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Prosopographie des Rambaud
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Prosopographie des Rambaud : Pour les historiens, la prosopographie a longtemps été une science auxiliaire de l'histoire dont l'objectif était d'étudier les biographies des membres d'une catégorie spécifique de la société, le plus souvent des élites sociales ou politiques, en particulier leurs origines, leurs liens de parenté, leur appartenance à des cercles de conditionnement ou de décision. L'usage de l'informatique, et notamment l'archivistique des bases de données concernant la généalogie, a permis un développement important de cette approche historique.
Rambaut/d est un patronyme est très répandu en France, moins ailleurs en Europe. C'est un ancien prénom qui est une forme du vieux nom germanique Raimbald, abrégé de l'ancien nom franc Raganbald (conseil-hardi). Parmi bien d’autres, les comtes d’Orange l’ont porté. Le nom Rambaud est décrit en Provence comme local, et par certains chroniqueurs comme dérivé de Raymond des Baux[2]. Mais Bertrand Rambaud se trompe. Ce prénom est plus ancien que ce seigneur des Baux mort en 1149 à Barcelone.
« Les généalogistes, le roi et la cour en France, XVIIe-XVIIIe siècles » (avec Chantal Grell) nous dit que :
- On entend ordinairement par généalogie une suite et dénombrement d'aïeux au une histoire sommaire des parentés et alliances, d'une personne ou d'une Maison illustre, tant en ligne directe qu'en ligne collatérale. L'étude des généalogies est d'une extrême importance pour l'histoire; outre Qu'elles servent à distinguer les personnages historiques du même nom et de même famille, elles montrent les liaisons de parenté, les successions, les droits, les prétentions. Mais i1 faut être en garde contre les absurdités de Certains historiens qui, par adulation, font remonter jusqu'aux temps héroïques, l'origine des Maisons ou des princes en faveur de qui ils écrivent; comme í1 arriva à un auteur espagnol qui voulait faire la cour à Philippe II le faisait descendre en ligne directe d'Adam, depuis lequel jusqu'ã ce prince, il comptait 118 générations, sans lacune ou interruption[3].
D'ailleurs quelques auteurs font remonter l’origine du nom de la famille à un compagnon de Charlemagne qui se bat si vaillamment contre les Maures qu’on le nomme Rabo, l’Enragé, d’où Rambaud; mais ceci n’est qu’une légende et ne peut servir de document historique[4]. Quoique Rabo et les combats de la Marca Hispanica ont des liens avec la ville de Bourg et la Guyenne des Wisigoths.
La plupart des familles, autres que princières, sont incapables de fournir une généalogie avant le XIIe siècle. Chorier nous dit que :
- … jusques à l’an M.CC les nobles n’eurent ny noms, ny titres particuliers qui les diftinguaffent d’avec ceux qui ne l’estoient point. Il y en eut peu qui adjoûtaffent rien au nom qu’ils avoient receu au baptefme et encore moins qui euffent des titres affectez à leurs familles. C’eft ce qui caufe dans l’hiftoire des obfcuritez que l’on ne fçauroit efclaircir et qui couvre l’origine des familles les plus nobles d’une nuit que nulle clarté ne peut diffiper[5].
Les Rambaut de Guyenne, remontant à Jehan Rambaud, qui est cité en 1320 et décède en 1342. Ils sont pendant des siècles notaires à Saint-Emilion et à Bordeaux, seigneurs de Montaut, la Maquette et Bel-Air. Une branche passée en Irlande à la fin du XVIIIe siècle, y est représentée un temps par le Major Bertrand R-R. RAMBAUT, descendant des Rambaud de Guyenne. et sa famille[6]. Cet ex officier britannique essaie de rencontrer mon père, mais il combat encore dans un maquis depuis son évasion d'un train de déportés, lors d'un bombardement aérien.
Nous ne connaissons pratiquement rien des Rambaud avant les premiers Rambaud de Guyenne :
- Johannes Rambaudi qui est connu par un achat de propriété, qu'il fait à Bourg, paroisse Saint-Géronce, en 1320[7]. La Guyenne est une possession des Plantagenêts de 1188 à 1453. Elle est le théâtre de la Guerre de Guyenne (1294 - 1297), puis de la Guerre de Cent Ans. Selon le Major Bertrand R-R. Rambaud, descendant d'une branche calviniste émigrée en Angleterre et en Irlande nos ancêtres sont Anglais. Ils vont être seigneurs de Montaut, Bel-Air, La Vaquette. Leur blason est : D'azur, à trois aigles d'or, celles en chef affrontées. Son Cimier: un léopard passant, colleté d'une couronne. Leur devise: INSERVI DEO ET LAETARE (Servez Dieu et réjouissez-vous). Johannes Rambaud a quatre enfants :
- Johannes II (ca 1290 - après 1342) cité à Saint-Emilion, vers 1342.
- Almalvinus Rambaut de Guyenne (ca 1300 - après 1354) connu par un acte de partage, daté de 1342. Ce partage a lieu très probablement à la mort de leur père. Il est également mentionné le 26 avril 1354 dans une transaction passée entre Ammanen de Belhade et Guillaume de Barba au sujet de plusieurs maisons[8]. Almalvinus est cité dans les archives de la Gironde avec son père le 10 février 1341 pour des péages et coutumes dus à l'archevêque de Bordeaux.
- Marie Rambaudi épouse de Géraud de Peron
Pour Émile Salomon (1888 - 1945), Directeur du Conseil des héraldistes de France et de la Nouvelle Revue Héraldique:
- Guillaume-Hugues Rambaudi parait être le second fils de Johannes, des Rambaut de Guyenne. Il est la tige des branches :
¤ Rambaud de Montgardin et d'Ancelle, Armes : De sable au cyprès d'argent accompagné en chef d’une tourterelle du même. Alias : D’azur au pin d’or surmonté d’une colombe essorante du même.
¤ Rambaud de Furmeyer. Les trois capitaines Furmeyer, amis et compagnons aron de Adrets et du connétable Lesdiguières, gouverneurs de Gap et seigneurs de Furmeyer, La Bussière, Beaurepaire, Ancelle et Montgardin. Ils sont dispersés à l’époque des guerres de religion.
¤ Rambaud de Beaurepaire
¤ et aussi l'ancêtre des Les Rambaud de Pertuis et Rambaud des bords de l’Étang de Berre
Pour le Major Bertrand R-R. RAMBAUT, descendant des Rambaud de Guyenne, auteur pour "Proceedings of the Huguenot Society of London" de Historical and Genealogical Account of the Huguenot Family of Rambaut in France, p.129 les Rambaudi/Rambaud/Rambaut ne forment qu'une seule famille, mais dans sa généalogie des Rambaud de Montgardin et d'Ancelle il se trompe sur la génération pour les raccorder aux Rambaud de Guyenne, contrairement à Émile Salomon (1888 - 1945).
Selon la mairie d'Ancelle le troisième château d’Ancelle est édifié sur la rive droite, à mi-distance du village d’Ancelle et du hameau de Château d'Ancelle, vraisemblablement au tout début du XVIe siècle. C’est un château dont l’architecture est encore médiévale, avec tours et pont-levis. Situé à l’extérieur du bourg, au couchant, il appartient alors à la famille Rambaud, dont la renommée atteint son apogée sous les guerres de religion. Jacques Rambaud de Furmeyer, prévôt de la cathédrale de Gap, épouse en 1561 la religion réformée. Son frère, Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer, prend Gap en 1562. Ancelle est alors, avec St-Laurent-du-Cros, un des principaux centres de la Réforme en Champsaur, les grandes familles du village étant liées à Lesdiguières, chef des Réformés[9].
Le 15 septembre 1788, Benoît de Rambaud, écuyer, chevalier de Saint-Louis, et colonel, aidé par l'érudit François Vallon-Corse fait faire une recherche concernant ses origines nobles par le révérend-père, Auguste de Manosque, capucin définiteur, du Couvent des R.P. Capucins d'Aix-en-Provence. La réponse est encourageante. Le Définiteur dit que si Benoît et sa famille peuvent prouver leurs origines depuis 1274 cela leur évitera des frais très importants pour rien Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures ... Archives départementales des Hautes-Alpes · 1897. G 1512. p.366.
Voir article détaillé : Benoît de Rambaud ingénieur, colonel, gouverneur, mari d'Agathe Mottet de La Motte (qui a élevé Louis XVII plus que sa mère selon Alain Decaux), proche de Suffren, beau-frère de l'amiral et ministre Georges Pléville Le Pelley.
Son père, Jean Rambaud (1703 - 1761), armateur, capitaine de la marine et des Garde-côtes de Marseille, marié à Marie Lieutaud, appartient très probablement à cette famille. Sa descendance, alliée à Georges Pléville Le Pelley, Agathe Mottet de La Motte, Françoise Gaudelet d'Armenonville remarié au comte Amédée d'Allonville, Eugène Gaillard de Saint Germain, une Leclerc de Pulligny.est représentée de nos jours.
Dans Pour l'amour du Dauphin je parle de ma famille vers 1789. Rodolphe Gaillard de Saint Germain auteur entres autres de La famille Gaillard de Saint Germain, comporte un important chapitre sur les Rambaud, du fait des recherches de mon cousin, doctorant et généalogiste professionnel, pour faire les siens famille subsistante de la noblesse française. anoblie vers 1750 par la charge de conseiller secrétaire du roi, Beauvaisis, ANF (1950).
¤ Article détaillé : Rambaut de Guyenne
¤ Article détaillé : Rambaud de Montgardin et d'Ancelle
¤ Article détaillé : André de Rambaud
¤ Voir article détaillé : Les Rambaud de Pertuis
¤ Voir article détaillé : Rambaud des bords de l’Étang de Berre
¤ Voir article détaillé : Jean Rambaud
¤ Voir article détaillé : Jean Michel Rambaud (1738 - 1792)
¤ Voir article détaillé sur Georges Pléville Le Pelley
¤ Voir article détaillé : Marie Ursule Rambaud
¤ Voir article détaillé sur Agathe Mottet de La Motte
¤ Voir article détaillé : Benoît de Rambaud
¤ Voir article détaillé : Georges de Rambaud
¤ Voir article détaillé sur Françoise Gaudelet d'Armenonville
¤ Voir article détaillé sur Maison d'Allonville
¤ Voir article détaillé sur Amédée d'Allonville
¤ Article détaillé : Château de La Hauteville
¤ Voir article détaillé : Ernest de Rambaud
¤ Article détaillé : Famille Le Clerc
¤ Article détaillé : Frédéric Le Clerc
¤ Voir article détaillé sur Jean de Rambaud
¤ Voir article détaillé sur Gérard de Rambaud
¤ Voir article détaillé sur Pierre Frotin
¤ Article détaillé : Les Zoude de Tournai, puis de Valenciennes
¤ Article détaillé : Marcel Zoude
¤ Article détaillé : Jean Krautheimer
¤ Voir article détaillé : Mast (Forêt-Noire)
¤ Voir article détaillé : Charles Mast
¤ Voir article détaillé : Famille Strohl
¤ Article détaillé : Rambaud de Furmeyer
¤ Article détaillé : Jacques Rambaud de Furmeyer
¤ Article détaillé : Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer
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RABO ET LES RAMBAUD DE GUYENNE[]
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PREMIÈRE GÉNÉRATION : RABO[]
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Quelques auteurs font remonter l’origine du nom de la famille à un compagnon de Charlemagne qui se bat si vaillamment contre les Maures qu’on le nomma Rabo, l’Enragé, d’où Rambaud. Mais tout cela n’est peut-être qu’une légende et ne peut servir de document historique[10]. La plupart des familles, autres que princières, sont incapables de fournir une généalogie avant le XIIe siècle. Chorier nous dit que :
- … jusques à l’an M.CC les nobles n’eurent ny noms, ny titres particuliers qui les diftinguaffent d’avec ceux qui ne l’estoient point. Il y en eut peu qui adjoûtaffent rien au nom qu’ils avoient receu au baptefme et encore moins qui euffent des tiltres affectez à leurs familles. C’eft ce qui caufe dans l’hiftoire des obfcuritez que l’on ne fçauroit efclaircir et qui couvre l’origine des familles les plus nobles d’une nuit que nulle clarté ne peut diffiper[11].
Dix sept générations séparent le légendaire Rabo - cité cependant par plusieurs sources- des premiers Rambaud de Guyenne[12].
Johannes Rambaudi (ca 1260 - 1342) est la tige des Rambaud, notamment des Rambaud de Guyenne. Il est de Bourg. Au début du Vee siècle, les Wisigoths envahissent l'Aquitaine, et s'établissent très fortement à Bourg. C'est l'ère des grandes invasions : au cours des quatre siècles suivants, cette région est ravagée successivement par les Mérovingiens, les Gascons, les Sarrazins, les Carolingiens et les Normands. Le compagnon de Charlemagne qui se bat contre les Maures qu’on le nomma Raboest surement un Wisigoth. Les combats contre les moros dans la Marca Hispanica sont à l'origine de bien des légendes. Après ces batailles les réfugiés wisigoths dans le monde carolingien sont nombreux.
Charlemagne, puis Louis le Pieux, en tant que roi d’Aquitaine, ensuite Charles le Chauve, par le Preceptum pro Hispanis du 11 juin 844, s’intéressent à ces hommes qui, fuyant l’horrible joug des Sarrasins, ce peuple si hostile au nom chrétien, ont cherché chez nos aïeux un refuge, se sont soustraits à l’autorité des Sarrasins, et sans hésitation, librement et volontairement, se sont soumis à celle de nos pères et à la nôtre[13].
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DIX HUITIÈME GÉNÉRATION : JOHANNES[]
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Johannes Rambaudi (ca 1260 - 1342) est la tige des Rambaud, notamment des Rambaud de Guyenne. Il est connu par un achat de propriété, qu'il fait à Burgo (Bourg, paroisse Saint-Géronce), en 1320[14].
Bourg a été créée au IVe siècle par la famille des Paulin. Tout d'abord centre commercial très important, elle devient par la suite une ville fortifiée. Au début du Ve siècle, les Wisigoths envahissent l'Aquitaine, et s'établissent très fortement à Bourg. C'est l'ère des grandes invasions : au cours des quatre siècles suivants, cette région est ravagée successivement par les Mérovingiens, les Gascons, les Sarrazins, les Carolingiens et les Normands. La Guyenne est une possession des Plantagenêts de 1188 à 1453. Elle est le théâtre de la Guerre de Guyenne (1294 - 1297), puis de la Guerre de Cent Ans. On peut imaginer qu'un habitant de Bourg du fait des Anglais et des guerres incessantes un Rambaud s'installe à Saint-Emilion et qu'un autre de ses fils parte dans le Dauphiné.
Selon le Major Bertrand R-R. Rambaud, descendant d'une branche calviniste émigrée en Angleterre et en Irlande, nos ancêtres communs vont être seigneurs de Montaut, Bel-Air, La Vaquette. Leur blason est : D'azur, à trois aigles d'or, celles en chef affrontées. Son Cimier: un léopard passant, colleté d'une couronne. Leur devise: INSERVI DEO ET LAETARE (Servez Dieu et réjouissez-vous). Johannes Rambaut a quatre enfants :
- Johannes II (ca 1290 - après 1342) cité à Saint-Emilion, vers 1342. Il laisse trois fils :
- Pierre Rambaudi, tué le 6 août 1424 à la bataille de Verneuil, où les Anglais sous le duc de Bedford ont vainquent les Français. Nous ne trouvons aucune trace de son mariage.
- Jehan Rambaudi seigneur de Montaut en 1411 (ce Montaut est dans l'arrondissement de Bergerac, canton d'Issigeac). Il nous est connu par une quittance de cette époque, conservée au Cabinet des Titres à Paris (pièce originale n° 2428) ; il porte un cachet en cire rouge montrant les trois aiglons de l'écusson de Rambaut, et se lit comme suit : Philippe Brole, lieutenant général de noble homme Philippe de Fleugny Chambellan du Roy et pennet de Monseigneur le duc d'Orléans, a touts salut. Jehan Rambaut, Archer du Roy, nostre Sire et jeune (homme) confesse avoir eu et recevoir la somme de CCCCXI livres pour le quartier d'avril de la presente annee. Donné a Bordeaux le XVII jour de juin Tan de Notre Seigneur mil quatre cent onze.
- Jehan Rambautdi laisse une fille, Guillemette, qui épouse en 1459 Arnaud de Clermont, seigneur de Clèves.
- Almalvinus (1300 - après 1354) connu par un acte de partage, daté de 1342. Ce partage a lieu très probablement à la mort de leur père. Il est également mentionné le 26 avril 1354 dans une transaction passée entre Ammanen de Belhade et Guillaume de Barba au sujet de plusieurs maisons[15]. Almalvinus est cité dans les archives de la Gironde avec son père le 10 février 1341 pour des péages et coutumes dus à l'archevêque de Bordeaux, futur pape, Clément V. Cela veut dire qu'à cette date Johannes II (ca 1290 - 1342) est déjà parti à Saint-Emilion et que Guillaume Rambaud de Guyenne ne vit plus à Bourg.
- Die Xº mensis febroarii anno Domini M CCC XLI, Johannes Rambaudi de Burgo, et Amalvinus Rambaudi, ejus filius, parrochiani Sui-Gironcii-de-Burgo, recognoverunt se debere domino nostro archiepis copo, pro firma seu assensa pedagii et coustumarum quod et quam idem dominus noster archiepiscopus habet et percipere assuevit in villa de Burgo, ab instanti festo beati Valentini usque ad unum annum continuum et completum, solvendas, in festo instanti natalis Domini medietatem resi duam medietatem in fine termini memorati, xxv . lib . (Le 10 février de l'année du Seigneur M CCCnº XLIº, Johannes Rambaudi de Burgo et Amalvinus Rambaudi, son fils, paroissiens, les Sui-Gironcii-de-Burgo ont reconnu qu'ils étaient redevables à notre seigneur l'archevêque copo, pour les péages et coutumes fermes ou convenus que et que le même notre seigneur l'archevêque a et avait l'habitude de percevoir dans la ville de Burgo, de la fête immédiate de la bienheureuse Valentin jusqu'à une année continue et le plein, à payer, le jour de la fête de la Nativité du Seigneur, la moitié a été rendue la seconde moitié à la fin du terme mentionné)[16].
- Johannes Rambaudi et Almalvinus Rambaudi, ejus filius, parrochiani Sti-Geroncii -de- Burgo, debent , pro firma seu assensa pedatgii quod dominus noster Burd. archiepiscopus habet apud Burgum , solvendas medietatem infra festum natalis Domini, et aliam medietatem in fine termini (Johannes Rambaudi et Almalvinus Rambaudi, son fils, les paroissiens de St. Geroncii-de-Burgo, doivent, pour paiement ferme ou convenu que notre seigneur Burd. l'archevêque de Burg, à payer moitié en dessous de la fête de la Nativité du Seigneur, et une autre moitié à la fin de la période)[17].
- Marie Rambaudi (ca 1300 - 1366), qui épouse Géraud de Péron, et le laisse veuf en 1366, lorsqu'il fait un testament en faveur de Pierre, son neveu.
- et Guillaume-Hugues Rambaudi de Guyenne (ca 1295 - 1373), qui suit.
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LES RAMBAUD D'ANCELLE ET DE MONTGARDIN[]
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Pour Émile Salomon (1888 - 1945), Directeur du Conseil des héraldistes de France et de la Nouvelle Revue Héraldique, Guillaume-Hugues Rambaudi (ca 1295 - après 1349) parait être le second fils de Johannes des Rambaud de Guyenne. Guillaume Rambaud de Guyenne est né vers 1395 à Bourg (Guyenne anglaise), paroisse de Saint-Géronce. Johannes Rambaudi de Burgo, et Amalvinus Rambaudi, ejus filius sont redevables en 1341 au seigneur archevêque de Bordeaux de péages et coutumes. Ce qui veut dire que Johannes II et Guillaume Rambaudi ne sont plus à Bourg en 1341, donc au milieu du XIVe siècle.
Dès 1352, les Rambaudi deviennent aussi coseigneurs d'Ancelle et dans le circuit de douze ou quinze comtés, ils possèdent du bien. Mais bien que noble et fort ancienne, comme le précise l’Armorial haut-alpin et avant lui Raoul de Warren, cette famille reste toutefois relativement obscure, jusqu’à la fin du XVe siècle. Guillaume-Hugues Rambaudi (ca 1295 - 1373) en 1342 avec Françoise Artaud d'Ancelle. Cette maison favorise le rattachement du Dauphiné à la France. Ils font hommage en se tenant debout les mains jointes entre les mains du Seigneur le baiser entre eux par marque de perpétuel amour, le 24 août année 1352 … à Henri de Villars, archevêque et comte du Lieu, Lieutenant d'Illustre prince Charles aimé du Roi de France qui est depuis Roy sous le nom de Charles V dit le sage. Puis, ils accueillent ensuite chez eux Guy Pape, qui négocie pour le compte de Louis XI avec les Gapençais. Cela n’est pas avant le début de la Renaissance qu’ils deviennent célèbres. A cette époque Antoine et Jean Rambaud sont chevaliers de Saint Jean de Jérusalem (Malte), et un autre Antoine, juriste éminent, éditeur de Guy Pape. Ils donnent la notoriété à ma famille, comme André Rambaud de Montgardin, qui est écuyer du roi Louis XII, pendant les guerres d’Italie.
Hélène et Thierry Bianco remarque dans Les Rambaud de Montgardin et Ancelle (Hélène et Thierry Bianco) que les premiers actes des Rambaud, seigneurs de Montgardin et d’Ancelle, datent du milieu du XIVe siècle et se poursuivent jusqu’à leur disparition. Il semble que Hugues soit le premier des Rambaud à acquérir des terres dans le Champsaur et, particulièrement à Ancelle, par le biais de son mariage avec Françoise Artaud fille de Guillaume, coseigneur d'Ancelle. Ils ajoutent que Hugues apparait avec Guillaume en 1331. Ils sont peut-être frère. Le prénom Guillaume semble s'introduire dans cette branche de la famille à cette époque[18].
Hugues apparait avec Guillaume en 1331. Ils sont peut-être frères ou une même personne. Le prénom Guillaume semble s'introduire dans cette branche de la famille Rambaud de Montgardin et d'Ancelle à cette époque.
Eléments généalogiques de la famille du Serre par François Vallon-Corse (1720-1791) rassemblés aus archives départementales des Hautes-Alpes. série G, n° 1513
Acte de vérification de la noblesse de Gaspard de Rambaud au XVIIe siècle et F. Vallon-Corse.
L’armorial Haut-Alpin 2003. Jean Grosdidier des Matons
Série G aux archives départementales de Gap (ADHA série G)
Mandement et marquisat de Savines : série E aux archives départementales des Hautes-Alpes (ADHA série E)
Tableau historique et généalogique des Hautes-Alpes (TH) tomes I et II Joseph Roman.
Les trois Furmeyer 1882 Joseph Roman, dans Société de l'histoire du protestantisme français tome 31 p 359.
Critique du nobiliaire du Dauphiné (F 2234).
Les Rambaud de Montgardin et Ancelle (Hélène et Thierry Bianco)
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DIX NEUVIÈME GÉNÉRATION : GUILLAUME[]
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Ancelle est dans le Dauphiné qui apparaît dans l'ancienne Provence, et est une subdivision du Saint-Empire romain germanique, de ses origines admises au XIe siècle, jusqu'à son rattachement en 1349 au royaume de France. Mais dès 1343, le roi de France Philippe VI de Valois décide, lors de son séjour à Sainte-Colombe, et acte par lettres patentes datées d’août de la même année, que, désormais, lui et ses successeurs, à qui appartiendront le Dauphiné, seront appelés Dauphins de Viennois.
Le blason de son épouse Françoise Artaud est : De gueules à 3 châteaux d'or, dans le Dauphiné, en Provence et en Guyenne, selon le Grand Armorial de France. Comme on le voit les Artaud ont des liens avec la Guyenne. C'est certainement ce qui explique leur mariage le 24 novembre 1342 à Ancelle. La bourg n'est pas encore rattaché à la France, mais le réunification se prépare et Guillaume-Hugues va mourir Français. Il est cité dans un acte du 17 février 1333 comme coseigneur de Montgardin, puis en 1342-1343 (Regeste, VI-31971). Le 4 décembre 1342, il rend hommage au dauphin pour Montgardin, au nom de Françoise Artaud, sa femme, et pour ce qu’elle possède dans le mandement de Faudon (RD n° 3179). Le 24 août 1352, le même rend hommage au roi de France. Ce Rambaud fait construire un château à Ancelle. *
Françoise Artaud est née vers 1320 à Ancelle. Ses ancêtres, les Artaud sont entre autres coseigneurs d'Ancelle et Montgardin dont Guillaume hérite en partie. Voici un extrait de l'Inventaire général et authentique des Archives de l'ancienne Chambre des Comptes du Dauphiné, page 247, où l'on parle de son père :
- Vente faite le 13 mars 1346 à Humbert, Dauphin, par Guillaume Artaud, du poids de Vizille; pour peser le chanvre, la laine, le fromage, et autres choses semblables, pour le prix de 60 florins d'or.
- La Famille d'Aix-Artaud-de Montauban a pour berceau la terre d'Aix, dans le diocèse de Die. Elle en porte d'abord le nom ; puis, elle prend celui d'Artaud; enfin, elle y ajoute celui de Montauban à la suite du mariage d'Isoard, vers 1210, avec Dragonnette de Montauban-Montdragon. La famille d'Aix-Artaud de Montauban est l'une des plus puissantes du Diois et du Gapençais... Elle forme près de vingt branches, dont une domine dans le Diois et l'autre dans le Gapençais où elle possède la baronnie de Montmaur, la quatrième du Dauphiné, qui confère au baron le titre de grand veneur de la province et le privilège de siéger aux Etats provinciaux, à la tête du corps de la noblesse. La famille d'Aix-Artaud de Montauban a produit des personnages éminents. L'un accompagne Saint-Louis, à la dernière croisade, un autre sui Humbert II, en Orient, un troisième fut chambellan du roi. Elle donne deux évêques à Gap et à St-Paul-Trois-Châteaux, un gouverneur à Lyon, un grand bailli d'épée, un grand maître provincial d'artillerie, des abbés, des chanoines, des prieurs[19].
Guillaume-Hugues Rambaudi (ca 1295 - 1373) et Françoise Artaud d'Ancelle sont les parents de :
¤ Etienne Rambaud de Montgardin (1343 - 1413), fils aîné, coseigneur de Montgardin à la mort de son père. Il rend hommage le 20 juin en 1373 au Dauphin pour Montgardin[20], est cité en 1399 (G 1513), comme laissant d'Etiennette Jean (ca 1370 - 1424) qui teste du 17.7.1410 (Is B 2628) le 17 juillet 1410[21], mais meurt à la bataille de Verneuil en 1424. Ils ont une fille nommée Catherine et un fils Arnoul (1385 - 1414), père de Pierre (1410), père lui-même de Guillaume, coseigneur de Faudon (1458).
¤ Pierre Rambaud d'Ancelle et de Montgardin (1345 - après 1395), qui suit.
¤ Rambaud Rambaud de Montgardin (1347 - 1412), mari de Catherine, plusieurs fois mentionné à Ancelle entre 1368 et 1395[22]. Joseph Roman indique qu'en 1395, Pierre hérite des biens de Guillaume Artaud (TH I p 74). Ce même auteur signale, toujours en 1395, Pierre et Rambaud comme coseigneurs de Montgardin[23][24]. En 1395, reconnaissances en faveur de noble Catherine, femme de Rambaud Rambaud de Montgardin, reçues par Jean Isoard, notaire d'Ancelle.[25].
¤ Marguerite Rambaud (1349 - après 1412) est citée en 1390, avec son mari, Reynaud d’Albert. L’ancêtre de celui-ci, Pons, en 1218, est seigneur dans les Lévésie. Cette famille a comme blason : D'azur à la fasce ondée d'argent accompagnée de 3 étoiles de même en chef et d'une rose d'or en pointe. Leurs enfants sont connus, notamment Claude d’Albert, juge épiscopal d'Embrun en 1440, Reynaud II d’Albert, Faudon d’Albert, Antoine d’Albert, coseigneur en 1426. L’Armorial haut-alpin nous donne une liste de descendants, mais la famille est éteinte après 1590.
¤ Guillaume Rambaud de Faudon (1353 - 1377) est cité comme coseigneur de Faudon de 1371 à 1377[26]. Le village de Faudon est sans doute détruit à la fin du XIIIe siècle, date à laquelle Ancelle lui succède comme chef-lieu du mandement. Des fouilles réalisées au début du XXe siècle ont mis à jour une enceinte ennéagonale, un donjon quadrangulaire, trois logis, un puits, et une chemise. Des maisons aux murs très épais (1,20 m en moyenne) s'alignant le long de deux rues perpendiculaires. Le fief existe encore après l'abandon du village.
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VINGTIÈME GÉNÉRATION : PIERRE[]
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Pierre Rambaud d'Ancelle (1345 - 1412), coseigneur de Montgardin, Ancelle et autres places, rend hommage au Dauphin le 20 juin 1373 et est cité le 17 février 1395, jour où il hérite des biens de Guillaume Artaud, coseigneur d'Ancelle[27]. Il décède après 1396.
Pierre se marie avec Catherine Isoard certainement vers 1380. Catherine Isoard est la fille Guillaume Isoard (ca 1330 - après 1402), qui vend sa part d'Ancelle à Antoine Marcou pour 472 florins, en 1402, . Elle la petite-fille ou nièce de Rodolphe, sgr de Faudon, noble à Ancelle le 22 septembre 1343, coseigneur d'Ancelle en 1377[28]. Catherine Isoard est la descendante du premier seigneur sur un quartier de Baratier (Embrunais) : les Jouglards en 1237. Ce Guillaume est marié à N... de Pontis, et cité en 1237[29]. Catherine est dame en partie d'Ancelle. Elle est décédée en 1395. Elle est la descendante de coseigneurs d'Ancelle. Les Isoard portent : D'or, à la fasce de gueules, acc. de trois loups naissants de sable armé et lampassé de gueules 2 en chef et 1 en pointe[30].
Son fils Antoine lui succède comme coseigneur d'Ancelle. Il est cités comme possédant des droits seigneuriaux, dans le Queyras, en 1419, comme son cousin germain Guillaume, fils de Rambaud. Joseph Roman dans l'état féodal de Montgardin (TH I p 79) mentionne Pierre et Rambaud en 1395, puis Guillaume fils de Rambaud et Antoine fils de Pierre en 1413/1414[31]. On a aussi Pierre II et Catherine, comme frère et soeur d'Antoine, qui est leur procureur et rend hommage pour Montgardin, Théus et Espinasses.
Pierre se remarie car apparait en 1428 une Florette, veuve de Pierre Rambaud de Montgardin, qui fait une aumône[32].
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VINGT ET UNIÈME GÉNÉRATION : ANTOINE[]
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Antoine Rambaud d'Ancelle (1381 - 1421) est un seigneur dauphinois. Il épouse Artaude Philochi (1398)? d'une famille noble qui détient une bonne partie d'Ancelle..
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Antoine Rambaud d'Ancelle (1381 - 1421)[]
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Antoine Rambaud d'Ancelle (1381 - 14 décembre 1421 à Chorges), cousin paternel de Jean Rambaud mort à la bataille de Verneuil (1424). Les Extraits de la Production de Gaspard de Rambaud au XVIIe siècle, pour la vérification de ses titres de noblesse nous disent que :
- De plus ledit noble Antoine Rambaud a exhibé au Seigneur la forme d'hommage par avant faite par luy de tout ce qu'il a à Montgardin, Espinasses et Chorges, acte remis par Pierre Pau le 17 septembre 1407.
