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Jean de Lattre de Tassigny
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Jean Joseph Marie Gabriel de Lattre de Tassigny, surnommé le roi Jean est né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) et mort le 11 janvier 1952 à Neuilly-sur-Seine. Il fait son dernier voyage jusque sa ville natale Mouilleron-en-Pareds pour y être enterré. Il est élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, par le président de la République Vincent Auriol, le jour de ses funérailles nationales,,, célébrées le 15 janvier 1952 à la cathédrale Notre-Dame de Paris et aux Invalides en présence, entre autres, de Charles de Gaulle, Dwight David Eisenhower et Bernard Montgomery[2]. Son inhumation est l’occasion de créer à Mouilleron-en-Pareds le musée des deux-victoires qui associe dans la même reconnaissance les deux Vendées, républicaine et catholique[3].
La famille de Lattre de Tassigny est une vieille famille noble française, originaire de Flandre, dont le membre le plus illustre est le maréchal Jean de Lattre de Tassigny. Elle forme en 1710 deux branches, dont l'aînée est subsistante sous le nom de Lattre, et dont la branche cadette de Lattre de Tassigny s'est éteinte en 1956 avec Roger de Lattre de Tassigny, père du maréchal (décédé en 1952). Jean de Lattre de Tassigny est un général d’armée français de la Seconde Guerre mondiale et de la Première Guerre d’Indochine. Il est élevé à titre posthume au rang de maréchal de France en 1952.
Saint Cyrien, en tant qu’officier pendant la Première Guerre mondiale, il participe à diverses batailles, la Bataille des frontières, Verdun, l'offensive de Nivelle, la 3e Bataille de l’Aisne, l'Offensive Meuse-Argonne. Il est blessé cinq fois, survivant à la guerre avec huit citations, la Légion d’honneur et la Croix militaire.
Pendant l’entre-deux-guerres il participe à la guerre du Rif au Maroc, aux Opérations dans le Haut-Moulouya, et celles à Taza, où il est de nouveau blessé au combat. Il est chef d'état-major de la région de Taza lors du soulèvement conduit par Abd el-Krim contre les Français (1925 - 1926)[4]. Puis il est chef du troisième bureau (la section d’état-major responsable des opérations) de la région de Meknès, et dirige les opérations dans le Haut-Moulouya. Il est promu au rang de chef de bataillon le 18 juin 1926.
Il sert ensuite au ministère de la Guerre et au sein du Conseil supérieur de la guerre sous le vice-président général d’armée Maxime Weygand.
De Lattre est l’aîné de Charles de Gaulle et son ancien à Saint-Cyr ce qui lui confère le respect de la part de ce dernier. Leur affectation en septembre 1939 à la Ve armée confirme cette hiérarchie : le général de Lattre y est chef d’état-major et le colonel de Gaulle commandant des chars.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, de mai à juin 1940, il est le plus jeune général français. Il commande la 14e division d’infanterie pendant la bataille de France dans les batailles de Rethel, de Champagne-Ardenne et de Loire, jusqu’à l’armistice du 22 juin 1940.
Sous le régime de Vichy, il reste dans l’armée d’armistice, d’abord dans les postes de commandement régionaux, puis comme commandant en chef des troupes en Tunisie. Après l’invasion alliée de l’Afrique du Nord française en novembre 1942, les Allemands envahissent la partie inoccupée de la France. De Lattre, commandant de la 16e division militaire à Montpellier, refuse les ordres de ne pas combattre les Allemands et est le seul général actif à ordonner à ses troupes de s’opposer aux envahisseurs. Abandonné par sa troupe, il est arrêté sur ordre de Vichy et condamné à dix ans de prison. Évadé puis exfiltré par voie aérienne, il rejoint Londres où il fait allégeance au général de Gaulle en 1943.
De Lattre commande les troupes lors de l'Invasion de l’île d’Elbe (17 juin 1944). De 1943 à 1945 est l’un des principaux dirigeants de l’Armée de libération, commandant les forces qui débarquent dans le sud de la France le 15 août 1944, puis combattent jusqu’au Rhin et au Danube. Il commande un grand nombre de troupes américaines lorsque le XXIe corps américain est affecté à sa première armée lors de la bataille de la poche de Colmar. Il est également le représentant de la France à la signature de l’instrument de capitulation allemand à Berlin le 8 mai 1945.
Toutefois, il n’obtient pas le commandement des troupes françaises d’occupation en Allemagne, mais est inspecteur général et chef d’état-major de l’armée française. En mars 1947, il devient vice-président du Conseil supérieur de la guerre. De 1948 à 1950, il sert comme commandant en chef des forces terrestres de l’Union occidentale. En 1951, il est haut-commissaire, commandant en chef en Indochine et commandant en chef du corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient, remportant plusieurs batailles contre le Viêt-Minh[5]. Son fils unique y est tué, puis la maladie l’oblige à retourner à Paris où il meurt d’un cancer en 1952. Il a été élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume en 1952 lors de ses funérailles nationales.
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ANCÊTRES. PARENTS. JEUNESSE[]
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Ancêtres[]
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Jean de Lattre de Tassigny est issu d'une ancienne famille aristocratique flamande, dont les origines sont attestées depuis Jean de Lattre vivant de 1350 à 1420 et qui est au service des comtes de Flandre. Il est écuyer, bailli - c'est-à-dire officier de robe chargé de rendre la justice - au nom du suzerain d'Ypres, de Bergues, de Furnes, puis de Gand, capitale de la Flandre, est ensuite échevin de Lille[6].
De cette lignée, suivent, pêle-mêle, traversant les décennies, des baillis d'Ypres, de Bergues, de Furnes, de Gand, un échevin de Lille, un bailli de la chambre du duc de Bourgogne, des hommes d'épée aussi. Une branche de la famille de Lattre est reconnue noble et confirmé en la noblesse le 21 mars 1664, une autre branche de la famille est membre de l'aristocratie de la ville d'Abbeville[7]. Puis l'on retrouve un Antoine de Lattre, tué en 1792, dans l'armée de Condé, un Laurent de Lattre, page de la duchesse d Angoulême, puis sous-préfet de Châtellerault sous la Restauration[8].
Lambert Joseph de Lattre (1680 - 1726), avocat, maire de Guise, est qualifié de sieur de Tassigny - ou de Tacigny - dès 1709, (fief non localisé avec précision vassal de Ribemont, chef lieu d'un comté uni en 1646 au duché de Guise)[9]. Tassigny, nom de fief situé aux environs de Guise où Lambert de Lattre est échevin - s'ajoute au patronyme familial au début du XVIIIe siècle. Cette adjonction correspond sensiblement à l'installation de la famille en Poitou.
Dans les archives de la ville de Laon, on trouve l'acte de baptême (XVIIIe siècle) de ...
... César François Marie Joseph, fils de M. Robert François Joseph de Lattre de Tacigny et pour marraine Marie Anne Baudoin, veuve de messire Lambert Joseph de Lattre de Tacigny, ancien avocat au parlement et ancien maire de Guise.
