Wiki Guy de Rambaud
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                                                   Septime Le Pippre de Tincques

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Une des rares photographies de Septime Le Pippre est exposée au MAHB, au sein de l'espace qui lui est consacré.

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"La famille Le Pippre", par Septime Le Pippre 42Fi/212/2Archives du Calvados.

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Le manoir de Villiers-le-Sec.

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Quand les "Le Pippre" redeviennent "de Tincques" (1870).

Septime Émeric Marie Le Pippre (1833 - 1871), de Tincques à partir de 1870, est né le 13 février 1833 à Montfort-l'Amaury. Originaire de Montfort-l'Amaury. Il vit dans la région de Bayeux, tout d abord à Ver-sur-Mer et puis à Villiers-le-Sec. Septime Le Pippre est mortellement blessé le 22 janvier 1871, pendant la bataille du Mans (1871). Il meurt au presbytère de Savigné-l'Évêque. Sa dépouille est ramenée à Villiers-le-Sec (Calvados), où a lieu une grande cérémonie d'enterrement[1]. Son sacrifice pour la patrie nous fait penser à celle de Henri Regnault, frappé au combat de Buzenval[2].


Septime Le Pippre (en flamand de Pyper) descend d'une très ancienne famille d'origine flamande, dont plus d'un membre figure honorablement dans les annales des Pays-Bas autrichiens. Au XIVe siècle, sa famille vient s'établir en Artois, où elle donne à son pays d'adoption un grand nombre d'officiers. Et ce goût pour la arrière des armes se perpétue jusqu'à lui, puisque M. Le Pippre, père de Septime, est officier dans les gardes du corps à pied sous la Restauration, et l'un de ses fils, Aymard, chef d'escadron d'état-major, en 1871[3].

Bien qu'il soit né, en 1833, à Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise), on peut dire que Le Pippre appartient bien plus à la Normandie qu'à l'Orléanais. Car, pour un artiste, le pays où il a constamment vécu, observé, où il s'est inspiré du milieu qui lui offre des sujets d'étude, ce pays-là est plus autorisé à le réclamer comme sien que celui où il n'a fait que jeter le premier regard inconscient du nouveau-né.

C'est en effet à Villiers-le-Sec, petite commune de l'arrondissement de Bayeux, que Septime Le Pippre passe, chez ses parents, la plus notable partie de sa vie, celle où il produit ses innombrables compositions. Malgré de précoces aptitudes pour les arts du dessin, il ne songe pas tout d'abord à les utiliser. Soit mystérieuse influence de l'atavisme, soit désir raisonnable vus les temps belliqueux, Septime Le Pippre veut devenir officier - comme presque tous les membres de sa famille de très ancienne noblesse - avant lui. Il échoue néanmoins à l'examen de Saint-Cyr.

N'ayant pu être soldat, Septime Le Pippre décide d'être artiste. Il entre donc dans l'atelier de Couture, après 1848, comme entre autres Manet, plus tard dans celui de Armand-Dumaresq. Doué de véritables dispositions pour le dessin, Le Pippre avait reçu de la nature une qualité qui, dans les arts aussi bien qu'en littérature, est une précieuse ressource et fait pardonner bien des défauts, bien des incorrections. Chez lui l'invention déploie tous ses moyens; c'est à son action que cet artiste doiut son excessive fécondité dans les divers genres auxquels il s'adonne simultanément, comme dessinateur et comme peintre. Bientôt ses laborieux efforts portent leurs fruits: ses travaux sont admis au salon[4]. Septime Le Pippre devient un peintre du XIXe siècle, un aquarelliste, un caricaturiste, puis à la fin de sa courte existence officier[5].

D'abord il se tourne vers les arts. Outre ses peintures, qu’il expose aux salons parisiens, il collabore beaucoup à des publications comme Le Magazine illustré, La Vie parisienne, Le Centaure', L'Autographe ou Le Monde illustré. Septime Le Pippre envoie des vues de monuments à la revue Le Magasin pittoresque. Auteur de pittoresques scènes de la vie rurale, d'évocations historiques, de sujets militaires ou d'illustrations de la vie des classes moyennes, son amusante et nostalgique travail nous donne une synthèse de la vie rurale sous le Second Empire.

Septime Le Pippre s’engage en 1869 comme capitaine dans le 15e bataillon de la Garde nationale mobile du Calvados. La guerre franco-prussienne éclate le 19 juillet 1870. Il se bat du côté de Dreux avec ses mobiles. Fatigué par la guerre, malade, il choisit de repartir combattre aux portes du Mans. Il est mortellement blessé le 2 janvier 1871, dans le combat contre les Prussiens aux portes du Mans.

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Le peintre et aquarelliste Septime le Pippre : sa vie, son oeuvre, by Lavalley, Gaston, 1835-1922.

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SA FAMILLE[]

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Blason des Le Pippre.

Septime Le Pippre descend d'une très ancienne famille d'origine flamande, dont plus d'un membre figure honorablement dans les annales des Pays-Bas autrichiens. Au XIVe siècle, sa famille vient s'établir en Artois, où elle donne à son pays d'adoption un grand nombre d'officiers. Et ce goût pour la carrière des armes se perpétue jusqu'à lui, puisque M. Le Pippre, père de Septime, est officier dans les gardes du corps à pied sous la Restauration, et un autre de ses fils, chef d'escadron d'état-major en 1871[6].

Les Le Pippre sont une ancienne famille des Pays-Bas Autrichiens, noble de toute antiquité, dit un extrait authentique d'un ancien livre concernant les chroniques de Flandres, collationné & légalisé par les Magistrats de Lille, & une sentence scellée & légalisée, rendue en la gouvernance de la même ville le 17 Août 1611, en faveur d'Antoine & Pierre le Pippre. Une branche de cette ancienne famille s'établit en Artois[7].

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Ses aïeux[]

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Les Flandre chatelains de Bailleul, vicomtes d'Ypres occupent la fonction de maréchal de Flandre.

