.
.
.
.
.
Prosper d’Épinay
.
.
.
.
.
Prosper d’Épinay de Briot, Nemo[2], est né le 13 juillet 1836, dans la demeure familiale, Le Hochet[3], à Pamplemousses (Île Maurice, ancienne Isle de France, depuis peu colonie de l'Angleterre[4]) et mort le 23 septembre 1914 à La Chanterie, à Saint-Cyr-sur-Loire. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris. Sa tombe est ornée du médaillon de sa fille chérie.
Fils d’Adrien d'Épinay et de Marguerite Le Breton de La Vieuville[5], le Comte Prosper d’Épinay de Briot est le descendant de la branche des Indes orientales d'une très ancienne famille noble[6]. La seigneurie d'Epinay, située sur le territoire de la paroisse de Champeaux, près de Vitré, est le berceau d'une vieille famille à laquelle elle donne son nom et qui est une des plus brillantes de la noblesse de Bretagne, nous dit Chaix d'Est-Ange[7]. Prosper d’Épinay est le fils du comte Adrien d'Épinay et le neveu de Prosper d'Épinay, célèbres hommes politiques mauriciens.
Charles Adrien Prosper d’Épinay de Briot est une personnalité importante de l'histoire de l'Ile Maurice. Le château de Mont Plaisir est acheté avant 1836 par Adrien d’Epinay. Prosper est donc né au même endroit que l’ancienne demeure du Gouverneur de La Bourdonnais, construite en 1735, et nommée Mon Plaisir[8]. Issu d'une famille aristocratique des plus anciennes de Bretagne, son père, participe activement au rayonnement culturel de l'Ile en fondant la Société Royale des Arts et des Sciences de l'Ile Maurice, ainsi qu'un journal Le Cernéen, créé en 1832. La franc-maçonnerie rejoint le débat antiabolitionniste autour de la personne d’Adrien d’Epinay[9].
Arrivé à Paris, Prosper d'Epinay est accueilli par sa tante Julie d'Epinay, qui tient un salon et lui ouvre les portes de la société parisienne. Très vite, le jeune artiste choisit la sculpture; c'est ainsi qu'en 1858, il entre dans l'atelier du sculpteur Dantan le Jeune, dont il devient le principal élève. Prosper d'Epinay demeure deux ans dans son atelier et complète son apprentissage par l'étude de la sculpture au musée du Louvre[10]. Son âge et sa fortune aidant, il se lance dans la vie mondaine parisienne et fait partie du Cercle légitimiste de la rue Royale. Il se lie d'amitié avec les membres distingués de la société française: le Prince Anatole Demidoff, le Duc de Massena, le Albert Duc de Luynes...
Afin de compléter sa formation classique, Prosper d'Epinay part pour Rome au début de l'année 1861, et installe son atelier au 57 Via Sistina, atelier ouvert jusqu'à pratiquement sa mort[11]. Il étudie en Italie l'art de la statuaire sous la direction d'un des meilleurs artistes romains, Amici, auteur du tombeau de Grégoire XVI dans la basilique de Saint-Pierre. C'est le point de départ de sa carrière; c'est à Rome qu'il conçoit ses deux premières commandes importantes pour l'Ile Maurice: la statue de son père, Adrien d'Epinay, et la statue du Gouverneur Stevenson, respectivement inaugurées en 1866 et 1867 dans les jardins de la Compagnie à Port-Louis[12].
En 1869, il épouse, à Paris, Claire Mottet de La Fontaine (1844 - 1936), fille d'Adolphe Mottet de La Fontaine (1795 - 1884), capitaine au service du Nizam d'Hyderabad. Sa mère, Marie Élisabeth de Warren (1814 - 1893), est une Warren qui est peintre. Les Mottet de La Fontaine sont une branche des Mottet installés en Inde et en Angleterre.
Son premier succès c'est en 1864, à Londres. Sculpteur, il va être aussi dessinateur, caricaturiste, joaillier, expert en art, écrivain[13]. A Rome il entretient des liens artistiques avec la France et l'Angleterre, où il participe à divers concours[14]. Il est monarchiste et patriote mauricien ardent. Il dote aussi son île natale d'œuvres sur pied représentant les grandes personnalités insulaires. Très jeune et tout au long de son existence il va faire les portraits de nombreux membres des grandes familles européennes[15]. Ce caricaturiste est avant tout l’auteur de nombreuses sculptures classiques très recherchées par tous les grands musées et les amateurs d’art très fortunés. Sculpteur des souveraines pendant quarante années, ce Mauricien surdoué est un peintre de la femme[16]. Les bustes des personnages les plus importants du moment, tout particulièrement Napoléon III et l'impératrice française Eugenia de Montijo. comme son fils, et aussi de l'Impératrice Sissi, ou l'épouse du roi de Grande-Bretagne, Alexandra de Danemark, avec d'autres portraits de divers membres de la noblesse et de personnalités célèbres de la politique et de la société telles que Sarah Bernhardt. Il réalise des commandes spécifiques telles que la sculpture Le rêve pour le tsar Alexandre III, et une sculpture de l'amour pour sa femme Maria Fiódorovna, qu'il peint aussi[17].
En 1881, la mairie de Port-Louis à l'Île Maurice lui commande son célèbre groupe Paul et Virginie[18].
Prosper d’Épinay réalise ensuite une statue composite, en marbre, bronze et ivoire, de Jeanne d'Arc intitulée Jeanne d’Arc au Sacre qu'il expose au Salon des artistes français de 1902[19]. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur[20]. Elle est offerte par un mécène à la cathédrale de Reims en juillet 1909, à l'occasion des fêtes de la béatification de Jeanne d'Arc.
Notons que Prosper d’Epinay est membre de plusieurs associations connues, telles le Cercle de l’Union artistique de Paris, ainsi que le Circolo della Caccia de Rome, qu’il contribue activement à fonder toutes deux avec quelques amis, respectivement en 1860 et 1870. Il va aussi participer régulièrement aux séances de la Royal Academy de 1865 à 1881, être membre de l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando en Madrid[21].
Cependant, en 1897, un scandale d'imitations entraîne une altération profonde de sa santé. Prosper d'Épinay vient alors chercher repos à la propriété de la Chanterie auprès de Florence Kidd, l'amie de sa fille. Il y décède le 23 septembre 1914 à l'âge de 78 ans. Son corps est inhumé au cimetière Montparnasse à Paris[22].
Prosper d’Épinay est l’auteur de 500 portraits parmi lesquels ceux de l’impératrice de Russie, la reine d’Italie, la princesse Marie de Bade, de la princesse A. de Broglie, de Madame Sarah Bernhardt, de Lady Walter Scott, de Mademoiselle Croizette, de Madame de Flavigny, de Madame Henry Say, de la baronne de Bosmelet, de Mademoiselle Madrazo (femme de Marià Fortuny), de Mademoiselle Legault, de sa fille Marie d’Épinay, de la princesse de Teano, de la marquise Laviggi, du général de Charrette, du peintre Sir Edwin Landseer, de James Gordon Bennett junior, de la duchesse Mario Grazioli, de la duchesse Eugène de Leuchtenberg (en Diane enchaînant l’amour), Lady Randolph Churchill, de Madame von Siemens, de Mademoiselle Marie Neyt, comtesse de Lutzow, Madame J. de Günsburg, comtesse d’Estrella...[23].
Les origines très variées de ces personnages montrent que Prosper d’Épinay n’est en rien un sculpteur Mauricien ou Français, mais universel. Il travaille à Londres, Rome, Paris ou l’île Maurice. Il est l’ami, le mécène ou le client de peintres espagnols. Il vend ses œuvres régulièrement à des aristocrates allemands ou russes. Certes, il a la réputation d’être le sculpteur des familles princières, toutefois à cette époque-là les acheteurs de sculpture sont souvent eux les hommes ou des femmes très fortunés. Prosper d’Épinay donne d’eux plus que la ressemblance physique le signalement moral. Ils ont tous un je ne sais quoi dans le regard, dans le port, dans un simple pli de la lèvre qui trahit leur naissance[24].
Ses œuvres sont régulièrement exposées au Salon de 1867 à 1902, à la Royal Academy de 1865 à 1878 et au Cercle de l’Union artistique de 1880 à 1914. En 1882, la galerie Georges Petit lui consacre une exposition particulière. Ses œuvres majeures, La ceinture dorée exécutée en 1874 et présentée au Salon, ainsi que Le Réveil, sont exposées au Salon des Beaux-arts de Nice en 1878[25].
Prosper d’Épinay reçoit plusieurs décorations des mains de plusieurs souverains d’Europe en raison de son talent et de la haute appréciation que son œuvre suscite de par le monde. Il est :
- Chevalier de la Légion d'Honneur en 1878[26], mais aussi pour sa statue de Jeanne d'Arc à Reims[27], Commandeur du Royal Victorian Order[28], commandeur de l’ordre d’Isabelle la Catholique[29], officier de l’ordre du Lion d'Or de la maison de Nassau, chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier des Ordres de Saint-Maurice et Saint-Lazare, officier de l’ordre impérial de la Rose, de l’ordre de Saint-George, de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand...
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
SA FAMILLE - SES PARENTS - SA JEUNESSE[]
.
SA FAMILLE[]
.
L'ancien manoir d'Épinay ou d'Espinay (XI-XIIe siècle). C'est l'ancien chef-lieu de la seigneurie d'Epinay qui est uni à celle d'Escures au XVIIIe siècle. On y trouve des douves et une chapelle. La seigneurie d'Épinay possède un droit de haute justice. C'est la propriété de la famille Épinay ou Espinay (en 1197)[32].
Les généalogistes qui publient l'histoire de la maison d'Épinay ne s'occupent que des branches précédentes et négligent les nombreux rameaux qui se répandent en Bretagne, en Anjou, en Poitou, et enfin aux Indes orientales (1666), avec Jean d'Épinay[33].
Jean d'Épinay (1612 - après 1675) et son fils, Jean III d'Épinay (1644 - vers 1720), émigrent[34]. Ils portent les armoiries de leurs ancêtres bretons. Ils font partie de la célèbre expédition du marquis de Mondevergue. Pendant la traversée le commandant de l'expédition remet une commission d'enseigne au jeune D'Épinay d'une bonne maison de Bretagne, dit Souchu de Rennefort, historien de cette expédition[35]. Un enseigne est un grade d'officier que l'on à un gentilhomme avant le XVIIIe siècle.
De l’ile Dauphine Jean d'Épinay se rend aux îles Mascareignes. De là il part aux Indes, et est nommé par Louis XIV Procureur général du Conseil des Indes orientales à Madagascar, puis en 1675, ambassadeur de France près le Grand-Mogol, à Surate. Son fils se marie à Surate, et y fait souche.
On trouve sur cette branche des renseignements dans l'Annuaire de la noblesse de 1888, dans les Filiations bretonnes de Frotier de la Messelière, dans le Nobiliaire universel de M. de Magny, dans le Répertoire de biobibliographie bretonne de Kerviler, dans une Notice généalogique sur la maison d'Epinay de Bretagne, publiée à Paris en 1895 par M. P. d'Epinay, etc. Comme les descendants de Jacques d'Épinay, ils reconnaissent les d'Épinay de Broons pour leurs ainés. (Voir Augustin du Paz, etc.)
.
.
.
.
.
Les d'Épinay bretons[]
.
L'ancien manoir d'Epinay ou d'Espinay (XI-XIIe siècle) est l'ancien chef-lieu de la seigneurie d'Épinay qui est uni à celle d'Escures au XVIIIe siècle. On y trouve des douves et une chapelle. La seigneurie d'Epinay posséde un droit de haute justice. C'est la propriété de la famille Épinay ou Espinay (en 1197)[36].
La seigneurie d'Épinay, située sur le territoire de la paroisse de Champeaux, près de Vitré, est un autre berceau de cette vieille famille à laquelle elle donne son nom et qui est une des plus brillantes de la noblesse de Bretagne, nous dit Chaix d'Est-Ange[37].
L'année 1066, quatre frères de cette famille accompagnent Guillaume, duc de Normandie, à la conquête de l'Angleterre[38].
En 1218, Colin d'Épinay se croise. Son nom et ses armes sont inscrits dans la deuxième salle des Croisades du musée de Versailles. Alain d'Epinay, fils de Péan, se croise lui-aussi en 1239 et 1248. Il est le grand-père de Galeran d'Épinay qui épouse en 1308 Alix de Champagné[39].
Péan d'Épinay porte la bannière de Jean de Montfort à la bataille d'Auray en 1364[40].
Son fils, Simon d'Épinay, gouverneur de Dinan, est sénéchal de Vitré.
Robert d'Épinay, grand-maître d'hôtel de Bretagne, grand-chambellan en 1428, décède en 1439.
Jacques d'Épinay est évêque de Saint-Malo en 1450, puis évêque de Rennes. Il est incarcéré par ordre du duc de Bretagne et meurt en prison en 1482.
Son frère, Richard, sire d'Épinay et de la Rivière, chambellan du duc de Bretagne, marié en 1435 à Béatrix de Montauban, en a, entre autres enfants, six fils qui ont de brillantes destinées.
Guy d'Espinay, dit le Grand, petit-fils de Guy Ier et d'Isabeau de Gouyon-Matignon, est grand échanson de la reine Anne. Il meurt en 1551 laissant de son mariage avec Louise de Goulaine plusieurs fils dont l'un, Charles, décédé en 1591, est évêque de Dol et dont trois, Jean, Louis et Antoine, sont les auteurs de trois branches.
L'auteur de la branche aînée, Jean d'Épinay, chambellan du roi Henri II, chevalier de l'Ordre du Roi, décédé en 1591, devient comte de Durtal et baron de Mathéfelon par son mariage avec Marguerite de Scépeaux. Il obtient, par lettres patentes d'octobre 1575, l'érection en marquisat de sa seigneurie d'Epinay. Sa descendance s'éteint avec ses petits-enfants, Charles, marquis d'Epinay, marié en 1605 à Marguerite de Rohan-Guéménée, décédé dès 1607, et Françoise, mariée à Henri de Schomberg, comte de Nanteuil. Celle-ci est mère du maréchal de Schomberg, qui n'a pas d'enfants, et de la duchesse de La Rocheguyon qui recueille le marquisat d'Epinay. Le titre de marquis s'éteint dans la branche aînée dans la maison de Schomberg, d'où le marquisat d'Épinay qui passe par alliance aux La Rochefoucauld, et par acquît aux La Trémoille qui le revendent aux Le Prestre de Châteaugiron.
