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Princes de Déols
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- Les origines de la puissante famille des princes de Déols, qui a joué un si grand rôle dans l'histoire du Bas-Berry, sont encore très imparfaitement connues[2].
Le manoir de Déols est une juridiction féodale de l'Aquitaine, au sud de la seigneurie d'Issoudun et de Tours, à l'est du Poitou au nord du comté de Marche et à l'ouest de la seigneurie de Bourbon. Ebbes (883 - 937) s'intitule Prince de Déols dans l'acte de fondation de l’abbaye Notre-Dame de Déols, en 917, comme avant lui son propre père, le Prince Laune de Déols (ca 865 - 911)[3].
La plus récente étude sur ces seigneurs est celle de Joachim Wollasch, Konigtum, Adel und Kloster im Berry wahrend des 10. Jahrhunderts, dans Neue Forschungen uber Cluny und diee Clumacenser[4].
Tout en faisant la part de l'élément légendaire, Joachim Wollasch dans sa célèbre thèse sur Royauté, noblesse et monastères dans le Berry du Xe siècle, ne récuse pas la possibilité d'une ascendance gallo-romaine de la famille de Déols[5]. Il suit en cela l'hypothèse émise par Louis Raynal dans son Histoire du Berry[6]. C’est aussi celle de La Chenaye-Desbois, dans son Dictionnaire généalogique...[7]. C'est aussi le cas de Settipani qui cite deux cas de deux familles médiévales d'origines gallo-romaines, dont les Déols descendants de Leocadius, dans La noblesse du Midi carolingien: études sur quelques grandes familles d'Acquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècle, Toulousain, Périgord, Limousin, Poitou, Auvergne[8]. Michel Lauwers et le Centre d'études Préhistoire-Antiquité-Moyen Âge en arrivent au mêmes conclusions[9].
Cette famille ne peut être qu’illustre. Dans le cas présent il s’agit de la gens Vettia. Le désir des familles sénatoriales de la Gaule est de se rattacher à des personnages célèbres. Il est commun à tous ces patriciens et c'est étudié notamment par F. Strohecker dans Der senatorische Adel im spatantiken Gallien, sauf que là c'est vraiment le cas, comme l'écrit Settipani[10].
Nous allons étudier cette hypothèse et voir en premier qui sont les membres de la gens Vettia et quelles sont leurs leurs liens avec le Berry et peut-être avec les Princes de Déols. Étudier aussi leur descendance, dont Leocadia, grand-mère Grégoire de Tours (538 - 594), et leur parenté avec les Widonides, par les femmes. Déols est appelée Dolensi et Dolensem Vicum, par Grégoire de Tours [11], Dolus Vigo Fitur/Dolus Vico/Dolus au VIe siècle[12].
La Bataille de Déols (469) ne semble pas parler des ancêtres des princes de Déols.
L’on peut, par contre, rattacher les premiers seigneurs de Déols, par des liens qui restent à définir, à plusieurs personnages qui appartiennent à l'entourage de la grande famille carolingienne des Gui et des Lambert, les Widonides (de Widi, Guy en latin), qui gravitent plus ou moins dans l'espace du pagus Bituricensis. Plusieurs historiens parlent de ce lien possible. Il convient aussi de rechercher chez Settipani et d'autres sources qui sont les illustres Gallo-Romains, ancêtres du Lambert de Bourges, mort à la bataille de Roncevaux, en 778.
Les grands Seigneurs de la Province de Berry, que sont les Seigneurs de Déols, se qualifient Princes de Déols, ou de la Terre Deoloife[13]. Ils prennent le titre de prince par la grâce de Dieu[14].
Barons de Châteauroux, Princes du Bas-Berry, ils ont sous leur domination les villes de Déols, de Vierzon, d'Issoudun, de Saint-Chartier, de Graçay, de Châteauroux, de Saint-Gautier, de La Châtre, d'Argenton, de Cluis & autres Terres confiderables, & la Seigneurie Deoloife s'étendoit depuis la Riviere de Cher jufquà la Gartampe qui tombe dans la Creufe proche de Montmorillon en Poitou. L’auteur de la Tranflation de S. Gildas parlant de l'un de ces Seigneurs nommé Ebbes, l'appelle Prince très noble et glorieux[15].Cette seigneurie fait aux Xe et XIe siècles figure de véritable État[16].
De Lambert de Bourges (ca 735 - 778) à Denise de Déols (1173 - 1121) la généalogie des princes de Déols marque l’histoire du Berry par l’empreinte de ses nombreux membres et par ses nombreuses branches de seigneurs outre de Déols, de Vierzon, d'Issoudun, de Saint-Chartier et de Graçay. Il ne se trouve point de Maison en France qui fonde, construit, dote autant d'églises, d'abbayes, et de monastères que celle de Déols-Châteauroux. L'abbaye de Déols en est le fleuron[17]. Elle compte trois archevêques de Bourges, dont Madalbert, Gerontius, Launus II[18] et Pierre de La Châtre[19].
La mort de Guillaume le Pieux permet à la royauté d'accentuer son emprise sur le nord de l'Aquitaine et les Déols y contribuent en récupérant toutes leurs prérogatives politiques à partir de 927[20].
Aux Xe, XIe et XIIe siècle, ils s'allient aux Comtes & Vicomtes de Bourges, aux rois d'Angleterre, aux Maisons de Chauvigny, Bourbon, Sully & autres des plus illuftres de la France[21]. Les Seigneurs de Déols portent : D'or à trois fasces de gueules[22].
Parmi ces membres, citons, entre autres :
¤ Ebbon de Déols (ca 830 - après 896) et d'une Rolande[23][24].
¤ Ebbes le Noble de Déols (883 - 937) qui fait bâtir la célèbre abbaye de Déols et bat les Hongrois à Châtillon (937)
- Raoul le Large de Déols (900/905 - 953), le fondateur de Châteauroux (Château-Raoul).
Le dernier des sires de Déols, Raoul VII de Déols (ca 1145 - 1176) meurt en revenant de Terre-Sainte (1176). Ses états passent à sa fille Denise de Déols (1173 - 1207), nièce d'Henri II, roi d'Angleterre, qui, sous prétexte de les protéger, se hâte de les envahir. Denise de Déols (1173 - 1207)s épouse en août 1189 un baron du Poitou, André de Chauvigny. Malgré cette alliance, qui semble unir plus étroitement le Bas-Berry à l'Angleterre, les nouveaux seigneurs de Châteauroux se déclarent contre elle pendant la longue guerre de succession (1328).
Article détaillé : Lambert de Bourges (ca 735 - 778)
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UNE ASCENDANCE GALLO-ROMAINE ?[]
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LES VETTI OU LES EPAGATHE ?[]
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Joachim Wollasch, La Chenaye-Desbois, Gogue, Chaumeau, P. Pean et le grand historien berrichon, Louis Raynal, mais aussi Settipani, parlent d'une ascendance gallo-romaine des princes de Déols.
