Wiki Guy de Rambaud
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Général Leclerc

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Maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque.

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Serment de Koufra.

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Marche de la 2e Division Blindée.

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Il reçoit le commandement du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient.

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Baton de maréchal de Leclerc.

Philippe Leclerc de Hauteclocque, né Philippe François Marie de Hauteclocque, plus connu comme le général Leclerc ou maréchal Leclerc[1], le 22 novembre 1902 au Château de Belloy-Saint-Léonard (Somme)[2] et mort dans un accident d'avion le 28 novembre 1947 près de Colomb-Béchar (Algérie française). La dépouille mortelle, ainsi que celle de ses onze compagnons, est transférée d'Alger à Toulon à bord du croiseur Émile Bertin entre le 3 et le 4 décembre 1947. Après un hommage national à Notre-Dame, la 2e DB escorte son chef vers l'Arc de Triomphe, où une foule de Français vient s'incliner devant le cercueil du général. Il est inhumé dans la crypte des Invalides, dans le caveau des gouverneurs.


Philippe François Marie de Hauteclocque est le descendant d’une très ancienne famille noble qui décore le plafond et la frise des salles des Croisades du Château de Versailles qui correspondent aux croisés des cinq premières croisades de 1096 à 1248 on trouve dans la deuxième salle le blason de Guy de Hauteclocque. Philippe est prénommé ainsi en l’honneur d’un ancêtre tué par les Croates en 1635[3]. Son père, Adrien, est engagé dans ce conflit pendant quatre ans et revient touché par la gloire, avec le grade de lieutenant et celui d’officier de la Légion d’honneur. Ses oncles et son cousin germain, par contre, meurent pour la France dès 1914.

Tradition oblige Philippe Leclerc de Hauteclocque devient l'un des généraux français de Résistance. Il est fait maréchal de France à titre posthume en 1952, et est connu en France simplement comme le maréchal Leclerc ou simplement Leclerc. Il adopte le nom de guerre de Leclerc afin que sa femme et ses enfants ne soient pas mis en danger par leur nom apparaissant dans les journaux.

Hauteclocque est diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1924. Pour sa première affectation, le sous-lieutenant de Hauteclocque rejoint le 5e régiment de cuirassiers à Trèves, puis en 1926 obtient d’être affecté au 8e spahis algériens au Maroc, comme lieutenant. Il y reste jusqu’en 1931, date à laquelle il est affecté à Saint-Cyr comme instructeur de cavalerie[4]. Il reçoit la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures pour avoir dirigé des goumiers lors d’une attaque de grottes et de ravins sur Bou Amdoun, le 11 août 1933.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe à la bataille de France. Officier anticonformiste et brillant, il se révèle un stratège et un organisateur hors pair.

Fait prisonnier en 1940 pendant la bataille de France, il s'évade et rejoint l'Angleterre. Il est l’un des premiers à défier l’armistice de son gouvernement pour se rendre en Grande-Bretagne pour combattre avec les Français libres du général Charles de Gaulle. Il l'envoie en Afrique équatoriale française, où il rallie les dirigeants locaux à la cause des patriotes de la France libre et dirige une force contre le Gabon, dont les dirigeants soutiennent Pétain. Et ensuite, depuis le Tchad, il mène des raids en Libye italienne. Après la prise de Koufra par ses forces, il fait prêter à ses hommes un serment connu aujourd’hui sous le nom de Serment de Koufra, dans lequel ils s’engagent à se battre jusqu’à ce que leur drapeau flotte sur la cathédrale de Strasbourg.

Les forces sous son commandement, connues sous le nom de Force L, font campagne en Libye en 1943, couvrent le flanc intérieur de la VIIIe armée lors de son avancée en Tunisie et participent à l’attaque de la ligne Mareth. La Force L devient la 2e Division Blindée, souvent été appelée La Division Leclerc. Elle combat sous le commandement de Leclerc lors de la bataille de Normandie et participe à la libération de Paris et de Strasbourg.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe en mai 1945, il reçoit le commandement du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO). Il représente la France lors de la capitulation de l’Empire japonais dans la baie de Tokyo le 2 septembre 1945. Il perçoit rapidement la nécessité d’une solution politique au conflit naissant en Indochine, mais une fois de plus en avance sur ses compatriotes, et est rappelé en France en 1946. Il est tué dans un accident d’avion en Algérie en 1947.

Commandant (31 juillet 1940)
Colonel (25 novembre 1940 ; confirmé dans le grade par De Gaulle, sautant le grade de lieutenant-colonel)
Brigadier-général temporaire (10 août 1941)
Général de brigade (14 avril 1942)
Général de division (25 mai 1943)
Général de corps (25 mai 1945)
Général d’armée (14 juillet 1946)
Maréchal de France (23 août 1952 ; à titre posthume)

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C’est de nos jours la 5e génération Hauteclocque qui œuvre pour l’avenir du domaine de Belloy où est né Philippe Leclerc de Hauteclocque, Maréchal de France (1902 - 1947).

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ORIGINES. PARENTS. JEUNESSE[]


Famille de Hauteclocque[]

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Famille de Hauteclocque.

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Ils combattent à la bataille de Saint-Omer en 1340.

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Château de Royon (Pas-de-Calais).

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Léopold de Hauteclocque est à Gand avec mon quadrisaïeul, Georges de Rambaud.

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Blason des comtes Leclerc de Hauteclocque.

Philippe de Hauteclocque est l'héritier d'une famille dont les origines se perdent dans la nuit du Moyen Age, toute de chevalerie selon les mots du comte Alfred de Hauteclocque. Une tradition familiale des métiers d'armes perpétuée sans interruption jusqu'à nos jours et qui, le 22 août 1914, coûte à son cousin Xavier de Hauteclocque, alors adolescent, son père et son frère ainé, tombés côte à côte au champ d'honneur de la bataille d'Ethe.

Une charte de Manassès, comte de Guines, du II des calendes de décembre 1127, fait mention d'un différend entre les religieux de Saint-Bertin et le seigneur de Hauteclocque (Alte-cloke)[5].

L'abbesse d'Estrun, Elisabeth de Hauteclocque, charge son neveu, Philippe de Hauteclocque, de la défense du monastère. Il réunit les vassaux de l'abbaye et s'y établit en armes ; mais, attaqué par un parti de Croates impériaux et de soldats polonais, il est vaincu et a la tête tranchée la tête tranchée le 11 octobre 1635. Son prénom lui est donné[6][7].

La famille de Hauteclocque est une famille de l'ancienne noblesse d'Artois, d'extraction chevaleresque. Elle est inscrite à l'ANF en 1955. Guy de Hauteclocque, est désigné dans une charte de 1224. A la voix du pape Innocent III, il suit le comte de Saint-Pol en Palestine et prend part à la cinquième croisade. Ce fait est constaté par un engagement sur parchemin très bien conservé, daté de juin 1217[8]. On les retrouve de nouveau dans la huitième croisade de Saint-Louis contre la Tunisie en 1270.

Ils combattent à la bataille de Saint-Omer en 1340 et à la bataille de Fontenoy en 1745, mais aussi à Wagram. La famille survit à la Révolution française. Trois membres de la famille servent dans la Grande Armée de Napoléon et un quatrième, qui souffre d’une santé fragile, dans le train de ravitaillement. Constantin sert dans la campagne de Russie de Napoléon, est créé chevalier par le roi Louis XVIII, et comte pontifical par le pape Pie IX en 1857. Il a un fils, qui devient un égyptologue réputé[9]. Il a à son tour trois fils : le premier et le troisième deviennent officiers dans l’armée française, servant dans les campagnes coloniales avant d’être tués pendant la Première Guerre mondiale ; le fils cadet, qui sert également pendant la Première Guerre mondiale mais survit au conflit et reçoit deux fois la Croix de guerre pour bravoure. Il est donc l'héritier du domaine familial de Belloy-Saint-Léonard. C'est le père de Philippe Leclerc[10].

À travers les siècles, Belloy est reconnu comme un lieu rayonnant et accueillant. Hélas, la deuxième guerre mondiale induit un déclin dans la vie de Belloy qui est occupée par les allemands. Puis, les décès prématurés de Jean et Bernard de Hauteclocque en 1951 et 1956 plongent la famille dans le chagrin. Après le décès de Guy de Hauteclocque, en 1965, Madeleine, sa femme, décide de partir vivre à Paris. Le domaine de Belloy est fermé et s’endort telle la Belle au Bois Dormant.

Aux lendemains de la révolution la famille de Hauteclocque rachète aux Brias, émigrés, le château de Royon (Pas-de-Calais). Occupé par les allemands, il est entièrement détruit par la RAF en 1944, et reconstruit au titre des dommages de guerre. Serge de Hauteclocque est actuellement le maire de Royon.

Mon quadrisaïeul, Georges de Rambaud côtoie à Gand Léopold de Hauteclocque, arrière-grand-oncle de Philippe Leclerc de Hauteclocque, lui aussi commissaire des guerres, famille dont des membres vont être des amis de certains membre de la mienne Jean de Rambaud et surtout Gérard de Rambaud, chez les maristes ou dans la Somme entre chasseurs.

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Ses parents[]

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Château de Belloy-Saint-Léonard.

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Parc du château de Belloy-Saint-Léonard.

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Guy, Françoise, Madeleine, Yvonne, Philippe, Colette de Hauteclocque.

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château d'Etrejust.

Philippe de Hauteclocque est le petit-fils de Gustave de Hauteclocque (Arras, 1829 – Naples, 30 avril 1914), historien et archéologue, maire de Bermicourt et de Marie-Henriette de Morgan-Frondeville (1834 - 1908). Le couple a trois fils : Henry (1862 - 1914, mort pour la France), Adrien (1864 - 1945) et Wallerand (1866 - 1914, mort pour la France).

Il est le fils d'Adrien de Hauteclocque (1864 - 1945) et de Marie-Thérèse van der Cruisse de Waziers (1870 - 1956), fille elle-même de Louis van der Cruisse de Waziers (1820 - 1907) et de Léontine du Passage (1841 - 1913).

