Maxime, aussi inévitable dans le panégyrique que l’utilisation conventionnelle de la synkrisis. Les allusions à l’histoire romaine et la méditation sur les épisodes de référence soutiennent, chez le panégyriste d’époque tardive, aussi bien l’admiration pour les grands ancêtres et ceux de ses contemporains qui leur ressemblent, que le regret des grandeurs passées et la déploration des malheurs du temps ; elles servent aussi à la construction du personnage de l’empereur idéal, celui qui sera capable de mettre un terme à la dégradation politique et morale de l’empire, d’assurer sa conservation et même sa renaissance[64].
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Sidoine, gendre de l'empereur Avitus (452- 457)[]
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L'empereur Maxime nomme le Gaulois Avitus généralissime, et il le charge de renouveler l'ancien traité. Avitus est le beau-père de Sidoine qu'il accompagne vraisemblablement à Toulouse lors de cette mission diplomatique. Sidoine Apollinaire est donc un témoin oculaire de premier ordre[65].
Favorisé par la conjoncture politique et l’appui de la faction wisigothique, Avitus, désormais beau-père de Sidoine Apollinaire, devient empereur en 456 et fait de son gendre son panégyriste officiel. Sidoine l'accompagne aussi à Rome après a proclamation d'Avitus Augustus, à Arles, le 9 juillet 455. Ses lettres d'alors témoignent du souci de s'élever dans la carrière des honneurs, et manifestent le refus de l'oisiveté juvénile, puisque Sidoine y exhorte ses amis à embrasser au plus tôt la carrière administrative au service du bien public[66].
Le premier janvier 456, le Panégyrique d'Avitus -Panegyricus Avito Auguto socero dictus - prononcé en l'honneur de son beau-père promu au principat, vaut à Sidoine d'être récompensé par le Sénat, à l'unanimité, par une statue de bronze sous le portique de Trajan au milieu des écrivains des deux bibliothèques. Mais l'empereur Avitus (455 - 456) est défait à Plaisance par Majorien (457 - 461), et entraîne Sidoine dans sa chute[67]. En effet la fortune ne favorise cependant pas durablement le poète gallo-romain puisque son empereur Avitus qui est vaincu, en 457, à Plaisance par les forces conjuguées de Majorien et du gotho-suève Ricimer. Majorien prive Avitus de l'empire. Apollinaire soulève Lugdunum in Gallia (Lyon) contre Majorien, mais ce dernier s'empare de la ville de Lyon.
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Ses panégyriques (avant 470 - 477)[]
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Ses célèbres panégyriques d’Avitus, de Majorien et d’Anthémius sont écrits sur le modèle du Panégyrique de Trajan et de Statius, Ausonius et Claudian. Ses panégyriques sont sur différents empereurs, mais ses poèmes nous documentent aussi sur plusieurs événements politiques importants.
Panegyricus Avito Auguto socero dictus est un panégyrique de son beau-père Avitus lors de son investiture comme empereur.
Panegyricus Julio Valerio Maioriano Augusto dictus est un panégyrique de Majorien, qui offre la preuve que Sidonius surmonte la suspicion et l'hostilité naturelles envers l'homme qui est responsable de la mort de son beau-père. Cela démontre aussi qu'il n'a pas envie de mourir ou en prison.
Panegyricus quem Romae Sidonius dixit Anthemio Augusto bis consuli est un panégyrique de l'empereur Anthémius, faisant partie des efforts de Sidonius pour être nommé préfet urbain de Rome.
Joseph Grzywaczewski, de l’Institut Catholique de Paris, montre les multiples références aux dieux païens par Sidonius Apollinaris, au Ve siècle, dans ses panégyriques (Sidonius Apollinaris’ pagan vision of the ancient Roma Bellatrix in Christian Rome). Même s’ils sont chrétiens, la plupart des évêques ont reçu une éducation classique, et connaissent donc non seulement la philosophie païenne, mais aussi les divinités païennes. Par exemple, Sidoine Apollinaire connaît la rhétorique, et l’utilise donc dans ses discours, ayant alors recours à la mythologie comme à tout autre outil rhétorique[68].
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Sidoine et l'empereur Majorien (457 - 461)[]
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Sidonius soulève donc Lugdunum in Gallia et il lutte deux ans avec la noblesse gauloise contre Majorien, mais il est fait prisonnier. Cependant, la réputation de l'apprentissage de Sidonius conduit Majorien à le traiter avec le plus grand respect. Il bénéficie de la grâce du nouvel empereur, puisqu'il affirme que l'éloge que contient le panégyrique à Majorien - Panegyricus Julio Valerio Maioriano Augusto dictus - est le prix de [s]a vie... ainsi moi-même j'ai succombé naguère dans les rangs de votre adversaire et vous m'invitiez alors, ô vainqueur, à n'avoir pas l'âme d'un vaincu[69].
Protégé par sa notoriété, Sidoine se montre reconnaissant envers son nouveau protecteur et lui consacre un nouveau panégyrique, célébrant un empereur énergique et volontaire, notamment dans son action contre les Vandales installés en Afrique.
Sidoine souligne l'écart de leur situation par le polyptote inuicto/uictor, dans le panégyrique qu'il prononce en son honneur lors de sa venue à Lyon, en décembre 458. Intercédant en faveur de sa ville natale et animé d'un sensible sentiment patriotique, Sidoine prie le nouvel empereur, à la fin de son panégyrique, de se montrer clément à l'égard de Lyon, reprise par Majorien en novembre 458 après une révolte que soutenue par les Burgondes. Il poursuit sa prière de clémence dans une épigramme, le 'carmen, afin de voir sa patrie libérée de ses ruines et d'obtenir un dégrèvement d'impôts pour lui, et pour ses concitoyens[70].