L'auteur de la deuxième branche, Louis d'Épinay, chevalier de l'Ordre du Roi, décédé en 1608, épouse Anne de Guitté, héritière de la seigneurie de Vaucouleurs. Sa descendance s'éteint avec Charles d'Épinay, marquis de Vaucouleurs, décédé en 1764? à l'âge de 80 ans.
La troisième branche, dite des seigneurs de Broons, s'éteint avec Louis, marquis d'Épinay de Broons, décédé en 1708, et avec sa fille, Madeleine, mariée en 1689 à Henri de Lorraine, comte de Brionne. La branche des marquis de Broons se fond donc en 1689 dans les Lorraine-Brionne.
La maison d'Epinay figure de 1448 à 1513 aux réformations et montres des diocèses de Rennes et de Vannes.
La maison d'Epinay est maintenue dans sa noblesse d'ancienne extraction par arrêts des commissaires des 2 janvier 1669, 21 août 1670 et 2 mars 1671.
Cette maison produit des grands maîtres et plusieurs chambellans du duc de Bretagne, et donne à l'Église un cardinal archevêque d'Arles, des archevêques, six évêques, plusieurs abbés et abbesses, des ambassadeurs des mêmes princes auprès des rois de France, des chevaliers de l'Ordre du Roi...
Elle compte parmi ses alliances les maisons de Lorraine, de Schomberg, de Rohan, de la Rochefoucauld, de Champagne, de Gouyon-Matignon, de Rieux, de Chateaubriand, d'Estouteville, etc.
De nombreux rameaux, descendants de cadets ou de puinés, se répandent en Bretagne, dans différentes parties de la France, à l'étranger et enfin aux Indes Orientales. Avant la Révolution le fils aîné touche presque tout l'héritage.
.
.
.
.
.
La branche des colonies[]
.
D'Épinay, à l'ile de France (ou Maurice) et à Paris, et d'Épinay-Barclay. Armes (ce sont celles de la maison d'Espinay/d'Épinay, en Bretagne) : d'argent à un lion coupé de gueules et de sinople, armé d'or. Couronne de Marquis, alias de Duc. Tenants deux Cipayes. Devise : Repella umbra.
Jean d'Épinay, auquel seulement les travaux mentionnés plus haut font remonter la filiation, est, d'après le Répertoire de biobibliographie bretonne de René Pocard du Cosquer de Kerviler, un descendant de :
¤ 1. Jean d'Épinay Seigneur du Boisduliers (ca 1500 - 15 octobre 1537, Eglise des Cordeliers, Rennes), petit-fils de Guy, grand échanson de la reine Anne, Chambellan du duc François II, et d'Isabeau de Gouyon-Matignon. Il est marié à Radegonde des Déserts (ca 1520 - 1576), Dame de Bréquigny, fille de Louis des Déserts, Second Président du Parlement de Bretagne (1531 - 1538) et juge universel de Bretagne. Selon Guillotin de Corson, lors de la réformation des lieux nobles, en 1513 la terre de Bréquigny (Rennes) est en possession de Louis des Déserts. Elle passe ensuite par alliance dans les mains des familles d´Espinay et de Téhillac. Jean d'Épinay et Radegonde des Déserts laissent une fille et un fils :
¤ 2. Claude d'Épinay (avant 1547 - après 1561), Seigneur du Boisduliers[41].
¤ 3. Jean er d'Épinay (1592 - 16??) marié avant 1617 à Isabeau de de La Bouëxière. La Bouëxière (35) est à 9 Km du château et de la terre d'Espinay d'Acigné et à 10 Km du château de La rivière à Champeaux (35). Il existe dans la noblesse de Bretagne un grand nombre de familles de la Boessière (alias la Boissière ou la Bouexière), dont six subsistent lors de la grande recherche de 1666. On ignore à quelle souche on doit rattacher les divers personnages de ce nom que l'on trouve mentionnés dans les chartes des XIIe, XIIIe et XIVe siècles. C'est ainsi qu'un Radulphe de la Bouexière est en 1155 forestier d'Eudon, comte de Bretagne. Un Guillaume de la Bouexière se croise en 1248, d'après un titre du Cabinet Courtois ; on a inscrit son nom aux Salles des Croisades du musée de Versailles avec les armes de la famille de la Boessière de Bréal...[42]
¤ 4. Jean II d'Épinay (1617 - après 1675) est, d'après Filiations bretonnes, nommé, le 25 mai 1637, conseiller auditeur en la Chambre des comptes de Paris en remplacement de Philippe Le Gaigneulx et est encore en exercice en 1642. Il se marie le 2 juillet 1641, à Paris, avec Anne Cadeau, fille de Pierre, marchand de soie parisien, rue Saint-Denis. A l'autre bout de la chaîne des solidarités municipales, la personnalité de Pierre Cadeau explique le mouvement unanime qui soulève le quartier en sa faveur[43]. Il est nommé en 1629 juge consul de Paris. Anne est la soeur de Pierre Christophe Cadeau, Conseiller maître en la cour des comptes ; la nièce d'un autre Christophe, Secrétaire de la Compagnie des Indes, Trésorier de France à Soissons ; et de René Morier, Conseiller du Roi, président en l'élection de Tours. Les Cadeau sont
originaires de Saint-Epain, en Touraine. Après une expédition à Agra (Uttar Pradesh, Inde), en 1643, où nait son fils, ils retournent à Paris. Jean II repart chercher fortune à Madagascar lors de l'expédition organisée par Colbert en 1664/1666 pour la colonisation de cette île. Il est l'adjoint du marquis François de Lopès de Montdevergues, vice-roi des pays orientaux pour Sa Majesté. Louis XIV le fait Procureur général du Conseil des Indes orientales à Madagascar[44], puis le 16 février 1675, ambassadeur de France près le Grand-Mogol, à Surate. Veuf, il se remarie avec une Marguerite Duval. Jean II d'Épinay (1617 - après 1675) et Anne Cadeau sont les parents d'une fille :
Marguerite Angélique d'Épinay mariée à François Paon du Mesnil, capitaine au Régiment de Normandie. On a :
- un arrêt du 22 mars 1738. Règlement des successions de François Paon du Mesnil, leur père, de Jacques-François Paon, prieur de Cléville-en-Caux, de Marguerite Angélique d’Epinay, leur mère, et d’Anne Cadeau, veuve de Jean d’Epinay, leur aïeule. 1738-1739[45].
et d'un fils, Nicolas Jean III d'Épinay (1644 - vers 1720) qui suit.
¤ 5. Nicolas Jean III d'Épinay (1644 - vers 1720) est né à Agra (Uttar Pradesh, Inde), mais baptisé à Paris, paroisse Saint-Eustache, en 1644. C'est un officier de marine français. Pendant la traversée le commandant de l'expédition remet une commission d'enseigne au jeune D'Épinay d'une bonne maison de Bretagne, dit Souchu de Rennefort, historien de cette expédition[46]. Arrivé à l'île Dauphine (actuelle Madagascar) en 1665, il s'y distingue sous les ordres du capitaine Kergariou qu'il suit aux Indes avec l'Amiral Jacob Blanquet de La Haye en 1671. Il devient plus tard Membre du Conseil général des Indes à Surate puis à Pondichéry. Il épouse, en 1675, à Surate, Isabelle de Castro, fille de Jean de Castro, issus d'une noble famille portugaise, (peut-être de la famille de Jao de Castro, 13e gouverneur, capitaine-général et 4e vice-roi de l'Etat portugais de l'Inde (Goa). D'où 5 fils.
¤ 6. Jean IV d'Épinay, né en 1675, épouse à Pondichéry avant 1702 Suzanne Caget ou Caiez.
¤ 7. Jacques Caiez d'Épinay (1702 - 1763), seigneur de la Borde, Membre du Conseil Général des Indes, marié vers 1742, à Pondichéry, avec Louise Paulin (1717 - 1799).
¤ 8. Antoine Jean Caiez d'Épinay, le rejeton d'une vieille famille bretonne est né en 1747 en plein centre de Paris, aujourd'hui le premier arrondissement. Ses parents, Jean-Jacques Caïez et Louise Paulin, le font baptiser à l'église de Saint-Eustache[47]. Il est mort à Port-Louis, Île Maurice, le 28 octobre 1811. Il épouse, à Paris, Anne Thérèse Landot de La Croix en 1778. Alors avocat au parlement de Paris, il débarque à Port-Louis en 1787, âgé de 40 ans. En décembre 1788, il prête serment comme avocat et est nommé membre de l’Assemblée coloniale de l’Île-de-France. Il prend une part importante aux délibérations de cette assemblée sous la Révolution. Il est procureur général de l'Île Maurice, député de Moka, propriétaire de l'Etablissement Bagatelle à Moka. Après le décès de sa femme en 1788, en France, Jean Antoine Caiez d'Épinay se remarie à l’Île-de-France et épouse, en 1789, Marthe Marie Blanc, née à Saint-Jean d’Acre, fille de Zacharie Blanc (ancien consul de France à Saint-Jean-d’Acre), dont l’épouse, née Fugas, est une Grecque de l’île de Chypre. Zacharie Blanc est venu prendre sa retraite à l'Isle de France, en 1763[48]. De ce deuxième mariage est issu Adrien d'Épinay qui a pour marraine la belle-sœur du navigateur Jean-François de La Pérouse, Élisabeth Broudou, qui est la meilleure amie de sa mère décédée à l'Isle de France en 1803. Il existe des Papiers d'Épinay à la Carnegie Library, cité par Toussaint Auguste dans le Dictionnaire de Bibliographie Mauricienne (DBM), société de l'histoire de l'île Maurice., 1941-2003, p. 108, 426, 725 à 728. Hélas, selon Correspondances d'érudits au XVIIIe et XIXe siècles: France, Pologne, Lituanie il ne reste que le dossier d'Antoine Jean Caiez d'Epinay.
De son premier mariage il a Prosper d’Épinay, né en 1780 à Paris. Il vient rejoindre son père à l’Île-de-France en 1800. D'abord avoué en 1804, puis avocat en 1816, il est nommé par le gouverneur Lowry Cole, procureur général de l’Île Maurice en 1828. Il épouse en premières noces, en 1810, Clémentine Déroulède (sans postérité) et en secondes noces, en 1831, Joséphine Amanda Laborde (sans postérité). À la mort de son père en 1811 il prend en charge la formation de son demi-frère Adrien d’Épinay. C’est lui qui, en tant que procureur général de l'Île Maurice, proclame officiellement en 1835 l’acte d’abolition de l’esclavage dans l'île.
Parmi les alliances de cette branche on remarque les noms de :
des Déserts),de La Bouëxière, Cadeau (Paris - Touraine), Paon du Mesnil, de Castro, Caiez ou Caget, Paulin, de La Borde, Landot de La Croix, Blanc, Déroulède, Le Breton de La Vieuville,de Runes, L Mallac, Geffroy de Bregouarn, de Heaulme, Robert Barclay, Arnaud de Foïard, Mottet de La Fontaine en 1869, Huvier 1899, Lejéas 1900, Junot-Desfontaines, Nas de Tourris...
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
SES PARENTS[]
.
Adrien d'Épinay (ou Caïez d'Épinay) (1794 - 1839), avocat et homme politique, est une personnalité importante de l’histoire de l’Ile Maurice. Issu d’une famille aristocratique des plus anciennes de Bretagne[49][50], il participe activement au rayonnement culturel de l’Ile en fondant la Société Royale des Arts et des Sciences de l’Ile Maurice, ainsi qu’un journal Le Cernéen, créé en 1832. Avec 1.700 Français il combat une armée anglo-indienne de 30.000 hommes[51].
Deux fois élu député à Londres, par ses compatriotes (1831 et 1835), il devient le représentant et l'ardent défenseur de la population française conquise qui réclame justice. Il obtient pour elle la majeure partie des libertés auxquelles elle a droit selon la capitulation de 1810[52]. Il cherche à favoriser l’accession des Mauriciens au Conseil du Gouvernement et modernise l’industrie sucrière dans son ensemble, en obtenant l’abolition des droits discriminatoires sur l’entrée des sucres mauriciens en Angleterre[53].
Le 7 août 1833, le Parlement britannique vote un projet d'émancipation des 60.000 esclaves mauriciens avec, à la demande du Comte Adrien d'Épinay, porte-parole des planteurs, une indemnisation compensatoire pour les esclaves[54]. La franc-maçonnerie, dont il est un dignitaire, rejoint le débat antiabolitionniste autour de la personne d’Adrien d’Epinay. Il existe un certificat attestant que d'Epinay est promu (…) ad tertium gradum admissum par le Roi William IV (Grand Maître de la Grande Loge Unie d’Angleterre et Duc de Sussex) en 1834[55].
Le comte Adrien d'Épinay épouse le 14 avril 1817 (Maurice) Marguerite Le Breton de La Vieuville (1800 - 1854) et en a une nombreuse postérité[56]. Marguerite Le Breton de La Vieuville est fille de Jean-Baptiste Le Breton de La Vieuville (1753 - 1800), sieur de La Plussinais. Celui-ci est le fils de Pierre Le Breton de La Vieuville (1714 - 1772), écuyer, maire de St-Malo (1755 - 1758), négociant armateur, maire de la cité de 1755 à 1758, qui fonde également une Société d'Agriculture le 28 janvier 1757. Il est le descendant d'élus et seigneurs de Saint-Malo. C'est une ancienne et noble Maison de Bretagne fixée aux colonies, comme les d'Epinay[57].
La belle-mère d'Adrien d'Épinay est Louise de Runes (1772 - 1830), fille de Charles-Pierre, Marquis de Runes (1734 - 1784). Ce dernier est fils du marquis Jacques Antoine de Runes (1688 - 1748), Chevalier de Saint-Louis, Commandant de quartier de Rivière du Rempart (1776), arrivé à l'Isle de France sur le Comte d'Artois (1760), Capitaine au Régiment de Cambrésis (1758), Chevalier de Saint-Louis et de la marquise Marie Renée de Boufflers, Demoiselle de Saint-Cyr (reçue en avril 1705). C'est la grand-tante du célèbre Chevalier de Boufflers, gouverneur du Sénégal, qui ne peut empêcher la mort de mon ancêtre Benoît de Rambaud nommé gouverneur du royaume de Galam.