Ensuite le dit noble Antoine Rambaud pour sa moitié à son nom et comme procureur de Catherine et Pierre Rambaud confirme qu'eux et luy sont hommes liges d'Illustre Prince Louis, fils aimé du Roy de France (qui fut depuis Roy, sous le nom de Louis XI, fils de Charles VII), dauphin du Viennois et de Monsieur l'archevêque d'Embrun qui tiennent d'eux tout ce qu'ils ont à Ancelle, Romette et La Rochette. Acte reçu par François Nicolet...
- Plus a exhibé livre Antoine Rambaud ancien Seigneur le testament de Jean Rambaud par lequel in dispose de ses biens en faveur des Antoine, Pierre et Catherine au cas où sa fille meure en pupillarité. Comme elle a fait, le 10 acte est du 17 juillet 1410... Je laisse que les Rambaud, précurseurs dudit Seigneur les actes suivant. Le 9 février 1412 comme noble Jean de Rambaud fils de noble Etienne, Coseigneur de Montgardin est ordonné par son dernier testament que si sa Fille Catherine venait à mourir que la pupillarité ainsi qu'elle l'est, la moitié de son bien vienne à Antoine Rambaud son cousin paternel, l'autre moitié à Pierre Rambaud et à Catherine sa sœur. Comme ils sont, Pierre et Catherine font procuration au dit Antoine Coagat avec lux et héritage et papier. Hommage de celluy à illustre Prince ou à son Lieutenant en Dauphiné.
Antoine est fils de Pierre selon Joseph Roman qui, dans l'Etat féodal de Montgardin[35], mentionne Pierre et Rambaud en 1395, puis Guillaume fils de Rambaud et Antoine, fils de Pierre en 1413/1414.
Antoine de Rambaud apparait le 13 mars 1395[36].
- Depuis 1399, Antoine de Rambaud est homme lige & Vassal du Prince et veut tenir de lui en fief franc, noble gentil et bien fonctionné la Seigneurie de Montgardin en l'Embrunois, Juridiction de haute, moyenne et basse justice, avec ses dépendances et appartenances. Les Seigneurs en signe de perpétuelle amitié et délections, le baise en la joue auquel foy & hommage.
Antoine est coseigneur d'Ancelle, mais aussi d'un grand nombre de fiefs. Il est cité en 1399 et le 17 novembre 1407 comme possédant des terres à Chorges et Espinasses, en 1410, le 9 février 1412, le 26 août 1413. Le 3 juin 1413, une sentence arbitraire est rendue par Thomas du Bois, entre les mandements de Faudon et de Montorcier fixant leurs limites. Antoine rend hommage au Dauphin le 15 février 1413 et le 25 novembre 1414, pour ses fiefs d'Ancelle, Romette et La Rochette. Il est cité en en 1415, et en 1419, comme ayant des droits seigneuriaux dans le Queyras.
Le 20 novembre 1415, reconnaissance en faveur de noble Antoine Rambaud d'une grange à Saint-Léger et le 5 décembre 1415, par Antoine Lihauterii d'une terre in Costa Tardina[37]. Le 20 décembre 1415, reconnaissance par noble Antoine Raimbaud de Montgardin, à Antoine Julien, d'un veyre in Fonte Garicaudo juxta bedale[38].
Antoine, mari d'Artaude Philochi teste le 1er septembre 1421.
Le 18 août 1422, Artaude est veuve d’Antoine Rambaud et habite Chorges.
Un de ses cousins, Antoine Rambaud, est cité plusieurs fois. La Production ... nous dit que :
- Et encore apparaît par l’histoire qu’il fait brève honorable mention de l’infinie valleur d’un antoine Rambaud Ensemble de documents de cette Maison qui a porté le nom de Chevalier de Malthe depuis deux cent ans. Il se marie avec Jeanne du Villar, du diocèse d'Embrun et a une fille.
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Antoine épouse Artaude Philochi (1398)[]
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Antoine épouse en 1398 Artaude Philochi, fille de Genton Philochi, coseigneur d’Ancelle. Les Philochi, seigneurs en partie d'Ancelle (village et hameau du château), se sont éteints au XIV ou XVe siècle. Elle est aussi dame de la moitié de Montgardin, dame de Romette, Ancelle, La Rochette, hom. 1413[39].
En 1398, reconnaissances faites, à la requête d’Artauda, femme de noble Antoine Raymbaudi, fille de Guigues Philochi … par divers habitants de Saint-Léger. Actes reçus par Mtre Antoine Cuniculi, notaire de Tallard[40].
Le 14 août 1422, hommage par Artaud de Montorcier, procureur d’Artaude Filochi, tutrice de Guélix et Jean Rambaud, fils d’Antoine, pour Faudon, Romette et la Rochette[41]. Claude Rambaud, autre fils succède à son père Antoine seulement en 1424, comme coseigneur du fait qu'il est un enfant en 1421[42].
Antoine Rambaud et Artaude Philochi sont les parents de :
¤ Guélix, qui suit.
¤ Jean mort après 1434[43]. Il est prieur de Jarjayes en septembre 1429 et le 30 août 1439 coseigneur de Montgardin :
- De magnifique Seigneur de Montmaur, Gouverneur du Dauphiné reconnaît que noble Rambaud et Jean Rambaud sont hommes liges de Monseigneur le Dauphin du Viennois et de l'archevêque d'Embrun Communément lié par indivis et ce qu'ils tiennent et ce qu'ils ont à Montgardin, Espinasses et Chorges en se tenant debout les mains jointes entre les mains du Seigneur le baiser entre eux. Intervenu en signe d'amitié acte reçu par François Nicolet de Sorignac, notaire Impérial (avant 1426).
¤ Françoise Rambaud épouse en 1423 noble Baltazar de Meyronis. Rostaing de Meyronis est juge-majeur du baillage du Gapençais en 1304. Jean de Meyronis est commandeur de Saint-Jean de Gap de 1395 à 1428. Le couple a une fille d’où Jamone, citée en 1460[44].
¤ Claude Rambaud, fils puiné, est noble à Avançon, en 1454. Il se marie vers 1440 à Claude de Bardonneche, fille dr Justet Allard[45] x1 1413 Marguerite de Roux (Rodulphi) des Préaux, dame de Valgaudemar, qui teste à Ventavon le 29 avril 1436[46]. La maison à laquelle appartiennent ces descendants d'un chevalier croisé est une des plus anciennes et des plus illustres du Dauphiné. L'Annuaire de 1867 donne sa notice généalogique. Il est à remarquer que l'on avait négligé d'inscrire son nom et ses armes au musée de Versailles, quoique la présence d'un de ses rejetons à la croisade de Philippe-Auguste se trouve constatée par une des chartes d'emprunt tirées de la collection Courtois, qui a servi à faire admettre tant d'autres familles dans la galerie des Croisades. Cette omission est depuis réparée. Claude Rambaud et Claude de Bardonneche sont les parents de :
Claude, prieur de Chabestan;
Jean, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem;
Pierre, noble à Sigoyer ! 1458 (feux);
Mathieu.
et Antoine Rambaud, petit-fils d'Antoine Rambaud de Montgardin et d'Ancelle, éminent professeur de droit, qui en 1503 édite et annote Les décisions de Gui Pape. Jacques Sacon imprime en 1504 le Decisiones (parlamenti delphinalis) rédigé de 1444 à 1461 par Guy Pape (1410 - 1476), un jurisconsulte français né à Saint-Symphorien, près de Lyon, qui entre au conseil delphinal de Grenoble en 1440 avant de siéger au Parlement du Dauphiné, créé par Louis XI en 1453. Y figurent des annotations d'Antoine Rambaud (1450 - 1517), un jurisconsulte Grenoblois connu essentiellement pour ses annotations. L'édition originale de cet ouvrage est datée de 1490 mais sa première impression est réalisée à Grenoble en 1504[47].
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VINGT DEUXIÈME GÉNÉRATION : GUÉLIX[]
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Guélix ou Guelis ou Galis Rambaud (1408 Chorges - 1472 Embrun) est coseigneur de Montorcier (1432), Château d’Ancelle (1434), Ancelle (1438), Montgardin (1441), Saint-Nicolas (1442), Avançon (1442), maison forte de La Bâtie-Saint-Roman (1442), Chorges (1446), La Rochette (1446), Faudon, Saint Léger(1446), Orcières (1446).
Noble à Montgardin et à Chorges, encore adolescent, Guélis est cité aussi en 1422, 30 août 1434[49], le 30 août 1439, le 28 février 1446, et en 1458 (révision des feux).
Le 13 décembre 1429, reconnaissances en faveur de nobles Pierre Philochi, Guélix et Jeannet Raimbaud, frères, seigneurs par indivis de la seigneurie de feu noble Raimbaud Artaud, chevalier[50].
Le 26 novembre 1434, reconnaissance à Pierre Filochi, nobles Guélix et Jean Rambaud, d’un pré par Jean Espitallier du Château d’Ancelle[51].
Entre 1438 et 1444, reconnaissances faites à Ancelle à nobles Guélix et Jean Rambaud pour une moitié et à noble Pierre Philochi pour l’autre[52].
- Le grand désavantage pour l'agriculture de Jarjayes fut toujours le manque d'eau. Il n'existe qu'un seul canal d'arrosage, celui de la Vence. Il est construit en 1441, par suite d'une transaction passée le 18 décembre entre Magdeleine de Mévouillon, veuve de François de Saint-Marcel, dame de Valserres, d'une part, et Henri Flotte, Guélis Rambaud, coseigneur de Montgardin, tuteur de Jacques de Montorcier et Reymond Bonnaffoux, notaire de Jarjayes, de l'autre.
Il est le tuteur de Jacques de Montorcier en 1441.
Guélix est coseigneur de Montgardin de 1443 à 1469[53].
Selon le Supplément au Catalogue des actes du dauphin Louis II le 18 février 1446 des lettres constatant l'hommage prêté au Roi par Guélis pour les seigneuries et juridiction qu'il a à Montgardin et à Chorges, ainsi que pour tout ce qu'il tient en fief noble dans les mandements ...[54].
Guélix est procureur d’Antoine Rambaud de Montgardin, coseigneur du dit Montgardin en 1446[55].
Valence, le 18 février 1446 (ou 1447), lettres constatant l’hommage prêté par Guélix Rambaud, coseigneur de Montgardin, pour les seigneuries et juridiction qu’il possède à Montgardin et à Chorges, ainsi que tout ce qu’il tient en fief noble dans les mandements d’Ancelle, Saint Léger, Orcières, La Rochette et dans le territoire de Montorcier en Champsaur (Catalogue n° 292).
En juillet 1453, Guélix Rambaud est procureur d’Ancelle[56].
Guélix teste 13 février 1460 et vend des censes à Rousset, pour 50 écus d'or et 200 Florins d'argent, à Jean d'Orcières en 1469. Il vit à Embrun, le 19 février 1465, « peu de temps avant sa mort ».
Guelix reçoit l’hommage de Guillaume Brun d'Ancelle (en faveur de nobles Guélis et Jean Rambaud, coseigneurs de Montgardin).
Le chapitre de Gap afferme les montagnes de Chaudun à Guélis et son fils pour 8 ans (1461/1469) au prix de 100 écus.[57]
En avril 1469, il y a confirmation de la Charte de privilège (concédée par le Dauphin Guigues).
Le chapitre de Gap afferme les montagnes de Chaudun à Guélis et son fils pour 8 ans (1461/1469) au prix de 100 écus.[58].
Guélix teste le 13 février 1460[59] et vend des censes à Rousset, pour 50 écus d'or et 200 Florins d'argent, à Jean d'Orcières en 1469.
Il vit à Embrun, le 19 février 1465, peu de temps avant sa mort.
En avril 1469, il y a confirmation de la Charte de privilège (concédée par le Dauphin Guigues).
Ce Galis ou Guélis achète :
- Le 3 mars 1432, Lantelme de Montorcier vend sa part de la seigneurie de Montorcier à Jean et Guélix de Rambaud? pour 130 Florins[60].
- en 1442, la coseigneurie de Saint Nicolas, avec son frère Jean,
- la seigneurie d'Avançon en 1442,
- la maison forte de La Bâtie-Saint-Roman (dans le fief des comtes, puis des évêques de Die) à Philibert de Biétaux en 1442. Elle sera revendue un siècle plus tard aux Seigneurs d'Avançon.
- la part d'Ancelle, La Rochette, Montreviol à Jacques Marcou, le 27 mars 1445, pour 140 Florins (investiture le 6 novembre 1446) et la part de Jean de Laval, pour 60 Florins, le 8 juin 1460.
Hypothèse :
Justet d'Auriac a pour fils Baudon (1458), et André qui fait héritier André de Rambaud, le fils de Guélix. Celui-ci vend 200 florins cet héritage à Honoré de Bonne, le 15 février 1496, ainsi qu'une petite coseigneurie qu'il avait acquise précédemment de Jean Richière.
Guélix est peut-être marié à l'une des filles des d'Auriac, sur lesquelles les généalogies écrites sont muettes sur cette période. Cette famille noble du Champsaur, est éteinte dans les familles de Bonne et de Louvat. Pour Rivoire de La Batie, il y a deux, voire trois familles Auriac. Celle commençant par Guillaume, juge de Gap en 1345, viendrait de Montélimar. On trouve des Auriac à Grignan la fin du XVe siècle et au début du XVIe[61]. Ils attestent être originaires de La Rochette.
Les enfants de Guélix sont :
- André qui suit ;
- Béatrix femme de Jacques d’Orcières (citée au testament de son père) ;
- Marguerite épouse de Jean d’Aspres (citée au testament de son père) ;
- Etienne (ADHA série G 1513) ; religieux de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem[62] ;
- Esprit (cité au testament de son père) ; prêtre de Guillestre[63] ;
- Baudon (citée au testament de son père).
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VINGT TROISIÈME GÉNÉRATION : ANDRÉ[]
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André de Rambaud, dit Drevon, est certainement né au château d'Ancelle, en 1438. Il est mort le 2 septembre 1503, au château d'Ancelle.
Dans une reconnaissance d'Ancelle, André de Rambaud est cité comme fils de noble Galis. La Production de Gaspard de Rambaud, son descendant du XVIIe siècle, pour la vérification de ses titres de noblesse, conservée aux AD de Gap, nous dit que : noble andré Rambaud a Servi le Roy Louis douze en qualité d'Écuyer en faisant la guerre contre l’Espagne. Ce que confirme l'Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790.
Le registre des livres de reconnaissance, étant à la Chambre des comtes du Dauphiné, précise que noble André Rambaud confesse qu'il est homme lige du Prince Dauphin, pour ce qu'il tient du seigneur en fief franc, noble et gentil, tout ce qu'il a en juridiction au mandement de Faudon, La Rochette, Romette, Gap, Montreviol, Bâtie-Neuve, sauf Montgardin et tous leurs terroirs, et en Izoardie (ensemble les prés, maisons, terres, pâturages & montagnes qui sont dans les lieux). C’est donc un seigneur plutôt riche et puissant, si nous comparons ses biens à ceux des autres seigneurs du Haut-Dauphiné. Il participe aux guerres d'Italie et a une descendance illustre (Guillaume FarelCondorcet, la famille Périer, les trois frères Furmeyer, Honorat Rambaud, O'Connor ... ).
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Mariage[]
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Drevon épouse, vers 1483, Annette Richière (1465 - 1532), cousine germaine de Benoîte Richière, grand-mère de François de Bonne, futur duc et connétable de Lesdiguières.
Jean Richière, son beau-père, coseigneur de Montgardin, a racheté les reliques de Saint-Pelade, un des premiers évêques d'Embrun, 140 escus et reçu en don une partie de ces reliques et fust a la conqueste du royaume de Naples… Il obtient une Bulle d’indulgences du Pape. Un autre de ses ancêtres est nommé dans le contrat de donation que fait le dernier Dauphin Humbert, en 1365, en faveur du Roy Charles V. Nous trouvons d’autres membres de cette noble famille chez Rivoire de La Batie et dans les chartes de Notre-Dame de Bertaud. Le beau-père d'André est écuyer du Dauphin, seigneur de Montgardin, et sa mère une La Villette. Annette est veuve d’André de Rambaud, en 1503. Le 5 janvier 1506, noble Annette de Richier, veuve d’André est citée dans l'achat d'une grange à Montgardin, comme tutrice de son fils, et elle le reste jusqu'en 1516. Elle meurt en 1532 et est inhumée dans la cathédrale de Gap, dans le tombeau de la famille Vieux.
Les Richière sont une famille possédant une partir de la terre de Montgardin dès Antoine Richier, cité en 1288. Jean est bailli du Gapençais en 1365. La famille donne plusieurs dignitaires au Chapitre de Gap. En 1477, Charles VII envoie guerroyer en Catalogne un capitaine Richier. Il fait démolir les murailles de Camprodon et laisse la ville au pillage de ses soldats... Jean Richier croise alors des soldats et leurs portefaix chargés des reliques de saint Pélade et leur rachète au prix de 140 escus. Il en avertit les religieux, avec promesse de leur rendre aussitost que les choses seroient revenues à un estat plus paisible. Il restitue gratuitement donc aux moines ces reliques, et demande à être gratifié de quelques reliques de saint Pélade. Les religieux lui concédent un bras du saint, établissent un acte et firent la promesse d'un anniversaire pour leur bienfaiteur à perpétuité. Aussitôt rentré en Embrunais, Jean Richier dépose la relique dans sa chapelle de Montgardin et fait reconnaître par l'archevêque d'Embrun Jean Baile le précédent acte. Il bénit la chapelle où les reliques sont posées et procura un brevet d'indulgences pour tous ceux qui visiteroent cette chapelle.
Article détaillé : André de Rambaud
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Descendance d'André[]
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André et Annette Richier (1465 - 1532) ont sept enfants :
- Catherine de Rambaud épouse de Guigues de Margaillan, seigneur de Sigoyer en partie et de Miribel. La famille de Margaillan, originaire de Trièves en Dauphiné, est anoblie par le Dauphin Louis. Elle porte : De gueules à 3 heaumes d'argent (alias d'or) posés de profil. En 1495, Guigues fait partie de l'arrière-ban. Il est présent à la bataille de Fournoue. Guigues fait également partie des gentilshommes allant combattre en Italie en 1512[64].
- Guillaume Rambaud, d'Ancelle, qui suit (voir Les Rambaud de Pertuis)
- Jeanne Madeleine de Rambaud mariée à Olivier Martin de Champoléon. Ils sont les ancêtres de la mère de sainte Philippine Duchesne. Jeanne Madeleine de Rambaud est aussi une aïeule de Jean Casimir-Perier, président de la République française en 1894 et du banquier Claude Perier qui va financer le coup d'État du 18 Brumaire.
- Gabriel Rambaud (1493 - 1525), chanoine de Gap en 1521, prieur de Saint-Bonnet, archidiacre le 20 mars 1524, est décédé le 20 octobre 1525. Il est cité dans des actes après sa mort, en 1538 et en 1545. Gabriel est administrateur du chapitre de Gap. Il est inhumé dans la cathédrale de Gap, dans le tombeau de la famille Vieux. Son neveu et filleul, Gabriel Daniel Rambaud, est d’abord clerc et chanoine. Mais, très vite, il rejoint les rangs des protestants et devient le deuxième des trois capitaines Furmeyer, à la mort d'Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer. Proposition faite à Claude Olier, docteur es droits, vibailli et juge de la Cour majeure delphinale de Gap, par vénérable Gabriel Rambaud, prieur de St-Bonnet, procureur de noble Guélis Rambaud, cosgr de Montgardin, son frère...[65].
- Marguerite de Rambaud (1495-1546) se marie avec Guillaume de Montorcier (1490 - 1539), d'une famille très ancienne. Ils ont cinq enfants, dont Philibert de Montorcier (1520 - 1574), Lieutenant du Roi en Dauphiné, et Jeanne, mariée à Jean Farel, le 20 août 1542. Les Rambaud sont donc cousins de du théologien calviniste Guillaume Farel, à cause d'elle. Veuve Marguerite Rambaud se remarie avec Jacques de Chypre et est la mère de noble Jacques de Chypre, capitaine de Lesdiguières, gouverneur de Briquéras pendant les guerres de religion. Elle est inhumée dans la cathédrale de Gap, dans le tombeau de la famille Vieux.
- Antoine Rambaud épouse Jeanne Montauban du Villar, soeur de Simon Montauban du Villar, époux de Marguerite de Rambaud. Ces derniers sont les ancêtres des Montauban-Rambaud, dont le général et gouverneur Gaspard de Montauban-Rambaud. Noble Antoine meurt peu de temps après son père[66].
Article détaillé : Rambaud de Furmeyer
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LES RAMBAUD DE PERTUIS[]
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Les Rambaud de Montgardin et d'Ancelle forment deux autres branches au début du XVIe siècle, Les Rambaud de Pertuis et les Rambaud de Furmeyer.
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Pertuis[]
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Le 15 septembre 1788, Benoît de Rambaud, écuyer, chevalier de Saint-Louis, et colonel, fait faire une recherche concernant ses origines nobles par un Révérend-Père, Auguste de Manosque, dignitaire capucin définiteur, du Couvent des R.P. Capucins d'Aix-en-Provence. La réponse est encourageante. Le Définiteur dit que si Benoît et sa famille peuvent prouver leurs origines depuis 1274 cela leur évitera des frais très importants pour rien.
Les blasons des Rambaud de Marseille, de Maillou, de La Roque se ressemblent beaucoup et ressemblent au premier sceau des Mevouillon.
Si la branche des Rambaud restée dans le Dauphiné - Montgardin, Ancelle, Furmeyer, Beaurepaire - est éteinte, cependant des actes notariés et des livres ou revues nous mènent aux Rambaud des bords de l’Étang de Berre, mais aussi des bourgeois de Marseille, et avant eux à une famille de juristes à Pertuis, écuyers selon les actes notariés et les registres paroissiaux, ancêtres des Rambaud encore existants.
Les Rambaud de Pertuis font partie de la Prosopographie des Rambaud, car descendants des Rambaud de Guyenne, puis des Rambaud de Montgardin et d'Ancelle. Etienne Rambaud est le fils de Guillaume Rambaud d'Ancelle. Son fils et son petit-fils sont écuyers selon les actes retrouvés par Monsieur Barby et des étudiants marseillais.
Au XVIIe siècle Saint-Chamas connaît un nouvel essor à partir de 1514, où le seigneur Esperit de Rousset agit avec un repeuplement de nouveaux habitants, dont sont issue les ancêtres de Velauxiens d'aujourd'hui, arrivant essentiellement des Hautes-Alpes. Les Rambaud s'installent donc dans un village peuplé de Hauts-Dauphinois.
Voir article détaillé : Benoît de Rambaud.
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VINGT QUATRIÈME GÉNÉRATION : GUILLLAUME[]
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Guillaume Rambaud est né vers 1487 au château d'Ancelle, fils d'André de Rambaud et d'Annette Richier, d'Ancelle (Dauphiné). Il se marie vers 1505 avec Béatrice, dont on ne connaît pas le patronyme, ce qui montre qu'elle n'est pas d'une famille illustre. Guillaume Rambaud (1487 - avant 1523) meure jeune et laisse de Brigitte, Etienne.
En 1505, ils ont un fils Etienne qui va vivre à Pertuis dans le pays d'Aigues (sud du Vaucluse), qui suit et qui est l'ancêtre des Rambaud de Pertuis.
En 1516, à Esparron-de-Pallières, à une quarantaine de kilomètres de Pertuis, naît Honorat Rambaud, important grammairien français. Le fait qu'il connaisse le français et qu'il l'enseigne aux fils de consuls nous en dit un peu plus sur ses origines. En effet, ce n'est pas tout le monde à cette époque qui est bachelier. Bousquet (1981) nous dit que Rambaud doit connaître aussi les alphabets latin, grec et hébraïque[68][69]. Il doit donc appartenir à classe sociale élevée ou du moins aisée. Il figure dans la généalogie de la famille Rambaud aux A.D. de Gap, sans filiation précise. Honorat Rambaud est un plutôt un autre membre de la branche des Rambaud de Pertuis, dont il a le prénom d'un membre important. Honorat Rambaud est soit élevé dans une école pour jeunes nobles et bourgeois orphelins de Gap, auprès d'une autre branche de sa famille, ce qui explique que les historiens du Dauphiné le disent de Gap. En 1785, Claude-François Achard, dans son Dictionnaire de la Provence et du Comté-Venaissin, édité par J. Mossy, écrit :
- Il est né de parents honnêtes, mais peu favorisés des biens de la fortune[70].
Vue sa culture immense il faut relativiser la pauvreté des parents d'Honorat et Etienne. Mais, en 1623, au mariage de leur fils Etienne, Guillaume et Beatrice sont déjà décédés[71], donc Honorat Rambaud est orphelin très jeune.
Les fils du frère de Guillaume, [{[Guélis II Rambaud]], les Rambaud de Furmeyer sont des hommes d'Eglise, des héros des guerres d’Italie, des chefs des protestants du Dauphiné et du Nord de la Provence et ses filles sont mariées à d'autres capitaines protestants. Aux Rambaud de Furmeyer succèdent les Rambaud de Beaurepaire, puis cette branche est éteinte.
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VINGT CINQUÈME GÉNÉRATION : ÉTIENNE[]
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Etienne Rambaud de Pertuis est né vers 1505, peut-être à Ancelle ou à à Esparron-de-Pallières. Il est le fils de Guillaume Rambaud, noble d'Ancelle. Il se marie par contrat de mariage, le 6 décembre 1523, à Pertuis (pays d'Aigues)[72]. Ses parents, Guillaume et Béatrice, sont décédés.
Pertuis, au cœur de la Provence, en bordure de la vallée de la Durance et aux portes du Luberon, Pertuis est située en pays d'Aigues, dont elle est la capitale. Mais, comme la peste sévit gravement en Provence en 1520, alors qu'il n'y a que quelques victimes en pays d'Aigues cela incite le Parlement d'Aix à se retirer à Pertuis, en 1546, pour fuir une nouvelle épidémie de peste et les guerres de religion[73].
Son épouse est Jehanne de Pont, de Cucuron, village du Lubéron voisin de Pertuis. Elle est la fille de Ricau (Richard) de Pont, de Cucuron, et de Andriève Lantelme, fille Agnel ou Alginus Lantelme, décédé avant 31 janvier 1527 (1526/7) julien à Cucuron. Les Rambaud de Pertuis, ses enfants et petits-enfants sont écuyers en Provence selon les actes notariés de Monsieur Barby. Que tous les contributeurs de ces travaux en soient remerciés ! Les Rambaud des bords de l’Étang de Berre sont des capitaines de barques, mais avec Jean II Rambaud et Benoît de Rambaud ils retrouvent des fonctions et alliances dignes de leurs origines à Versailles, Paris, dans les colonies, sur les champs de bataille ou à polytechnique. Au XXe le fils d'Ernest de Rambaud, polytechnicien et petit-fils de Frédéric Le Clerc, considéré comme un fils par Bretonneau, Jean de Rambaud va ruiner sa famille sur les champs de course.
Etienne Rambaud de Pertuis et Jehanne de Pont sont les parents de :
- Guillaume Rambaud (ca 1525 - 1560/1565), qui suit.
Etienne se marie avec Jehanne de Pont, de Cucuron (Lubéron).
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VINGT SIXIÈME GÉNÉRATION : GUILLAUME[]
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Guillaume Rambaud (après 1523 - 1560/1565), Noble et Écuyer, selon son contrat de mariage avec Étiennette Ensuque à Saint-Chamas[74], est né à Pertuis après 1523. Quand le Parlement d'Aix s'instale à Pertuis, en 1546, il est adulte.
La ville est encerclée en mai 1562, pendant dix-huit jours, par Emmanuel-Philibert de Savoie, comte de Tende et les troupes de Paulon de Mauvans, capitaine protestant[75].. Elle résiste victorieusement au siège, mais Guillaume est malade depuis en 1551, selon le testament de sa mère[76]. Guillaume Rambaud est-il mort lors du siège de 1562 ? Son épouse ne se remarie qu'en 1666.
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Mariage de Guillaume (1552)[]
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Guillaume est qualifié Noble et Écuyer dans son contrat de mariage, et aussi bourgeois de Pertuis, dans son contrat de mariage avec Estiennette Ensuque (1535 - 1594), signé le 4 décembre 1552 à Saint-Chamas[77].
Étiennette est la fille de Claude et Trophimette Pichatte, de Martigues. Sa tante Pichatte est mariée à Noble Bertrand Archambaud. Nous avons aussi comme parent Robert Pichatte, écuyer de Martigues[78]. Sans oublier un Pierre Pichat que devient propriétaire de la terre de Pohan[79].
Nous avons au Moyen-Age le seigneur Urbain Ensuque, alias de Finet, chapelain de Ferrière, à Martigues[80]. Rostang Ensuque, en 1382, de Ferrières, est détenu aux prisons de l’Isle pour avoir sans la permission du juge de l’Île de Martigues pris du bois, de la chaux et pierre à la Montagne Saint-Genest et au terroir appelé Contrast. Rostang Ensuque est relaxé[81]. En 1441, Jolian de Donino possède 6 cayrats de la galiote de Johan Ensuque, de Martigues[82]. Ces types de contrats sont biens connus[83]. Le registre de la douane de Gênes de 1459 signale l'arrivée de Guilhem de Donino, l'un des fils du plus important marchand de l'époque.
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Remariage de la veuve de Guillaume[]
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Veuve de Guillaume Rambaud, Étiennette Ensuque se remarie à Antoine Surian. C'est un membre de la famille Surian qui possède et administre la seigneurie de Suro (aujourd’hui Tyr) sous souveraineté vénitienne, en 1124. Lors de la guerre entre les Génois et les Vénitiens en 1255 les Surian se divisent. Les uns rentrent à Venise et à Rimini où ils possèdent des fiefs avec de grandes richesses. Ils figurent déjà au nombre des patrices et des nobles de Venise au moment du premier changement constitutionnel oligarchique en 1297. De cette famille éteinte à Venise au XVe siècle est issue la branche provençale anoblie en 1777 « de Surian de Bras » qui étaient les seigneurs des marquisats de Bras et de Montvert dans le Var. Cette riche famille donna à la France de nombreux conses, un premier échevin de Marseille (Joachim de Surian) et d'Arles, un évêque de Vence membre de l’Académie française : Mgr Jean-Baptiste Surian ; un député, collectionneur et membre de l’Académie de Marseille : Alfred de Surian, le commandant Gustave de Surian, marquis de Surian-Bras dont la fille épouse le comte Olivier d’Ormesson, député. Le Pont Flavien est aussi appelée Pont Surian, du nom d'un consul de la ville de Saint-Chamas, nommé Surian, qui empêche son effondrement en ordonnant des travaux de restauration[84].
¤ Leur fille, Marguerite Surian, se marie avec Guillaume Dedons (1565 - 1636)[85]. Etienne Dedons est le noble cousin de l'épou.xLa famille Dedons d'Istres est de très ancienne noblesse, comme le montre L'Etat de la Provence... , de Robert de Briançon :
- La Maison de Dedons, en latin "Dedonis", est originaire du Lieu d'Istres, & des plus anciennes du Pais. Dans une Chartre de l'an 963, par laquelle il conste, que Bertrand Comte de Provence, fit don à l'Eglise de Montmajour-lès-Arles, des Terres qu'il possedoit au susdit Lieu, on trouve un Guillaume Dedons, Chevalier parmi plusieurs Seigneurs de Provence; & dans celle des Croisades de l'an 1096, rapportée par le Moine Hardouin, il est dit que Dedons d'Istres vint à la tête de 300 Croisés, de la principale noblesse de Provence, se ranger sous la Croix de l'Archevêque d'Arles... .
La Maison de Dedons, en latin Dedonis, est originaire d'Istres, selon Artefeuil et Boisgelin. On trouve ceux de cette Famille, cités fréquemment avec les mêmes qualifications dans les Chartres du XII et XIIIe siècles. II est fait mention d'une délibération prise par la Communauté d'Istres, dans laquelle il est dit, qu'en 1285 Hugues Dedons, Damoiseau, Domicellus, est député pour transiger sur un procès que les habitants avaient avec les Prieurs Prébendes du Chapitre de l'Eglise d'Aix & l'on a produit un rouleau en parchemin qui renferme 42 reconnoissances faites par les habitants d'Istres à EIzear Dedons, qui en etait Seigneur en 1357.