En 459 ou 460, Sidoine est convié à un banquet, sans doute donné à Arles, en présence d'autres éminents poètes. Apollinaire se présente alors encore sous les traits d'un poète traditionnel, amateur de banquets et de réjouissances mondaines[71].
Cet éloge lui vaut une statue à Rome et le titre de comes d'Arvernie.
En 460, Sidoine avec une charge qu'il nomme commilitium, et peregrinatio. participe à l'expédition d'Espagne entreprise par Majorien cette année-là. En tout cas, en 461, Sidoine, revêtu du titre de comes, est suffisamment revenu en faveur auprès de Majorien pour être convié à la table de l'empereur, à l'occasion du banquet que ce dernier donne pour les jeux du cirque à Arles. Là, il doit se défendre d'avoir rédigé une satire contre des proches de l'empereur. Le faux coupable improvise habilement un quatrain par lequel il se disculpe, en même temps qu'il fait naître l'admiration pour la vivacité de son esprit[72].
L'assassinat de Majorien, sur ordre de Ricimer; survenu en août 461 entraîne, directement ou non, provoque le retrait temporaire de Sidoine des affaires publiques. Il s'installe dans sa Villae rusticae d'Avitacum.
Plusieurs critiques estiment qu'il est baptisé entre 458 et 468, et que c'est à cet événement que se réfère, de façon allégorique, le carmen 16, intitulé Eucharisticon, composé par Sidoine à l'adresse de Fauste de Riez en 469 au plus tard. Il nous paraît plus plausible que Sidoine fasse plutôt référence à sa conuersio (conversion), et non à son baptême[73].
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LES VILLAE RUSTICAE DES GALLO-ROMAINS[]
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Sidoine considère comme une obligation pour la jeune noblesse gallo-romaine, qui trop souvent s'oublie dans la somptueuse oisiveté de ses villas, de servir ce qu'il nomme encore la république, en suivant la carrière des honneurs publics. Il écrit :
- La jeune noblesse gauloise était appelée à Rome pour y remplir les offices du palais, et faire ainsi l'apprentissage des grandes affaires[74].
C'est ce que Sidoine appelle militia palatina, militare. Savaron (Sid. Apoll. vita) et d'autres commentateurs se sont trompés en traduisant ces mots pas service militaire.
Du fait de son retrait de la vie politique, en raison du climat aussi orageux, il consacre environ six années, dans sa villa d’Aydat nommée Avitacum (domaine d'Avitus), près d'Arvernis, à ses activités littéraires ainsi qu'à l'entretien de ses relations sociales par de régulières visites[75].
Apollinaire se livre là aux plaisirs studieux de l’otium pendant sept ans.
Encore jeune il s'est fréquemment rendu à Toulouse, à la cour du roi Wisigoth Théodoric II, qui règne sur les Wisigoths de 454 à 466. Il fréquente à nouveau la cour de ce roi Wisigoth Théodoric II, à Toulouse, qu'il dit petit-fils d'Alaric, mais aussi sa famille, dont son successeur.
L'autre aspect important que souligne le portrait de Théodoric II est sa civilitas qui d'après Sidoine, est renommée, et qu'il mentionne en premier. La ciuilitas, mot qu'A. Loyen traduit imparfaitement par courtoisie, ne signifie pas exactement civilisé. Il implique tout un ensemble de qualités morales, civiques et sociales, mais surtout politiques. Aucun mot français ne peut en rendre la plénitude. Le mot civilitas est lié à civis et désigne, en fait, la façon de gouverner. Marc Reydellet propose de le traduire par respect du droit, sans se satisfaire tout à fait de cette approximation[76].
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La Villae rusticae des Flavii Philagrii[]
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Les Flavii Philagrii sont originaires de Nysse, en Cappadoce.
Sidoine Apollinaire traite des domaines ruraux de l’aristocratie sénatoriale du Midi de la Gaule. Ainsi, le domaine auvergnat qui lui vient de sa femme, Avitacus, au bord du lac d’Aydat, mais aussi Vorocingus et Prusianum, propriétés d’Apollinaris II, son oncle, et de Tonance Ferreol, au nord de Nîmes, aux travers d'une lettre et d'un poème[77].
Papianilla acquiert lors de son mariage en 452 la propriété d'Avitacum, actuellement située sur la commune d'Aydat, en Auvergne. Le nom d'Aydat est une évolution phonétique d'Avitacum (domaine d'Avitus).
Sidoine Apollinaire se retire de la cour et des affaires, en 461, dans sa villae d'Avitacum, en Arvernie C'est une villae rusticae, qui a des parties résidentielles, pars urbana, notamment une bibliothèque, des thermes et une piscine[78].
Les propriétés de Sidoine, à Avitacum, sont composées de la villa proprement dite et du lac dont les flots baignent les murs de l'édifice[79].
En juin 465, Sidoine Apollinaire décrit à son ami Domitius sa villa d'Avitacum, située selon la tradition autour du lac d'Aydat (Epistulae, II, 2,7) :
- La face intérieure des murs se satisfait de la seule blancheur de la pierre polie (…). Si d’autre part tu t’inquiètes de mes marbres, c’est un fait que Paros, Carystos, Proconèse, la Phrigie, la Numidie, Sparte n’ont point déposé en ces lieux les plaques aux couleurs variées de leurs carrières, et les pierres de mes thermes n’offrent point non plus aux regards cette apparence trompeuse d’un semis d’écailles que donnent les rochers d’Éthiopie et leurs montagnes de pourpre teints d’un rouge naturel. Mais si nous ne sommes riches de la solidité d’aucune pierre étrangère, ma chaumière ou, si tu préfères, ma cabane possède au moins la fraîcheur du pays. Prête donc attention à ce que nous possédons plutôt qu’à ce que nous ne possédons pas[80].