Un autre de leurs fils, également appelé Adrien, né en 1830, va faire souche à l'île Bourbon, devenue La Réunion, où il épouse Eugénie Bootsoocq de Heaulme (1838 - 1872), dont la famille est arrivée à Bourbon en 1729. Un employé à la Compagnie des Indes (1732), Commandant du Quartier Saint-Paul (1765) qui se marie avec une descendante d'Antoinette Arnaud, de Vigneray (Loire), qui épouse Jean Bellon au cours de la traversée ou à Fort-Dauphin, au tout début de la colonisation en 1665[58].
Antoine-Marie-Henri Caïez d'Épinay (1870 - 1916), fils d'Adrien Caïez d'Épinay (1830 -1897) et d'Eugènie de Heaulme (1838 - 1879), neveu de Prosper, saint-cyrien de la promotion Soudan, capitaine au 234e régiment d'infanterie, mort pour la France devant Verdun, à la tête d'une compagnie le 3 juin 1916. Chevalier de la Légion d'Honneur - Croix de guerre avec palme et deux étoiles d'argent - Quatre citations: à l'ordre de la division et de l'armée - Saint-Cyrien promotion du 'Soudan' 1891-1893 - Blessé le 03/06/1916 au P.C. de l'Ouvrage d'Eix lors de la bataille de Verdun - Promu adjudant-major du 5e bataillon le 25/04/1916 - Commandant la 17e compagnie. Marié à Catherine Huvier il est le père de Claude Caïez d'Épinay (1900 -1991) mariée à Saint-Cyr avec Pierre Denys de Bonnaventure, officier, descendant de Jean Denys, explorateur (1492 Mexique - en 1504 Brésil - Terre-Neuve et le Golfe du Saint Laurent en 1506).
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
SES JEUNES ANNÉES (1839 - 1870)[]
.
SON ENFANCE (1839 - 1854)[]
.
Prosper d’Épinay est le fils d'Adrien d'Épinay et le neveu de Prosper d'Épinay, hommes politiques mauriciens. Il naît le 13 juillet 1836 dans le domaine de Monplaisir à Pamplemousses, que son père vient d'acheter avec l'intention de se consacrer à l'horticulture[59].
Mais, victime de tracasseries incessantes de l'autorité coloniale et de ses ennemis politiques, Adrien décide d'abandonner la vie politique et quitte Maurice le 10 février 1839 pour s'installer en France avec sa femme et ses enfants. Prosper est à cette époque âgé de trois ans.
Quelques mois après son installation à Paris Adrien d'Épinay, au retour d’un voyage à Londres, le défenseur des opprimés, meurt à l’âge de 45 ans le 9 décembre 1839[60]. Sur son lit de mort, il demande à ce qu'au moins son cœur soit retourné à Maurice, son île natale. Mais sur l'insistance de ses compatriotes, c'est sa dépouille mortelle qui sera rapatriée et inhumée au cimetière de Pamplemousses, en face de l'église de Saint François, à côté du jardin de Pamplemousses créé par Pierre Poivre, intendant à l'Île de France et de Bourbon de 1767 à 1772. La bibliothèque de plus de 3.000 volumes de son père est léguée à la ville de Port-Louis plus précisément au Collège Royal en 1839. Cette bibliothèque est dispersée par la suite. Aujourd’hui, c'est la Bibliothèque Carnegie qui renferme une partie de ce patrimoine livresque, appelé Fonds d’Epinay, décimé par des méthodes insuffisantes de conservation, et menacé de disparition totale par la quasi insouciance des autorités concernées. Le domaine de Monplaisir acquit par Mme Jean Baptiste Lebreton de la Vieuville, née Louise de Rune, une très belle propriété, est menacée de destruction du fait d'un projet immobilier.
Prosper d’Épinay retourne avec sa mère, Marguerite Le Breton de la Vieuville, dans son île natale où il fait des études dans la petite école de Pamplemousses, puis au pensionnat Snellgrove à Port-Louis. Dès son jeune âge, il manie l’ébauchoir et pétrit la terre glaise avec une une grande habileté[61][62]. Il est aussi caricaturiste[63].
Prosper d’Épinay part faire ses études à Paris, en 1851. En France c’est Jacques Éloi Mallac (1809 - 1876), ancien préfet de la Nièvre et de l'Hérault qui est son tuteur légal. Cet ancien préfet devient aussi le fondé de pouvoir de Madame Soult, Duchesse de Dalmatie.
A 14 ans à peine il peint de magnifiques paysages, le portrait d'un voisin planteur et un carnet avec des fruits et des fleurs[64]
Marguerite Le Breton de la Vieuville (1800 - 1854), sa mère, décède le 14 février 1854 dans une plantation familiale à Haute Rive, selon Filiations Mauriciennes de Noël Regnard. Son oncle, Prosper d'Épinay, décède en 1856. Orphelin à l’âge de dix huit vingt ans, Prosper est héritier d’une belle fortune[65].
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
LES ANNEES D’APPRENTISSAGE (1839 - 1870)[]
.
Paris (1856 - 1860)[]
.
Entré à l'atelier du sculpteur Dantan en même temps qu'au Petit Club — c'est à dire en 1856 – il y passe chaque jour trois ou quatre heures, y apprenant son métier d'artiste. Ce sont ces études préliminaires qui vont, lorsque, quelques années plus tard, il perd sa fortune, classer dès l'abord Prosper d'Epinay parmi les Maîtres nouveaux[66].
Après un court retour en 1857, il doit quitter à nouveau l'île Maurice. Revenu à Paris, Prosper d'Epinay vit à Paris chez sa tante Julie d'Epinay, qui tient un salon et lui ouvre les portes de la société parisienne[67].
Son âge et sa fortune aidant, il se lance dans la vie mondaine parisienne et fait partie du Cercle légitimiste de la rue Royale. Il se lie d'amitié avec les membres distingués de la société française : le Duc de Massena, le duc de Gramont-Caderousse, le comte Horace de Choiseul et le marquis du Lau, le Prince Anatole Demidoff, Albert Duc de Luynes... [68]. Avec le prince de Polignac, en 1861, il jette les premières bases de ce Cercle artistique qui, de la rue de Choiseul conduit à la place Vendôme, puis à l'entrée des Champs-Élysées[69]. D'Epinay est très proches des milieux légitimistes parisiens et du Comte de Chambord, mais aussi des aristocrates anglais, souvent beaucoup plus libéraux. Il va aussi aux courses, l'autre passion héritée de sa famille.
Prosper va étudier la sculpture à Paris dans les ateliers de Jean-Pierre Dantan. Il se forme à son art de 1858 à 1860[70], et réalise des portraits-charges de ses contemporains, qu’il modèle avec verve. Mais à la différence de son maître, il éprouve également une attirance pour l’art du XVIIIe, dont l’influence va se retrouver dans son œuvre[71]. Les étudiants les plus importants de Dantan sont Gustave Deloye et Prosper d'Épinay. Sous la direction de ce brillant caricaturiste, d’Epinay apprend à manier l’ébauchoir et pétrir la terre glaise, afin de pouvoir résumer en quelques traits une physionomie.
Prosper d'Epinay demeure deux ans dans son atelier et complète son apprentissage par l'étude de la sculpture au musée du Louvre.
La caricature politique à l'île Maurice commence avec Prosper d’Epinay, par la suite un célèbre sculpteur, adulé en France pour ses bustes de souverains ou ses représentations de l’idéal féminin et de la mythologie romaine. S’il est surtout connu à Maurice pour sa représentation de Paul et Virginie exposée au Blue Penny Museum, il dessine ou sculpte des caricatures et des charges vers l’âge de vingt-cinq ans, à l’occasion d’un séjour à Maurice (1861/63). Signées Nemo, ses caricatures les plus célèbres sont, selon le Dictionnaire de biographie mauricienne, des parodies de la cour suprême avec dans l’assistance tous les personnages influents du moment, Jugement anticipé à la cour du roi Pétaud (1863), ainsi que L’arrivée de la comète et La Place d’Armes[72]. Il vend ses dessins à l’unité et réalise aussi des petits bustes satiriques à la commande, avant de se consacrer par la suite à la sculpture dite sérieuse à partir de 1863. C'est cependant une sculpture à charge qui le fait découvrir en France : L’entente cordiale, où l’on voit Napoléon III bras dessus bras dessous avec Palmerston, mais s’étudiant néanmoins du coin de l’œil.
Au niveau de la lithographie : Un jugement anticipé de la cour du roi Pétaud, il se montre lui-même en proie à la vindicte des Togati assemblés contre leur terrible pourtraictureur. L'Arrivée de la Comète, charge politique très acerbe dirigée contre le Gouvernement anglais, du fait de son audace connaît un grand succès[73]. Henry Regnault y fait allusion quand il écrit, de Tanger, å d'Epinay :
- ... J'ai vu à Gibraltar quelques charges bien amusantes que tu as faites à Maurice, c'est un officier anglais qui les a, et qui m'a dit te connaitre beaucoup, toi et ta famille, Mr. Loyd; c'est un charmant garçon....
Mais avant cela on retrouve Prosper d’Epinay en Italie à la fois devenir un sculpteur de talent, mais aussi pour défendre ses idées monarchistes.
.
.
.
.
.
Rome (1860 - 1864)[]
.
Prosper d’Épinay décide d’aller à Rome.
Cependant, à ce moment même, un événement nouveau le projette, pour quelques jours, hors de sa destinée. Enthousiasmé par la conduite héroïque de la jeune reine de Naples, soeur de Sissi et de la Duchesse d'Alençon, qui, enfermée dans Gaëte, soutient de son courage de lionne les derniers défenseurs de la monarchie bourbonnienne, le jeune artiste résout de pénétrer dans la ville assiégée, où il porte, faute de mieux, l'exemple de son dévouement[74].
Le comité légitimiste de Paris, instruit alors de son projet, lui confie des papiers importants qu'il doit, faisant un crochet par Venise, déposer au palais Cavalli, où réside le comte de Chambord, pour les transmettre ensuite, si le Prince le juge bon, au Roi François II[75].
C'est seulement après la reddition de Gaëte, en 1861, que Prosper d'Épinay entre å l'atelier d'Amici. Et, dès lors, il travaille avec passion, se jetant éperdument dans une étude qui, chaque jour, l'attire davantage. Grâce à une bourse, il est pensionnaire à l'Académie française de Rome, la Villa Médicis[76]. Il y fait des études de sculpture classique sous la tutelle de Luigi Amici (1817 - 1897), sculpteur de la statue sur la tombe du pape Grégoire XVI. Et à Rome il découvre à Rome la sculpture antique et des sujets comme les allégories[77].
Néanmoins, avant de s'installer définitivement, appelé un peu par ses affaires, surtout par ce besoin de revoir la terre natale qui se fait à certains moments si impérieux, Prosper d'Épinay fait un voyage à l'ile Maurice. C'est en 1862.
Prosper s'installe à Rome et ouvre un grand atelier au 57 Via Sistina, qu'il va exploiter de 1864 jusqu'en 1912[78].
Notons que Prosper d’Epinay est membre de plusieurs associations connues, telles le Cercle de l’Union artistique de Paris, ainsi que le Circolo della Caccia de Rome, qu’il contribue activement à fonder toutes deux avec quelques amis, respectivement en 1860 et 1870. Il va aussi participer régulièrement aux séances de la Royal Academy de 1865 à 1881, être membre de lAcadémie royale des beaux-arts de San Fernando en Madrid[79]
Toujours à Rome, il se lie d’amitié avec deux artistes célèbres, Marià Fortuny (1838 - 1874), le grand peintre catalan, et Henry Regnault (1843 - 1871), un artiste-peintre orientaliste français.
Fortuny fait un portrait de d’Épinay qui nous présente un artiste jeune bien différent de son portrait âgé, que l’on voit sur ses rares biographies. On pense à un portrait de Goya. D'Epinay est le modèle pour Un Marocain de Marià Fortuny. La toile est réalisée par Fortuny dans l’atelier de son ami.
Prosper d'Épinay, Henry Regnault (1843 - 1871) et Fortuny sont tous les trois jeunes, fous de leur art, pris de cette sympathie d'artistes qui est la plus puissante des amitiés. Ils sont pour ainsi dire inséparables. Installés côte à côte, se retrouvant à tout heure, ils vivent presque sans se quitter, se passionnant pour leur ouvre mutuelle et donnant le plus bel exemple de solidarité qui soit[80].
Le peintre Henri Regnault, qui obtient le Prix de Rome en 1866, devient l'un des plus proches amis de Machard en Italie ; tous deux semblent pourtant avoir des caractères très différents :
- Si Machard avait la claire vue de sa vocation et s'était résolu à mettre toute son énergie à la poursuivre, Regnault, lui, inquiet et fantasque, cherchait sa voie dans tous les sens, se désespérant de ne pas la trouver dans la tradition des grands maîtres qu’il appelait des génies cul de sac'[81].
Jules Machard fait également la connaissance du sculpteur Prosper d'Epinay, ami enjoué qui lutte contre l'éternelle insatisfaction du peintre franc-comtois concernant la qualité de son travail :
- Il arrivait à d’Epinay d'arracher à son ami, pour l'envoyer au Salon, un tableau qu'il jugeait au point. Machard, racontait-il, se désolait et courait après le commissionnaire pour ajouter jusque sur le crochet du bonhomme, quelques retouches[82].
Travaillant dans l'atelier l'un de l'autre, leurs modèles leur étaient communs. Et c'est ainsi que, assis sur un tabouret, Regnault croque au crayon, esquissant tour à tour les charmants visages de la comtesse Strogonoff, de la princesse Ginetti et de la baronne Van Hoffmann, tandis que d'Epinay, debout devant sa glaise, modèle leur gracieux visage, ébauchant leur buste. Quoi de plus touchant que cette sympathie jusque dans l'œuvre jumelle ![83].
Marià Fortuny, lui, déjà songe à son Mariage Espagnol. Et, comme il ne trouve point de modèle de tournure suffisamment élégante, d'une distinction assez complète, d'Épinay, revêt l'habit de satin et les jabots de malines, et pose complaisamment, tout en s'enthousiasmant pour le tableau de son ami[84].