Ce sieur de Tassigny, marié en 1710 à Guise avec Marie Anne Broudou, a notamment deux fils qui sont les auteurs de deux branches :
¤ l'aînée, subsistante sous le nom de Lattre, car du fait de la Révolution française, le nom de terre disparaît :
- Louis Paul de Lattre de Tassigny, Conseiller du Roi au grenier à sel de Guise, directeur de la poste aux lettres de Guise, marié à Anne Madeleine Violette 1715 - 1795
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- Charles Romain de Lattre de La Motte (1756 - 1815), procureur du roi à Laon, Conseiller avocat du roi pour les cas royaux au bailliage et siège présidial de Laon (en 1782), marié le 3 juin 1783, à Marle, avec Adélaïde Félicité Fouant de La Tombelle (1766 - 1829), fille de Laurent Antoine Fouant de La Tombelle 1722-1800 Et Marie Gabrielle d'Agneaux + 1768
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- Pierre Michel de Lattre (1793 - 1865), Conservateur des hypothèques à Laon, marié en 1822, avec Louise Virginie Bayard (1804 - 1899), parents de :
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Alfred de Lattre (1833 - 1914), Conservateur des hypothèques à Lyon, marié en 1859, à Caroline Marie de Sars (1840 - 1921) et Françoise de Lattre, née le 9 avril 1842, Avranches (Manche), décédée en 1869, Avignon (Vaucluse) (à l'âge de 27 ans) de Tassigny, mariée en 1862 à Justin Verger (1824 - 1891), élève à l’école de Saumur en 1844, il signe le contrat de mariage de son frère Léon et d'Ernestine de Rambaud. Justin Verger est par la suite =ù=$capitaine au 7e régiment de chasseurs en retraite à Lyon, chevalier de la Légion d'Honneur...
¤ La branche cadette s'est éteinte en 1952 avec le Maréchal. En 1829 Laurent Delatre (un seul "t") obtient du tribunal de Poitiers que son nom soit rectifié en celui de de Lattre de Tassigny.
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Ses parents[]
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Le futur maréchal de France est le fils de Roger de Lattre de Tassigny (Poitiers 22 juin 1855 - Mouilleron-en-Pareds, 14 avril 1956), et d'Anne Marie-Louise Hénault (1862 - 1938). Son père est doyen des maires de France (maire de Mouilleron-en-Pareds de 1911 à 1956). Son épouse est la fille du maire de Mouilleron. Son grand-père a été son prédécesseur et il prend ses fonctions en 1817. À son tour, Roger de Lattre succède à son beau-père comme maire en 1911, poste qu’il occupe encore quarante ans plus tard.
La branche cadette de Lattre de Tassigny s'est éteinte en 1956 avec Roger de Lattre de Tassigny, père du maréchal (décédé en 1952), Officier de la Légion d'Honneur.
Ils ont deux enfants, dont Jean et Anne-Marie de Lattre de Tassigny (1887 - 1967) mariée le 30 août 1910 à Joseph de Marcé des Louppes (1881 - 1951), Comte, conseiller général, et maire de Pontchâteau, docteur en droit, officier au 72e régiment d'infanterie (72e RI). La famille de Marcé des Louppes est originaire de Touraine (Baugé)[10]. Selon La Chesnaye-Desbois cette famille a pour auteur Guillaume de Marcé, écuyer, seigneur dudit lieu, marié en 1380 à Guillemette de Villiers. Aimé Désiré Léopold de Marcé des Louppes (1809 - 1866), qui prend part à l'insurrection vendéenne en 1830-1832, blessé de trois coups de feu, incarcéré pendant deux ans à Soissons. La sœur aînée de Jean, Anne-Marie, devient la comtesse de Marcé[11].
D'Anne-Marie de Lattre de Tassigny (1887 - 1967) l'on dit :
- Grandissante, l'enfant reçu l'éducation des filles de la société, et notamment chez les Dames du Sacré Cœur, où elle noua des relations aussi nombreuses qu'élevées auxquelles elle demeura fidèle.
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Sa jeunesse[]
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Jean de Lattre de Tassigny est né le 2 février 1889 dans la maison de ses grands-parents maternels, Jules et Zélina Hénault, maire, royaliste et catholique, où vivent ses parents. Il y passe son enfance jusqu’au départ au collège et y revient toute sa vie. Sa maison natale conserve de nos jours en partie ses décors, ses meubles et ses jardins du XIXe siècle. Cependant Monsieur Jean, y fait une véritable révolution en la modernisant (nouvelles tentures, assorties aux tapis rapportés du Maroc, aquarelles et gravures encadrées et placées sur les murs)[12].
De 1898 à 1904, Jean de Lattre de Tassigny fréquente le collège Saint-Joseph de Poitiers.
Il décide alors de s’engager dans la marine et, pour se préparer, il se rend au collège de Vaugirard à Paris en 1904 où il étudie la philosophie.
Puis, Jean de Lattre de Tassigny fait une année préparatoire à Navale de 1905 à 1906, où Henri de Gaulle est professeur. Il réussit les examens écrits pour la marine, mais manque l’examen oral pour cause de maladie.
Il entre en 1907 au lycée privé Sainte-Geneviève sur la montagne Sainte-Geneviève, rue des Postes, pour préparer l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, où il obtient une place en 1908. Avant son entrée, son père l’envoie à Brighton, en Angleterre, pour améliorer son anglais.
Comme c’est la coutume dans l’armée française, Jean de Lattre de Tassigny s'engage comme volontaire pour 4 ans au titre du 29e Régiment de Dragons à Fontenay-le-Comte (Vendée), comme 2e classe. En 1909 le 10 février il est brigadier.
Jean de Lattre de Tassigny est admis le 20 octobre 1909 à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (93e promotion 1908-11, de Mauritanie). Un instructeur exprime l’espoir que de Lattre n’a aucun lien de parenté avec le de Lattre qui a hissé le drapeau blanc d’Henri, comte de Chambord, sur Saint-Cyr en 1873. Il est question de son oncle, et désormais de Lattre refuse d’avoir quoi que ce soit à voir avec l’instructeur. Il finit par obtenir son diplôme mais 201e sur 210 de sa promotion. Jean est le 5 mai 1910 aspirant, puis nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1910. De Lattre est l’aîné de Charles de Gaulle et son ancien à Saint-Cyr ce qui lui confère le respect de la part de ce dernier[13].
Jean de Lattre de Tassigny effectue un stage à l'Ecole d'application de la cavalerie à Saumur (1911 - 1912)[14][15].
De 1912 à 1915 il est affecté au 12e régiment de Dragons à Pont-à-Mousson[16].
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1914 - 1918[]
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Son régiment, le 12e régiment de Dragons, est stationné à Toul et à Pont-à-Mousson, près de la frontière avec l’Allemagne. IL porte toujours une culotte rouge et un casque à panache. Il est promu lieutenant le 10 octobre 1912.
Jean de Lattre de Tassigny a très rapidement l'occasion d'appliquer ce qu'il y apprend, puisqu'il est envoyé au front dès le début de la Première Guerre Mondiale, en août 14. Officier éclaireur de la 2e division de cavalerie, le lieutenant de Lattre est blessé à deux reprises dès les premiers mois de la guerre 1914-1918 :
- Le 11 août 1914, il est blessé pour la première fois lorsqu’il est touché au genou par un fragment d’obus lors d’une mission de reconnaissance.
- Le 14 septembre, il est blessé une seconde fois. Il charge à la tête de ses dragons[17].