Voir article détaillé : Famille Surian
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Descendance de Guillaume[]
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Guillaume Rambaud et Étiennette Ensuque laissent au moins quatre enfants :
¤ André Rambaud (° 1554), qui suit.
¤ Madeleine Rambaude (1555 - 1610) épouse, par contrat passé le 15 février 1569, devant Anglez, Notaire à Aix, Antoine de Rians (1550 - 1610), qualifié Noble et Écuyer dans son contrat de mariage, ainsi que dans tous ses actes antérieurs à la date de 1574. Rambaude cela correspond à une tradition de féminiser le patronyme des femmes (Rambaude/Rambaud)). Il est reçu Secrétaire du Roi en Chancellerie, près la Cour du Parlement de Provence. D'après les généalogies écrites Antoine de Rians est le fils de Jean de Rians, Secrétaire du roi en Chancellerie prés la Cour du Parlement de Provence, Conseiller du Roi et général de Ses monnaies en Provence. C'est un membre de la famille de Rians :
- Raimond de Rians possédoit la quatrième partie du lieu de Rians en 1246 tems auquel il n'étoit permis qu'aux seuls Nobles d'avoir des Fiefs. C'est ce qui est prouvé par un Cartulaire de l'Archevêché d'Aix, déposé aux Archives du Roi en Provence. Ce titre communiqué à l'Auteur est ligné par Roux, Archiviste de la Cour des Comptes, et collationné par Adaoust, Secrétaire du Roi[86].
- ¤¤ Leur fils, Joseph de Rians (1570 - 1630), écuyer se marie à Sibylle d'Etienne, d'où descendance. LES Rians sont un maillon essentiel entre les Estienne et les Mazargues[87].
Les Defcendans d'Antoine de Rians portent le champ de gueules à leurs armes.
¤ Un fils de Guillaume Rambaud (° 1555) se marie en 1576 à Aix-en-Provence à une de Beaumont (° ca 1560). Cette famille de Beaumont anoblie en 1508 possède des charges dans le Parlement d'Aix, selon Henri de Boulainvilliers[88]. Elle semble être une des filles de Béraud de Beaumont, écuyer d'Aix, seigneur de Fonscolombe, lieutenant des galères du roi, tiers consul d’Aix en 1576, décédé avant 1598, qui épouse par contrat du 16 juillet 1557 à Aix (Borrilli notaire), Jehanne du Puy de Châtellerault, fille de Louis, seigneur de Souffray, et de Martine Goury.
¤ Un autre fils de Guillaume Rambaud (° 1560) se marie en 1588 à Aix-en-Provence à une de Saint-Honoré, famille de marchands d'Aix-en-Provence.
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VINGT SEPTIÈME GÉNÉRATION : ANDRÉ[]
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André Rambaud, né en 1554 à Pertuis (pays d'Aigues), est qualifié d'Écuyer dans son contrat de mariage[89]. Il st aussi notaire à Pertuis.
Pendant la grande peste de 1580, le parlement d'Aix se divise en trois chambres dont une vient siéger dans ses murs, sous la présidence du baron de Lauris.
En 1585, de Vins, essayant une levée de boucliers pour la Ligue, se présente devant Pertuis avec le comte de Sault ; mais on lui ferme les portes. Trois ans après, les Ligueurs triomphent à Aix. Le duc de la Valette, gouverneur de la Provence, se retire à Pertuis, où il convoque l'assemblée générale des Etats. Pertuis devient le centre des opérations du gouverneur ; c'est là que se retirent les magistrats , restés fidèles au parti du roi. De Vins s'approche, comptant sur la trahison ; il est repoussé, grâce à l'intrépidité de la dame de la Valette. Les Ligueurs n'ont pas craint de faire appel à un prince étranger (1590). Pertuis ferme ses portes au duc de Savoie et le force de lever le siège, à deux reprises[90].
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Mariage et descendance d'André Rambaud[]
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André signe le 24 avril 1583 son contrat de mariage avec Antoinette Bedos, dans l'études de Maître Perrier, à Miramas[91]. Il signe un autre contrat pour la dot, le 27 février 1584, chez le même notaire de Miramas[92]. Le père de la mariée, Imbert Bedos, est de Saint-Chamas et est cité parmi les propriétaires imposables, comme Jehan, Auzias et Philibert Bedos, de sa famille, dans Le Saint-Chamas médiéval du Baou: VIIe siècle - XVIIe siècle[93].
Il existe une famille de très vieille noblesse aux armoiries ainsi définies : De gueules, à trois croissants d'argent, surmontés de trois étoiles de même, à l'orle de huit coquilles d'argent. L'Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, Volume 4, nous dit qu'elle est de la ville de Marseille[94], mais les seules généalogies existantes parlent des branches de Celles et de Riqueirols. Il existe bien aussi une incertitude sur des descendants protestants de nobles devenus marchands. André Rambaud et Antoinette Bedos, mariés en 1583, ont quatre fils :
¤ Melchior Rambaud (1584 - 1649), qui suit.
¤ Jean de Rambaud ou Raimbaud ou de Rimbaud est né à Pertuis après le 24 avril 1583 et décédé après le 1er décembre 1679. Il est armateur, premier échevin de Marseille. Il se marie avec Honorade Giraudon en 1614[95]. Il est bourgeois de Marseille et porte, comme son fils, D'azur, à un arbre arraché d'or, au chef cousu de gueules chargé de deux étoiles d'or. Ils sont les parents de :
- Antoine de Rimbaud (1620 - 1689, jurisconsulte, échevin de Marseille, se marie le 1er décembre 1679 à Marseille (St Martin) avec Antoinette de Mignot (1620 - après 1679), "survivante de cette ville de Marseille", fille de Jean Antoine de Mignot, bourgeois. Ils sont les parents de Claire de Rambaud, épouse de Joseph de Borely (1642 - 1733), Premier échevin de Marseille, et de Thérèse de Rimbaud qui épouse Gérard-Hillière Barrigue de Fontainieu, marchand drapier et banquier à Marseille. Il achète la bastide de Fontainieu à la famille Bayon de Libertat et fonde la branche ainée Barrigue de Fontainieu.[96].
- Jean de Rimbaud, Premier échevin de Marseille, père d'une autre Clere de Rimbaud, mariée à Louis de Callamand, trésorier de France au bureau d'Aix-en-Provence. La fille de Gérard-Hillière Barrigue de Fontainieu et Thérèse de Rimbaud se remarie avec ce Trésorier.
¤ Pierre Rambaud (1590 - 1670) marié à Marquize de Fabry (1625 - 1680), d'Aix-en-Provence, une membre d'une des familles de Fabry. Leur fille :
¤¤ Catherine Rambaud (1655 - 1715) se marie le 24 avril 1583 avec François Barlatier, bourgeois de Rognes, dont les titres de noblesse sont égarés[97]. Il est le fils d'un écuyer, et frère d'un frère d'un procureur.
¤ Paul Rambaud (15 septembre 1586) : acte de naissance - Rambaud Pau/lN1586/Bouches du Rhône/Saint-Chamas.
Voir article détaillé : Rambaud des bords de l’Étang de Berre
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LES RAMBAUD DES BORDS DE L'ÉTANG DE BERRE[]
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Les Rambaud des bords de l’Étang de Berre sont des descendants des Rambaud de Pertuis, mais ils ne sont pas écuyers au niveau des actes des registres paroissiaux ou notariés. Cette famille va donner des capitaines de barque et des négociants avec l'outremer installés à Saint-Chamas, puis à Martigues et enfin à Marseille. Dans cette ville ils s'intègrent dans la très privilégiée bourgeoisie de Marseille, avec Jean Rambaud (1703 - 1761), capitaine, négociant avec l'outre-mer, officier d'artillerie, bourgeois de Marseille., armateur, capitaine des gardes côtes, qui meure capitaine corsaire. Il est le père de :
¤ Benoît de Rambaud, ingénieur, lieutenant-colonel, écuyer, chevalier de Saint-Louis...
¤ Jean Michel Rambaud (1738-1792) capitaine de la Garde nationale et élu à Saint-Domingue...
¤ et aussi le beau-père de Georges Pléville Le Pelley, capitaine corsaire, gouverneur du port de Marseille, amiral, Ministre de la Marine et des Colonies, Sénateur...
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VINGT HUITIÈME GÉNÉRATION : MELCHIOR[]
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Melchior Rambaud est né après le 24 avril 1583 à Pertuis, dans le Pays d'Aigues (au sud du Vaucluse). Il décède le 20 février 1649 à Saint-Chamas paroisse Notre-Dame de Confolans.
Son père, André de Rambaud est écuyer et notaire à Pertuis[98]. Il signe le 24 avril 1583 son contrat de mariage avec Antoinette Bedos, dans l'études de Maître Perrier à Miramas. Il signe un autre contrat le 27 février 1584 chez le même notaire[99]. Mais le père de la mariée, Imbert Bedos, est de Saint-Chamas[100] et Melchior va s'installer à Saint-Chamas.
Il y est marchand. Melchior Rambaud (1584 - 1649) se marie avec Alexandra de Lavison (1605 - 1654), de la Famille Lavison qui a comme mère Madeleine de la Famille Surian, fille de Louis Surian, écuyer, capitaine, bourgeois, viguier, soeur de Claude Surian écuyer, capitaine, grand-père du savant Joseph-Donat de Surian, parent de Joachim de Surian, seigneur de Bras et de Monseigneur Jean-Baptiste Surian, né à Saint-Chamas, évêque de Vence et membre de l'Académie française. La Famille de Lavison est originaire de l'Ecosse (à l'origine des Lawsons). Elle vient s'établir en France mais pas à la suite du Prince Noir (1330 - 1376), cer ils sont cités avant cela en Guyenne. Près de Saint-Macaire, le château de Lavison[101] existe encore. Ils y demeurent jusqu'en 1519[102][103].
Certains membres de la Famille Lavison viennent s'installer à Saint Chamas, en Provence. Le nom des Lavison apparaît, en 1504, dans un registre des reconnaissances des terres louées à l'archevêque d'Arles, dont Saint-Chamas est l'un des fiefs. La seigneurie du village est partagée entre l'archevêque d'Arles et les Lavison, que l'on dit nobles d'origines écossaise (Lawson)[104]. Ils ont plusieurs membres de leur famille qui deviennent comme consuls et maires de Saint-Chamas. Paul de Lavison exerce ces fonctions pendant longtemps[105]. Le 6 avril 1651, le cousin d'Alexandra, Joseph de Laveison, Premier consul de Saint-Chamas, présente une requête à l'archevêque d'Arles :
- Pour la création dans sa ville d'une confrérie de pénitents, dont il est sous-recteur. Cette confrérie est nommée également Bourras - du nom de l'étoffe de bure grise constituant l'habit dont se revêtait les pénitents. Parmi les membres qui l'avaient fondé nous pouvons citer Gaspard de Laveison - Jean Leydet prêtre, Vincent Abeille, Etienne Leydet, Antoine Paul.
Les Lavison sont faits comtes en Autriche après la Révolution et deux Lavison, émigrés à Trieste, ont l’honneur de porter les cercueils de deux des tantes de Louis XVI. Ils sont aussi diplomates autrichiens ou russes et khédive en Egypte[106]. Alexandra de Lavison est la fille de Jean de Lavison. Sa mère fait partie de la Famille Surian, de Saint-Chamas, riche et bourgeoise, pis noble, où l’on dénombre : un évêque, un maître chirurgien, des propriétaires...
Melchior Rambaud et Alexandre de Lavison (1605 - 1654), mariés en 1624 à Saint-Chamas, ont huit enfants, une famille bien trop nombreuse :
¤ Madalon Rambaud x 27 janvier 1641 avec Michel d'Istres (Contrat de mariage)
¤ Catherine Rambaud x 24 janvier 1648, à Saint-Chamas, avec Henry Ferrand (Contrat de mariage)
¤ Magdalene Rambaud x avant 1645 à Saint-Chamas avec Claude Gabriel de Molières, viguier du port de Saint-Chamas
- Joan Françoy Rambaud (1644 - après 1717), bourgeois de Marseille.
¤ Marie Rambaud x 29 juillet 1653, à Saint-Chamas, avec Balthazard Armeras
¤ Antoinette Rambaud x 21 juillet 1654, à Saint-Chamas, avec Guillaume Attenoux[107].
¤ Delphine Rambaud
¤ Sieur Joan Rambaud (1634 - 1679), qui suit.
Voir article détaillé : Melchior Rambaud.
Voir article détaillé : Famille Lavison.
Voir article détaillé : Famille Surian
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VINGT NEUVIÈME GÉNÉRATION : JOAN[]
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Joan Rambaud est né en 1634 à Saint-Chamas (rives de l'étang de Berre). Il décède le 7 octobre 1679 à Saint-Chamas (Notre Dame de Confolans). Patron de barque (capitaine d'un navire marchand), Joan Rambaud (1634 - 1679) se marie le 29 octobre 1655 à Saint-Chama avec Jeanne Arian Maillet (1635 - 1697), native de Goult (Lubéron), fille de Sieur Bernard Maillet (1613 - 1647), natif de Bonnieux (Lubéron) :
- Le vingt neuf jour d'Octobre de Sieur Joan Rambaud de feu Melchion et d'Alexandra Laveyson Jadis mariez ... d'une part et Jeanne Maillote de Sieur Bernard et de Janote Miriam ... vivoient mariez du lieu de Goült diocèse Cavaillon, présence Antoine Acouyer, Antoine Lautier, Honoré Julien et Guillaume Athenoux.
La mère de son épouse est de l'actuel Vaucluse, comme André Rambaud, son grand-père, écuyer et notaire. Janote Miriam de Rians (1608 - 1653) est de Beaumettes. Elle est la fille de Jacques de Rians (1570 - 1621) et d'Anne Molinas, dont le frère César est marié à la fille d'un écuyer, descendant des Adhémar de Grignan. Nous avons une Émancipation par Guillaume Molinas, de Goult, de messire Jacques, Guillaume et Jeannet, ses enfants et donation à chacun d'eux de pareille somme de 3.600 livres tournois et de divers biens immeubles[108]. Du côté des Rians, le grand-père de sa femme Jacques de Rians (1570 - 1621) est le beau-frère d'une Boursot. Jaumet Boursot de Goult reçoit une rémission de roi pour des terres en 1543[109]. Nous sommes en présence de ménagers (riches paysans provençaux), parfois alliés à des cadets de familles nobles. Les Rians déjà alliés aux Rambaud de Pertuis sont peut-être des descendants d'un Rians noble. Rostan II de Rians, fit, le 6 Juillet 1466, son testament en faveur de Jacques, qui fuit, son fils aîné, dans lequel il nomme ses autres enfans, dont on ignore la destinée.
Jeanne Arian Maillet (1635-1697) est la fille de Jehannote de Rians (1608 - 1653), peut-être descendante de ces enfants de Rostan II, dont La Chesnaye des Bois ignore la destinée. Nous trouvons aussi un grand-oncle César Molinas, marié à Marie de Ferres, fille d'un écuyer. Joan Rambaud et Jeanne Maillote sont les parents de huit enfants :
¤ Madeleine Rambaud (1659 - 1705) x 29 octobre 1683 à Saint-Chamas avec Gaspard Bertrand[110].
¤ Agathe Rambaud (1661 - 1396) x 29 octobre 1683 à Saint-Chamas avec Gaspard Bertrand[111]. Maître Cassier
¤ André Rambaud (1663 - après 1707), le 18 février 1691 se marie avec Anne Cardinal à Saint-Chamas (412 E 412 F´ 902).
¤ Jeanne Rambaud (°1666) mariée le 3 février 1693, Saint-Chamas, avec François Calamand (†1701)
¤ Anne Rambaud 1671-
¤ Catherine Rambaud (°1677) mariée le 8 février 1700, Saint-Chamas, avec Alexandre Allemand
¤ Josep Joseph Rambaud (†1723) écrivain de barque.
¤ Jacques Rambaud (1675 - 1731) s'établit à Martigues et est patron de barques. père de Jean II Rambaud (1703-1762), qui suit.
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TRENTIÈME GÉNÉRATION : JACQUES[]
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Jacques Rambaud (1667 - 1731) est né à Saint-Chamas, mais décédé à Martigues. Jacques Rambaud est d'abord marin, puis capitaine d'une barque, à Martigues. Les barques pour les Provençaux sont des voiliers de commerce de 1.000 à 1.200 quintaux. En 1633, Henri de Séguiran (1594 - 1669), Premier président de la Cour des Comptes, effectue, sur l'ordre de Richelieu, une inspection minutieuse des côtes françaises, d'où il ressort qu'à cette époque là :
- Martigues et Bouc disposaient d'une douzaine de barques - de 1.000 à 1.200 quintaux - et d'une vingtaine de tartanes employées au trafic du blé.
La tartane est un bateau à voile caractéristique de la Méditerranée. Utilisée à tous les usages, la tartane navigue partout et plus généralement dans le bassin occidental.
Jacques épouse Catherine Chap(p)us le mardi 28 octobre 1698, à Saint-Chamas. Catherine Chapus (1676 - 1721) est d’une famille de patrons de barques connue à Saint-Chamas, depuis Gauffreid marié, le 28 février 1498, avec Alphante Muratoris, petite-fille d'un notaire marseillais.
- Le mardi 28 octobre 1698 ont été épousés en face de l'église par la parole de presant Jacques rambaud marinier majeur a feu Jean Rambaud et de feu Jeanne maillette et Catherine chapus fille a feu Isnard Chapus patron de barque et de Jeanne Gautiere tous deux de cette paroisse après deux publications dans la messe... en présence de plusieurs témoins soussignés. E Moutet, A. Cavaillon, C. Negre, Fache Pr, Romanica.
Jacques Rambaud est présent au mariage à Saint-Chamas de sa sœur Catherine avec un Allemand ou Alamand, fils d'une Cavaillon (d'une famille de ménagers) en février 1700. Jacques Rambaud et Catherine Chap(p)us s'installent à Martigues. Jacques est taillable à Miramas en 1707, comme son frère André[112].
Le 1er décembre 1725, à Martigues (paroisse de Ferrières), Jacques Rambaud, cinquante ans, veuf de Catherine Chapus, patron de barque, habitant de Saint-Chamas, épouse en secondes noces Catherine Arnaud (fille de feu Pierre et de Catherine Moyne), veuve de Benoît Lieutaud, patron de barque, et mère de Marie Magdeleine Lieutaud. A partir de cette date les Rambaud habitent à Martigues.
Son fils, Jean Rambaud (1703 - 1761), est né à Saint-Chamas le 29 avril 1703. En 1730, les liens entre les deux familles vont se renforcer par le mariage de Marie Magdeleine Lieutaud avec Jean II Rambaud (1703-1762), fils de Jacques. Parâtre et marâtre deviennent alors beau-père et belle-mère de l’enfant de leur conjoint respectif.
Jean II Rambaud (1703-1762) a une soeur Jeanne, qui est née le 10 janvier 1720 à Saint-Chamas. Elle a comme parrain Anthoine Cavaillon et sa marraine est Dorothée Chaire. Elle est certainement décédée jeune.
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LES RAMBAUD DE MARSEILLE[]
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François Bluche, dans La noblesse au XVIIIe siècle, remarque que certaines familles, après un brillant départ, retombent, perdant ainsi tous leurs privilèges, comme c'est le cas pour Les Rambaud de Pertuis. Ce spécialiste de la noblesse ajoute qu’elles regagnent parfois après plusieurs générations une position sociale conforme à leurs origines. C'est le cas avec avec Jean Rambaud (1703 - 1761). Elles régularisent alors leurs situations.
Les Rambaud des bords de l’Étang de Berre sont des descendants des Rambaud de Pertuis, et désormais ils ne sont plus écuyers au niveau des actes des registres paroissiaux ou notariés. Cette famille va donner des capitaines de barque et des négociants avec l'outremer installés à Saint-Chamas, puis à Martigues et enfin à Marseille.
Dans cette ville ils s'intègrent dans la très privilégiée bourgeoisie de Marseille, avec Jean Rambaud (1703 - 1761), capitaine, négociant avec l'outre-mer, officier d'artillerie, bourgeois de Marseille, armateur, capitaine des gardes côtes... qui meure capitaine corsaire à la fin de la Guerre de Sept Ans.
Il est le père de :
¤ Benoît de Rambaud, ingénieur géographe, capitaine au régiment de Pondichéry, lieutenant-colonel, écuyer, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, mari d'Agathe Mottet de La Motte (qui a élevé Louis XVII plus que sa mère, selon Alain Decaux), ami de Suffren et de Villaret de Joyeuse, commandant particulier au Sénégal, Gouverneur du royaume de Galam...[113].
¤ Catherine Rambaud mariée avant le janvier 1782 avec François Pache, cité à Marseille, rue de la Porte d'Aix, Officier royal.
¤ Jean Michel Rambaud (1738-1792) capitaine et élu assassiné à Saint-Domingue...
¤ et surtout Jean est le beau-père de Georges Pléville Le Pelley, marié à Marie Ursule Rambaud, capitaine corsaire, gouverneur du port de Marseille, officier de l'ordre de Saint-Louis, Cincinnati, amiral, Ministre de la Marine et des Colonies, Sénateur... personnage considerable.
¤ Voir article détaillé : Jean Rambaud
¤ Voir article détaillé : Marie Ursule Rambaud
¤ Voir article détaillé sur Georges Pléville Le Pelley
¤ Voir article détaillé : Benoît de Rambaud
¤ Voir article détaillé sur Agathe Mottet-de Rambaud
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TRENTIÈME ET UNIÈME GÉNÉRATION : JEAN[]
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Jean Rambaud (1703 - 1761) est né le 29 avril 1703 à Saint-Chamas. Capitaine et armateur corsaire, il est tué à la fin de la Guerre de Sept Ans (1756 - 1763), début 1761, selon le dossier IREL de l'un de ses fils, le lieutenant-colonel Benoît de Rambaud qui a dix ans[114].
Jean Rambaud est un membre de la famille Rambaud, qui est fort ancienne. Mais il n'est à sa naissance que le fils d'un patron de barques, un des Rambaud des bords de l’Étang de Berre. Toutefois, le 24 octobre 1730, à Martigues (paroisse de Ferrières), il épouse Magdeleine Lieutaud (1711 - 1787), fille d’un patron de barque martégal, dont la mère, Catherine Arnaud, est remariée au père de Jean Rambaud. En 1730, les liens entre les deux familles sont renforcés par le mariage de Magdeleine Lieutaud (1711 - 1787) avec Jean, fils de Jacques Rambaud (1675 - après 1730), son père.
Les héritages s'additionnent. Écrivain de barque, donc cultivé pour son temps, Jean hérite de deux barques. Jean Rambaud devient armateur et patron de vaisseaux marchands. Il est l'un des négociants avec l'outre-mer de Martigues. Rambaud est cité, le 18 juin 1738, pour ses activités entre le port de Carthagène et la France[115]. Jean Rambaud affirme avec beaucoup d'exagération pouvoir en débiter jusqu'à 20.000 pièces de soie achetée au Levant. Le ministre refuse pour ne pas gêner le commerce des dorures et autres étoffes de Lyon[116].
Comme le port de Martigues connait un grand déclin économique, Jean va résider à Marseille, en 1739. Jean Rambaud est fait capitaine de la Capitainerie des Garde-côtes de Marseille, le 28 août 1740[117].
Rambaud est négociant avec l'outre-mer à Marseille[118]. Il devient un membre de la bourgeoisie de Marseille[119][120].
Le capitaine est en mer le 13 octobre 1750, jour de baptême de son fils Benoît de Rambaud. Son fils aîné, Jean Michel Rambaud (1738-1792), est nommé - comme les fils de nobles - officier dès qu'il rejoint le régiment des milices de Marseille. Georges Pléville Le Pelley, futur Ministre, Gouverneur du port de Marseille, devient son gendre et du temps de la 1re République va être amiral et ministre.
Tous les hommes de la famille Rambaud combattent durant la Guerre de sept ans (1756 - 1763). Il est armateur corsaire et meurt fin 1760 ou début 1761. Son épouse décède rue Grignan et un de ses fils, Allées de Meilhan où vont se déployer les fastes de la bonne société au XIXe siècle[121].
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Négociant avec l'outre-mer[]
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Jean Rambaud hérite de deux barques. Officier du roi, il va devenir un riche armateur, capitaine de vaisseaux marchands, négociant avec l'outre-mer[122], armateur, capitaine corsaire. Ces derniers, comme les capitaines de navires marchands, ne dérogent pas.
Nous avons aussi à la même époque Ange Rambaud (1733 - 1807) qui est l'un des piliers du négoce marseillais. Mais il est un descendant des Rambaud du Lyonnais, donc sa parenté avec Jean est plus que lointaine.
Georges Pléville Le Pelley devient son gendre et le Gouverneur du port de Marseille. Il bénéficie des relations sur le port de son beau-père. Il va finir Amiral, Ministre de la Marine et des colonies et Sénateur...
Jean Rambaud avec beaucoup d'exagération affirme à propos de la soie achetée au Levant qu'ils pouvaient en débiter jusqu'à 20.000 pièces. Le ministre refuse pour ne pas gêner le commerce des dorures et autres étoffes de Lyon et de Tours[123]. Rambaud est l'un des négociants avec l'outre-mer de Martigues. Il est cité, le 18 juin 1738, pour ses activités entre le port de Carthagène et la France[124].
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Bourgeois de la rue Près le Petit Mazeau (1754)[]
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Comme le port de Martigues connait un grand déclin économique, Jean et Magdeleine Lieutaud (1711 - 1787) et leurs deux filles, Catherine et Marie Ursule Rambaud (1735 - 1780), s'installent à Marseille, paroisse Notre-Dame des Accoules, vers 1742[125]. Magdeleine Lieutaud est enceinte de Jean Michel Rambaud (1738-1792).
Jean fait de meilleures affaires que son parent, un autre Jean Rambaud, négociant de Marseille, obligé de passer un concordat avec ses créanciers le 7 décembre 1717[126].
Jean Rambaud (1703 - 1761) devient un membre de la bourgeoisie de Marseille, ce qui nécessite une maison d’une valeur d’au moins 10.000 livres et des amis bien placés pour le recommander[127]. Cette maison achetée en 1754[128] est rue Près le Petit Mazeau, dans le quartier vicomtal de Marseille, derrière l’hôtel de ville. Être bourgeois de Marseille donne des privilèges comparables à ceux de la noblesse au niveau de l’impôt et permet de faire des affaires avec les riches négociants.
Pierre Rouzan, hôte du logis du Rozier à la rue du Petit Mazeau, choisit en 1695, d’aménager deux appartements quy sont au dessoubz du plain pied de la rue[129].
La rue Près le Petit Mazeau, à Marseille, est derrière l’hôtel de ville. En 1740 on trouve encore de nombreux de riches bourgeois et nobles possédant des hôtels particuliers dans ce quartier près du port. Par exemple, Joseph de Vitalis, procureur du roi à la police et Jean-Baptiste de Pastoret, conseiller du roi en l'Amirauté, conseiller de ville, procureur du roi au Tribunal de police, lieutenant général de l'amirauté de Provence. Ils habitent dans cette petite rue du Petit-Mazeau[130]. Claude Emmanuel Joseph Pierre, marquis de Pastoret (1755-1840) y naît cinq années après Benoît de Rambaud. On y trouve aussi le fabriquant de cartes à jouer et tarots de Marseille[131]. Mazeau est un mot francisé pris du provençal : Mazeou, en latin Macellum, halle ou marché. Et on a effectivement la place du même nom, avec les marchés de viandes.
Jean Rambaud (1703 - 1761) porte : D'azur à un lion d'or lampassé de gueules rampant contre un rocher d'argent et regardant un soleil d'or mouvant de l'angle dextre du chef, figure sur l'Armorial de la ville de Marseille : recueil officiel dressé par les ordres de Louis XIV, et chez d'Hozier[132].
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Officier des Garde-côtes (1740)[]
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En 1740, il y a en Provence 40 compagnies de milices garde-côtes, faisant au total le nombre de 2.000 hommes de troupes. On peut y ajouter plus de mille officiers retirés avec l'agrément du Roi, & dont la plupart seroient encore très en état d'être employés, dans le cas où leurs services seroient jugés nécessaires. Une commission à Versailles faite pour le Sieur Jean Rambaud capitaine d'une major de la garde-côte de Marseille, par Commission du 28 août 1740[133].
La noblesse fournit ordinairement les officiers des milices garde-côtes, qui servent à titre gratuit. Les officiers sont des militaires du pays. On peut en déduire que Jean est un ancien officier de la Marine royale. Selon son dossier militaire, son fils aîné, Jean Michel Rambaud (1738-1792), va être nommé officier très jeune en s'engageant dans ce régiment des milices de Marseille. et Benoît est aide de port, comme un fils d'aristocrate.
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Transports pour le chef de la communauté juive d'Alger (1746)[]
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Archives nationales. Affaires étrangères. Correspondance reçue du consulat d'Alger. La correspondance du consul de France à Alger nous apprend que :
- Le 22 février 1746 Alger. Envoi à Mahon, à la requête du dey, du nommé Jean Rambaud, subrécargue sur la tartane du patron Bouyer, pour conduire à Alger un vaisseau appartenant au chef de la communauté juive, immobilisé faute d'un équipage compétent, après la mort par noyade de son capitaine.
Envoi à Mahon, à la requête du dey, du nommé Jean Rambaud, subrécargue sur la tartane du patron Bouyer pour conduire à Alger un vaisseau appartenant au chef de la communauté juive, immobilisé faute d'un équipage compétent, après la mort par noyade de son capitaine[134].
Le subrécargue désigne, dans l'activité de transport maritime, une personne responsable qui représente à bord d'un navire soit le propriétaire de la cargaison, soit le chargeur, soit l'armateur, soit encore l'affréteur. Il s'agit d'un agent exerçant une ou plusieurs fonctions spécifiques. Le patron Bouyer est du Martigues[135].
C'est le S. Thomas, à la requête du dey d'Alger, qui envoie Jean Rambaud à Mahon. C'est le mauvais temps qui a forcé ce navire à relâcher dans ce port après avoir perdu le capitaine et un partie de l'équipage[136][137].
16 mai 1746. Alger : attente du retour de Port-Mahon (Baléares) du subrécargue Jean Rambaud[138].
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Capitaine du Saint-François (1750)[]
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Le capitaine est en mer le 13 octobre 1750, jour du baptême de son fils Benoît de Rambaud. En effet, le 7 décembre 1750, à Cadix, Pierre Bigodet-Desvarennes, consul de France à Cadix, écrit à Antoine Louis Rouillé, comte de Jouy, secrétaire d'État de la Marine qu'il a reçu la dépêche du ministre du 9 novembre. Le 21 novembre, naufrage de la barque du capitaine Jean Rambaud, de Marseille, dont le capitaine et l'équipage sont sauvés :
- Le 21 novembre, naufrage de la barque le Saint-François, capitaine Jean Rambaud, de Marseille, dont le capitaine et l'équipage ont été sauvés...On a pu sauver la barque "le Saint-François", capitaine Rambaud, de Marseille, avec un chargement de laines de Barbarie ; dispositions prises et ordres donnés par Desvarennes à Rambaud pour empêcher toute déprédation du chargement...[139]. La Barbarie c'est la côte des Barbaresques, c'est-à-dire le littoral du Maghreb du Maroc à la Libye. Les races de mouton de la côte Nord d'Afrique sont à laine grasse. La toison brute pèse en moyenne 2 à 3 kg. Elle est de qualité inférieure. Elle permet la fabrication de tapis.