Au milieu du lac d'Avitacum, se trouve une petite île, où s’élèvent, sur des pierres disposées par la nature, des bouts de rames dignes des naumachies des Troyens à Drépan[81].
Tels sont les alentours d'Avitacum. La villa se dresse sur le rivage. Elle a, selon l'exigence de la vie sociale, à cette époque, un portique, un vestibule, les appartements d'hiver et d'été, et une salle de bains[82].
Dans le plan d'Avitacum, on ménage deux aspects, celui du nord, et celui du midi. On arrive par une galerie à l'habitation d'hiver. Sidoine Apollinaire ne nous laisse sur elle aucun détail. Il réserve sa rhétorique pour la station d'été. Celle-ci regarde le lac : elle se compose d'un pavillon, d'un portique, d'une aire élégante et de plusieurs appartements affectés à divers usages[83].
Le pavillon ou la salle à manger domine la rive. Son mobilier est simple et riche. Il y a un lit pour les convives, et un brillant buffet pour la vaisselle et les mets[84].
Au-dessus du pavillon, se trouve l'aire ou la plate-forme. Un portique y conduit par un escalier large et commode. Lorsqu'Avitacum est visitée par de nobles consulaires de l'Auvergne et de la Lyonnaise, ou par quelques préfectoriens de la Gaule, on choisit ce lieu de préférence pour les honneurs de l'hospitalité. On peut y jouir à la fois des plaisirs de la table et d'une vue délicieuse[85].
Sidoine Apollinaire traite dans la même veine des domaines ruraux de l’aristocratie sénatoriale du Midi de la Gaule. Ainsi, le domaine auvergnat qui lui vient de sa femme, Avitacus, au bord du lac d’Aydat, mais aussi Vorocingus et Prusianum, propriétés d’Apollinaris, son oncle, et de Tonance Ferreol, au nord de Nîmes, l’ager Octavianus de Consentius, près de Narbonne ou le burgus de Pontius Léontius, en Aquitaine.
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Les villas de ses oncles (vers 430 – vers 490)[]
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Chez son ami de Narbonne, dans la riche propriété de l'ager Octauianus, ainsi qu'au Burgus de Pontius Leontius, Sidoine s'adonne, ici et là, à l'activité poétique, tout en participant à des discussions littéraires avec ses congénères. De même, à Vorocingus, chez Ferreolus, où il peut utiliser une bibliothèque relativement complète[86].
Le Pont du Gard. Les oncles de Sidonius, Tonantius Ferreolus et Apollinaris II, possèdent des domaines sur les rives opposées du Gard. Sidonius décrit sa visite à eux dans Ep. 2.9.
Description de la villa d’Apollinaris II, l’oncle de Sidoine Apollinaire située à Vorocingus, dans la vallée du Gardon (vers 430 – vers 490) :
- … J’ai fait le séjour le plus délicieux qui soit dans les propriétés si agréables des hommes les plus aimables de la terre, et Apollinaris. Leurs domaines ont des limites communes, leurs résidences sont voisines et la promenade qui les sépare, si elle fatigue un homme à pied, n’est pas assez longue pour qu’on la parcoure à cheval. Les collines qui s’élèvent au dessus des maisons sont cultivées en vignes et en oliviers : on dirait que c’est Aracynthe et Nysa, ces sommets célébrés dans les chants des poètes. L’une des demeures a vue sur un paysage plat et ouvert, l’autre sur les bois, mais leurs sites différents n’en procurent pas moins un égal plaisir[87].
Narbonne dispose toujours des murailles héritées de l'époque romaine qui sont chantées par l'évêque Sidoine Apollinaire en 465.
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SIDOINE APOLLINAIRE AU SERVICE D'ANTHÉMIUS (467 - 472)[]
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Le retour de Sidoine Apollinaire dans les affaires publiques coïncide avec l’avènement du nouvel empereur Anthémius (467 - 472) auquel il consacre un nouveau panégyrique en 468 - Panegyricus quem Romae Sidonius dixit Anthemio Augusto bis consuli. L'empereur Anthémius part de Constantinople et arrive à Rome où il est harangué le 8 janvier 468 par Sidonius[88].
En récompense, le poète est pourvu de la très honorifique charge de praefectus urbi (préfet de Rome) pour l’année 468, qu'il occupe jusqu'en 469, puis à la dignité de patricien et sénateur. Pour lui ces dignités sont héréditaires dans sa famille, il ne peut les refuser[89].
Son séjour dans l’Urbs (préfecture de Rome) n’est pourtant pas à la hauteur de ses espérances. Depuis la prise de Carthage par les Vandales de Genséric en 439, Rome n’est plus en effet approvisionnée en blé africain et peine à nourrir sa population. Sidoine Apollinaire doit donc faire face à d’importantes famines et à des mécontentements populaires qui l’empêchent de s’illustrer comme il le voudrait[90]. Après un an seulement, Sidoine retourne en Gaule.
Là encore, Sidoine Apollinaire se retrouve exposé à la polémique puisqu’il s’engage dans la défense de son ami Arvandus, à qui il est reproché d’avoir exhorté le roi wisigoth Euric à attaquer l’empereur Anthémius. La condamnation du traître, auquel est associé Sidoine, contribue à faire du panégyriste un infréquentable notoire.