Lors de cet engagement avec quatre uhlans bavarois au cours duquel il en tue deux avec son épée, mais un troisième le frappe à la poitrine avec une lance, perforant son poumon. Son ordonnance l’emmène dans une cave de Pont-à-Mousson, où ils se cachent des patrouilles allemandes. Jean de Lattre de Tassigny est sauvé de la capture par un officier du 5e régiment de hussards en mission de reconnaissance, le sous-lieutenant Schmeltz[18]. Il reçoit la Légion d’honneur le 12 décembre 1914.
En 1915, de Lattre répond à un appel demandant aux officiers de cavalerie de se porter volontaires pour servir dans l’infanterie, où la plupart des jeunes Saint-Cyriens sont morts au combat. Il rejoint un régiment vendéen, le 93e régiment d’infanterie et est engagé en Lorraine. Il est promu capitaine le 13 décembre 1915 du fait de son choix courageux pour servir dans l'infanterie. Il est commandant de compagnie puis commandant adjoint de bataillon dans son 9e bataillon. Il fait partie de la 21e division d’infanterie, et son 93e régiment d’infanterie participe à la bataille de Verdun, où il est gazé en juillet 1916. Le gaz moutarde affecte ses poumons. Il doit se faire soigner à l’hôpital.
Jean de Lattre de Tassigny est de retour avec la 21e division d’infanterie à temps pour participer à l’offensive malheureuse de Nivelle en avril 1917. Lors d’une attaque le 13 mai, son bataillon perd subit 5 hommes, mais capture 300 prisonniers[19]. De Lattre reçoit sa huitième mention dans des dépêches. Il est de nouveau hospitalisé ce mois-là et ne revient qu’en décembre, lorsqu’il devient officier de renseignement à l’état-major de la 15e division d’infanterie[20]. Sa division est décimée lors de la troisième bataille de l’Aisne en mai 1918, mais elle est reconstituée et combat lors de l’offensive Meuse-Argonne plus tard cette année-là, au cours de laquelle de Lattre assura la liaison avec les états-majors de trois divisions de l’armée des États-Unis.
Jean Tassigny est de retour avec la 21e division d’infanterie à temps pour participer à l’offensive malheureuse de Nivelle en avril 1917. Lors d’une attaque le 13 mai, son bataillon perd 5 hommes, mais capture 300 prisonniers. De Lattre reçoit sa huitième citation dans des dépêches. Il est de nouveau hospitalisé ce mois-là et n’est revenu qu’en décembre, lorsqu’il devient officier de renseignement à l’état-major de la 15e division d’infanterie. La division est décimée lors de la troisième bataille de l’Aisne en mai 1918, mais elle est reconstituée et combat lors de l’offensive Meuse-Argonne plus tard cette année-là, au cours de laquelle de Lattre assure la liaison avec les états-majors de trois divisions de l’armée des États-Unis[21].
En tant notamment que capitaine du 93e régiment d'infanterie, il se distingue au combat, est blessé cinq fois, ce qui lui vaut huit citations et la Légion d’honneur[22].
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L'ENTRE DEUX GUERRES[]
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En février 1919, de Lattre est affecté à l’Etat-major de la 18e région à Bordeaux. Il est alors nommé à la section franco-américaine et s’occupe des relations avec les troupes du général américain Pershing dans l’attente de leur rapatriement aux Etats-Unis.
À la fin de l’année 1919, il rejoint le 49e régiment d’infanterie, stationné à Bayonne.
De 1921 à 1926, Jean de Lattre de Tassigny est au Maroc, où de Lattre participe aux campagnes de la guerre du Rif[24]. Il devient le chef du troisième bureau (la section d’état-major responsable des opérations) de la région de Meknès, et dirige les opérations dans le Haut-Moulouya. Celles-ci impliquent normalement deux colonnes ou plus, chacune avec entre quatre et huit bataillons d’infanterie et d’artillerie et de transport attachés, convergeant vers une localité[25]. L’année suivante, les opérations se sont déroulées dans la province accidentée de Taza. De Lattre critique la tactique utilisée par le maréchal Philippe Pétain, qu’il considère comme lente, coûteuse et matérialiste. Il est tailladé à la joue droite par un assaillant brandissant un poignard le 18 mars, ce qui lui cause une cicatrice proéminente et il a été blessé au genou par une balle le 17 août 26 lors d’une mission de reconnaissance. Il est promu au rang de chef de bataillon le 18 juin 1925. Il est chef d'état-major de la région de Taza lors du soulèvement conduit par Abd el-Krim contre les Français (1925 - 1926)[26]. Il sert donc au Maroc (1921 - 1926) sous les ordres de Lyautey, qui le marquera beaucoup ; à nouveau blessé et 3 fois cité, il est promu chef de bataillon en 1926.
De Lattre retourne en France, où il passe plusieurs semaines avec ses parents à Mouilleron-en-Pareds. Lors d’un déjeuner donné par un député de Vendée, il rencontre Simonne Calary de Lamazière, dix-neuf ans, fille d’un député parisien. Ils se retrouvent lors d’une fête sur l’île d’Yeu, une île au large des côtes vendéennes. Ils se marient le 22 mars 1927 à Saint-Pierre-de-Chaillot à Paris. Ils ont un enfant, Bernard de Lattre de Tassigny, né le 11 février 1928.
De Lattre commande un bataillon du 4e régiment d’infanterie, stationné à Auxerre, et prépare le concours d’entrée à l’École de guerre, entraîné par le capitaine Augustin Guillaume, un officier rencontré au Maroc. Il réussit les examens et entra à l’École de guerre en tant qu’officier supérieur de son année. L’un des exercices d’état-major implique le commandement d’une force d’invasion chargée de capturer Cherbourg depuis la mer. Après avoir obtenu son diplôme en 1928, il est affecté au 59e régiment d’infanterie à Coulommiers en tant que commandant de bataillon. Le 2 juillet 1929, Jean de Lattre sort major de la 49e promotion de l’Ecole Supérieure de Guerre.
En 1931, de Lattre est affecté au 4e Bureau du ministère de la Guerre, chargé de la logistique. Il est promu lieutenant-colonel le 22 mars 1932. Le 20 juin, il rejoint l’état-major du Conseil supérieur de la guerre, sous les ordres du vice-président, le général d’armée Maxime Weygand. Au cours de cette affectation, il est principalement chargé de suivre les politiques internationales étrangères, la politique intérieure et les défis des initiatives budgétaires militaires complexes. Il est mêlé à l’affaire Stavisky et doit comparaître devant une commission parlementaire. Avec le départ à la retraite de Weygand, qui atteint l’âge de la retraite obligatoire, de Lattre est maintenu à l’état-major du général Alphonse Joseph Georges.
Le 20 juin 1935, Jean de Lattre de Tassigny promu colonel est nommé commandant du 151e régiment d’infanterie à Metz, dont le gouverneur militaire est le Général Henri Giraud, qu’il avait connu au Maroc. Entre le 9 et le 22, il étudie au Centre des hautes études militaires (CHEM), une école supérieure d’état-major pour généraux. En juillet 1938, il devient chef d’état-major au quartier général du gouverneur militaire de Strasbourg, le général d’armée Pierre Héring. Hering prend sa retraite en mars 1939 et est remplacé par le général d’armée Victor Bourret. Le 23 mars, de Lattre est promu général de brigade[27] et aussi chef d'état-major de la Ve armée.