A Cadix, Pierre Bigodet-Desvarennes, consul de France à Cadix, écrit à Antoine Louis Rouillé, comte de Jouy, secrétaire d'État de la Marine (1er février 1751) :
- ... affaire du capitaine Rambaud dont le négociant Vallés, le correspondant, rendra compte aux intéressés du navire ; Rambaud s'occupe du rapatriement de l'équipage ; Desvarennes a déjà rapatrié une partie de l'équipage du navire naufragé à Ayamonte...[140].
Le même demande les ordres du ministre, après l'enquête de Lusignan (Vincent de Lusignan-Mamachi), pour le remboursement à Vallés des frais causés par le naufrage du Saint-François, capitaine Rambaud, de Marseille, le 1er novembre 1751. Un arrangement est enfin trouvé avec les intendants de la santé de Cadix dans l'affaire de la barque le Saint-François, capitaine Rambaud, le 29 novembre 1751.
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Sa mort (1761)[]
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Toute les hommes de la famille Rambaud, sauf peut-être Benoît de Rambaudqui a 10 ans, mais aussi le mari de sa fille, le capitaine de vaisseaux Georges Pléville Le Pelley combattent durant la Guerre de sept ans (1756 - 1763). Le fils aîné, Jean Michel Rambaud (1738-1792), est blessé à la cage thoracique, comme par la suite Benoît de Rambaud à la bataille de Gondelour. Lui c'est à la journée du 24 janvier 1762 à la défense du morne La Tapie, poste avancé de Tartenson.
Jean Rambaud, capitaine de vaisseaux[141] périt comme capitaine corsaire et armateur, sur mer, à la fin de la Guerre de Sept Ans (1756 - 1763), fin 1760/début 1761. Son fils cadet a 10 ans, selon son dossier militaire. Il est né le 13 octobre 1750. Donc il est donc mort fin 1760 ou début 1761.
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Son mariage (1730)[]
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Jean épouse Magdeleine Lieutaud, fille de François Lieutaud (1711 - 1787), un capitaine de barques et Catherine Arnaud, le 24 octobre 1730 à Martigues (paroisse de Ferrières). Magdeleine est née le 10 juillet 1711 à Martigues (paroisse de Ferrières). Sa mère se remarie au père de Jean Rambaud. Écrivain de barque, avec une très belle écriture, parlant aussi très bien le français, le marié est donc un homme donc trèds cultivé pour son temps. Comme Jean hérite de deux barques il devient armateur et patron de vaisseaux marchands. Il est l'un des négociants avec l'outre-mer de Martigues. Il est cité, le 18 juin 1738, pour ses activités entre le port de Carthagène et la France[142].
Magdeleine Lieutaud décède le 28 avril 1787 à Marseille, rue de Grignan, paroisse Saint-Férréol. La rue de Grignan, où elle habite, est située dans les nouveaux quartiers de Marseille. Les négociants s'y font construire des hôtels particuliers. Raoul Busquet, dans son Histoire de Marseille, est émerveillé rue Grignan par des rampes de balcon de fer forgé, de style Louis XVI, avec trépieds, flammes, draperies, et glands de cordelières d’une souplesse et d’un effet décoratif admirables… Dans cette rue et deux ou trois autres vont se déployer les fastes de la bonne société au XIXe siècle[143].
Nous avons un Pierre Rambaud, rue Grignan, qui figure dans l'Armorial des échevins de Marseille : de 1660 à 1790 échevins de Marseille[144]. En 1718, cet échevin, Pierre Rambaud, accompagné de deux capitaines de quartier, va assister au cantat, c’est-à—dire au service funèbre qui se fait annuellement, dans l’église de l’0bservance, pour le repos de l’âme de Pierre de Libertat, qui a tué Casaulx, le chef des ligueurs de Marseille[145]. Ce Pierre est peut-être un cousin lointain.
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Sa descendance[]
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Jean Rambaud (1703 - 1761) et Magdeleine Lieutaud (1711 - 1787) sont les parents de :
¤ Catherine Rambaud, marraine de son neveu Joseph Pascal Pléville le Pelley, le 30 mars 1766, mariée à François Pache, Officier royal, décédé le 9/01/1782 à Marseille, rue de la Porte d'Aix (Inventaire). Nous avons un Marc Pache, fermier de l'entrée des huiles étrangères, en cette ville en 1735, peut-être son beau-père.
¤ Marie Ursule Rambaud est née le 21 octobre 1735, à Martigues (paroisse de Ferrières). L'affaire de Corse rondement menée, Pléville épouse Marie Rambaud… et décide de s'installer à Marseille. Pléville écrit dans ses mémoires :
- Dans l'automne de 1755, j'épousais à Marseille Demoiselle Marie Ursule Reimbaud, fille d'un capitaine comme moi. J'en eu un fils et deux filles.
En réalité, on retrouve ce mariage daté du 17 octobre 1757, dans les registres paroissiaux de la paroisse Notre-Dame des Accoules, à Marseille[146]. Georges Pléville Le Pelley va être Gouverneur du port de Marseille, Amiral, Ministre de la Marine et des Colonies du 15 juillet 1797 au 27 avril 1798, Sénateur, Officier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis et de l'Ordre de Cincinnatus, il est l'un des premiers Grands officiers de la Légion d'honneur. Marie Ursule Rambaud figure dans l'Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, de 1900, comme épouse de Pléville et dans le Dictionnaire des famille françaises de Chaix d'Est Ange comme ancêtre des Couret-Pléville. A cette époque, en 1757, Jean est capitaine de vaisseaux[147].
¤ Jean Michel Rambaud (1738-1792) est nommé sous-lieutenant à 18 ans dans le régiment des milices de Marseille, il est fait capitaine de la Garde nationale et élu à Saint-Domingue. Jean Michel est un défenseur des gens de couleur, mais est néanmoins assassiné lors des massacres de blancs pendant la Révolution haïtienne.
¤ Le Sieur Joseph Antoine Rambaud est né en 1744 à Marseille. Il est décédé le 24 novembre 1777 à Marseille, aux Allées de Meilhan, où vont se déployer les fastes de la bonne société au XIXe siècle[148]. Il est enterré Cimetière Saint-Martin. C'est un capitaine de vaisseaux marchands. Il est le parrain de son neveu Joseph Pascal Pléville Le Pelley, le 30 mars 1766. Il est possible que lors de l'armement de la Pintade, en 1777, le Rambaud associé d'Arbaud soit la même personne[149]. Arbaud et Rambaud, négociants à Marseille, armateurs pour l'Isle de France en 1779... idem pour les mouvements dans les années 1780 et Grenier frères, Arbaud et Rambaud[150].
¤ Benoît de Rambaud, sans être avant cela aide-commissaire de la Marine et aide-ingénieur[151], est Aide de port, dès l'âge de 14 ans[152]. Magdeleine Lieutaud ne se rend pas au mariage de son fils, Benoît de Rambaud avec Agathe Rosalie Mottet, en 1785, à Versailles où les témoins du marié sont Suffren et Thomas Villaret de Joyeuse. Benoît, ingénieur de la Marine, est fait lieutenant colonel et chevalier de l'ordre de Saint-Louis. Il est le mari d'Agathe Rosalie Mottet, Berceuse du futur Louis XVII, une véritable mère pour lui, selon Alain Decaux. Benoît de Rambaud est selon tous les actes officiels écuyer à la fin de sa vie.
La veuve de Benoît de Rambaud, Agathe Rosalie Mottet, hérite des Rambaud. Du temps de la Restauration elle a 10.000 francs de rentes ce qui correspond à 200.000 francs de capital, le prix de deux petits châteaux avec des terres. Comme ses parents sont ruinés ce capital lui vient du père de son mari. Benoît a plusieurs frères et sœurs, on peut donc en conclure que Jean Rambaud (1703 - 1761) est un négociant riche de Marseille. Un million de livres c'est une somme considérable, même si la réforme monétaire de Calonne, le 30 octobre 1785, abaisse la livre à 0,290 g d'or fin et à 4,45 g d'argent fin[153].
Benoît de Rambaud, blessé très grièvement en Inde, et pas vraiment guéri des fièvres contractées sur le fleuve Sénégal, qui le ramènent à l'hôpital de Saint-Louis du Sénégal
¤ Georges Pléville Le Pelley survit à de nombreuses amputations.
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TRENTE DEUXIÈME GÉNÉRATION[]
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Jean Rambaud (1703 - 1761) a entre autres un fils aîné Jean Michel Rambaud (1738-1792), un gendre amiral et ministre, Georges Pléville Le Pelley, une belle-fille Agathe Mottet, épouse de Benoît de Rambaud qui élève le Dauphin et est cœur de l'énigme Louis XVII et le mari de celle-ci Benoît de Rambaud, ingénieur, colonel, commandant de la troupe du Sénégal, gouverneur du royaume de Galam, qui meurt avent cela à 36 ans des fièvres du fleuve Sénégal.
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TRENTE DEUXIÈME GÉNÉRATION : JEAN-MICHEL[]
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Jean Michel Rambaud (1738-1792) est né au début de l'année 1738, à Marseille, paroisse des Accoules. Il est décédé le 13 juin 1792 aux Cayes, dans l’île de Saint-Domingue, du temps de la révolution haïtienne et enterré le lendemain au cimetière de cette petite ville.
Dans sa jeunesse, ce membre de la famille Rambaud est capitaine et armateur. Au début de la Guerre de Sept Ans (1756-1763), en 1756, Jean-Michel est nommé sous-lieutenant lors de la formation des milices à Marseille. Son père, armateur et capitaine, devient corsaire et meurt pour le roi à la fin du conflit.
Jean-Michel passe à Saint-Pierre, dans l'île de la Martinique, au commencement de l’année 1760, où il continue de servir en la dite qualité au bataillon du mouillage par lettre de passe de Monsieur de Beauharnais. S'étant porté au Fort Royal lors du siège par les Anglais, en 1762, au détachement envoyé de Saint-Pierre sous les ordres de Monsieur de Thoumazeau. Il est blessé grièvement à la poitrine lors de la journée du 24 janvier à la défense du morne La Tapy, poste avancé du Fort Tartenson. Il est le bras droit du lieutenant Joseph-Gaspard de Tascher de La Pagerie, qui défend les batteries. Georges Pléville Le Pelley, son beau-frère, est nommé capitaine de port à La Martinique. Il a amené avec lui le frère cadet de Jean-Michel, Benoît de Rambaud, qui a 13 ans. Pléville le prend comme aide de port et élève-ingénieur.
Rambaud est lieutenant en second en 1771, par commission chevalier de Vallières. Puis il est lieutenant en premier en 1774, par commission de Monsieur le comte de Nozières. Il passe aux Cayes, dans l'île de Saint-Domingue, en 1777, où il continue service dans la compagnie d'artillerie. En 1780, il est capitaine de grenadiers par commission de Monsieur le comte d'Argout, Gouverneur général de Saint-Domingue. Cette nomination est confirmée par brevet du Roi. En 1789 Jean Michel est maintenu capitaine, mais dans la Garde Nationale.
Il fait de la politique au début de la Révolution haïtienne. Il est Président des premières Assemblées primaires et Président du Comité paroissial. Bien entendu il est électeur à l’Assemblée provinciale du Sud et officier municipal des Cayes. Jean-Michel est un partisan du vote des gens de couleur. Dans les assemblées qu'il préside les noirs sont admis, contrairement à celles du reste de l'île. Cependant, il meurt aux Cayes, lors des combats dans cette région, en 1792.
Rambaud (Jean Michel), sous-lieutenant de la deuxième compagnie d'infanterie Blancs de la paroisse du Mouillage au quartier du Mouillage (17 avril 1770), lieutenant aide-major du quartier (1er juin 1774)[154].
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TRENTE DEUXIÈME GÉNÉRATION : PLÉVILLE[]
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- Quidquid ex illo amavimus, quidquid mirati sumus, mansurumque est in animis hominum, in aeternitate temporum, fama rerum, écrit Tacite, in Agricol (Tout ce que nous avons aimé de lui, tout ce dont nous nous sommes émerveillés, restera dans l'esprit des hommes, dans l'éternité des temps, la renommée des choses.).
Georges-René Le Pelley de Pléville, plus communément appelé Pléville Le Pelley, est né à Granville, le 18 juin 1726, et mort à Paris le 2 octobre 1805. Il est enterré au cimetière du Champ du repos sous Montmartre, vers 1806[155], le lendemain[156].
Membre de la famille Le Pelley, Georges Le Pelley de Pléville est le descendant des seigneurs de Mennetot, du Bois, etc., en Normandie, famille anoblie par les francs-fiefs postérieurement à la recherche de Monfaut, qui a lieu en 1463. D'argent au pal de sable, accosté de deux demi-vols de gueules ; au chef d'azur.[157]. Cette famille donne Michel Le Pelley, écuyer, seigneur de Digulleville, qui laisse deux enfants : Jean et Guillelmine, mariée par contrat du 2 novembre 1578, devant les tabellions de Saint-Sauveur-le-Vicomte, à Gracies d'Ancel, seigneur de Flottes. Jean Le Pelley, seigneur de Digulleville, épouse en 1576, Catherine du Rozel, et ses deux petits-fils, Thomas, sieur du Mennetot, et Jean, sieur du Bois, en Tréauville, marié en 1665 à Renée Plissart, sont maintenus dans leur noblesse[158]. Il est le fils d'Hervé Le Pelley de Pléville, capitaine de Terre-Neuvas et marchand, car son grand-père a dilapidé la fortune familiale. Georges est orphelin à l'âge de 12 ans (1739) et fait des études au collège de Coutances pour être séminariste. En 1739, il est volontaire sur le navire le Comte de Thorigny.
Le Pelley de Pléville est mis aux arrêts (1740) pour avoir défendu un mousse. Il s'évade et traverse la forêt vierge pour aller à Québec. Il devient sous-officier sou le nom de Duvivier (1740 - 1743). Reçu garde de la Marine (1743), il doit néanmoins renoncer à faire carrière dans le Grand Corps, car il est d'une famille plutôt pauvre.
Lors de la guerre de succession d’Autriche (1744) il devient officier corsaire. Pléville a la jambe droite emportée par un boulet. Il combat les Anglais lors des expéditions de Minorque et de Corse (1756). Il se marie à Marseille en 1757 avec Marie Ursule Rambaud, qui descend des Rambaud de Pertuis. Pléville est à nouveau corsaire, puis comme éclaireur de l'escadre (1757/1758) de Jean-François de Bertet de La Clue-Sabran, commandant de la flotte française en Méditerranée, partant aux Antilles il la renseigne en allant dans la rade de Gibraltar de l'arrivée des Anglais. Nommé pour avoir sauvé l'escadre lieutenant de frégate (1758/1762), il est à nouveau atteint par un boulet qui lui enlève sa jambe de bois. Pléville est Second sur le chebec du roi, le Renard, capitaine de brûlot (1766), lieutenant de port à La Martinique (1764), avec son beau-frère Benoît de Rambaud, puis de 1767 à 1778 à Marseille[159].
En 1778, Pléville s'embarque sur le Languedoc, navire amiral du comte d'Estaing, et il fait comme intendant et second de ce vaisseau toute la campagne d'Amérique. A son retour en France il apprend qu'il est nommé capitaine de vaisseau[160]. Il prend sa retraite à Marseille, en tant que capitaine de vaisseau et de port, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de l'ordre de Cincinnatus[161].
Il accueille la Révolution avec enthousiasme et est le fondateur du Club patriotique, orateur des sections et de la Société populaire où ses démêlés avec Barbaroux lui donnent une certaine notoriété[162].
Il est nommé Vice-amiral en 1794, et est appelé à faire partie des comités de la marine et du commerce, et ses conseils sages et désintéressés y sont d'une grande utilité. L'année suivante il est envoyé à Ancône et à Corfou pour y organiser le service de la marine. Il assiste au Congrès de Lille 1797), en qualité de ministre plénipotentiaire, afin d'y traiter de la paix. Pendant le cours de cette mission, Pléville est nommé Ministre de la Marine et des Colonies. Il quitte le service en 1798. Napoléon fait de lui un des premiers Sénateurs et grands officiers de la Légion d'honneur[163].
L'amiral Pléville Le Pelley a sa statue à Granville, datant de 1907, détruite en 1942, par le gouvernement de Vichy, du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie[164]. Son portrait le plus connu est au musée du Vieux Granville et une nouvelle statue domine le port de sa ville natale. On peut voir son buste au château de Versailles, mais le Sénat en possède un double, que, bizarrement, il n’expose plus dans sa Grande Galerie.
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TRENTE DEUXIÈME GÉNÉRATION : AGATHE MOTTET[]
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Agathe Mottet, épouse de Benoît de Rambaud, plus connue sous le nom de Madame de Rambaud ou Agathe de Rambaud, est appelée parfois comtesse de Ribécourt[165][166][167]. Elle est née à Versailles et est baptisée en l'église Saint-Louis de Versailles, depuis cathédrale Saint-Louis de Versailles, le 10 décembre 1764[168]. Agathe est morte à Aramon, dans le Gard, le 19 octobre 1853 et enterrée à Aramon, puis au cimetière Saint-Véran, à Avignon, dans un caveau familial, mais en 1891.
Agathe Mottet se marie vingt jours avant la naissance du duc de Normandie (Louis XVII), le 7 mars 1785, avec Benoît de Rambaud, protégé de Pierre André de Suffren, comme son ami le futur vice-amiral Thomas Villaret de Joyeuse. Son mari meurt à Saint-Louis du Sénégal, en revenant d’une expédition vers le royaume de Galam, au cœur de l'Afrique Noire, dont il vient d'être nommé Gouverneur, le 5 octobre 1787.
Agathe est à Versailles la berceuse des Enfants de France. Puis aux Tuileries, elle est attachée à la personne du Dauphin, le futur Louis XVII. Elle est la personne la plus proche de ce prince, comme le rappelle dans ses écrits Alain Decaux, de sa naissance au 10 août 1792.
Après l'avoir protégé des années pendant les funestes journées révolutionnaires, elle doit s'enfuir des Tuileries Le 10 août 1792, après la prise des Tuileries. Le fidèle Jean-Baptiste Cléry raconte, dans son Journal, comment ils ont évité de peu les prisons des Massacreurs de Septembre. Comme son cher Dauphin est emmené au Temple, elle demande néanmoins à être emprisonnée avec lui pour pouvoir le servir à nouveau. Puis, Agathe de Rambaud, comme tous les autres fidèles serviteurs de la famille royale, doit se terrer. Elle verra sa fille, Marie Célinie, mourir de privations.
Thermidor sauve Agathe et son fils, Georges de Rambaud, comme le roi-martyr. Son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley devient amiral et ministre. Le frère d'Étienne Guillaume Picot de Bazus, un autre de ses beaux-frères, le savant Philippe Isidore Picot de Lapeyrouse, est maire de Toulouse. Elle revoit même par la suite son ami, le Prince de Poix.
Agathe Mottet de La Motte, épouse de Benoît de Rambaud est issue d’une famille libérale et franc-maçonne de l’administration de la Marine avant 1789. Elle est peu récompensée en 1815 de sa fidélité au dauphin, maintenue jusqu’au 10 août 1792. Elle n’obtient qu’une pension de 1.000 francs et a du mal à assurer une situation à son fils, ancien fonctionnaire impérial, qui a pourtant suivi le roi à Gand[169] .
Connaissant les comtes de Provence et d'Artois, elle ne s’attend qu’à de l’ingratitude des frères de Louis XVI sous la Restauration. La naissance de Louis XVII a contrarié les plans du futur Louis XVIII. Marie-Antoinette a empêché de peu que son bébé mange du verre pilé introduit dans sa nourriture. Sous la Restauration,
Agathe touche néanmoins une pension, qui s’ajoute à ses revenus qui sont d’environ 10.000 francs, somme assez considérable. Elle est invitée régulièrement aux Tuileries et rencontre la duchesse d’Angoulême et surtout la duchesse de Berry, princesse qui fréquente aussi sa cousine, mariée à un Russell de Swallowfield. Avec l'aide du général Wellington, cette grande Dame va permettre à Édouard de Warren, cousin français d’Agathe, de devenir officier dans l’armée anglaise des Indes.
Madame de Rambaud dans les années 1830 va avoir 70 ans, et même ses rares ennemis disent qu’elle en paraît 10 ans de moins. C’est quelqu’un de très moderne et même si désormais des romans de gare la disent très bigote. Ses amis ecclésiastiques lui reprochent de ne pas être catholique pratiquante. La réalité est que sa famille et ses proches sont tous francs-maçons, tout en étant royalistes. Ce qui, à l’époque? est possible en France, comme de nos jours de Madrid à Oslo, et bien entendu à Londres.
Quand en 1834, Naundorff, un étrange personnage venu de Prusse, arrive à Paris et prétend être Louis XVII, Agathe le rencontre et après une série de questions, en arrive à la conclusion qu’il est son prince.
Celui-ci va vivre plus d’un an chez elle, parfois en étant malade. Agathe de Rambaud va reconnaître sur son corps les mêmes marques et cicatrices qu'elle avait observées chez le Dauphin et confronter ses souvenirs avec le prétendant. Convaincue de la justesse de sa cause, elle devient l'un des plus fidèles partisans de ce Naundorff et regroupe autour d'elle d'autres anciens proches de la famille royale.
Commence alors ce qui sera le dernier combat de sa vie, le plus passionné aussi, pour faire reconnaître son prince et le faire rétablir dans ses droits et prérogatives. Elle n’est en rien sénile. Au contraire, son témoignage pousse ceux qui la connaissent à reconnaître le prince, comme par exemple le comte Charles d’Hozier (1775-1846) ou à être fortement ébranlé dans leurs convictions. C’est le cas du duc Sosthène de La Rochefoucauld, sorte de ministre de la culture de Charles X, et espion de la duchesse d’Angoulême, qui n’a aucune envie de partager son énorme héritage, même avec son frère.
Elle n’est en rien intéressée, comme le proclame aujourd’hui des personnes qui ne connaissent pas cette énigme. Bien au contraire, elle se ruine pour son prince, comme le prouvent les actes notariés de sa famille.
- Tant de calomnies ont occulté la vérité sur cette femme qu'il importait de lui restituer sa vraie personnalité m’a écrit Georges Bordonove, historien de nos rois. Dans ma biographie de mon ancêtre, Pour l’amour du Dauphin, j’ai essayé de lui restituer sa vraie personnalité. J’ai parlé aussi très longuement de la vie de Louis XVII et ses proches à Versailles, puis aux Tuileries. Et bien entendu j’ai raconté la survie des anciens serviteurs du roi pendant la Terreur. En ce qui concerne l’affaire Naundorff, à partir de nombreux documents en partie inédits, comme l’a écrit Philippe Delorme, j’ai essayé de décrire l’ambiance régnant parmi les partisans de la survivance, qui sont souvent des membres de la famille d’Agathe de Rambaud. Celle-ci passe ses dernières années à Avignon, chez sa petite-fille, qui possède un hôtel particulier au pied du palais des Papes. Elle décède dans une métairie appartenant au mari de sa petite-fille à Aramon.
Article détaillé : Agathe Rosalie Mottet
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TRENTE DEUXIÈME GÉNÉRATION : BENOÎT[]
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Benoît de Rambaud est né le 13 octobre 1750, à Marseille, rue du Petit Mazeau. André Thérèse Benoît Rambaud est baptisé le lendemain à la paroisse Notre-Dame des Accoules. Benoît est décédé à l'hôpital de Saint-Louis du Sénégal, le 5 octobre 1787, à l'âge de 36 ans[173]. Il est inhumé au cimetière européen de Saint-Louis du Sénégal.
Le futur écuyer, ingénieur-géographe[174][175][176][177], chevalier de l'Ordre de Saint-Louis[178][179], lieutenant-colonel, Commandant particulier au Sénégal, Benoît de Rambaud est le fils d'un membre de la famille Rambaud, appartenant à la très privilégiée bourgeoisie de Marseille, selon l'Armorial de la ville de Marseille : recueil officiel dressé par les ordres de Louis XIV (1864). Son père, un grand négociant avec l'outre-mer[180] est aussi capitaine de vaisseaux, corsaire, armateur... Il meurt pour la France quand Benoît a dix ans[181].
Benoît, dès l'âge de 14 ans, devient Aide de port[182] et élève ingénieur-géographe (fin 1763 - 1770) à La Martinique, du fait de son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley, futur amiral et ministre, sous les ordres de Victor-Thérèse Charpentier d'Ennery, Gouverneur de La Martinique en 1765, et en 1768 gouverneur des Antilles françaises[183].
Benoît de Rambaud, à la suite des milices, passe en Corse dès le début de l'année 1769[184]. Il est employé par une commission particulière de Monsieur le Duc de Choiseul en qualité d'ingénieur-géographe à la carte topographique de cette île jusqu'en mars 1778[185][186]. Il est ingénieur-géomètre en Corse 45 mois et lève 30.000 arpents[187][188].
Benoît de Rambaud combat de 1780 à 1783 dans l'océan Indien du fait de l'alliance de Louis XVI avec les patriotes américains. Cet officier sert aux Indes successivement dans l'artillerie, l'infanterie et le génie[189][190][191]. L'amiral Pierre André de Suffren a beaucoup d'estime pour lui, comme pour Thomas Villaret de Joyeuse. En 1784, il est fait lieutenant-colonel pour effectuer une mission spéciale en Inde, mais cela ne se fait pas[192].
Pour ses compétences, ses actes de bravoure, du fait de ses blessures, et du soutien de tous ses chefs de l'océan Indien, Benoît de Rambaud', devient chevalier de Saint-Louis bien avant le tems (14 août 1784 - 33 ans - huit années de service au lieu de 20)[193]. Sa Troisième légion des volontaires étrangers de la Marine figure sur la liste des régiments français de la Guerre d'indépendance américaine, du Comité d'Histoire de la Société des Cincinnati.
L'année suivante, Benoît de Rambaud se marie avec Agathe Rosalie Mottet. Leur acte de mariage est présenté, avec ceux d'autres habitants de Versailles célèbres, aux archives municipales de cette ville. Il est vrai que les témoins du marié sont Pierre André de Suffren et Thomas Villaret de Joyeuse. Sa femme, Agathe Rosalie Mottet est la petite-fille de Nicolas Mottet de La Motte, l’un des ''Huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne'', selon de nombreux historiens et généalogistes, qu'ils soient français ou britanniques, auteurs dont les livres figurent dans les bibliothèques des plus célèbres universités dans le monde[194][195][196][197][198][199][200][201][202][203][204][205][206][207][208]... Elle va être pour le futur Louis XVII de sa naissance à son emprisonnement au Temple, une véritable Mère, selon Alain Decaux[209].
Dans le très volumineux dossier individuel de Benoît Rambaud au CAOM[210], une note de ses supérieurs, en 1786, quelques mots écrits en marge de son dossier, semble confirmer que M. Rambaud pourrait rejoindre les Géographes en Inde[211].
Benoît est nommé capitaine dans le régiment de Pondichéry, grâce à l'intervention de la marquise de Polignac, en 1786[212]. Cependant il ne le rejoint pas et devient ingénieur géographe à Lorient[213].
Pierre André de Suffren le nomme commandant de la troupe du Sénégal et Inspecteur des affaires de la Compagnie du Sénégal (16 février 1787)[214]. Benoît de Rambaud doit aussi gouverner un royaume au cœur de l'Afrique. Sur son dossier militaire, il a le titre de Commandant particulier au Sénégal (Gouverneur). Il doit conclure un traité d'alliance et de commerce avec le tunka de Galam[215].
Le chevalier de Boufflers nous dit que la compagnie du Sénégal ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de Benoît de Rambaud . Malgré ses brillants états de service[216], il est subordonné à un certain Aubert, personnage médiocre et corrompu[217]. Il ne peut rejoindre le fort Saint-Joseph, à Galam, car dès son arrivée à Bakel contracte les fièvres, comme ses hommes. Il retourne à Saint-Louis pour y mourir à l'hôpital[218].
Article détaillé : Benoît de Rambaud dans l'océan Indien
Article détaillé : Pierre André de Suffren
Article détaillé : Thomas Villaret de Joyeuse
Article détaillé : Benoît de Rambaud et le Sénégal
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Son baptême (1750)[]
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André Benoît Thérèse Rambaud est né le 13 octobre 1750, à Marseille, rue du Petit Mazeau. Il est baptisé le lendemain à la paroisse Notre-Dame des Accoules Nostra Senhora de las Accuas (1033 - 1794). Benoît est le fils cadet de Jean Rambaud (1703 - 1761), capitaine de la marine absent à sa naissance, originaire de Martigues qui devient armateur de navires corsaires et un grand négociant avec l'outre-mer[219] à Marseille… et Marie Magdeleine Lieutaud, fille d'un capitaine de barque (barque terme désignant les navires marchands en Provence et pas les canots ou barques de pêcheurs amateurs sur les rivières). Son parrain est André Allemand (d'où son premier prénom), négociant turinois cité en 1753[220] et sa marraine Marguerite Bertrand-Delorme. André Allemand est le grand-père de Jean Joseph Allemand, Prêtre catholique - fondateur de l'Oeuvre de la Jeunesse.
Le capitaine Jean Rambaud (1703 - 1761) est en mer ce 13 octobre 1750, jour du baptême de son fils Benoît de Rambaud. En effet, le 7 décembre 1750, à Cadix, Pierre Bigodet Desvarennes, consul de France à Cadix, écrit à Antoine Louis Rouillé, comte de Jouy, secrétaire d'État de la Marine qu'il a reçu la dépêche du ministre du 9 novembre. Il ajoute :
- On a pu sauver la barque "le Saint-François", capitaine Rambaud, de Marseille, avec un chargement de laines de Barbarie ; dispositions prises et ordres donnés par Desvarennes à Rambaud pour empêcher toute déprédation du chargement...[221].
La Barbarie c'est la côte des pirates barbaresques, c'est-à-dire le littoral du Maghreb du Maroc à la Libye.
Voir article détaillé : Jean Rambaud (1703 - 1761)
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Orphelin à dix ans (1750 - 1761)[]
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Jean Rambaud (1703 - 1761), bien que né à Saint-Chamas, et ayant vécu jusqu’en 1737 à Martigues, devient un membre de la bourgeoisie de Marseille, ce qui nécessite une maison d’une valeur d’au moins 10.000 livres et des amis bien placés[223]. Etre bourgeois de Marseille donne des privilèges au niveau de l’impôt et des charges. Jean figure dans l'Armorial de la ville de Marseille : recueil officiel dressé par les ordres de Louis XIV (1864) et dans l'Armorial de la Provence, du Comtat Venaissin, de la principauté d'Orange, des baronnies, du Gapençais, de l'Embrunois, du Briançonnais et du comté de Nice (1932).
Du fait d'actes notariés les Rambaud savent qu'ils sont les descendants d'écuyers notaires de Pertuis, eux-mêmes descendants des Rambaud de Montgardin et d'Ancelle des Alpes. Aux générations suivantes les Rambaud des bords de l’Étang de Berre sont capitaines de barques.
Jean Rambaud à Martigues est cité pour les activités entre le port de Carthagène et la France, le 18 juin 1738[224]. Cependant le port de Martigues connait un grand déclin économique. Jean et Magdeleine Lieutaud (1711 - 1787) et leurs deux filles, Catherine et Marie Ursule Rambaud (1735 - 1780), s'installent à Marseille, entre Notre-Dame des Accoules et la Loge des Marchands (hôtel de ville de Marseille), en 1738. Magdeleine Lieutaud, sa mère, est enceinte de Jean Michel Rambaud (1738-1792).
Une commission à Versailles fait Jean Rambaud capitaine de la Capitainerie des Garde-côtes de Marseille, par Commission du 28 août 1740[225]. Ses deux fils vont être, eux-aussi, mais très jeunes, officiers d'artillerie.
Jean Rambaud (1703 - 1760/1761) est aussi capitaine de navires marchands, armateur, négociant avec l'outre-mer, capitaine corsaire...[226], capitaine de vaisseaux en 1757.
