Wiki Guy de Rambaud
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Billet recto : Jacques Cœur écrivant une lettre à l’aide d’une plume blanche. Devant lui, sur la table, un encrier bleu à coté d’un coffre aux motifs gothique. A droite, le filigrane en forme de cœur.

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Blason de Jacques Cœur. Les coquilles sont là pour son prénom.

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Blason de la famille sa femme.

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Détail d'une cheminée du palais représentant Jacques Cœur et sa femme jouant aux échecs.

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La création, par l’ordonnance du 8 avril 1448 des Francs-Archers par Charles VII, une armée populaire, mobilisable en cas de guerre. Jacques Cœur finance les armées du roi de France[1].

Image Jacques Cœur 18

Les réseaux commerciaux de Jacques Cœur pour écouler ses marchandises en France[2].

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Agnès Sorel, et son ami Jacques Cœur qui est un de ses trois exécuteurs testamentaires.

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FDC : Jacques Cœur et son palais.

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La galée de Jacques Cœur : bas-relief dans son palais.

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Procés de Jacques Cœur.

Jacques Cœur, surnommé Jacquet ou Jacquot, mais aussi le grand, Cuer, Cuers, Queur, est né très certainement en 1400 à Bourges[3], capitale du duché de Berry, dans une maison proche de l'église Saint-Pierre-le-Marché (actuelle église Notre-Dame), rue de Parrerie, où son père exerce la profession de marchand et artisan pelletier[4]. Il est décédé le 25 novembre 1456 sur l'île de Chios, possession de la République de Gênes en mer Égée[5]. Jacques Cœur meurt de maladie ou d'une blessure sur cette île, alors qu'il commande une flotte du pape Calixte III partie combattre les Turcs. Il est enseveli au milieu du chœur de l'église des Cordeliers, de la ville de Chios, qui va être détruite par les Turcs.


La région de Bourges est restée un foyer culturel grâce à Jean de Berry (1340 - 1416) au siècle précédent. Le père de Jacques Cœur, riche marchand pelletier de Saint-Pourçain-sur-Sioule, s'y installe et s'y marie avec la veuve d'un riche et puissant boucher en 1400[6]. Il devient fournisseur de la cour du duc de Berry.

Bourgeois de Bourges, Jacquet se marie en 1420, encore mineur, avec Macée de Léodepart (1403 - 1453), petite-fille et nièce de deux maîtres des monnaies de Bourges, selon l'encyclopédie Larousse. Elle est fille d’un chambellan du duc de Berry puis bailli de Bourges[7], valet de Chambre du duc Jean I>er de Berry, le troisième fils du roi de France, Jean II dit le Bon et de Bonne de Luxembourg. Son mariage l’introduit à la cour du futur roi Charles VII, qui en 1418, se réfugie à Bourges où il se proclame lui-même régent du royaume de France. Puis, il s'autoproclame roi de France le 30 octobre 1422, en la cathédrale de Bourges.

Changeur (1427) et maître des monnaies de Bourges (1435), devenue capitale de Charles VII, puis Maître des monnaies de Paris (1438), en 1439, Charles VII en fait son Grand argentier. Jacques Cœur devient rapidement un très important négociant parrainé par l’État.

Il devient négociant en Méditerranée (1430). Ayant compris le jeu des métaux précieux entre l'Europe avide d'or et l'Orient avide d'argent, il entreprend de commercer avec le Levant (1432). La spéculation lui vaut une fortune considérable, qu'il investit dans le commerce méditerranéen, surtout levantin. Trafiquant épices, sel, blé, laines, draps, toiles, fourrures en Orient, en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Flandre et dans les pays baltiques. Il noue des relations commerciales avec les pays du Levant, l'Espagne, l'Italie, et établit des comptoirs à Avignon, Lyon, Limoges, Rouen, Paris et Bruges. Ses activités sont multiples (banque, change, mines, etc.). Ses bateaux sont chargés des étoffes d'Alexandrie, des tapis de Perse et des parfums d'Arabie ou des soieries de Florence. Il va lui-même à Damas en 1432. Il initie des routes commerciales régulières entre la France et le Levant.

Commissaire du roi aux Etats du Languedoc (1441 - 1451), sa principale base est alors Aigues-Mortes, mais l'ensablement du port l'amène à transférer ses activités à Marseille, située hors du royaume et, par là même, échappant à l'impôt sur les importations. Le complexe Aigues-Mortes-Montpellier-Lattès apparait vite à Jacques Cœur comme trop limité, trop régional. Il installe donc le plus important de ses facteurs, Jean de Village, son neveu par alliance, dans le port voisin de Marseille, en plein développement. Il est anobli en 1440, membre du Conseil du Roi en 1442 et ambassadeur (Gênes 1446, Rome 1447).

Il est commissaire auprès des états du Languedoc en 1441), et est chargé de missions diplomatiques (négociation du traité conclu en 1445 entre les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et le sultan d'Égypte à Rhodes, mission auprès du pape Nicolas V, en 1448, pour mettre une fin honorable au schisme de Félix V. des gabelles du Languedoc (1447), la même année il frappe des pièces d'argent de bon aloi connus sous le surnom de Gros de Jacques Cœur.

Depuis plusieurs années la favorite Agnès Sorel pour se procurer ces atours précieux, devient la meilleure cliente de Jacques Cœur, qui importe donc du Levant des étoffes de luxe inédites en Europe en contrevenant aux prescriptions de l'Église. Il se trouve bientôt à la tête d'un véritable empire commercial, qui, depuis la vallée de la Loire, aux confins de la Saône et du Rhône, et les bords de la Méditerranée, étend ses ramifications jusque dans les plus importants centres d'affaires de l'Occident français (Bruges, Toulouse, Bordeaux) ou étranger (Londres, Genève, Barcelone, Marseille, Gênes, Florence et Naples). Ayant l'appui intéressé de la Cour, il reçoit des privilèges qui accroissent sa puissance commerciale.