L'influence qu'acquiert Prosper d'Épinay sur Henry Regnault est complète. C'est lui qui le conduit à cet atelier de Fortuny, dont l'œuvre éblouissante est, pour le jeune peintre, une véritable révélation, lui qui le détermine å son voyage d'Espagne, puis à celui du Maroc où Regnault complète si bien son éducation de coloriste, lui enfin qui le soutient s'attachant à son avenir plus que lui-même ! Une correspondance bien curieuse est échangée entre les deux artistes au cours de ces diverses séparations[85].
C'est dès son premier séjour en Italie que d'Epinay commence la magnifique collection de maïoliques italiennes, de bronzes de la Renaissance, de marbres anciens et autres merveilles, qu'avec ses modestes ressources il sait faire si complète et si intéressante. Dirigé par un tact supérieur, il acquiert å bon compte une foule de trésors précieux ; et, réputé promptement pour l'un des premiers connaisseurs d'Italie, on le consulte bientôt à l'égal des plus savants experts[86].
.
.
.
.
.
Son collègue Marcello, pseudonyme d'Adèle d'Affry[]
.
Marcello, pseudonyme d'Adèle d'Affry, duchesse de Castiglione Colonna, née le 6 juillet 1836 à Fribourg et morte le 16 juillet 1879 à Castellammare di Stabia, est une artiste peintre et sculptrice suisse. Cette jeune veuve Elle fréquente les salons légitimistes du faubourg Saint-Germain. En 1861, elle retourne à Rome. Adèle va comme Prosper, qui a son âge, à la villa Médicis. Elle a de nombreux contacts avec les artistes français. Prosper d’Épinay est comme elle un riche aristocrate et il ont la même passion pour la sculpture baroque et néo-classique[87].
En cure à Cauterets, dans les Pyrénées, elle franchit la frontière et voyage en Espagne, où elle se trouve prise au piège d’une insurrection. Malgré les dangers de cette situation, elle reste à Madrid où elle travaille auprès de ses amis, notamment le peintre Henry Regnault (1843 - 1871)un protégé de d'Epinay. Elle pratique également la peinture dans l’atelier d'un autre ami de d'Epinay Marià Fortuny (1838 - 1874), le grand peintre catalan[88].
Il partagent avec la sculptrice Marcello, une tendance au pastiche d'époque, en particulier dans ses bustes féminins, qui imitent la verticalité emphatique et les coiffures élaborées de Jean-Antoine Houdon et Augustin Pajou[89].
Une concession au réalisme se trouve dans l'accent mis sur l'ethnicité dans certains de ses sujets bibliques et littéraires, comme Le Jeune Hannibal étranglant l'aigle[90].
La Tête de Méduse de Prosper d'Epinay (1866) est un bozzetto (ébauche) d'argile et il semble que l'œuvre n'ait jamais dépassé ce stade précoce. Des versions plus finies dans d'autres matériaux ne sont pas connues. La terre cuite permet au sculpteur une création rapide[91].
.
.
.
.
.
Londres l'été et Rome l'hiver (1864 - 1870)[]
.
En 1864 il est chargé par Albert, Duc de Luynes, un de ses amis aristocrates monarchistes, du Cercle de la rue Royale, de créer une statue de l'Innocence pour le château de Dampierre[92]
D'Épinay passe à partir de 1864 désormais tous ses hivers à Rome, tandis que l'été, chassé par les chaleurs torrides qui engendrent les fièvres et font de la Ville Éternelle un désert dont la solitude ne saurait être troublée, dit le légende, que par les chiens et les Français, il s'en va á Londres où il organise une sorte d'installation pied-à-terre[93].
Dès lors, le Prince de Galles l'accueille avec l'amitié la plus bienveillante. C'est sur les conseils du prince de Galles qu'il est venu à Paris faire ses études[94]. Il lui confie, en 1865, le portrait de la Princesse, sa femme, future reine du Royaume-Uni, Alexandra. Il en fait un marbre digne de la Renaissance, qui est même préférée à la sculpture du même sujet par le sculpteur anglais Gibson. Elle est en costume du XVIe siècle[95].
Aussitôt sa vogue est assurée ; lady Walter Scott, lady Denbrigh, sir Edwin Landseer, le peintre fameux, et nombre de femmes de la haute société lui demandent leur buste. Il n'y peut bientôt suffire. Il fait plusieurs portraits de la gracieuse épouse du roi Edouard VII et la famille royale qui admire son travail trouve grand intérêt dans ses travaux[96]. En Angleterre, son buste d'Edouard, prince de Galles, exécuté de mémoire, est acheté par la reine Victoria[97].
La statue de son père est inaugurée à l'Île Maurice au jardin de la Compagnie à Port-Louis le 26 septembre 1866. En 1867, toujours son île natale, il fait la statue de William Stevenson, gouverneur de l'île Maurice. Il réalise aussi un grand nombre de statuettes et de portraits de types orientaux. Le buste de son oncle et parrain, le Procureur Général Prosper d'Epinay, frère aîné de son père, est fait de souvenir après dix ans écoulés : tout cela préludant à une œuvre capitale : l'Enfance d'Hannibal, tirée d'un passage de Salammbô, l'immortelle création de Flaubert (1869).
Prosper d'Épinay fournit des dessins animés à Vanity Fair de 1868 jusqu'à sa mort. Son lien fort avec l'Angleterre se reflète dans sa participation constante à la Royal Academy de 1865 à 1881[98].
.
.
.
.
.
Le jeune Hannibal étranglant l’aigle (1867)[]
.
En 1867, La Jeunesse d’Hannibal (ou Hannibal terrassant l’Aigle) représente Hannibal enfant luttant avec un aigle – l’aigle étant ici, selon toute vraisemblance une représentation symbolique de Rome[99].
Théophile Gautier après l’exposition de 1869 où la sculpture d’Épinay est exposée, commente cette œuvre :
- Le petit Annibal s’est pris de lutte avec un grand aigle qu’il serre à la gorge pour l’étrangler. Enfin l’oiseau le frappe de ses fortes ailes et l’égratigne de ses puissantes serres. Insensible à la douleur, l’héroïque enfant ne lâche pas prise et montre déjà l’opiniâtreté de courage qu’il déploiera plus tard dans ses combats contre l’aigle romaine[100].
Cette œuvre est l'une des principales œuvres exposées à la Royal Academy en 1869. Comme l'écrit le président de la Royal Academy au duc de Buccleuch, (qui possède la sculpture en marbre) :
- Lorsque le jury s'arrêta avant cette belle production, ils ne purent retenez leurs applaudissements - un incident sans précédent dans l'histoire de la Royal Academy[101].
Ce qui explique la présence dans de grandes collections anglaises et américaines de fontes de Barbedienne avec l'inscription The Youthful Hannibal et le marbre de la collection Buccleuch. Il y a trois, peut-être quatre exemplaires en bronze; l'un appartient au marquis de Foz et l'autre au duc de Westminster. Les terres cuites sont chez les descendants de l'artiste. Des croquis en plâtre et en terre cuite sont également connus[102].
Le bronze de Prosper d'Épinay montre un jeune garçon et un aigle majestueux enfermés dans un combat violent. Hannibal et l'Aigle est un sujet allégorique, représentant la lutte entre l'ancien Empire carthaginois et son ennemi puissant et en expansion, Rome. Cependant, l'artiste fonde sa vision du sujet sur une source plus contemporaine, le Salammbô de Gustave Flaubert, publié cinq ans plus tôt en 1862. L'œuvre de Flaubert traite de scènes orientales sensationnelles et devient immédiatement une inspiration littéraire pour les artistes, principalement sculpteurs et peintres. Salammbô raconte l'histoire d'Hamilcar Barca, un général carthaginois, et de sa fille, Salammbô. Hamilcar a également un jeune fils, Hannibal, et d'Epinay a basé sa sculpture sur un passage décrivant les prouesses brutales de l'enfant[103]. .
Hannibal de d'Épinay recule mais garde son emprise sur l'aigle, sa main gauche étreignant les plumes et sa main droite écrasant sa gorge. Les détails sont habilement observés, donnant du mouvement au combat, avec les jeunes mèches d'Hannibal se balançant devant ses oreilles et le grand balayage des ailes massives de l'aigle. Un exemple de ce travail peut être trouvé dans la collection du Courtauld Institute of Art.[104].
C'est l’une des œuvres majeures exposées en Angleterre par Prosper d’Épinay, est son Le jeune Hannibal étranglant l’aigle. Cette œuvre démontre chez l’artiste une prise de conscience des différences ethniques, attitude nouvelle dans l’art occidental.
.
.
.
.
.
L'appel de la patrie (1870)[]
.
Cependant, à travers cette fièvre de travail et de succès, la guerre de 1870 vient jeter son tocsin douloureux. D'Épinay a alors trente cinq ans. Sa jeune femme, au bout de sa première grossesse, est pour lui l'objet d'une vive préoccupation. De plus, de nombreuses commandes l'enchaînent à son atelier[105].
Pourtant, dès le premier désastre, il se souvient que les d'Épinay sont de France et, abandonnant tout, il se rend à Paris. Se présentant le jour même au Ministère de la Marine, il rappelle qu'il est né dans une colonie jadis Française, et demande à s'enrôler parmi les volontaires qui commencent à affluer. On lui offre de l'envoyer apprendre le métier en Algérie. Prosper d'Epinay veut bien se battre, mais il ne veut pas aller perdre son temps dans une garnison. Il s'éloigne donc le cœur gros, renonçant à un inutile sacrifice[106].
D'Épinay n'est pas le seul parmi nos jeunes artistes qui, mû par une pensée patriotique, vient à Paris. Henry Regnault (1843 - 1871), lui aussi, arrivant d'Afrique, est accouru, apportant un cœur rempli de dévouement généreux. On est au lendemain de Gravelotte, à la veille de Sedan. Paris, affolé d'orgueil, ne parle que de la victoire de l'héroïque Canrobert. Comme il traverse la place de l'Opéra, quittant le ministère de la Marine où il est venu, en sa qualité de descendant de Français, demander du service, d'Epinay se trouve en face de son ami. Celui-ci a les lèvres pleines de l'enthousiasme général. Il voie l'armée allemande tout entière engloutie dans les carrières de Jaumont, et ne parle de rien moins que de partir le soir même, voulant, dit-il, arriver à temps pour peindre cet effroyable carnage de l'ennemi vaincu !!![107].
Quoi qu'il en soit, s'étant embrassés dans le transport de cette dernière illusion, les deux amis se quittent. Une balle de ces Prussiens, insuffisamment massacrés s'en vient ajouter aux blessures de la France une nouvelle blessure, en frappant l'un de ses plus glorieux enfants. Pauvre Henry Regnault (1843 - 1871) ! Les palmes du martyre se mêle sur sa tombe aux lauriers artistiques !
Prosper d'Épinay fait des sculptures : Napoléon III, l'Impératrice Eugénie et le Prince Impérial, mais il n'est en rien bonapartiste. Parmi les œuvres rendant hommage au prince impérial et à sa mort, on peut également citer le projet de monument de Prosper d'Épinay : le prince impérial y est représenté mourant et recueilli par l'ange Gabriel[108]. Le monument ne fut jamais terminé, de peur de déprédations ; le buste devant orner le monument, exécuté par Prosper d'Épinay, reste dans un coin de la loge.
L'impératrice acquiert un terrain en 1912 proche du château de la Malmaison à Rueil-Malmaison, à la suite du lotissement de son ancien parc. Elle fait transférer le monument depuis le Champ-de-Mars. Le monument est remonté en 1913, mais la guerre interrompt l'opération, qui ne s'achève qu'après la mort d'Eugénie. Il sculpte aussi un buste du prince mort et une statue en marbre qui est au musée du château de Compiègne.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
LE SUCCÉS (1870 - 1900)[]
.
LE SUCCÉS ANNÉES 1870 - 1880[]
.
Portrait-buste de Sissi (novembre 1870)[]
.
En 1869/187070, il réalise un buste de l’impératrice Élisabeth d’Autriche, dite Sissi. Il va être surnommée le sculpteur des souveraines. Prosper d'Epinay fait aussi le portrait d'une autre soeur de la jeune reine de Naples jadis assiégée à Gaëte. Sophie-Charlotte duchesse d'Alençon, née duchesse en Bavière (1847 - 1897). Travail vers 1870. L'artiste réalise dans le même esprit un buste très similaire de la soeur de la duchesse, l'impératrice Elisabeth d'Autriche. Car les deux femmes ont l'habitude de se coiffer de la même façon. Et c'est par le succès remporté par le buste de l'impératrice, que l'artiste se voit passer commande par plusieurs membres de famille royale, parents de la célèbre Sissi[110].
Une lettre écrite à l'artiste par Henry Regnault (1843 - 1871) fait louange du portrait :
- Mon brave d'Epinay, je commence par te faire compliment de ton buste de l'Impératrice d'Autriche: il a une belle allure, quelque chose de grand et de distingué qui me plaît énormément. C'est princier....
.
.
.
.
.
.
Atelier boulevard Haussmann[]
.
Les séjours de d'Épinay à Londres durent jusqu'en 1874. A cette époque, rappelé à Paris par l'immense succès de La Ceinture Dorée, il abandonne l'Angleterre, et c'est peu de temps après qu'il installe au boulevard Haussmann le petit Atelier-Exposition, qui, voit dès lors défiler tout le Paris artistique ou mondain, venant admirer chaque saison les œuvres nouvelles. C'est néanmoins à Rome, Via Sistina, que d'Epinay a sa grande installation. Il ne possède à Paris, boulevard Haussmann, qu’un petit rez-de-chaussée, composé de deux pièces et d'une antichambre; — mais, dans cet espace restreint, que de merveilles accumulées ![111].
Dans ses ateliers, comme dans des ventes, d'Épinay ne vend pas seulement, ses statues et groupes, artiste qui pétrit le marbre comme la cire, et dont le talent souple et fin, d'une aristocratique élégance, a des séductions irrésistibles, mais aussi les objets d'art et les œuvres d'amis, parfois signées Fortuny et H. Regnault, qui décorent son atelier très mondain[112].