Philippe de Hauteclocque grandit au sein d'une fratrie de six enfants :

Guy de Hauteclocque (1892 - 1965) qui épouse Madeleine de Gargan (sœur de la maréchale Leclerc), dont postérité ;
Françoise de Hauteclocque (1895 - 1919), qui épouse Renaud de Chaumont-Quitry (sans postérité) ;
Madeleine de Hauteclocque (1897 - 1935), religieuse dominicaine ;
Yvonne de Hauteclocque (1900 - 1967), qui épouse Pierre de Bodard de La Jacopière, dont postérité ;
Colette de Hauteclocque (1906 - 1990), qui épouse Jacques de Baynast de Septfontaines, dont postérité.

Ses parents assurent son éducation jusqu'à l’âge de 13 ans. Il entre en quatrième en 1915 au collège de La Providence d'Amiens (chez les Jésuites), évacué à Poitiers au cours de la Première Guerre mondiale, où il poursuit ses études en lycée[11].

Au début du XXe siècle, le comte Adrien de Hauteclocque devient propriétaire du château d'Etrejust. Il appartient toujours à cette famille; la comtesse Bernard de Hauteclocque en est la propriétaire actuelle. Le château de dimensions modestes, se compose d'un corps de logis en brique et pierre qui constitue la partie la plus ancienne de la demeure qui date du XVIIe siècle[12].

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Sa jeunesse[]

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Wallerand de Hauteclocque (son oncle) et son fils Bernard.

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Ethe après la bataille pendant laquelle meurent un de ses oncles et son cousin germain.

Au château familial de Belloy-Saint-Léonard dans la Somme, Philippe de Hauteclocque a l’enfance et l’éducation communes à un homme de son rang[13].

Philippe, son frères et ses sœurs ne vont pas à l’école de la République de Monsieur Papin. Une institutrice leur donne des cours privés au château. Originaire de Mayenne, elle se nomme Marguerite Salliot. Elle est employée par la famille de Hauteclocque uniquement. Parmi le personnel, il y a aussi une bonne d’enfants, une lingère et un jardinier. Il y a aussi plusieurs domestiques.

Issu d'une vieille famille de la noblesse picarde, passionné de chasse et de musique classique, c'est un officier monarchiste et catholique,

Adrien, le père de Philippe, s’engage quelques jours après la déclaration de guerre en 14. Son frère Henri est chef de bataillon au 37e Régiment d’Infanterie. L’autre frère, Wallerand, lieutenant-colonel, commande le 14e Régiment de Hussards, le 22 août 1914. Avec son fils, le jeune Bernard, et ses hommes ils connaissent l’enfer à la bataille près de Ethe, au Sud du Luxembourg belge. Wallerand et Bernard sont tués. Le père et le fils tués le même jour à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Quelques mois plus tard, Henri, le frère de Wallerand et d’Adrien, meurt également. Il est tué à l’ennemi, le 22 décembre 1914, à Bixchoote, en Flandre occidentale.

Pendant quatre ans, Philippe vit avec l’angoisse de ne jamais voir revenir son père et son seul frère, tout en se sachant trop jeune pour partir combattre. Philippe de Hauteclocque est lui aussi une victime de la Grande Guerre.

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Bataille près de Ethe (22 août 1914), où meurent un de ses oncles et son cousin germain.


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AVANT 1940[]

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Philippe de Hauteclocque.

Digne de ses origines nobles d’épée, dont les premières traces remontent au XIIIe siècle, d'ancêtres qui ont combattu dans toutes les armées du roi, de l’empereur ou de la République, enrichi par cet héritage familial, féru d’histoire, le jeune Philippe de Hauteclocque est un catholique et royaliste convaincu qui suit une scolarité brillante, seulement bousculée quelques mois par les conséquences de la Première guerre mondiale.

C’est tout naturellement que Philippe de Hauteclocque réussit en 1922, le concours d’entrée à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (109e promotion Metz et Strasbourg)[14].

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Saint-Cyr, Saumur, le Maroc[]

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Philippe de Hauteclocque Saint-Cyrien.

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Philippe de Hauteclocque est admis à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.

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Philippe de Hauteclocque (à gauche) à l’École d'application de la cavalerie de Saumur.

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Philippe de Hauteclocque au Maroc (1930).

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Philippe de Hauteclocque capitaine.

Après la guerre et une brillante scolarité, Philippe de Hauteclocque, en 1922, après avoir préparé le concours à Sainte-Geneviève de Versailles, est admis à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Metz et Strasbourg-1922-1924), dont il sort cinquième en 1924. Il entre alors à l'École d'application de la cavalerie de Saumur, dont il sort premier de sa promotion le 11 août 1925[15].

Le service de garnison en Rhénanie n’est pas à son goût, alors il se porte volontaire pour servir dans le 8e régiment de spahis Marocains, basé à Taza au Maroc. Il est promu lieutenant en octobre 1926. En septembre 1927, il est affecté comme instructeur à l’école militaire de Dar El-Beida à Meknès, créée en 1918 par Lyautey pour former les cadres des troupes. Professeur d’instruction générale et instructeur de cavalerie, il emploie ses loisirs à étudier la religion musulmane auprès de ses élèves et à perfectionner sa pratique des langues arabe et berbère.

Il reçoit ses élèves dans sa propriété de Tailly. Le domaine de Tailly est acquis par Adrien de Hauteclocque, propriétaire des châteaux voisins de Belloy-Saint-Léonard et d'Etrejust et offert à son fils Philippe, le futur maréchal Leclerc, à l'occasion de son mariage, en 1925[16].

Dar el Beïda est, pour lui, un lieu riche d’échanges culturels. Il est séduit par le Maroc traditionnel. En 1929, impatient d’opérer en zone insoumise, il rejoint M’zizel, comme commandant du 38e Goum Mixte Marocains, une unité de Goumier marocains à M’Zizel dans les montagnes de l’Atlas.

Il participe aux combats contre la guérilla Ait Hammou. Dans une action, deux chevaux sont abattus sous lui. Par la suite, il est affecté au 19e Régiment de Chasseurs d’Afrique, le régiment d'élite de la cavalerie de l’Armée d’Afrique, basé à Rabat Il est cité à l’ordre de l’armée pour son courage lors du combat de Taguendoust le 13 juillet 1930.


Le futur maréchal Leclerc habite une maison, face à la gare de Saint-Cyr-l'École, avec sa famille de 1932 à 1938. Il est alors, en tant que capitaine, instructeur à l’école spéciale militaire. Charles, l’un de ses enfants, y fait ses premiers pas.

En 1933, profitant des vacances, il embarque, à ses frais, sur un Latécoère assurant la liaison Toulouse-Rabat. Court-circuitant le commandant supérieur des troupes du Maroc, il obtient le poste d’adjoint au commandant d’un goum pour l’attaque du Kerdouss à laquelle il participe pendant un mois et se distingue le 11 août au combat d’Aghbadlou. Philippe de Hauteclocque obtient une palme supplémentaire à la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs. Cet épisode atypique dans la vie d’un lieutenant de l’époque, révèle un meneur d’hommes qui n’hésite pas à monter en première ligne avec ses soldats.

Il atteint le grade de capitaine en 1934.


Sous-lieutenant (9 septembre 1924)
Lieutenant (26 octobre 1926)
Capitaine (25 décembre 1934)

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Le château de Tailly (1925)[]

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Château de Tailly.

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Château de Tailly, armes des Hauteclocque sur le fronton.

Si Philippe est souvent absent de son domicile en raison de son activité militaire, c’est à Tailly, à quelques kilomètres de Belloy-Saint-Léonard que réside sa famille. Il épouse en 1925 Thérèse de Gargan et six enfants sont nés au château de Tailly.

Le château de Tailly-l'arbre-à-mouches est une belle construction en pierre des années 1730-1740, caractérisée par de hauts combles à la française, une modénature soignée et un décor très sobre imprégné d'esprit classique. Les bâtiments de la ferme, à l'exception d'un élément construit en 1879, sont tous en matériaux traditionnels : pierre pour le logis, pan de bois et torchis pour les granges et le colombier[17].

La demeure conserve de façon très présente la mémoire du maréchal, par ses dispositions intérieures demeurées inchangées et par les nombreux souvenirs qu'elle détient. On y trouve notamment son mobilier, ainsi que des portraits, des bustes, des statues, des photographies, son journal de chasse, le modèle du monument commémoratif érigé à sa mémoire à Amiens, enfin, des objets offerts à lui en cadeau. Par ailleurs, le château a su préserver une partie de ses décors intérieurs du XVIIe et du XIXe : éléments de boiseries dans le salon et dans la salle à manger, papier peint panoramique en grisaille du XIXe dans la salle à manger. Enfin, le domaine est doté d'un parc boisé et d'une longue avenue isolant la demeure de la route départementale[18].

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L'école supérieure de guerre (1938), l'AF[]

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L’école supérieure de guerre.

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Philippe de Hauteclocque sautant un obstacle de complet.

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Philippe de Hauteclocque en train de prier.

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Xavier de Hauteclocque, son cousin, meurt empoisonné par les nazis.]][19].

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Passant devant la tribune officielle où se tiennent Léon Blum et Édouard Daladier, il aurait brocardé ce dernier d'un Pour le fusilleur, tête droite ![20].

En 1934, Philippe de Hauteclocque est promu capitaine et retrouve Saint-Cyr comme instructeur, puis comme commandant d’escadron. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1936 (il a alors 34 ans) et reste en poste jusqu’en 1938.

Hauteclocque se casse la jambe en deux endroits lors d’une chute de cheval en 1936. Il a dit à ses supérieurs que c’est de leur faute. Par la suite, il marche fréquemment avec une canne. Après une autre accident lors d’un exercice tactique et il reste coincé dans des barbelés. Il dit à ses chefs que lorsque l'on fait quelque chose de vraiment stupide, il est préférable de l’admettre[21].

A cette date il intègre l’école supérieure de guerre. Après seulement un an de scolarité (il n’y aura jamais de seconde année), il sort major de l’école, en 1939.