Georgius Florentius Gregorius, Grégoire de Tours (538 - 594) est le fils du Sénateur Florentius de Clermont-Ferrand (ca 495 – 546) et d’Armentaria de Langres (518 – après 587). Sa mère est la nièce de l'évêque Nicetius de Lyon, et la fille de saint Tetricus de Langres, descendants d’une famille de sénateurs et d’évêques souvent célèbres, comme Gregorius Attalius, saint Rustique de Lyon, saint Rurice persécuté et même exilé par Dioclécien... souvent descendants de patrices romains des gens Apamea, Avitus, Anicii…
Par contre, son père, Florentius de Clermont-Ferrand (ca 495 – 546), frère de l'évêque saint Gal de Clermont-Ferrand, est le fils du sénateur Georgius de Clermont-Ferrand (ca 465 – 502/506), d'origines inconnues. Par contre, nous connaissons les origines de sa grand-mère paternelle, une certaine Leocadia (° ca 480) par Grégoire de Tours. Il nous dit que, Leocadia est iffue de la race de Vettius Apagathus, Seigneur Chrétien, qui fournit le martyr à Lyon, avec saint Phothin, vers l'an de N. S. 177.
les textes de l'époque ils parlent tous d'un Vettius, jeune aristocrate gallo-Romain très connu à Lyon. Saint Ursin nous dit, comme d'autres écrivains, que Vettius Epagathus est un Romain de Lugdunum (Lyon)[26].
Grégoire de Tours précise que Vettius Apagathus (ca 140 - 177) est de la gens Vettia. La gens Vettia (ou Vezia, Vetia, Vezzia) est une famille plébéienne de Rome qui remonte à la fin de la République. Les Vettii ont ensuite pris de l'importance au cours de l'Empire, quand leur nom est souvent apparu dans le Fasti (listes de personnages romains illustres), l’histoire romaine et par un grand nombre d’inscriptions[27]. Même à Pompéii il y a des traces de propriétaires appartenant à la gens Vettii l'une des plus riches de la ville mais des affranchis. En effet, cette noble famille des Vettius est effectivement l'une des plus anciennes de la Rome et compte de nombreux consuls.
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LES PREMIERS ANCÊTRES GALLO-ROMAINS DES PRINCES DE DEOLS[]
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Au niveau des Vettii qui nous intéressent on trouve des Proconsuls d'Aquitaine.
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Des Proconsuls d'Aquitaine[]
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1. Pison-Gascon Vettia (90 av. J.-C. - 55 av. J.-C.[28]), cavalier aquitain, tué dans une des guerres de César. Il est tué en moins 55. César mentionne la mort dans les rangs romains d'un Aquitain nommé Pison, dont le grand-père avait été roi. Cet homme aurait étudié à Rome et obtenu du Sénat le titre d'ami du peuple Romain[29][30]. Pison est effectivement, de race royale, officier de la cavalerie de César, fait citoyen romain par Calpurnius Piso. César consacre à la mort de Pison l’Aquitain un passage épique qui a pu inspirer un célèbre épisode de l’Énéide :
- Pison l’Aquitain, un guerrier du plus grand courage, de la plus haute naissance, dont l’aïeul avait accédé au trône dans sa cité, honoré du titre d’ami [du peuple romain] par notre sénat, est traîtreusement attaqué par les Usipètes et les Tenchtères, peuples germains qui ont massacré soixante-quatorze cavaliers gaulois de César. Pison charge héroïquement pour dégager son frère, le sauve, tombe mort et son frère revient au galop pour mourir à ses côtés[31].
2. Senebrunus (65 av. J.-C. - 25 av. J.-C.), son fils, prend pour femme la fille unique de Duratius, roi des Pictons, fils de Sédulius, établi Proconsul par César, en 44 ans avant notre ère. Le livre VIII du Bello Gallico nous apprend qu'en 51, un chef picton du nom de Duratius, qui était resté constamment fidèle à l'amitié des Romains, est assiégé dans Limonum (Poitiers) par une armée conduite par un chef ande (angevin), Dumnacos. Deux lieutenants de César convergent alors vers lui et provoquent la fuite des intrus. Duratius est le premier Poitevin connu. Ces faits sont éclairés par une monnaie d'argent frappée par les Pictons, inspirée d'un modèle romain, et mentionnant le nom, en gaulois, IVLIOS DVRAT (ios), soit Julius Duratius. Ce qui prouve que ce personnage est un magistrat de sa cité, devenu citoyen romain du fait de César, dont il porte fièrement le nom gentilice, Julius. C'est là le dernier témoin du monnayage d'un État indépendant...[32].
A la mort de Jules César, Octavius Auguste, son petit-neveu, successeur et héritier, envoie Agrippa, son favori, et son gendre par la suite, comprimer une révolte des Aquitains, en 39 av. J.-C.[33]. Il est secondé par Duratius et Senebrunus, qui gagnent par là les bonnes grâces de l'empereur. Senebrunus a un fils déjà grand, nommé Lucius. Lors de son expédition contre les Cantabres et les Asturiens, en 25 av. J.-C.[34], ce fils aîné de Senebrunus, servant dans l'armée romaine, poursuit avec tant d'ardeur les Espagnols dans les montagnes qu'Auguste lui donne le surnom de Capreolus (chevreuil).
Senebrunus reçoit de Duratius la charge d'administrer la justice en attendant la survivance de la dignité proconsulaire. Il devient Proconsul d'Aquitaine à Limoges, après la mort de son prédécesseur, son beau-père, en 30 av. J.-C.. Quelques seigneurs Gaulois lèvent des troupes pour s'opposer à cette élection. C'est sous le proconsulat de Sénebrun, que la ville de Limoges prend le nom d'Augustoritum, du nom de l'empereur Auguste, qui lui accorde plusieurs privilèges, entre autres celui de battre monnaie. Bourges, Poitiers et Bordeaux ont des Légats soumis à l'autorité du Proconsul d'Aquitaine, qui habite Limoges.
Tous les frères de Lucius Capreolus (45 av. J.-C.- 01 ap. J.-C.) sont au service d'Auguste. Ils meurent au combat sans laisser de postérité, excepté Manlius Armillus, qui est légat prétorien de la province de Berri, et qui n'a qu'une fille nommée Suzanne[35].
Senebrunus, en mourant, à Lesparre, laisse sa charge de Proconsul d'Aquitaine à Limoges à son fils aîné, Lucius Capreolus, et exhorte ses enfants à la concorde[36].
3. Lucius Capreolus (45 av. J.-C. - 01 ap. J.-C.), fils de Senebrunus, succède à son père dans les fonctions de Proconsul d'Aquitaine, à Limoges, en récompense de son mérite et de ses braves exploits. Il fait parachever l'amphithéâtre des Arènes. Lucius Capreolus pendant les premières années de son proconsulat fait construire un temple à Jupiter. Il est placé, si l'on en croit plusieurs auteurs, au nord de Limoges, dans le quartier connu encore sous le nom de Montjovis, bâtit plusieurs temples et travaille beaucoup à l'embellissement de la capitale de son proconsulat. Il fait encore construire un palais magnifique près et sur l'emplacement de la caserne actuelle, dite du Séminaire. Mais le plus bel édifice que fait construire L. Capreolus est sans contredît le château de Châlus-Chabrol, sur la route de Bordeaux... castrum-lucius (Châlus) de Capréolus (Chabrol). Il le fortifie ce qui en fait une des places les plus fortes de l'Aquitaine. Il n'a qu'un fils unique qui le remplace après sa mort.
4. Léocade Ier (25 av. J.-C. - 44 ap. J.-C.[37]), fils de Lucius-Capréolus, est souvent confondu avec Leocadius (ca 230 - ca 305), gouverneur de la Gaule Lyonnoife & Aquitanique[38]. Ils ne vivent pas du tout à la même époque et ce Léocade est nommé Proconsul mais uniquement d'Aquitaine, peu après l'an premier de notre Ère, par Auguste[39]. Léocade est élevé à la cour d'Auguste, dont il est le parent. Il n'est pas étonnant que son choix comme Proconsul tombe sur un homme puissant et occupant un rang distingué parmi ses compatriotes il descend de Duratius, fils de Sédulius, et succède à son père au proconsulat de l'Aquitaine. Il est nommé par César pour avoir soutenu,en faveur des romains contre les Gaulois, le siège de Limoges, que ceux-ci attaquent[40].