Châtelain ou maître de 40 seigneuries en Berry, Puisaye, Roannais et région de Saint-Pourçain, il achète sans cesse des châteaux, des terres et des mines. Le superbe palais Jacques Cœur qu’il fait construire et décorer à Bourges est le meilleur exemple de la nouvelle architecture de cette période.

Entré au Conseil du roi en 1442, il cumule diverses fonctions officielle. Jacques Cœur est même capitaine, en 1447, pour le roi, de la ville et place de Saint-Pourçain-sur-Sioule, dans le Bourbonnais (où a habité son père). Il se montre homme de guerre aussi résolu qu'habile diplomate.

Toutes ces missions politiques profitent à ses activités économiques, accrues par la concession de mines de plomb argentifère dans le Lyonnais, par l'achat de grands domaines en Berry, en Bourbonnais et en Beaujolais, et par un contrôle étendu sur le commerce du sel languedocien. Il consent des prêts considérables au roi pour reconquérir la Normandie sur les Anglais. Mais le Grand Conseil et le roi Charles VII, décide d'imputer à Jacques Cœur le crime de lèse-majesté. Il est arrêté, emprisonné pendant des années et torturé. Ses biens sont saisis et il est exilé.

Créancier non seulement du roi mais de maints grands seigneurs, et aussi de pauvres gens, il suscite, par sa puissance, son luxe et ses abus, crainte et jalousie. Accusé d'avoir empoisonné la favorite Agnès Sorel, dont il a la confiance, il est arrêté en 1451.

Lavé de cette accusation, il n'en est pas moins convaincu de malversations et condamné à une amende de 400.000 écus (1453) et à la prison préalable jusqu'au paiement complet de ses dettes. Ses biens sont confisqués.

Évadé du château de Poitiers en 1454, il se réfugie à Rome, où il est bien accueilli. Le pape Nicolas V proclame son innocence (1455). Le pape Calixte III lui confie le commandement d'une flotte pour soutenir Rhodes contre les Turcs et meurt lors de la dernière croisade, selon Larousse.

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Jacques Cœur et sa femme sur la façade de leur palais.

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SA FAMILLE[]

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Signature Cuers et sceau de Jacques Cœur[8].

Le père de Jacques n'est ni pauvre, ni d'origines auvergnates. Saint-Pourçain-sur-Sioule est située au nord de la Limagne bourbonnaise, au cœur du Bourbonnais[9]. Avant 1789, la ville fait certes partie de l'ancienne province d'Auvergne[10]. Mais elle relève de la généralité de Moulins et est le siège d'une subdélégation de cette généralité.

Jacques Cœur reçoit des lettres de noblesse à Bourges, en 1441, mais rien ne prouve qu'il ne porte pas déjà ses armoiries venant des Cuers, de Cogolin. D'ailleurs il signe toujours Cuers. Cogolin est un gros bourg de 2.000 habitants, près de Draguignan.

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Ses parents[]

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Pierre Cœur, son père, riche maître fourreur de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Bourbonnais) vient s'installer à Bourges au temps du duc Jean I>er de Berry.

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Scène de repas chez le duc (Les Très Riches Heures du duc de Berry).

La région de Bourges est restée un foyer culturel grâce à Jean de Berry (1340 - 1416) au siècle précédent. Le père de Jacques Cœur, riche marchand pelletier de Saint-Pourçain-sur-Sioule, s'y installe. Il devient fournisseur de la cour du duc Jean de Berry.

Pierre Cœur épouse Marie Lambert veuve d’un riche et puissant boucher, Jean Bacquelier. Les bouchers forment une corporation riche et renommée à cette époque[11].

Pierre Cœur, s'établit dans une modeste maison, rue de la Parerie. Jacques Cœur y est né. Au bout de la rue de la Parerie débute la petite rue Notre-Dame. Elle abrite l’église éponyme où Jacques Cœur est baptisé. Au XIIIe siècle, elle s’appelait Saint Pierre-le-marché, c’était l’une des 16 paroisses …

Mais, en 1409, Pierre déménage et s'installe dans l'Ilot de Saint-Hippolyte que le chapitre de la Sainte-Chapelle entreprend alors de lotir et de bâtir. Il posséde là, ou louait aux chanoines, deux maisons, l'une servant de boutique pour son métier de peaussier, l'autre d'habitation pour la famille. A sa mort, en 1435, son fils Nicolas hérite du premier bâtiment et le second alla à son autre fils, Jacques, qui, par son mariage, était aussi propriétaire de la maison de Léodepart, située juste en face.


Guillaume Bochetel (mort en 1558) est un homme d’État et un diplomate français de la Renaissance qui exerce ses charges sous les règnes de François I>er et Henri II, rois de France. Il est issu d’une famille d’origine champenoise de Reims. Cette famille s’est installée en Berry lorsque son arrière-grand-père Jean , secrétaire de Charles VII, épouse Jehanne, une des sœurs de Jacques Cœur, alors grand argentier du roi de France Charles VII[12][13][14][15]. Le mariage de Jean II avec une sœur de l'Argentier ne nuit pas au développement de la famille[16].

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Les liens avec les Cuers[]

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Cogolin.

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Blason des Cuers.

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Catherine Rolland est Dame de Blesle.

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Ruines du château de Lançon en Provence (XII>e siècle).

Le roi René

Le roi René de Provence, en vassal, rendant hommage au roi de France.

Cogolin est d'abord une seigneurie des vicomtes de Marseille, puis de la famille de Cuers. La famille de Cuers est une famille de marchands-drapiers devenus des membres de la noblesse provençale. Officiellement son origine remonte au XV>e siècle. Mais les Dossiers bleus mentionnent Florent de Cuers, qui vit en 1239, et Arnaud de Cuers, qui vit en 1279[17].