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LA 2e GUERRE MONDIALE[]
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Sous le régime de Vichy, il reste dans l’armée d’armistice, d’abord dans les postes de commandement régionaux, puis comme commandant en chef des troupes en Tunisie. Après l’invasion alliée de l’Afrique du Nord française en novembre 1942, les Allemands envahissent la partie inoccupée de la France De Lattre, commandant de la 16e division militaire à Montpellier, refuse les ordres de ne pas combattre les Allemands et est le seul général actif à ordonner à ses troupes de s’opposer aux envahisseurs. Il est arrêté, mais s’échappe et rejoint les Forces françaises libres de Charles de Gaulle à la fin de 1943.
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La bataille de France (1940)[]
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De Lattre devient chef d’état-major au quartier général de la Vearmée le 2 septembre 1939. Le lendemain, la France déclare à nouveau la guerre à l’Allemagne.
Le 1er janvier 1940, il prend le commandement de la 14e division d'Infanterie, la Division des As, qui tient le secteur entre Sarreguemines et Forbach[28].
Le 24 mai, quatre jours après le début de l’offensive allemande principale, la 14e division d’infanterie reçoit l’ordre de se rendre à Reims, où elle passe sous le commandement de la IXe armée d’André Corap. Il engage les forces allemandes autour de Rethel où sa division résiste pendant un mois entier, repoussant les assauts allemands sur l’Aisne. Le 9 juin, la douzième armée allemande lance un assaut majeur sur les positions de la 14e division d’infanterie. Bien qu’il tienne, les divisions sur ses flancs ne peuvent pas résister, et de Lattre est contraint de se retirer sur la Marne, l'Yonne, puis la Loire et Nevers. Une partie de sa division est encerclée à Châlons. Bien qu’elle ait perdu environ les deux tiers de ses forces, la division conserve sa cohésion au milieu du chaos. L'armistice du 22 juin 1940 met fin aux combats, la 14e division d’infanterie est à Clermont-Ferrand[29].
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L'armée d'armistice (1940 - 1942)[]
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Après l’armistice, de Lattre reste dans l’armée de Vichy. Il est fait grand officier de la Légion d’honneur le 12 juillet pour sa gestion de la 14e division d’infanterie lors de la bataille de France[30]. Récompense que Weygand auquel de Lattre reste fidèle, lui confère en personne. De Lattre est nommé commandant de la 13e division militaire, le district militaire du Puy-de-Dôme dans le Massif central, où De Lattre de Tassigny établit un centre de cadres au château d’Opme. Il le fait reconstruire par des étudiants alsaciens réfugiés et des soldats, avec pour but de produire des chefs pour une armée apte au travail d'équipe et d'étendre cette expérience à toute l'Armée d'armistice. Lattre est promu général de division le 27 juin 1941[31]. Le découragement des troupes est alors profond, il s'emploie à restaurer la confiance des soldats, par la discipline. À cette époque, de Lattre de Tassigny pense que le régime du maréchal Pétain défend l'intérêt national et se soumet à ses directives.
En septembre 1941, Weygand, devenu délégué général du gouvernement de Vichy en Afrique du Nord, convoque de Lattre en Afrique du Nord en tant que commandant en chef des troupes du protectorat de Tunisie. De Lattre ouvre un autre centre d’instruction militaire à Salammbô quartier de Tunis, sur le modèle de celui d’Opme. Il affronte son supérieur, le général de corps d’armée Alphonse Juin sur la meilleure façon de défendre la Tunisie contre une attaque britannique. De Lattre est déterminé à résister à la frontière, craignant qu’un retrait ne conduise les Allemands et les Italiens à occuper la France de Vichy. Juin, originaire d’Afrique du Nord, est plus préoccupé par la sécurité de l’Algérie. De Lattre espère peut-être aussi être nommé à la tête des forces françaises en Afrique du Nord au lieu de Juin. Certes Juin recommande de Lattre pour la promotion. Il est promu général de corps d’armée le 31 janvier, mais Weygand est rappelé en France en octobre 1942, et de Lattre ne reste en Tunisie que quatre mois, de fin septembre 1941 au 2 février 1942, rappelé alors en métropole, à la demande des Allemands, pour avoir refusé de ravitailler l'Afrika Korps[32].
À la mort du secrétaire d'État à la Guerre dans le Gouvernement Darlan, le général Huntziger, en novembre 1941, Jean de Lattre de Tassigny tente, sans succès, d'obtenir ce poste. De Lattre prend en 1942 le commandement de la 16e division militaire, basée à Montpellier[33]. Il est promu général de corps d'armée. De Lattre a crée de nouveau une école de cadres, à Carnon.
Le 21 juin 1942, le général Giraud, qui vient de s'évader de la forteresse de Königstein commence à prendre des contacts pour ses projets d'avenir avec de Lattre à Montpellier, mais Giraud trouve de Lattre prudent et évasif. En août 1942, contacté par Jean Moulin pour prendre la tête de l'Armée secrète, de Lattre refuse. À la même époque, il obtient pour le philosophe Jean Cavaillès, qu'il estime, un droit de visite, qui lui permet d'obtenir les livres nécessaires à la rédaction de son livre Sur la logique et la théorie de la science.
Jean de Lattre de Tassigny conserve son poste dans l'armée d'armistice, malgré l'hostilité manifestée par les Allemands à son égard, et le SOL a Montpellier qui le signale comme sympathisant gaulliste. Contrairement à nombre de militaires de l'Armée de Vichy, de Lattre n'est jamais décoré de la francisque et en particulier parmi les huit généraux commandants de division militaire, il est le seul à ne l'avoir pas été, mais Charles Mast prépare la prépare la libération de l'AFN.
Après le débarquement allié en Afrique du Nord française le 8 novembre 1942, les troupes allemandes et italiennes occupent le sud de la France et dissolvent l’armée de Vichy. De Lattre reçoit l’ordre de Vichy que ses troupes doivent rester dans leurs casernes, ce à quoi il décide de désobéir, exécutant plutôt un plan préparé à l’avance pour résister à l’occupation allemande. Les officiers d’état-major informent le supérieur de de Lattre à Avignon de ses intentions. Les troupes ne bougent pas et le ministre de la Guerre de Vichy, Eugène Bridoux, ordonne l’arrestation de de Lattre. Il est traduit devant un tribunal spécial d’État le 9 janvier 1943, accusé de trahison et d’abandon de son poste. Le premier chef d’accusation est abandonné, mais il est reconnu coupable de la seconde et condamné à dix ans d’emprisonnement[34][35].