Benoît de Rambaud est élevé rue du Petit Mazeau, à Marseille, derrière l’hôtel de ville. Mais son père, capitaine corsaire, périt au combat à la fin de la Guerre de sept ans (1760/1761). Il a dix ans[227]. Jean Rambaud (1703 - 1761) marié en 1730 à Magdeleine Lieutaud (1711 - 1787), mort pour la France, est le père entre autres de :
¤ Catherine Rambaud (1735 - après 1766) mariée à un certain Pache, fermier de l'entrée des huiles étrangères, à Marseille.
¤ Marie Ursule Rambaud (1735 - 1780) mariée en 1757 à Georges Pléville Le Pelley (1726 - 1805), unijambiste du fait de deux boulets anglais dans la même jambe, futur amiral et ministre de la Marine et des colonies.
¤ Jean Michel Rambaud (1738-1792), blessé grièvement, puis mort pour la France. pendant les massacres de blancs à Saint-Domingue.
¤ Joseph Antoine Rambaud (1744 - 1777), parrain de son neveu Joseph Pascal Pléville Le Pelley le 30 mars 1766, capitaine de vaisseaux marchands. Il habite Les allées de Meilhan et est marié à Marguerite Giraud.
¤ Benoît de Rambaud (1750 - 1787) marié en 1785 à Agathe de Rambaud, père de Georges de Rambaud, blessé grièvement à la bataille de Gondelour (Indes), puis mort pour la France, en remontant le fleuve Sénégal.
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Après la mort de son père (1761)[]
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Sa mère, Marie Magdeleine Lieutaud (1711 - 1787), est la fille d’un patron de barque martégal. Benoît hérite en 1761 de son père. Comme sa veuve, Agathe Rosalie Mottet, va avoir 10.000 francs de rentes, qui ne peuvent lui venir que de ses beaux-parents, on peut estimer cet héritage à 200.000 francs. Comme Benoît a plusieurs frères et sœurs ces 200.000 francs ne sont qu'une partie de l'héritage de Jean Rambaud (1703 - 1761). A cette époque, un château en Île-de-France avec des terres, des meubles, des fermettes et un cheptel vaut 100.000 francs.
Même si les Rambaud des bords de l’Étang de Berre ne sont plus considérés comme nobles, Jean Rambaud (1703 - 1761) est un bourgeois très respectée. D'ailleurs, le frère aîné de Benoît, Jean Michel Rambaud (1738-1792), est nommé officier dès qu'il rejoint le régiment des milices des canonniers garde-côtes de Marseille, en 1756.
Son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley, un Normand, né d’un père non maintenu dans sa noblesse, devient gouverneur du port de Marseille. Il bénéficie des relations sur le port de son beau-père. Ce Georges Pléville Le Pelley, futur ministre de la Ire République, l’emmène avec lui à Fort Royal.
Benoît, lui-même, sans être avant cela aide-commissaire de la Marine et aide-ingénieur[228], est Aide de Port, à l'âge de 14 ans[229].
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La Martinique (fin 1763 - 1770)[]
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Benoît de Rambaud fait de courtes, mais brillantes études qui vont lui permettre de devenir ingénieur, géographe, géomètre, et officier d’artillerie. En septembre 1763, à l'âge de 13 ans, son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley, l’emmène à ses frais à Fort Royal. Ils rejoignent là-bas, Jean Michel Rambaud (1738-1792), frère de Benoît, sous-lieutenant, grièvement blessé au siège de Fort Royal, en 1763.
Benoît, dès l'âge de 14 ans, devient Aide de port et élève ingénieur-géographe (fin 1763 - 1770) à La Martinique. Victor-Thérèse Charpentier d'Ennery est Gouverneur de la Martinique en 1765, et en 1768 gouverneur des Antilles françaises[230].
Son beau-frère, le futur ministre Georges Pléville Le Pelley, est capitaine du port de Fort-Royal[231]. Benoît devient aide-commissaire de la Marine et aide-ingénieur[232], à l'âge de 14 ans, donc très très jeune[233].
Benoît de Rambaud ne peut être employé dans le génie du fait de son très jeune âge et ce qu'il appelle quelques intérêts de famille[234]. Il navigue sur la frégate La Folle. Il travaille avec Jacques-Nicolas Bellin, ingénieur-géographe de la Marine, réalisant des plans pour reconstruire et aménager les ports des Antilles française.
Pendant ce temps, son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley se montre digne de la considération du gouverneur d'Ennery et des éloges que les meilleurs officiers du Grand Corps commencent à faire de lui. Aussitôt arrivé à la Martinique, il se rend compte des besoins de la marine. Il y a de quoi, en vérité, exercer son activité et ses talents d'administrateur, car tout semble à faire ou refaire. L’état des bassins, des magasins et des fournitures est catastrophique. Et puis il n’existe aucun plan des Antilles françaises ou presque.
Georges Pléville Le Pelley retire les onze navires marchands coulés dans les ports, construit des quais, crée des unités de police, organise une poste, lève des plans... Il finance les travaux parfois à ses frais, mais s’épuise et tombe malade[235].
Chargé, en même temps, de se procurer le croquis du fort Saint-Christophe, Georges Pléville Le Pelley risque de se faire pendre, comme espion, par les anglais, il réussit, en se rendant la nuit dans cette île, à en dresser un plan détaillé qui servira plus tard aux troupes de Bouillé. Par malheur, un matin ayant manqué son embarquement, il doit passer toute la journée caché dans un plan de canne à sucre, sous un soleil torride. Georges Pléville Le Pelley est frappé d'une congestion, et manque de mourir.
En 1779, Georges de Pléville écrit un long rapport, peu favorable aux blancs créoles et aux gens de couleur libres de La Martinique : Réflexions sur les Isles du Vent, surtout La Martinique. Il dit que les libres connaissent par cœur l'Abbé Raynal[236]. Écrit à la demande du Premier Commis de la Marine ce Mémoire pour fournir des nègres aux colonies... un tiers meilleur marché, de Raynal, fait que ce dernier obtient la disgrâce de Georges Pléville Le Pelley. Par la suite, avec la Compagnie de Nouvelle Guyenne, le Premier Commis de la Marine applique ses plans et ils s’enrichissent. En 1765, l'administration doit l'envoyer en congé en France pour lui permettre de se soigner. La mer rétablit la santé de Georges.
Aussitôt son congé expiré, Pléville, dont le marquis de Fénelon a signalé les talents, est chargé par intérim de la direction de la marine à Marseille et nommé le 1er janvier 1766, au grade de capitaine de brûlot[237].
Benoît de Rambaud écrit, selon son dossier militaire, qu'il étudie dans les îles de 1764 à 1769, puis revient en France, en 1770, avant d'aller combattre en Corse, en 1772 dans des milices pro-françaises. À Marseille, il revoit sa sœur, femme de Georges Pléville Le Pelley, qui a deux filles et un fils âgé de seize ans.
Voir article détaillé : Jean Michel Rambaud (1738 - 1792)
Voir article détaillé : Georges Pléville Le Pelley
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La Corse (1770 - 1778)[]
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Benoît Rambaud à la suite des milices passe en Corse dès le début de l'année 1770[238].
Le comte de Marbeuf, nommé gouverneur de la Corse, se consacre à sa pacification, grâce à une partie de la population depuis longtemps à la cause française. Benoît Rambaud voit beaucoup de grandes familles insulaires, comme les Bonaparte venir renforcer le parti français. Il s'agit pour elles de conserver leur titre de noblesse, car la Corse va devenir française.
La modernisation de l'île est aussi une priorité. La tâche est considérable. En Corse, de 1770 à 1778[239], Benoît est employé comme ingénieur-géomètre 45 mois. Selon La Corse : son évolution au XIXe siècle et au début du XXe siècle ; Le Plan Terrier de la Corse au XVIIIe siècle, lui et un associé lèvent 30.000 arpents[240][241]. Son dossier militaire, nous dit que Rambaud est employé, dès 1770, par une commission particulière de Monsieur le Duc de Choiseul en qualité d'ingénieur-géographe à la carte topographique de cette île jusqu'en 1778[242].
Choiseul est secrétaire à la Guerre et à la Marine et Premier ministre de fait jusqu'en 1770. Il négocie l'achat de la Corse en 1768. Quand Benoît intègre sa commission Louis XV, rallié à la politique de fermeté de Maupeou et de Terray, écarte Choiseul. Mais Benoît devient néanmoins un officier de l'armée française très apprécié. En mai 1772, son supérieur lui reproche une certaine fougue due à sa jeunesse. Mais celui-ci ajoute qu'il a aussi de grandes qualités, très prometteuses pour son avenir. Les Archives nationales d'Outre-mer ont un dossier sur lui comme : ingénieur géographe en Corse (mai 1772)[243].
L'état d'ingénieur apporte des émoluments supplémentaires au grade de 2.000 livres. Benoît Rambaud, avec d'autres ingénieurs-géomètres, parcourt la Corse pour faire des cartes et réaliser les plans de constructions à édifier[244] et à la paix ingénieur-géographe de la Marine[245].
Benoît reste dans cette île jusqu’au 31 mai 1778. Selon La Corse : son évolution au XIXe siècle et au début du XXe siècle ; Le Plan Terrier de la Corse au XVIIIe siècle c'est un travail dangereux du fait des bandits et beaucoup de géomètres tombent malades[246]
Pendant les trente-six années de sa courte existence, il passe presque huit années en Corse.
A son retour sur le continent, la France entre en guerre contre les Anglais pour aider les patriotes américains. Les hostilités commencent pour nous lors du combat victorieux du 17 juin 1778 de la frégate La Belle Poule.
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BENOIÎT DANS L'OCÉAN INDIEN (1780 - 1783)[]
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Benoît de Rambaud (1750 - 1787) combat de 1780 à 1783 dans l'océan Indien du fait de l'alliance de Louis XVI avec les patriotes américains. Il sert aux Indes successivement dans l'artillerie, l'infanterie et le génie[247][248][249].
Article détaillé : Benoît de Rambaud dans l'océan Indien
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Troisième légion des volontaires étrangers de la Marine[]
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Le 1er septembre 1778, Benoît Rambaud est fait lieutenant de la Compagnie d'artillerie de la Troisième légion des volontaires étrangers de la Marine[250][251][252][253][254][255]. Il instruit cette compagnie de son corps absolument neuve à la chose et qui a été si utile sur mer et sur terre à l'artillerie et au génie[256].
Benoît est employé en 1780 à par le vicomte de Souillac, gouverneur général des Mascareignes, à la carte militaire de l'Isle de France (Mauritius). Benoît remet une carte de cinq lieues de cotes contenant les principaux ports[257], le Plan Topographique de la partie de la Cote de l'Isle de France Comprise Depuis La Batterie & la Reine du Grand port Jusque a l'Embouchure de la Riviere du Poste / Levé par Mr Rambaud..., en 1781[258][259][260][261]. Le gouverneur, le vicomte de Souillac, envoie la carte au ministre[262].
Le 1er décembre 1781, il est embarqué avec sa compagnie sur la frégate La Bellone. Ils capturent une corvette anglaise anglaise. Benoît de Rambaud y passe avec un fort détachement et les commande jusqu'au débarquement, le 10 mars 1782, des troupes de l’amiral Suffren à Porto-Novo, port contrôlé par Haidar Alî en Inde[263][264].
Benoît de Rambaud embarque sur le vaisseau de 64 canons l'Artésien, le 28 juin 1782. Il commande encore un détachement et est blessé à la bataille en face de Negabatam, le 6 juillet suivant[265].
Les chefs des forces françaises dans l'océan Indien nous disent qu'il accomplit des exploits lors de la prise de Trinquemalay (26-31 août 1782). Pendant sept mois il répare les fortifications de cette base navale pour Suffren[266]. Benoît est l'auteur des plans des forts de Trinquemalay et d'Ostembourg, de 1781 à 1784[267][268][269].
Le 1er mars 1783, Benoît de Rambaud passe à la côte à sa sollicitation et avec promesse de Bussy, commandant en chef aux Indes, de faire partie du corps d'état-major, mais il est resté au corps[270]. Il reçoit la commission de capitaine d'infanterie[271][272][273] de ce général en chef[274][275].
Le général d'Albignac écrit à propos de ses exploits à Gondelour (1783) :
- Messire Rambaud, lieutenant au corps des volontaires étrangers de la Marine a reçu deux blessures assez graves à l'affaire du 13 juin et s'est distingué dans la brigade d’Austrasie que j'avais l'honneur de commander[276].
Son dossier le dit fin 1783 capitaine dans l'océan Indien[277][278], mais lieutenant à Versailles.
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Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (1784)[]
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Benoît fait se demande de croix de Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Le général d'Hoffelize écrit sur son dossier :
- Je ne puis que rendre un témoignage trop avantageux du zèle et de la conduite Mr Rambaud à la côte de l'Inde et particulièrement à l'attaque des avant-gardes le six juin et à l'affaire du treize juin du même mois, où cet officier a été blessé de deux coups de baïonnettes. Il mérite à tous égards les grâces du roi.
Les Archives nationales d'Outre-mer ont un dossier sur lui qui dit qu'il est chevalier de Saint-Louis le 14 août 1784[279].
Pierre André de Suffren le recommande au ministre :
- Le Sieur Rambaud s'est très bien conduit dans les combats aux Indes, où il s'est trouvé et distingué au siège de Trinquemalay, comme à celui de Gondelour.
Cette décoration n'est attribuée qu'à trois mille officiers de 1693 à 1791, contrairement à la période de la Restauration pendant laquelle on distribue des centaines de milliers de médailles de la Légion d'honneur et de Saint-Louis. L'avoir en 1784 à 33 ans, c'est vraiment exceptionnel. En 1784, le destin tout tracé d'un noble est de terminer dans quinze ans sa carrière, comme capitaine et peut-être chevalier de Saint-Louis mais à plus de 50 ans. Comme l'expliquent très bien François Bluche et Les états militaires de la France, un hobereau ne peut guère espérer mieux. Même si Benoît de Rambaud est descendant d’une très ancienne famille, son père n'est qu'un bourgeois de Marseille, armateur et négociant avec l'outre-mer, officier des milices, capitaine de vaisseaux et corsaire.
Outre ses qualités militaires le soutien de son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley, et la protection de Suffren, vont donner une autre orientation à sa courte existence.
- Le Sr Rambaud a fait son mémoire le 15 novembre dernier à l'Isle de France...
D'ailleurs son énorme dossier militaire comporte une lettre de Pierre André de Suffren au ministre de la Marine (avec copie au roi) du 15 juillet 1784 :
- M. le Bailly de Suffren demande la croix de St Louis pour le Sr Rambaud, Lieutenant de la Troisième légion de volontaires étrangers de la Marine qui a reçu deux coups de bayonnettes à l'affaire de Gondelour.
Observations des bureaucrates :
- Monseigneur a refusé sur le rapor ci joint la croix de St Louis sollicitée par le Sr Rambaud qui n'a tout au plus que les 8 ans de service compris les campagnes de l'Inde. Ses services antérieurs d'ingénieur géographe sans brevet n'étant pas comptées pour la croix.
Sa demande est donc une première fois refusée. C'est normal. Toutefois, le règlement porte que des officiers qui se sont distingués par des actions de bravoure dans des occasions périlleuses et éclatantes sont exemptes de toute règle. La croix de Saint-Louis leur est accordée quelque soit leur âge :
- quelque tems de services qu'ils aient. L'action de bravoure doit être constatée dans un procès verbal autant que faire se pourra dans le jour même, par les officiers généraux présents et en leur absence par les officiers supérieurs du corps témoins et par ceux du vaisseau sur lequel il a embarqué, et lorsqu'il n'y a point d'officiers supérieurs par les officiers qui se sont trouvés à l'action ou par les notables de tous états et conditions lesquels certifieront l'acte....
Pierre André de Suffren, personnage important du royaume rappelle au roi, mot pour mot le témoignage de Charles-Georges d'Hoffelize (1728 - 1795). Il ajoute que :
- Ce commandant de la brigade d'Austrasie a encore dit dans le mémoire qu'il a fourni sur les volontaires de la Marine que le Sieur Rambaud est un officier très intelligent qui s'était conduit à Gondelour avec la plus grande valeur. M. de Suffren confirme que le Sr Rambaud s'est très bien conduit dans les combats de mer où il s'est trouvé et qu'il s'est distingué au siège de Trinquemalay comme officier d'artillerie. C'est à Monseigneur de juger si le vœu du règlement a été respecté tant pour la nature de l'action que pour la manière de le constater. Le Sr Rambaud n'est que lieutenant dans les volontaires et c'est avec ce grade qu'il sera incorporé dans le régiment de Pondichéry.
Suffren rappelle que Benoît de Rambaud sert le ministère de la Marine depuis l'âge de treize ans et a les témoignages de plusieurs généraux vantat ses qualités. Il parle de ses qualités de commandement signalant aussi qu'à plusieurs reprises il commande des unités importantes faute d'officiers supérieurs encore en état de combattre.
Pour Pierre André de Suffren, Benoît de Rambaud mérite du fait de ses actes de bravoures et ses blessures, à tous égards la grace du Roi. Il déplore qu'un officier de sa valeur et son intelligence ne soit que lieutenant.
Jean-Baptiste Guillemin de Vaivre, Intendant général des Colonies (1783 - 1790)[280], écrit :
- L'action, le courage et la blessure de Messire Rambaud mérite cette croix[281].
Louis XVI lui accorde la croix de chevalier de l'ordre militaire et royal de Saint-Louis, pour sa conduite héroïque dans les différents combats, le 21 août 1784. Le document qui lui attribue parle de sa blessure et de ses services aux Indes. Il est signé de comte de Guibert, gouverneur de l'hôtel des Invalides.
Normalement, un officier est admis dans cet ordre après 28 ans de services, âge qui est réduit si l'on est blessé, mais d'assez peu. C'est tellement précis qu'en retranchant 28 ans à la nomination, l'on retrouve souvent l'année d'admission au service. Benoît de Rambaud bénéficie donc de 20 ans de bonification, au lieu des cinq ans pour son beau-frère Georges Pléville Le Pelley, ce qui est vraiment exceptionnel !
Un certain nombre de pensions sont accordées aux membres de l'ordre : de 800 jusqu'à 2.000 livres pour certains chevaliers.
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RETOUR EN FRANCE (1783)[]
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Les ancêtres de Benoît de Rambaud sont écuyers à Pertuis et descendants des Rambaud de Montgardin et d'Ancelle, mais dans l'armée, la marine ou les administrations à Paris et dans les colonies il faut le prouver. Il demande donc l'aide du Définiteur général Augustin de Manosque (au Couvent des RP Capucins d'Aix-en-Provence).
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Recherches sur ses origines[]
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Être descendant de seigneurs ouvre bien des portes, à part à Marseille, où la bourgeoisie a des privilèges équivalents et domine la ville et les militaires et administrateurs nobles d'autres provinces sont mal acceptés, contrairement à la noblesse provençale. Mais dans l'armée, la marine ou les administrations à Paris et dans les colonies c'est différent.
Le 17 juillet 1782, Benoît de Rambaud fait faire une recherche concernant ses origines nobles par un Révérend-Père, le Définiteur général Augustin de Manosque (au Couvent des RP Capucins d'Aix-en-Provence). La réponse est positive. Le Définiteur dit que si Benoît et sa famille peuvent prouver leurs origines depuis 1274 cela leur évitera des frais très importants pour rien.
La noblesse des Rambaud est à nouveau héréditaire puisque ses descendants à partir de cette date sont toujours appelés sur les actes officiels (état-civil, registres paroissiaux, actes notariés, dossiers militaires ...) de Rambaud et sont surtout dits écuyers sur tous les actes d'état-civil jusqu’à la suppression des titres ou allusions à la noblesse par la IIIe république. Leurs décès sont signalés dans les Annuaires de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe. Ecuyer ce n'est pas un titre, mais en 1789, selon Bluche 50% des vrais nobles sont dits écuyers et pas titrés. Ce sont en général les anoblis, mais aussi les plus vieilles familles de la noblesse.
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Capitaine[]
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Les Archives nationales d'Outre-mer ont un dossier sur lui comme capitaine en second (16 février 1787)[282]. Mais, dès le 13 juin 1784, Benoît de Rambaud, au niveau du ministère, est dit lieutenant et plus capitaine comme aux Indes.
Si la plupart des survivants de la Troisième légion des volontaires étrangers de la Marine sont incorporés au régiment de Pondichéry, ce n'est pas le cas de Benoît. Benoît n'est pas apte à rejoindre un régiment dans un pays au climat tropical. Il réclame le reste de sa solde et ne parle pAS des 1.200 livres pour aller aux eaux. Il le fait le 10 juin 1784 et DEMANDE à nouveau le reste de sa solde. Le 13 juin 1784, il reçoit une gratification de 400 livres, au lieu des 3.000 demandées, pour toute la période depuis septembre 1783. Le Trésorier Payeur Général de la Marine, Simon Charles Boutin, lui verse cette somme dérisoire le 1er juillet 1784.
A cette époque Benoît reçoit un courrier du Bailly de Suffren pour appuyer sa demande de croix de chevalier de l'ordre militaire et royal de Saint-Louis, qu'il obtient le 21 août, comme on l'a vu précédemment.
Le 30 octobre 1984, de Versailles, Benoît de Rambaud écrit au Ministre pour lui demander de confirmer son grade de capitaine, attribué par Bussy (1718 - 1785), commandant en chef des forces terrestres et de mer au-delà du cap de Bonne Espérance(Afrique du Sud). Il demande aussi à être incorporé au régiment de Pondichéry. Bien entendu, il lui parle au ministre de ses cinq combats sur terre et sur mer, de sa croix de chevalier de Saint-Louis, récemment attribuée, et de l'estime de ses anciens généraux et chefs, dont il jouit.
Le Ministre de la Marine, le maréchal de La Croix de Castries, étudie à fond ses dossiers et montre beaucoup d'ardeur au travail. Le 8 novembre 1784, Benoît de Rambaud écrit un Mémoire pour servir au plan de Trinquemalay, qui comporte 14 pages, et le lendemain, une lettre de présentation de ce plan[283]. Il précise au Ministre qu'il n'a pas eu le temps de terminer son travail du fait de la guerre. Dans son courrier, Benoît de Rambaud lui rappelle sa santé délabrée, les courriers du bailli de Suffren demandant pour son protégé des emplois. Il parle de sa demi-solde en tant que blessé, demande l'autre moitié de ses 1.200 euros pour aller aux eaux, comme le préconisent les chirurgiens major.
Comme le bailli de Suffren ne semble pas être un appui suffisant, c'est le maréchal de La Croix de Castries, Secrétaire d'État à la Marine (1780 - 1787), qui prend sa défense. Il demande le 11 novembre 1784 à Jean-Baptiste Guillemin de Vaivre, Intendant général des Colonies (1783 - 1790)[284], de vouloir bien lui rappeler au 1er travail qu'il fera avec luy les services de Mr Rambaud.
La pression devenant insoutenable, l'Intendant cède trois jours plus tard. Rambaud retrouve son grade de capitaine et touche son supplément de solde du 1er septembre 1783 au 1er juin 1784, soit 1.316 livres. Le secrétaire d'État à la marine de La Croix de Castries précise à Jean-Baptiste Guillemin de Vaivre, Intendant général des Colonies qu'il est recommandé par le bailli de Suffren. De La Croix de Castries a envoyé Suffren dans l'océan Indien et les victoires de cet amiral servent sa carrière. En outre, La commission de capitaine de Benoît est expédiée en avril 1783, signée par Bussy, commandant en chef aux Indes.
Le 17 février 1785, il lui est accordé une gratification de 600 livres en considération des plans de Trinquemalay qu'il a levés.
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Les raisons de son mariage (1785)[]
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De nos jours cet acte de mariage de Benoît de Rambaud est présenté avec ceux de la famille royale et de quelques rares documents de membres de la noblesse aux Archives municipales de Versailles.
Le baron Benoît Mottet de La Fontaine voyage avec Benoît de Bretagne jusqu'à l'Isle de France, en 1781. Il lui parle certainement de sa nièce, Agathe Mottet, lors de leurs séjours dans cette île, et lui montre certainement un portrait miniature de la jeune fille, comme c'est fréquent à cette époque.
Par la suite, Benoît Mottet de La Fontaine est nommé Ordonnateur à Trinquemalay, donc à nouveau en même temps que Benoît de Rambaud, qui y est ingénieur-géographe. Ce dernier est blessé grièvement à la bataille de Gondelour. Pierre André de Suffren le fait soigner sur son navire-amiral et le raccompagne en France. Ils font escale à Pondichéry où Benoît Mottet de La Fontaine occupe déjà des fonctions importantes.
L'histoire de la famille Mottet est fort ancienne et elle est d'origines provençale[285][286][287][288][289][290][291][292][293][294][295][296][297][298][299]... :
¤ Jacme Motet, ou Mote, ou Mota ou bien encore Moter, d'Arles
¤ Branche des Mottet de Toulon et Marseille.
¤ Les Mottet en Ile-de-France
Agathe va être pour le futur Louis XVII de sa naissance à son emprisonnement au Temple, une véritable Mère, selon Alain Decaux[300].
Le Commissaire Général Louis Melchior Mottet, père d'Agathe, est au Ministère de la Marine et des colonies, le responsable des colonies. C'est un personnage important, même si la dot de sa femme a été mal placé par son beau-père Pierre Éloy Le Proux de La Rivière, Commissaire Principal de la Marine. Le Commissaire Général Louis Melchior Mottet a un revenu de 10.000 livres par an, mais il a dix enfants.
Benoît est lui-aussi d'une famille fort ancienne. Contrairement aux Rambaud des bords de l’Étang de Berre il est écuyer comme ses ancêtres directs les Ra(y)mbaud d'Aix-en-Provence (1364 - 1564). Benoît est aussi le fils d'un riche négociant avec l'outre-mer et armateur. Suffren l'a fait lieutenant-colonel et du fait de ses actes de bravoure il est un très jeune Chevalier de Saint-Louis.
Contrairement à ce que racontent certains soi-disant historiens ou journalistes sur Madame de Rambaud et ses idées ultra royalistes, la plupart des proches du couple sont franc-maçons. Benoît Mottet de La Fontaine est député du Grand Orient en 1777. Pierre André de Suffren l'est aussi, tout comme Thomas Villaret de Joyeuse et le beau-frère du marié, Georges Pléville Le Pelley[301]. Agathe Mottet est aussi d'une famille qui compte beaucoup de francs-maçons. Cela crée des liens. Notamment son grand-père Pierre Éloy Le Proux de La Rivière qui est officier à la Loge La chambre du Roi, dès 1746 ; son oncle Benoît et son frère François, colonel de gendarmerie, membre d'une loge à Madrid, en 1812.
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L'acte de mariage (1785)[]
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Benoît de Rambaud vit, contraint et forcé, à Versailles. Il obtient la main d'Agathe Mottet. Après l'accord des parents, il demande à Jean-Baptiste Guillemin de Vaivre (1736 - 1818), Intendant général des Colonies, son aveu (autorisation), en lui précisant au passage qu'il n'a toujours pas de général et en lui demandant que son zèle passé mérite le sien. Dans sa réponse, l'Intendant lui dit qu'il a parlé de son mariage au Roi et que celui-ci lui permet de contracter cet engagement, mais rien sur sa carrière dans l'rmée.
Benoît de Rambaud épouse Agathe Mottet le 7 mars 1785. Sur son acte de mariage, de la paroisse Saint-Louis à Versailles, le prêtre précise que Benoît est écuyer et chevalier de Saint-Louis. Bien entendu Pierre André de Suffren et Thomas Villaret de Joyeuse sont témoins:
- L’an mille sept cent quatre vingt cinq, le sept mars après la publication d’un seul ban faite sans opposition dans cette paroisse, le vingt cinq février du dit an, vue la dispense des autres bans et ensemble la permission de marier dans ce temps prohibé accordée par Monseigneur l’archevêque de Paris, le vingt cinq du dit mois de février et infirmées le même jour, vue la dispense de domicile accordée au Sieur André Benoît Thérèse Rambaud écuyer, chevalier de Saint-Louis, capitaine d’infanterie par mon dit seigneur Archevêque le huit du dit mois de février, vue la permission de se marier accordée par le Roi au dit Sieur Rambaud, signée le Maréchal de Coigny et H. de Castries, les fiançailles faites hier nous soussigné prêtre de la mission faisant les fonctions curiales avons uni en présence de leurs principaux parents Sieur André Benoît Thérèse Rambaud écuyer, chevalier de Saint-Louis, capitaine d’infanterie né le quatorze octobre mille sept cent cinquante, fils de défunt Jean Rambaud (1703 - 1761), capitaine et armateur et de dame Marie Madeleine Lieutaud de cette paroisse d’une part et Demoiselle Agathe Rosalie Mottet, née le dix décembre mille sept cent soixante quatre, fille de sieur Louis Melchior Mottet, premier commis de la marine et dame Jeanne Agathe Le Proux de la Rivière de fait et de droit de cette paroisse d’autre part. Présents le père et la mère de l’épouse, haut et puissant seigneur Pierre André de Suffren Saint-Tropez, chevalier des ordres du Roi, grand croix de Saint-jean de Jérusalem, vice amiral de France, Sieur Jean Godefroy de Chaourse, chevalier des ordres Saint Louis et Saint Lazare, Louis Thomas Villaret de Joyeuse, Lieutenant des vaisseaux du Roi, chevalier de Saint Louis, David Jacques François Le Proux de La Rivière, oncle de l’épouse, lesquels pour les peines portées par les ordonnances du Roi nous ont certifié la liberté, la qualité, le domicile et la catholicité des époux, tous ont signés avec nous.
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Les témoins à son mariage[]
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Jean Rambaud (1703 - 1761), capitaine et armateur, est aussi négociant avec l'outre-mer, capitaine corsaire...[302] et capitaine de la Capitainerie des Garde-côtes de Marseille, par Commission du 28 août 1740[303]. Ses deux fils vont être, eux-aussi, officiers d'artillerie. Il est tué à la fin de la Guerre de sept ans (1760/1761). Benoît a alors dix ans[304].
Sa mère ne se déplace pas. Marie Madeleine Lieutaud (1711 - 1787) a 74 ans et à l’époque les voyages sont longs et difficiles. Certes, l’emploi généralisé des Turgotines et les routes aménagées pour des voitures au galop raccourcissent parfois de moitié la durée des trajets, entre 1765 et 1780. Mais, malgré cela, la France reste, comme le souligne Braudel, un espace compact qui se traverse lentement. Il faut encore neuf jours pour aller de la rue de Grignan à Versailles, avec le service des diligences. C’est un dur trajet, pour une dame âgée. D’autant plus qu’elle vient d’être durement éprouvée par le décès de sa fille Marie Ursule Rambaud, épouse du Gouverneur du port de Marseille, Georges Pléville Le Pelley, morte d’anémie pernicieuse. Marie Magdeleine Lieutaud-Rambaud, décède d'ailleurs deux ans plus tard, le 28 avril 1787. Ses fils, Jean Michel Rambaud (1738-1792) et Benoît, sont partis l’un au Sénégal et l’autre à Saint-Domingue, où ils mourront jeunes pour la France. Sont présents à son mariage :
¤ Le Commissaire Général Louis Melchior Mottet, père de la mariée, est encore en 1785 Premier commis des ports et arsenaux, fils du baron Nicolas Mottet de La Motte, et son épouse, Agathe, fille de feu Pierre Éloy Le Proux de La Rivière, Commissaire Principal de la Marine.
¤ Haut et puissant Seigneur Pierre André de Suffren, Chevalier des Ordres du Roi, Grand croix de Saint Jean de Jérusalem, Vice-Amiral de France, Bailli et Ambassadeur de l'Ordre de Malte, Membre de l'Olympique de la Parfaite Estime, en 1786[305].