Dans le même temps, Prosper d’Épinay fait plusieurs portraits de la gracieuse épouse du roi Édouard VII. Alexandra de Danemark (Alexandra Caroline Marie Charlotte Louise Julie de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg) est un membre de la famille royale danoise, devenue reine du Royaume-Uni et impératrice des Indes en tant qu'épouse d'Édouard VII. L'une de ses scultures est un buste de jeune femme, en marbres blanc et rose sur un socle en marbre vert. Elle porte un bonnet doux, décoré de plumes d'autruche à plumes et d'ornements floraux. Ses cheveux sont tirés en arrière et retenus dans un filet à l'arrière de sa tête. Elle a une frange étroitement bouclée. À sa gorge, elle porte une collerette blanche. Il y a une petite marque de piqûre dans le marbre, sur sa joue gauche. Sa robe est en marbre rose et est décorée de côtes diagonales[113].
La famille royale est admirative de son travail. A Londres il noue des relations avec l'aristocratie anglaise, mais reste également proche des personnes ayant des relations parisiennes, surtout le groupe se concentre sur le comte de Chambord, composé principalement de ceux qui ont quitté la France après la Commune de Paris.
En 1875, il fait un portrait chargé d'Ernest Meissonier, musée d'Orsay.
.
.
.
.
.
La ceinture dorée (Salon de 1874)[]
.
Le Salon de 1874 voit le couronnement de son talent et détermine l’orientation de son art. Il revient à Paris pour le Salon , où il expose une sculpture d'une figure féminine nue tentant de fermer une ceinture. Connue sous le nom de "Golden Belt", elle a gagné en notoriété dans toute l'Europe.
Le Salon de 1874 voit le couronnement de son talent et détermine l’orientation de son art. Son œuvre en marbre de Carrare d'une jeune femme nue, essayant de fermer une ceinture, Ceinture dorée connaît une grande notoriété en France, mais aussi à l’étranger.
Voici, d'ailleurs, ce qu'écrit, à un ami de d'Épinay, Chapu, toujours si sévère en sa critique et si parfaitement consciencieux :
- La statue de d'Épinay est charmante. Ce n'est pas la tradition de l'école et il ne faudrait pas donner à un jeune homme le prix de Rome pour cette œuvre là. Mais quand elle parait à une exposition, il n'y a que la médaille d'honneur qu'on puisse lui décerner!...[114].
C'est pour cela sans doute que le jury ne lui décerne rien du tout, et que tandis que, très gracieusement, il met aux pieds de Sarah Bernhard une récompense pour je ne sais quel chef-d'œuvre inconnu, il laisse passer, en détournant ses yeux sévères, cette belle Ceinture Dorée, le succès du Salon. Mais je rends la parole à Chapu :
- Ce n'est pas le type féminin dans toute sa force et sa beauté primitives. C'est le type idéal de la créature factice, issue d'une génération qui porte des corsets de mère en fille, qui se peigne pendant des heures, se pare et se parfume. Ce n'est pas la femme en un mot, c'est la femme du monde ![115].
Musset parle d'une fière aristocratie, pâle et blanche fille des Cieux et mère des Amours[116].
Il fait une version marbre pour Saint-Pétersbourg, rappelant le XVIIIe siècle et l'école de Fontainebleau, Epinay attire l'attention du public pas que parisien[117].
En 1874, d'Épinay fait une représentation idéale de la femme moderne, selon Roux Foujols, qui devient son marbre le plus célèbre. En commençant par Ceinture dorée, d'Épinay crée sa propre interprétation Second Empire de l'idéal grec dans ses nus féminins. Revenant à l'élégance romaine d'Antonio Canova, il imprègne ses demoiselles de marbre d'une douceur langoureuse des formes, développant le courant néo-grec cultivé par des prédécesseurs comme James Pradier. Le style unique de d'Épinay, qui allie les traditions artistiques italiennes et françaises, est résumé par le critique Thiébaut-Sisson dans son article de 1887 sur l'œuvre du sculpteur comme L'art élégant[118].
L'aube est aussi en marbre blanc et date de la même période que La ceinture dorée, 1873.
.
.
.
.
.
Sylvie (1876)[]
.
Le critique Thiebault-Sisson dans son long article sur la sculpture intitulé L'Art Élégant, lie l'art d'Epinay à ces traditions françaises et italiennes[119].
Sylvie est modelée en 1876, deux ans après la première exposition de la Ceinture dorée. La fille représentée ici partage le contrapposto de l'ancien modèle posture, ligne sensuelle de la forme et traits idéalisés de façon classique, avec un profil grec. Avec Sylvie , cependant, d'Épinay ajoute du mouvement à son nu, la capturant en train de tresser ses longues tresses, qu'elle tient de sa main gauche tout en regardant par-dessus son épaule droite. Libérés des contraintes des coiffures complexes à l'antique, les cheveux de sa Sylvie tombent en cascade en vagues romantiques de ses doigts et le long de son dos[120].
La composition de Prosper d'Épinay est étroitement liée aux représentations contemporaines de Vénus qui fétichisent les cheveux abondants de la déesse de l'amour. Le magnifique tableau de William Bouguereau, La Naissance de Vénus, est remarquable (1879), qui montre la déesse nue tressant ses cheveux d'une manière similaire à la sculpture actuelle. D'Épinay lui-même développe ensuite le modèle de Sylvie dans sa propre version de la déesse aux longs cheveux qui annonce son Vénus Astarté de 1900[121].
Bien qu'imprégné du classicisme d'Épinay, le sujet de Sylvie est tout à fait romantique. Il fait probablement référence à la nouvelle du même nom du romantique français Gérard de Nerval, publiée pour la première fois en 1853. Remplie d'images poétiques, Sylvie de Nerval raconte la quête d'amour désespérée de son héros et son expérience effervescente avec trois jeunes femmes - chacune un idéal de beauté féminine - qui lui sont inaccessibles. La première d'entre elles est Sylvie, une paysanne aux traits classiques, qui représente un idéal intemporel. Cette synthèse de l'humble et du quotidien avec un idéalisme éternel est parfaitement capturée dans la statue d'Épinay, qui semble élever la paysanne au statut de déesse[122].
Sylvie est commandée par James Gordon Bennett, éditeur du New York Herald, bien que sa version de la statue n'ait pas été localisée au moment de la publication du catalogue de Roux Foujol sur l'œuvre d'Épinay. Le plâtre grandeur nature du modèle reste dans l'atelier de l'artiste jusqu'en 1912 et fut plus tard dans la collection du duc de Gallèse, en Italie. Une version en marbre de taille inconnue se trouve au Museum of the Mauritius Commercial Bank, Port Louis, tandis qu'une réduction en marbre, d'un peu plus d'un mètre de haut, est apparue dans une vente de l'hôtel Drouot en 1993. Deux autres versions en marbre de cette taille sont vendues chez Christie's ; l'un à New York, le 11 novembre 1998, lot 43, et l'autre, daté de 1881, à Londres, le 29 septembre 2005, lot 105. L'exemple actuel, impressionnant, revêt donc une importance considérable, car il s'agit de la seule version en marbre grandeur nature de Sylvie' connue pour être restée entre des mains privées[123].
Cette sculpture est signée 'd'Epinay' sur la base[124].
.
.
.
.
.
Les funérailles de Fortuny (novembre 1874)[]
.
Lettres de Prosper d’Épinay sur Fortuny (1874)[]
.
Prosper d’Épinay conseille à son ami Fortuny de ne pas acheter une maison malsaine :
- Nous l’avions bien averti de ne pas prendre cette maison en dehors des portes, maison humide, encaissée, entourée de jardins et de vignes[125].
Dans cette maison selon d’Épinay :
- il trouva son atelier humide; il le chauffa alors à blanc pour le sécher et se mit à travailler en plein air, dans les jardins tout humides encore des pluies torrentielles de la semaine passée[126].
Selon un autre courrier d'Epinay son ami y contracte la malaria.
Le 15 de novembre, Fortuny reçoit García Parreño et aussi d’Épinay avec d'autres amis:
- Dimanche dernier, il nous étalait, plein de santé et d’enthousiasme, ces merveilleux croquis faits cet été à Portici. Que de projets de tableaux, que de rêves![127].
D’Épinay le trouve pleno de salud.
D’Épinay cinq jours plus tard le trouve très souffrant.
Le 21 novembre le grand peintre confesse qu'il se sent perdu.
Mariano Fortuny meurt le 21 novembre 1874, à 17 heures a las 18 horas, selon Arbós, Ribera, Davillier, D’Épinay et Villegas. D’Épinay écrit à propos de la veuve ;
- Si vous pouviez voir la désolation de cette pauvre femme, qui au moment où il expirait le croyait sauvé!
Le 22 novembre, Tout le monde artistique ici est sur la route de Pontemolle; la maison est pleine, c’est un deuil public, dit d’Épinay.
.
.
.
.
.
27 novembre 1874 funérailles[]
.
Les funérailles de Fortuny ont lieu le 27 novembre 1874. Les intimes du défunt vont chercher le corps à la demeure de Fortuny. Une quarantaine de personnes seulement sont présentes. MM. Agrassot, Tusquets, Ïassiro, Villegas, Ximènes, Vallèè, Alvarès, peintres espagnols résidant à Rome, portent eux-mêmes le corps à l'église. M. Simone Lu, élève favori de Fortuny, et MM. Heilhuth et d'Epinay, artistes français, se joignent à eux. Sont également présents le peintre Morelli et une députation d'artistes napolitains venus expressément de Naples pour assister aux funérailles. Le lendemain a lieu à l'église le service funèbre. L'Académie de France est au complet. Le directeur, M. Lenepveu, bien que souffrant, n'a pas voulu manquer à celle triste cérémonie. Les élèves de l'Académie déposent sur le cercueil de Fortuny une grande couronne de fleurs, dont les rubans portent une inscription. Ce cercueil a été fait de manière qu'une glace permette de voir la tète de Fortuny reposant sur un coussin. Tout le monde dans l'église, s'empresse autour du catafalque pour contempler encore une fois les traits de cet artiste de talent, mort au moment où l'on attend tant de lui. Les amis enferment avec le corps un parchemin, signé par tous les assistants, et le dernier dessin auquel travaillait Fortuny quand il est mort : un masque de Beethoven. Après la cérémonie religieuse, le cortège s'est, mis en marche pour se rendre au Campe Verano. Il est précédé d'un drapeau hoir surmonté d'une palette et de pinceaux voilés de noir. L'idée qui a présidé à cet arrangement n'est, peut-être, pas parfaitement heureuse, mais l'intention est bonne. Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Venturi, pro-syndic, Morelli, Cassado, directeur de l'académie espagnole à Rome, et d'Epinay, qui représente le directeur de l'Académie française de Rome, la Villa Médicis, empêché par une indisposition de se rendre jusqu'au Campo Vèrano[128].
Ami de Fortuny, représente dans un buste en terre cuite de 1869, de nos jours conservé au musée du Prado. Prosper est chargé, en 1874, après la mort de Marià Fortuny par le Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando de Madrid, de faire le buste du peintre en bronze[129]. Cet autre portrait de Fortuny réalisé en 1874 en bronze, est de taille colossale. L'auteur l'envoie lui-même de Rome à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando en Madrid, dont il est académicien correspondant[130].
Il fait un portrait expressif de son ami Fortuny en bronze. Fortuny a également peint d’Epinay à plus d’une occasion. Le sculpteur signée à Rome en 1874. Dans la presse, il est précisé que c'est une commission de l'Academia de San Fernando qui a décidé de le commander suite à la demande de sa famille. Mais le buste est offert par l'auteur à la Academia de Bellas Artes de San Fernando et envoyé en 1877 par le directeur de l'Académie de L'Espagne à Rome, José Casado del Alisal. D'Epinay participe aux activités de l'Académie de L'Espagne à Rome chez qui sa qualité est reconnue. Le sculpteur est déjà un grand portraitiste, et a reprenté des centaines de personnages en particulier de la noblesse et du monde de la culture[131].
Il est décoré de la Légion d'honneur en 1878[132].
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
LE SUCCÉS 1880 - 1890[]
.
Sotheby's explique que Prosper d'Épinay est à l'origine de certaines des marbres les plus beaux et les plus élégants de sujets féminins réalisées au XIXe siècle, ce qui est confirmé en 2015, lorsque sa Bonne renommée se vend pour un prix record de 800.000 £, 912.000 €[133].
Amour furieux (Angry putto), 1881
À diverses reprises, en 1885, 1893 et 1902, des œuvres d’Épinay sont dispersées en vente publique.
Prosper d’Épinay met beaucoup de légèreté dans la draperie mouillée qui enveloppe sa Callicène. La tête est fine et l'arrangement des plus heureux. Elle est exposée au Salon de 1883[134].
Vase relief en ronde-bosse en marbre blanc, musée d'Orsay, (1885).
Vase Empire : Sapho, vase en marbre blanc, décor en haut-relief, musée d'Orsay, (1885).
.
.
.
.
.
Paul et Virginie (1881)[]
.
En 1881, la mairie de Port-Louis lui commande une statue de Paul et Virginie. Une autre statue de Prosper d’Épinay représentant Paul et Virginie se trouve dans le jardin de l’hôtel de ville de Curepipe. Certaines de ses œuvres rappellent son île natale, comme par exemple Sylvain le piqueur et Cyclone de 1806 (1894), ou de superbes caricatures de la société mauricienne : La cour du roi Pétaud, et La Place d’armes.
Mais, pour être la plus poétique, Paul et Virginie n'est point encore l'œuvre maitresse de Prosper d'Epinay. Si elle est le summum de la grâce, sa Sapho est le summum du drame! Après s'être inspiré de Musset dans Marie, de Bernardin dans Virginie, l'artiste, songeant å gravir toujours, rêve Sapho, Sapho jalouse, peinte par elle-même dans son ode à la Femme Aime[136].
Le très beau intéressant site Paul et Virginie par Prosper d’Épinay écrit sur son œuvre :
- Paul porte Virginie dans ses bras, tandis qu’elle se réfugie sur son épaule, en inclinant sa tête gracieuse. Pour sculpter les traits de ce beau visage d’adolescente, Prosper d’Epinay, natif lui-même de l’Ile Maurice, prit pour modèle une jeune créole, Louise Koenig. Paul, le visage concentré, les jambes du pantalon retroussées, apparaît courageux et protecteur. La délicatesse d’exécution de l’ensemble nous fait sentir le frémissement de la chair, la terreur délicieuse de Virginie devant le danger du torrent que les deux jeunes gens s’apprêtent à traverser[137].