De Lattre est d’abord détenu à la prison de Montluc, puis ensuite transféré à Riom. Il obtient un logement à l’endroit où le jardin jouxte le mur de la prison et où a travaillé avec le chauffeur de De Lattre, Louis Roetsch, et des complices à l’intérieur de la prison pour planifier une évasion. Ils ont réussi à faire passer clandestinement des outils, notamment un marteau, un tournevis et un cardan, ainsi que de la peinture, un pinceau, du mastic et une corde. De Lattre remarque que la sentinelle sous sa fenêtre va uriner au milieu de la nuit au lieu de se soulager sur place, laissant la fenêtre sans surveillance pendant dix minutes. Il constate aussi qu’avec l’une des barres de sa fenêtre enlevées, il est capable de se faufiler. Dans la nuit du 1er septembre 1943, il enlève le cadre de la fenêtre et une barre, s’y faufile et utilise la corde pour descendre, bien qu’elle se soit avérée trop courte de plusieurs pieds. Bernard de Lattre de Tassigny, son fils, jette une échelle de corde par-dessus le mur de la prison, permettant à de Lattre de l’escalader. Ils sont ensuite partis dans deux voitures fournies par Roetsch, ainsi que de faux papiers identifiant de Lattre comme Charles Dequenne, son employé du quartier général tué dans les combats en juin 1940. Ils se sont cachés dans une ferme près de Compains jusqu’au 1er octobre, date à laquelle certains de ses complices d’évasion sont arrêtés. De Lattre se dirige ensuite vers un champ près de Pont-de-Vaux, d’où lui et d’autres, dont Eugène Claudius-Petit, sont emmenés par un avion britannique et emmenés à Londres, rejoindre les Forces françaises libres de Charles de Gaulle à la fin de 1943. Simonne et Bernard s’installent à Paris, où ils vivent sous de faux noms.
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L'armée d'Afrique du Nord (1943 - 1944)[]
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De Lattre est promu au grade de général d’armée par le général de brigade Charles de Gaulle le 11 novembre 1943. Il a des problèmes avec son poumon endommagé. De Lattre est admis à l’hôpital de Middlesex. Il est sort de l’hôpital le 5 décembre et, le 11 décembre, il s’envole de l’aéroport de Glasgow Prestwick pour Alger, où il rencontre de Gaulle[36]. Il se rend ensuite chez le commandant en chef des forces françaises en Afrique du Nord, le général d’armée Henri Giraud. Giraud le nomme commandant de la IIe armée, rebaptisée armée B le 26 janvier 23[]. Cela l’a mis en changement de toutes les forces en Afrique du Nord rééquipées par les Américains. L’armée B était un amalgame des forces françaises libres, des forces de l’armée d’Afrique et des volontaires, avec un effectif de 256.000 hommes, dont 5.000 femmes de l’AFAT (auxiliaire féminine de l’armée de terre). Dans la première moitié de 1944, plus de 100.000 personnes partent pour l’Italie, où elles forment le Corps expéditionnaire français (CEC) sous le commandement de Juin. Cela laisse de Lattre avec seulement trois divisions. Une fois de plus, il ouvre un centre de formation des cadres, cette fois à Douéra à Alger. Ses manières à cette époque lui valent le sobriquet de Roi Jean[37].
En tant que commandant de l’armée B, de Lattre participe aux préparatifs de l’opération Anvil, qui est rebaptisée opération Dragoon le 1er août 1944. Il réussit à obtenir l’accord des Alliés pour un commandement français indépendant, bien que le IIe corps, sous le commandement du général de corps d’armée Edgard de Larminat, opère dans les premiers stades de la septième armée américaine du lieutenant-général américain Alexander Patch, tout comme l’armée B jusqu’au sixième groupe d’armées américain des États-Unis, sous le commandement du lieutenant-général Jacob L. Devers tout comme l’armée B jusqu’au sixième groupe d’armées américain des États-Unis, sous le commandement du lieutenant-général Jacob L. Devers, est devenu actif. Juin remet le commandement du CEC en Italie à de Lattre le 23 juillet, et son quartier général est absorbé par celui de l’armée B, le chef d’état-major de Juin, le général de brigade Marcel Carpentier, devenant celui de de Lattre. De Lattre s’embarque pour la France depuis Toronto sur un paquebot polonais, le MS Batory. Il est accompagné de Bernard de Lattre de Tassigny[38]. Craignant qu’à l’âge de seize ans, il ne devienne bientôt éligible au travail forcé en Allemagne, Simmone et Bernard fuient à Alger via l’Espagne. Bernard de Lattre de Tassigny est ensuite envoyé à Douera pour s’entraîner, devenant l’un des plus jeunes soldats de l’armée de de Lattre[39].
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Débarquement de Provence (1944)[]
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Les débarquements en Provence de l’opération Dragoon commencent le 15 août et de Lattre débarque le 15 août au soir.
L’avance américaine s’est déroulée plus vite que prévu, et la 9e division d’infanterie coloniale doit arriver tôt. Dans un mouvement offensif caractéristique, de Lattre se déplace immédiatement sur Toulon et Marseille dans l’espoir que les Allemands ne puissent organiser leur défense. Il envoie la 3e division d’infanterie algérienne du général Joseph de Goislard de Monsabert encercler Toulon tandis que la 1re division d’infanterie motorisée du général de brigade Diego Brosset attaque le long de la côte et que la 9e division d’infanterie coloniale de Magnan, débarquée tôt, attaque au milieu.
Toulon est encerclée le 21 août et le port est pris par la 9e division d’infanterie coloniale cinq jours plus tard[40].
Pendant ce temps, de Lattre se déplacé sur Marseille, qui est atteint par le commandement de combat de la 1re division blindée du général de brigade Aimé Sudre le 21 août. De Lattre n’a pas l’intention de prendre la ville, mais l’arrivée de Sudre déclenche un soulèvement populaire, permettant au Combat Command d’atteindre le vieux port.
Le déroulement des opérations contre Toulon permet à de Lattre de libérer la 3e division d’infanterie algérienne pour participer à la bataille de Marseille. La garnison allemande capitule le 28 août et une cérémonie d’action de grâce a lieu à Notre-Dame de la Garde le lendemain[41].
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De Marseille à Colmar (fin 1944)[]
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Lyon est prise par la 1re division d’infanterie motorisée le 3 septembre et le 12 septembre, un contact est pris avec la 2e division blindée du général de division Philippe Leclerc de Hauteclocque, venue de Normandie. Cela permet à l’armée B de devenir officiellement la 1re armée françaisele 25 septembre 1944.
Alors que l’été se transforme en automne et que les unités se déplacent vers des altitudes et des latitudes plus élevées des Vosges, beaucoup d’entre elles portant encore des uniformes d’été, les troupes commencent à souffrir du froid. C'est particulièrement vrai pour l’armée d’Afrique et les unités de l’armée coloniale qui constituent le gros des forces de de Lattre, qui viennent de climats plus chauds. Beaucoup d’entre eux combattent en Italie depuis le début de l’année et sont épuisés par l’avancée rapide de la vallée du Rhône. L’équipement s’est usé encore plus vite, et le système logistique français est poussé à ses limites juste pour fournir à l’armée ses besoins quotidiens en nourriture, carburant et munitions.
À l’occasion, ils rencontrent une population locale qui parade dans les rues, mais ne part pas combattre les Allemands. Lattre considère comme un sentiment dangereux le fait que les troupes nord-africaines estiment que le peuple français devrait apporter une plus grande contribution aux batailles.