Ayant su mériter l'affection de l'Empereur, il est d'abord chargé, par lui, de la mission importante de faire le recensement des Gaulois et de recevoir le tribut qu'ils paient aux Romains. Auguste, décédé l'an 767 de Rome et 14 de J. C., est remplacé à l'empire par Tibère qui maintient Leocadius dans la Gaule avec le titre de Regulus[41].
Léocade Ier (25 av. J.-C. - 44 ap. J.-C.) épouse Suzanne, fille de Manlius-Armillus, son oncle paternel, qui le rend père d'une fille nommée Valérie, née l'an 3 du règne de Tibère (17 ap. J.-C.) et décédée en 46 ap. J.-C.[42]. Son hagiographie est bourrée d'erreurs. Il n'est rien certain que saint Martial soit du Ier siècle et soit un proche de ce proconsul et sa famille. Leocadius est tué dans la guerre qu'il fait par l'ordre de l'empereur Claude aux ennemis des Romains[43].
Son fils unique, nommé Lucillus, meurt dans l'adolescence.
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Le sang de Senebrunus[]
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Jean Bandel, official de l'évêché de Limoges, et le père Bonaventure de Saint-Amable (v. 1610 - 1691), auteur d'une Histoire de S. Martial, apôtre des Gaules, et notamment de l'Aqvitaine et du Limosin, nous disent que le sang de Senebrunus se perpétue pendant plusieurs siècles. Ils parlent de :
¤ Leocadius II de Bourges (ca 225 - ca 295)
¤ Césaire d'Arles (470 - 542) est né dans une famille gallo-romaine. Il est évêque d'Arles pendant quarante ans.
¤ Arède d'Atane (511 - 591), dit saint Yrieix, est né dans une importante famille gallo-romaine de Limoges, d'abord chancelier de Theudebert II, roi d'Austrasie, puis abbé de Limoges, il fonde le monastère d'Attanum, au VIe siècle.
¤ Grégoire de Tours (538 - 594)
¤ Géraud d'Aurillac (855 - 909) est le fondateur de l'abbaye d'Aurillac, modèle de celle de Cluny.
Comme l'écrivent Katharine S. B. Keats-Rohan et Christian Settipani, selon Odon de Cluny, Géraud d'Aurillac est le descendant de deux grands saints, Césaire, archevêque d'Arles et Yrieix, abbé d'Attane en Limousin[44]. Cette hérédité mise en doute par le passé, est confirmée par les travaux de Christian Lauranson-Rosaz.
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De Léocade Ier à Leocadius II de Bourges[]
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Léocade Ier (25 av. J.-C. - 44 ap. J.-C.[46]), Proconsul d'Aquitaine, est souvent confondu avec Leocadius de Bourges (ca 225 - ca 295), gouverneur de la Gaule Lyonnoife & Aquitanique[47].
Leocadius de Bourges n'est pas son descendant direct, car son fils unique, nommé Lucillus, meurt dans l'adolescence, sans descendance. Donc Leocadius de Bourges descend certainement d'un frère de Lucius Capreolus (45 av. J.-C. - 01 ap. J.-C.) ou de Manlius-Armillus, légat prétorien de la province de Berri[48].
Autre hypothèse, il est adopté par un membre de la Vettii, comme un officier et sénateur de l'Empire romain, Gaius Vettius Sabinianus Julius Hospes (ca 130 - 191). Ils vivent à la même époque, mais ce sénateur est né au sein l'ordre équestre, probablement en Afrique du Nord, et pas à Lugdunum. Comme Vettius Epagathus est d'une famille de patriciens de cette ville, ils ne sont dons pas parents très proches.
Vettius Epagathus est, selon Grégoire de Tours, un authentique disciple du Christ, mais d’autres sources nous disent qu’il faut juste voir en lui un sympathisant, mais pas un disciple[49]. Sa condamnation est surtout due au fait que ce patricien est l’avocat des chrétiens et un jeune patricien gallo-romain célèbre.
Vettius Epagathus (ca 140 – 177), patricien et avocat, est-il le petit-fils de Leocadius, Ier (25 av. J.-C. - 44 ap. J.-C.[50]), Proconsul d'Aquitaine. Il est fort connu à Lugdunum, et les Actes de saint Ursin le disent petit-fils d'un sénateur qui, d'après les Actes de saint Ursin, réside dans cette ville, mais Léocade Ier (25 av. J.-C. - 44 ap. J.-C.) est Proconsul d'Aquitaine et réside donc à Limoges et pas à Lyon. Léocade Ier est 25 av. J.-C., Vettius Epagathus vers l'an 150... il ne peut pas être son petit-fils.
Vettius Epagathus (ca 150 – 177) est un homme distingué γὰρ ἦν ἐπίσημος[51]. Vettius Epagathus est advocatus et praeclarus eques[52].
Toutefois, Jacques Rossel fait remarquer que son nom romain montre qu’il est d’une famille d’affranchis d’origines grecques. Il porte le nom de la famille qui a affranchi les Vettius. Cela ne l’empêche pas d’appartenir très certainement au splendidus equs romanus (troisième ordre équestre), ouvert aux professions libérales. Il est citoyen romain et un homme insignis (distingué)[53].
Chorier, dans son Recherches sur les antiquités de la ville de Vienne métropole des Allobroges, capitale de l'Empire romain dans les Gaules et les deux royaumes de Bourgogne, nous dit qu’il existe à Vienne à cette époque une famille d’origine grecque, les Epagathe. Leur nom est conservé en des inscriptions. Chorier cite les noms du rhétoricien Onesimi, d'Epagathe, donne Grégoire de Tours comme descendant, mais tout cela est bien confus. Chorier nous parle aussi de deux inscriptions de Vienne portant le nom de Vettius, notamment Gemellus[54][55].
En tous les cas si Grégoire de Tours (538 - 594) affirme juste que sa grand-mère est une descendante de la gens Vettia, cependant il n’écrit pas que c'est Leocadius (ca 230 – ca 305) qui est l’ancêtre de cette Leocadia, née vers 470/480. Nous trouvons cela chez de La Ravalière, dans sa Nouvelle vie de Saint Grégoire de Tours. Cependant, être iffu de la race de Vectié-apagathe ne veut pas dire que Leocadius, premier seigneur de Déols, est le petit-fils de ce martyr chrétien. Entre Leocadius, mort après saint Ursin, donc après 300, et Vettius Epagathus mort en 177, il y a trois ou quatre générations, et il n'est nulle part question d'une descendance de ce jeune martyr.
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LES VETTI DANS LE BERRY[]
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L'ancêtre de ces Vettii, Manlius Armillus, est légat prétorien de la province de Berri[56].
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Descendant de Vettius Epagathus ou d'un de ses parents, sénateur[]
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Il est plutôt surprenant que les descendants d'un martyr de la foi, Vettius Epagathus, ne soient pas élevés dans le christianisme. Il est tout aussi étonnant que Leocadius soit Premier sénateur des Gaules, s’il est son descendant. De si grands pouvoirs pour le petit-fils d'un homme condamné à un supplice qui apparaît comme avilissant aux yeux des Romains[57]. Certes les persécutions ne recommencent qu’en 303, mais pouvoirs et religions sont imbriqués dans l’Empire romain au IIIe siècle. A cette époque remettre en cause les religions officielles - ou tolérées - de Rome est perçu comme un acte de trahison. Les chrétiens et leurs familles sont considérés comme une menace pour l’Empire.