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Châtellenie de Bailleul.

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Le beffroi et la halle aux draps d’Ypres, les deux lieux du pouvoir communal.

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Eloy Le Pippre en 1426 à genoux devant l'image de Saint Eloy, en cottes d'armes et épée au côté, ayant ses armoiries timbrées au dessus de la tête (Ancien vitrail de l'église de Fleurbaix).

L'on veut que la noble famille de Le Pippre, en Arthois, puise son origine de l'ancienne maison des Flandre chatelains de Bailleul, vicomtes d'Ypres. Elle reconnait pour tige messire Wauthier d'Ypres, dit de Bailleul, chevalier, sieur du moulin et de le Pippre qui prend le surnom de Le Pippre en conservant ses anciennes armes de Bailleul. On le dit fils de Jean de Bailleul, dit d'Ypres, sieur de Beaurepaire, Staple et de sa seconde femme ... de Raveschot, dame de Le Pippre. Il se marie avec Marie, fille du seigneur de Lambres près de la ville d'Aire, où il vit encore l'an 1300. Il laisse un fils Pierre de Le Pippre, alias de Bailleul qui suit.

Pierre Le Pippre, alias de Bailleul, sieur de Le Pippre et du Moulin, en 1320 fait hommage à Rombaut de Cassel, fils de Guy, comte de Flandres, d'un fief qu'il tient en la châtellenie de Cassel. Il épouse Eléonore, fille du seigneur de Boncourt en Arthois, de laquelle il a Simon Le Pippre sieur du lieu et de Renghels, Martin Le Pippre sieur de Rutoir et d'Esplancques, Bailly d'Oudenem, mort sans laisser de lignée de sa épouse Marguerite Van Houthem, Messire Raoul Le Pippre, dit de Bailleul dont je parle cy après, Pierre Le Pippre qui demeure à Steenwercke et se marie avec Sara de Wulf, fille de Pierre et père de Jean Le Pippre demeurant à Estaire l'an 1426, Guillaume Le Pippre et Gabrielle Le Pippre mariée en 1368 avec Enguerrand de Cerf.

Simon de Le Pippre, sieur du lieu et de Renghels, fait hommage et rapport d'un fief à Steenwyck l'an 1367 à Madame la duchesse de Bar fille de Robert de Cassel. Il a de sa femme trois fils et quatre filles : l'ainé des fils François sieur de Le Pippre et de Renghels est fait chevalier dans une bataille qui se donne en 1426 et il meurt t dans une autre bataille ne laissant qu'un fils naturel nommé Isoré de Le Pippre, gentilhomme au bon duc Philippe de Bourgogne, en 1450, et se marie avec Catherine Vanden Steene fille de Jean. Le deuxième fils Martin Le Pippre sieur de Ruthoir meurt sans lignée. Et le troisième Pierre le Pippre dit de Bailleul sieur de Catinghem et de la Folie épouse Marie du Mortier morte en 1424, Jeanne Mortelesque et il décède l'an 1451 laissant Marguerite Le Pippre morte sans alliance, Jean Le Pippre qui de sa femme Marie de La Grange procrée un fils nommé Toussaint Le Pippre et Pierre Le Pippre, chatelain de Beuvry, pour Antoine de Bourgogne, en 1451, allié avec Jeanne Caulier laquelle se remarie depuis avec Charles de Mamez. Les filles sont Catherine Le Pippre dame du dit lieu, d'Esplancques, Rutoire et de Renghels après ses frères mariée à Robert sieur de Berquin, Jeanne Le Pippre dame du dit lieu par cession que lui en fait sa sœur Catherine laquelle épouse Josse de Wulf dont vient Willemine de Wulf dame de Le Pippre mariée à Roland de Le Vicq dont les héritiers du nom de Le Vicq possèdent depuis la terre et seigneurerie de Le Pippre, Barbe Le Pippre femme d'Hector de la Woestine, Marie Le Pippre épouse de Louis de Cerf sieur de Weaumeuline[8].

Gilles (ou Raoul) Le Pippre (1344 - après 1380), Messire Raoul Le Pippre, dit de Bailleul, est le troisième fils de Pierre Le Pippre, alias de Bailleul, sieur de Le Pippre et du Moulin. II est du nombre des nobles chevaliers qui entrent dans la ville d'Oudenarde, & la défendent contre les Gantois, alors révoltés contre Louis de Male, leur comte & seigneur. Les Gantois révoltés qui ont attiré en leur ligue toutes les villes de Flandres, sauf Audenarde et le pays d'Alost. Raoul Le Pippre est créé chevalier devant Saint-Omer pendant la chevauchée l'an 1380 par son chef le du comte de Bucquengham, fils du roy d'Angleterre, ainsi qu'il est rapporté par Jean Froissart au second volume de ses chroniques[9]. Il est père de :

- Eloy le Pippre qui suit,
- Martin Le Pippre mort sans hoir,
- Jean Le Pippre demeurant à Estaire en 1426
- Catherine Le Pippre, femme de Pierre Hancart, demeurant à Arquinghem l'an 1430[10].
Eloy Le Pippre (1390 - 1426 Fleurbaix ?)

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Ses parents[]

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Portrait miniature présumé de Louis Groult des Rivières (1743 - 1832), en uniforme de maître de camp, arborant la croix de l’ordre de Saint Louis. Louis Groult des Rivières est capitaine d’infanterie en 1778, il se marie en 1780 avec la fille du marquis Philippe Charles de La Fare, maréchal de France. Cette union favorise sa carrière et il est décoré de l’ordre de Saint Louis en 1784. Deux ans plus tard, il devient maître de camp (général). Il est conseiller général d’Eure et Loir sous l’Empire, il épouse en secondes noces la fille de Jean-Baptiste III Gaudelet, trésorier général de la Marine. Il reprend du service militaire au retour de Louis XVIII en tant que maréchal des camps et armées du roi.

Blason le pippre

Acte d'enregistrement d'armoiries de François le Pippre. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 C 15.