L'extraordinaire épopée de la 1re armée française néanmoins continue.. De Lattre cherche à résoudre ce problème en incorporant des unités des Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans l’armée, ce qui lui permettra de remplacer ses pertes et d’alléger le fardeau des unités africaines de son armée. Les autorités françaises sont impatientes de maîtriser dès que possible les quelque 200.000 hommes armés des FFI, mais ce n’est pas une tâche facile ; les soldats se méfient de la discipline et de la fiabilité des unités FFI et n’apprécient pas les grades et les titres que leurs chefs se sont accordés[42]. Les FFI se méfient également de l’armée, mais à la fin de l’année, 137.000 hommes se sont enrôlés dans l’armée française pour la durée de la guerre. Les uniformes et l’équipement sont fournis par les Américains, mais bien qu’ils aient accepté d’équiper des bataillons de sécurité et cinq régiments pour remplacer les bataillons nord-africains, ils sont réticents à fournir de l’équipement pour l’activation de nouvelles divisions. Finalement, ils cèdent, et parmi les divisions réactivées en février 1945 se trouve l’ancienne unité sous le commandement de de Lattre, la 14e division d’infanterie. Après la campagne d'Alsace de Lattre ouvre un nouveau centre de formation, cette fois à Rouffach près de Colmar[43].
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Batailles et disputes[]
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Philippe Leclerc de Hauteclocque craint que la 2e DB ne soit transférée à la Première armée française du général d’armée Jean de Lattre de Tassigny. Leclerc considère la Première Armée comme pleine de traîtres qui ont soutenu la France de Vichy. De plus, de Lattre limoge le général de division Edgard de Larminat pour des sentiments gaullistes, et Leclerc a de bonnes raisons de craindre un sort similaire[44].
L’offensive allemande dans les Ardennes en décembre et en Alsace en janvier conduit Eisenhower à envisager d’abandonner Strasbourg, mais une forte opposition française à l’idée le fait reculer. En conséquence, la 2e DB est transférée au commandement de de Lattre pour aider à la réduction de la poche de Colmar[45].
Les Américains envisagent un rôle passif pour la Première Armée compte tenu de ses difficultés logistiques, mais de Lattre insiste pour un rôle plus actif. Une combinaison de résistance allemande tenace et le mauvais temps mettent fin aux opérations en Alsace en octobre.
À la veille de la reprise de son offensive en novembre, de Lattre apprend que le gouvernement provisoire veut lui prendre la 1re division blindée et la 1re division d’infanterie pour une opération visant à dégager les forces allemandes de la poche de Royan sur l’estuaire de la Gironde et à rouvrir le port de Bordeaux. De Lattre fait appel à Devers, qui accepte de demander un report de l’opération bordelaise. Il réussit finalement à la faire reporter en avril 45.
De Lattre attaque le 25 novembre. Belfort est prise, mais sa tentative d’encercler les forces allemandes n’en capture pas beaucoup comme il l’espéré, bien que 66.000 prisonniers soient faits[46].
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Défense de l'Alsace[]
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En décembre, la bataille des Ardennes stoppe brièvement l’avance des Alliés, et pendant un certain temps, ils envisagent d'abandonner l’Alsace et Strasbourg. Ce n’est pas une option politiquement envisageable pour de Gaulle, d’autant plus que Strasbourg vient d’être libérée.
De Lattre prend l'initiative de défendre Strasbourg le 5 janvier. Malgré la forte pression des forces allemandes qui avancent et qui arrivent à moins de 10 miles (16 km) de la ville, il réussit à la tenir. L’offensive allemande est finalement stoppée par le VIe Corps américain au nord et la 67e division motorisée.
Au sud de Lattre décide alors d’éliminer la poche de Colmar. Pour cette opération, Devers place les quatre divisions américaines du XXIee corps américain du major-général Frank W. Milburn sous le commandement de de Lattre.=
Colmar est libérée le 2 février 1945. Le 11 février, de Gaulle visite la ville et investit de Lattre la Grand-Croix de la Légion d’honneur
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Invasion de l'Allemagne (1945)[]
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La Première Armée franchit la ligne Siegfried le 19 mars 1945. Le 31 mars 1945, il traverse le Rhin à Spire et Germersheim et avance à travers la Forêt-Noire jusqu’à Karlsruhe et Stuttgart. Le Danube est franchi le 22 avril. Ulm se trouve à 40 miles (64 km) en dehors de la zone de la Première Armée, mais signifie beaucoup pour les Français en tant que site de la victoire de Napoléon dans la bataille d’Ulm en 1805.
En chemin, ils passent par Sigmaringen, d’où les chefs du gouvernement de Vichy se sont enfuis en août 1944 pour établir un gouvernement en exil en Allemagne, bien que les forces de de Lattre ne l’atteignent pas à temps pour capturer Pétain ou Pierre Laval. Ulm est prise par des unités américaines et françaises le 24 avril, et elles élèvent le drapeau tricolore au-dessus du vieux fort de la ville, comme Napoléon l’avait fait. Devers ordonne à de Lattre de se retirer de la ville, et une fois la mission accomplie, c'est fait. Dans un hommage à de Lattre le 13 mai, Devers plaisante :
- Pendant de nombreux mois, nous avons combattu ensemble – souvent du même côté[47].
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Berlin, 5 juin 1945[]
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Le 8 mai 1945, de Lattre s’envole pour Berlin, où il se rend au quartier général du maréchal de l’Union soviétique Georgy Joukov pour la cérémonie officielle de capitulation allemande. Il y a déjà le maréchal en chef de l’air Sir Arthur Tedder, le général Carl Spaatz et l’amiral Sir Harold Burrough. Aucun représentant français n’est là, mais certaines femmes russes improvisent un drapeau tricolore à partir d’un drapeau de l’Allemagne nazie, d’un drap de lit blanc et d’un costume de mécanicien bleu. Tedder défendu le droit de de Lattre de signer le document en tant que représentant français, et comme compromis, il est signé par Joukov et Spaatz avec Tedder et de Lattre comme témoins. Sur les neuf exemplaires que Joukov signe en premier, de Lattre est le premier témoin tandis que Tedder signe en tant que premier témoin sur les neuf que Spaatz signe en premier[48].
Le 15 juin, de Lattre assiste à la première réunion du Conseil de contrôle allié. La Première armée est dissoute le 24 juillet, et le général de corps d’armée Marie-Pierre Koenig lui succède comme commandant en chef de l’armée d’occupation française trois jours plus tard.
Le 4 août 1945, de Lattre part. Des groupes de couleurs de chacun des régiments de la Première armée sont dressés le long des rives du Rhin à Kehl, et ils le saluent chacun à tour de rôle[49].
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L'APRÉS-GUERRE[]
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En juillet 1945, de Lattre se voit offrir le poste d’inspecteur général de l’armée, un poste honorifique qu’il considère comme inférieur au statut acquis en tant que commandant de la Première Armée. Il refuse et demande à être mis à la retraite à la place.
De Gaulle propose alors de combiner le poste avec celui de chef d’état-major de l’armée française, et de Lattre accepte assumant le poste le 29 novembre 1945[50]. Sa tâhe est de démobiliser l’armée de guerre et d’en construire une nouvelle. La plupart des officiers ont passé la guerre depuis 1940 dans des camps de prisonniers de guerre en Allemagne, et leur formation est dépassée[51].
Pour construire une force à la fois démocratique et nationale, il décide de créer une armée de conscrits plutôt qu’une armée professionnelle. Pour préparer les conscrits de 1946, de Lattre ouvre une douzaine de nouveaux centres de formation sur le modèle de ceux créés pendant la guerre à l’Opme, Douera et Rouffach, où ils seront scolarisés à la citoyenneté. Pour remédier à la pénurie d’instructeurs, il conçoit un système par lequel les militaires nationaux se formeront eux-mêmes [52].