Sidoine Apollinaire nous montre même que, dès 469, Alethius fait partie des premiers parmi les citoyens de Lyon. Il n'a que 41 ans lors de ces fêtes en honneur de saint Just. Ne se mélangeant pas autres catégories sociales, ils se réunissent auprès du caveau du consul Flavius Afranius Syagrius (334 - 382), et se livrent à des jeux. Ils sont peu nombreux : Sidoine Apollinaire, deux femmes de rang Clarissima Merola et Procula, Alethius et Syagrius, père de Syagria de Lyon, qui va se marier avec le fils d'Alethius[91].
Sidoine Apollinaire est un de ces sénateurs qui vont investir la seule structure solide de l'empire et en faire un bastion de la romanité[92], mais c'est aussi un moyen de se protéger d'une condamnation.
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SIDOINE APOLLINAIRE ÉVÊQUE D'AUVERGNE (470)[]
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L’Auvergne survit au milieu du Ve siècle aux antagonismes entre religions : païennes, chrétiennes et juives. La pensée chrétienne est devenue la pensée officielle. Il faut se dire chrétien pour faire partie de l’administration[93].
L'œuvre de Sidoine montre la profonde romanité de l'Auvergne au Ve siècle. D'abord paisiblement romaine... car elle a surmonté les épreuves du début du siècle, elle proclame ensuite son désir de la rester en résistant aux Goths derrière Sidoine, son nouvel évêque ; et elle y réussit magré les vicissitudes... politiques. L'épitaphe de Sidoine (dont deux fragments ont été retrouvés en 1991) rend bien compte de l'état d'esprit les Arvernes dans les années 480 : elle ne présente pas au lecteur un homme d'Église[94].
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Sidoine Apollinaire évêque (470 - 486)[]
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C'est vraisemblablement en l'an 469, ou peu de temps avant, que Sidoine fait sa conversion, c'est-à-dire qu'il se met à mener une vie plus continente, pour se préparer à entrer dans les ordres. Il est très plausible qu'il exerce une charge de diacre ou de prêtre avant de devenir évêque[95].
Avant d'entrer dans les ordres vers 470, Sidoine se présente à nous sous les traits traditionnels d'un aristocrate raffiné, goûtant les joies de la vie mondaine et s'adonnant volontiers aux douceurs de l'otium classique, au premier rang desquels les banquets littéraires[96].
Pourtant, le poète est immédiatement pressenti pour remplacer Eparchius comme évêque d'Arvernis (Clermont) en 470. Les prérogatives de l’évêque sont alors très importantes, dans le domaine religieux bien sûr, mais également dans les domaines politiques, diplomatiques et administratifs. Il reste l'évêque d'Arvernis (Clermont) jusqu'à sa mort en 486.
Promu à l'épiscopat de Clermont entre 470 et 471, Apollinarus se voit confier les plus hautes fonctions civiles, religieuses et militaires. Le mariage n’est pas un obstacle ; avoir un fils est gage de stabilité et permet la succession. Sidoine est toutefois l’un des derniers évêques élus ; ensuite, la décision appartiendra au prince mérovingien.
Sidoine sollicite souvent l'appui de ses collègues à l'épiscopat pour l'aider à remédier à une ignorance jusqu'à présent entretenue par la vie séculaire. Plusieurs lettres sont alors adressées aux principaux évêques des Gaules, tels Loup de Troyes, Leontius d'Arles, Eutropius d'Orange, Fonteius de Vaison ou Patiens de Lyon, pour leur demander conseil et bénédiction. Sidoine assume la charge cléricale avec une telle mauvaise conscience qu'il en tombe vraisemblablement malade. Vers le même temps, il publie le deuxième livre de sa correspondance[97].
Dès les débuts de son épiscopat, soit en 470 ou 471, il est chargé, alors qu'il ne s'en trouve pas légitime, d'organiser l'élection épiscopale de Bourges, dont le siège est vacant[98].
Devenu évêque, il apprend les écritures puis les explique et semble se rallier sincèrement au christianisme. Dans ses écrits, on le voit dresser le portrait de ses ouailles, membres des vieilles familles praticiennes, essayant de faire coïncider pratiques chrétiennes et bonnes chères[99]
Seul, l’Auvergne et la Narbonnaise sont encore romaines. Sidoine doit défend énergiquement Clermont attaqué par les Goths d'Euric Balthes (ca 430-484)[100].
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Défense de Augustonemetum devenue Arvernis (471 à 475)[]
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Au IVe siècle, alors que le christianisme s'implante, la population de Augustonemetum (Civitas Arvernorum, en Arvernie) n'est plus estimée qu'à environ 700 habitants. La ville prend alors le nom d'Arvernis, du nom du peuple gaulois habitant la région.
La forteresse de Clarus Mons est construite pour protéger Arvernis, qui s'est installée sur les ruines de la cité gallo-romaine d'Augustonemetum, au sommet de la butte où se situe encore aujourd'hui le centre ville historique de Clermont-Ferrand. Les fortifications sont à l'époque percées de cinq portes qui existent pendant tout le Moyen Âge. Le château se retrouve au niveau de l'enceinte est de la cité. Sont également présentes la basilique Notre-Dame-du-Port ainsi que la cathédrale.
Les restes de la ville antique sont abandonnés à la ruine ou réduits à l'état de petits faubourgs comme celui de Fontgiève. Néanmoins, le tracé des cardo et decumanus maximus, ainsi que le tramage des rues romaines en découlant, survit partiellement jusqu'à nos jours, où certaines rues et voies en forment la continuation directe, notamment en centre-ville.