Il y a plusieurs branches Guilhem de Coreys (forme provençale de Cuers/Cœur) est anobli en 1435.

Le blason de Jacques Cœur porte comme celui des Cuers trois cœurs, celui de ses enfants également trois cœurs, mais plus d’or mais de gueule (c'est-à-dire rouges)… Trois cœurs qui saignent sur l’azur des rois[18]. Les armes de Jacques sont : Sur champ d’azur, trois cœurs (symbolisant son patronyme), et trois coquilles Saint-Jacques (pour rappeler son saint patron Santiago, et sa fameuse devise : A vaillans cuers riens impossible.

Jacques Cœur Cuers ne semble pas du reste chercher une alliance en Berry, car sa femme est d'origine non Berrichonne. Les Ronsart se disent d'origines roumaines. Le Seigneur de Clois - Maître des monnaies de Bourges - est marié à une Catherine Rolland, Dame de Blesle, d'une importante famille bourgeoise d'origine marchande et consulaire de Saint-Flour[19].

Marie de Léodepar est fille de Lombard de Léodepar, valet de chambre du duc de Berry. Faut-il lire Loddepar, nom flamand, et Lambert au lieu de Lombard ? D'autre part on dit que cette Marie serait de Provence[20]. Le nom de Léodepar pourrait bien être plutôt que Léopard qui est du nord un des noms avec le préfixe Léo qui sont tous du Midi, comme Léobard de Gourdon (dans le Lot), ou Léobard († 583), cet Auvergnat, reclus au monastère de Marmoutier, près de Tours[21].

Jacques Cuer, dit Jacques Cœur, c'est le même personnage que Jacques de Cuers, argentier du roy de France[22].

Au niveau de ses sœurs, dame Perette de Cuers, est femme de Jean de Villagis (Jean de Village), de la cité de Bourgues en France[23]. Perrette Cœur se marie en 1453 avec Jean de Villages, Seigneur de Lançon, capitaine général de la mer par Lettres du 08.01.1453 de Louis XI. Décédé en 1477 - Marseille. Il est maître des galères de Jacques Cœur, Me d'hôtel du roi René, chambellan du duc de Calabre. Attiré à Montpellier par Jacques Cœur à qui il reste fidèle après son procès. Il le fait libérer du couvent des Cordeliers de Beaucaire où il est incarcéré. Capitaine du château de Fourques en 1463, il participe à la conquête de Naples et est Viguier de Marseille. Le nom de Village, s'il existe à Bourges, est infiniment plus répandu en Provence, soit dans le peuple, soit dans la noblesse. La vieille marquise de Village donne son nom à une des rues de Marseille. De plus la famille de Village, après son alliance avec les Cuers, pose un cœur au milieu de ses triangles entrelacés qui me paraissent plutôt des V qu'un symbole de la Justice ou de la Trinité.

Jean de Village, Maître des galères de Jacques Cœur, lui reste fidèle et le libère de son incarcération à Beaucaire. Selon les Mémoires de Castelneau, T.3, p.142 :

lequel estant associé au grand trafic au Levant de Jacques Cœur, s’alla habituer à Marseille, où il a laissé une grande postérité.

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Devise et blason de Jacques Cœur.

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SA JEUNESSE[]

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Rue de la Parerie (1400)[]

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D'éprès certaines études, Jacques Cœur n'est pas né dans cette demeure, mais dans une maison de la Rue de la Parerie, détruite lors d'un incendie en 1487.

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Église Notre-Dame de Bourges, où est baptisé Jacques. Des inscriptions qui ont pu être déchiffrées rapportent des indulgences accordées par le légat d'Estouteville à Lambert Léodepart, beau-père de Jacques Cœur, vivant à la fin du XIV>e siècle.

Jacques Cœur est né à Bourges en 1400[24]. La date diffère selon les historiens. Les registres paroissiaux bien tenus n’existent pas encore en 1400. Toutefois, il n’est pas né dans le Bourbonnais, c’est son père qui est venu de cette province une dizaine d’années plus tôt. Il n'est pas né non plus à Pézenas. Jacques Cœur après son installation à Montpellier en 1442, crée à Pézenas un comptoir.

Pierre Cœur, son père, est originaire de Saint-Pourçain-sur-Sioule, marchand pelletier le plus riche de son temps, suivant d'anciens auteurs. L'opulence de la cour du duc Jean I>er de Berry permet un très bon débit de pelleteries. Bourges est alors une ville importante dans laquelle le commerce est florissant. Pierre Cœur épouse Marie Lambert, veuve d'un boucher, Jean Bacquelier. Les bouchers forment une corporation riche et renommée au Moyen Âge.

A cette époque, Charles VII établit sa cour dans la ville qui l’accueille lorsqu’il fuie Paris tombée entre les mains des Bourguignons. Bourges est une ville prospère qui va se développer encore plus après 1418 grâce à la présence de la cour du dauphin.

Jacques est parait-il né dans une maison rue de la Parerie, au bord de l’Yèvre. De ce premier logis familial, il ne reste rien. Les maisons sont reconstruites après le grand incendie de 1487 qui dévaste un tiers de la cité.

Ici, c’était le quartier des tanneurs. Venant de Saint-Pourçain-sur-Sioule, Pierre, le père de Jacques s’y était installé dans l’espoir de tirer parti de la proximité avec la cour du duc Jean de Berry[25].

Au bout de la rue de la Parerie débute la petite rue Notre-Dame. Elle abrite l’église éponyme où Jacques Cœur est baptisé.