- D’Epinay exacerbe l’effroi de la jeune fille par le tourbillon des plis de sa robe qui semble s’envoler avec elle. Dans cette œuvre pleine de tendresse et de poésie, le sculpteur a su traduire la vigueur des corps, la robustesse de Paul, la gracilité et la nonchalance de Virginie. Le superbe élan vertical de la composition s’équilibre par les diagonales successives des bras agrippés et des deux visages savamment superposés. Mais, mieux encore le sculpteur nous laisse percevoir les sentiments encore confus des deux adolescents, la sincérité de leur amour naissant, mais aussi leur inquiétude face au péril de la situation, forme de présage du drame à venir : la disparition de Virginie dans le naufrage du navire qui la ramena sur l’île. La confrontation de la fragilité humaine et de la nature déchainée, est très rare en sculpture[138].
- Cependant, les origines mauriciennes de Prosper d’Epinay l’amenèrent à composer plus tard une autre sculpture d’un sujet comparable Le cyclone (1894), représentant deux jeunes filles enlacées, luttant contre la violence du vent. Thème privilégié de la littérature et de la peinture romantique, cette conception sentimentale et dramatique, sous l'influence des romans anglais de Samuel Richardson, imprégna la littérature française de la fin du XVIIIe siècle : on en retrouve la trace dans les écrits de Jean-Jacques Rousseau (La Nouvelle Héloïse, 1761) et les commentaires de Diderot (Salon de 1767). Elle est à son apogée dans Paul et Virginie, le roman de Bernardin de Saint-Pierre, qui tira sa source du naufrage du Saint-Géran près des côtes de l’Ile Maurice en 1744[139].
.
.
.
.
.
Son amitié avec le prince d'Essling (1881 - 1899)[]
.
Très lié à Victor Masséna, duc de Rivoli et prince d'Essling, commanditaire de la construction de la villa Masséna, Prosper d’Epinay réalise en 1881, à la demande de ce dernier, le portrait du prince impérial, mort tragiquement en Afrique, dont le buste est exposé dans l’atelier du boulevard Haussmann que le sculpteur possède depuis le printemps 1874.
En 1899, il exécute le buste en marbre de son épouse, née Paule Marguerite Laure Juliette Adélaïde Furtado-Heine (1847 - 1903), fille adoptive de Cécile Furtado-Heine, veuve en 1881 de Michel-Aloys Ney, duc d'Elchingen.
L’harmonie se rattache à l’une des quatre composantes de la musique avec le rythme, la mélodie et le timbre. A travers cette œuvre, empreinte de classicisme, Prosper d’Epinay, illustre la pensée antique qui donne un sens commun à l’Harmonie et à la Sagesse. La sobriété de l’œuvre Prosper d’Epinay se situe à l’opposé de l’emphase du groupe sculpté de François Joufroy conçu entre 1865 et 1869, sur le même thème, pour la façade de l’Opéra. L’œuvre, par une inscription sur la base, est dédiée à l’ami d’Essling. Elle est conservée par son propriétaire dans le jardin d’hiver de sa demeure de Nice, et entre dans les collections du musée lors de sa cession à la ville de Nice en 1919.
Prosper d'Épinay réalise également les bustes de Napoléon III, d’Eugénie de Montijo et un autre du Prince impérial exposés au château de Compiègne.
.
.
.
.
.
D'Épinay et son Amour mendiant (1887)[]
.
Le sculpteur français habille Cupidon d'une tenue si légère qu'elle ne cache pas complètement son corps. Un travail d'une grande minutie ! L’amour mendiant est réalisé en 1887. D'Epinay modèle un voile sur le visage de Cupidon dans un matériau parmi les plus durs de la planète, le marbre, qui là ressemble à de la soie.
L'Amour Mendiant est un amour moderne, un Italien d'aujourd'hui, non un Grec d'autrefois. C'est cependant un petit brigand très madré et non moins traître que son ami; car, tandis qu'il tend l'une de ses mains, de l'autre il cache derrière son dos l’arme meurtrière dont il se servira en vrai Parthe, sitôt qu'il sera assuré de ne point être surpris. Et pourtant, quelle que soit sa duplicité, quelque crainte qu'il inspire, comme on l'aime, comme on le chérit, ce méchant gamin, incorrigible et charmant ![140].
L'Empereur de Russie, Alexandre III ayant eu connaissance de cette nouvelle œuvre de d'Épinay, ne peut résister à la tentation. C'est par dépêche qu'il l'achete, la réclamant et tout de suite ! Et c'est ainsi que le gentil vaurien échappe à l'admiration Parisienne est de nos jours au musée de l’Hermitage.
Heureusement Prosper d'Épinay est en train de lui donner un frère dans le joli groupe : l'Amour Pardonné[141]. La même année il sculpte toujours en marbre Amour blessé, (1887).
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
LE SUCCÉS 1890 - 1900[]
.
New-York (1896)[]
.
Le comte Prosper d’Épinay et sa fille Marie, traversent l'Atlantique en 1896 et arrivent à New-York le 3 août sur le Bourgogne en provenance du Havre. Ils ne s'y installent pas. Seule sa statue de Sappho Jalouse, sculptée à Rome (1895), reste au Metropolitan Museum de New-York[142].
- Sappho ... était un poète lyrique grec, né sur l'île de Lesbos. Les Alexandrins l'ont incluse dans la liste des neuf poètes lyriques. Elle est née entre 630 et 612 avant notre ère, et on dit qu'elle est décédée vers 570 avant notre ère, mais on sait peu de choses avec certitude sur sa vie. La majeure partie de sa poésie, qui était bien connue et admirée dans une grande partie de l'antiquité, a été perdue; cependant, son immense réputation a perduré grâce à des fragments[143].
L'œuvre maitresse de Prosper d'Épinay, sa Sapho est le summum du drame ! Après s'être inspiré de Musset dans Marie, de Bernardin dans Virginie, l'artiste, songeant à gravir toujours, rêve Sapho, Sapho jalouse, peinte par elle-même dans son ode à la Femme Aimée[144].
Assise, les mains crispées sur les draperies qu'elle ramène, couvrant sa poitrine, la tête baissée, de ses yeux farouches s'échappent des larmes : larmes amères que boit sa lèvre ardente ! L'expression est superbe : c'est une tête de tigresse, cette tête fine de belle Grecque au pur profil, aux traits divins ! Ses cheveux, sous les bandelettes, se redressent, frisants, ainsi qu'une crinière, et l'on sent à travers leur soie floconneuse passer comme un souffle du désert, brûlant en son aridité. Toutes les passions se sont donné rendez-vous en cette créature splendide, et il semble que le marbre, sous l'inspiration du sculpteur, verdisse, lui aussi, ainsi que cette chair de femme que secoue le terrible feu de Cythérée, que mordent tous les serpents des Gorgones ![145].
.
.
.
.
.
Morès et du duc d’Aumale (1898)[]
.
Prosper d’Épinay expose au Salon du cercle de l’Union artistique en 1898 le portrait du duc d’Aumale et ceux du marquis de Morès et de son épouse Medorah. Le buste du Marquis de Mores est en bronze à patine verte, signé et daté 1897. Le fondeur est Nisini à Rome[146].
D'abord inhumée au cimetière Montmartre, la dépouille du marquis de Morès est transférée au cimetière du Grand Jas à Cannes, où sa tombe est ornée de son portrait et de celui de sa femme par Prosper d'Épinay. L’exactitude du portrait est relevée par la critique :
- Enfin les beaux portraits de Morès et du duc d’Aumale par M. Prosper d’Épinay, qui s’y montre digne de ses deux modèles et de lui-même.
Le colonel Nitot, qui est à la fois le chef militaire du marquis de Morès et l'ami de l'éminent statuaire d'Épinay, veut bien se dessaisir en faveur de la Société de Géographie du plâtre original du buste de Marquis de Morès (1858 - 1896), par Prosper d'Épinay[147].
.
.
.
.
.
D'Épinay et Jeanne d'Arc (1897 - 1909)[]
.
Prosper d’Épinay sculpte une Jeanne d'Arc avant l'attaque, avant 1900. Il fait aussi une étude en bronze, en 1897, pour la célèbre statue composite de Jeanne d’Arc (Jehanne au sacre).
Prosper d’Épinay réalise une statue de la sainte en armure, en 1901, grandeur nature (environ 1,60 m de haut), en marbre, bronze et ivoire, de Jeanne d'Arc intitulée Jeanne d’Arc au Sacre (Jehanne au sacre), qu'il expose au Salon des artistes français de 1902[148].
Après sa mise aux enchères à Lyon, elle est offerte par un mécène à la cathédrale de Reims en juillet 1909, à l'occasion des fêtes de la béatification de Jeanne d'Arc. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur[149].
Selon la tradition, Jeanne au sacre est placée dans le déambulatoire (nef de la cathédrale), dans une chapelle absidiale à l’endroit précis où Jeanne d’Arc se tient durant le sacre de Charles VII. Pour cette statue (polychrome et composite), le casque et l'armure sont confectionnés dans le bronze argenté, le visage est sculpté dans l’ivoire et la tunique dans un marbre jaune de Sienne, parsemé de fleurs de lys en lapis lazuli.
Henri Jadart écrit :
- Pénétrons dans la basilique et nous y verrons une statue de la Pucelle d'un tout autre genre. Ce n'est plus la guerrière équestre en bronze, l'épée levée, ce n'est pas la victorieuse, l'étendard en main : c'est Jehanne au Sacre, debout, appuyée sur son épée, méditative et pensante, type hiératique. Le visage d'ivoire ressort en blanc sous le casque en métal, l'armure aussi métallique est couverte d'un surcot fleurdelysé ; c'est une statue polychrome composée par Prosper d'Épinay en 1901 et installée dans le chœur de la Cathédrale en 1909. Sur le côté de cette œuvre d'art flotte la bannière de Jeanne d'Arc, en soie blanche, du modèle adopté à Orléans et figurant, comme nous l'avons déjà dit, dans l'illustration de Jeanne d'Arc à Reims[150].
Un général voyant sa Jeanne dans la cathédrale de Reims, dit au sculpteur, en lui prenant, ému, les deux mains, selon l'expert Henri Jadart :
- Vous avez fait là un hymne national[151].
Octave Mirbeau, écrivain, journaliste, nous dit :
- Cette pucelle, tout le monde la veut. Je ne sais si Prosper d’Epinay parle de la véritable Jeanne d’Arc ou de la magnifique statue qu’il vient de réaliser de notre héroïne nationale. Elle se tient devant nous toute droite, les yeux mi-clos, le port de tête fier, les mains jointes sur le pommeau de sa longue et pesante épée. La jeune femme immobile semble nous écouter dignement parler du sort que lui réserve ce début de XXe siècle[152]..
- Le Vatican béatifie Jeanne d’Arc en avril 1909. Le procès en canonisation est ouvert et va durer 10 ans[153].
- Le sculpteur d’origine mauricienne évoque les multiples courants de pensée qui se réclament de la bergère de Domrémy : Michelet, l’historien républicain, en fait un ciment de l’identité nationale, une rassembleuse du peuple et une gardienne vigilante des valeurs de la patrie. Anatole France revisite le mythe avec un regard critique et très rationnel et ose prétendre qu’Orléans n’a été conquis qu’en raison de la faiblesse des effectifs anglais. La droite avec Barrès en fait un modèle de la résistance à l’envahisseur, un symbole de pureté éloignant les souillures possibles du sol national. Les socialistes s’arrachent cette pauvre paysanne qui s’élève à la force du poignet et oblige les élites à servir les intérêts du peuple. L’Eglise, enfin, ne sait que faire de cette rebelle à la foi chevillée au corps, refusant de se soumettre aux clercs pour n’obéir qu’à Dieu[154].
- Je vous le dis, cette pauvre pucelle, tout le monde la veut dans son camp ![155].
- Un déplacement de lumière semble imprimer un léger mouvement à la sculpture. L’ombre portée se réduit d’un coup, la couleur du visage s’illumine, on pourrait croire un instant que les yeux de Jeanne s’ouvrent légèrement[156].
- Prosper et moi arrêtons notre conversation pour ne pas troubler ce moment de grâce[157].
- L’artiste regarde son œuvre, fasciné. Il saisit la main de l’héroïne de Domrémy et lui parle à voix basse. Est-ce une prière ? Ou la parole magique d’un chaman capable de transmettre de la vie dans un objet ?[158].
- Les souvenirs et les images des livres d’Histoire de mon enfance, les textes plus sérieux du lycée Condorcet, les essais (forcément) brillants lus à Science Po sur l’époque de Jeanne d’Arc forment une sarabande dans ma tête et donnent une épaisseur, une signification profonde à la statue[159].
- L’épée tournée vers le sol s’incline imperceptiblement par un effet d’optique que mon imagination refuse de corriger. Les rayons qui font briller la lame la transforment en une sorte de cadran solaire marquant le temps d’une France éternelle, une France qui ne perd pas de guerre et survit à tous les malheurs des temps[160].
- Le doux regard de Jeanne, posé sur les deux êtres de chair fragiles que nous sommes à ses pieds, nous enveloppe, en même temps que le soleil couchant, d’un halo calme et pacifique. Je suis sûr à cet instant que Jeanne d’Arc sort de son bûcher vivante et que la bergère possède une richesse qu’aucun grand bourgeois n’aura jamais. Elle tend la main aux pauvres égarés que nous sommes tous et laisse son admirateur Charles Péguy conclure avec une voix claire et prophétique :
- La mystique est la force invincible des faibles[161].
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
LA FIN DE SA VIE (1900 - 1914)[]
.
LE SUCCÉS CONTINUE (1900 - 1910)[]
.
D'Epinay ne renouvelle toutefois pas son bail de l'atelier boulevard Haussman. Tout ce qui remplit l'atelier - marbres importants, bronzes, terres cuites, groupes, statues, bustes, vases décoratifs, œuvres originales et uniques - est vendu par un expert, Arthur Bloche[162].
En 1903, il sculpte le roi Édouard VII. Lors de la grande Exposition Anglo-française de Londres, en 1908, il présente seulement son superbe buste en marbre de la Reine Alexandra de Danemark, réalisée en (1906), ainsi qu’une œuvre de M. de Saint Marceaux.
En 1909, Prosper d’Épinay figure au Salon des Humoristes.
.
.
.
.
.
Des pastiches pour s'amuser (après 1897)[]
.