Au milieu du Ve siècle l’évêque saint Namace installe dans la ville l’église épiscopale jusque-là établie en dehors de celle-ci, dans le vicus christianorum (lieu occupé plus tard par l’abbaye de Saint-Alyre).
Victorius, aristocrate arverne, ami de Sidoine Apollinaire, fervent chrétien est au service du roi wisigoth Euric Il est nommé comte d'Auvergne, puis par la suite dux Aquitaniae primae vers 470. Sa cour siège à Clermont[101]. Est également évoqué le titre de dux septem civitates, c'est-à-dire duc des Sept Provinces méridionales.
Les dirigeants de la société gallo-romaine comme Sidoine Apollinaire, aristocrate et évêque, applaudissent le rôle militaire assumé par leurs concitoyens. Sidonius se vante d’avoir, comme Jules César, été loué pour ses talents militaires. Il distingue des amis comme Calminius, Namatius et Eucherius pour leur contribution militaire en tant que soldats. Son beau-frère, Ecdicius Avitus, reçoit des éloges particuliers pour avoir levé un publicus exercitus à ses frais avec seulement une petite aide d’autres magnats et l’avoir conduit à la gloire dans la bataille. Dans une lettre à son ami Eutrope, Sidonius expose ce qui a probablement été la norme parmi l’aristocratie :
- Tu es bien pourvu de chevaux, d’armures, de vêtements et de serviteurs et tu as donc un rôle important à jouer[102].
C'est précisément dans ce cadre que le nouvel évêque organise, conjointement avec Ecdicius Avitus, la défense de la ville d'Arvernis (Clermont) de 470 à 475 face aux troupes wisigothes du roi Euric, désormais hostiles au pouvoir romain. De 471 à 475, les Wisigoths assiègent plusieurs fois Arvernis. En 471, l'empereur Anthémius envoie en Gaule une armée dirigée par son propre fils Anthemiolus, peut-être pour venir en aide aux Auvergnats, mais elle est vaincue par les Wisigoths, près d'Arles.
Le patrice Ecdicius Avitus participe avec Sidoine Apollinaire (son beau-frère), à la résistance de l'Auvergne contre les tentatives de conquête des Wisigoths[103], qui font plusieurs fois le siège de la ville entre 471 et 474[104].
La légende veut qu'Ecdicius réussisse à entrer dans la ville malgré le siège avec seulement 10 ou 18 hommes. Il fournit des défenseurs et des vivres en provenance de ses propres domaines, et par sa diplomatie obtient peut-être l'appui des Burgondes de Chilpéric II et des Bretons du roi Riothamus qui se sont retirés en Bourgogne, après la bataille de Déols.
Euric Balthes (ca 430-484), roi des Visigoths, assiège Arvernis sans succès en 473. Cette ville est alors défendue par les Burgondes et par les habitants, commandés par l’évêque Sidoine Apollinaire et le patrice Ecdicius Avitus, son beau-frère. Mais, toujours en 473, les Wisigoths prennent Arles et Marseille et menacent de poursuivre jusqu'en Italie.
En 474, pour ses exploits face au siège wisigoth, Ecdicius Avitus est fait patrice et nommé magister militum praesentalis par le nouvel empereur Julius Nepos.
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Apollinaire de 475 à 486[]
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Iordanes rapporte que Euric prend l'Auvergne. Dans la réalité, au milieu de l'année 474, l'Auvergne est cédée aux Wisigoths, par l'empereur Julius Nepos en échange de la Provence.
Ecdicius (son beau-frère) est rappelé en Italie et remplacé par Flavius Oreste comme magister militum praesentalis. Il doit fuir Clermont et se réfugie, peut-être, chez les Burgondes. Victorius fait mettre à mort le noble Ecdicius Avitus, sans doute pour une haine personnelle.
Euric Balthes (ca 430-484), irrité de la longue résistance que les habitants de Clermont lui ont opposée, ennemi d’ailleurs des peuples qui professent le christianisme, tandis que lui est de la secte des ariens, tourne toute sa colère sur l’évêque Sidoine. En conséquence, Sidoine est envoyé en exil à Livia, près de Carcassonne[106].
Victorius intervient en sa faveur auprès d'Euric qui adoucit sa peine. C'est ainsi qu'il a par ailleurs la charge d'Arvernis, avec le titre de Comes civitatis Arvernensis, et grâce à lui la ville est relativement épargnée et ne subit pas de châtiment.
Leo, chancelier d'Euric, et lettré lui aussi, obtient qu'il soit assigné à résidence à la cour du roi à Bordeaux. Il attend deux mois une audience jusqu'à ce qu'il l'obtienne. Il est ensuite libéré de captivité par Euric Balthes (ca 430-484), roi des Goths, et pardonné grâce à une sorte de panégyrique du Wisigoth. Toutes ces platitudes lui permettent de reprendre possession de son siège épiscopal[107], entre 476 et le début de l'année 477[108].
Quand il est à Bordeaux il fait construire une des principales villae aquitaines : le domaine de Praemiacum, qui va appartenir à l'archevêque de Bordeaux, saint Léonce de Bordeaux, au VIe siècle de son arrière-petite-fille sainte Placidine. Praemiacum devient résidence épiscopale de Bordeaux.
La Provence est reprise par Euric en 476. Son royaume est proclamé indépendant dans le sud-ouest de la France en 476, après la déposition de l'empereur Romulus Augustule, dernier empereur romain, par les Ostrogoths.