Au XIII>e siècle, elle s’appelait Saint Pierre-le-marché, c’était l’une des 16 paroisses de la capitale du Berry qui comptait 10 000 habitants. Serrée au milieu des maisons, l’église n’était pas, alors, joliment gothique : elle aussi a été reconstruite après l’incendie de 1487[26].

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Rue rue d'Auron (1409)[]

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Maison de son beau-père, Sire Lambert de Léodepard, directeur des Monnaies de Bourges. Située en haut de la rue d'Auron, anciennement rue du Tambourin d'argent[27].

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La France de Charles VII, Jacques Cœur, et Jeanne d'Arc.

Le petit Jacques passe sa petite enfance dans ce quartier de la rue des Toiles (de nos jours Rue Pelvoysin), au pied du rempart.

Mais, en 1409, Pierre déménage et s'installe dans l'Ilot de Saint-Hippolyte que le chapitre de la Sainte-Chapelle entreprend alors de lotir et de bâtir. Il possède là, ou loue aux chanoines, deux maisons, l'une servant de boutique pour son métier de peaussier, l'autre d'habitation pour la famille. Ils habitent à l'angle de la rue des Armuriers et du Tambourin d'Argent, en face d'une superbe maison appartenant à la famille de Lambert de Léodepart, son futur beau-père. Son père c’est installé là car le palais du duc Jean I>er de Berry n’est pas loin. Il poursuit ses études à la Sainte-Chapelle. Le duc est un grand bâtisseur, il possède plus de quinze châteaux, c'est un ami des artistes, on lui doit une des plus belles œuvres de la littérature : Les Très Riches Heures du duc de Berry.

A sa mort, en 1435, son fils Nicolas hérite du premier bâtiment et le second va à son autre fils, Jacques, qui, par son mariage, est aussi propriétaire de la maison de Léodepart, située juste en face.

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Etudes à la Sainte-Chapelle de Bourges[]

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Sainte-Chapelle de Bourges.

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Bourges, Sainte-Chapelle, élévation intérieure, dessin, XVIII>e siècle.

La Sainte-Chapelle de Bourges, est un ancien édifice religieux construit au XV>e siècle sur le territoire de la commune de Bourges dans le département du Cher, en France. Bâtie à la demande du duc Jean de Berry (1340 - 1416), prince du sang, frère du roi Charles V le Sage, elle est attenante au palais ducal (actuellement hôtel de préfecture du Cher, place Marcel-Plaisant).

Dans le sillage de son frère Charles V, Jean de Berry comprend tôt tous les bénéfices qu'il pourra tirer de la construction qui est certainement une passion mais aussi un moyen de s'affirmer sur la scène politique[28].

Achevée en 1450, elle est détruite en 1757.

Le 15 juin 1416, le corps de Jean de Berry est déposé dans la Sainte-Chapelle, puis inhumé dans son tombeau au centre de la nef.

Jacques Cœur reçoit une éducation religieuse à la Sainte-Chapelle de Bourges où il obtient sa première tonsure, puis se décide à suivre la même voie que son père, celle du négoce. L'enfance de Jacques Cœur ne paraît pas avoir été studieuse, au dire d'un contemporain, qui le représente comme étant sans littérature, sine litteris. Mais en revanche, il est de bonne heure initié par son père à la vie pratique des affaires, et ses qualités personnelles suppléent à son défaut d'instruction.

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De nos jours le tombeau de Jean de Berry est dans la crypte de la cathédrale Saint Etienne de Bourges.

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CHARLES VII A BOURGES (1418)[]

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Ici, dans son palais, la matière est représentée par l’homme qui tient le pilon et semble s’affairer à broyer la matière, le vaisseau par la femme qui nettoie l’écuelle et le fourneau par le personnage qui s’occupe de la cheminée.

Image Jacques Cœur 72

Sa nomination en tant que Grand Argentier du roi, en 1438, le fait passer de riche marchand à négociant international. C'est cela la vraie alchimie qui le rend immensément riche.

Le début des opérations financières du hardi négociant est presque instantanément couronné de succès inouïs, d’où des légendes sur sa découverte du secret de la pierre philosophale, grâce à son impossible rencontre avec le fameux alchimiste Raimond Lulle (1232 - 1316). Jacques Cœur est né 80 ans après la mort de cet alchimiste en 1316.

Un certain Pierre Borel (1620 - 1671), dans Trésor de recherches et d'antiquités gauloises et françaises, en 1655, ose écrire que :

Le père de Jacques Cœur était si pauvre qu'il n'avait pas de quoi louer boutique, mais qu'ayant fait la connaissance de Raimond Lulle, majorquin, celui-ci lui communiqua le secret pour faire de l'or, secret qu'il transmet à son fils, qui feignant d’avoir beaucoup gagné dans le commerce, couvre, par ce moyen, l'origine de sa richesse.

Ce soi disant historien est aussi à l’origine de la naissance de Jacques à Montpellier, de ce père orfèvre, indigent puis fabriquant d’or. Ce Jean-Pierre Cœur est pelletier, riche décédé en 1427 ne peut être adulte en 1316.

Certes, en alchimie, la projection de poudre de pierre philosophale, rouge, sur six métaux en vue de leur transmutation en or, converge sur le cœur rouge .

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Charles VII et Jacques Cœur[]

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Représentation de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges au XV>e siècle, détail d'une enluminure ornant les Heures de Louis de Laval, fo 265 ro, Paris, BNF, vers 1469-1485.

Image Jacques Cœur 37

Bourges au XVe siècle.

Image Jacques Cœur 62

La bataille de Castillon 1453. Charles VII 1403-1461 et Jean Bureau 1390-1463 (beau-père de l'un des fils de Jacques Cœur, financier des armées royales.

Image Jacques Cœur 64

L'hôtel du département du Cher (ancien palais du duc Jean de Berry).