¤ Thomas Villaret de Joyeuse est noble[306], mais la filiation des Villaret de Joyeuse avec les Villaret (Provence) qu'ils revendiquent n'est pas clairement établie[307]. Ils semblent descendre d'une famille noble de Rodez appauvrie et devenue bourgeoise... en noblesse dormante[308][309]. En 1785, il est Lieutenant des vaisseaux du Roi, Chevalier de Saint Louis, membre de la loge L'Union de Lorient, député de la 1re République déporté, futur vice-amiral et Gouverneur de Venise[310].
¤ David Le Proux de La Rivière (oncle maternel de l'épouse), gentilhomme servant de la Maison du Roi (jusqu'en décembre 1786, date à laquelle il donne sa démission), futur commissaire pendant la Convention, négociateur des accords de Bilbao avec l'Espagne. On le retrouve inspecteur du port de passage en Espagne en 1795. A la paix, il démissionne (Pluviose An IV).
¤ Jean Godefroy de Chourses (1745 - 1786) est un membre de la famille de Chourses, Chaources ou Sourches, branche cadette des Brisay. Cette famille du Maine a une filiation suivie dès le XIe siècle, selon la Foundation for Medieval Genealogy (FMG)[311]. Leur blason est dans la première salle des Croisades décorée des armoiries des rois, princes, seigneurs et chevaliers qui prirent éventuellement part aux trois premières croisades, de 1096 à 1191. Blason : D'argent à cinq fasces de gueules. Elle compte d'autres membres qui sont célèbres comme Jean de Chourses, seigneur de Malicorne au Maine, chevalier des ordres du roi, gouverneur et lieutenant général en Poitou († 1609). Selon la Foundation for Medieval Genealogy (FMG) les Chourses-Brisay sont la tige des Chaworth, notamment Maud Chaworth, épouse de Henri Plantagenêt (1281 - 1345), 3e comte de Lancaster, et grand-mère du roi Henri IV[312]. En 1785, Jean Godefroy de Chourses, son témoin, est Seigneur du château de Bois Freslon, Capitaine au Régiment de l'Isle de France (1772/1786)[313]. Ce fils de Louis René de Chourses, exempt des Gardes du Corps du Roy (grade équivalent à celui de colonel de cavalerie), tué à la bataille d'Ettingen en 1744[314], se marie à Marie-Josêphe Desprez de Montpertuy, en 1785. Chevalier des Ordres Saint-Louis et Saint Lazare, Chourses est reçu à l'école militaire. En 1767, gendarme de la Garde, il est passé aux Gardes du Corps de Monsieur. Il est Vénérable maître de la loge les amis intimes, comme son frère Jacques, ancien page du roi, capitaine au Perche-infanterie[315]. Jean Godefroy de Chourses est le frère d'une Pensionnaire de la Maison royale de Saint-Cyr. Lieutenant au Régiment de Piémont à l'âge de 12 ans, il décède en 1786, à l'âge de 39 ans. Dans son dossier on peut lire que Monsieur honore cet officier de sa protection, ainsi que l'influent Comte de Cossé. Le ministre lui accorde le grade et la retraite de lieutenant-colonel[316].
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Naissance de Georges (1786)[]
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Neuf mois après leur mariage naît leur premier enfant Georges de Rambaud :
Le Parin Messire Georges René Pléville Le Pelley, capitaine des vaisseaux du Roi, chevalier des ordres militaires de Saint-Louis et de Cincinnatus. La Mareine, Dame Jeanne Agathe de la Rivière, épouse de Louis Melchior Mottet, premier commis de la Marine, grand-mère de l'enfant....
Messire André Benoît Thérèse de Rambaud, écuyer, capitaine d'infanterie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis signe aussi l’acte.
Mais déjà il doit partir pour être Gouverneur d'un royaume au cœur de l'Afrique. A l’occasion de ce baptême, Agathe fait connaissance avec Georges Pléville Le Pelley, son beau-frère, venu à Versailles, car appelé par le maréchal de Castries, ministre de la Marine qui lui confie la direction d’un comité s'occupant de l'embouchure du Rhône, du Port-de-Bouc et de celui de Toulon. Il côtoie dans cette mission La Fayette, le maréchal de Beauveau et Fleurieu. Depuis la mort de sa femme Marie Ursule Rambaud et de son fils en 1783, Georges travaille encore plus pour oublier son chagrin.
Georges de Rambaud, son filleul, va remplacer dans son cœur, son fils, jeune officier de marine, mort en 6 jours, d'une fièvre ardente, sans qu'aucun médecin ne soit capable de déceler l'origine.
Voir article détaillé : Agathe Mottet de La Motte, épouse de Rambaud
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Demandes diverses au ministère[]
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Les Archives nationales d'Outre-mer ont un important dossier sur Benoît[317].
Benoît continue désespérément à écrire au ministère. Ce genre de demandes, sans cesse renouvelées, sont obligatoires avant 1789, si un officier veut sa solde, des primes, le remboursement de frais, un avancement, une médaille ou une affectation. Si beaucoup d'officiers supérieurs paradent dans les salons du château de Versailles, comme ils ne commandent aucune unité, ils ne font que dilapider au jeu leurs soldes et leurs fortunes.
Benoît n'est pas officier supérieur et s'il est possible qu'il vive en partie en dépensant l'héritage de son père Jean Rambaud (1703 - 1761) et la dot de sa femme, comme tous les officiers, il préfère retourner dans les colonies. Au niveau des dépenses le pire c'est le sort des officiers de cavalerie qui doivent entretenir leurs chevaux (écuries, nourriture, palefreniers...).
Le 7 juin 1785, Benoît de Rambaud a le grade de capitaine et est peut-être le plus jeune chevalier de Saint-Louis de France, mais il n'a toujours pas d’affectation. Il s'en plaint au maréchal de Castries, Secrétaire d'État à la Marine (1780 - 1787). Le Secrétaire d'État et Suffren lui demandent s'il veut exécuter une mission aux Indes et lui promettent le grade de lieutenant-colonel. Cette mission particulière, dont parle son dossier militaire est annulée. Il demande donc au maréchal de Castries :
¤ soit de finir la carte de l'Isle de France, dont le colonel de Canaples affirme qu'il est le seul à pouvoir la terminer,
¤ soit une Majorité dans une division du corps royal de canonniers et matelots,
¤ ou une Majorité dans une colonie quelconque,
¤ ou n'importe quel emploi, mais avec le grade de capitaine avec lequel il a servi aux Indes. Il n'a jamais imaginé qu'il s'ensuivrait encore que les satisfactions particulières de ses généraux ne seraient pour lui d'aucune utilité.
Le 9 juin 1785, il est instruit que le maréchal de Castries vient de nommer trois ingénieurs-géographes pour terminer la carte de l'Isle de France. Benoît demande à les commander, être leur major du fait de sa connaissance du dossier. Mais en vain !
Le 12 juin, il demande à nouveau confirmation de son grade de capitaine, attribué deux ans plus tôt par Bussy, commandant en chef aux Indes et Suffren.
À cette époque, un fonctionnaire du ministère de la Marine écrit que la confirmation de son grade de capitaine est contraire aux règles établies. Aucun des grades attribués par le marquis de Bussy se sont donc confirmés. Il se retrouve malgré les promotions visibles dans son dossier militaire à nouveau lieutenant et toujours sans affectation avec 1.800 livres par an. Les employés du ministère ne savent pas quelle mission Beaudouin, chef des ingénieurs géographes et brigadier des armées du roi, veut confier au Sieur de Rambaud. Il répond le 28 septembre que Beaudouin lui a parlé de plans. Il en profite pour demander des gratifications.
Benoît de Rambaud se rend au mois d'avril 1786 à ses frais à Cherbourg, où il étudie les aménagements nouveaux du port et surveille les travaux. Il informe le maréchal de Castries que sur la côte du Coromondel, aux Indes, il n'existe pas de port de cette sorte pour nos vaisseaux. Donc ce déplacement n'a comme but que de satisfaire les objectifs du Ministre. Rambaud demande une gratification pour son déplacement. Les fonctionnaires du ministère recommandent de ne rien lui verser.
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Benoît officier très apprécié[]
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Le 18 juin 1785, Benoît de Rambaud envoie un courrier au ministre se plaignant de l’absence de Suffren et de la mort de Messire Beaudouin, son autre protecteur. Il rappelle à de Castries les propos élogieux de Suffren, d'Hoffelize, de Conway, d'Albignac...
Selon French in India and Indian nationalism, de Pondicherry University. Dept. of History (1999) une note de ses supérieurs, datant de 1786, précise qu'il a servi comme lieutenant aux Indes dans l'infanterie, l'artillerie et le corps des ingénieurs. En marge du dossier de l'impétrant, en 1786, ces quelques mots :
- On pourra employer le sieur Rambaud dans la classe des ingénieurs géographes de l'Inde.
La France exige de ses géographes une formation particulière et certains hauts fonctionnaires ou militaires le comprennent. L'expérience et les années passées dans le corps d'armes des Indes valent mieux pour un ingénieur que le brevet. Benoît a des connaissances approfondies en mathématiques et en géométrie. Il a été officier dans l'infanterie, l'artillerie et le génie[318].
Alexis Rinkenbach, du Centre des Archives d’Outre-mer Aix-en-Provence, à propos des cartes et plans de l’océan Indien du dépôt des fortifications des colonies, écrit à propos de ce Rambaud :
- Lors d’une escale à Port-Louis, l’ingénieur Bourcet, de retour de Pondichéry, en profite pour lever un plan de la ville et déplore, dans la lettre d’envoi au ministre, que les plans disponibles à l’île de France même sont encore très mauvais. Ce reproche est une des constantes des correspondances des ingénieurs au ministère, pour toute la période française. Au vrai, l’énergie et l’argent manquent pour ce genre de travaux. En 1786 l’ingénieur Rambaud estimait, dans un "Mémoire pour servir à la carte typographique et militaire de l’île de France, qu’il faudrait quatre ou cinq années de travail en y employant seulement quatre ingénieurs, pour dresser le plan général de l’île, pour une dépense de près de deux cents milles livres[319].
D'ailleurs, Benoît est un ingénieur-géographe de la Marine cité par son corps à Lorient du fait de ses campagnes aux Indes et ses plans[320]. Pourtant, ses supérieurs savent qu'il n'a pas de brevet, mais juste des connaissances très approfondies en mathématiques et en géométrie et de la pratique[321].
En 1787 Benoît de Rambaud a le soutien de Fleurieu, explorateur, hydrographe et personnalité politique français, ministre de la Marine en 1790, et de Messire L'Huillier de La Serre, ingénieur-géographe, chef du dépôt, qui lui fait obtenir les félicitations de Souillac, gouverneur de l'île Bourbon, puis gouverneur général des Mascareignes et enfin de Pondichéry et une gratification de 1.000 livres.
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L'appui de La Polignac (1786)[]
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Voyant bien qu'il n'est pas écouté depuis presque deux ans, Benoît décide de demander l'appui de Yolande Martine Gabrielle de Polastron, la duchesse de Polignac, gouvernante des Enfants de France et donc proche de sa femme. Il lui en parle dès le 1er juin 1786. La duchesse va lui permettre de quitter Versailles où il végète comme beaucoup trop d'officiers.
Le 21 janvier 1787, Benoît de Rambaud apprend qu'il est envoyé au régiment de Pondichéry. Conway, le 16 février 1787, lui demande de rejoindre son corps et lui dit qu'il y sera capitaine en second. Il lui précise qu'il devra faire des plans de cette colonie. Dans son dossier individuel, une demande du 22 janvier 1787 précise que de Rambaud veut rejoindre les ingénieurs géographes en Inde.
Selon les archives du régiment de Pondichéry, des plans doivent être levés par Mr de Rambaud et adressés au ministère[322].
A Pondichéry, il compte retrouver Benoît Mottet de La Fontaine, oncle de sa femme, qui occupe déjà des fonctions fort importantes.
Le comte Thomas Conway, Maréchal de Camp du Régiment de Pondichéry, commandant des établissements français dans l'Inde, le 16 février 1787, le nomme capitaine en second du Régiment de Pondichéry. Benoît remercie de Vaire pour cet avancement, alors que cet Intendant refuse toutes ses demandes depuis son retour des Indes. Méfiant Benoît lui demande sa commission de capitaine et la solde qui correspond.
Dans le dossier individuel de Benoît de Rambaud, une note de ses supérieurs, en 1786, quelques mots écrits en marge de son dossier, semble confirmer que M. Rambaud pourrait rejoindre les Géographes en Inde[323].
Nous avons vu que le Secrétaire d'État, le maréchal de Castries et Suffren lui ont demandé d’exécuter une mission particulière aux Indes et promis le grade de lieutenant-colonel en 1784. Benoît de Rambaud le rappelle à ce maréchal dans une demande de brevet de lieutenant-colonel, faite à Versailles, le 27 avril 1787. Il lui demande également une lettre de recommandation pour le chevalier de Boufflers. Benoît de Rambaud parle dans ce courrier de la protection du maréchal de Beauveau, mais de façon ambiguë. Une seule chose est sûre, le chevalier de Boufflers est le neveu de Beauveau.
Boufflers est un excellent ami des Polignac.
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Brevet de lieutenant-colonel (1787)[]
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Cette demande d'avancement rapide surprend le maréchal de Castries, qui la juge infondée, mais trouve que le commandant qui va servir sous les ordres de Boufflers a bonne façon. Mais même le maréchal de Beauveau répond qu'il n'a pas 25 ans de service pour être lieutenant-colonel. Il énumère les différentes fonctions qu'il va avoir au Sénégal et se figure qu'elles sont importantes. Ce maréchal ne lit certainement pas les courriers de son neveu qui parle du trou du cul du monde et un trou du cul noir.
Son imposant dossier militaire qui comporte 89 pages vient d'être numérisé par le Centre des Archives d'Outre Mer, à Aix-en-Provence. Il se termine par cette réponse du maréchal de Beauveau, le 28 avril 1787.
Les Archives nationales d'Outre-mer ont un dossier sur lui comme : autorisé à commander une compagnie de la Compagnie du Sénégal à Galam (30 mars 1787)[324].
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BENOÎT DE RAMBAUD ET SÉNÉGAL[]
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Article détaillé : Benoît de Rambaud et le Sénégal
Les affaires de la Compagnie[]
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Benoît de Rambaud et le Sénégal' (1787). Pierre André de Suffren gère avec d’autres administrateurs la Nouvelle Compagnie du Sénégal et dépendances[326]. Quand, en 1783, le traité de Versailles restitue officiellement le Sénégal à la France, le monopole de la gomme revient à la Nouvelle Compagnie du Sénégal et dépendances. Le bureau de Paris est composé du maréchal Emmanuel-Félicité de Durfort, membre de la loge maçonnique : l'Olympique de la Parfaite Estime[327], d’un lieutenant général des armées du roi, le comte de Blangy, d’un mestre de camp de dragons, le marquis de Saisseval, d’un conseiller de la grande chambre du Parlement, Saint-Romain, d’un directeur faisant fonction de rapporteur, Fraisse et de Suffren, Inspecteur des affaires de la Compagnie (16 février 1787)[328].
Ce dernier conseille à la Nouvelle Compagnie du Sénégal et dépendances d'envoyer là-bas le colonel Benoît de Rambaud, ingénieur-géographe à Lorient[329]. Benoît est nommé commandant de la troupe du Sénégal et du fort Saint-Joseph de Galam[330][331], et gouverneur du royaume de Galam au cœur de l'Afrique.
Sur son dossier militaire, Benoît de Rambaud a le titre de Commandant particulier au Sénégal (Gouverneur).
Les administrateurs la Compagnie du Sénégal demandent à Benoît de Rambaud de conclure un traité d'alliance et de commerce avec le Tunka de Galam[332] et d'établir une sorte de protectorat français sur le royaume de Galam, à 500 km des côtes tout cela avec des moyens dérisoires.
Le Galam c'est le Gajaaga, le pays de la guerre[333]. Le fort Saint-Joseph de Galam a été le principal établissement français au niveau économique en Sénégambie dans la première moitié du XVIIIe siècle. Le but de la Nouvelle Compagnie du Sénégal et dépendances est qu'il le redevienne avec Benoît de Rambaud, une poignée de soldats au bout du voyage très mal préparé[334].
C'est un pari, mais aussi un échec ! Le gouverneur, Benoît de Rambaud, meurt des fièvres contractées sur le fleuve Sénégal du fait de dirigeants locaux de la Compagnie incapables. Le chevalier de Boufflers écrit que la Nouvelle Compagnie du Sénégal et dépendances ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de Benoît de Rambaud. Malgré ses brillants états de service[335], il est subordonné à un certain Aubert, directeur du comptoir de Galam pour la Compagnie du Sénégal, personnage médiocre et corrompu[336]. Benoît ne peut rejoindre le fort Saint-Joseph, à Galam, car la Compagnie le fait partir trop tard. Benoît dès son arrivée à Bakel contracte les fièvres, comme ses hommes. Il retourne à Saint-Louis pour y mourir à l'hôpital[337].
La colonisation de la région du Galam ne va reprendre qu'un siècle plus tard. Le commandant Benoît de Rambaud est fait lieutenant-colonel, à titre posthume par le roi Louis XVI. Marie-Antoinette essaye de consoler a veuve Agathe de Rambaud. Elle lui offre un salon tapissé par les jeunes filles de Saint-Cyr et une magnifique horloge. Peu à peu, des liens vont se créer entre cette jeune veuve, âgée de 25 ans, et les parents du futur Louis XVII, dans une période troublée, où la plupart des courtisans se sont enfuis, ce qui révolte Marie-Antoinette. Lui attribuent-ils le titre de comtesse de Ribécourt qui figure dans les différentes généalogies familiales et sur les livres d'histoire consacrés à l'affaire Naundorf ? C'est peut-être un titre de cour, forme de courtoisie royale, qui avait pour but de créer des familiers autour des personnes royales et de hiérarchiser le groupe. Bien souvent ainsi nommés par le roi, les bénéficiaires conservent le titre dans la vie extérieure à la cour. Ces titres de courtoisie ou d'usage ne sont bien sûr pas héréditaires.
Agathe de Rambaud décède très âgée, en 1853.
¤ Son fils, Georges de Rambaud (1786 - 1834), Commissaire des Guerres, meurt relativement jeune à Mexico. Sa belle-fille, Françoise Gaudelet d'Armenonville, se remarie avec le Comte Amédée d'Allonville (1804 - 1885), un jeune Saint-Cyrien.
Voir article détaillé : Georges de Rambaud (1786 - 1834)
Voir article détaillé : Françoise Gaudelet d'Armenonville (1800 - 1877)
¤¤ Son petit-fils, Ernest de Rambaud est polytechnicien. Blessé grièvement lors du siège de Metz, il meurt lieutenant-colonel, châtelain et Directeur des services hospitaliers de la Croix-Rouge.
Ces chapitres sur Benoît sont écrits en partie à partir de son imposant dossier militaire qui comporte 89 pages et vient d'être numérisé par le Centre des Archives d'Outre Mer, à Aix-en-Provence :
- Rambaud, Benoît Thérèse, lieutenant aux volontaires étrangers de la Marine, capitaine au régiment de Pondichéry, commandant particulier au Sénégal (1764/1787). Cote de référence FR ANOM COL E 345.
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TRENTE TROISIÈME GÉNÉRATION : GEORGES[]
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Georges de Rambaud, parfois prénommé Auguste, naît le 11 janvier 1786 à Versailles et est baptisé le lendemain à la paroisse Saint-Louis de Versailles. Il meurt à Mexico, [Callejón de Betlemitas (http://www.wikimexico.com/articulo/el-convento-de-betlemitas une allée, mais aussi un hôpital], de nos jours rue Filomeno Mata), le 9 janvier 1834, à l'âge de 47 ans.
Georges de Rambaud (1786 - 1834), écuyer, est, du temps de la Terreur et son enfance, un fils des nobles, Benoît de Rambaud et Agathe Mottet de La Motte. Sa mère élève le fils du roi, le futur Louis XVII[340]. Il est élevé par son oncle, le colonel Pierre Labrousse de Sénésac, puis par son grand-père maternel le Commissaire Général Louis Melchior Mottet (1735 - 1811) et l'amiral-ministre Georges Pléville Le Pelley, son oncle et parran .
Georges est à 18 ans Commissaire de la Marine (1804 - 1810), puis contrôleur des contributions directes (1810 - 1814). Du temps de la Restauration il est nommé Commissaire administrateur des guerres (1815 - 1818), à Gand, dans le corps d'armée du duc de Berry. Il est décoré de la Légion d’honneur (1816) par Louis XVIII. Comme il est évincé de l'armée pour des raisons politiques, par des nostalgiques de l'Empire, Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix, ami de sa mère, Gouverneur de la Maison Royale de Versailles en fait son bras droit. Il occupe donc des fonctions importantes car il remplace souvent le Gouverneur.
Georges de Rambaud (1786 - 1834), se marie à Françoise Gaudelet d'Armenonville (1800 - 1877)[341]. Il est le père d'Ernest de Rambaud et d'Ernestine de Rambaud. Hélas pour eux le Prince de Poix décède en 1819.
Rambaud est nommé directeur de la loge française de Cassimbazar (Inde), en 1820. Puis, Auguste est agent comptable des vivres, à Vendôme, pendant quatre ans, de 1824 à 1828. Toutefois il préfère démissionner de ce poste peu intéressant et partir au Mexique.
Georges de Rambaud meurt à 47 ans à Mexico. Avant cela il traduit de 1829 à 1834 les grands auteurs français, en castillan, pour le compte du gouvernement mexicain[342].
Veuve, sa femme Françoise Gaudelet d'Armenonville devient la deuxième femme libraire, puis elle se remarie le 18 novembre 1834, à Fontenay-aux-Roses, au château de sa cousine Teresa Cabarrús, Princesse de Chimay, où elle séjourne, avec le comte Amédée d'Allonville (1804 - 1885), descendant d'une des plus anciennes familles de la noblesse française[343], la Maison d'Allonville.
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Sa naissance (1786)[]
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L'acte de mariage de ses parents figure avec ceux d'autres habitants de Versailles célèbres, aux Archives municipales de cette ville. Il est vrai que les témoins du mari sont Suffren et Thomas Villaret de Joyeuse, le futur amiral. Georges est un membre de la famille Rambaud.
Trois semaines après le mariage des parents de Georges naît le duc de Normandie, le futur Louis XVII. Agathe de Rambaud, sa mère en est tout d'abord sa berceuse. Elle figure dans les registres de la Maison du Roi, de sa naissance à la terrible journée du 10 août 1792.
Les Mottet, les Le Proux de La Rivière et les familles alliées forment des familles nobles nombreuses vivant autour de l'église Saint-Louis de Versailles ou y revenant fréquemment. La plupart sont des conseillers du roi, des Commis de la Marine ou des officiers de la Maison militaire du roi.
Neuf mois après leur mariage, le 11 janvier 1786, le couple a son premier enfant, Benoît George Auguste. Il est baptisé le 12, à Versailles (paroisse Saint-Louis) :
- L'an mil sept cent quatre vingt six, le 12 janvier Benoît George Auguste de Messire André Théreze Benoît de Rambaud, écuyer, capitaine d'infanterie, chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis, et d'Agathe Rosalie Mottet, a été baptisée par nous soussigné prêtre de la mission faisan les fonctions curiales, le parein Messire René Georges Pléville Le Pelley, capitaine de vaisseau, chevalier des ordres royal de Saint-Louis et Cincinnatus, la mareine Jeanne Agathe de La Rivière, épouse du Commissaire Général Louis Melchior Mottet (1735 - 1811), lesquels ont signé avec nous.
Georges Pléville Le Pelley, oncle paternel, est le parrain de ce premier enfant, prénommé Auguste, puis George. Ce futur ministre de la Marine et des Colonie A perdu sa femme, en 1780, et son fils en 1783, donc il reporte son affection sur Georges et le reste de sa famille. Du temps de la République il devient Ministre de la marine et des colonies.
Sa mère vit au château de Versailles avec le duc de Normandie, la famille royale et les membres de la Maison des Enfants du Roi. Son père, Benoît de Rambaud est présent à son baptême, mais après le 30 mars 1787, il part prendre le commandement des troupes du Sénégal et administrer le royaume de Galam, que la Compagnie du Sénégal et le roi lui confient. Georges a 15 mois, il ne le reverra jamais. Le chevalier de Boufflers nous dit que la compagnie du Sénégal ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de Benoît de Rambaud. Il ne peut rejoindre le fort Saint-Joseph de Galam et décède des fièvres, comme ses hommes, à son retour à l'hôpital Saint-Louis, le 5 octobre 1787.
Georges est orphelin presque dès sa naissance. Sa sœur, Madeleine Célinie de Rambaud est née le 29 juillet 1787 à Versailles, et a été baptisée le jour-même, à Versailles (Paroisse Saint-Louis). Voici l'acte :
- L'an mil sept cens quatre vingt sept, le vingt neuf juillet, Magdeleine Célinie, née aujourd'hui fille légitime de Messire André Benoist Thérèse de Rambaud, chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis, capitaine au régiment de Pondichéry et commandant la troupe du Sénégal en Afrique et d'Agathe Rosalie Mottet, a été baptisée par nous soussigné prêtre de la mission faisan les fonctions curiales, le parein Louis Melchior Mottet, grand-père de l'enfant, représenté par Jean-François Mottet, son fils, la mareine Marie Magdeleine Mottet épouse de Messire Pierre Labrousse de Sénésac, tante maternelle de l'enfant, lesquels ont signé avec nous.
Le Commissaire Général Louis Melchior Mottet, son parrain, est son grand-père maternel. Sa mareine Marie Magdeleine Mottet, est l'épouse du futur colonel des armées des émigrés, Pierre Labrousse de Sénésac, officier des gardes du roi, sa tante maternelle, qui va l'élever jusqu'en 1792.
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Élevé chez les La Brousse (1786 - 1790) et ses grands-parents (1790 - 1792)[]
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Agathe Mottet aux Tuileries est attachée à la personne du Dauphin, le futur Louis XVII. Elle est la personne la plus proche de ce prince de sa naissance au 10 août 1792.
Georges est élevé par sa tante Marie Madeleine Mottet (1767 - 1817) et son mari le futur colonel des armées des émigrés, Pierre Labrousse de Sénésac, officier des gardes du roi. Pendant ce temps, sa mère est plus qu’une mère pour le futur Louis XVII, comme l'écrit l’historien Alain Decaux.
Son oncle est Messire Pierre Labrousse de Sénésac, écuyer, seigneur de Bontems, maréchal des logis de Messieurs les gardes du corps du Roy (= capitaine de 1re classe dans l'armée), compagnie du Luxembourg, chevalier de l'ordre militaire royal de Saint Louis.
Georges Auguste est élevé avec sa sœur, Madeleine Célinie de Rambaud et son cousin germain le futur colonel-baron Louis de La Brousse (1788 - 1842). Hélas, son oncle doit émigrer fin 1790. Il devient colonel dans l'armée de Condé pendant 8 ans[344].
Georges est à son retour élevé par son grand-père, le Commissaire Général Louis Melchior Mottet (1735 - 1811), grade correspondant sur mer à celui de chef d'escadre. Il est le frère du Gouverneur des Indes françaises Benoît Mottet de La Fontaine.
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A Paris du temps de la Terreur[]
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Après avoir protégé le Dauphin pendant les funestes journée révolutionnaires, sa mère doit s'enfuir le 10 août, après la prise des Tuileries, avec le fidèle Cléry. Il racontera, dans son Journal, comment ils évitent de peu les prisons des massacreurs de septembre[345].
A Versailles, à cette époque, le Commissaire Général Louis Melchior Mottet, son grand-père, ne touche plus ni sa pension de 9.000 livres, ni celle d'invalide de la marine. Ses oncles ne peuvent pas partir aux colonies malgré l'offre du grand-oncle Benoît Mottet de La Fontaine, commissaire-ordonnateur aux Indes orientales, de se charger de l'un d'eux. Le pain manque. On décapite un peu partout les nobles et les partisans du roi.
Alors que son cher Dauphin est emmené au Temple, Agathe Mottet demande néanmoins à être emprisonnée avec lui pour pouvoir le servir à nouveau. Elle est prête à abandonner Benoît et Madeleine Célinie (qui n'ont que six et cinq ans) pour aller en prison avec le Dauphin (Charles Louis) et le roi. Cette grâce, comme elle l'écrit, lui est refusée.
Le grand-père de la future Femme de Benoît, Jean-Baptiste III Gaudelet, qui travaille pour la Ferme générale, est brutalisé par des émeutiers et perd ses biens. Son fils doit émigrer. Le Prince de Poix, l'ami de la famille, réussit à s'échapper de prison grâce à des documents compromettants pour un révolutionnaire modéré nommé Pétion. Le cadavre d'un ami et même protecteur de son père, l'amiral Suffren est déterré et jeté aux ordures.
Agathe de Rambaud, comme tous les autres fidèles serviteurs de la famille royale, doit se terrer. Elle s'installe alors à Paris. Comment survivent-ils aux violences révolutionnaires ? Il se peut que son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley, les ait protégé grâce à ses amis dans le gouvernement révolutionnaire. Mais la sœur de Georges Antoine meurt cette époque de privations, car les notaires sont surveillés et guillotinés s'ils rendent leur argent aux nobles.
Le cauchemar se termine avec Thermidor. Son beau-frère, Georges Pléville Le Pelley devient amiral et ministre. Son oncle, le baron Jean Baptiste Picot de Buissaison, ancien chef de bataillon des Gardes suisses au château de Versailles, voit l'un de ses frères devenir général, Etienne Guillaume Picot de Bazus, et un autre de ses frères, le savant Philippe Isidore Picot de Lapeyrouse, devenir maire de Toulouse.
Agathe Mottet revoit, revenu d'émigration, son ami, le Prince de Poix. Connaissant les comtes de Provence et Artois, elle, ainsi que le prince de Poix, ne s’attendent qu’à de l’ingratitude des frères de Louis XVI en cas de Restauration. La naissance de Louis XVII a contrarié les plans du futur Louis XVIII. Déjà avant 1792 Marie-Antoinette empêche de peu que son bébé mange du verre pilé introduit dans sa nourriture.
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Commissaire de la Marine[]
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Orphelin de père, abandonné par sa mère jusqu'à l'âge de 7 ans, car elle se charge de l'éducation du Dauphin, Georges de Rambaud doit se cacher ensuite des révolutionnaires. Sa sœur, Célinie meurt de privations pendant la Terreur. Mais il a heureusement un parrain, son oncle, partisan de la Révolution, qui devient Ministre de la Marine et des Colonies du Directoire (15 juillet 1797 - 27 avril 1798), Georges Pléville Le Pelley (1726 - 1805) qui va être fait Sénateur et Grand officier de la légion d’honneur par Napoléon. Il meurt en 1805 et conserve beaucoup d'amis au gouvernement.
Grâce à lui, Georges devient le 22 janvier 1804, avant sa mort, employé au ministère de la Marine, où une grande partie des membres de sa famille et ses amis ont servi avant lui. Il reste à ce poste parisien jusqu'au 7 juillet 1806.
Rambaud part la même année à Toulon pour y être Commissaire de deuxième classe de la Marine. La Marine française essaie de survivre après la défaite de Trafalgar. Le port de Toulon n'a plus l'aspect d'avant la Révolution. Malgré cela son avancement est rapide. Le 1er janvier 1808, Georges est nommé commis de 1re classe.
Mais, comme la Marine française n'existe plus, en dehors des ports et de quelques navires corsaires, Georges de Rambaud accepte un poste de contrôleur des contributions directes, le 8 novembre 1810. Il reste contrôleur jusqu'au 1er janvier 1814.
L’épopée napoléonienne se transforme en déroute. Les morts sont nombreux. Notre production économique et nos ventes chutent pendant des années et nos échanges se limitent aux nations asservies. L’empereur devient très impopulaire, mais la presse est censurée, les opposants fusillés. Le soutien de l‘armée et de la police rendent impossible tout changement de régime politique démocratique.