À son retour à Arvernis, Sidoine publie un volume des sept premiers livres de sa correspondance : son dernier livre contient notamment l'épitaphe du récemment défunt moine Abraham qui a fondé, près de Clermont, le monastère saint-Cirgues. Sidoine adjoint à cette publication un huitième livre de correspondance, en 479.
Il continue à conduire son troupeau comme il l'a fait auparavant. Sidoine poursuit sa mission épiscopale, pratique de plus pieuses lectures et visite régulièrement ses paroisses tout en continuant à écrire. Ses dernières lettres sont teintées de nostalgie et renferment notablement des pièces poétiques inédites, composées au temps de sa jeunesse[109]. Il est un pasteur exemplaire, un homme généreux qui donne son mobilier que sa femme rachète sur le marché, ce qui permet à saint Sidoine de les donner à nouveau.
Les souffrances et la tristesse le font mourir prématurément. Sidoine Apollinaire meurt à l'époque où la terreur des Francs se propage dans ces pays. La fin de sa vie est plus discrète et plus éloignée du tumulte politique où sa naissance l'a placé. Il est décédé en août 486 à Augustonemetum, devenue Arvernis, (Civitas Arvernorum, en Arvernie)[110]. Il est enterré dans une église d'Arvernis (Clermont), et immédiatement considérée comme un saint par la vox populi. Ses reliques sont vénérées jusqu'à la Révolution où le reliquaire est détruit par des foules désireuses d'effacer du visage de la France les signes de son passé superstitieux et monarchique[111]. La tradition veut qu'il soit enterré à Aydat. Sidoine Apollinaire est enterré dans une église d'Arvernis (Clermont), d'abord en l'église Saint Saturnin, puis transféré en l'église Saint Genès à Clermont
Arvernis va connaitre à la disparition de l’Empire romain en 476 et pendant tout le haut Moyen Âge, des heures sombres, subissant la convoitise des peuples qui envahissent périodiquement les royaumes mérovingiens. Les aristocrates des invasions dites au XIIe siècle se réfugient dans leurs fermes qu'ils fortifient.
A Aydat aucune fouille n'est entreprise pour retrouver l'emplacement de la villa d'un ancien empereur, puis de son gendre, pourtant illustres Auvergnats.
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ŒUVRES D'APOLLINAIRE[]
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Le rôle de Sidoine Apollinaire est peut être plus considérable au point de vue littéraire qu'au point de vue historique et politique[112].
Grégoire de Tours parle de Sidonius comme d'un homme qui pourrait célébrer la messe de mémoire (sans sacramentaire) et prononcer des discours non préparés sans aucune hésitation.
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Ses premières œuvres[]
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A l'exemple des grands hommes de l’Antiquité Sidoine Apollinaire a donc une maison de campagne, où il recherche dans le culte des lettres l'oubli des disgrâces de la fortune[113]. Habitué aux exercices de l'école (panégyriques, déclamations, controverses philosophiques, lieux communs, poèmes) il est, dès l'adolescence, formé à ces travaux dont le principal mérite est la difficulté vaincue, et dont le souvenir obsédant le gêne, dès qu'il s'essaie à des œuvres personnelles. Ces diverses productions, dont l'inspiration est nettement païenne, et où le christianisme n'est que pour la forme, font à Sidoine Apollinaire une célébrité dès sa jeunesse[114].
En 461 ou 462, Sidoine rédige un Épithalame en l'honneur de Polemius et d'Araneola ; en 462 ou 463, un autre pour Ruricius et Hiberia[115]. Il publie une collection soigneusement élaborée de ses lettres sélectionnées en neuf livres contre le repoussoir de son histoire personnelle et contemporaine, y compris des éléments significatifs comme son début de carrière, culminant dans la préfecture urbaine de Rome (468/469), les loisirs lettrés en compagnie d’amis sophistiqués dans les domaines gaulois, et le retournement de la balance qui fait de lui l’évêque de sa ville natale de Clermont, tentant en vain de s’opposer à la victoire des Wisigoths et devant supporter le retrait définitif de l’autorité romaine de la Gaule (475/476)[116].
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Ses poèmes (avant 470)[]
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Comme la correspondance de Sidoine Apollinaire ses poèmes sont très utiles à l'histoire du Ve siècle. Les Carmina (Poèmes) regroupent 24 poèmes, tous écrits avant 470 (Sidoine ne pouvant pas, selon l’éthique ecclésiastique, continuer de s’adonner à la poésie après sa prise de fonction en tant qu’évêque).
Les poèmes de Sidoine, au nombre de vingt-quatre (hexamètres, distiques élégiaques et hendécasyllabes), sont peu intéressants pour le sujet et en général encombrés d'un fatras d'érudition mythologique. Beaucoup d'entre eux sont, on l'a vu, des pièces officielles, panégyriques ou épithalames. Il semble imiter de préférence et même copier textuellement, suivant la poétique du temps : Stace, Ausone, surtout la Moselle, et Claudien, sans compter les poètes classiques qu'il commet bien[117].
Vers 470, Sidoine Apollinaire écrit un poème à son ami Fauste, abbé de Lérins, qui permet d’identifier le site de Saint-Maurin (La Palud-sur-Verdon, Alpes-de-Haute-Provence)[118]. Teuffel voit en lui la personnification de la littérature gallo-romaine. Il semble qu'Ausone mérite ce titre bien plus que l'évêque de Clermont, qui est sans doute utile pour l'histoire du Ve siècle, mais absolument sans valeur comme poète ou comme prosateur pour certains plumitifs[119]. Au contraire le poète de qualité Chateaubriand le met au premier rang de son siècle[120].