Le pippre capitaine

Frédéric François Le Pippre (1796 - 1883) est lieutenant à l'état-major du 2e Régiment de la Garde royale.

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Le Baron Jean Emeric de Foucauld et Le Pippre, en tant qu'héritiers de leurs femmes vendent, en 1833, le château de Morville et ses terres.

¤ Élisabeth Groult des Rivières (1802 - 1884) est née le 30 Ventôse An X (21 mars 1802). C'est la fille cadette du général-comte Louis Groult des Rivières :

Elisabeth Augustine, née le jour précédent de Louis Groult des Rivières et Renée Denise Jeanne Thérèse Gaudelet. Témoins : Jean-Pierre Billard, membre du clergé catholique de Hanches, représentant Auguste Philippe-Delleville, négociant de Morlaix, député, cousin de l’enfant. Louise Françoise de Croussillac, de Chambourcy, près Saint Germain (Seine et Oise) représentant Elisabeth Dubernad, épouse du citoyen François Gaudelet d'Armenonville, oncle de l’enfant, beau-frère de Louis Groult des Rivières.

Élisabeth se marie le 28 août 1820, à Hanches (Eure et Loire), avec Frédéric François Le Pippre (1796 - 1883), lieutenant à l'état-major du 2e Régiment de la Garde royale (deuxième brigade), puis capitaine des gardes à pied ordinaires du corps du Roi[11]. Capitaine-lieutenant depuis le 1er novembre 1814 dans le 2e Régiment d’infanterie de la garde royale à Rouen, parements et retroussis rose foncé. Son colonel est Monsieur Druault. Il fait partie de ce régiment depuis le 23 octobre 1815. Son rang d’ancienneté dans le grade de capitaine dans la ligne est le 1er novembre 1818. Sergent depuis le 7 septembre 1819 dans la compagnie des Gardes à pied ordinaires du corps du Roi habit et retroussis bleu de roi, collet et passepoil écarlate, boutons jaunes. Son capitaine-colonel est le duc de Mortemart[12].

Frédéric François Le Pippre de Tinques est le fils mineur de Louis Nicolas, chevalier de Saint Louis, et de Marie Ursule Simone Le Charron le 28 août 1820. La permission est accorée par le duc de Mortemart, son colonel. En présence du baron André Louis Le Charron, chevalier de Saint Louis, lieutenant-colonel de l'ancienne garde du roi et différents officiers de la Garde royale, dont Jean Emeric de Foucauld, son beau-frère, et Amédée d'Allonville, ancien comme lui de la compagnie des Gardes à pied ordinaires du corps du Roi[13]., futur second mari de Françoise Gaudelet d'Armenonville, qui signe l'acte TF Gaudelet-de Rambaud.

Les Le Pippre sont une très ancienne famille d'origine flamande, dont plus d'un membre figure honorablement clans les Annales des Pays-Bas autrichiens. Au XIVe siècle, cette famille vient s'établir en Artois, où elle donne à son pays d'adoption un grand nombre d'officiers. Et ce goût pour la carrière des armes se perpétue jusqu'à Frédéric François et ses enfants[14].

Frédéric François Le Pippre est maire de la commune de Hanches du 24 août 1825 au 19 septembre 1830. En 1827, il déclare la mort de sa belle-sœur au château à sa mairie. En 1830, à l'époque de du mariage de sa belle-sœur, il démissionne de ses fonctions dans la Garde, du fait de l'exil de la branche aînée de la famille royale, et devient agriculteur au château de Morville.

Louis Groult des Rivières décède le 3 novembre 1832. Baron Jean Emeric de Foucauld et Le Pippre mettent des annonces, notamment dans le Journal des débats politiques et littéraires, du 15 décembre 1832 :

A VENDRE EN UN SEUL LOT, DE GRÉ A GRÉ, En l'étude de Maître le Leduc, notaire à Épernon, LA BELLE TERRE PATRIMONIALE DE MORVILLE, Située commune de Hanches, près Épernon (Eure-et-Loir), 7 myriamètres (14 lieues) de Paris, et sur la grande route de Bayonne. Elle consiste en un vaste château, parc, eaux, fermes, terres labourables prés et bois, le tout contenant environ 484 hectares (967 arpents) de superficie et d'un revenu annuel de 23,000 fr. ; position charmante, chasse magnifique. On accordera les plus longs délais pour le paiement. S'adresser, pour traiter, à M. le baron de Foucauld et à M. le Pippre, propriétaires, à Montort-l'Amaury (Seine-et-Oise) et audit M. Leduc notaire.

Lui et sa femme vivent à Hanches à la naissance d'un de leurs enfants et quand il est parrain de son neveu Frédéric Le Pippre en 1833. Il signe le contrat de mariage de sa cousine germaine par alliance Ernestine de Rambaud, à Montfort l'Amaury, le 2 septembre 1844 dans lequel il est dit propriétaire. Il est témoin au décès de son amie Marguerite Françoise Toquiny de Villarceaux, en 1854. Un Le Pippre est commissaire pour la route royale n°10 à Montfort l'Amaury.


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Etat de services d'Aymar Le Pippre.

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Le château de Latour Camblanes.

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Le général Eugène Daumas.

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Domaine de La Tour-Camblanes.

Ils ont huit enfants, mais la plupart meurent jeunes ou n'ont aucun intérêt, sauf :

¤¤ Aymar Le Pippre (1827 - 1904) est nommé à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr par décision ministérielle du 16 novembre 1845. Durant la Campagne d'Italie, le commandant Le Pippre apporte au maréchal Canrobert l'ordre du maréchal Bazaine de demeurer sur place. Il est aide de camp du général Daumas, dont il va épouser la veuve. On le retrouve capitaine d’état-major, puis chef d'escadron d'état-major pendant la Guerre de 1870 et contre la Commune. Il écrit après la guerre :

Guide pour la préparation des transports de troupes par les chemins de fer en temps de guerre, Publication Paris, C. Tanera : 1872 Description In-8°, XII-118 p., Publication de la Réunion des officiers. Encyclopédie militaire.