Le 1er janvier 1814, c'est le début de la campagne de France, Georges de Rambaud donne sa démission et accueille les troupes alliées et le retour des Bourbons avec joie, comme presque toute sa famille. Le 24 avril 1814, le roi débarque à Calais et devient roi à Paris.
Mais le 1er mars, Napoléon revient de l'île d'Elbe. C'est avec la plus profonde douleur que Louis XVIII quitte les Tuileries. Le 20 mars Georges Rambaud choisit de le suivre. Le roi le nomme à Lille Commissaire des guerres-adjoint titulaire.
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Georges décide de suivre le roi à Gand[]
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Le Prince de Poix, ami de sa mère, est présent dans le cabinet du Roi, le 7 mars 1815, quand le maréchal Ney prend congé de Louis XVIII. Le militaire lui dit :
- : Partez ; je compte bien sur votre dévouement et fidélité.
- : Sire, j'espère ramener Buonaparte dans une cage de fer.
Mais Ney se rallie à l’Empereur et ce dernier peut désormais reprendre le pouvoir.
Louis XVIII doit donc abandonner les Tuileries dans la nuit du 19 mars. Dans l'entourage du roi, on se montre très opposé à son projet d'aller en Angleterre. Louis XVIII cède à contre-cœur. Au moment du départ, l'intention du Roi et de son entourage, proclamée au conseil de cabinet du 19 mars, est de se rendre à Lille et d'y installer le siège provisoire du gouvernement[346].
Il arrive le 22 mars, à Lille, par la porte de Béthune[347]. Le lourd silence des troupes contraste avec les acclamations du peuple. Le roi en prend quelque ombrage et se croit en danger[348].
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Le départ pour Gand (23 mars 1815)[]
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Louis XVIII dès le lendemain, part pour Gand où le prince d'Orange lui offre d'établir sa résidence. Peu après le passage de la frontière, ayant licencié le plus gros de l'escorte militaire et pris congé des maréchaux Mac Donald et Mortier, qui désirent demeurer en France, les princes franchisent eux aussi la frontière. Environ 300 gardes du corps, suisses et mousquetaires les protègent[351].
Le comte d'Artois, les ducs de Duras, de Poix, d'Havré, de Luxembourg, de Levis, Berthier, Marmont, Victor, les généraux Maison, de Beurnonville, Bordessoulle, Donnadieu, Louis de La Rochejaquelein, Thibaut de Montmorency, le chancelier Dambray, Blacas, Jaucourt, Louis, Bcugnot, Bourrienne, Clarke, Chateaubriand, Gaëtan de La Bochefoucauld, le comte de Bruges, Roux-Laborie, Bertin l'aîné, Lally-Tollendal, de Sèze, les préfets Capelle et Vaublanc, Anglès, Meunier, Guizot, Chateaubriand... accompagnent le roi ou le rejoignent bientôt. Pozzo di Borgo, Goltz, Vincent et les autres représentants des puissances, jadis accrédités à Paris, viennent reprendre leur poste diplomatique auprès de Louis XVIII[352].
Des manifestations de sympathie qui marquent l'entrée et le séjour à Gand du Roi de France. Nombre de Gantois conservent en effet un souvenir désagréable des régimes républicain et napoléonien[353]. Il y a à Gand une véritable cour[354]. La duchesse de Duras, admiratrice fervente de Chateaubriand, et sa fille Clara, duchesse de Rauzan, et la duchesse de Levis, dont Chateaubriand vante la beauté et la bonté, tiennent des salons où se réunit une société élégante et spirituelle, et où se poursuivent les traditions des salons parisiens[355].
Prince de Poix est accompagné par le fils d'une amie, Georges de Rambaud, qui vient de revêtir l'uniforme de Commissaire des guerres à Lille, le 23 mars 1815, durant la fuite à Gand. Ce Commissaire des guerres, mis en demi-solde sera son secrétaire intime (bras droit) pour gouverner Versailles, car le Prince est très malade.
Il y a aussi à Gand un véritable gouvernement auquel ne manque qu'un pays à gouverner. Chateaubriand écrit :
- Ma correspondance avec les départements ne me donnait pas grande besogne
En l'absence de l'abbé de Montesquiou, émigré en Angleterre, Chateaubriand a par intérim le portefeuille de l'intérieur[356]. Beugnot, ministre de la marine, et Louis, ministre des finances, ne sont pas non plus fort occupés.
Orléans - le futur Louis Philippe - repousse toutes les invitations que le Roi lui adressa de rejoindre la cour de Gand[357].
Dans la nuit du 17 au 18 juin, Wellington écrit au Duc de Berry qui commande l'armée royale, stationnés à Alost. Il lui annonce une bataille à venir et il envisage l'hypothèse, à laquelle il ne croit pas évidemment, d'une défaite des forces coalisées[358].
Arrive le jour de Waterloo. Panique, terreur à Gand bien sûr. Il y a des descriptions des chariots tout préparés, les bijoux de la Couronne sont envoyés à Anvers le 7 juin. Berry est pris de panique et commence à quitter, avec la Maison militaire, Alost[359].
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L'armée royale à Alost (1815)[]
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Clarke peut du moins donner des ordres, faire des règlements. Il adore cela. Il peut également combiner des plans de campagne, car il y a une armée royale : 802 gardes du corps, mousquetaires, Suisses, volontaires de l'Ecole de droit et soldats déserteurs, cantonnés à Alost et aux environs sous le commandement du duc de Berry[360]. Il y a aussi des volontaires royaux appelés à marcher avec le corps d'armée[361]. Mais, on a démobilisé une partie des Volontaires royaux au moment de franchir la frontière parce que les autorités du Royaume des Pays-Bas l’exigent[362].
Louis XVIII a cependant une garde. Même si sa Maison militaire a été dissoute par le comte d'Artois, elle se reforme à Alost. Il y a bientôt 800 soldats ce qui n'est pas rien. Les Gardes du Corps sont là et la salle de bal de l'hôtel d'Hane-Steenhuyse s'appelle bientôt la salle des Maréchaux, comme aux Tuileries, parce qu'il y a les Gardes du Corps en poste à cet endroit[363].
Le Roi a également sa famille autour de lui. Le comte d'Artois s'installe à l'hôtel des Flandres, sur la Place d'armes et le duc de Berry à Alost avec la Maison militaire[364].
Pour augmenter cette petite troupe, Clarke et ses agents multiplient les appels à la désertion parmi les corps français stationnés sur la frontière. Des émissaires de Gand, des douaniers belges, des royalistes de Lille et de Cambrai distribuent des proclamations où l'on promet, outre une bonne solde et de bons cantonnements, 80 francs à chaque cavalier monté et 20 francs à chaque fantassin qui rejoint l'armée royale[365].
Ce corps atteint en juin, selon l'ambassadeur d'Angleterre Charles Stuart, environ 2.000 hommes dont 600 cavaliers[366], mais il s'agit surtout de volontaires royaux venant de toute la France et pas des mercenaires de Clarke. Dans le même temps des mouvements insurrectionnels ou de résistance plus exactement à partir de l'armée restée fidèle à Louis XVIII, s'organisent dès le printemps 1815 (Provence, Couloir rhodanien, Bordeaux, Vendée, Toulouse, Angers, Morbihan, Nord...)[367].
Les puissances alliées font connaître à Gand leur désir formel que la petite armée d'Alost ni même les princes individuellement ne prennent point part à la guerre. On laisse Louis XVIII libre d'agir en Vendée[368].
Le duc de Berry loge à Alost chez le bourgmestre. Une partie des troupes cantonne à Alost. Dès le mois de mai, des déserteurs de l'armée impériale arrivent à Gand, Termonde ou Alost. Ces derniers sont l objet d un certain mépris de la part des Anglais? mais ils sont bien accueillis par les soldats royaux en exil, qui voient leur régiment augmenté de quelques hommes. Le 13 juin, Sir Charles Stuart écrit au duc d'Orléans demeurant à Londres, au grand dam du Roi :
- Je conviens que Gand me rappelle Coblentz et que l'armée d'Alost est une armée de Condé[369].
A la rentrée des armées alliées en France, Les partisans de la cause royale poussent au soulèvement les populations des Flandres, s'emparent de dix-sept villes, dont Lille, Dunkerque, Arras, Bapaume... Il préserve ainsi de l'occupation alliée deux provinces et récupère beaucoup d'armement et 6 millions de francs.
Louis XVIII revient à Paris le 8 juillet 1815.
Georges de Rambaud figure comme commissaire de guerre-adjoint titulaire dans l'Almanach royal de 1816 et dans celui de 1817. Les commissaires des guerres, subordonnés au commandement, sont chargés du ravitaillements des armées (munitions, vivres, fourrages, habillement, ambulances...) et des vérifications des dépenses.
Georges côtoie à Gand, un aïeul du général-comte de Hautecloque, lui aussi commissaire des guerres, famille dont des membres vont être des amis de certains de ses descendants Jean et surtout Gérard de Rambaud, mon grand-père.
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Sa mère du temps de la Restauration[]
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Agathe de Rambaud... est peu récompensée en 1815 de sa fidélité au dauphin, maintenue après le 10août 1792. Elle n’obtient qu’une pension de 1.000 francs par anet a du mal à assurer une situation à son fils, ancien fonctionnaire impérial qui a suivi le roi à Gand[370]. Agathe Mottet touche cette pension, qui s’ajoute à ses revenus qui sont d’environ 10.000 francs, somme considérable. Cela correspond au revenu de deux châteaux avec 100 hectares de terres chacun à proximité de Paris, beaucoup plus en province. Elle est cependant invitée régulièrement aux Tuileries et rencontre la duchesse d’Angoulême et surtout la duchesse de Berry, à Monfort-l'Amaury.
Cette duchesse de Berry fréquente aussi sa cousine, mariée à Henry II Russell de Swallowfield. Avec le général Wellington, cette grande Dame va permettre à Edouard de Warren, cousin d’Agathe, de devenir officier dans l’armée anglaise des Indes.
Madame de Rambaud dans les années 1830 va avoir 70 ans, et même ses rares ennemis disent qu’elle en paraît 10 ans de moins. C’est quelqu’un de très moderne même si désormais des romans de gare la disent très bigote. Ses amis ecclésiastiques lui reprochent de ne pas être catholique pratiquante. La réalité est que sa famille et ses proches sont tous francs-maçons, tout en étant royalistes. Ce qui, à l’époque, est encore possible en France, comme de nos jours de Madrid, à Oslo, et bien entendu à Londres.
Quand en 1834, Naundorf, un étrange personnage venu de Prusse, arrive à Paris et prétend être Louis XVII. Agathe le rencontre, mais Georges n'est plus là depuis bien des années.
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Paris (1815 - 1818)[]
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Le ministre, le Duc de Feltre, recommande de le nommer à Paris, en 1816, pour mieux l'observer. Il annote dans son dossier : sujet dangereux… à surveiller. Les espions du Duc de Feltre vont l'espionner. Il est vrai que le Duc de Feltre, Clarke de son vrai nom, avait déjà agi de même avec Bonaparte, en Italie. D'après l'Empereur :
- Il alla jusqu'à demander au Directoire d'Italie s'il y aurait la possibilité de me faire arrêter... qui lui répondit qu'on devait s'éviter toute peine et n'y point songe.... Clarke n'avait aucune habitude du commandement ; son genre d'esprit était celui d'un observateur : il s'occupe au quartier-général, pendant la bataille de Rivoli à faire des recherches sur les officiers particuliers; cela en mécontenta plusieurs et lui attira des désagréments[371].
Chateaubriand dit de ce traître :
- Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur; le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi ; l'évêque apostat fut caution du serment.
Malgré cet ennemi puissant, de Rambaud reste commissaire de guerre-adjoint, jusqu'en 1817. On le fait même chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur, le 23 octobre 1816.
- Honneur et patrie. Brevet de Chevalier série 5 n° d'ordre 1259 Ordre royal de la légion d'honneur Louis par la grâce de dieu, roi de France et de Navarre, chef souverain et grand maître de l'ordre royal de la légion d'honneur, à tous ceux que ces présentes verront salut. Voulant donner une preuve de notre satisfaction royale au sieur de Rambaud Benoît Auguste Georges, né le onze janvier 1786, à Versailles, département de Seine et Oise, Commissaire des guerres adjoint, pour les services qu'il nous a rendus et à l'état. L'avons nommé Chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur pour prendre rang dans la légion à compter du 18 janvier 1816 et jouir du titre de chevalier et de tous les honneurs et prérogatives qui y sont attachées. Donné au château des Tuileries, le 23 octobre de l'an de grâce 1816 et notre règne le vingt deuxième. Signé : Louis, Par le Roi, Chef souverain et grand Maître. Le grand chancelier de la légion d'honneur. Signé : Mac Donald vu, vérifié et enregistré. Registre 1 f.126 Le secrétaire général de l'ordre signé : Comte Hulot d'Osery. Certifie la présente copie conforme à l'original qui nous a été présenté. L'Intendant militaire du Loir et Cher Waré (cachet de l'intendant). Ministre de la Guerre Direction Générale de l'administration Enregistrement n° 118 Délivré gratis.
- Par ordre de son Excellence le Ministre de la Guerre Le secrétaire général du Ministère certifie à tous qu'il résulte des pièces déposées que M. de Rambaud (Benoît Auguste George), né le 11 janvier 1786 à Versailles (Seine et Oise) a été employé
- au Ministère de la Marine depuis le 22 janvier 1804, jusqu'au 7 juillet 1806
- en qualité de commis de la Marine de 2e classe à Toulon le 7 juillet 1806
- Commis entretenu en 1re classe au même port et ensuite à Lorient le 1er janvier 1808, jusqu'au 1er septembre 1810
- qu'il a été nommé contrôleur des contributions directes le 8 novembre 1810 & a servi en cette qualité jusqu'au 1er janvier 1814
- qu'il a été nommé adjoint aux commissaires de guerre le 19 avril 1815 et continue à percevoir la demi-solde de ce grade.
- Certifie en outre qu'il a fait la campagne de 1815 à l'armée Royale du Nord.
- En foi de quoi il a délivré le présent Certificat pour servir et valoir ce que de raison.
- Fait à Paris le 14 juin 1824.
Toutefois, Georges doit rester à Paris et est surveillé par la police de Fouché. Il se retrouve, comme les fidèles bonapartistes, en demi-solde, le 16 octobre 1818. Vu la date et ses idées, il a certainement été mêlé à la Conspiration du bord de l'eau, avec Chateaubriand et un certain nombre d'officiers royalistes.
Georges ne perçoit plus qu’une demi-solde de 1.200 francs par an.
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Secrétaire particulier du Prince de Poix[]
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Georges de Rambaud est chassé par le duc de Feltre de l'armée du roi, pour lequel il a été pourtant l'un des rares officiers à s'être battu.
Par ordonnance du roi du 29 juillet 1817 le corps des Inspecteurs aux revues et des commissaires des guerres est supprimé et remplacé par un corps d'intendants militaire, dont il ne fait pas partie. Il y a dans l'administration de l'armée au début de la Restauration une majorité d'anciens révolutionnaires ou bonapartistes. Un fils de nobles d'Ancien régime, monarchiste, dont la mère a élevé Louis XVII est pour eux un ennemi qu'il faut chasser de l'armée.
Georges de Rambaud devient secrétaire particulier du Prince de Poix, ami de sa mère[372]. Celui-ci, très malade, termine ses jours en château de Mouchy-le-Châtel, dans l'Oise. Georges de Rambaud le remplace dans ses fonctions de Gouverneur de la Maison royale de Versailles et de Trianon, lieutenant général, marguillier d'honneur de la paroisse, marguillier d'honneur de la paroisse, et secrétaire général du gouvernement de Versailles[373].
C'est dans l'ancien hôtel particulier de la Pompadour que naît son fils, Ernest de Rambaud, 7 rue des Réservoirs, le logement du Gouverneur qu'occupe son père.
Georges loge dans cet ancien hôtel Particulier de la Pompadour. La marquise l'a fait construire en 1752 par http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cailleteau Jean Cailleteau, dit Lassurance]. C'est à cette époque une charmante demeure comportant un rez-de-chaussée, un étage et des combles. Rousseau l’orne de sculptures. Cet hôtel revient à la somme de 210.841 livres[374]. Après la mort de la marquise, en 1764, cette maison revient à son frère, le marquis de Marigny, qui la vend à Louis XV. Il devient l'hôtel du gouvernement, autrement dit celui du Gouverneur de la ville de Versailles. Le cadre est si convenable qu’en 1814, le roi de Prusse, l’empereur d’Autriche et l’empereur de Russie y passent quelques nuits. En 1815, c'est au tour du duc de Wellington et du prince Blücher. Fin 1815, le prince de Poix, lui redonne son rôle d’hôtel du Gouvernement en y logeant Auguste. Puis il devient par la suite l'hôtel des Réservoirs, l'un des restaurants les plus en renom de Versailles, qui reçoit de grands personnages.
Le Prince de Poix vit en son château de Mouchy-le-Châtel, dans l'Oise. Georges de Rambaud le remplace, comme on peut le constater en lisant des lettres datées des 5 et 12 septembre 1818 d'Auguste de Rambaud, secrétaire du gouvernement de Versailles, pour le prince de Poix, malade à Mouchy[375]. Rambaud envoie une réponse négative au comte de Pradel. Le comte de Pradel est le Premier chambellan et maître de la Garde-Robe et directeur général du ministère de la Maison du roi, depuis 1816.
Georges de Rambaud se rend à cheval de ses écuries aux châteaux de Versailles par les jardins qui jouxtent son hôtel particulier.
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Son mariage (1817)[]
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Le 8 juillet 1817, Georges de Rambaud se marie avec Françoise Gaudelet d'Armenonville. Il a 31 ans, sa femme en a 17 à peine. Le mariage a lieu à Paris. Son épouse est la fille d'un inspecteur général de tous les services près des troupes alliées pour le département de la Seine, puis celui du Nord, en 1817. Son beau-père, François Gaudelet d'Armenonville a fait une déclaration énergique à la tête de ses camarades lors de la rentrée du roi en juillet 1815, qui a été publiée dans tous les journaux. Il est entrepreneur au service des fourrages à Meaux. Cet ancien émigré est devenu très anti-bonapartiste quand l'empereur a nationalisé sa manufacture des tabacs de Morlaix. La faillite de sa banque, dont parle l'empereur et qui selon Cambacérés a été la première d'une longue bien trop longue liste d'entreprises victimes de la gestion médiocre de l'Empire. Elle a achevé d'en faire un ennemi de l'usurpateur.
Comme son père, Jean-Baptiste III Gaudelet, sieur d’Armenonville, dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI, il a été ruiné par la Révolution. Son oncle est le général-comte Louis Groult des Rivières, commandant les Suisses du comte d'Artois avant 1789, veuf de la fille unique du maréchal-marquis Philippe Charles de La Fare et nièce du cardinal-duc Etienne Joseph de La Fare, l'ennemi des jansénistes.
Côté maternel, la famille de Françoise Gaudelet d'Armenonville est plus modérée au niveau des idées et des actes. Son grand-père, Joseph Dubernad est un financier, mais aussi un révolutionnaire. Cependant presque tous ses ancêtres maternels, les du Bernad (de La Plume, Gascogne), les Lannux de La Chaume (de La Plume et avant du Béarn) ou les Saulnier de Cugnon (Lorraine et Luxembourg) appartiennent à des familles nobles très anciennes. Ils sont négociants avec l'outre-mer, ce qui leur permet de ne pas déroger. Mais ils se soucient plus de leurs affaires que de leur noblesse. La plupart sont consuls d'autres royaumes avant 89, puis de l'Empire.
Les Dubernad sont aussi des descendants de Jean de Fourcade, bourgeois de Bayonne. Ils sont donc parents avec un grand nombre de personnes célèbres. Tous ses descendants gardent des liens pendant des générations et sont presque tous soit des hommes d’affaires, soit des diplomates, parfois les deux. Une grande partie d’entre eux vivent en Espagne et sont merveilleusement bien intégrés à une frange de l’aristocratie espagnole libérale. Les Dubernad sont des parents proches à la fois des Cabarrus, mais aussi des Lesseps, de la future impératrice Eugénie de Montijo. Sa cousine, Thérésa Cabarrus, est la fille de François Cabarrus, ministre espagnol, ami de Goya. Divorcée de Tallien, maîtresse de Barras, elle est devenue par son mariage princesse de Chimay. Françoise Gaudelet d'Armenonville demeure un temps dans le château de Fontenay-aux-Roses appartenant à son illustre cousine.
Françoise Gaudelet d'Armenonville est la nièce d'un Gouin, famille de banquiers et d'industriels originaires de Tours, qui va donner plusieurs Régents de la Banque de France au XIXe siècle.
Sa tante, Marie Pauline Behic est la petite-nièce du premier évêque constitutionnel Louis-Alexandre Expilly de La Poipe, la belle-sœur du frère du général Moreau (1763 - 1813), le député et préfet Joseph Moreau. Elle est également la belle-sœur du vice-amiral Jacques Bergeret (1771 - 1857) et la tante de deux contre-amiraux.
Sur un portrait de Blaise, on peut noter que Françoise Gaudelet d'Armenonville est à cette époque une très jolie jeune fille. Elle est aussi quelqu'un de très cultivé, qui va devenir une femme libraire.
Françoise Gaudelet d'Armenonville est née à Morlaix, rue Longue-section de la Roche, la rue des riches négociants et armateurs. Les témoins à sa naissance sont son oncle Gouin et son frère Henri-Jacques-Marie Goüin-Moisant négociant, maire de la ville de Tours en 1795, vice-Président de la Chambre de Commerce de Paris, chevalier de la Légion d'Honneur, et député monarchiste de l'Indre-et-Loire de 1815 à 1822.
Françoise Gaudelet d'Armenonville est élevée à Morlaix, à Paris et à Meaux. Elle vit jusqu'à l'âge de deux ans avec sa mère au Château de La Bourdaisière.
Descendance de Jean de Fourcade
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Mort du Prince de Poix (1819)[]
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Agathe Mottet écrit dans un courrier à Charles X :
- Hélas pour Auguste de Rambaud, celui qui était à tous égards son bienfaiteur décède...[377]. Comme Ernest de Rambaud, son fils, vient de naître le 1er février 1819, Georges se retrouve dans une fâcheuse situation. Il doit quitter l'hôtel du gouvernement de Versailles, où il est logé uniquement du fait de ses anciennes fonctions. Il doit aussi dire au revoir à sa famille versaillaise, très présente à la naissance de son fils, notamment les témoins : le baron Jean Baptiste Barthélemy Picot de Buissaizon, chevalier, demeurant au château, son oncle et son cousin germain, Louis Marie de La Brousse, également baron, lieutenant colonel, adjudant, major des gardes du corps du Roi, compagnie de Noailles, chevalier de l'ordre Royal et militaire de Saint-Louis, officier de la Légion d'Honneur, avec qui il a été élevé.
Les Rambaud habitent d'abord 32 boulevard de la Reine, à Versailles, puis dans le quartier de l’actuelle place de la Concorde, à côté du château des Tuileries. Georges y vit uniquement avec sa pension militaire et des aides de sa mère et de sa belle-famille. Agathe Mottet a peu hérité de ses parents, ruinés par la Révolution, mais elle touche la moitié de la retraite de son mari et une pension de 1.000 francs pour s'être chargé de l'éducation du Dauphin. Comme elle fait heureusement partie des hoirs de Jean Rambaud (1703 - 1761), grand-père de Georges, armateur, corsaire et négociant connu de Marseille, elle dispose d'une rente annuelle de 10.000 francs, ce qui est assez considérable.
Rambaud fréquente surtout des officiers des gardes du corps du roi, parfois parents avec lui ou sa femme. Il végète à Paris de février 1819 à fin 1820. Le 28 août 1820, Georges de Rambaud est au mariage de la cousine germaine de sa femme, Elisabeth Groult des Rivières avec Frédéric Le Pippre de Tincques, capitaine aux gardes à pied du roi, au château de Morville.
Le fils d’Agathe Mottet-de Rambaud part à la fin de l'année 1820 aux Indes, où vivent les descendants du baron Benoît Mottet de La Fontaine, ancien commissaire-ordonnateur des établissements français de l'Inde et gouverneur de Pondichéry, l’un de ses grands-oncles. Henry II Russell de Swallowfield (1783 – 1852) est le British Résident de l'État princier autonome d'Hyderabad. Il est marié à Clotilde Mottet de La Fontaine cousine germaine de sa mère.
Comme l’écrit Agathe Mottet-de Rambaud quelques années plus tard au futur roi Charles X à propos de son fils :
- Il s'est déterminé à passer dans l'Inde où une puissante famille pouvait lui assurer quelque ressource pour améliorer son sort.. . Il pensait mettre son épée au service du Nizam d’Hyderabad.
Mais elle oublie de préciser que c’est après n’avoir pu obtenir la restitution de la loge française de Cassimbazar. En effet, Rambaud est nommé Directeur de cette loge, après le décès et l'échec de son prédécesseur, M. Bourgoin, le 28 mars 1820[378].
Cassimbazar est devenue depuis le début du XIXe siècle une ville morte dans un marais malodorant du Bengale. Le Résidant anglais refuse de lui redonner la jouissance d'un privilège absolu de juridiction, en 1820[379]. Après son séjour, les loges de Cassimbazar, Patna et Jougdia ne sont pas restituées.
Georges a juste de la chance de ne pas mourir de la malaria, comme les rares blancs et une partie des indigènes. Georges doit revenir alors en France, car les Britanniques se méfient des Français. Seuls les Mottet de La Fontaine sont acceptés, car ils sont presque tous mariés avec des Anglais. Son oncle, Jean-François Mottet, va à Pondichéry, chez son cousin germain, Adolphe Mottet de La Fontaine, pour échapper, lui aussi, au triste sort des demi-soldes. Il devient tour à tour procureur général à la Cour royale d'un prince indigène en 1817, puis conseiller, en 1823 et vice-président du gouvernement local de l'Inde du Sud, en 1825. Mais c'est un cas très rare !
Au début de son absence, en 1821, il a un deuxième enfant, Ernestine de Rambaud, qui va être élevée surtout par sa grand-mère et dont nous possédons un grand nombre de courriers. Le jeune baron François de Cassand, sous-lieutenant des Gardes du Corps du Roi (ce qui correspond au grade de lieutenant-colonel dans l'armée), dans la compagnie de Noailles, celle de Louis de Labrousse, baron de Mauzac, chevalier de Saint-Louis et son oncle, Claude Louis Mottet, chef d'escadron de gendarmerie en disponibilité, déclarent l'enfant.
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Retour des Indes (1822)[]
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Georges de Rambaud revient à Paris en 1822. Sa mère écrit au roi futur roi Charles X à propos de son fils :
- Mais, cette résolution pénible n'ayant pas eu le succès qu'il pouvait en attendre, il est revenu après trois ans d'épreuves douloureuses et s'est retrouvé par cette absence même dans l'impossibilité de rejoindre son corps en raison des nouvelles ordonnances qui ont été rendues depuis. Elle demande pour son fils une place de garde-magasin des vivres et fourrages et de préférence celle de Meaux, celle de son beau-père, si elle devient vacante.
Georges et ce courrier sont recommandés au Prince par le comte de Damas, bientôt ministre de Charles X. Georges réussit seulement à récupérer une place d'agent comptable des vivres, à Vendôme, à partir du 1er juin 1824.
Son fils, Ernest de Rambaud, est un enfant très éveillé qui sera polytechnicien et un brillant officier d'état-major.
Georges de Rambaud perd son poste à Vendôme, le 15 novembre 1828, et part au Mexique, en 1829. Il laisse les siens à Paris[380].
Selon une légende familiale, il finit sa vie dans la misère en donnant des cours de Français à Mexico ou à des membres de l’aristocratie locale pour survivre.
La réalité est un peu différente : Georges de Rambaud traduit les grands auteurs français, en castillan, pour le compte du gouvernement mexicain. Il n'est certes pas très riche, mais il devient un traducteur assez célèbre à cette époque, encore cité de nos jours, dans Historia general del Estado de México (1998)[381].
Là-bas, depuis la proclamation de l’indépendance, les Français jouent un rôle considérable dans la vie économique du pays.
En 1827 les Français se retrouvent dans la région de Vera Cruz, Hidalgépolis, Morelépolis, Léonard y Minépolis.
A partir de 1828, ils colonisent la zone de Coatzacoalco. Atanasio Gabriel Laisné de Villevêque, né à La Nouvelle-Orléans, vice-consul aux USA, est l’artisan de cette colonisation. C’est lui qui rédige l’acte de décès de Georges de Rambaud, comme vice-consul français.
Une campagne de propagande sur les riches colonies, à Paris, a du attirer Georges qui veut toujours s’enrichir. Il n’est pas le seul ! En novembre 1829 arrive un premier groupe : 300 entrepreneurs français. Il vient de tout, même des avocats. La réalité du pays est différente : la nourriture est pourrie, les insectes pullulent, des régions entières sont des déserts et la température avoisine les 38°C ! Malgré cela, trois années après, les Mexicains consomment pour 46 millions de francs de produits français et 6.000 Français vivent dans ce pays.
Georges de Rambaud, outre ses traductions pour le gouvernement mexicain donne des cours de langues à des français ou des Mexicains passionnés par la culture française ou voulant faire des affaires avec la France.
Agathe, sa mère, ne peut toucher sa demi-solde, et lui envoyer cet argent, car très négligeant il n'a pas laissé d'autorisation aux services administratifs de l'armée française.
Georges de Rambaud meurt à Mexico le 9 janvier 1834, à 47 ans. Son fils a 14 ans, sa fille 12. Il figure parmi les dossiers des Français du consulat général de France à Mexico[382] :
- Année 1834
- Gestion de Messire le Baron Deffandis, ministre plénipotentiaire de France au Mexique.
- N°2 Acte de décès
- Du Jeudi neuf janvier mil huit cent trente quatre à dix heures du matin.
- Actes de décès du Sieur Benoist Auguste de Rambaud, ancien Commissaire des guerres adjoint,
- Professeur de Langues à Mexico, y demeurant rue des Belenitas, et ci-devant en France à Paris, décédé de ce matin neuf janvier mil cent trente quatre à neuf heures ; âgé de quarante huit ans, né à Versailles, Département de Seine et Oise !
- Sur la déclaration à Nous faite par le Sr Gabriel Villette, demeurant à Mexico, Médecin du défunt et âgé de trente quatre ans ;
- Ce par le Sr David Prosper Varnier, demeurant à Mexico, Médecin âgé de trente huit ans. Et ont signé après lecture faite, Varnier, Villette
- Constaté par nous, vice-consul de France, chanceler de la légation du roi à Mexico, remplissant les fonctions d’officier de l’état-civil.
- Laisné de Villevêque.
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Après sa mort[]
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Depuis son départ et grâce à sa belle-mère, sa femme touche une partie de sa demi-solde et une pension de 600 francs du roi. Cette pension sera maintenue par Louis Philippe en exécution de la loi du 23 décembre 1831[383].
Mais elle n'est pas inactive et très moderne pour son temps. Françoise Gaudelet d'Armenonville figure dans le Dictionnaire des femmes libraires en France, 1470-1870 (2003)[384]. Elle est libraire le 23 octobre 1827 et remplace Louise, Elisa Rémy, épouse Barré. Son adresse est au 25, rue Saint-Dominique. C'est dans cette rue qu'Honoré de Balzac situe les plus beaux hôtels particuliers de la Comédie humaine.
Françoise Gaudelet d'Armenonville confie sa fille à sa belle-mère, Agathe de Rambaud et envoie son fils, Ernest de Rambaud, dans des pensionnats. Elle demeure au château de Fontenay-aux-Roses avant son second mariage le 18 novembre 1834, chez sa cousine, la Princesse de Chimay.