Mais le récit de saint Grégoire de Tours et d'autres sources démontrent que quand le premier apôtre de Bourges, saint Ursin fonde cette Eglise, Leocadius est encore païen :
- Cum ahiuc esset in errore idololatriœ imlicitus,
mais un illustre sénateur des Gaules :
- Leocadium primum Galliarum senatorem.
Leocadius (ca 225 – ca 295) est baptisé à la fin de sa vie avec son fils Ludre, mais son autre fils, Caremusel, reste partisan des religions de Rome.
On doit donc croire le récit de saint Grégoire de Tours qui dit Leocadius II de Bourges (ca 225 - ca 295) apparenté à Vettius Epagathus (ca 150 – 177) et pas son descendant. Dans la gens Vettia on trouve à cette époque Gaius Vettius Gaius Vettius Sabinianus Julius Hospes (ca 129 - 191), officier et sénateur de l'Empire romain.
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Les consuls et la parenté avec Claude le Gothique[]
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Gaius Vettius Gaius Vettius Sabinianus Julius Hospes (ca 129 - 191) est né au sein l'ordre équestre, probablement en Afrique du Nord, il suit le parcours traditionnel des classes supérieurs romaines, associant des fonctions militaires, administratifs et judiciaire, appelé cursus honorum.
Gaius Vettius Sabinianus Julius Hospes est peut-être l'ascendant de Leocadius II de Bourges (ca 225 - ca 295). Il est adopté par la gens Vettia[59], sénateur, Legatus Aug. Rationibus putandis triandis Galliarum (légat chargé du contrôle des finances urbaines des trois provinces gauloises)[60]. Vettius Sabinianus est plus important des gouverneurs romains[61], proche de l'Empereur Marc Aurèle et donc en rien un chrétien. Il est marié à la fille de Servius Cornelius Scipio Salvidienus Orfitus, gouverneur proconsulaire de l'Afrique en 163/164.
Son petit-fils est Gaius Vettius Gratus Sabinianus (ca 180 - 225), consul en l'an 221. Il est le neveu de Gaio Vettio Sabiniano, Giulio Ospite (consul en 175-176), ainsi que le père de Gaius Vettio Grato Atticus Sabiniano (consul en 242) et de Vettio Grato (consul en 250). C'est un des Fasti consulares.
Selon Amador Grillon des Chapelles, dans ses Esquisses biographiques du département de l'Indre (1862), Leocadius II de Bourges est consanguin de l'empereur Claude II le Gothique (214 - 270)[62]. Il se peut que Gaius Vettius Gratus Sabinianus (ca 180 - 225) ou un de ses frères se marie avec une parente de l'Empereur. Elle est probablement née à Sirmium (Pannonie), d'une illustre famille vers 213 ou 214[63].
L'Historia Augusta met en corrélation la mère de Claude II le Gothique (214 - 270) avec la Gens Flavia (de Vespasien, Titus et Domitien)[64].
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Leocadius II de Bourges (ca 225 - ca 295)[]
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Leocadius II de Bourges (ca 225 - ca 295)[66], saint Leocadius[67] est primum Galliarum senatorem, gouverneur de la Gaule Lyonnoife & Aquitanique. Il a un palais à Lugdunum (Lyon) et un autre à Avaricum (Bourges). Il séjourne parfois à Déols. Bien entendu il n’est pas né sur les bords de l'Indre. Il est décédé à la fin du IIIe siècle[68].
S’il est maître de la terre déoloise, il n’est en rien certain qu’il la tienne de ses pères, comme l’affirme certains historiens[69]. Ce beau domaine peut lui avoir été donné par l’empereur, du fait de leur parenté[70] ou de ses fonctions.
Les fouilles archéologiques sur Déols confirment la forte densité de l'occupation humaine. Par exemple, à l'époque gallo-romaine, un fanum (c’est à dire un temple antique) existait au quartier des Maussants[71].
Selon d'autres sources cette seigneurie lui est donnée par Denis le Gaulois, un chef biturige, à la condition d'ouvrir à ses sujets les voies de la religion chrétienne. C’est ce que dit la fameuse Chronique de Denis le Gaulois», découverte, le 2 octobre 1610, sous un autel de l'église de Déols, avec d'autres papiers relatifs à la fondation de l'abbaye. Ce texte berrichon est un document des plus intéressants.
Selon la Chronique de Denis le Gaulois , du temps où saint Ursin prêche l'Évangile, c'est-à-dire au IIIe siècle, Denis le Gaulois, vieillard de haute taille et de grande sagesse, possède, dans le Berry, les cantons de Dieux (Déols) et de Roux (Châteauroux). Aimé de ses peuples, il vit avec plusieurs de ses amis en son luant (château), situé sur les bords de l'Indre, et se livre à la chasse au milieu des immenses forêts qui couvrent ses domaines. A la fin de sa vie, devenu trop âgé pour chasser, comme les cultures sont dévastées par le gibier, il demande à Leocadius, qui vit dans son palais de Bourges, de venir y chasser avec ses gens. Celui que Grégoire de Tours appelle le très noble Sénateur des Gaules promet à Denis de le suivre pour l'aider, s'il veut bien lui faire don de ses biens après sa mort. Le noble Biturige consent à condition que le Romain devienne chrétien. Cet achat de la conversion d’un soi-disant petit-fils « d’un disciple du Christ » est trop sordide pour être inventée. Arrivé à Déols, Leocade chasse avec ses gens et son gendre Cordian[72]. Il tue le gibier trop abondant qui détruit les récoltes. Avec Leocadius, nous dit la Chronique de Denis le Gaulois, le christianisme se propage dans le Bas-Berry.
Les Vitae d’Ursin nous apprennent que le premier évêque de Bourges est envoyé depuis Rome pour évangéliser le Berry, en 252. Il établit sa première église dans les écuries du sénateur des Gaules, Leocadius, mais, les foules affluant, celle-ci s’avère rapidement trop exiguë. Le sénateur, sensible aux prières d’Ursin, finit par lui céder le palais qu’il possçde dans la ville, où sont alors déposées les reliques du martyr Étienne, et se convertit au christianisme tout comme l’un de ses fils, Ludre. Après 27 ans d’épiscopat, Ursin, prévenu qu’il est sur le point d’être rappelé par le Seigneur, choisit son successeur, Sénécien, et meurt[73].
L’hagiographe insiste particulièrement sur le fait que le sénateur était païen mais pieux en actes. Leocadius joue un rôle bien précis au sein de la légende d’Ursin : il est censé illustrer, d’un côté, la conversion d’un haut fonctionnaire du pouvoir romain et, de l’autre, la supériorité de la religion chrétienne sur la religion païenne grâce à l’action de son serviteur Ursin. De cette manière, on fait de Leocadius un exemple de conversion au christianisme et d’obéissance. Du reste, le fait que Leocadius soit mêlé à la christianisation de Bourges est caractéristique de l’influence qu’eut le milieu aristocratique gaulois d’origine romaine sur les débuts du christianisme en Gaule et dont Grégoire de Tours est le digne héritier[74].
On constate très facilement que rien de ce que narre Grégoire de Tours dans le chapitre XXXI de son Historia Francorum n’est absent des deux Vitae d’Ursin à l’exception du fait que Leocadius était un descendant du martyr lyonnais Vettius Epagathus[75].