Eric Goldberg voit en lui l'auteur survivant le plus important de la Gaule du Ve siècle. Apollinaire est l'un des quatre aristocrates gallo-romains du cinquième au sixième siècle dont les lettres survivent en quantité. Les autres sont l'évêque Ruricius de Limoges (mort 507), Alcimus Ecdicius Avitus, évêque de Vienne (mort 518) et Magnus Felix Ennodius d'Arles, évêque de Ticinum (mort en 534). Tous sont apparentés ou liés dans le réseau aristocratique gallo-romain qui fournit les évêques de la Gaule catholique.
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Ses lettres (469 - 482)[]
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On a les lettres de ce saint homme. Les Epistulæ (Lettres) constituent une solution permettant à Sidoine de garder contact avec les belles lettres entre 470 et 482. Destinée à la publication, cette correspondance est donc loin de se rapprocher de la correspondance courante. Sur le modèle de celle de Symmaque, celle-ci concentre les papiers les plus fameux, censés attester de la virtuosité littéraire de son auteur et de la sincérité de son engagement politique. La plupart des lettres sont adressées à des personnalités issues de l’aristocratie gallo-romaine. Sidoine Apollinaire laisse neuf livres de lettres où se trouvent de nombreux morceaux de poésie. Il se vante lui-même d'avoir imité Pline le Jeune et Symmaque[121].
Ces lettres affectées, prétentieuses, gonflées de métaphores, nous révèlent le caractère de cet évêque, bonhomme, vaniteux et au fond paresseux et ami des plaisirs[122].
Petronius de Nîmes est l'aïeul de Valens[123]. Sidoine Apollinaire écrit à ce Pétronius. Son livre ne contient aucune lettre postérieure à 470, on peut estimer que cette lettre, comme la précédente, est écrite vers 469[124].
On a aussi de lui plusieurs échantillons de versets occasionnels et les fameux neuf livres de lettres, à propos de laquelle William Blair Anderson note :
- Quoi que l'on puisse penser de leur style et de leur diction, les lettres de Sidonius sont une source inestimable d'informations sur de nombreux aspects de la vie de son temps.
Bien que très guindées dans la diction, ces Lettres révèlent Sidonius comme un homme de caractère génial, aimant la bonne vie et le plaisir. Une lettre de Sidonius adressée à Riothamus, King of the Brittones (c. 470) est particulièrement intéressante, car elle fournit la preuve qu'un roi ou un chef militaire ayant des liens avec la Grande-Bretagne a vécu à peu près à l'époque du roi Arthur.
La meilleure édition est celle de la Monumenta Germaniae Historica (Berlin, 1887), qui donne un aperçu des manuscrits. Une traduction anglaise de sa poésie et de ses lettres par William Blair Anderson, accompagnée d'un texte latin, a été publiée par la Loeb Classical Library (volume 1, contenant ses poèmes (et les livres 1-2 de ses lettres, 1939 ; reste des lettres, 1965). Parmi ses œuvres perdues, figure celle d'Apollonius de Tyane.
En 482, le dernier livre des lettres de Sidoine Apollinaire, le livre IX est dédicacé à Firminus, riche sénateur arlésien que nous retrouvons presque vingt ans plus tard. Dans ce neuvième livre de correspondances qui se referme avec un poème autobiographique dans lequel Sidoine commente son itinéraire politique, littéraire et spirituel, et exprime la volonté de ne plus composer dorénavant que des hymnes en l'honneur des martyrs[125].
En dépit de ses persécutions, le ton des lettres de Sidoine laisse penser qu'il ne perçoit pas réellement la mauvaise direction que prennent les affaires romaines, remarque Lynn Harry Nelson[126]. Après une période d’exil, il est réintégré dans ses fonctions d’évêque sous la souveraineté wisigothique. Sa carrière est typique du type d’évêque aristocratique qui émerge en Gaule alors que les opportunités de carrière impériale disparaissaient, que la distinction sociale est transférée à l’exercice de fonctions dans l’Église et à un style de vie ascétique distingué[127].
Ses œuvres sont un effort soutenu, contre toute attente, pour maintenir un niveau élevé de culture et de langue romaines, en interaction constante avec l’ensemble de la littérature romaine. Il va être très admiré et imité par la postérité, jusqu’à la Renaissance, pour son style de prose retentissant. Parfait exemple de l’art littéraire de l’Antiquité tardive ainsi qu’un trésor de connaissances de son époque, son œuvre est une source continue de fascination[128].
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RÉMI CORRESPOND AVEC SIDOINE APOLLINAIRE[]
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Les déclamations de Remi de Reims sont admirées de façon savante par Sidoine Apollinaire, dans la lettre à Remi élégamment écrite (Livre IX, 7), mais elles sont perdues.
- Sidoine, au seigneur Pape Rémi, salut.