Elle se remarie à Paris (à Saint Germain-les Prés, 6e arrondissement de Paris) avec le comte Amédée d'Allonville (1804 - 1885), qu’elle devait connaître depuis longtemps[385]. En effet, elle est présente au mariage du capitaine Frédéric François Le Pippre avec Elisabeth Augustine Groult Desrivières, sa cousine germaine, le 28 août 1820 à Hanche. Les d’Allonville y sont également présents. Ils sont cousins avec son oncle le général-comte Louis Groult des Rivières par les Petau et originaires de Montfort-l’Amaury.
Amédée d'Allonville appartient à la famille des Allonville, très ancienne famille de la région de Beauce, en pays chartrain, au blason d’argent à deux fasces de sable [9]. En 1200, Allonville est mentionné dans un cartulaire de l’abbaye de Saint-Père (bénédictins à Chartres). En 1315, un Allonville fait hommage à l’évêque de Chartres...[386][387]. La Maison d'Allonville Fire son nom de la terre de Dallonville en Beauce, à deux lieues de Chartres. Sa filiation remonte avant Payen d'Allonville vivant vers 1120.
Saint-Cyrien (promotion 1820 - 1822), Amédée d'Allonville de Réclainville est sous-lieutenant le 1er octobre 1822[388]. Il est nommé sous-lieutenant dans le 1er régiment d'infanterie de la Garde royale, depuis le 27 mai 1828.
Amédée d'Allonville est caserné à Paris. Quand Charles X est chassé par la révolution, en 1830, il quitte l’armée et est qualifié sur les actes de rentier et propriétaire. L'été, la famille vit au château de La Hauteville dans le canton de Houdan. C'est une belle propriété en bordure de la forêt de Rambouillet. La ferme se compose de 150 hectares de riches terres et de bois. L’hiver, ils demeurent dans le faubourg Saint Germain, ou dans leur hôtel particulier de Versailles. Amédée peut vivre en rentier, car sa mère est d'une famille de financiers, dont le fermier général François Baudon d'Issoncourt, qui vend sa charge à Lavoisier.
Amédée d'Allonville est dit propriétaire en 1844. Il constitue une dot de 62.500 francs pour sa belle-fille, Ernestine de Rambaud. Mais il n’est pas présent au mariage. Lui et sa femme sont des anti-naundorffistes primaires toujours prêts à critiquer Agathe de Rambaud et le fiancé est naundorffiste et roturier.
La fortune Amédée d'Allonville du fait de l'entretien de trois logements et de nombreux domestiques s'amenuisent. Il meurt 9, rue Neuve Notre Dame à Versailles, un petit immeuble comme il y en a tant à Versailles. Sa femme, Françoise Gaudelet d'Armenonville y est morte avant lui le 30 mars 1877[389]. Les derniers d’Allonville et les Tocqui(g)ny de Villarceaux sont âgés ou malades et n’ont plus de descendance.
Ernest de Rambaud x 1868 Marguerite Le Clerc de Pulligny.
Louis est le prénom de son parrain, Louis de Labrousse, un des cousins germains de son père qui a été élevé avec ce dernier, pendant sept ans. Le colonel de Labrousse, fils d'un colonel est descendant d'une famille qui joue un rôle important pendant la Fronde. Mais il n’est pas encore baron, comme un autre cousin germain, Jean-Baptiste Barthélemy baron Picot de Buissaizon, fils du baron Jean Baptiste Picot de Buissaizon, ancien chef de bataillon des Gardes suisses. Ce témoin est ce neveu de général-baron Picot de Bazus et aussi de l'ancien maire de Toulouse et savant Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse, qui a été emprisonné par les Robespierristes, puis traqué en 1815 par les Verdets (Partisans de la Terreur blanche)[390].
La sœur cadette d’Ernest, Ernestine de Rambaud est née le dimanche 8 avril 1821 à Paris.
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TRENTE QUATRIÈME GÉNÉRATION : ERNESTINE[]
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TRENTE QUATRIÈME GÉNÉRATION : ERNEST[]
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[Fichier:DE RAMBAUD ERNEST 1.jpg|thumb|260px|Son habit noir aux boutons dorés (ornés du casque antique, de l'épée et des feuilles de chêne et de Laurier) est passepoilé d'amarante. Le col et le parement des manches portent les broderies supérieurs. A l'épaule droite les aiguillettes dorées sont l'attribut du corps royal d'état-major, de même que la ceinture de soie amarante et or, depuis 1852. De gauche à droite, les décorations sont les suivantes : croix d'officier de l'ordre impérial de la légion d'honneur, médaille d'Italie (1859), ordre italien des saints Maurice et Lazare et médaille de Crimée (1855) avec trois barrettes correspondant à trois batailles auxquelles il a participé.]]
Ernest de Rambaud est né à Versailles, le 1er février 1819, dans l’hôtel du Gouvernement, l'ancien hôtel particulier de la Marquise de Pompadour, à Versailles. Il est décédé en son Château de La Hauteville, le 25 février 1899[391]. Il est inhumé au cimetière Saint-Louis de Versailles le 2 mars 1899[392].
Ernest est le fils d'un Commissaire administrateur des guerres, Georges de Rambaud (1786 - 1834)[393], et de Françoise Gaudelet d'Armenonville (1800 - 1877)[394]. Son père est écuyer et officier, comme son grand-père Benoît de Rambaud avant lui. Il meurt à 47 ans à Mexico.
Sa mère se remarie le 18 novembre 1834 avec le comte Amédée d'Allonville (1804 - 1885), descendant d'une des plus anciennes familles de la noblesse française[395], la Maison d'Allonville.
Comme presque tous les hommes de sa famille, Ernest veut être officier. Son beau-père, Amédée d'Allonville, Saint-Cyrien de la promotion 1820-1822, lui conseille de devenir polytechnicien. Après avoir réussi son examen, comme il est l'un des meilleurs élèves de sa promotion il est accepté à l'École d'application du Corps Royal d'État-Major[396]. Mais le choix de cette école et celui courageux de sa grand-mère, Agathe de Rambaud, de soutenir celui qu'elle reconnaît comme étant Louis XVII, font que sa carrière va être bloquée. S'ajoute à cela le fait que comme il est grièvement blessé pendant la Guerre de 70, et souffre de la fièvre typhoïde, il se retrouve prisonnier comme toute l'armée Bazaine. Il est donc considéré comme un traître, car prisonnier au siège de Metz.
Ernest de Rambaud a pourtant fait toutes les guerres du Second Empire. Mais comme il a fait partie des conjurés qui ont fait la Campagne de Paris en 1851, doux euphémisme qui peut se traduire par le coup d'état du futur Napoléon III[397], il est en plus détesté par certains républicains.
Ernest est tour à tour aide de camp du général de Grouchy, de son cousin le général comte d'Allonville, du maréchal Baraguey d'Hilliers. Ils l'apprécient beaucoup et demandent en vain de l'avancement pour lui[398]. Être aide de camp est, à cette époque là, très dangereux.
A l'étranger, du fait de ses actions courageuses et efficaces lors de trois des cinq batailles décisives de la Guerre de Crimée (1854 - 1856), il est l'un des rares non-Britanniques décoré de la Crimea Medal avec trois agrafes officielles britanniques (et pas les non autorisées françaises !)[399]. Il est vrai que c'est son unité qui sauve les survivants de la Brigade Légère après sa célèbre charge[400].
En Italie, Rambaud à Magenta (4 juin 1859) apporte la grande nouvelle de la victoire à Napoléon III[401]. Quelques jours plus tard, après la victoire de Melagno (10 juin 1859) dans un rapport, devenu historique même à l'étranger[402], le maréchal Baraguey d'Hilliers le recommande à nouveau à la bienveillance de l'empereur. Ernest trace avec d'autres anciens élèves de l'École d'État-Major les plans de la victoire de Solférino. Ernest est enfin nommé chef d'escadron[403]. Il est fait officier de l'ordre impérial de la Légion d'Honneur en 1863, et reçoit la médaille d'Italie[404]. Mais comme pour la Crimée, c'est un pays étranger qui lui décerne la plus belle récompense. Vittorio Emanuele II di Savoia, roi d'Italie lui attribue la dignité de chevalier de l'Ordre de Saint-Maurice et Saint-Lazare[405]. En Italie, il devient l'ami d'un certain Henri Dunant.
En 1870, Ernest est sous Metz, chef d'état-major de la division Grenier et il est trois fois à l'ordre l'ordre de son corps d'armée[406][407]. Longtemps, les braves gens, soutenus par la présence du général Grenier et de son chef d'état-major, le lieutenant-colonel de Rambaud, se sont défendus contre les Allemands[408]. Mais Ernest de Rambaud est grièvement blessé. Fait prisonnier, il est très bien soigné en Allemagne, ce qui le surprend. Ernest de Rambaud ne combat pas les Communards du fait de sa blessure.
Mais en 1872, le général Changy l'appelle à Tours comme sous-chef d'état-major général. Il concourt alors à la réorganisation du 9e corps[409], et installe en 1872 l'important Camp militaire du Ruchard[410].
Ce sont ses derniers services : l'heure de la retraite sonne pour lui. Il vit ses dernières années au Château de La Hauteville et à Versailles, ville qui l'a vu naître. À La Hauteville, il exploite ses terres et ses bois.
Du fait de son amitié avec Henri Dunant et des liens de ce dernier avec les derniers d'Allonville, il est nommé Directeur du service hospitalier de la Croix-Rouge. Ernest est aussi ami avec le général marquis Gaston de Galliffet, prince de Martigues, ministre de la Guerre quatre mois après sa mort.
Sous le Second Empire, Ernest reconnaît un fils de Naundorf comme étant le prétendant légitime au trône. Mais, après la proclamation de la IIIe République, il séjourne au château de Frohsdorf. Le comte de Chambord, Henri V de France, lui fait cadeau de l'une de ses bagues. Ernest de Rambaud est , malgré les idées monarchistes d'une partie de sa famille et de son beau-père, Amédée d'Allonville (1804 - 1885), un officier qui prend part à toutes les campagnes du Second Empire. D'ailleurs sur tous ses portraits et l'unique photo que nous connaissons de lui il porte une moustache en pointe et la forte barbiche au menton, comme l'empereur.
Article détaillé : Benoît de Rambaud|
Article détaillé : Agathe de Rambaud née Mottet
Article détaillé : Georges de Rambaud
Article détaillé : Françoise Gaudelet d'Armenonville
Article détaillé : Amédée d'Allonville
Article détaillé : Maison d'Allonville
Article détaillé : Château de La Hauteville
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Le 15 septembre 1788, Benoît de Rambaud, écuyer, chevalier de Saint-Louis, et colonel, fait faire une recherche concernant ses origines nobles par un Révérend-Père, Auguste de Manosque, capucin définiteur, du Couvent des R.P. Capucins d'Aix-en-Provence. La réponse est encourageante. Le Définiteur dit que si Benoît et sa famille peuvent prouver leurs origines depuis 1274 cela leur évitera des frais très importants pour rien.
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La Prosopographie des Rambaud a comme but d'étudier de possibles ancêtres agnatiques. Si la famille naît au XIe siècle dans les Alpes, son histoire reste encore relativement obscure jusqu'au XVe siècle. Ce n'est qu'avec Les Ra(y)mbaud d'Aix-en-Provence (1364-1564), du fait d'actes notariés et d'écrits publiés sur Aix-en-Provence que la vie de mes ancêtres est mieux connue. Guillaume III Rambaud (ca 1525 - 1560/1565) est Noble et Écuyer de Pertuis[412]. Il est né à Aix-en-Provence, mais la peste sévit en Provence dès 1520. Comme il n'y a que quelques victimes en pays d'Aigues, cela incite le Parlement d'Aix à se retirer à Pertuis, en 1546, pour fuir une nouvelle épidémie de peste[413].
Le blason des de Rambaud, des Rambaud de Marseille, Maillou et de La Roque ressemble beaucoup au premier sceau des Mevouillon. Comme on retrouve les Rambaud parfois sur des terres de cette famille c'est surement là l'origine des trois familles Rambaud nobles au XIXe siècle.
Voir article détaillé : Prosopographie des Rambaud
Voir article détaillé : La descendance Rambaud de Poncius d'Arles
Voir article détaillé : Les Rambaud/Raymbaud à Aix-en-Provence à la fin du moyen-âge
Voir article détaillé : Les Rambaud des bords de l'Étang de Berre
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Ernest de Rambaud est le fils d'Messire Benoît Auguste Georges de Rambaud, Écuyer, est en 1819 ancien Commissaire administrateur des guerres. Il devient alors le secrétaire particulier du Prince de Poix, Louis-Philippe de Noailles. Georges de Rambaud est le fils unique du colonel Benoît de Rambaud (1750 - 1787), ingénieur-géographe, marié en 1785 à Agathe Mottet, qui a été plus qu’une mère pour le futur Louis XVII, selon l’historien Alain Decaux. Elle est la descendante de la Famille Mottet XIe siècle est la petite-fille du baron Nicolas Mottet de La Motte et la nièce du comte Benoît Mottet de La Fontaine, Ordonnateur des Etablissements français des Indes. L'ancien ministre de la Marine et des Colonies de la Ire République et vice-amiral, Georges Pléville Le Pelley, Sénateur du temps de l'Empire est le grand-oncle paternel d'Ernest de Rambaud. Sa tante, Magdeleine Célinie de Rambaud (° 1787) est morte pendant la Terreur. Côté paternel Ernest de Rambaud est aussi le petit-neveu du :
- Colonel de la gendarmerie Claude Nicolas Mottet, chevalier dans l'Ordre de Saint-Louis, qui a combattu sur mer et en Espagne.
- Colonel Pierre de Labrousse de Ferejac, ancien maréchal des logis des gardes du corps, compagnie du Luxembourg, émigré.
- Commandant Jean Baptiste Barthélemy Picot de Buissaison (cela s'écrit aussi Buissaizon), chef de bataillon de la garde suisse au château de Versailles. Sous la Restauration, il fait confirmer la transmission de son titre de baron de Basus et majorat venant de son frère aîné le général-baron Picot de Bazus, par lettres patentes le 14 février 1818 de Louis XVIII[414].
Sa mère, Françoise Gaudelet d'Armenonville est la petite-fille de Jean-Baptiste III Gaudelet, banquier de la Marine, et de Thérèse-Françoise du Verger. Veuve de Jean-Baptiste Gaudelet, sa grand-mère et se remarie à Joseph-Mathieu-Emmanuel-Gaspard de Pezénas, baron de Pluvinal. Son grand-père est François Gaudelet, chevalier, seigneur d'Armenonville, industriel (manufacture de tabacs de Morlaix), banquier (Gaudelet-Dubernard & Compagnie, rue de Paradis, faubourg Poissonnière[415]). Sa mère, Françoise Gaudelet d'Armenonville est la petite-fille de Joseph Dubernad, négociant avec l'outre-mer, financier et révolutionnaire breton, cousin du Premier ministre espagnol et comte Francisco Cabarrús et sa fille Teresa Cabarrús, princesse de Chimay, Notre-Dame de Thermidor.
Ernest de Rambaud est aussi le petit-neveu du :
- du général-comte Louis Groult des Rivières
- de Augustin Raimond Goüin, membre de la Famille Goüin, banquier.
- Joseph Dubernad armateur, industriel, banquier, élu.
Ernest est le neveu de François Louis Gaudelet, chef d'escadron en 1856 du 3e régiment à pied d'artillerie[416].
La plupart des membres de sa famille sont des francs-maçons (Vénérables, Députés, Orateurs...).
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RESTAURATION (1819-1830)[]
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SA NAISSANCE[]
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Ernest naît en 1819 à l'hôtel du Gouvernement à Versailles. Voici un extrait des Registres d’état-civil de Versailles[419] :
- Du Jeudy 4 février mille huit cent dix neuf, une heure du soir, Acte de naissance de Auguste, Louis, Ernest de Rambaud, né le premier du courant à six heures du soir chez ses père et mère, à l’hôtel du Gouvernement, fils légitime de Messire Benoît Auguste Georges de Rambaud, Écuyer, chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur, ancien Commissaire des guerres et de Dame Thérèse Françoise Gaudelet d'Armenonville. Le sexe de l’enfant a été reconnu masculin. Les témoins sont Messires Jean-Baptiste Barthélémy Baron Picot de Buissaizon, chevalier de Saint-Louis, demeurant au château de Versailles, grand-oncle de l'enfant et Louis Marie de la Brousse, Écuyer, lieutenant-colonel, adjudant sous lieutenant major des gardes du corps du Roi, compagnie de Noailles, chevalier de l'ordre Royal et militaire de Saint-Louis, et officier de celui de la Légion d'Honneur, et cousin de l’enfant sur la déclaration du père qui a signé avec les témoins et nous adjoint du maire de Versailles, chevalier de la Légion d'Honneur, faisant par délégation les fonctions d’officier public de l’état-civil, après lecture faite.
- Signé : Georges de Rambaud, baron Picot de Buissaizon, L. de Labrousse
Le prénom Auguste est parfois celui de son père. Louis est le prénom de son parrain, Louis de Labrousse, un des cousins germains de son père qui a été élevé avec ce dernier, pendant sept ans. Le colonel de Labrousse, fils d'un colonel est descendant d'une famille qui joue un rôle important pendant la Fronde. Mais il n’est pas encore baron, comme un autre cousin germain, Jean-Baptiste Barthélemy baron Picot de Buissaizon, fils du baron Jean Baptiste Picot de Buissaizon, ancien chef de bataillon des Gardes suisses. Ce témoin est le neveu de général-baron Picot de Bazus et aussi de l'ancien maire de Toulouse et savant Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse, qui a été emprisonné par les Robespierristes, puis traqué en 1815 par les Verdets (partisans de la Terreur blanche)[420].
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GOUVERNEMENT DE VERSAILLES[]
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Prince de Poix, Louis-Philippe de Noailles est depuis 1814, Gouverneur de la Maison Royale de Versailles et de Trianon, Lieutenant général de Versailles, marguillier d'honneur de la paroisse et secrétaire général du gouvernement de Versailles. Il représente le roi à Versailles. Il a donc en plus a le soin de tout ce qui regarde la fabrique et l'œuvre de la paroisse Saint-Louis. Philippe Louis de Noailles est 2e duc de Poix et 2e duc espagnol de Mouchy, vicomte de Lautrec, Grand d'Espagne, est un ami de la mère de Georges de Rambaud, Agathe Mottet-de Rambaud[421].
Comme en 1818 le Prince est un homme âgé et malade il fait de Georges de Rambaud le Secrétaire du Gouvernement de Versailles lors de ses nombreuses absences. Par des lettres des 5 et 12 septembre 1818, pour le prince de Poix, nous apprenons que celui-ci est malade à Mouchy. C'est le père d'Ernest qui le remplace dans toutes ses fonctions[422].
Ernest de Rambaud naît dans l'ancien hôtel particulier de la marquise de Pompadour, 7 rue des Réservoirs, qui est le logement du Gouverneur, mais qu'occupe son père.
Louis XV fait construire, en 1752, par l’architecte Jean Cailleteau, un hôtel destiné particulier à Madame de Pompadour. Il est situé à l’extrémité de l’une des ailes du château de Versailles. Un corridor élevé contre le mur du réservoir de l'Opéra, du côté du Parc, permet d'aller, à couvert, du château dans l'hôtel. Ce petit hôtel est composé d’un rez-de-chaussée, d’un étage et d’un comble mansardé couvert d’ardoises. Rousseau l’orne de sculptures. Cet hôtel revient à la somme de 210.841 livres[423].
Le corps de la maîtresse royale est exposé en son hôtel, dans une chapelle ardente. En 1764, son frère, le marquis de Marigny, le vend à Louis XV qui le fait transformer en nouvel hôtel du gouvernement, autrement dit celui du Gouverneur de la ville de Versailles.
En 1793 pendant quelques mois, l’administration du District, s’y installe, mais ce n’est que solution provisoire. L’hôtel est vendu en 1794 à Benoît Buisson, marchand gantier à Paris. Le cadre est si convenable qu’en 1814, le roi de Prusse, l’empereur d’Autriche et l’empereur de Russie y passent quelques nuits. En 1815, c'est au tour du duc de Wellington et du prince Blücher.
Fin 1815, le prince de Poix, lui redonne son rôle d’hôtel du Gouvernement pour loger Ernest. Puis il devient l'hôtel des Réservoirs, l'un des restaurants les plus en renom de Versailles, et qui est a souvent été habité par de grands personnages.
Georges de Rambaud, son père, se rend à cheval de ses écuries aux châteaux par les jardins qui jouxtent l’hôtel particulier.
Hélas pour Georges de Rambaud, celui qui était à tous égards son bienfaiteur, écrit Agathe Mottet-de Rambaud dans un courrier à Charles X[424], décède... 14 jours après la naissance d'Ernest. Il faut quitter l'hôtel du gouvernement.
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DIRECTEUR DE CASSIMBAZAR (1820)[]
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Les parents Georges de Rambaud habitent 32 boulevard de la Reine, à Versailles, puis dans le quartier de l’actuelle place de la Concorde, à côté du château des Tuileries. Ils fréquentent surtout des officiers des gardes du corps du roi, parfois parents avec eux.
Le fils d’Agathe Mottet-de Rambaud part à la fin de l'année 1820 aux Indes, où vivent les descendants du baron Benoît Mottet de La Fontaine, ancien commissaire-ordonnateur des établissements français de l'Inde et gouverneur de Pondichéry, l’un de ses grands-oncles. Henry II Russell de Swallowfield (1783 – 1852) est British Résident de l'État princier autonome d'Hyderabad. Il est marié à l'une des filles de son grand-oncle.
Comme l’écrit Agathe Mottet-de Rambaud quelques années plus tard au roi Charles X :
- il pense mettre son épée au service du Nizam d’Hyderabad.
Mais elle oublie de préciser que c’est après n’avoir pas pu obtenir la restitution de la loge française de Cassimbazar. En effet, Rambaud est nommé Directeur de cette loge, après le décès de son prédécesseur, le 28 mars 1820. Est-ce le début d’une carrière d’administrateur colonial ou une façon de se débarrasser d’un membre de la conspiration du Bord de l’eau, organisée par les légitimistes jugé dangereux par le ministre Clarke ?
Cassimbazar est devenue depuis le début du XIXe siècle une ville morte dans un marais malodorant du Bengale. Le Résidant anglais refuse de lui redonner la jouissance d'un privilège absolu de juridiction, en 1820[425]. Deux administrateurs locaux ne peuvent changer des décisions prises par le gouvernement anglais à Londres.
Georges de Rambaud a juste de la chance de ne pas mourir de la malaria, comme les rares blancs et une partie des indigènes. Après son séjour, les loges de Cassimbazar, Patna et Jougdia ne sont pas restituées[426].
Georges de Rambaud revient alors en France, car les Britanniques se méfient des Français. Seuls les Mottet de La Fontaine sont acceptés, car ils sont presque tous mariés avec des Anglais.
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MORT À MEXICO (1834)[]
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Georges de Rambaud est nommé agent comptable des vivres, à Vendôme, pendant quatre ans et décoré de la Légion d’honneur. Toutefois il préfère démissionner de ce poste peu intéressant.
Son père part au Mexique en laissant les siens à Paris[427]. Selon une légende familiale, il finit sa vie dans la misère en donnant des cours de Français à Mexico ou à des membres de l’aristocratie locale pour survivre.
La réalité est un peu différente : Agustín de Rambaud traduit les grands auteurs français, en castillan, pour le compte du gouvernement mexicain. Il n'est certes pas très riche, mais il devient un traducteur assez célèbre à cette époque, encore cité de nos jours[428].
Georges de Rambaud meurt à Mexico le 9 janvier 1834, callejón de Bethlemitas (= Filomeno Mata).
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ERNESTINE DE RAMBAUD (1821)[]
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Au début de l'absence de son père, naît une petite sœur, Ernestine de Rambaud, le 8 avril 1821. Le deuxième prénom de l’enfant est Louisa, car le grand-père maternel de Françoise Gaudelet d'Armenonville-de Rambaud, Joseph Dubernad, négociant avec l'outre-mer, financier, cousin du Premier ministre-banquier-comte Francisco Cabarrús a vécu à Cadiz et Sevilla[429]. Son grand-père, Jean-Baptiste III Gaudelet, est un Trésorier de la Marine, issu d'un vieille famille de parlementaires de Dijon, dont parle d'Hozier. Par sa grand-mère Thérèse Françoise du Vergier, Françoise descend des Lantivy.
Ernest a deux ans à la naissance de sa sœur. Sa grand-mère paternelle, Agathe Mottet-de Rambaud, va s'occuper en grande partie de leur éducation.
Son grand-père, le colonel de Rambaud (1750 - 1787), est mort en 1787 au Sénégal en essayant d'aller au cœur de l'Afrique. Il a épousé à Versailles deux ans auparavant Mademoiselle Mottet de La Motte (et pas de Ribécourt). Celle-ci, attachée à la personne du Dauphin (duc de Normandie - Louis XVII) depuis sa naissance, risque sa vie le 10 août aux Tuileries du fait de son dévouement total à ce Prince[430].
La vieille dame paraît encore relativement jeune. Elle est d'un naturel très actif. Agathe touche une pension du roi de 1.000 francs qui s'ajoute à ses rentes qui viennent de l'héritage de Jean II Rambaud (1703-1762), armateur et capitaine corsaire. En tout elle a 10.000 francs par an pour vivre, ce qui correspond à 200.000 francs de capital, le prix de deux châteaux avec beaucoup de terres. C'est peu par rapport aux biens des financiers apparentés à elle, Gaudelet et Dubernad, mais ces familles sont en partie ruinées par la Révolution et les héritages sont divisés entre de nombreux enfants. Ruinés... tout est relatif : à l'époque un cocher est payé 150 francs par an et les veuves des victimes de la Vendée survivent avec 50 francs par an. Comme elle a été proche de la famille royale de 1789 jusqu'au 10 août 1792, sa grand-mère touche 1.000 francs permet à sa mère touche elle aussi une pension de 600 francs.
Madame de Rambaud se rend souvent à Montfort-l’Amaury avec sa bru et ses petits-enfants. Dans les châteaux et les belles demeures de sa famille se côtoient Madame de Tourzel, la duchesse d’Angoulême, sœur du prince qu’elle a élevé, et la très belle duchesse de Berry. Celle-ci fréquente outre-Manche le château de Swallowfield Park appartenant la cousine germaine de sa grand-mère, la Baroness Clotilde Mottet-Russell et son mari, Henry II Russell de Swallowfield. Ses grandes dames fréquentent les fêtes, concerts et soirées données notamment par les Le Pippre de Tinques ou les barons de Foucauld. Louis Groult des Rivières - veuf depuis 40 ans de la fille unique du Maréchal et Marquis Philippe Charles de La Fare - et sa seconde femme sont déjà très âgés.
A Paris, malgré le passé révolutionnaire de quelques membres de sa famille, ils participent presque tous à des cérémonies funèbres et expiatoires en souvenir du roi guillotiné ou de Louis XVII, quoique l'Église supprime ces messes n'étant pas sure de sa mort.
Sa grand-mère les emmène parfois à des fêtes aux Tuileries. C'est le cas lors du passage du roi de Naples en 1827, au château des Tuileries. Le roi Charles X pose sa main sur leurs têtes et leur demande leur âge. La duchesse d’Angoulême converse quelques instants avec leur grand-mère et s'informe de ce qui l'intéresse[431].
Ernest est placé très jeune dans différents pensionnats à Paris, tandis que sa sœur, Ernestine de Rambaud, va vivre chez sa grand-mère qui accueille également la baronne Adèle de La Brousse, sa nièce. La pauvre jeune femme vient de perdre son fils et son mari du fait de l’épidémie de choléra de 1832.
Françoise Gaudelet d'Armenonville, sa mère, devient en 1827 libraire, au n° 25 de la rue Saint-Dominique, à deux pas des Invalides. C'est dans cette rue qu'Honoré de Balzac situe les plus beaux hôtels particuliers de La Comédie humaine. Le 25 va devenir un hôtel particulier, l'Hôtel de Fonscolombe-Pascal. Françoise Gaudelet d'Armenonville acquiert une certaine notoriété, puisque le Dictionnaire des femmes libraires en France, 1470-1870, édité en 2003, parle d'elle et de sa librairie[432].
Françoise demeure avant son second mariage au château de Fontenay-aux-Roses, chez sa cousine Teresa Cabarrús, princesse de Chimay, Notre-Dame de Thermidor. Son mari, parti depuis huit années, décède le 9 janvier 1834.
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MONARCHIE DE JUILLET (1830 - 1848)[]
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SON BEAU-PÈRE, LE COMTE D'ALLONVILLE (1834-1885)[]
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Le changement de type de monarchie ne désole pas la grand-mère d'Ernest qui considère les Bourbons comme les pires des ingrats. Ses pensions sont maintenues. Le seul problème c'est qu'une partie de ses proches se disent désormais légitimistes.
A l'époque Ernest a 11 ans. Il se révèle très doué pour le dessin et les mathématiques. Comme l'atteste un dessin réalisé par lui très jeune, en 1831. Il n’a encore que 12 ans et dessine ces trois marins bretons à la plume, lavé à l'encre de Chine et rehaussé d'une touche d'aquarelle bleue sur la barque. Cette peinture est un souvenir de vacances passées à Morlaix. Elle représente très certainement les bords de la rivière qui rejoint la mer au port de Morlaix, le Dossen. Dans cette ville, au XVIIIe siècle, la famille de sa mère a occupé un rang très important : maires de la ville, députés, consuls d’Espagne, de l'Empire ou de Toscane, négociants avec l’outre-mer, banquiers, propriétaires de la manufacture des tabacs… En 1789, son grand-père, Joseph Dubernad, a été député du Tiers, à Rennes, et a crée le premier club des Jacobins de Bretagne.
Françoise Gaudelet d'Armenonville se remarie le 18 novembre 1834, à la paroisse Saint-Germain-des-Prés, avec le comte Amédée d'Allonville (1804-1886). La Maison d'Allonville a perdu plusieurs des siens pendant la Révolution. Ils sont morts pour défendre la famille royale. Le blason des aïeux d'Amédée figure dans la salle des croisades du château de Versailles.
L'été, Ernest quitte son pensionnat et rejoint sa famille au Château de La Hauteville dans le canton de Houdan. C'est une belle propriété en bordure de la forêt de Rambouillet. La ferme se compose de 150 hectares de riches terres et de bois. L’hiver, il séjourne à Noël chez eux, faubourg Saint Germain ou dans l'hôtel particulier de Françoise Gaudelet à Versailles. Son beau-père est un ancien Saint-Cyrien et un officier de la Garde royale. Il a démissionné de l'armée, en 1830, du fait de ses idées légitimistes. Il peut vivre en rentier, car sa mère est d'une famille de financiers, dont le fermier général François Baudon d'Issoncourt, qui vend sa charge à Lavoisier.
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NAUNDORF[]
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A Paris, La grand-mère, Agathe Mottet-de Rambaud, très choquée par la mort du Dauphin au Temple pendant la Révolution, et celle de son fils unique, retrouve chez un individu bizarre, venant de Prusse, des traits physiques ressemblant à ceux de Charles Louis, le duc de Normandie et les mêmes cicatrices.
Ce personnage qui a pris le patronyme de Naundorf est au courant des détails de la vie courante dans l'entourage d'Agathe et de la Reine. Celui-ci va vivre plus d’un an chez elle. Etant malade, Agathe de Rambaud reconnaît sur son corps les mêmes marques et cicatrices qu'elle avait observées chez le Dauphin.
Elle devient son principal soutien ce qui lui vaut bien des persécutions... et lui coûte fort cher.
Ernestine de Rambaud vit chez sa grand-mère, avec Naundorf. Elle se retrouve plongée dans cette affaire. Le Prince se promet d'être un père pour la jeune fille. Dans la réali