Il est également inventé l’épisode d’un premier sanctuaire établi dans les écuries du sénateur Leocadius. On aurait introduit, dans le récit, la présence d’un fils aîné de Leocadius, Caremuselus, et le don perpétuel fait par le sénateur des Gaules, après son baptême, à l’Église de Bourges de l’ensemble de ses domaines berrichon[76].
D'ailleurs, ce sénateur prête l'appui de son influence et de sa fortune à saint Ursin, envoyé par saint Fabien dans les Gaules. Le portail Saint-Ursin de la cathédrale de Bourges montre l'évêque assis recevant l'hommage de Leocadius, mais également le baptême par immersion de Leocadius et de son fils Lusor (Ludre). Il est effectivement baptisé en l'église de Saint-Étienne, ainsi que son fils Lusor, sa fille et toute sa famille, excepté son fils Caremusel.
Après quoi, se souvenant de son baptême, le Sénateur romain bâtit une église dédiée à saint Étienne à Déols. Quelques historiens disent que Leocade est le fondateur de la ville de Déols. Il est plus probable qu’un village de huttes existe avant la conquête romaine. Mais la quantité de monnaies, de bracelets, poteries et objets métalliques trouvés sur le territoire de la commune ne permet en rien de parler d’une ville. Il faut plutôt parler d’un très faible établissement urbain. Les découvertes gallo-romaines sont plus nombreuses, mais datent-elles toutes du temps de Leocadius et ses fils ? Gérard Coulon et les autres auteurs de l’Histoire de Châteauroux de Déols nous rappellent, par exemple, qu’un pan de mur de l’église Saint-Étienne va être longtemps attribué aux Romains alors qu’il est carolingien. Il s’agit soit d’une très grande villa, soit d'une petite agglomération secondaire, en aucun cas d’une ville comme Argentomagus (Argenton-sur-Creuse).
Rien au niveau des découvertes ne permet de confirmer la présence de temples ou du palais d’un gouverneur de la Gaule, dont parle la Chronique de Denis le Gaulois Le docteur Fauconneau-Dufresne en cite un extrait dans La Petite chronique et généalogie des seigneurs qui ont possédé les terres de Déols et Châteauroux, depuis l'an 218 jusqu'en 900, et depuis l'an 900 jusqu'à l'an 1620, et les dons qu'ils ont fait :
- Ensuite Léocade écrivit à Rome et marqua son aventure à quelques sénateurs romains ; il leur disoit : Quoi que vous m'ayez nommé gouverneur de la Gaule, il m'a fallu l'être aussi des habitants de Bourges et des cantons. Je fais actuellement ma demeure dans le canton de Déols ; j'ai fait bâtir des temples ; je me suis fait baptizer, ainsi que ma famille et mes gens ; j'observe la loi de Dieu et je la fais observer à tous ceux de mes cantons ; je suis nommé prince de Déols, gouverneur de la Gaule en Berry.
Jean Hubert nous parle du sarcophage qui est en place dans les cryptes de l'actuelle église paroissiale Saint-Étienne de Déols. Il passe pour avoir contenu les restes du sénateur Léocade, selon une tradition que rapporte Grégoire de Tours, qui pour Jean Hubert a toute raison d'être véridique. Leocadius a deux fils et une fille :
¤ Caremuselus (Caremusel), qui va rester païen.
¤ Lusor (Ludre),
¤ Et une fille mariée à un certain Corian qui semble être le bras droit de Leocadius[77]. Il est possible que saint Martial ait opéré, au troisième siècle, la conversion d'une jeune fille du nom de Valérie. Peut-être est-ce la fille de Leocadius, le sénateur, dont parle Grégoire de Tours[78].
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Lusor (ca 270 - 288)[]
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Lusor de Bourges (ca 270 - 288), saint Ludre[79] est, selon la Chronique de Denis le Gaulois, né dans une cellula (petite chambre) à Déols. Selon des affirmations guère vérifiables :
- Ludre eut tout le pays qui s'étend depuis le Cher jusqu'à la Creuse et à la Gartempe, c'est-à-dire le Bas-Berry, et Caremusel reçut la contrée entre le Cher et la Loire, ou le Haut-Berry.
La vie de saint Ludre, texte du XIIe siècle, n'est connue que par les emprunts que lui fait au début du XVe siècle Jean de la Gogue, prieur de Saint-Gildas à Châteauroux, dans son Histoire des princes de Déols, seigneurs de Chasteau-Raoulx[80]. Lusor (dont on a curieusement fait Ludre en français). Ce jeune garçon meurt alors qu’il porte encore le vêtement blanc des néophytes ; qualifié de puer (Garçon, gosse) dans quelque manuscrit, Lusor doit avoir moins de dix-huit ans.
Ludre décide son père à bâtir une église à Déols :
- Un jour Ludre dit à son père qu'il falloit se ressouvenir que le patriarche Ursin leur avoit dit de bâtir des temples ; Léocade ne différa pas. Il fit bâtir une église qu'il dédia à saint Etienne et fit dire des prières par un des moines de la chapelle de Sainte-Marie, auquel il donna de grosses sommes ; il donna, en outre, de l'argent à plusieurs habitants pour bâtir autour ... Après quoi, il pria le patriarche Ursin de venir prêcher dans son canton, ce qu'il fit, et plusieurs rentrèrent dans la loi de Dieu ; il les baptiza. Il allait souvent avec Léocade voir le père Gaulois.
La fondation par Leocadius de l'église Saint-Étienne, rappelant la promesse faite à Ursin, est à mettre en relation avec la présence en cet édifice du sarcophage de saint Ludre. Celui-ci, comme on le remarque immédiatement est d’essence païenne, avec des thèmes directement inspirés de la mythologie grecque. Brigitte Rochet-Luca y reconnaît, outre des scènes de chasse et de repas, Hercule et la biche du Mont Cérynie, Méléagre et le sanglier de Cérydon[81]. La construction du quartier des Maussants, à Déols, permet en 1890, la fouille archéologique d'un temple gallo-romain de type Fanum[82].
Ludre a un fils Caremusel II.
C’est aux environs de 469 que Déols rentre l'histoire en étant le lieu de la Bataille de Déols, qui oppose les Britto-romains du roi Riothamus aux Wisigoths d'Euric. Du côté romain, les Francs ne sont pas présents. Cette victoire permet l'extension du territoire des Wisigoths sur le pays biturige. C'est Grégoire de Tours qui évoque cette bataille. L'identification de Riothame, qui est destinataire d'une lettre de Sidoine Apollinaire, semble faire consensus sur Ambroise Aurèle, connu des Gallois sous le nom Emrys Wledig[83].
Les premières mentions de Déols dans les sources écrites remontent à la fin du VIe siècle. À cette époque, Grégoire de Tours indique dans son ouvrage « De la gloire des confesseurs » que le bienheureux Ludre, fils du sénateur Léocade, repose à Déols (Dolensi), agglomération du diocèse de Bourges et évoque dans son « Histoire des francs », un Dolensem vicum. Le vicus signifie à l'époque un habitat groupé moins important qu'une ville.
Pendant deux siècles on ne sait rien des ancêtres de Leocadia (° ca 480) et son petit-fils, Grégoire de Tours (538 – 594), jusqu'à un Caremusel, vivant à Déols au IVe siècle, fils de saint Ludre (ca 250 – ca 300).
Il est attesté qu'un premier sanctuaire dédié à saint Ludre existe à l'emplacement de l'église Saint-Etienne de Déols dès le début du VIIe siècle, lui-même construit sur une ancienne nécropole gallo-romaine[84].