Philippe de Hauteclocque est issu d'une famille Action française jusqu'en 1940. Levisse-Touzé signale toutefois que l'engagement dans l'Action française de la famille...

...commence avec l'affaire Dreyfus. Cette adhésion n'est pas, au demeurant, définitive. 1940 la suspend[22].

En réalité comme beaucoup de nobles il sont royalistes avant l'affaire Dreyfus. L’opinion royaliste est alors maintenue dans la publication de périodiques comme la Revue d'Action française (1899) à laquelle succède le quotidien L'Action française de 1908 à 1944. Beaucoup de royalistes admirent le Général de Gaulle après 1940.

Bien que fervents catholiques, Hauteclocque et Thérèse sont abonnés à l'Action française, le journal de cette organisation politique du même nom, malgré une interdiction papale à son encontre. Ils continuent à le faire même après que Thérèse se soit vu refuser l’absolution En revanche, son cousin Xavier de Hauteclocque est un journaliste qui couvre la montée du parti nazi en Allemagne, visité le camp de concentration de Dachau et écrit sur la Nuit des longs couteaux. Xavier de Hauteclocque, son cousin, meurt empoisonné par les nazis][23].

Philippe de Hauteclocque lit l'Action française, sans adhérer à l'ensemble de la doctrine, appréciant surtout l'exaltation des valeurs de la France monarchique contenues dans ce journal et le fait qu'il fonde sa politique sur cette notion : Le présent vient du passé.

Chevauchant à la tête de son escadron lors de la revue du 14 juillet 1936 et passant devant la tribune officielle où se tiennent Léon Blum et Édouard Daladier, il aurait brocardé ce dernier d'un Pour le fusilleur, tête droite ![24].

Il rompt avec l'Action française en 1940, jugeant que le mouvement trahit ses idées et fourvoie les élites qui le suivent. Il se défait également, à cette même époque, des préjugés antisémites des milieux maurrassiens. Toutefois, il maintient sa lecture quotidienne de L'Action française pendant ses conquêtes africaines.

Philippe de Hauteclocque, maréchal de France, poursuit sa lecture quotidienne de l’Action française même pendant ses conquêtes africaines[25].

Après la guerre, il n'évoque plus guère Charles Maurras que pour juger sa philosophie critiquable. Il fait détruire les exemplaires du journal conservés à Tailly.

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La drôle de guerre[]

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Évasions[]

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Un char Char B1. Les chars français reçoivent généralement leurs noms de leurs équipages.

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Groupement Molinié. Voici un calque du dispositif de défense autour de Lille au 25 mai 1940.

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Hauteclocque est fait deux fois prisonniers mais s'évade.

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Philippe de Hauteclocque en 1940.

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Comme en 14 certains combats sont très violents, mais les 100.000 morts de la drôle de guerre sont bien oubliés et même insultés.

Philippe de Hauteclocque obtient avec son diplôme avec à la clé une place de major de promotion, le 15 septembre 1939. Quelques jours plus tard, la guerre éclate. Il est alors affecté comme chef du 3e bureau, avec le grade de capitaine, à l'état major de la 4e Division d'Infanterie[26].

Les rêves de baroud du jeune de Hautecloque s'évanouissent rapidement, au milieu d'une armée sans chefs et sans chars. Il assiste à l'effondrement de l'Armée Française de Lille. En mai 1940, la 4e Division d'Infanterie fait mouvement vers la Belgique du 12 au 14 mai. Certains éléments se trouvent encerclés dans la Poche de Lille durant les derniers jours du mois de mai.

En position dans le secteur fortifié de Maubeuge, sa division subit les violentes attaques allemandes et, son général étant blessé, c’est Hauteclocque qui conduit les opérations. Le 25 mai, la 4e Division d'Infanterie reçoit l’ordre de repli et décroche, encerclée, dans le secteur de Lille[27].

Le 28 mai, alors que la capitulation du groupement Molinié est proche et qu'il est devenu inutile, le capitaine de Hauteclocque obtient de son chef, le général Musse, l'autorisation de tenter de traverser les lignes allemandes pour échapper à la captivité. Il part vers la porte de Douai et récupère une bicyclette abandonnée. Il va mettre le cap au sud, échapper plusieurs fois à la capture et abandonner casque et ceinturon, guidé par la rage de s'échapper pour reprendre le combat. Il se joint au flot des réfugiés.

Le 29 mai 1940, il est capturé en vêtements pseudo-civils et à bicyclette. Fouillé, il est trahi par un certificat de paiement de l'école militaire. Emprisonné, il réussit à récupérer son portefeuille dans le sac (laissé imprudemment à sa portée) où est stocké le résultat de la fouille allemande. Il détruit la pièce compromettante et réussit à remettre le portefeuille en place sans être vu. Lors de son interrogatoire à la mairie de Bohain-en-Vermandois par un officier allemand, il affirme être réformé comme père de famille de six enfants. Il subit la raillerie de l'officier, qui s'étonne qu'à 37 ans il ne soit pas en train de défendre son Vaterland. Certainement fatigué de ramasser des prisonniers, l'officier l'invite à décamper de façon dédaigneuse, non sans avoir affirmé que :

Nation en décadence… Jamais le Grand Reich allemand ne permettra à la France de se relever[28].

Leclerc n'oubliera jamais cette insulte, à laquelle il s'abstient néanmoins de répondre. Il rejoint les lignes françaises en traversant le canal du Nord et réintègre alors une unité combattante, le 2e groupement cuirassé du général Buisson[29].

Le 8 juin, il participe aux combats dans la région de Mourmelon. Le 15 juin, il participe à une contre-offensive dans la plaine de Champagne. Il est blessé à la tête, en traversant l’Aube à Magnant, il est blessé. Les blindés allemands ouvrent le feu sur la maison dans laquelle il se trouve et une partie du plafond s'effondre sur lui. La blessure ne semble pas l'affecter, à tel point qu'il continue le combat, jusqu'à ce qu'il soit de nouveau fait prisonnier, à l'hôpital d'Avallon où les Allemands arrivent le lendemain.

Le 17 juin 1940, il parvient à s'évader de l'hôpital d'Avallon et prend le parti de continuer sa route, pour poursuivre la lutte. Il atteint Paris le 21 juin.

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Rejoindre Londres (juillet 1940)[]

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Le colonel Charles de Gaulle présente les blindés de la Ve Armée au président de la République Albert Lebrun en octobre 1939.

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L'appel du Général.

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Leclerc va vite libérer l'AEF, puis le reste de os colonies et devenir général.

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Le colonel Raoul Magrin-Vernerey ne veut pas l'avoir sous ses ordres car Leclerc est de haute naissance, surqualifié et cavalier.

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Son cheval, Iris XVI, est abattu par les troupes allemandes à l'École de Saint-Cyr le 14 juin 1940, après avoir tué un soldat d'une ruade.

À bicyclette, malgré l'occupation allemande, il gagne Paris à bicyclette, puis l’Anjou chez sa sœur où il a connaissance d’un des appels du général de Gaulle et décide de le rejoindre à Londres[30].

Il rejoint sa femme et leurs six enfants sur les routes de l'exode, près de Libourne en Gironde. Après les avoir mis au courant de sa volonté de se battre, il se rend à Bayonne où il obtient le 8 juillet un visa pour le Portugal, mais pas celui pour l'Espagne. Repassant la ligne de démarcation le 10 juillet, il est le lendemain à Perpignan où il obtient son visa pour l'Espagne. Arrivé le 12 à Cerbère par le train, il est brièvement arrêté le 13 à Port-Bou par les douaniers espagnols qui le font conduire à Figueras pour interrogatoire et jugement, à cause d'un excédent de devises étrangères.

Il s'échappe à nouveau, prend le train pour Madrid et de là celui de Lisbonne, où il arrive le 17 juillet. Il se rend à l’ambassade britannique, qui organise son passage en Grande-Bretagne sur un navire marchand, le SS Hillary, sur lequel il embarqué le 20 juillet. Hauteclocque arrive à Londres le 24 juillet 1940. Il se présente au général de Gaulle le 25 juillet. Afin d'éviter que des représailles ne soient dirigées contre sa famille, il a pris le pseudonyme de François Leclerc'", le patronyme étant très fréquent en Picardie et à Belloy même,,,.

Cette décision a probablement changé sa vie. Le général de Gaulle, reconnaissant en lui un chef exceptionnel, le promeut de capitaine à chef d'escadron (major) dès leur première rencontre et lui donne pour mission de rallier l'Afrique Equatoriale Française à la France libre.

Leclerc rencontre également son cousin Pierre de Hauteclocque, frère de Xavier, qui sert dans la 13e Demi-Brigade de Légion Étrangère (13e DBLE, régiment d’infanterie de la Légion étrangère). C’est la plus grande unité ayant rejoint les Forces françaises libres. Après avoir participé aux batailles de Narvik, elle s’est retrouvée en Grande-Bretagne lorsque la France s’est rendue. Formée après le début de la guerre, elle compte de nombreux hommes qui ont combattu pour la cause républicaine pendant la guerre civile espagnole et de nombreux réfugiés des pays nazis et fascistes. Leclerc offre alors ses propres services à l’unité, mais son commandant, le colonel Raoul Magrin-Vernerey, rejette son offre au motif qu’il est de haute naissance, surqualifié et cavalier[31].

Les débuts de la France Libre sont difficiles : les ralliements de soldats et officiers à de Gaulle sont peu nombreux. Quelques territoires lointains de l’Empire français, telles les Nouvelles-Hébrides, sont les premiers à rallier la France Libre. En Afrique, le gouverneur général Félix Eboué est favorable au ralliement du Tchad.

En août 1940, de Gaulle ordonne à Leclerc de se rendre en Afrique équatoriale française, où des dirigeants locaux se sont déclarés pour la France libre, en tant que gouverneur du Cameroun français. Il doit s’assurer rapidement l’emprise de la France libre sur le Cameroun.

Philippe de Hautecloque rallie l'Afrique Equatoriale en 1940, avec pour mission de lui faire rejoindre la France combattante. Entouré d'une poignée d'hommes sous-équipés, mais avec un courage admirable celui qui est devenu Leclerc ne tarde pas à faire des miracles.