Il est autorisé à porter la décoration de Pie IX et est officier de la Légion d'honneur.

Comte Eugène Charles Mac Carthy (1785 ou 25 octobre 1790, Bordeaux + 1870 ou 1871, Camblanes) est un émigré enfant à Hambourg avec sa gouvernante allemande, où il retrouve son oncle John (1793), puis en Irlande chez des oncles. Il séjourne en Amérique du Nord. Négociant, viticulteur, exploitant le domaine de La Tour-Camblanes, venant de sa femme et où ils vivent quand ils ne sont pas à Bordeaux, 7 rue Victoire Américaine (1834). Membre fondateur du comité vinicole de la Gironde (1836 - 1848), présidé par le comte de La Myre-Mory. Chargé de la campagne électorale de son cousin germain, le maréchal Bugeaud, duc d’Isly (dont la mère est aussi une Sutton de Clonard). Il meurt d’une congestion pulmonaire, à 87 ans, ayant presque perdu la vue depuis quelques années. Il est marié, le 26 avril 1824, à Bordeaux, à Thérèse Agathe, dite Erina Delpla (179... ; + 18...). D’où deux filles :

1/ Catherine Caroline Mac Carthy (Bordeaux, 4 juillet 1827 + 1…), mariée (Bordeaux, 1847) à Eugène Daumas (1803 ; + Camblanes 1871). Eugène devient colonel de cavalerie, puis général de division (1853), conseiller d’état, et sénateur. Il est fait aussi grand croix de la légion d’honneur. Il lui a été présenté par son oncle le maréchal Bugeaud.

2/ Marie Mac Carthy (1832 ; + 1868) X (Bordeaux, 1853) Jules Daumas (1812 ; + 1891), frère d’Eugène Daumas. Il est chef d’escadrons de cavalerie (1846), officier de la Légion d’honneur (1852) ; grièvement blessé en Algérie, il se retire à à La Tour-Camblanes.


Aymar Le Pippre se marie d'abord, en 1871/1872, avec Erina Delpla (1797 - 1872), fille de Justin Delpla (1766 - 1834), riche négociant, négrier et armateur à Bordeaux, viticulteur propriétaire du château de Latour-Camblanes, de deux îles sur la Garonne, de deux maisons à Bordeaux, d'un hôtel particulier, 30 cours du Chapeau Rouge et du château et domaine de Latresne, voisin de La Tour-Camblanes... Elle est veuve d'Eugène Charles Comte Mac Carthy (1797 - 1872). Il meurt d’une congestion pulmonaire, à 87 ans, ayant presque perdu la vue depuis quelques années.

Le propriétaire du château de Latour-Camblanes fait partie des premières-côtes-de-bordeaux. C"est une propriété viticole ayant appartenu aux marquis de Latresne puis, de 1800 à 1920, à l'armateur Justin Delpla et à ses descendants (Mac Carthy, Daumas, puis Dubern). Ce château remonte au XVIe siècle. Selon l'Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe de 1874 :

Aymard-Céleste-Joseph le Pippre, officier de la légion d’honneur, fils de Frédéric-François le Pippre et d'Elisabeth-Augustine Groult des Rivières, avec Catherine Caroline Mac Carthy, fille d'Eugène-Charles Mac Carthy, et de Marie-Thérèse-Agathe de Epla, veuve.

Caroline Catherine Mac Carthy (1827 -1889) est la fille de Erina Delpla (1797 - 1872). Elle est veuve du général Eugène Daumas (1803 -1871).

Selon l'Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe de 1905 :

Aymar Le Pippre de Tincques, chef d'escadron d'état-major en retraite, officier de la légion d’honneur, 77 ans, est décédé à Montfort-l'Amaury, le 6 septembre 1904.

La famille Le Pippre, fort ancienne dans les Pays-Bas autrichiens, vient s'établir en Artois au XIVe siècle où elle produit un grand nombre d'officiers. Ses traditions militaires se sont perpétuées jusqu'à nos jours: M. Le Pippre, père de Septime, est officier dans les gardes du corps à pied sous la Restauration, et un autre de ses fils, Aymar Le Pippre est chef d'escadron d'état-major, chef de service à l'état-major du ministre et officier de la Légion-d'Honneur (5 décembre 1871)[15].

La famille Le Pippre demeure dans les Yvelines. Septime, 7e enfant d’une fratrie de 8 dont seuls 4 survivent, est né en 1833. La famille s’installe en 1835 dans le Bessin, d’abord à Meuvaines, puis à Villiers-le-Sec, précise Jean-Marc Le Marois, président de l’association Villiers mon patrimoine et biographe du peintre capitaine.

Septime Le Pippre est né le 13 février 1833 à Montfort-l'Amaury chez la comtesse des Rivières, son aïeule, veuve du général-comte Louis Groult des Rivières.

Son père, Frédéric François Le Pippre (1796 - 1883), est lieutenant à l'état-major du 2e régiment de la garde royale (deuxième brigade), puis capitaine des gardes à pied ordinaires du corps du Roi[16]. En 1830, il démissionne et est agriculteur au château de Morville et maire de la commune de Hanches, car sa mère Elisabeth Augustine Groult des Rivières (1882 - 1844) est la fille cadette du général-comte Louis Groult des Rivières, le propriétaire.

Septime Le Pippre est d'une famille de militaires. Son frère, Aymar Joseph, chef d'escadron en 1870, se marie avec la veuve du général Melchior Joseph Eugène Daumas, Caroline Catherine Mac Carthy, elle-même descendante d'un officier des gardes du corps de Louis XVI.

Il souhaite devenir militaire, il est recalé à Saint-Cyr. De constitution délicate, très grand, très maigre, il signe ses premières caricatures sous le pseudonyme de Longtibia.

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Sa jeunesse[]

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Son père et son oncle vendent le château de Morville En 1835, ses parents achètent le château de Meuvaines.