Jacques Cœur a 15 ans lorsque se déroule une des plus cuisantes défaites de l'armée française à Azincourt. Une partie importante de l'aristocratie française y est décimée et le territoire de la France passe majoritairement sous la coupe des Anglais. Trois ans plus tard, en 1418, le dauphin, futur Charles VII, quitte précipitamment Paris, chassé par Jean sans Peur et se réfugie en Berry, devenant ainsi celui que l'on surnomme le petit roi de Bourges.

Charles VII se proclame roi de France sous le nom de Charles VII le 30 octobre 1422, en la cathédrale de Bourges. La présence de la cour royale va stimuler la ville sur le plan des échanges et du commerce. Son mariage introduit Jacques Cœur à la cour du futur roi Charles VII. Il prend la suite de son père et devient en 1427 fournisseur attitré de la cour du roi Charles VII.

En 1435, il obtient la charge de maître de la monnaie de Bourges, puis de celle de Paris. Le 2 février 1439, il est nommé grand argentier de France, chargé de recevoir les redevances des trésoriers généraux au nom du roi. Il crée des impôts nouveaux ou les remet en vigueur : la taille, le fouage, les aides et la gabelle.

Toujours chargé du commerce international de la France de Bourges, Jacques Cœur est anobli en 1441. Il est nommé conseiller du roi en 1442. Il devient son confident et reçoit de nombreuses missions diplomatiques. Il intervient aussi pour assainir les finances du royaume.

L'armée royale est réorganisée par la création des compagnies d'ordonnance le 26 mai 1445, équipées, ravitaillées et armées par Jacques Cœur. Charles VII tente également de rétablir l'économie grâce à l'aide de son Grand Argentier Jacques Cœur.

Ce dernier se fait construire en 1443 un somptueux palais à Bourges, aujourd'hui connu sous le nom de palais Jacques-Cœur, qui dépasse en magnificence le palais royal de Bourges et celui des archevêques.

Devenu richissime, Jacques Cœur est sollicité pour financer la bataille de Normandie contre les Anglais en 1447.

En 1451, Jacques Cœur, grand argentier du roi, est arrêté, sans doute à cause de ses créanciers et débiteurs jaloux de sa réussite personnelle. Il suscite de nombreuses jalousies et est la victime, notamment de ceux qui lui ont emprunté de l'argent sans le rembourser. Ils témoignent contre lui lorsqu'un procès pour concussion lui est intenté en 1451. Condamné à la confiscation de ses biens et au bannissement en 1453, il s'évade du château de Poitiers et se réfugie à Rome.

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Mariage de Jacques Cœur (1420)[]

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Le duc de Berry offre un banquet afin de recevoir les vœux de ses vassaux, qui, pour l’occasion lui apportent des cadeaux ; plusieurs personnages se distinguent : le duc est au milieu, il invite les convives à s’approcher (son chambellan - Léodepart ??? - se tient derrière lui ) ; un prélat est à sa droite. On remarque l’écuyer tranchant dont la fonction est de couper la viande (personnage de dos)...

Avant son mariage, très jeune, Jacques Cœur gère un des douze changes de la ville. Considéré comme un homme des plus industrieux et des plus ingénieux, bourgeois de Bourges il se marie en 1420, ou 1418, avec la fille d'un chambellan du duc de Berry, puis bailli de Bourges[29][30], un temps valet de Chambre du duc Jean I>er de Berry. Son mariage l’introduit à la cour du futur roi Charles VII, qui en 1418, se réfugie à Bourges où il se proclame lui-même régent du royaume de France. Puis, il s'autoproclame roi de France le 30 octobre 1422, en la cathédrale de Bourges.

Jacquet se marie en 1420, encore mineur, avec Macée de Léodepart (1403 - 1453), petite-fille et nièce de deux maîtres des monnaies de Bourges, selon l'encyclopédie Larousse. La belle-mère de Jacques Cœur, Jeanne Roussart, est la fille d'un maître des monnaies de Bourges, et c’est son mariage qui est à l’origine de sa carrière au service du roi de France.

C’est tout naturellement que le jeune homme succède à son père à la tête de l’entreprise familiale en 1427. Il fonde une compagnie pour la fourniture de marchandises diverses, visant à gagner en particulier la clientèle du roi et de la cour[31]. Mais Jacques Cœur a de l’ambition et décide de se lancer dans une nouvelle aventure, celle du commerce international.

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Négociant en Méditerranée (1430)[]

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Statue de Jacques Cœur.

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Vitrail du XVe siècle représentant une de ses galères[32].

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Le commerce dans les échelles du Levant et de Barbarie.

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Statue de Jacques Cœur à Montpellier.

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Le réseau commercial de Jacques Cœur.

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Jacques Cœur à Alexandrie.

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Charles VII.

Avec son frère Berthommier ou Barthélemy, Pierre Godart (1393 - 1438) crée en 1430 une société à Bourges à laquelle se joindra Jacques Cœur[33]. Jacques Cœur devient négociant parrainé par l’État en Méditerranée (1430). Jacques Cœur dirige ses vues vers le négoce international avec ses associés. Cette association dure jusqu'à la mort des frères Godart, en 1439.

Il conçoit un plan grandiose, plein d'audace, et d'une exécution difficile, mais qui doit lui apporter gloire et profit. Il ne s'agit de rien moins que de se porter rival des Vénitiens, des Pisans et des Génois pour le commerce du Levant.

A force de côtoyer les riches marchands italiens, il comprend que le meilleur moyen de s’enrichir est de commercer avec les marchés orientaux[34]. Afin de poser les bases de ses relations futures avec les nations orientales, Jacques Cœur se rend en Égypte et en Syrie dans le courant de l'année 1432. Un écuyer de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, dans le récit d'un pèlerinage qu'il fait à cette époque, dit l’avoir rencontré à Damas. Il se rend ensuite à Beyrouth, et s'y embarque sur une galère du port de Narbonne.