Son cheval à Saint-Cyr, Iris XVI, est abattu par les troupes allemandes à l'École de Saint-Cyr le 14 juin 1940, après avoir tué un soldat boche d'une ruade. Hauteclocque parle de son ex cheval et de leur patriotisme commun.

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Philippe de Hauteclocque à l'heure du choix (été 1940).

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DE 1940 A 1945[]


LIBÉRATION DE L'AFRIQUE[]


Afrique Française Libre – 1940[]

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Leclerc à Douala (octobre 1940).

Le 6 août 1940, Leclerc, accompagné d’un civil, René Pleven et du capitaine Boislambert, est envoyé par de Gaulle pour rallier l’Afrique équatoriale française. Parti du Nigéria, Leclerc, avec une vingtaine d’hommes, prend Douala dans la nuit du 25 au 26 août et rallie ainsi le Cameroun cependant que le Tchad et le Congo rejoignent la France Libre à l’initiative de Félix Eboué et du général de Larminat.

On assiste le 28 août au ralliement de l’Afrique équatoriale au général de Gaulle, à l’exception du Gabon.

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Le Gabon libéré[]

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Les chars Hotchkiss H39 de Volvey pendant la campagne du Gabon.

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L'épopée africaine de Leclerc.

Le général de Gaulle, de passage à Douala le 8 octobre, donne son accord à l’opération militaire réalisée avec l’aide des Forces françaises libres, repliées après l’échec de l’expédition de Dakar (23-25 septembre).

Leclerc dirige ensuite une force composée de la 12e DBLE et de tirailleurs sénégalais contre le Gabon, dont le chef local soutient la France de Vichy. La bataille du Gabon dure du 12 octobre au 1940 novembre et se termine avec 39 morts et le Gabon aux mains de la France libre.

Le débarquement des gaullistes a lieu près de Libreville, le 8 novembre, et Leclerc obtient le ralliement du Gabon le 10.

Pour de Gaulle, l’Empire colonial doit servir de base pour continuer la lutte aux côtés des Alliés, permettre la libération du territoire et priver Vichy d’un atout face aux Allemands. Les prisonniers de Vichy sont retenus en otage au cas où la France de Vichy tenterait de se venger des familles des Français libres.

Lorsque Louis-Michel-François Tardy, évêque de Libreville, refuse de célébrer la victoire, Leclerc le fait arrêter. Le capitaine de corvette Georges Thierry d’Argenlieu dirige le service en sa qualité de prêtre carmélitaine.

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De la colonne Leclerc à la 2e DB (1941)[]

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Le serment de Koufra (1941)[]

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Début d'une épopée.

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La colonne Leclerc au départ c'est à la fois peu d'hommes et de moyens.

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Laffly S15T français remorquant un canon de 75 mm (photographié en mai 1940).

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Victoire à Koufra.

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Battle of Koufra, Italian Libya.

Avec le Gabon en main, de Gaulle envoie Leclerc au Tchad, le seul territoire français libre qui partage une frontière avec un territoire contrôlé par les puissances de l’Axe, le long de sa frontière du désert du Sahara avec la Libye sous contrôle italien. Le 2 décembre 1940, Leclerc, promu commandant militaire du Tchad, est chargé de préparer l'opération contre le Fezzan. À Fort-Lamy, il retrouve ses compagnons du Cameroun (Jean Colonna d'Ornano, Jacques Massu, Jacques de Guillebon).

L’attention de Leclerc est attirée par deux avant-postes italiens dans le désert, Murzuk dans le sud-ouest de la Libye et Kufra dans le sud-est. Tous deux se trouvent à plus de 1.000 km (1.600 miles) de sa base de Fort Lamy au Tchad.


Il commence par un petit raid sur Murzuk par onze hommes du Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST) et deux troupes du Groupe britannique du désert à longue distance (LRDG) le 11 janvier 1941.


En février, Leclerc dirige une opération plus importante qui prend Koufra. Avec seulement 99 véhicules anciens et inadaptés, un antique canon de 75mm, et les 350 hommes du régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad, Leclerc de Faya-Largeau, au nord du Tchad, lance une offensive sur la forteresse de Koufra en Libye. Français européens et Saras (tribus du Tchad), forment l’essentiel du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, noyau de la colonne Leclerc qui va participer aux opérations en Libye.

Le 1er mars 1941, malgré sa supériorité en nombre et en armes, la garnison italienne capitule devant Leclerc et ses hommes. Après la bataille, il fait prêter à ses hommes un serment connu aujourd’hui sous le nom de serment de Koufra :

Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg.

Replacé dans son contexte, celui-ci n'en a que plus d'envergure : vouloir reprendre Metz et Strasbourg, alors que la France n'a plus d'Armée - ou presque - et que l'on se trouve en plein désert du Sud Libyen... qui oserait se fixer un but aussi démesuré, sinon Leclerc et ses Français Libres ?

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Le Fezzan[]

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Leclerc : Du Fezzan à Berchtesgaden.

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Fezzan. Tripolitaine. Libye.

Leclerc amalgame à ses tirailleurs d'autres unités provenant du Congo, de l'Oubangui et du Gabon - en tout quelque 6.000 hommes, dont 500 Européens, qui vont constituer sa colonne saharienne. Il réunit les moyens de transport (une centaine de camionnettes, équipées de mitrailleuses et de mortiers de 81 mm).

Revenu à Fort-Lamy, Leclerc se consacre, dans les mois qui suivent, à sa prochaine mission : le Fezzan. L'opération contre Koufra a été une magnifique affirmation de la volonté de combat des Français libres ; la conquête du Fezzan est une nécessité imposée par l'avancée des Britanniques en Libye :

S'ils réussissaient à atteindre la frontière tunisienne, il serait essentiel que nous y soyons avec eux, ayant, au préalable, aidé à battre l'ennemi. Si, au contraire, celui-ci parvenait à les refouler, nous devrions tout faire pour concourir à l'arrêter avant qu'il ne submergeât l'Egypte [32].

En réalité, de Gaulle ne croit pas au succès de la contre-offensive britannique, et les événements lui donnent raison : à la fin de janvier 1942, en raison de la défaite de la huitième armée britannique à la bataille de Gazala, les Allemands et Italiens avancent jusqu'en Égypte.

La colonne Leclerc lance alors de nombreux raids sur le Fezzan. Il est récompensé par l’Ordre du service distingué britannique[33].

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Fezzan (février-mars 1942)[]

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Le colonel Leclerc pendant la bataille du Fezzan.

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Les Français vont finir par prendre Oum el-Araneb.

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Le colonel Leclerc en compagnie des hommes de la patrouille néo-zélandaise LRDG.

La mission de Leclerc change du fait des victoires de Rommel de nature, puisque la jonction avec les forces britanniques est, pour l'instant, inenvisageable. Il ne reste plus à Leclerc qu'à exécuter une opération de va-et-vient sur le Fezzan - des raids - qu'il définit ainsi le 1er février 1942 :

Assez forte pour sonner l'adversaire et obtenir des renseignements utiles, assez faible pour permettre une reconstitution rapide du stock d'essence au cas où l'opération initiale serait reprise.

Il monte cette nouvelle opération en deux semaines avec sa précision et sa rigueur habituelles. À partir du 15 février, quatre patrouilles de dix voitures (commandées par les capitaines de Guillebon, Massu et Geoffroy), appuyées par onze avions du groupe "Bretagne", vont porter à un ennemi distant de plus 600 km des coups sévères et inattendus. Le général Vézinet, qui y participe, racontera :

Des petites colonnes motorisées partaient du Tchad en se camouflant, arrivaient par surprise au pied d'un poste italien, s'en emparaient et brûlaient le poste, libéraient les combattants indigènes et faisaient prisonniers les Italiens.

Leclerc décide alors de réaliser des opérations de harcèlement contre l’ennemi, sans s’engager à fond, pour ne pas laisser ses hommes inoccupés. Il lance ses colonnes sur plusieurs axes pour attaquer les postes italiens. Les Français s'emparent ainsi de deux postes importants : Gatroun et Uigh el-Kébir.

Déclenchée le 17 février 1942, la première campagne du Fezzan s’achève le 14 mars. Le bilan de cette première campagne est largement positif. Une réussite complète, estime de Gaulle, qui ajoute :

Général Leclerc, vous et vos glorieuses troupes êtes la fierté de la France.

Pourtant Leclerc n'y a engagé 500 hommes et 150 véhicules qui ont mené une guérilla motorisée sur un territoire grand comme la France. Les oasis de Tedjeré et Ouaou el-Kébir tombent respectivement les 28 février, 1e et 7 mars. L’opération échoue devant Oum el-Araneb. La présence de seulement deux compagnies italiennes rend la situation difficile d’autant plus que les avions italiens et allemands se montrent très actifs. La saison sèche arrivant, Leclerc ordonne le repli, le 7 mars. Le combat a été éprouvant. Les problèmes logistiques sont considérables.

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Fezzan (sept. 1942 - jan. 1943)[]

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Africains sous les ordres de Leclerc.

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Le fort de Sebha, Fezzan, rebaptisé Fort-Leclerc après sa capture par les Forces françaises libres de Leclerc en janvier 1943.

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Inauguration d’une stèle commémorant la prise de Sebha par les Forces françaises libres en 1943.

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Après la prise du Fezzan les Français de Leclerc sont intégrés à la VIIIe armée britannique.

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Après le débarquement en Afrique du Nord - dont de Gaulle est écarté - les généraux Chambe, Juin et Charles Mast (à droite) discutent. Le 8 novembre 1942, Charles Mast fait enfermer Juin dans sa villa par ses hommes et des résistants et il y enferme avec lui Darlan.

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Le Fezzan est occupé par la France.

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Le 13 janvier 1943, de Gaulle exalte à la BBC l'épopée de Leclerc et de ses compagnons.

Le 25 mars 1942, Leclerc est nommé commandant supérieur des troupes de l'Afrique française libre. Il rejoint Brazzaville, en obtenant de de Gaulle la nomination d'un de ses fidèles, le colonel François Ingold, à la tête des troupes du Tchad.