Issu d'un milieu aristocratique, Septime Le Pippre, né Septime Le Pippre est né le 13 février 1833 à Montfort-l'Amaury chez la comtesse des Rivières, son aïeule, veuve du général-comte Louis Groult des Rivières, découvre l'air iodé de la Normandie, à l'âge des culottes courtes, en raison de la santé fragile de son frère. Suite à un revers de fortune, Villiers-le-Sec, d'abord lieu de villégiature, devient le port d'attache de la famille.

Septime Le Pippre est né à Montfort-l’Amaury (Yvelines) en 1833. En 1835, ses parents achètent le château de Meuvaines. Très attaché au Bessin, Septime Le Pippre réside régulièrement avec sa famille à Ver-sur-Mer, puis à Villiers-le-Sec.


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Sa généalogie.

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UN PEINTRE DU XIXe S.[]

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Septime Le Pippre. Dragon à cheval (Gazette Drouot).

On lui doit près de 3.000 toiles dont certaines sont exposées au Musée d'art et d'histoire de Bayeux. Comme peintre de tableaux, il n'a pas le temps ou l'occasion de donner sa mesure ; mais, comme auteur d'aquarelles, de gouaches, de sépias, il est original. C'est une personnalité. Metteur en scène des drames ou des comédies de la vie militaire, il est quelquefois l'égal des Charlet, des Raflet, des Protais ; caricaturiste, il vaut, à ses bons moments, Cavarni, Daumier. Sa fécondité est étonnante, et il est un véritable improvisateur. Il a sa manière à lui, et nous verrons qu'il est même parfois un novateur[17].

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Échec à l'examen de Saint-Cyr[]

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Saint-Cyr n'est déjà pas une formation de tout repos. Vu son état de santé ses proches ne le voient pas sortir du rang et devenir officier.

Septime Le Pippre veut devenir officier comme presque tous les membres de sa famille avant lui. Il échoue néanmoins à l'examen de Saint-Cyr et sa famille ne veut pas qu'il s'engage dans l'armée.

Il vit en partie chez ses parents dans la région de Bayeux, tout d’abord à Ver-sur-Mer et puis à Villiers-le-Sec (Calvados).

De nature frêle, il est contraint de renoncer à la carrière militaire qu’il envisage et développe alors ses aptitudes artistiques pour la peinture et le dessin. Aux beaux jours, il vit en Normandie où il s’adonne principalement au dessin, à l’encre et au lavis, souvent rehaussé d’aquarelle et de gouache. L’hiver, il rejoint son atelier de peinture à Paris.

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Peintre[]

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Septime Le Pippre : détail d'un autoportrait où il se met en scène dans le personnage de "Tibialong".

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Septime Le Pippre peint dans son atelier à la décoration très militaire.

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Septime Le Pippre : Villiers mon patrimoine.

N'ayant pu être soldat, Septime Le Pippre décide d'être artiste. Il entre donc dans l'atelier de Couture et plus tard dans celui de Dumaresq. Doué de véritables dispositions pour le dessin, Le Pippre avait reçu de la nature une qualité qui, dans les arts aussi bien qu'en littérature, est une précieuse ressource et fait pardonner bien des défauts, bien des incorrections. Chez lui l'invention déploie tous ses moyens; c'est à son action que cet artiste doit son excessive fécondité dans les divers genres auxquels il s'adonne simultanément, comme dessinateur et comme peintre. Bientôt ses laborieux efforts portent leurs fruits: ses travaux sont admis au salon[18]. Septime Le Pippre devient un peintre du XIXe siècle, un aquarelliste, un caricaturiste, puis à la fin de sa courte existence un capitaine[19].

Élève de Thomas Couture et de Charles Édouard Armand-Dumaresq, à Paris, il expose des gravures aux salons de 1859 à 1866.

Alfred Nettement écrit :

M. Septime Le Pippre, dont nous connaissions déjà une "Scène de zouaves", pleine de mouvement, a envoyé à l'Exposition une toile d'un tout autre genre, Le portrait de la fiancé (1854)... Ce talent grandit. Septime Le Pippre a un bel avenir[20].

Septime Le Pippre donne des gravures à différents magazines illustrés, tels Le Magazine illustré, La Vie parisienne, Le Centaure', L'Autographe ou Le Monde illustré[21].

Septime Le Pippre envoie des vues de monuments à la revue Le Magasin pittoresque.

Cet artiste laborieux fait des portraits ou de la peinture décorative dans les châteaux. Il est surtout l'auteur de pittoresques scènes de la vie rurale, d’évocations historiques, de sujets militaires ou d’illustrations de la vie des classes moyennes, son amusant et nostalgique travail nous donne une synthèse de la vie rurale sous le Second Empire.

Septime Le Pippre est l'ami de Paul Lacroix et de beaucoup d'artistes[22].

Par rapport à la période du Second Empire, le musée de Bayeux a une importante collection de dessins, gouaches, et peintures de Septime Le Pippre.

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Au salon et dans les journaux[]

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Septime Le Pippre : Zouaves à dos d'âne dans la montagne Aqua.

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Septime Le Pippre : Zouaves au repos Aquarelle.

Chez lui l'invention déploie tous ses moyens; c'est à son action que cet artiste doit son excessive fécondité dans les divers genres auxquels il s'adonne simultanément, comme dessinateur et comme peintre. Bientôt ses laborieux efforts portent leurs fruits: ses travaux sont admis au salon. A diverses époques, il expose :

Le dernier Devoir (œuvre qui obtient les honneurs de la gravure) ;
Le Zouave racontant ses campagnes ;
Le Portrait de la Fiancée ;
L'Entrée du lieutenant Dubessol dans un retranchement arabe ;
Le Piège (gravé) ;
Loin du pays! (gravé)[23].