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LES WIDONIDES, ANCÊTRES DES PRINCES DE DEOLS[]
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LES PREMIERS PRINCES DE DEOLS[]
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Les Princes de Déols du temps des premiers successeurs de Charlemagne, ont comme chef de leur maison déjà illustre Launus de Déols, qui a comme frère Gérontius qui occupe le siège archiépiscopal de Bourges et est chancelier de Louis IV d'Outre-mer.
Son fils, Ebbes le Noble de Déols (883 - 937), surnommé aussi l’Ancien, fonde, de concert avec sa femme Hildegarde, la célèbre abbaye de Déols. Les fiefs qui dépendent de la principauté de Déols étaient nombreux et considérables ; on en comptait 168 principaux, au nombre desquels figurent les villes de Châteauroux, Issoudun, Saint-Gaultier, Saint-Chartier, La Châtre, Argenton, Clais, etc. Celte nomenclature suffit à démontrer quels étroits rapports rattachent l’histoire du bas Berry tout entier à celle des princes de Déols.
En 935, l’invasion hongroise pénètre jusque dans les provinces centrales de la France ; Ebbe l’Ancien réunit ses vassaux, en forme une armée, à la tête de laquelle il poursuit l’ennemi, l’atteint et le bat à Châtillon-sur-Indre. Il veut consolider ses succès par une nouvelle victoire ; il rejoint encore les Hongrois à Loches ; mais, trahi par son ardeur, il est blessé mortellement, et expire à Orléans, où l’église de Saint-Aignan reçoit sa noble dépouille.
Raoul le Large, fils d’Ebbe l’Ancien, jette les fondements de la ville de Châteauroux ; il fortifie la ville construite, lui donne son nom, Château-Raoul, en fait la capitale de sa principauté, abandonnant l’ancien bourg de Déols à l’abbaye qu’y avaient fondée ses ancêtres. Il meurt en 952.
Les craintes superstitieuses, qui, aux approches de l’an 1000, donnèrent une essor si prodigieux aux fondations religieuses, eurent aussi leur influence sur la pieuse famille de Déols : Raoul IV (Thibaut) avait précédé la première croisade ; il avait revêtu l’habit de pèlerin, avait visité Jérusalem et était mort à Antioche ; plus tard, Ébrard de Vatan se fit pour le Berry l’écho de la voix de Pierre l’Ermite, et le prince de Déols prit part, avec un grand nombre de ses vassaux, à l’expédition de 1096.
Ce dévouement chevaleresque n’est pas le seul gage que donnaient ces puissants seigneurs des sentiments religieux qui animaient leur famille. Dès les premiers temps de la fondation de l’ordre de Saint-Benoît, des moines avaient été appelés, et leur établissement dans le bas Berry puissamment encouragé ; ils y avaient fondé, vers la fin du VIIe siècle, les monastères de Saint-Cyran en-Brenne et de Méobecq ; celui de Saint-Genou, en 828 ; de Déols, en 917 ; d’Issoudun, en 947, et de Saint-Gildas, quelques années plus tard.
Il ne reste aujourd’hui que de bien rares vestiges de ces riches et antiques établissements ; mais la sainte et laborieuse milice a laissé des monuments plus utiles et plus durables de son passage ; ce sont des marais assainis, des routes tracées, des forêts défrichées, de vastes étendues de terrain livrées à la culture, de nombreux villages créés, le joug de la féodalité rendu plus léger, les mœurs adoucies, les traditions de l’art et de la science antique renouées et la civilisation moderne préparée.
Pendant les deux siècles que nous venons de parcourir, nous avons marqué la part qui revient à la maison de Déols dans le bien qui s’est fait ; l’heure de son extinction allait arriver, et nous avons le regret de ne pas pouvoir ajouter à ses titres de gloire le plus grand bienfait que les vassaux pussent recevoir alors de leurs seigneurs, avec la paix : l’affranchissement. C’est sans doute à la douceur de la domination des Déols faisant la liberté moins indispensable et moins réclamée, qu’il faut attribuer cette lacune que nous regrettons : l’absence, dans le bas Berry, de toute charte communale à une époque où tant de villes en France avaient les leurs.
En 1176, Raoul VI, dernier sire de Déols, meurt au retour de la croisade ; sa fille unique, Denise, devient maîtresse de ses immenses possessions. C’était au plus fort de la lutte entre Philippe-Auguste et Henri II, roi d’Angleterre. Denise était la nièce du prince anglais ; celui-ci, auquel l’alliance d’Éléonore de Guyenne avait livré déjà presque tout l’ouest de la France, ne laissa point échapper une occasion si favorable d’étendre son influence sur les provinces centrales du royaume ; il se présenta donc comme le protecteur naturel de la jeune orpheline, et, secondé par son fils, Richard Coeur de Lion, alors comte de Poitiers, il s’empara des villes de Châteauroux et de Déols, et mit garnison dans tous les autres châteaux et forteresses de la principauté, Boussac et Châteaumeillant exceptés.
Philippe-Auguste ne pouvait voir avec indifférence une semblable extension de la puissance anglaise ; il prétexte la revendication du Vexin injustement retenu par Henri, le refus du serment d’hommage que lui doit Richard pour son comté de Poitou, et, à la tête d’une puissante armée, il marche sur le bas Berry. Issoudun et Graçay tombent en son pouvoir ; les campagnes de la terre déoloise sont ravagées, le siège est mis devant Châteauroux, les deux armées ennemies se sont rejointes et sont au moment d’en venir aux mains, quand une trêve est conclue par l’intermédiaire des légats du pape ; Philippe se retire, ne gardant qu’Issoudun comme garantie des promesses faites par le roi d’Angleterre.
Cette trêve ne pouvait être de longue durée, car aucune des difficultés de la situation n’était résolue ; aussi, en 1189, sur le bruit d’un mariage projeté entre Denise de Déols et André de Chauvigny, l’un des barons du Poitou les plus dévoués aux Anglais, Philippe, prétextant cette fois une expédition de Richard dans le Midi, faite contre le texte des traités, revient sur le Berry, surprend la province sans défense, s’empare de Châteauroux, Buzançais, Argenton, soumet tout le pays et pénètre dans l’Auvergne, menaçant de ce point central et élevé les possessions anglaises de l’Ouest et du Midi.
Cette marche victorieuse eût sans doute assuré la domination française dans tout le Berry, si la question ne se fût compliquée alors de luttes moins heureuses sur d’autres points ; Philippe transigea et accepta de Henri mourant un traité, ratifié ensuite par Richard, son successeur, en vertu duquel il ne restait en possession quo d’Issoudun et de Graçay.
Six ans plus tard, une autre convention, survenue à la suite d’une nouvelle intervention de Philippe, accouru au secours du bas Berry, que ravageait Mercadier, chef de routiers à la solde de Richard, modifia encore l’état politique de la province : le roi d’Angleterre consentit à faire sa soumission et à rendre hommage au roi de France comme comte de Poitou ; mais la terre de Déols continua à relever du prince anglais en sa qualité de duc d’Aquitaine, et les villes d’Issoudun et de Graçay lui furent remises et restèrent en sa possession jusqu’en 1200, époque à laquelle elles furent données en dot à Blanche, nièce du roi Jean sans Terre et femme de Louis, fils de Philippe-Auguste.
Les événements si précipités de cette courte période peuvent donner une idée des vicissitudes auxquelles furent en butte nos malheureuses provinces du centre, incessamment froissées dans la lutte si acharnée et si longue de l’Angleterre et de la France ; les rivalités féodales devaient encore venir apporter de nouveaux éléments de troubles et de discordes à ces déplorables déchirements.