Leclerc profite de cette pause pour renforcer ses moyens en matériels et parfaire l’entraînement de ses hommes.

Le 22 septembre 1942, alors qu'il se trouve à Brazzaville, de Gaulle ordonne à Leclerc d'achever la conquête du Fezzan et de s'emparer de Tripoli, où il fera sa jonction avec les troupes britanniques.

Il faut attendre l’offensive réussie du général Montgomery, chef de la VIIIe armée britannique, contre les forces de l’Axe à El Alamein, début novembre 1942, pour que la jonction soit possible. De Gaulle ordonne que le plan d’avancée en Libye soit mis en œuvre.

Cependant, quatre jours plus tard, il change d'avis : il ordonne à Leclerc de préparer l'offensive au Fezzan, avec exploitation éventuelle soit vers Tripoli, soit vers Gabès (Sud tunisien), en liaison avec la VIIIe armée britannique et, éventuellement, avec les forces américaines d'Algérie.

L'opération présente de sérieuses difficultés : les hommes de Leclerc doivent parcourir un millier de km, en emportant vivres, munitions, carburant ; ils doivent coordonner leur avance avec les troupes britanniques qui progressent en Cyrénaïque et il est impérativement demandé à Leclerc de refuser toute prétention des Alliés d'administrer le Fezzan libéré :

Le Fezzan doit être la part de la France dans la bataille d'Afrique, explique de Gaulle. C'est le lien géographique entre le Sud tunisien et le Tchad.

L'offensive commence le 22 décembre 1942 ; elle va durer deux semaines. Les groupements Ingold et Delange (4.000 Africains, 600 Européens dans 350 véhicules), appuyés par le groupe d'aviation Bretagne, s'emparent de toutes les positions ennemies. Les Français entrent dans Sebha, principal centre militaire, le 12 janvier 1943 ; ils prennent Mourzouk, capitale religieuse, le lendemain, Mizdah le 22 janvier. Vainqueurs sur toute la ligne, ils font un millier de prisonniers et s'emparent d'un matériel important. Mais surtout, la route de Tripoli leur est ouverte. Les Italiens sont chassés du Fezzan, désormais administré par le colonel Raymond Delange ; les Anglais ne mettront pas la main sur ce que de Gaulle appellera, dans ses Mémoires de guerre, ce fruit savoureux du désert. L'audace et la méthode paient.

Envisageant l'hypothèse d'un échec du futur débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, de Gaulle songe déjà à mettre en œuvre tous les moyens pour arracher à Vichy l'Afrique occidentale ; il prescrit donc à Leclerc d'envoyer des troupes au Niger et de préparer les unités qui interviendront à Madagascar :

C'était beaucoup de choses à la fois. Mais nous ne doutions de rien. Les Français libres d'Afrique constituaient un faisceau qu'aucune épreuve ne pourrait rompre[34].

Le 10 novembre, deux jours après le débarquement en Afrique du Nord - dont la France Libre est écartée - de Gaulle demande à Leclerc de se tenir prêt à exécuter l'opération de ralliement du Niger :

Nous devons marquer par une action immédiate, que nous n'admettons pas la reconstitution de Vichy en Afrique du Nord et en Afrique occidentale française sous la coupe des Américains.

Le 13 janvier 1943, de Gaulle exalte à la BBC l'épopée de Leclerc et de ses compagnons :

Un exploit qui ne le cède en rien aux plus beaux de notre grande Histoire... Avec la victoire de nos troupes du Tchad, l'ennemi a vu s'élever, une fois de plus, cette flamme de la guerre française qu'il avait crue éteinte dans le désastre et la trahison, mais qui, pas un seul jour, ne cessa de brûler et de grandir sous le souffle de ceux qui ne désespéraient pas.

Selon de Gaulle, cette victoire n'est pas seulement un brillant fait d'armes, elle est aussi :

un des signes avant-coureurs de cette France nouvelle, de cette France dure et fière qui se bâtit dans l'épreuve.

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Tunisie (février/mai 1943)[]

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Montgomery et le général Leclerc se rencontrent le 25 janvier 1943 à Tripoli, ex-capitale de la Libye italienne.

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La campagne de Tunisie de sa colonne saharienne'.

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La campagne de Tunisie mars 1943.

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Le général Mathenet reçoit la capitulation du général Pfeiffer et ses troupes (13 mai 1943).

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Carte de la campagne d'Italie.

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Série Général Mast pour l'œuvre des combattants.

Le 25 janvier, les premiers Français venus du Tchad - après une marche de plus de 3.000 km - entrent à Tripoli, où Leclerc arrive dans la soirée. Le lendemain, il rencontre le général Montgomery, chef de la VIIIe armée britannique, vainqueur de l'Afrikakorps à El Alamein. Montgomery le charge de prendre une part active à l'attaque de la ligne Mareth, qui défend le Sud tunisien.

Le surlendemain, tandis que le capitaine d'Abzac, l'un de ses adjoints, occupe la grande oasis italienne de Ghadamès, Leclerc rend visite au commandant Bouillon, chef du Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP), avant-garde de la 1re DFL, à l'aéroport de Tripoli : c'est la première jonction des FFL venues du Tchad. La Force L est renforcée par l’escadron sacrée grec.

A l’issue de la conquête des oasis du Fezzan, Leclerc convainc le général Montgomery le 26 janvier 1943, de l’engager en Tunisie pour créer un second front contre les forces germano-italiennes. La Force L couvre le flanc intérieur de la VIIIe armée lors de son avancée en Tunisie. Elle repousse une contre-attaque allemande le 10 mars, puis participe à l’attaque de la ligne Mareth. La colonne saharienne chasse Rommel de Libye puis commence à libérer la Tunisie en venant du sud.

La guerre s’étend en Afrique du Nord avec le débarquement américain et l’arrivée des renforts allemands en Tunisie avec l’accord de Vichy. L’armée française d’Afrique maréchaliste, après s’être opposée temporairement (1.825 morts) aux Anglo-Américains, combat à leurs côtés contre les troupes de l’Axe en Tunisie. Après l’invasion de la zone sud, de nombreux officiers de l’armée d’armistice rejoignent les Alliés pour reprendre la lutte.

La participation des Forces françaises combattantes sur ce théâtre d’opérations est importante pour le général de Gaulle, tenu à l’écart des négociations politiques d’Alger par les Alliés.

Le chef de la France Libre a donné l’ordre, dès le 17 janvier 1943, au général de Larminat, commandant ces forces pour qu’elles participent dans la plus large mesure possible, à la bataille aux côtés de la VIIIe armée britannique.

La colonne volante du colonel Rémy et trois compagnies de chars, du génie et de transmission, renforcent la colonne Leclerc. Rééquipée par les Anglais, elle s’enrichit d’une centaine d’officiers grecs de l’Escadron sacré du colonel Gigantès et prend le nom de Force L. Montgomery confie à Leclerc la couverture du flanc gauche de sa VIIIe le long de la ligne Mareth, ligne de fortification du sud-tunisien. La Force L pénètre en Tunisie, le 20 février 1943.

Le 10 mars, à Ksar Rhilane, elle se heurte au groupement de reconnaissance allemand de la 90e Panzerdivision chargée d’empêcher la VIIIe armée de franchir la ligne Mareth. La Force L arrête l’ennemi, tient fermement la position avec l’aide de la Royal Air Force malgré des moyens peu adaptés au combat contre des blindés.

Montgomery gratifie les Français d’un Well done ! (bien joué).

La Force L facilite ensuite la prise de Gabès, le 29 mars, puis certains de ces éléments s’emparent avec beaucoup de difficultés du Djebel Garci, au nord de Kairouan, le 20 avril.

Le 10 mai, un détachement de la Force L entre à Tunis avec la VIIIe armée britannique.

La célébration de la victoire à Tunis le 20 mai, souligne toutefois les antagonismes existant entre l’armée d’Afrique et les Forces françaises libres qui défilent séparément. Surmontant ces divergences, Leclerc réussit à adjoindre des unités de l’armée française d’Afrique aux Forces françaises libres pour former la 2e Division Blindée.

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Philippe de Hauteclocque en Tunisie après la libération de Tunis.

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LIBÉRATION DE L'EUROPE[]


Formation de la 2e Division Blindée[]

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Leclerc en 1943/44.

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La Division s’installe à Témara, au sud de Rabat, où elle doit terminer sa mise sur pied.

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Les différents types de blindés de la 2e DB.

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Source : Général Philippe Duplay, La 2ème DB - de Douala à Berchtesgaden, Espoir n°107, 1996.

Le Commandement français en Afrique du Nord décide de refouler en Tripolitaine les Forces Françaises Libres. En exécution de cet ordre, la Force L se dirige sur Sabratha — ancienne ville romaine de Tripolitaine. La quarantaine de Sabratha s’achève en août 1943. Il est enfin décidé d’interrompre l’exil des Free-French, en les ramenant dans les territoires de notre Empire. Les gourbis, tranchées dans le sable recouvertes de tôles et de palmes, sont quittés sans regret. Cap ouest vers le Maroc. Deux mille cinq cents kilomètres d’étapes et la Division s’installe à Témara, au sud de Rabat, où elle doit terminer sa mise sur pied.

Après la fin des combats en Afrique du Nord, la Force L de Leclerc, forte maintenant d’environ 4.000 hommes, devient la 2e Division Française Libre (2e DFL). En juin 1943, de Gaulle l’informe que la 2e DFL sera rééquipée par les Américains en division blindée, la 2e Division Blindée (2e DB). On l’appelle aussi la Division Leclerc. Bien qu’organisées selon le modèle américain, ses unités ont des appellations françaises. Les unités non blanches sont transférées ailleurs.

Le reste de la 2e DFL est devenu le Régiment de Marche du Tchad (RMT), le régiment d’infanterie motorisée de la 2e DB.

Les unités blindées françaises libres servant dans la VIIIe armée deviennent le 501e régiment de chars de combat (501e RCC).