Ayant compris le jeu des métaux précieux entre l'Europe avide d'or et l'Orient avide d'argent, il entreprend de commercer avec le Levant (1432). Il décide à son retour de ré-ouvrir au négoce français les ports des échelles (ports) du Levant[35].

Jacques Cœur finance les infrastructures nécessaires à Montpellier et commence à importer des produits très divers et éclectiques comme des épices, des produits pharmaceutiques et colorants, des textiles, des parfums, des porcelaines de Chine, sel, blé, laines, draps, toiles, ainsi que de l’or, en échange de quoi il exporte des tissus, des fourrures, des cuirs tannés, des robes, et enfin du cuivre et de l’argent[36]. Ses bateaux sont bourrés d'étoffes d'Alexandrie, de tapis de Perse et de parfums d'Arabie ou des soieries de Florence.

Donc, en 1432, de retour de Damas, Jacques Cœur débarque dans un Languedoc ravagé par la peste. Il vient de jeter les bases du commerce avec le Levant : bientôt sa flotte desservira toute la Méditerranée. Pour centre de ses affaires, il choisit Montpellier, attiré par le rayonnement culturel de la cité et par ses liens avec les pays arabes. Entre ses mains s’amasse une prodigieuse fortune : il achète de splendides hôtels, une trentaine de seigneuries, et prête de l’argent au roi lui-même…

Le complexe Aigues-Mortes-Montpellier-Lattès apparut vite à Jacques Cœur comme trop limité, trop régional. Il installe donc le plus important de ses facteurs, Jean de Village, son neveu par alliance, dans le port voisin de Marseille, en plein développement. L'essor que Jacques Cœur a donné à Montpellier, Jean de Village, pour le compte de son maître, le donne à Marseille, à la grande colère des Languedociens qui lui en font grief au moment de sa disgrâce[37].

Pour mener sa politique commerciale méditerranéenne, Jacques Cœur s'appuie sur Aigues-Mortes, Montpellier et Marseille. Il installe un chantier naval à Aigues-Mortes, organise ses propres écuries pour le transport de ses marchandises. Au XVe siècle, Montpellier se redresse économiquement grâce à l'activité du port voisin de Lattes et au génie mercantile de Jacques Cœur, qui devient le grand argentier du roi Charles VII. La présence à Pézenas et à Montagnac de Jacques Cœur, attiré ici après son installation à Montpellier en 1442, par la richesse des foires annuelles, lieu privilégié de spéculation pour les marchands montpelliérains, est avant tout un témoignage de l'éminence du rôle économique de Pézenas dans le royaume de France. La demeure, construite pour le facteur du négociant et qui sert aussi d'entrepôt de marchandises, sera très remaniée depuis le XVe siècle. Cette maison de Jacques Cœur arbore des blasons aux motifs animaliers. Le futur Grand Argentier du roi créé une factorerie à Pézenas réputée pour son activité de négoce.

Pour l'heure Jacques Cœur établit des comptoirs à Montpellier, puis à Lyon, Limoges, Rouen, Paris, Avignon, et Bruges. Ils jouissent de privilèges spéciaux pour commercer avec les infidèles. Jacques Cœur initie des routes commerciales régulières entre la France et le Levant. Ses activités sont multiples (banque, change, mines, etc.).

Les échelles de Barbarie se situent dans le Maghreb actuel. Les échelles du Levant longent la côte depuis l'Égypte jusqu'à l'Anatolie. En réalité, Jacques a plus de douze navires sillonnant la Méditerranée en tous sens. Le chroniqueur Matthieu de Coucy écrit :

A lui seul, il gagne chacun an plus que l’ensemble de tous les autres marchands du royaume. Ses agents sont répandus au nombre de trois cents dans tous les ports et dans les villes principales de l'intérieur. Il a su les choisir intelligents et habiles, et a le talent de les stimuler et de les intéresser à la prospérité de son commerce. Au surplus, il met une grande loyauté et une extrême bonne foi dans ses transactions ; et des témoignages de générosité habilement répandus auprès des princes d'Orient lui donnent autorité et un grand crédit auprès d'eux. Il reçoit le monopole d’importation des épices et du transport des marchandises françaises vers les ports musulmans.

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La Méditerranée au temps de Jacques Cœur.

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AU SERVICE DU ROI (1439 - 1440)[]

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Maître des monnaies (1435)[]

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Blason Pierre Godart (1393 - 1438).

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Hôtel des monnaies Figeac XIVe s..

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Monnaies féodales lot Charles VII, florette, deniers tournois, liards...

En effet, en 1527, associé avec un sieur Pierre Godart (1393 - 1438), changeur, il afferme la monnaie de Bourges, et fabrique au nom de Ravau le Danois, maître titulaire de ladite monnaie.

Jacques Cœur Cuer, Cuers, Queur (1428 - 1429) - Associé et élève de Ravent Le Danois. Ouvrage: écus vieux[38], florettes[39], demi-florettes[40]. En décembre 1429, il obtient des lettres de rémissions pour des erreurs de poids sur des monnaies qu'il a fait ouvrer avec Ravent Le Danois et Pierre Godart (1393 - 1438). Néanmoins, les trois associés doivent régler une amende de 1.000 écus d'or[41]. Deux ans après il est accusé d'avoir fait affiner trois cents marcs d'argent au-dessous du titre, ce qui lui aurait procuré un bénéfice de six à sept vingt écus. Ravau le Danois sollicite en 1429 des lettres de rémission pour ce fait, et le roi les accorde moyennant une amende de 1,000 écus d'or. N'est-ce pas de Ravent Le Danois que Jacques Cœur apprend l'art de frapper les espèces monétaires au-dessous du titre légal, et de réaliser ainsi des bénéfices illégitimes, source impure qui ne fournit qu'un faible apport dans la fortune légendaire de l'argentier de Charles VII, mais qui semble avoir préparé de loin sa chute retentissante, en marquant l'orgueilleux parvenu pour la vindicte publique ?[42].