Cependant, en 1897, un scandale d'imitations entraîne une altération profonde de sa santé[163]. Il se retrouve à la tête d’une polémique faite par quelques artistes, au sujet du buste de Benivieni, acheté comme authentique par le musée du Louvre et payé 50.000 francs[164]. A la fin de sa vie ce collectionneur se plaît à mettre dedans messieurs les experts, les forts et les malins ! Ici son ébauchoir se fait son complice, et c'est avec lui qu'il se venge de son savoir méconnu.
M. de Nieuwerkerke achète pour le Louvre le buste célèbre du Benivieni. Malgré l'opinion de tous les connaisseurs, d'Épinay affirme, dans une lettre publique, au célèbre collectionneur Florentin, le Dr Foresi, que l'on se trouve en présence d'un splendide pastiche. Une querelle très violente est le résultat de cette affirmation, car M. de Nieuwerkerke ne peut se résoudre à admettre qu'il a été trompé. C'est alors que, voulant prouver son opinion plus sérieusement que par des paroles, et montrer une fois pour toutes combien l'imitation est facile, notre artiste se met à l'œuvre. Et c'est une vraie joie pour lui de s'amuser, en ses moments perdus, à confectionner plusieurs pastiches, si bien réussis que les plus malins s'y méprennent. C'est d'abord la Sœur du Benivieni, lui-même qui, acheté par le vicomte Daupias pour sa magnifique collection, y fait fort belle figure.
.
.
.
.
.
Allégorie de la musique (1890)[]
.
L’allégorie est une métaphore, elle offre une image à la fois unitaire et détaillée de l’idée qu’elle représente. Très présente dans l’art de la peinture et de la sculpture, c’est une manière d’incarner une idée. Ici, comme dans la culture gréco-romaine, le sculpteur reprend l’image d’une jeune femme chantant, la bouche ouverte, sa main donnant le rythme. Habillée d’une toge, ses yeux mi-clos rappellent que la musique est envoûtante et apaise les cœurs[165].
Il est intéressant de rapprocher la composition de celle d’Orphée, connu dans les Métamorphoses d’Ovide pour avoir charmé les Enfers et même les animaux par son chant et sa musique. Ici, l’élément principal est doré. Cela permet visuellement de comprendre toute la symbolique derrière cette image. Comme une partition délicatement posée, nous avons ici l’objet de son éveil. Bien qu’aucun instrument ne l’accompagne, il n’est pas difficile d’imaginer la dimension poétique de son chant[166].
.
.
.
.
.
Vénus Astarté (1900)[]
.
Cette belle Vénus en marbre incarne la conception de Prosper d'Épinay de la forme féminine idéalisée. La figure représente la déesse Vénus, qui essore l'eau de ses longues tresses de cheveux, fertilisant ainsi la terre, comme le décrit le poète français Alfred de Musset (1810 - 1857). Comme dans la statue archétypale de la déesse de l'amour, la Vénus Médicis, la divinité de Prosper d'Épinay est soutenue par un dauphin : une allusion à sa naissance aquatique.
Prosper d'Épinay conçoit sa Vénus Astartéen en 1900. Curieusement, ni une version grandeur nature du modèle ni le marbre actuel ne sont mentionnés dans le catalogue 1996 de Roux Foujols (une liste des œuvres du sculpteur connues de l'auteur à l'époque)[167] La paternité du marbre actuel par Prosper d'Épinay ne peut cependant être mise en doute, étant donné la grande qualité de la sculpture qui préserve la souplesse de la chair et l'élégance intrinsèque de ce modèle rare. Prosper d'Épinay est responsable d'un certain nombre de versions réduites de ses nus féminins idéalisés d'une échelle similaire.
.
.
.
.
.
Les lieux où l'on retrouve ses œuvres[]
.
En 1902, la jeunesse d'Annibal est chez le duc de Beuccleugh, un délicieux Réveil, et l'Amour mendiant, chez l'empereur de Russie ; le Désespoir, chez l'impératrice douairière de Russie; Paul et Virginie, à Lisbonne, chez le marquis Da Foz ; Sapho, au Muséum de New-York : David à la Fronde, chez le comte Strogonoff ; la Reine des fleurs, à la cour de Hollande ; L'Amour pardonné, chez la comtesse de Miranda, Calixène et Sylvie, chez M. Gordon-Bennett : deux vases de marbre, chez le baron Edmond de Rothschild... Je ne parle pas des bustes, d'une rare élégance et d'un grand caractère, de l'impératrice d'Autriche, de la reine d'Angleterre, alors quelle est encore princesse de Galles, de la reine d'Italie, de l'impératrice douairière de Russie, etc[168].
De nos jours, ses œuvres se trouvent à l’Ermitage, au Metropolitan Museum of Art de New York, à la glyptothèque de Copenhague, au Blue Penny Museum (Mauritius), au Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando (Madrid), au Museo Nacional del Prado, et dans plusieurs musées français (Orsay, Compiègne, Villa Masséna à Nice, Vaucouleurs, Girodet à Montargis)[169].
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
DÉCÉS (1914)[]
.
Prosper d'Épinay vient alors chercher repos à la propriété de La Chanterie, à Saint-Cyr-sur-Loire (Tours), auprès de Florence Kidd, l'amie de sa fille. Il y décède le 23 septembre 1914 à l'âge de 78 ans.
Son corps est inhumé au cimetière Montparnasse à Paris[170]. Il repose dans un mausolée de granit gris poli est surmonté de son buste verdi. Nous pouvons admirer le crâne dégarni et le visage hautain encadré de favoris. Sa tombe est ornée du médaillon de celle qu'il appelle sa fille chérie. Le tombeau est un mausolée sur lequel on voit aussi un bas-relief en bronze de Jeanne d'Arc avec casque.
Gustave Léon Schlumberger se souvient en 1934 d'un :
- clubman élégant, un joueur effréné, un homme très poseur, mais très courtois[171].
Prosper d’Épinay est un sculpteur du XIXe, même s’il est mort en 1914. C’est l’année du début d’une guerre qui verra ses clients ou leurs descendants massacrés ou contraints à l’exil. Il ne connaîtra pas l’après-guerre cette époque où bien des sculpteurs œuvreront pour les régimes totalitaires.
.
.
.
.
.
Son héritage[]
.
La bibliothèque Carnegie est construite dans le style néoclassique anglais à côté de l'hôtel de ville en 1917 par les architectes Hall, Langlois et Genève, grâce à un don de la fondation Carnegie de New York. Son fonds est constitué à l'origine de la collection d'histoire de Maurice issue de la collection Rouillard, et surtout grâce à l'achat en 1920 de la bibliothèque considérable de Prosper d'Épinay acquise par la commission administrative de la ville après sa mort en 1912. Elle est vendue pour dix mille francs de l'époque par la fille du sculpteur, Marie d'Epinay[172]. Hélas ce patrimoine littéraire est malmené à la bibliothèque Carnegie.
Une réplique en bronze du Paul et Virginie de Prosper d'Epinay est à gauche du bâtiment central, la bibliothèque Carnegie qui contient, outre ses dizaines de milliers de volumes, des documents d'archives rares[173].
Prosper d'Épinay est un fervent collectionneur d'art, en particulier les toiles de José Villegas Cordero[174], grand peintre espagnol, et un des directeurs du Musée du Prado.
Prosper d'Épinay dit à Fortuny et ses amis que les génies se rencontrent après la mort[175].
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
SON MARIAGE, SA DESCENDANCE[]
.
SON MARIAGE (1869)[]
.
L'Histoire généalogique de la maison de Lantivy, de ses alliances et des seigneuries qu'elle a possédées, Bretagne, Maine, Anjou et Languedoc, suivie des généalogies des maisons de l'Estourbeillon (Bretagne) et de Richemont de Richard'son (Écosse et France)..., par Théodore Courtaux et le Cte de Lantivy de Trédion Courtaux... nous dit que Prosper d'Épinay épouse Claire, petite fille du Baron Benoît Mottet de La Fontaine, Ordonateur des Etablissements français de l'Inde. Elle est comme lui une quasi-Orientale, avec l'origine Européenne. Née à Golconde, le pays des contes et des pierreries, Mme d'Epinay est, en effet, issue d'une vieille famille Française, émigrée dans l'Inde à l'époque des exploits de Suffren : c'est-à-dire en temps même à peu près que les d’Épinay prennent racine à l'ile de France. Sa mère, née Warren, est la soeur de ce comte de Warren qui a écrit la très remarquable Histoire de l'Inde Anglaise. Les Warren, établis en Angleterre au temps de la Conquête Normande, reviennent en France avec les Stuarts, au siècle dernier[176]..
Claire Mottet de La Fontaine (1844 - 1936), se marie le 8 novembre 1869, à Paris, avec Prosper d’Épinay. Claire est comme lui une quasi-orientale, aux yeux des Européens de son époque. Elle est née à Golconde, le pays des contes[177][178]. Elle est la fille d’Adolphe Mottet de La Fontaine, capitaine au service du Nizam de l'Hyderâbâd Asaf Jah IV et d’Élisabeth de Warren, une artiste-peintre.
Adolphe Mottet de La Fontaine est le fils cadet du baron Benoît Mottet de La Fontaine et de Marie de Fécan, fille du Marquis Villon de Fécan. C'est un membre de la Famille Mottet (XIIe - XXIe siècle.), de la branche Mottet de La Fontaine.
Elisabeth de Warren est la fille du Comte Jean-Baptiste de Warren. Elle figure comme tel dans l'Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines.... Elle est membre de la Famille de Warren et l'ancêtre de Raoul de Warren, Président de la Commission des preuves de l'Association d'entraide de la noblesse française.
Claire Mottet de La Fontaine est la grand-tante de Denise des Méloizes, dite Denyse Renaud.
Ce sculpteur, qui adore faire le portrait des femmes ou même de la femme, est un mari qui multiplie les infidélités passagères et les escapades sans conséquence[179].
Le Figaro annonce son décès :
- On nous prie d'annoncer la mort de la comtesse Prosper d'Epinay, née Mottet de La Fontaine, veuve du grand statuaire, rappelée à Dieu, le 23 octobre, à l'âge de quatre-vingt-treize ans, munie des sacrements de l'Eglise. Elle était la mère de Mlle Marie d'Epinay et du comte d'Epinay, colonel de cavalerie en retraite. Selon le désir exprimé par la défunte, les obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité de la famille[180].
Claire Mottet de La Fontaine (1844 - 1936) et Prosper d’Épinay ont deux enfants.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
SA DESCENDANCE[]
.
Prosper d'Épinay fait donc un mariage en tous points digne de lui en épousant Claire de la Fontaine. De ce mariage sont nés deux enfants: Marie Mauricia (1870 - 1960) qui, enfant, est douée à miracle, fait déjà du pastel, comme à son âge son père. Puis, Georges, un adorable gamin de huit ans, avec une physionomie éveillée, que d'Epinay a délicieusement croquée sous un mignon bonnet d'Escholier. Georges, déjà, joue très joliment du violon. Comme il faut à chaque d'Épinay une valeur qui lui soit personnelle, qui sait ? celui-ci, quelque jour rivalisera peut-être avec Paganini ?[181].
Marie Mauricia d’Épinay (1870 - 1960) est née à Rome le 18 décembre 1870 et morte à Paris le 10 novembre 1960, est une peintre, pastelliste et illustratrice française. Fille de Prosper d'Épinay, elle suit son père à New-York en 1896 et prend part au Salon des artistes français à partir de 1893. On lui doit de nombreux dessins pour L'Illustration. Membre de la Société nationale des beaux-arts, elle expose au Salon de Paris de 1929.
.
.
.
.
.
Charles Georges d’Épinay est né le 12 décembre 1876 à Paris (82, rue de Miromesnil) et décédé le 12 octobre 1950 au Puy-en-Velay. Il est comte, Saint-Cyrien de la promotion de Tananarive (1895 - 1897), colonel de cavalerie, officier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre, Military Cross (1915), propriétaire de château de Pommard[182], marié le 12 décembre 1900, au château d'Aiserey, avec Louise Lejéas (1878 - 1965). Elle est la fille du comte René Hugues Martin Lejéas et de la comtesse Hélène Marie, née Jurien de La Gravière. Mis aux enchères, le château d'Aiserey et Closeau sont adjugés pour 14.000 francs à Martin Lejéas fils, négociant à Dijon Martin Lejéas est un très riche personnage, dont la fille, Marie-Madeleine, épouse Hugues-Bernard Maret, duc de Bassano, grâce à qui il est nommé pour deux ans maire de Dijon. Devenu lui-même compte d'Empire, il est député en l'an X et sénateur en 1807. Ses descendants possèdent le château d'Aiserey jusqu'à la fin du XXe siècle.
Chronicling America : Journaux Historiques Américains, 1836-1922 nous dit que :
- L'un des événements les plus intéressants de la société a été le récent mariage de Mile. Louise Lejeas, fille du comte et de la comtesse Lejeas (née Jurien de La Graviere). Elle s'est mariée au lieutenant Georges d'Epinay, fils de l'éminent sculpteur. Le pape envoya sa bénédiction apostolique et la cérémonie fut célébrée en grande pompe au château d'Aiserey. Des télégrammes de félicitations ont été reçus du prince Napoléon, de la princesse Mathilde et du roi Édouard d'Angleterre. Le grand-père de l'époux était le patriote créole Adrien d'Epinay, dont la statue à lie de France se dresse à côté de celle du célèbre La Bourdonnais [183].
Emmanuel de Blic est le dernier descendant de la famille Marey-Monge. Quand sa mère meurt, il décide de vendre le domaine. C’est Charles-Georges d’Epinay qui en prend les commandes, en 1926. Des membres de la famille royale d'Angleterre après Budapest et Vienne visitent le Château Pommard et le Château Aiserey, les maisons du comte et de la comtesse d'Epinay, en 1927[184].
Louis Laplanche, un négociant en vin beaunois réputé, et sa femme Albertine, également originaire d’une famille de négociants en vin, achètent le domaine, en 1936. Trente ans plus tard Jean et Nadine Laplanche accomplissent un de leurs rêves les plus chers en réunissant les deux châteaux du Clos Marey-Monge, la première fois depuis la Révolution Française. Ils achètent donc le Château Micault aux fils de George d’Epinay.