L’artillerie et les deux autres régiments blindés de la 2e DB, le 12e Régiment de Cuirassiers (12e RC) et le 12e Régiment de Chassurs d’Afrique (12e RCA), sont issus de l’Armée d’Afrique de Vichy[35].

L’unité la plus inhabituelle de la division est peut-être le Régiment Blindé de Fusiliers-Marins (RBFM), des marins qui servent comme régiment de chasseurs de chars[36].

Avec ses véhicules de combat, ses Jeep de commandement, ses camions G.M.C, de transport et ses véhicules spéciaux, la 2e DB compte près de 3.000 véhicules représentant sur route en ordre de marche une longueur de colonne de plus de 300 kilomètres. Ses effectifs atteignent 16.000 hommes environ. Elle rassemble des soldats d’origines diverses : des marsouins du Tchad, des spahis d’Egypte, des compagnies de chars reconstituées en Angleterre, des régiments entiers d’Afrique du Nord et une unité de fusiliers marins. Des volontaires venus du monde entier rejoignent aussi la 2e DB pour se battre : jeunes gens et cadres de métropole, réchappés des prisons espagnoles; corps-francs d’Afrique ; jeunes femmes arrivant des États-Unis avec leurs ambulances...

Leclerc doit souder les différentes unités, dont certaines ont récemment combattu contre les Alliés, en équipe. Ce n’est pas une tâche facile. Lorsque deux hommes du 501e RCC ont contrarié un ancien officier de Vichy en chantant une chanson irrespectueuse sur le général d’armée Henri Giraud, d'où bagarre, il dit à l’officier concerné qu’il faut gagner le respect[37].

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Entrainement dans le Yorkshire[]

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Entrainement dans le Yorkshire.

En avril 1944, la 2e DB est envoyée en Grande-Bretagne pour participer à l’opération Overlord, l’invasion alliée du nord de la France. Leclerc et son état-major voyagent par avion à bord d’un bombardier B-24 Liberator converti.

La division se déplace dans des zones d’entraînement dans le Yorkshire, où Leclerc établit son quartier général sur le domaine de Henry Frederick Hotham, 50e baron Hotham, à Dalton Hall, Beverley. Cet entraînement dans le Yorkshire est mené de concert avec la 1re division blindée polonaise de Maczek.

Fin juillet 1944 arrive enfin l’ordre de départ. Pour Bournemouth, sur la Manche, mais alors personne ne connait la vraie destination.

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1er août : 2e DB Utah Beach[]

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Leclerc débarquant à Utah Beach.

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Chars français débarquant à Utah Beach.

Les moteurs des chars se mettent à gronder et les chenilles grincent. Tout le long de la plage vide, les monstres d’acier commencent à descendre les rampes en frémissant et à cahoter sur le sable. Il est 3 heures du matin et ils sont en France.

Le 1er août 1944, la 2e DB débarque à Utah Beach en Normandie dans le cadre du XVe corps du lieutenant-général George S. Patton, Jr. du major-général Wade Haislip, Troisième armée des États-Unis. Ces deux généraux américains parlent couramment le français[38].

Plus tard ce mois-là, la 2e DB participe à la bataille de la poche de Falaise, qui inflige une défaite majeure à l’armée allemande[39].

Comme la plupart des nouveaux commandants de division, Leclerc commet également des erreurs, dans son cas en permettant à la 2e DB d’utiliser des routes réservées aux unités américaines, provoquant ainsi des embouteillages et retardant l’avance américaine[40].

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Marche sur Paris[]

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Jacques Chaban-Delmas et Philippe Leclerc de Hauteclocque lors de la Libération de Paris.

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Rol-Tanguy et Philippe Leclerc de Hauteclocque.

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25 août 1944, place Denfert-Rochereau. Ont pris place sur un scout-car : le général Leclerc, le général Jacques Chaban-Delmas (de dos)...

La mission suivante pour la 2e DB, est celle pour laquelle elle a été amenée d’Afrique, la libération de Paris.

Les troupes alliées évitent la ville historique, se déplaçant autour d’elle pour minimiser le danger de destruction si les Allemands cherchent à la défendre.

Lorsque les Parisiens se soulèvent contre les Allemands, de Gaulle et Leclerc persuadent le général Dwight D. Eisenhower de les aider.

Les hommes de Leclerc se fraient un chemin jusqu’à Paris, et quand ils y arrivent ils trouvent de l’infanterie et des chars allemands qui tiennent encore des parties de la ville. Jacques Chaban-Delmas accueille le général Leclerc, un peu au sud de la porte d’Orléans, à Arpajon le 24 août 1944 et entre à bord de son command-car dans Paris[41]. Il le renseigne sur les forces ennemies et les itinéraires à emprunter.

Jacques Chaban-Delmas intervient avec Maurice Kriegel-Valrimont en faveur de Rol-Tanguy pour qu’il signe un des exemplaires de la convention de reddition au PC de Leclerc, à la gare Montparnasse[42]. Le commandant allemand, le General der Infanterie Dietrich von Choltitz, est enclin à se rendre, et le fait à Leclerc et Henri Rol-Tanguy des Forces françaises à l’intérieur à la gare Montparnasse le 25 août 1944.

Leclerc s’arrange pour que l’enseigne Philippe de Gaulle, qui sert dans son Régiment Blindé de Fusiliers-Marins (RBFM), soit présent, mais Charles de Gaulle est contrarié que Leclerc ait permis au communiste Rol-Tanguy de cosigner la reddition.

Le lendemain, de Gaulle organise un défilé triomphal, accompagné de hauts responsables militaires dont Leclerc, Alphonse Juin, Marie-Pierre Kœnig et Georges Thierry d’Argenlieu[43].

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Leclerc retrouve sa famille à Tailly[]

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Les troupes de Montgomery libèrent son château de Tailly. Leclerc baptise son char du nom de Tailly.

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Château de Tailly L'arbre à Mouche 22 et 23 Juin 2019.

Les troupes de Montgomery libèrent son château de Tailly, permettant à Leclerc de rentrer chez lui pour revoir Thérèse et les enfants le 6 septembre 1944.

Ses fils aînés, Henri et Hubert, maintenant âgés respectivement de 18 et 17 ans, mentent sur leur âge pour se porter volontaires pour servir avec la 2e DB. Henri sert dans le Régiment de Marche du Tchad (RMT), tandis qu’Hubert est devenu mitrailleur de char Sherman avec le 12e RCA. D’autres membres de la famille ont également servi dans la division, dont deux neveux.

Les combats à Paris coûtent au 2e DB 97 tués et 238 blessés. Près du double de ce nombre est perdu dans les combats dans les zones environnantes. Ceux-ci sont remplacés par des hommes et des femmes qui, comme les fils de Leclerc, se présentent dans un bureau de recrutement établi par la 2e DB près du bois de Boulogne.

Mon gp paternel, Gérard de Rambaud, essaie de convaincre des infirmiers américains de venir sauver des blessés dans un half-track détruit devant chez lui. Il doit finalement les soigner avec son médecin de famille face à des Allemands équipés d'une mitrailleuse et d'un canon antichar. Malgré ses 46 ans et des poumons gazés en 1918 il demande à rejoindre ses copains à la 2e DB. Ses relations amicales avec les Leclerc de Hauteclocque ne lui permettent pas d'être accepté comme en 1916 et 1939.

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Marche sur Strasbourg[]

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Libération de Strasbourg.

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Leclerc à Erstein.

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L'Armistice du 8 mai 1945. Jean de Lattre de Tassigny (1889 - 1952).

Après Paris, la 2e DB retourne au XV Corps à la demande de Leclerc. Il remporte une victoire notable du 61 au 12 septembre 16 à la bataille de Dompaire contre les Panzer IV et les chars Panther des Panzerbrigaden en utilisant la manœuvre et la puissance aérienne pour compenser l’infériorité numérique et technique de ses chars[44]. L’historien américain Hugh M. Cole a écrit que ...

...ce combat, caractérisé chaleureusement par le commandant du XVe Corps comme un brillant exemple de coordination parfaite air-sol, est non seulement un fait d’armes exceptionnel, mais a également porté un coup paralysant aux plans d’Hitler pour une poussée blindée dans le flanc de la Troisième Armée[45].

Patton a personnellement épinglé une Silver Star sur Leclerc, et a apporté avec lui six autres Silver Stars et 25 Bronze Star Medals pour les autres membres de la 2e DB. Patton donne alors à Leclerc son prochain objectif : la ville de Baccarat et le pont qui s’y trouve sur la Meurthe. Le pont a été capturé avant que les Allemands ne puissent le détruire[46]. Le XVe corps de Haislip est transféré à la septième armée des États-Unis le 14 septembre et Leclerc craint que la 2e DB ne soit transférée à la Première armée française du général d’armée Jean de Lattre de Tassigny. Leclerc considère la Première Armée comme pleine de traîtres qui ont soutenu la France de Vichy. De plus, de Lattre limoge le général de division Edgard de Larminat pour des sentiments gaullistes, et Leclerc a de bonnes raisons de craindre un sort similaire[47].

Le 22 novembre, Haislip autorise Leclerc à avancer sur Strasbourg. Leclerc surprend les Allemands en avançant sur des routes de campagne et des pistes pour contourner leurs défenses. Strasbourg est atteinte le 25 novembre dans l’après-midi, le drapeau tricolore survole la cathédrale de Strasbourg. L’offensive allemande dans les Ardennes en décembre et en Alsace en janvier conduit Eisenhower à envisager d’abandonner Strasbourg, mais une forte opposition française à l’idée le fait reculer. En conséquence, la 2e DB est transférée au commandement de de Lattre pour aider à la réduction de la poche de Colmar[48].

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Royan et l'Allemagne[]

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Chaban envoie deux douzaines de colonels autoproclamés et leurs partisans attaquer les poches de l'Atlantique.

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L'article de la revue Historia qui présente pour la première fois au grand public cette affaire à Bad Reichenhall.

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2 mai 1945 : le Général Leclerc à Berchtesgaden, à sa droite, avec son calot du 12e Chasseurs d'Afrique, le S/Lieutenant de Valence, le chauffeur Labarthe, le Lieutenant-colonel de Guillebon et le Lieutenant-colonel Mirambeau.