On le retrouve maître des monnaies à Bourges en 1435, devenue capitale de Charles VII. En 1436, il est envoyé par Jean Beloysel, maître des comptes et maître de la Chambre aux deniers du roi et de la reine à Montpellier et à Pézenas pour toucher une délégation de mille moutons d’or faite au nom de la reine sur ses comptables du Languedoc.

Jacques Cœur (1436 - 1437) - 2e maîtrise. Ouvrage (avec Guillaume Lalement) : blancs et petits blancs aux couronnelles[43], doubles et deniers tournois[44][45]. On trouve des marques sur certains blancs aux couronnelles de la 1re émission[46], frappées entre 1436 et 1447, qui restent à attribuer :

trèfle 18e (peut-être la marque de Jacques Cœur, qui est maître de l'atelier de Paris)
triangle entre les deux lis supérieurs[47].

L'année suivante, en 1437, après la reddition de Paris, l'hôtel des monnaies de celle ville lui est également confié, et il y fait fabriquer les écus d'or à la couronne, dont la valeur réelle ne tarde pas à concurrencer les monnaies anglaises.

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Écu de France couronné, accosté de deux lis couronnés.

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Grand argentier (1439)[]

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Le roi Charles VII nomme Jacques Cœur Grand Argentier.

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Jacques Cœur Grand Argentier du roi Charles VII.

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Gros de roi dit de Jacques Cœur.

Charles VII croit pouvoir demander plus encore à l'activité du maître des monnaies : il rétablit la charge d'argentier, et la lui confère. Le 2 février 1439 : Jacques 9Cœur devient grand argentier du royaume de France. Cette charge consiste à recevoir tous les ans des trésoriers généraux une certaine somme affectée aux dépenses de la maison du roi, et dont il devait faire connaître l'emploi à la chambre des comptes. Entre les mains de Jacques Cœur ces fonctions prennent un caractère d'une utilité beaucoup plus générale. En régularisant l'emploi des finances du roi, livrées au désordre, et en créant des ressources nouvelles, il contribue puissamment à fournir les moyens dont Charles VII a besoin pour délivrer la France du joug anglais. La taille et le fouage (impôts directs), les aides et la gabelle (impôts indirects) sont progressivement institués à l'aide de Jacques Cœur, grand argentier du roi. La levée de ces impôts entraîne la création de nouvelles institutions.

En 1439, Charles VII en fait son Grand argentier (ministre des Finances) en 1439, il contribue à l'assainissement monétaire (frappe du gros de Jacques Cœur, en 1447).

Jules Michelet écrit :

Cet homme intelligent, rétablit les monnaies, invente en finances la chose inouïe, la justice, et croit que pour le roi, comme pour tout le monde, le moyen d'être riche, est de payer. Il comprend les bienfaits de la statistique pour établir l'assiette de l'impôt et l'évaluation des ressources, et présente au roi un dénombrement sommaire de la population et du revenu du royaume ; de plus, des instructions pour policer la Maison du roi, le royaume de France. Ces services signalés méritent un témoignage de reconnaissance.

Au mois d'avril 1440, Charles VII accorde à son argentier des lettres d'anoblissement pour lui, sa femme et ses descendants. Le marchand est devenu homme d'État, le roturier devient noble, et prend armoiries : D'azur à la fasce d'or, chargées de trois coquilles de sable, allusion à saint Jacques, et accompagnées de trois cœurs de gueules, avec cette devise : A vaillans cuers riens impossible.

Le 27 juillet 1447, Jacques Cœur, grand argentier du roi Charles VII, est l'instigateur d'une ordonnance décidant, pour la première fois depuis 1370, la frappe de pièces d'argent de bon aloi, à 92% d'argent fin, ce qui crée appelé le Gros de Jacques Cœur.


Jacques Cœur transporte aussi, mais contrairement aux lois, (car l'exportation des matières d'or et d'argent constitue un grave délit), des monnaies françaises, toujours fort recherchées dans les échelles du Levant. Cela lui sera reproché lors de son procès.

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Conseiller, Argentier, marchand, diplomate[]

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Jacques Cœur.

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Charles VII en son conseil.

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Registre d’armes ou armorial d’Auvergne, par Guillaume Revel au roi Charles VII. Vers 1440-1459. BNF.

Mais le noble argentier ne nuit pas au marchand, et tout en administrant les monnaies et les finances du roi, Jacques Cœur dirige son commerce avec les ports du Levant et de l'Italie, exportant draps, fers, toiles, vins et cuivre, et prenant eu échange soieries, draps d'or, fourrures, maroquins, tapis et pierres précieuses. Il fait vendre même en l'ostel du roy les marchandises de luxe venues des pays lointains. Ainsi il se trouve parvenu à la plus haute position de considération et de fortune qu'un homme peut envier à cette époque.

En 1442, il devient le conseiller du roi de France. Le 25 septembre 1443, la Grande Ordonnance de Saumur, à l’instigation de Jacques Cœur fait que les finances de l’État vont être assainies. Le conseil du roi de 1444, dirigé par Dunois, est composé presque exclusivement de roturiers (Jacques Cœur, Jean Bureau, Étienne Chevalier, Guillaume Cousinot, Jouvenel des Ursins, Guillaume d'Estouteville, Tancarville, Blainville, Beauvau et le maréchal Machet). La France se relève et connaît la prospérité.