Les carrières dans l’armée d’après-guerre seront ouvertes aux meilleurs, quel que soit leur statut social. Dans son choix personnel, cependant, de Lattre a tendance à favoriser ceux qui avaient servi dans la Première Armée.
De Lattre est brusquement relevé de ses fonctions de chef d’état-major en mars 1947, bien qu’il demeure inspecteur général, et est élevé au rang d’inspecteur général des forces armées au printemps 1948 et le 2 juin 1948, il est nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre[53]. Mais ces positions ont peu d’autorité en temps de paix. De septembre à novembre 1947, il dirige une mission diplomatique et économique en Amérique du Sud où il s’entretient de nombreux entretiens avec des présidents d’Argentine, du Chili, d’Uruguay et du Brésil et des ministres de haut rang, y compris des communautés françaises. Il participe également à plusieurs conférences économiques et diplomatiques[54].
Du 4 octobre 1948 au 13 décembre 1950, de Lattre est le premier commandant en chef des forces terrestres de l’Organisation de défense de l’Union occidentale en Europe occidentale il entre souvent en conflit avec le maréchal britannique Lord Montgomery, commandant en chef des forces de l’Union occidentale. Les deux hommes s’affrontent sur de nombreuses questions, dont la plus importante est de savoir si les Alliés sont prêts à faire face à une attaque soviétique sur le Rhin, ce que Montgomery s’efforce de faire accepter à son gouvernement.
De Lattre insiste pour parler à Montgomery en français, même s’il maîtrise bien l’anglais. Mais à l’occasion du 63e anniversaire de Montgomery en novembre 1950, Montgomery invite de Lattre à prendre le thé. Montgomery coupe son gâteau d’anniversaire et donne à de Lattre une tranche supplémentaire pour Bernard, qui sert alors en Indochine française. Ce qui es un geste spontané qui touche profondément de Lattre[55].
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L'INDOCHINE[]
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De décembre 1950 à novembre 1951, de Lattre commande les troupes françaises en Indochine pendant la première guerre d’Indochine. Il est très estimé par ses subordonnés français et ses adversaires du Việt Minh et décrit comme la version gauloise du [général Douglas] MacArthur – beau, élégant, parfois charmant, mais égocentrique jusqu’à la mégalomanie, et brillant et vaniteux et flamboyant[56].
Après l’arrivée de de Lattre au Vietnam, le général Giap du Việt Minh proclame que son armée affronte un adversaire digne de son acier. L’arrivée de de Lattre remonte considérablement le moral des troupes françaises et inspire ses forces à infliger de lourdes défaites au Việt Minh. Il remporte trois victoires majeures à Vĩnh Yên, Mạo Khê et Yen Cu Ha et défend avec succès le nord du pays contre le Việt Minh'[57]. À la bataille de Vĩnh Yên, il défait 2 divisions du Việt Minh, totalisant 20.000 hommes sous le commandement personnel de Giap. Il prend personnellement en charge les forces françaises en infériorité numérique, envoyant des renforts et rassemblant tous les avions disponibles pour des frappes aériennes contre les grandes unités du Việt Minh. Giap bat en retraite après trois jours de combats acharnés qui font 6.000 morts et 8.000 blessés. De Lattre anticipe les attaques de Giap et renforce les défenses françaises avec des centaines de blockhaus en béton et de nouveaux aérodromes.
En mars 1951, à la bataille de Mạo Khê, près du port de Haiphong, de Lattre défait à nouveau Giap, qui a sous-estimé la capacité de l’armée de Lattre à déployer des canons de sa marine et à déplacer des renforts à bord de bateaux d’assaut sur des estuaires et des canaux profonds.
Cependant, Bernard de Lattre de Tassigny est tué au combat lors de la bataille de Nam Định, à la fin de mai 1951[58]. Il a obéi aux ordres de son père de tenir la ville à tout prix contre trois divisions du Việt Minh.
Après trois semaines de bataille, la victoire française stoppe l’offensive de Giap dans le delta du fleuve Rouge. Le 20 septembre 1951, de Lattre prend la parole au Pentagone pour demander l’aide américaine et avertir du danger de la propagation du communisme dans toute l’Asie du Sud-Est si le nord du Vietnam tombe complètement aux mains du Việt Minh. Cependant, les États-Unis sont préoccupés par la guerre de Corée. Les États-Unis envoient de Lattre des avions de transport, des camions et d’autres équipements : une « contribution significative » mais « à peine suffisante pour inverser la tendance pour la France » au Vietnam[59].
Extrait d’une lettre prémonitoire du maréchal de Lattre de Tassigny au général Salan :
- ...Si nous perdons ici en Indochine, tout s’écroulera ; nous avons en face de nous des adversaires qui ne se contentent pas de tuer des soldats, ils font la guerre aux âmes. Le lavage de cerveau, l’endoctrinement des prisonniers, les manifestes que les Viets font signer aux officiers captifs sont des choses terribles. C’est une guerre qu’il ne faut pas perdre, sinon le jeu maudit continuera en Tunisie, en Algérie, dans toute l’Afrique et peut-être même un jour en France...[60].
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DÉCÉS[]
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Le 20 novembre 1951, la maladie oblige de Lattre à retourner à Paris pour un traitement médical contre un cancer de la prostate. Il entre à la clinique Maillot de Neuilly-sur-Seine le 18 décembre. Son état s’est détérioré en janvier. Ses derniers mots avant de perdre connaissance le 9 janvier sont : Où est Bernard ?. Il est décédé le 11 janvier.
De Lattre est élevé à titre posthume à la dignité de maréchal de France par le président de la France, Vincent Auriol, le jour de son cortège funèbre, le 15 janvier 1952 de Notre-Dame de Paris aux Invalides en présence de de Gaulle, Dwight D. Eisenhower et Montgomery. Il est enterré lors de funérailles nationales durant cinq jours, dans ce que le magazine Life a décrit comme les plus grandes funérailles militaires que la France ait vues depuis la mort du maréchal Foch en 1929. Son corps est déplacé dans les rues de Paris dans une série de processions funèbres, le cercueil reposant en l’état à quatre endroits distincts: sa maison, la chapelle des Invalides, l’Arc de Triomphe et devant Notre-Dame. Parmi les participants au cortège funèbre figurent des membres du cabinet français, des juges, des évêques et des chefs militaires occidentaux. L’itinéraire comprend la rue de Rivoli et les Champs-Élysées.
Les processions vont de l’Arc de Triomphe à Notre-Dame puis de Notre-Dame aux Invalides. L’étape du voyage de l’Arc de Triomphe à Notre-Dame a lieu dans la soirée, et les cavaliers de la Garde républicaine escortent le cercueil à cheval portant des torches enflammées. Derrière les soldats défilant dans les cortèges funèbres se trouve la silhouette solitaire de la veuve du maréchal, Simonne de Lattre de Tassigny, vêtue de noir et priant en marchant. Des milliers de personnes se sont alignées sur la route funéraire, formant des foules de dix personnes. L’apparat comprend la sonnerie des cloches et les drapeaux mis en berne[61].