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Philippe Leclerc de Hauteclocque reçoit la Grand-Croix de la L.H..

Leclerc s’oppose à l’utilisation de ses troupes lors de l’attaque de Royan en avril 1945. Par conséquent, seule une partie de la 2e DB y est employée. Jacques Chaban-Delmas y envoie les très nombreux résistants qui paradent dans les rues de Bordeaux. Ils y vont et vont libérer la poche de Royan des Allemands. Leclerc est envoyé en France et participe à la résorption des poches de l’Atlantique avant de repartir bride abattue en Allemagne pour se joindre à la victoire finale.

La 2e DB rejoint la VIIe armée et traverse le Rhin le 6/7 avril et se joint à la poursuite des Allemands en Bavière. Dans les premiers jours de mai, passés en Allemagne, les soldats de la 2e DB découvrent les horreurs des camps de concentration et portent secours à des Français rescapés de Dachau.

Lors d’un incident qui a lieu le 8 mai 1945 à Karlstein, près de Bad Reichenhall, en Bavière, on lui présente un groupe de Français capturés de la division SS Charlemagne. Il leur demande pourquoi ils portent un uniforme allemand, ce à quoi l’un d’eux répond en demandant pourquoi Leclerc porte un uniforme américain. Leclerc dit à ses hommes de s’en débarrasser. Cela est peut-être interprété par les anciens combattants républicains de sa division comme une condamnation à mort.

Le groupe d’hommes français de la Waffen SS est sommairement exécuté par des membres du Régiment de Marche du Tchad (RMT) sans aucune forme de procédure de tribunal militaire, et leurs corps sont laissés là où ils sont tombés jusqu’à ce qu’une équipe américaine de sépulture les récupère trois jours plus tard. Le 2 juin 1949, les corps sont exhumés et enterrés dans le cimetière St. Zeno à Bad Reichenhall. Comparés au nombre de victimes des nazis ou des staliniens ces 12 morts ne sont qu'une des conséquences de toutes les guerres. La culpabilité de Leclerc, de ses supérieurs ou de l'un des officiers de son état-major reste à démontrer par des documents ou témoignages.

Des éléments de la 2e DB, Georges Buis et Paul Repiton-Préneuf, s'emparent brillamment, dans la nuit du 4 au 5 mai 1945, du Kehlsteinhaus le nid d'aigle d'Adolf Hitler, à Berchtesgaden, en Bavière, et le tiennent jusqu'au 10 mai, date à laquelle ils sont remplacés par des troupes américaines. Ils prennent de nombreuses photographies. En réalité, plusieurs unités revendiquent le fait que leurs hommes aient atteint les premiers le Nid d'aigle.


Pour ses services à la tête de la 2e DB, Philippe Leclerc de Hauteclocque reçoit la Grand-Croix de la Légion d’honneur. .

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L’Indochine (1945)[]

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Troupes japonaises défilant en Indochine.

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Avant le massacre des prisonniers français des Japonais à Lang Son.

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Baie de Tokyo, Japon. Reddition des Japonais à bord de l’USS Missouri (BB-63). Leclerc représentant la France signe l’acte de reddition. D’autres représentants français se tiennent derrière lui tandis que le général Douglas MacArthur, commandant suprême des forces alliées, se tient au micro.

Le 22 juin 1945, Leclerc fait ses adieux avec solennité à sa division. Il la quitte pour rejoindre le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, mis sur pied pour intervenir en Indochine française, que l'Empire du Japon occupe depuis 1940 et contrôle totalement depuis le coup de force du 9 mars 1945. Leclerc reçoit le commandement du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO).

Bien qu’il n’ait jamais servi en Extrême-Orient, en tant que commandant du CEFEO, Leclerc est chargé de récupérer l’Indochine française. Ce territoire, comprenant les États actuels du Vietnam, du Cambodge et du Laos, a été conquis par les Français à la fin du XIXe et au début du XX siècle.

Le régime de Vichy avait permis aux Japonais d’utiliser l’Indochine comme base pour attaquer les Alliés en Malaisie, en Birmanie et en Chine. Le 9 mars 1945, les Japonais avaient déposé le gouvernement colonial français, pris le contrôle direct de l’Indochine, vaincu l’armée française dans plusieurs engagements et emprisonné les soldats français survivants.

Leclerc arrive le 22 août à la base alliée de Kandy (Ceylan) pour préparer l'entrée de ses troupes en Indochine, où différents groupes indépendantistes prennent le pouvoir et une partie des Français demeurent prisonniers des Japonais. Leclerc prend en charge l'entraînement du Corps expéditionnaire, mais le Japon annonce finalement sa capitulation en août.

Leclerc apprend de la bouche du commandant britannique Lord Mountbatten que Britanniques et Chinois, en vertu des accords de Potsdam négociés sans la France, pénètrent les premiers en Indochine française et que les troupes françaises n'ont pas encore l'autorisation d'y débarquer. Leclerc, bloqué à Ceylan et empêché de secourir les populations françaises en Indochine, alerte de Gaulle pour qu'il fasse pression sur le président Truman, mais les États-Unis s'abstiennent d'intervenir pour ne pas mécontenter le président chinois Tchang Kaï-chek.

Le 2 septembre 1945, Leclerc signe, au nom de la France, les actes de capitulation de l’Empire japonais, dans la baie de Tokyo, à bord du cuirassé USS Missouri, en rade de Tokyo. Le 12 septembre 1945, il est présent à la signature de la reddition japonaise à Singapour.

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Parcours de la 2e DB 1944-45, de Philippe Leclerc de Hauteclocque.

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APRÉS 1945[]

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Philippe Leclerc de Hauteclocque arrive en Indochine.

Le 28 novembre 1945, il change légalement son nom en Jacques-Philippe Leclerc de Hauteclocque, incorporant son pseudonyme de Français Libre.

Les commandants se succèdent promettant à chaque fois de vaincre le Viet Minh. Philippe Leclerc de Hauteclocque (1945-46), Jean Etienne Valluy (1946-48), Roger Blaizot (1948-49), Marcel Carpentier (1949-50), Jean de Lattre de Tassigny (1950-51), Raoul Salan (1952-53) sont de brillants généraux au passé glorieux.

Cependant ils ne sont pas préparés du fait de leurs formations et de leurs carrières à lutter contre des partisans. Ils se révèlent incapables de réprimer l'insurrection du Viet Minh.

Au cours de leur campagne 1952-1953, le Viet Minh envahit de vastes régions du Laos, un allié français et voisin de l'ouest du Vietnam. Il s'installe dans la Plaine des Jarres.

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L'INDOCHINE[]

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Leclerc, un rêve d'Indochine (2003).

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Le général Philippe Leclerc de Hauteclocque salue le monuments aux morts indochinois à Hanoï.

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Le général Philippe Leclerc de Hauteclocque et Ho Chi Minh.

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Vịnh Hạ Long 24/3/1946: Hô Chi Minh, Jean Sainteny, Tướng Leclerc, Đô đốc d’Argenlieu.

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19 décembre 1946 : Début de la guerre d’Indochine.

À la fin de la guerre, l’Indochine est divisée en deux, la zone au nord du 16 parallèle étant occupée par 150.000 soldats nationalistes chinois, tandis que la partie au sud est occupée par 20.000 soldats britanniques et indiens de la 20 division d’infanterie du major-général Douglas Gracey.

Pendant ce temps, le leader nationaliste vietnamien Ho Chi Minh déclare l’indépendance vietnamienne. Leclerc arrive à Saïgon avec un premier contingent de soldats français le 5 octobre 1945. Il dépend des Britanniques pour l’équipement et l’expédition. Il ne s’entend pas bien avec d’Argenlieu, que de Gaulle a nommé haut-commissaire français pour l’Indochine.

Leclerc suit le conseil que lui a donné le général d’armée américain Douglas MacArthur d’amener autant de soldats que possible. Il brise le blocus Vietminh autour de Saigon, puis traverse le delta du Mékong et monte dans les hauts plateaux du centre. Cela est possible car les Viets veulent se débarrasser des Chinois, et pour cela, ils ont besoin de l’aide française. Leclerc va rapidement percevoir la nécessité d’une solution politique au conflit.

Le négociateur du gouvernement français Jean Sainteny s’envole pour Saigon pour consulter Leclerc, qui agit comme haut-commissaire en l’absence de d’Argenlieu. Leclerc approuve la proposition de Sainteny de négocier avec Ho parce qu’il préfère une solution diplomatique à un conflit plus vaste, mais il envoie quand même une flottille avec des navires chargés de soldats français dans le nord du Vietnam, prêts à attaquer si les pourparlers échouent. À cette époque, Ho estime que les négociations avec les Français constituent sa meilleure option parce que l’Union soviétique n’a pas encore soutenu le Vietminh ou le parti nationaliste vietnamien (VNQDD), et le Parti communiste français a choisi de soutenir la domination française au Vietnam.

Le 6 mars 1946, un accord de principe est conclu à la dernière minute (avec la flotte de Leclerc déjà dans le golfe du Tonkin) entre Sainteny et Ho. L’accord stipule que la France reconnaîtra le Vietnam comme un État libre au sein de l’Union française, un nouveau nom pour l’empire français largement similaire au Commonwealth britannique, et que Ho permettra à la France de baser 25.000 soldats au Vietnam pendant cinq ans. L’accord Ho-Sainteny ne va jamais être confirmé parce qu’il a déçoit les gens des deux côtés. L’immense prestige de Ho a largement réduit au silence la dissidence vietnamienne, mais l’accord provoque une grave scission au sein de la partie française. Les hommes d’affaires, les planteurs et les fonctionnaires français à Saigon sont indignés à l’idée de perdre leurs privilèges coloniaux.

D’Argenlieu dénonce carrément Leclerc :

Je suis étonné – oui, c’est le mot, étonné, que le beau corps expéditionnaire français en Indochine soit commandé par des officiers qui préfèrent négocier que de se battre.