L’espèce d’unité intérieure maintenue dans le bas Berry par la prépondérance des princes de Déols reçut une grave atteinte à l’extinction de cette illustre maison. Son unique rejeton, Denise, avait épousé le baron de Chauvigny, qui devint la souche d’une nouvelle dynastie, celle des comtes de Châteauroux, titre qu’ils empruntèrent à la capitale de leurs domaines. Cette famille conserva pendant plus de trois siècles, de 1189 à 1505, une puissance moins étendue, plus contestée que celle des Déols, mais illustrée souvent par les exploits de ses membres, et dans les archives de laquelle il faut encore chercher les épisodes les plus notables de l’histoire du bas Berry.
Le XIIIe siècle, moins agité, pour notre province, par les événements extérieurs que les siècles précédents et que ceux qui suivirent, se signale surtout par l’affranchissement des communes. L’octroi des chartes était le gage que donnaient les princes aux villes pour s’assurer de leur dévouement et de leur fidélité ; c’était souvent aussi le prix dont ils payaient les sacrifices extraordinaires qu’ils leur imposaient.
Cette politique, appliquée ailleurs depuis longtemps déjà, ne fut importée dans le bas Berry qu’en 1208. Châteauroux fut la première ville à qui semblable faveur fut accordée ; l’exemple gagna bientôt le reste du pays, où chaque seigneur affranchit peu à peu, sans secousses, les serfs de ses domaines ; l’influence royale y poussait de tous ses efforts, sentant tout ce qu’elle avait à gagner à cet amoindrissement de la puissance féodale. On sait, d’ailleurs, que cette époque correspond au règne de rois fermes et résolus dont on sent la politique réagir même à distance sans que l’historien trouve toujours des témoignages palpables de son intervention.
Ici, cependant, nous pouvons produire un fait à l’appui de nos suppositions. Un des droits seigneuriaux les plus importants était celui qu’avaient conservé les comtes de Châteauroux, de battre monnaie ; un pareil privilège, qui abandonnait aux mains d’un homme ou d’une famille un élément aussi essentiel de la fortune publique, était un invincible obstacle à tout essor de l’industrie, à tout développement des transactions commerciales ; aussi voit-on coïncider avec les premiers temps de l’émancipation les premiers murmures contre l’altération de la monnaie, qu’on reprochait aux sires de Chauvigny ; la bourgeoisie, trop timide encore pour articuler ses griefs, laisse la parole à la noblesse et au clergé, qui en appellent au roi de France, et, après de longues réclamations, intervient enfin une déclaration portant la date de décembre 1316, et par laquelle Guillaume III de Chauvigny s’oblige à ne plus émettre de monnaie pendant sa vie et à interdire le droit d’en frapper à ses héritiers pendant les vingt-neuf années qui suivront sa mort.
Ce qu’il y a de plus curieux dans le fait, c’est qu’il se passait pendant que Philippe le Bel, pour alimenter le trésor royal, avait recours à ce même moyen, qu’on interdisait à son vassal, pour augmenter ses richesses féodales, comme si l’instinct public eût compris que la nécessité du temps justifiait pour l’un ce qu’elle défendait à l’autre. Voici, du reste, une preuve plus significative encore des progrès accomplis, dans ce sens, pendant le cours du XIIIe siècle. Ce même Guillaume III de Chauvigny avait commis une violence sur un domaine du seigneur de Culant ; celui-ci porta plainte devant le roi, qui, la cause entendue, condamna Guillaume à une amende ; sur son refus de l’acquitter, il fut saisi et enfermé dans la tour d’Issoudun.
Ces tendances vers l’établissement et la constitution d’une monarchie française forte et puissante furent arrêtées, au XIVe et au XVe siècle, par le réveil des prétentions anglaises et les guerres qu’elles entraînèrent, compliquées encore de la sanglante querelle des Armagnacs et des Bourguignons. A la mort de Charles le Bel, en 1328, la question de succession à la couronne de France divisa la noblesse du bas Berry. Le vicomte de Bresse, fils du baron de Châteauroux, prit parti pour Philippe de Valois ; Robert de Mehun embrassa la cause d’Édouard, roi d’Angleterre ; le prince de Galles s’avança au secours de son champion, dévasta les domaines du sire de Châteauroux et brûla sa capitale.
La guerre a pour les deux partis des alternatives de revers et de succès : tantôt, comme en 1356, les Chauvigny, toujours fidèles à la cause française, prennent l’offensive en Guyenne sous la bannière de Bertrand du Guesclin ; tantôt ils doivent défendre pied à pied leurs domaines, sur lesquels font irruption les armées anglaises, comme autrefois les hordes des barbares du nord ; l’histoire de ces temps malheureux n’est qu’un long récit de guerres ruineuses, de prises et reprises de villes et de châteaux.
Un des épisodes dont les traditions locales ont gardé le souvenir est l’héroïsme d’un Guillaume de Brabançois, seigneur de Sarzay, qui, au milieu même des triomphes des Anglais, alors qu’ils occupaient les forteresses de Briantes, du Chassin et du Lis, sans autres forces qu’une petite troupe de quarante lances, se mit en campagne, s’empara de la ville de La Châtre, en 1360, et fit face à l’ennemi partout où il put le rencontrer.
Ces massacres et ces dévastations se continuèrent presque sans interruption dans la contrée qui forme le département de l’Indre, jusqu’au triomphe définitif de Charles VII sur les Anglais et à la mort du dernier duc de Bourgogne ; le siège d’Issoudun, l’incendie de ses faubourgs et le sac de Buzançais, dont nous aurons ailleurs occasion de parler, appartiennent à la dernière période de cette époque désastreuse.
A l’exception de quelques fautes dont la responsabilité appartient aux mœurs du temps plus encore peut-être qu’au caractère des hommes, on voit l’illustre famille de Chauvigny conserver intact et glorieux l’héritage que lui avaient légué les Déols. Sa constante fidélité à la fortune de la France était alors un mérite assez rare pour qu’on songeât à le récompenser.
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GENEALOGIE DES PRINCES DE DEOLS[]
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Aganus de Bourges (ca 670 - après 738) | |- H de Bourges (ca 700 - après 735) x Widonides (?) | |- Avigernus de Cahors (ca 730 - 821) | |- F de Bourges (ca 735) | x Humbert de Bourges (ca 735 - après 778) | |- Lambert de Bourges | |- Lambert II de Bourges (?) | |- Launus (avant 778 - après 848) | |- Elbon du Berry (avant 778 - après 850) | |- Launon ou Launus, évêque d'Angoulême (825 - 25 janvier 862) | |- Eroïcus (845/850 - après 896) | |- Madalbert de Bourges (850 - 910), archevêque | |- Ebbon de Déols (840 - après 896) x 877 Ava N (840 - 878) | |- Odon de Cluny (878 - 942) | x avant 877 Rotlindis de Buzançais (ca 845 - avant 878) | |- Gerontius de Bourges (ca 875 - 945), archevêque, chancelier | |- Launus de Déols (855 - 911) x 890 Arsende de Poitiers (868/879) | |- Launus II de Bourges (890 - 955), archevêque | |- Aldesinde de Déols (905 - 947) x 925 Aymon de Bourbon | |- Ebbes le Noble (883 - 937) x 905 Hildegarde d'Aquitaine (881 - après 927) | |- Launus III, auteur branche Châteaumeillant | |- Gosselin de Déols | |- Raoul le Large de Déols (905 - 953) x 930 Duode N | |- Raoul le Chauve de Déols (ca 930 - 1012) x Adela ou Dadda N (ca 955 - 1015)
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Lutte contre les enahisseurs[]
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, Prince de Déols est le père de Raoul le Large de Déols qui fait bâtir le Chasteau Raoul (Châteauroux). Ce denier combat certainement les Hongrois avec son père en 937.]]