La dernière étape des funérailles est un voyage de 400 kilomètres jusqu’à son lieu de naissance de Mouilleron-en-Pareds, dans l’ouest de la France. Là, son père de 97 ans, Roger de Lattre, âgé et aveugle, passe ses mains sur les accoutrements cérémoniels sur le cercueil, qui comprennent le bâton du maréchal décerné à titre posthume et le képi de son fils.
La lignée familiale s’est éteinte avec sa mort. Le cercueil fut enfoncé dans le sol et le maréchal est inhumé à côté de son fils unique, Bernard de Lattre de Tassigny, tué en combattant sous le commandement de son père en Indochine environ huit mois plus tôt[62].
Un service militaire annuel, impliquant des soldats en service, des associations d’anciens combattants et le port de la baguette du maréchal, a lieu sur les tombes de sa famille dans sa ville natale, Mouilleron-en-Pareds.
La promotion de Mauritanie de Saint-Cyr donne son parrain à la 138e promotion (1951-53), promotion Maréchal de Lattre.
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MARIAGE[]
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Simonne Calary de Lamazière, née le 7 novembre 1906 et morte le 3 juin 2003, est la fille de Raoul Calary de Lamazière, ancien député de Paris, inscrit au groupe de la Gauche républicaine démocratique, et la femme du maréchal Jean de Lattre de Tassigny. Ils se marient le 22 mars 1927 à l'église Saint-Pierre-de-Chaillot.
Avec Bernard de Lattre de Tassigny, son fils, elle a un rôle crucial pour l'évasion de Jean de la prison de Riom, le 3 septembre 1943. et elle l'aide ensuite à rejoindre Londres.
Elle déplore successivement les décès de Bernard, son fils unique, en 1951 en Indochine, et de Jean, son mari, le 11 janvier 1952. Maire de Mouilleron-en-Pareds (en Vendée) de 1956 à 1977, elle est l'auteure de trois ouvrages sur son mari.
Présidente d'honneur de Rhin-et-Danube (association des anciens combattants de la 1rearmée), présidente effective de la fondation Maréchal-de-Lattre et de l'Institut vendéen Clemenceau-de Lattre, elle meurt à l'âge de 96 ans, le 3 juin 2003. De son vivant elle se préoccupe du devenir des souvenirs et des archives de Jean de Lattre de Tassigny.
Le château des Genêts, à Villeloin-Coulangé, est la propriété de la famille Calary de Lamazière. Le château des Genêts, entre Villeloin et Nouans-les-Fontaines, est d'abord un fief relevant de Coulommiers, qui appartient en 1503 à André de Percy. Il est encore en 1731 aux mains de la famille de Maussabré (seigneurs d'Heugnes), qui l'ont hérité, par mariage, des de Percy et qui le cèdent aux Guillemot de l'Espinasse. Puis ce château appartient à la famille Lamazière dont est issue Simonne Calary de Lamazière, femme du maréchal Jean de Lattre de Tassigny.
Jean de Lattre de Tassigny, maréchal de France, et Bernard de Lattre séjourne souvent à Villeloin-Coulangé, car l'épouse du maréchal, Simonne Calary de Lamazière, y a sa propriété de famille : le château des Genêts, sur la route de Nouans-les-Fontaines. Son père, Raoul Calary de Lamazière, est un temps même conseiller municipal. Et c'est la maréchale qui dévoile la plaque commémorant le souvenir de son fils dans la rue principale du bourg, qui porte aujourd'hui son nom, Bernard de Lattre de Tassigny.
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DISTINCTIONS ET MÉDAILLES[]
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Distinctions[]
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Douze fois cité et quatre fois blessé au combat
Grand-croix de la Légion d'honneur (10 février 1945)
Compagnon de la Libération (décret du 20 novembre 1944)
Médaille militaire Médaille militaire
Croix de guerre 1914-1918 (trois palmes, deux étoiles de vermeil, deux étoiles en argent et une étoile en bronze)
Croix de guerre 1939-1945 (huit palmes)
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs s (trois palmes)
Médaille interalliée de la Victoire
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
Médaille coloniale avec agrafe Maroc
Médaille des évadés
Médaille d'or de l'Éducation physique
Médaille d'or de la Santé publique
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Décorations étrangères[]
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Grand-croix de l'ordre du Libérateur San Martín (Argentine)
Croix de guerre belge 1914-1918 (une palme) (Belgique)
Grand-croix de l'ordre de Léopold (Belgique)
Commandeur de l'ordre du Mérite brésilien (Brésil)
Grand-croix de l'ordre de l'Étoile noire du (Bénin)
Grand-croix de l'ordre royal du Cambodge
Grand Cross BAR.png Grand-croix du Mérite militaire (Chili)
Mérite militaire avec agrafe blanche (Cuba)
Grand-croix de l'ordre de Dannebrog (Danemark)
Grand-croix de l'ordre du Million d'Éléphants et du Parasol blanc (Laos)
Mérite chérifien (Maroc)
Grand-croix du Ouissam alaouite (Maroc)
Mérite militaire (Mexique)
Grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf (Norvège)
Grand-croix de l'ordre d'Orange-Nassau (Pays-Bas)
Commandeur l'ordre militaire de Virtuti Militari (Pologne)
Ordre de la Croix de Grunwald 1re classe (Pologne)
Croix militaire (Royaume-Uni)
Grand Cross de l'ordre du Bain (Royaume-Uni)
Croix de Guerre (Tchécoslovaquie)
Grand-croix de l'ordre du Lion blanc (Tchécoslovaquie)
Grand-croix du Nichan Iftikhar (Tunisie)
Grand-croix de l'ordre du Sang (Tunisie)
Distinguished Service Medal (USA)
Legion of Merit (USA)
Ordre de Souvorov (URSS)
Grand-croix de l'ordre national du Vietnam.
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NOTES ET RÉFÉRENCES[]
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- ↑ Le musée National Clemenceau - de Lattre
- ↑ « Destiny is too hard – Family and France pay highest honors to De Lattre », LIFE, 28 janvier 1952, p. 20-21.
- ↑ Inhumation du maréchal de Lattre de Tassigny
- ↑ Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
- ↑ Historique de la 93e promotion (1908-11), promotion de Mauritanie
- ↑ Quelques illustrations de la lignée des De Lattre-Delattre
- ↑ Quelques illustrations de la lignée des De Lattre-Delattre
- ↑ Roger de Lattre de Tassigny
- ↑ J-C de Vaugiraud (28/03/2006), extrait "d'azur au chevron d'argent" de P-F. Cabanis E. de Tassigny et H. Montariol. Cet ouvrage précise bien l'absence de lien entre les d'Anglemont de Tassigny et les de Lattre de Tassigny (pas la même terre)
- ↑ E. de Séréville, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 690.
- ↑ Salisbury-Jones, Guy (1954). So Full a Glory: A Biography of Marshal de Lattre de Tassigny. London: Weidenfeld & Nicolson. OCLC 936912684.
- ↑ Le musée National Clemenceau - de Lattre
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- ↑ Clayton, Anthony (1992). Trois maréchaux de France. Brassey’s. ISBN 0-08-040707-2.
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- ↑ Fondation Maréchal de Lattre. « Principales étapes de la vie et de la carrière du Maréchal Jean de Lattre de Tassigny »
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- ↑ Guerre d’Indochine
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