Connu dans le monde artistique par les tableaux qu'il fait recevoir à diverses expositions et par les dessins qu'il donne à plus d'un journal illustré, Le Pippre, homme excellent dans ses rapports intimes et se contentant des succès modestes que lui conquirent ses laborieux travaux, se trouve heureux de pouvoir poursuivre au foyer paternel la carrière à l'adoption de laquelle l'ont poussé ses goûts. Les événements viennent l'arracher au calme de son atelier[24].

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Sa toile à l’Hôtel des États-majors (Clermont-Ferrand)[]

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Hôtel des États-majors (Clermont-Ferrand).

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Bataille d'Icheriden (1857).

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Son ami le général du Bessol.

Dans le quartier du boulevard Trudaine devenu cours Sablon au milieu du XIXe, les notaires royaux gardent la trace d’un couvent de capucins créé par Henri IV en 1610. Bâti sur les fondations du tombeau de l’évêque Rencon, évêque de Clermont au XIe siècle, il marque l’histoire religieuse de la ville. Les religieux chassés de Clermont-Ferrand lors de la Révolution, le couvent est vendu avant d’être en partie reconstruit en 1856[25].

Par ailleurs, des infrastructures militaires existent déjà dans ce secteur de la ville : la caserne d’infanterie d’Estaing et le quartier de cavalerie des Paulines, qui devient le quartier d’artillerie Gribeauval. Ainsi, Le quartier général du 13e corps d’armée et de la 13e région militaire s’installe au 4, cours Sablon après la défaite de 1870.

Un arrêt dans ce vaste espace, permet à notre guide d’attirer notre attention :

Sur la gauche, le portrait en pied du général Marchand a été peint par Jean-Louis Paguenaud. A l’étage, un tableau de Septime Le Pippre représente un épisode des combats d’ICHERIDEN qui eurent lieu le 24 juin 1857 en Kabylie. Ces deux tableaux ont été apportés par l’état-major de la 3e brigade mécanisée qui déménagea de Limoges à Clermont-Ferrand en 2011. Ils sont inscrits au patrimoine de l’armée de Terre[26].

Le combat d’Icheriden quant à lui évoque un épisode de la révolte de grande Kabylie. Cette toile à l’huile représente un officier, le sabre à la main, conduisant sa troupe. cette scène met en avant l’héroïsme et l’allant des soldats français. Cette toile de Septime-Emeric-Marie Le Pippre est exposée au Salon de 1863. Elle n’est pas sans rappeler deux œuvres classiques de la peinture académique du XIXe siècle. De la même manière qu’Eugène Delacroix dans sa Liberté, Le Pippre représente, au premier plan. Ami du général du Bessol, il use finalement de ses talents d’artiste pour côtoyer le monde militaire en peignant nombre de scènes de la vie de soldats, d’uniformes, ou encore de batailles des campagnes d’Algérie et de Crimée. Le Pippre est donc familier des campagnes militaires lorsqu’il réalise ce tableau en 1862[27].


Septime Le Pippre traite abondamment des scènes de la vie militaire, uniformes, chouans, batailles d'Algérie ou de Crimée vont précéder de bien réelles scènes de combats.


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En mai 2022, la Ville de Bayeux (Calvados) fait l’acquisition d’un étrange album dessiné au XIXe siècle par Septime Le Pippre. Du 1er avril au 17 septembre 2023, le musée consacre une exposition à cette œuvre qui préfigure la bande dessinée moderne.

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LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE DE 1870[]

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Le prince Frédéric-Charles de Prusse (1828 - 1885) se préparant à l'attaque du côté d'Orléans.

Lorsque, comme un signe précurseur de guerre, la garde nationale mobile est organisée, Le Pippre, sentant renaître en lui ses premiers instincts, sollicite et obtient un grade dans la nouvelle institution. Septime Le Pippre s’engage en 1869 comme capitaine dans le 15e bataillon de marche de la Garde nationale mobile du Calvados, 4e compagnie, 1er bataillon. La guerre éclate le 19 juillet 1870. Après la capitulation de Paris et le traité de Versailles du 1er mars, le 115e est dissout à compter du 27 mars 1871. Mais ses éléments aident à reformer un 15e régiment provisoire d'infanterie qui prend part, dans Paris, au rétablissement de l'ordre à la suite de l'insurrection du 18 mars 1871 fomentée par la Commune de Paris. Septime est nommé capitaine de ce 15e régiment provisoire d'infanterie[28].

Le Pippre, sentant renaître en lui ses premiers instincts, sollicite et obtient un grade dans la nouvelle institution, due à l'initiative prévoyante du regrettable maréchal Niel. Il est nommé capitaine de la compagnie du canton de Ryes, et, quand le 15e régiment de marche est appelé à repousser l'invasion allemande, Le Pippre en ressent un vif sentiment de joie: le descendant de tant de vaillants défenseurs de l'ancienne France va pouvoir marcher sur les traces de ses ancêtres; le spirituel créateur de tant de scènes militaires va enfin vivre réellement de cette vie des camps, à laquelle son crayon l'a tant de fois initié ?[29].

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Bataille de Dreux[]

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Le vicomte, lieutenant-colonel, Henry de Beaurepaire de Louvagny (1830 - 1870) en uniforme de capitaine au Zouaves Pontificaux[30].

Le régiment de la Garde nationale mobile du Calvados est commandé par le vicomte, lieutenant-colonel, Henry de Beaurepaire de Louvagny (1830 - 1870) Ex capitaine au Zouaves Pontificaux, décoré de la médaille de Crimée, Chevalier de l'Ordre de Pie IX, tué en tombant de la Chapelle royale de Dreux d'où il observe l'ennemi[31].

Septime Le Pippre se bat du côté de Dreux avec ses mobiles. Le sous-préfet du Calvados raconte au sujet de ce jeune peintre :

Dans un des nombreux combats dont les environs de Dreux sont le théâtre, un garde mobile était tombé, la jambe brisée par une balle. Sous le feu de l'ennemi, le capitaine Le Pippre suivi de deux de ses hommes n'hésita pas à aller chercher le blessé.