D’Argenlieu déclare qu’une réunion à Paris va être nécessaire. Il déclare ensuite unilatéralement une République autonome de Cochinchine sous contrôle français sans demander ni à Paris ni aux Vietnamiens.

En juillet, Leclerc est remplacé comme commandant des forces françaises par Jean-Étienne Valluy. À l’époque, de nombreux politiciens français et américains sont prêts à croire que Ho fait partie d’un plan soviétique pour dominer le monde, mais Leclerc les prévient que l’anticommunisme sera un outil inutile si le problème du nationalisme n’est pas résolu. Son conseil est simple : Négociez à tout prix !

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Envoi de troupes en Indochine.

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1947[]

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Obsèques nationales du général Leclerc, décembre 1947

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Son monument à Colomb-Béchar, en Algérie française.

Leclerc est nommé inspecteur des forces terrestres en Afrique du Nord. Le 28 novembre 1947, le North American B-25 Mitchell, Tailly II, transportant Leclerc et son état-major, s’écrase près de Colomb-Béchar en Algérie française, tuant tout le monde à bord. Son corps est rapatrié en France, où il est emmené à Paris le long de la route que la 2e DB avait suivie en août 1944. Un service funèbre a lieu à Notre-Dame de Paris, et il est enterré dans une crypte aux Invalides.

Leclerc est créé maréchal de France à titre posthume le 23 août 1952, date anniversaire du jour où la 2 DB entre dans Paris. Aujourd’hui, sa baguette de maréchal est exposée dans la salle Leclerc du musée de l’Armée aux Invalides tout comme son képi cabossé avec les étoiles italiennes portées à Koufra.

Le char Leclerc construit par GIAT Industries (Groupement Industriel des Armements Terrestres) porte son nom. Il y a un monument à Leclerc dans le quartier du Petit-Montrouge du XIVe arrondissement de Paris, entre l’avenue de la Porte d’Orléans et la rue de la Légion étrangère, et près du square du Serment-de-Koufra. Deux rues de Paris portent son nom : l’avenue du Général Leclerc dans le XIVe arrondissement et la rue du Maréchal Leclerc dans le XIIe arrondissement, entre le bois de Vincennes et la Marne.

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Le général Philippe Leclerc de Hauteclocque à Utah Beach.

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MARIAGE. DESCENDANCE[]

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Le futur général Leclerc, Philippe de Hauteclocque, le jour de son mariage avec Thérèse de Gargan.

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Le futur général Leclerc, Philippe de Hauteclocque avec sa famille avant-guerre.

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Le lieutenant Leclerc de Hauteclocque mort pour la France.

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Un de ses gendres : Robert Galley (1921 - 2012), ingénieur, engagé dans les FFL à Londres en 1940, compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d'honneur, député de l'Aube, ministre, maire de Troyes...

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Madame Leclerc de Hautecloque au Mont Valérien, juin 1949.

Le frère aîné Hauteclocque, Guy, épouse Madeleine de Gargan, fille du baron de Gargan.

Philippe devient un visiteur fréquent de la maison Gargan et la plus jeune sœur de Madeleine, Thérèse, lui plaît. Les deux se sont courtisés alors qu’il est à Saint-Cyr. Dans la tradition des vieilles familles nobles, le comte Adrien demande au baron de Gargan, Auguste de Gargan (1861 - 1902), et son épouse, Henriette d'Irumberry de Salaberry (1866 - 1944), la permission pour Philippe d’épouser Thérèse. La cérémonie de mariage a lieu dans l’église Sainte-Jeanne d’Arc à Rouen le 10 août 1925. Comme cadeau de mariage, Adrien leur offre un château à Tailly.

Philippe de Hauteclocque épouse le 10 août 1925, Thérèse de Gargan (1903 - 1996) ont six enfants. Philippe et Thérèse embauchent une gouvernante autrichienne et parlent allemand devant leurs enfants pour améliorer leur maîtrise de la langue[49].

Henri Leclerc de Hauteclocque (1926 - 1952) est l'aîné des six enfants. Il joue le rôle de « chef » de sa fratrie à cause des absences de son père dues à sa carrière militaire. Il s'engage dans la Résistance puis rejoint le 6 septembre 1944 la 2e DB commandée par son père. Il est affecté au régiment de marche du Tchad. Blessé deux fois pendant la guerre, il la termine sergent et décoré de la croix de guerre 1939-1945, avec deux citations dont une à l'ordre de l'armée. Il entre à l'école militaire interarmes à Coëtquidan, dans la première promotion d'après-guerre. Henri Leclerc se porte volontaire pour retourner en Indochine, où il reçoit le commandement de la 1re compagnie du bataillon de marche indochinois. En décembre 1951, son unité rejoint le secteur du Day au nord de Phat Diem. Une contre-attaque d'un bataillon Việt Minh oblige les deux compagnies à décrocher. Le repli a lieu en bon ordre mais Leclerc est blessé et abandonné à son sort. Le corps d'Henri Leclerc ne va jamais être retrouvé.


Hubert Leclerc de Hauteclocque (1927 - 2015), maire de Tailly (Somme) de 1965 à 2008, commandeur de la Légion d'honneur, qui épouse le 31 octobre 1956, Marie-Églé de Buxeuil de Roujoux. Il joue un rôle important au sein du syndicat des propriétaires forestiers privés, notamment en 1963 pour assouplir le projet de la loi « Pisani ». D'où :
Bénédicte, Sylvia(+), Marie-Thérèse et Gilone ;
Charles Leclerc de Hauteclocque (1929-2016), commandeur du mérite agricole, qui épouse Geneviève de Chabot-Tramecourt. D'où :
Henri, Florence, Catherine, Yolaine et Gautier.


Jeanne Leclerc de Hauteclocque (1931 - 2018), qui épouse, le 26 octobre 1960, Robert Galley (1921 - 2012), ingénieur, engagé dans les FFL à Londres en 1940, compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d'honneur, député de l'Aube, ministre, maire de Troyes. D'où deux enfants :
Philippe et Alexis Galley.


Michel Leclerc de Hauteclocque (1933 - 2014), colonel de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur, qui épouse le 4 juillet 1964, Béatrice Guilhem de Pothuau. D'où :
Isabelle, Arnaud, Sabine, Emmanuel, Hélène et Xavier.


Bénédicte Leclerc de Hauteclocque (née en 1936), qui épouse, le 16 août 1958 à Tailly, Gérard de Francqueville, chevalier de la Légion d'honneur, d'où :
Philippe, Pierre-Emmanuel, Thibault et Laure.


De tradition catholique et fervent pratiquant, il manifeste toute sa vie son attachement à sa foi.

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Hommage à la Maréchale Leclerc de Hauteclocque.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

  1. Journal officiel de la République française (JORF) n° 273 du 19 et du 20 novembre 1945 p. 7694 », sur Gallica, 19 novembre 1945
  2. Le maréchal Leclerc de Hauteclocque, un destin comme par enchantement
  3. Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
  4. Le maréchal Leclerc de Hauteclocque, un destin comme par enchantement
  5. Alfred de Hauteclocque, Notice historique et généalogique sur la maison de Hauteclocque (1163-1901), C. Paillart (Abbeville), 1er janvier 1901.
  6. Alfred de Hauteclocque, Notice historique et généalogique sur la maison de Hauteclocque (1163-1901), C. Paillart (Abbeville), 1er janvier 1901.
  7. Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
  8. Alfred de Hauteclocque, Notice historique et généalogique sur la maison de Hauteclocque (1163-1901), C. Paillart (Abbeville), 1er janvier 1901.
  9. Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
  10. Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
  11. Michel Marmin, Leclerc, Éditions Chronique, 2013, (ISBN 9791090871960), 136 p., Philippe fait ses études chez les Jésuites.
  12. Château d'Etréjust
  13. Le maréchal Leclerc de Hauteclocque, un destin comme par enchantement
  14. Le maréchal Leclerc de Hauteclocque, un destin comme par enchantement
  15. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  16. Domaine de Tailly-l'arbre-à-mouches (culture.gouv.fr)
  17. Domaine de Tailly-l'arbre-à-mouches (culture.gouv.fr)
  18. Domaine de Tailly-l'arbre-à-mouches (culture.gouv.fr)
  19. Vézinet, Adolphe (1974). Le Général Leclerc de Hauteclocque, Maréchal de France (in French). Presses de la Cité. OCLC 1274173
  20. Général Jean Compagnon, Leclerc, Maréchal de France, Flammarion, 1994, 625 p. (rééd. French & European Pubns, 2004).
  21. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  22. Christine Levisse-Touzé, Du capitaine de Hautecloque au général Leclerc, Éditions Complexe, 2000, 477 p. (ISBN 978-2-87027-818-5).
  23. Vézinet, Adolphe (1974). Le Général Leclerc de Hauteclocque, Maréchal de France (in French). Presses de la Cité. OCLC 1274173
  24. Général Jean Compagnon, Leclerc, Maréchal de France, Flammarion, 1994, 625 p. (rééd. French & European Pubns, 2004).
  25. Les-royalistes-du-refus.pdf (revuedesdeuxmondes.fr)
  26. La Guerre et la Défaite 1939 – 1940
  27. La Guerre et la Défaite 1939 – 1940
  28. Raymond Dronne, Leclerc et le serment de Koufra, Paris, Éditions J’ai lu, coll. « J’ai lu leur aventure / A239 », 1970, 321 p. p. 14-16.
  29. La Guerre et la Défaite 1939 – 1940
  30. La Guerre et la Défaite 1939 – 1940
  31. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  32. Mémoires de guerre
  33. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  34. Mémoires de guerre
  35. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  36. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  37. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  38. Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
  39. Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
  40. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  41. Jacques Chaban-Delmas
  42. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  43. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  44. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
  45. Cole, Hugh M. (1950). The Lorraine Campaign (PDF). The United States Army in World War II: The European Theater of Operations. Washington, DC: Center of Military History. OCLC 1253758.
  46. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
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  48. Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
  49. Moore, William Mortimer (2011). Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, De Gaulle's Greatest General. Newbury, Nerkshire: Casemate Publishers. ISBN 978-1-61200-068-8. OCLC 721889914.
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