[Ebbes le Noble de Déols]], Prince de Déols, doit défendre une grande partie du Berry, en 935. Il assemble ses vassaux. Selon le chroniqueur Flodoard il attaque les Normands qui pillent le Berry et la Touraine. Les envahisseurs viennent de ravager les provinces de Bretagne, d'Anjou et du Maine, sans être stoppés. C’est avec la plus grande bravoure qu’[Ebbes le Noble de Déols]] lutte contre les Vikings à Châtillon-Indre, aux confins de ses terres[86], puis à Loches. Et après ses deux victoires, il poursuit les fuyards jusqu'à la Loire[87].
Comme les chanoines de Saint Martin de Tours ne parlent pas de ce raid normand en 935[88] et que les faits ressemblent étonnamment à ceux de 937 contre les Hongrois, il est presque certain que se sont les mêmes.
Certes aucune série d’annales françaises ne mentionne de raid hongrois en Berry en 935. Seul Raynal se fiant à la Chronique de Déols nous en parle. Par contre, des documents européens datant de cette époque parlent de raids en 937 et 938[89]. Le 24 mars 937 les Magyars (Hongrois) faisant irruption en Occident parcourent la France, du Rhin à la Garonne. Orléans, qui est la cité privilégiée et naturellement indiquée par sa position centrale, est l'objectif de ces barbares.
Toutefois ils ont avant cela ravagé le Berry. Les descendants des Huns s’approchent donc avec assurance des murs de la cité de Déols sans être inquiétés par personne. C’est alors qu’ils se voient poursuivis et rigoureusement attaqués par Ebbes. On sait que ces barbares: sont vaincus entre Loches et Châtillon, par ce Prince. Il les fait décamper en les poussant au delà de la Loire qu'ils refranchissent aussitôt[90]. Ebbes est blessé d'un coup de lance[91]. De cette hypothèse, une note d'un manuscrit de la Chronique de Richard de Poitiers en fait une certitude.
Dans le ms. Ottoboni 750 au Vatican, on lit ce qui suit au fol.67 verso, à propos des luttes d'[Ebbes le Noble de Déols]] contre les Hongrois :
- Quos Ebbo Biturica, Dolensiscenobii, coegit et ibi vulneratus ad mortem obiit, in ecclesia Sancti Aniani sepultus, sicut Translalione sancti Gildasii reperitur [92].
En tous les cas la terreur est générale. Loin des envahisseurs, Mainon, abbé du monastère Saint-Genou de l'Estrée, s'enfuit, avant d'avoir rien vu, jusqu'à Saint-Pierre du Moustier, dans le sud du Limousin, avec ses moines et les reliques de saint Genou[93].
Selon d'autres sources les religieux se réfugient dans le château de Loches, castrum Luccasi et à leur retour ils s'installent dans le castrum Palutillus, Palluau, qui est juste une motte féodale, certainement vaguement fortifiée.
[Ebbes le Noble de Déols]], un des Princes de Déols, doit défendre une grande partie du Berry, en 935. Il assemble ses vassaux. Selon le chroniqueur Flodoard il attaque es Normands qui pillent le Berry et la Touraine. Les envahisseurs viennent de ravager les provinces de Bretagne, d'Anjou et du Maine, sans être stoppés. C’est avec la plus grande bravoure qu’Ebbes lutte contre les Vikings à Châtillon-Indre, aux confins de ses terres[94], puis à Loches. On peut imaginer que les seigneurs de Buzançais, Palluau et Pellevoisin combattent les envahisseurs.
A la fin du Xe siècle, au moment où Foulques Nerra (965/970 - 1040 prend en main le gouvernement du comté d'Anjou, la situation est profondément modifiée. Il n'y a pas, à proprement parler, de remaniement territorial, mais l'ascension des deux maisons d'Angers et celle d'Eudes II de Blois (983 - 1037), maintenant dotées du titre comtal et ayant nettement établies leur domination sur les seigneuries voisines. Cela divise la région en deux blocs : d'une part, les comtés de Blois et de Chartres, de l'autre le comté d'Anjou, ses vassaux et ses alliés, parmi lesquels il faut ranger les seigneurs de Buzançais dont la puissance est fortement entamée par les progrès récents des Princes de Déols[95].
Roland Aubert, dans Les origines de la vicomté de Brosse et de la prévôté de Saint Benoît du Sault, voit en Raoul un premier vicomte de Brosse issu des Princes de Déols, vicomte d’Argenton[96]. Il y a beaucoup de Raoul dans les seigneurs de Déols, mais aucun document n'étaie ses hypothèses.
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NOTES ET RÉFÉRENCES[]
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- ↑ Moisan André. Les sépultures des Français morts à Roncevaux. In: Cahiers de civilisation médiévale, 24e année (n°94), Avril-juin 1981. pp. 129-145.
- ↑ Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, Société des antiquaires du Centre (Bourges) : 1909 (VOL32).
- ↑ POITOU - EASTERN (Foundation for Medieval Genealogy)
- ↑ Wollasch, Hans-Eric Mager et Hermann Diener, Neue Forschungen tiber Cluny und die Joachim Cluniacenser, herausgegeben von Gerd Tellenbach, Preiburg, 1959, p.17-165, aux p. 83-86.
- ↑ Wollasch, Hans-Eric Mager et Hermann Diener, Neue Forschungen tiber Cluny und die Joachim Cluniacenser, herausgegeben von Gerd Tellenbach, Preiburg, 1959, p.17-165, aux p. 83-86.
- ↑ Louis Raynal, Histoire du Berry, Bourges, t. I, 2e partie, 1845, p. 333-334.
- ↑ La Chenaye-Desbois, Dictionnaire généalogique..., 3e éd. Paris, 1863-1876, tome : 5.
- ↑ La noblesse du Midi carolingien: études sur quelques grandes familles d'Acquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècle, Toulousain, Périgord, Limousin, Poitou, Auvergne, Volume 5 de Occasional publications of the Oxford Unit for prosopographical research. Prosopographica et genealogica, Christian Settipani, Occasional Publications UPR, 2004, ISBN 1900934043, 9781900934046.
- ↑ Guerriers et moines: conversion et sainteté aristocratiques dans l'occident médiéval, IXe-XIIe siècle, Volume 4 de Collection d'études médiévales, Michel Lauwers, Centre d'études Préhistoire-Antiquité-Moyen Âge, APDCA, Association pour la promotion et la diffusion des connaissances archéologiques, 2002. p. 162.
- ↑ F. Strohecker, Der senatorische Adel im spatantiken Gallien, Tubingen, 1948, p. 10-12 ; p. 112-114.
- ↑ Didier Dubant, Monique Carrillon, Simone Mardelle et Nicole Rollin, Promenade dans Déols : Histoire des rues et lieux-dits d'une commune de l'Indre, vol. 8, Déols, Office de Tourisme de Déols, 1998.
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- ↑ La conquête de l'Aquitaine par les Romains.
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- ↑ MONUMENTS ANTIQUES DE LIMOGES
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- ↑ INVASIONS DES NORMANDS DANS LE BERRY
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