Attaché au 21e corps, le 15 erégiment de marche prend une part active à la guerre depuis le moment où il est appelé à repousser l'invasion; et, au milieu d'un hiver d'une rigueur exceptionnelle, nos jeunes et courageux mobiles ont à endurer bien des fatigues, bien des privations, bien des misères ! Le feu de l'ennemi, la captivité et les maladies ont, hélas! bien éclairci leurs rangs. La santé de Le Pippre n'a pu résister à ces dures épreuves. Épuisé par la pénible retraite d'Orléans, il est revenu à Villiers-le-Sec chercher, au foyer de la famille, de nouvelles forces pour aller continuer, à son poste d'honneur, sa coopération à l'œuvre de délivrance après laquelle aspirent les cœurs réellement français, lorsqu'il apprend que l'armée de Chanzy allait exécuter enfin son mouvement en avant, si laborieusement organisé[32].

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Bataille du Mans (janvier 1871)[]

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Etat-major des Gardes mobiles du Calvados[33].

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1: Garde Mobile de la Seine. 2: Lieutenant, Garde Mobile. 3 : Garde Mobile de la Gironde.

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Bataille d'Auvours, aux portes du Mans, le 10 janvier 1871.

Le 1er janvier 1871, les Prussiens, sous le commandement du prince Frédéric-Charles de Prusse (1828 - 1885), marchent vers le Mans pour enrayer la constitution d’une 2e armée de la Loire dirigée par le général Antoine Chanzy (1823-1883).

Cette armée de la Loire a pour objectif de libérer Paris de l’occupant prussien. Les effectifs de la 2e armée de la Loire représentent 150.000 soldats, dont un tiers sont inexpérimentés et n’ont jamais combattu. Autre désavantage, leur équipement est vétuste et les fusils se chargent par la bouche (contrairement aux fusils Chassepot qui eux se chargent par la culasse).

Septime Le Pippre repart combattre aux portes du Mans le 8 janvier 1871 et il est blessé le 12 et décède le 23.

Arrivé à son corps le 11 janvier 1871, le capitaine. Le Pippre n'est pas longtemps sans payer de sa personne; dès le lendemain 12, il conduit ses soldats au feu. Après de longs préparatifs, la nombreuse armée, sous les ordres de Chanzy, s'est ébranlée et commence sa marche offensive. Tous les yeux des Français sont fixés sur elle, tous les cœurs battent ardemment dans l'attente de ses mouvements, car à sa fortune est attachée la délivrance de Paris. Hélas ! ces espérances sont bientôt déçues. A peine les colonnes de l'armée de secours se sont-elles éloignées du Mans, que, rapide comme la foudre, le prince Frédéric-Charles s'est précipité sur elles et comme un coin d'acier est entré dans ses lignes, exécutant contre nous un de ces audacieux mouvements stratégiques si familiers, du temps de nos pères, au vainqueur d'Austerlitz.

On connaît le résultat désastreux de cette série de combats, où nos soldats trahis par la fortune disputent le terrain pied à pied et où le 21e corps, sous les ordres de Jaurès, se couvre de gloire, à force d'héroïsme.

Dans la journée du 12, le 1er bataillon du 15e régiment de marche, sous les ordres du commandant de La Rougefosse, se trouve placé sur la route qui conduit de Touvois à Saint-Corneille : deux de ses compagnies sont postées aux grand'gardes. Le canon gronde et au loin et ses détonations se rapprochent de plus en plus ; à deux heures d'après-midi, l'adjudant Dauchez, parti en reconnaissance, annonce l'arrivée de l'ennemi, avec les éclaireurs duquel il échange des coups de feu. En effet, par un de ces mouvements hardis, habituels à l'élève de M. de Moltke, le prince Frédéric-Charles a tourné Le Mans et manœuvre pour cerner la brigade Stefani. Sous les ordres des capitaines Le Pippre, de La Londe, Costrel, et du lieutenant de Kergorlay, les 4e, 5e, 6e et 8e compagnies opposent une' énergique résistance, à laquelle s'associent plus tard, les 1re et 3e compagnies. Cette énergique résistance vaut au 15e régiment de marche l'honneur d'être cité à l'ordre du jour de l'armée.

Septime Le Pippre est mortellement blessé le 12 janvier 1871, pendant la Bataille du Mans (1871). Le sort de la journée ne tarda pas à se décider. Vers les quatre heures du soir, cernés par un bataillon Wurtembergeois, nos mobiles ne trouvent de salut que dans la retraite; heureux ceux qui peuvent l'opérer. Le capitaine de La Londe, les lieutenants d'Osseville, de Kergorlay et l'adjudant Dauchez sont faits prisonniers, avec presque tous les hommes des 6e et 8e compagnies.

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Sa mort (22 janvier 1871)[]

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Septime est soigné au presbytère de Savigné-l'Évêque.

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La plaque posée sur le monument en hommage aux soldats morts durant la guerre de 1870 a été dévoilée à Savigné-l'Évêque.

Combat de Touvois (bataille du Mans), le 12 janvier 1871[34].
Le Pippre, Septime, capitaine, blessé, mort[35].
Le Pippre, Septime, capitaine, décédé à Savigné-l'Évêque, le 22 janvier 1871[36].

Le Pippre ne survit pas à ce désastre. Il tombe aux derniers coups de feu, d'une balle qui lui a traversé la poitrine ! Le digne aumônier du régiment, le R. P. Granger, qui a vu tomber le vaillant capitaine, s'empresse de lui porter secours sur la neige rougie de son sang. A la tombée du jour, on voit, s'acheminant vers le village de Savigné-l'Évêque, un lugubre convoi. Ce sont le charitable prêtre et deux soldats prussiens, qui portent, sur un brancard formé de fusils, l'officier français, dont ils honorant le courage. Recueilli d'abord dans une ferme, où il reçoit les premiers soins d'un chirurgien allemand, Le Pippre trouve une généreuse hospitalité au presbytère de Savigné. Mais, hélas! les soins les plus empressés, dont il est l'objet, sont impuissants pour le sauver, et le 22 il rend son âme, à Dieu.