- Quelqu'un de notre pays ayant eu occasion d'aller d'Auvergne en Belgique (quoique je connaisse la personne, j'ignore pour quel motif, et d'ailleurs cela n'importe), et s'étant arrête à Reims, a trouvé moyen je ne sais si c'est par argent ou par service, avec ou sans ta permission, de se procurer, auprès de ton secrétaire ou de ton bibliothécaire, un manuscrit fort volumineux de tes sermons. De retour ici tout glorieux d'avoir rapporte tant de volumes, quoique d'abord il se les fût procurés dans l'intention de les vendre, en sa qualité de citoyen, dont il est bien digne il est venu nous en faire un présent. Tous ceux qui étudient et moi, après les avoir lus avec fruit, nous avons pris à tache d'en apprendre la plus grande partie par cœur, et de les copier tous. Tout le monde a été d'accord qu'aujourd'hui il n'y a que bien peu de personnes capables d'écrire ainsi. En effet, on trouverait difficilement quelqu'un qui réunît tant d'habileté dans la disposition des motifs, le choix de l'expression et l'arrangement des mots. Ajoutez à cela l'heureux a propos des exemples, l'autorité des témoignages, la propriété des épithètes, l'urbanité des figures, la force des arguments, le poids des pensées, la rapide facilité du style, la rigueur foudroyante des conclusions. La phrase est forte et ferme; tous ses membres bien liés par des conjonctions élégantes: toujours coulante, polie, et bien arrondie; jamais de ces alliances malheureuses qui offensent la langue du lecteur, ni de ces mots rocailleux qu'elle est obligée de balbutier en les roulant avec peine sous la voûte du palais elle glisse et court jusqu'à la fin avec une douce aisance c'est comme lorsque le doigt effleure avec l'ongle un cristal ou une cornaline, sans rencontrer ni aspérité, ni fente qui l'arrête. Que te dirai-je enfin ? je ne connais point d'orateur vivant que ton habileté ne puisse surpasser sans peine, et laisser bien loin derrière toi ? Aussi je soupçonne presque seigneur évêque, je t'en demande pardon, que tu es un peu fier de ta riche et ineffable éloquence. Mais, quel que soit l'éclat de tes talents d'écrivain comme de tes vertus, nous te prions de ne pas nous dédaigner, car si nous ne savons pas bien écrire, nous savons louer ce qui est bien écrit. Cesse donc aussi désormais de décliner des jugements dont tu n'as à craindre ni critiques mordantes, ni reproches sévères. Autrement, si tu refuses de féconder notre stérilité par tes éloquents entretiens, nous serons aux aguets de tous les marchés de voleurs, et nous subornerons et aposterons d'adroits fripons dont la main subtile ravagera ton portefeuille. Et alors, te voyant dépouillé peut-être seras-tu sensible au larcin, si tu ne l'es pas aujourd'hui à nos prières et au plaisir d'être utile[129].
A l’autorité que lui donnent ses richesses et l’illustration de sa race, Remi de Reims joint celle de ses talents personnels. Il va être, après la mort de Sidoine Apollinaire, le premier écrivain et le premier poète des Gaules.
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MARIAGE ET DESCENDANCE[]
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Les relations de Sidonius sont retracées sur plusieurs générations comme un récit de la fortune d'une famille, de l'importance de l'époque de son grand-père paternel au déclin ultérieur au VIe siècle sous les Francs. Côté généalogie, une descendance est connue sur quelques générations : son fils est au service des Wisigoths, son petit-fils, Arcadius, dans l’entourage du franc Childebert, son arrière-petite-fille, sainte Placidina, épouse Léonce, puissant archevêque de Bordeaux.
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Son mariage[]
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En épousant Papianilla (432 - 490), la fille du sénateur Avitus, en 452, le jeune poète ne s'apparente pas à l’une des familles les plus influentes de Gaule : celle des Avitus et ne s'offre pas une ouverture vers Clermont. Eparchus Avitus devient empereur romain d'Occident. Car, Sidonius est un Avitus, cousin peut-être germain de son épouse Papianilla, petite-fille de Flavius Julius Agricola (365 - 421). Elle est sœur d'Ecdicius et Agricola. Elle est apparentée à une autre Papianilla (épouse du préfet Tonantius Ferreolus).
Avant l'accession de son père au trône impérial en 455, elle est mariée à Sidoine Apollinaire (431 - 486). Elle acquiert lors de son mariage la propriété d'Avitacum, actuellement située sur la commune d'Aydat, en Auvergne.
Papianilla (432 - 490) est enterrée dans l'église Saint-Saturnin de Clermont.
Ils ont selon les différentes sources, trois ou quatre enfants.
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Sa descendance[]
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Sidoine a quatre enfants, dont trois filles, Roscia, Severiana, Alcima et un garçon, Apollinaire de Clermont[130].
Cette union donne un fils, Apollinaris et au moins deux filles. Sidonius mentionne dans ses lettres :
¤ Severina
¤ Roscia,
¤ une troisième, Alcima, n'est mentionnée que beaucoup plus tard par Grégoire de Tours. Theodor Mommsen émet l'hypothèse qu'Alcima pourrait être un autre nom pour l'une de ses autres filles[131]. Cette dernière n'est mentionnée que dans les textes de Grégoire de Tours et il est possible que ce nom ne corresponde qu'à un autre nom d'une de ses filles.
Vers 479-480, Victorius part pour Rome avec un autre fils de Sidoine, qui est tué là-bas. Son ami quant à lui rentre en Auvergne et en devient le comte sous le règne d'Alaric II.
Article détaillé : Apollinaire de Clermont (son fils)
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NOTES ET RÉFÉRENCES[]
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- ↑ Saint Sidoine Apollinaire et son siècle, ouvrage couronné par l'Académie de Clermont, Volume 1. Louis Antoine Chaix. Ferdinand Thibaud, 1867.
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- ↑ Sidoine Apollinaire
- ↑ Sidoine Apollinaire
- ↑ Christian Settipani, Les Aviti et les évêques de Clermont, Colloque Saint Julien de Brioude. Actes du colloque international organisé par la ville de Brioude du 22 au 24 sept. 2004, p. 129-170, 1er janvier 2007.