Georges d’Épinay (1876 - 1950) et Louise Lejéas sont les parents de :
- Alain d’Épinay le 20 août 1901 au château d'Aiserey, Comte, Chef d'escadron d'artillerie. Marié le 21 novembre 1925, à Colmar (68), avec Madeleine Rodier, née le 25 janvier 1896 - Familles anciennes de l'Audomarois (1988), par Pierre Daudruy et Henri Lorge(88) (Parents : Georges & Claire Mamelle), dont plusieurs enfants et petits-enfants.
- René d’Épinay né le 19 novembre 1905 - au château d'Aiserey. Marié le 16 décembre 1935, Longuenesse (62), avec Simone Platiau, née le 17 novembre 1909 - Longuenesse (62) (Parents : Henry Platiau, décédé au Château Sainte-Croix & Stéphanie Flahault), dont plusieurs enfants et petits-enfants (des sucriers.Familles anciennes de l'Audomarois (1988), par Pierre Daudruy et Henri Lorge).
- Jean d’Épinay, né le 24 septembre 1913 - au château d'Aiserey (21) et décédé le 14 février 2004 - Belleville (69), à l'âge de 90 ans. Officier de cavalerie, Légion d'honneur (Chevalier). Marié le 7 avril 1949, Alger, avec Marie Jeanne Argentier, née le 11 avril 1915 - Voiron (38). Pas de postérité.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
NOTES ET RÉFÉRENCES[]
.
- ↑ Prosper d'ÉPINAY (1836-1914) Portrait
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Paul et Virginie par Prosper d’Épinay
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Prosper d’Epinay, Emmanuel Richon
- ↑ Recueil de généalogies de maisons nobles de France: extrait du Nobiliaire universel publié sous la directions de Ludovic Marquis de Magny, A la direction des Archives de la Noblesse, 1894.
- ↑ Chaix d'Est-Ange
- ↑ [https://www.lagazette-mag.io/jardin-de-pamplemousses-voyage-dans-le-royaume-vegetal/ Jardin de Pamplemousses : Voyage dans le royaume végétal, Par Joëlle Guiot, 1 Novembre 2016.
- ↑ Sandra Danielle Brinda Venkaya-Reichert. La franc-maçonnerie à l’Ile Maurice de 1778 à 1915 : entre influences françaises et britanniques, la construction d’une identité mauricienne. Histoire. Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, 2017.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ COMTE CHARLES ADRIEN PROSPER D'EPINAY DE BRIOT
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Biographie Prosper d’Épinay
- ↑ Biographie Prosper d’Épinay
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ La Chanterie
- ↑ La Nouvelle revue, 1887/11-12 (A9,T49), p.833.
- ↑ La Nouvelle revue, 1887/11-12 (A9,T49), p.833.
- ↑ L’HARMONIE
- ↑ Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers ...: Ouvrage rédigé et tenu à jour avec le concours d'écrivains de tous les pays, Gustave Vapereau, Hachette et cie, 1893.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ D'Epinay. Bretagne et Colonies. Impr. de Chaix (Paris) : 1886.
- ↑ Plan d'une partie de la Cote de l'Isle de France (Mauritius), levé par Benoît de Rambaud.
- ↑ ACIGNE
- ↑ Annuaire de la noblesse de France et d'Europe, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Chaix d'Est-Ange
- ↑ ACIGNE
- ↑ Chaix d'Est-Ange
- ↑ Chaix d'Est-Ange
- ↑ Chaix d'Est-Ange
- ↑ D'Epinay. Bretagne et Colonies. Impr. de Chaix (Paris) : 1886.
- ↑ Volume 4 de Le grand dictionnaire historique ou Le melange curieux de l'Histoire sacrée et profane, Louis Moreri, chez les libraires associés Le Mercier, Desaint & Saillant, Jean-Thomas Herissant, Boudet, Vincent, Le Prieur, 1759.
- ↑ de La Bouëxière
- ↑ Annales, Volume 45, Lucien Febvre. A. Colin, 1990.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Grande chancellerie et conseil - Commission extraordinaires du Conseil - répertoire numérique de la série V tome deuxième, Isabelle Aristide-Hastir, Edité en 2004.
- ↑ Chaix d'Est-Ange
- ↑ La Gazette des îles de la mer des Indes, Sentinelle Ltée., 1987.
- ↑ Organon, Numéro 33, Zakład Historii Nauki i Techniki (Polska Akademia Nauk), International Union of the History and Philosophy of Science. Division of History of Science. Państwowe Wydawn. Naukowe, 2004.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ PAUL & VIRGINIE PAR PROSPER D'EPINAY
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ PAUL & VIRGINIE PAR PROSPER D'EPINAY
- ↑ Ecosystèmes forestiers des Caraïbes, JOSEPH Philippe (dir.), KARTHALA Editions, 2009. ISBN 281113056X, 9782811130565.
- ↑ Sandra Danielle Brinda Venkaya-Reichert. La franc-maçonnerie à l’Ile Maurice de 1778 à 1915 : entre influences françaises et britanniques, la construction d’une identité mauricienne. Histoire. Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, 2017.
- ↑ PAUL & VIRGINIE PAR PROSPER D'EPINAY
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ 1663 : début de la colonisation de l’île Bourbon
- ↑ Rouillard Guy et Guého Joseph, Le Jardin des Pamplemousses 1729-1979, General Printing & Stationary Ltd., Les Pailles, Ile Maurice, 1983, p. 63.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Biographie Prosper d’Épinay
- ↑ La Nouvelle revue, 1887/11-12 (A9,T49), p.832.
- ↑ Prosper d’Epinay, Emmanuel Richon
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ COMTE CHARLES ADRIEN PROSPER D'EPINAY DE BRIOT
- ↑ COMTE CHARLES ADRIEN PROSPER D'EPINAY DE BRIOT
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ COMTE CHARLES ADRIEN PROSPER D'EPINAY DE BRIOT
- ↑ Biographie Prosper d’Épinay
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ La Nouvelle revue, 1887/11-12 (A9,T49), p.835.
- ↑ Exposition à la GALERIE NICOLAS BOURRIAUD
- ↑ C.-E. Curinier (dir.), Dictionnaire national des contemporains : contenant les notices des membres de l'Institut de France, du gouvernement et du parlement français, de l'Académie de médecine…, Paris : Office général d'éd. de librairie et d'impr., 1899-1919, p. 189.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Élisabeth Coulon, Jules Machard, le culte de la ligne, coll. Musée, musée des Beaux-Arts de Dole, 2003.
- ↑ Élisabeth Coulon, Jules Machard, le culte de la ligne, coll. Musée, musée des Beaux-Arts de Dole, 2003.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Van Gogh Museum Journal, Rijksmuseum Vincent van Gogh, Éditeur Van Gogh Museum, 1996.
- ↑ EPINAY, Prosper d'
- ↑ EPINAY, Prosper d'
- ↑ EPINAY, Prosper d'
- ↑ Van Gogh Museum Journal, Rijksmuseum Vincent van Gogh, Éditeur Van Gogh Museum, 1996.
- ↑ COMTE CHARLES ADRIEN PROSPER D'EPINAY DE BRIOT
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers ...: Ouvrage rédigé et tenu à jour avec le concours d'écrivains de tous les pays, Gustave Vapereau, Hachette et cie, 1893.
- ↑ Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers ...: Ouvrage rédigé et tenu à jour avec le concours d'écrivains de tous les pays, Gustave Vapereau, Hachette et cie, 1893.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ EPINAY, Prosper d'
- ↑ Annibal Terrassant l'Aigle
- ↑ Sculpture et littérature Addition concernant le Vainqueur d’Adolphe Martial Thabard
- ↑ Sculpture et littérature Addition concernant le Vainqueur d’Adolphe Martial Thabard
- ↑ Annibal Terrassant l'Aigle
- ↑ Annibal Terrassant l'Aigle
- ↑ Annibal Terrassant l'Aigle
- ↑ Annibal Terrassant l'Aigle
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ La pourpre et l'exil, L'aiglon et le Prince impérial, éditions de la Réunion des musées nationaux, 2004, page 237.
- ↑ COMTE CHARLES ADRIEN PROSPER D'EPINAY DE BRIOT
- ↑ PROSPER D'EPINAY CHARLES-ADRIEN (1836-1914)
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Le Correspondant: religion, philosophie, politique, Volume 122. Éditeur V.-A. Waille, 1885.
- ↑ Princesse Alexandra. Prosper d'Epinay (1836–1914)
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ EPINAY, Prosper d'
- ↑ Prosper d' Epinay, FRENCH, SYLVIE
- ↑ L'âge de le l'élégance
- ↑ Prosper d'Epinay, FRENCH, SYLVIE
- ↑ Prosper d'Epinay, FRENCH, SYLVIE
- ↑ Prosper d' Epinay, FRENCH, SYLVIE
- ↑ Prosper d' Epinay, FRENCH, SYLVIE
- ↑ L'âge de le l'élégance
- ↑ Carta de Prosper d’Épinay a Monsieur Wolff, Rome, dimanche matin, 22 de noviembre de 1874. D’Épinay: «Fortuny», p. 1.
- ↑ Carta de Prosper d’Épinay a Monsieur Wolff, Rome, dimanche matin, 22 de noviembre de 1874. D’Épinay: «Fortuny», p. 1.
- ↑ Carta de Prosper d’Épinay a Monsieur Wolff, Rome, dimanche matin, 22 de noviembre de 1874. D’Épinay: «Fortuny», p. 1.
- ↑ Recueil d'articles de journaux et de revues français et étrangers sur Mariano Fortuny
- ↑ Les artistes français à l'étranger, de Louis Dussieux – 1876.
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ De Gemito a Benlliure. Retratos escultóricos de Marià Fortuny i Marsal en España. Leticia Azcue, Jefe de Conservación de Escultura y AADD. Museo Nacional del Prado.
- ↑ Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers ...: Ouvrage rédigé et tenu à jour avec le concours d'écrivains de tous les pays, Gustave Vapereau, Hachette et cie, 1893.
- ↑ Prosper d' Epinay, FRENCH, SYLVIE
- ↑ Le Génie Civil: revue générale des industries françaises et étrangères, Volume 4. Éditeur Le Génie Civil.
- ↑ Célébrités du XIXe siècle. 1860-1880. Collectionneur : Moreau-Nélaton, Étienne (1859-1927)
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Paul et Virginie par Prosper d’Épinay
- ↑ Paul et Virginie par Prosper d’Épinay
- ↑ Paul et Virginie par Prosper d’Épinay
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord: peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes, et orfèvres. David Karel. Presses Université Laval, 1992. ISBN 2763772358, 9782763772356.
- ↑ Sappho - New York, État de New York
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ PROSPER D'ÉPINAY (1836-1914).
- ↑ La Géographie, Volume 36, Éditeur Société de Géographie, 1921.
- ↑ Biographie Prosper d’Épinay
- ↑ Azcue, L.. Memories Acquisitions, Museo Nacional del Prado, 2016.
- ↑ Volume 25 de Jeanne d'Arc à Reims: ses relations avec Reims, ses lettres aux Rémois. Notice accompagnée de documents originaux et publiée à l'occasion du projet d'érection de la statue de Jeanne d'Arc à Reims, Henri Jadart. Éditeur F. Michaud, 1887.
- ↑ Catalogue des marbres importants, bronzes, terres cuites, groupes, statues, bustes, vases décoratifs, œuvres originales et uniques de P. d'Épinay, tableaux, aquarelles, dessins... garnissant son atelier... [expert]Henri Jadart, 1902.
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ 19 avril 1909 : Jeanne d’Arc sort vivante de son bûcher
- ↑ Catalogue des marbres importants, bronzes, terres cuites, groupes, statues, bustes, vases décoratifs, œuvres originales et uniques de P. d'Épinay, tableaux, aquarelles, dessins... garnissant son atelier... / [expert] Arthur Bloche, 1902.
- ↑ Lot 255: Prosper d'Epinay
- ↑ Claude Vento, Les salons de Paris en 1889, p.23.
- ↑ Exposition à la GALERIE NICOLAS BOURRIAUD du 2 juin au 28 juillet 2017
- ↑ Exposition à la GALERIE NICOLAS BOURRIAUD du 2 juin au 28 juillet 2017
- ↑ P. Roux Foujols, Prosper d'Épinay (1836-1914): Un mauricien à la cour des princesse, Ile Maurice, 1996, p. 38-39 et p. 106.
- ↑ Catalogue des marbres importants, bronzes, terres cuites, groupes, statues, bustes, vases décoratifs, œuvres originales et uniques de P. d'Épinay, tableaux, aquarelles, dessins... garnissant son atelier... / [expert] Arthur Bloche, 1902.
- ↑ De Gemito a Benlliure. Retratos escultóricos de Marià Fortuny i Marsal en España. Leticia Azcue, Jefe de Conservación de Escultura y AADD. Museo Nacional del Prado.
- ↑ La Chanterie
- ↑ Mes souvenirs, 1844-1928 - Page 161 de Gustave Léon Schlumberger – 1934.
- ↑ Charles Giblot-Ducray, Histoire de la ville de Curepipe, île Maurice, éditions Esclapon, 1957.
- ↑ L'Ile Maurice, Nouvelles frontières, ISSN 0244-7029. Ed. J. A, 1984.
- ↑ Les orientalistes de l'école italienne, par Caroline Juler (1996), p. 186.
- ↑ Armangué y Massó: Una carta inèdita d’un testimoni de la mort de Marià Fortuny (1874).
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Les peintres de la femme, de comtesse de Alix Laincel, Alix Laincel - 1888 - Page 234.
- ↑ Prosper d'Épinay ou Nemo, sculpteur et caricaturiste français.
- ↑ La Nouvelle revue, 1887/11-12 (A9,T49), p.835.
- ↑ Le Figaro
- ↑ Les peintres de la femme, Claude Vento, Dentu, 1888.
- ↑ Supreme Court Appellate Divions First Judicial Department.
- ↑ Chronicling America: Journaux Historiques Américains, 1836-1922 - 23 févr 1901 - Publication : Washington, District of Columbia, USA. 23 févr. 1901.
- ↑ Genealogy of the Brown Family of Prince William County, Virginia: And the Following Group of Families Allied by Marriage: Bland, Buckner, Byrne, Fairfax, Morgan, Tebbs, Watson, Zinn and Others, James Edgar Brown, Press of Shenandoah publishing house, Incorporated, 1930.