Un trait touchant, mieux que nos paroles, montre à quel point Le Pippre est aimé de ses subordonnés. Sachant qu'il est grièvement blessé et prisonnier, ceux de ses soldats qui n'ont pas partagé sa captivité réunissent, au moyen d'une collecte la somme de 50 francs, pour l'offrir, comme récompense, à la personne qui se risquera à pénétrer dans les lignes prussiennes, afin d'avoir des nouvelles de leur bon capitaine !

Élevé par une mère profondément chrétienne, Septime Le Pippre avait conservé au milieu des agitations de la vie d'atelier ces principes de morale et de religion dont ne se départissent jamais les âmes honnêtes. C'est dans la pratique de ces sentiments religieux qu'il trouve la force suffisante pour supporter, sans plaintes et sans murmures, les souffrances atroces résultant de sa blessure. Plein de résignation et de courage, il meurt en soldat et en chrétien.

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Son enterrement[]

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Bas relief Caen : Le Pippre figure sur le bas relief de Caen, blessé soutenu par le chanoine Granger.

Le 2 mai 1871, il est inhumé en héros à Villiers-le-Sec.

Ses actes de bravoure, sa bonté pour ses hommes et sa mort glorieuse à la tête de ses hommes sont cités par plusieurs journaux et même dans les livres. La mort de Septime Le Pippre, tué à l'ennemi en 1871, à la Bataille du Mans (1871)[37] nous fait penser à celle de Henri Regnault, frappé au combat de Buzenval...[38].

Lavalley écrit :

Septime Le Pippre est emporté en pleine renommée. On le considérait déjà comme un maître. Ce fut une sorte de deuil national[39].

Le Pippre est sculpté sur deux monuments aux morts, ceux de Caen et Bayeux[40].

Il meurt au presbytère de Savigné-l'Évêque le 22 janvier 1871 après 11 journées d'atroces souffrances et puis sa dépouille est ramenée à Villiers-le-Sec (Calvados), où a lieu une grande cérémonie.

L'artiste-soldat est selon Gabriel Desclozières sur la tombe du capitaine Le Pippre un excellent cœur servi par une âme courageuse.

Pleuré par les gens de cœur qui estiment son courage, regretté par les amateurs qui recherchent ses compositions, sa notoriété d'artiste n'a toutefois guère dépassé les limites de la province où il a vécu et travaillé[41].

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Arthur Le Duc, Loin du Pays (1909), bas-relief d'après Septime Le Pippre ornant le piédestal du Monument aux morts de 1870 de Bayeux.

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NOTES ET RÉFÉRENCES DE L'ARTICLE[]

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  1. Société d'archéologie de Rambouillet, Mémoires et... 1879, p.367.
  2. La Commune de Paris, révolution sans images ? politique et représentations dans la France ..., par Bertrand Tillier.
  3. Bulletin de la Société des beaux-arts de Caen. A. Hardel (Caen) : 1898
  4. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  5. Le peintre et aquarelliste Septime le Pippre : sa vie, son oeuvre, by Lavalley, Gaston, 1835-1922.
  6. Bulletin de la Société des beaux-arts de Caen. A. Hardel (Caen) : 1898
  7. Source : Bibliothèque de Douai. Ferdinand Malotau de Villerode. Généalogies nobiliaires - Manuscrit 950 - Tome 14
  8. UNE PLONGEE DANS LE PATRICIAT YPROIS MEDIEVAL Une ascendance de WULF Par Antoine BARBRY.
  9. Bibliothèque de Douai. Ferdinand Malotau de Villerode. Généalogies nobiliaires - Manuscrit 950 - Tome 14
  10. Bibliothèque de Douai. Ferdinand Malotau de Villerode. Généalogies nobiliaires - Manuscrit 950 - Tome 14
  11. Annuaire de l'état militaire de France 1821.
  12. Annuaire de l'état militaire de France, 1821.
  13. Annuaire de l'état militaire de France, 1821.
  14. Le peintre et aquarelliste Septime le Pippre : sa vie, son oeuvre, by Lavalley, Gaston, 1835-1922, Published 1900.
  15. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  16. Annuaire de l'état militaire de France 1821
  17. Bulletin de la Société des beaux-arts de Caen. A. Hardel (Caen) : 1898
  18. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  19. Le peintre et aquarelliste Septime le Pippre : sa vie, son oeuvre, by Lavalley, Gaston, 1835-1922.
  20. Poètes et artistes contemporains, par Alfred Nettement, p. 451.
  21. La Commune de Paris, révolution sans images ? politique et représentations dans la France..., par Bertrand Tillier, p. 220.
  22. Une amitié littéraire Auguste Bachelin et le bibliophile Jacob. Suivi des lettres de Paul Lacroix ... Par Éric Berthoud, P. L. Jacob, p. 93, 111, 153
  23. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  24. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  25. La bataille d’ICHERIDEN
  26. La bataille d’ICHERIDEN
  27. La bataille d’ICHERIDEN
  28. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  29. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  30. DREUX PAR PIERLOUIM
  31. DREUX PAR PIERLOUIM
  32. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  33. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  34. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  35. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  36. Récits historiques de la Garde Mobile du Calvados, (15e régiment). Éditeur Le Blanc-Hardel, 1872
  37. Société d'archéologie de Rambouillet, Mémoires et... 1879, p.367.
  38. La Commune de Paris, révolution sans images ? politique et représentations dans la France ..., par Bertrand Tillier
  39. Lavalley, Le peintre et aquarelliste Septime Le Pippre...
  40. La Commune de Paris, révolution sans images ? politique et représentations dans la France ..., Bertrand Tillier, p. 225.
  41. Bulletin de la Société des beaux-arts de Caen. A. Hardel (Caen) : 1898


Lavalley, Gaston, Le peintre et aquarelliste Septime le Pippre: Sa vie, son oeuvre, avec un portrait et 8 phototypies d'après les originaux, Caen : L. Jouan, (1899.)

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