Charles VII lui donne de nombreuses marques de confiance. Il lui confie plusieurs missions diplomatiques. En 1444, il le charge, avec l'archevêque de Toulouse, de procéder à l'installation du nouveau parlement du Languedoc. La même année, en septembre, Jacques Cœur figure au nombre des commissaires chargés de présider au nom du roi les États généraux de cette province. Ces États de Languedoc votent à diverses reprises des sommes importantes pour Jacques Cœur, en témoignage de reconnaissance pour les services qu'il rend au pays.

Eu 1446, l'argentier est chargé d'une mission à Gênes, où s'est formé un parti qui demandait l'annexion de cette ville à la France. L'année suivante, il est envoyé à Rome, à l'occasion du schisme que menace d'introduire dans l'Église l'élection par le concile de Bâle d'Amédée de Savoie, contre Eugène IV, candidat de la France. Dans toutes ces occasions il fait preuve de grande habileté.

Sous le règne Charles V, Saint-Pourçain compte l’un des huit ateliers monétaires royaux. Saint-Pourçain est l’une des treize villes d’Auvergne qui rejoignent le camp de Charles VII lors de la Praguerie de 1440, en refusant d’ouvrir leurs portes aux rebelles. Jacques Cœur est nommé capitaine, en 1447, pour le roi, de la ville et place de Saint-Pourçain (où a habité son père). Il se montre homme de guerre aussi résolu qu'habile diplomate.

Jacques Cœur remplit chaque année des fonctions diplomatiques jusqu'à sa disgrâce.

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Jeton Chambre de Commerce de Bourges, Jacques Cœur, en argent.

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SES CHÂTEAUX[]

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La route Jacques Cœur. Montpellier...[]

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Logo route Jacques Cœur.

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L'hôtel des Trésoriers de France, dit aussi palais Jacques Cœur de Montpellier

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Photo actuelle du château de Boisy.

Le légitime orgueil de l'argentier se complait particulièrement dans la possession de biens immobiliers considérables, des terres et des maisons dans toutes les provinces. Les seigneurs ruinés par les guerres ou leurs veuves font argent de leur patrimoine. Les seigneuries et châtellenies passent entre les mains de Jacques. Il en a plus de vingt, comprenant quarante paroisses.

Il a en outre des habitations dans un grand nombre de villes, deux à Paris, où il fonde et fait d’importants travaux de restauration. A Montpellier, il a deux hôtels, dont l'un construit à l'italienne, est recouvert d'une terrasse d'où l'on aperçoit la mer, et d'où Jacques peut signaler l'arrivée de ses navires. Charles VII va écrire plus tard (1456) :

... au temps que Jacques Cueur gouvernait le fait de nostre Argenterie et estoit homme de grande entreprinze .... entreprit defaire au plus bel lieu de la dicte ville (de Montpellier ), une belle maison, appelée Lotge des Marchans[48].

L'argentier a encore des maisons à Lyon, Marseille, Béziers, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Sancerre; mais la plus remarquable de ses habitations est le palais Jacques Cœur à Bourges.

Jacques Cœur va acquérir cette propriété en 1446, au somment de sa puissance, mais il démolit en partie ce qui existe et fait reconstruire le magnifique château que l'on connaît aujourd'hui. Il garde le château jusqu'à la vente le 28 Août 1453 alors qu'il vient d'être condamné. Ce château est alors vendu à Guillaume Gouffier, premier chambellan de Charles VII et l'un des accusateurs de l'Argentier du roi. Guffier obtient ainsi les terres du roannais, avec La Motte, Boisy et une partie du Roannais et de Saint Haon de Châtel pour la somme de 10.000 écus d'or…… qu'il ne versera jamais. Mais ce personnage est bientôt accusé de sorcellerie et se trouve en 1459, comme Jacques Cœur, banni. Il ne retrouve ses postes que plus tard devenant gouverneur de Saintonge sous Louis XI.

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Le Château de Saint-Fargeau[]

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La motte castrale de Saint-Fargeau.

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Château de Saint-Fargeau (Yonne) - Vue d'ensemble à vol d'oiseau.

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Porte intérieure.

Saint-Fargeau a mille ans. celui qui le fonde est un frère de Hugues Capet. Un de ses possesseurs est ce fameux argentier de Charles VII, qui égale les Doria en opulence, les Médicis en générosité, et qui plus tard n'a rien à envier à l'infortune du Surintendant Fouquet. Ce négociant met sur pied quatre armées à ses frais, chasse l'Anglais de la France et meurt lors de la dernière croisade. L'obscurité, la gloire et le martyr que manque-t-il à la célébrité de Jacques Cœur, seigneur de Saint-Fargeau ?[49].

Le 11 février 1450, Jean, Guillaume et Boniface de Montferrat vendent les terres et châtellenies de Saint-Fargeau à Jacques Cœur, grand argentier du royaume. C'est pour cette raison que le fils du sire de la Trémouille, désireux de rester propriétaire de Saint-Fargeau, garde un tenace ressentiment envers le nouveau propriétaire.

Mais celui-ci est surtout victime de l'envie, de la cupidité et de l'ingratitude de la cour. Il est disgracié par le roi Charles VII dès 1451. Il est spolié de ses biens (dont Toucy et Charny) par un jugement de mai 1453. Jacques Cœur, arrêté en 1451 et emprisonné pendant 22 mois, meurt en 1456 sans avoir fait aucune construction dans le château. Saint-Fargeau est saisi au profit des accusateurs et des juges qui le font condamner.

Le château est reconstruit après 1453 sur les bases de l'ancienne forteresse par Antoine de Chabannes, comte de Dammartin et grand maître de France, qui l'acquiert pour vingt mille écus d'or après la disgrâce de Jacques Cœur. Il acquiert aussi la châtellenie de Toucy.

Rendue à la famille de Jacques Cœur cette demeure est acquise par la maison d'Anjou : et par succession la Grande Mademoiselle, tante de Louis XIV, y est exilée.

La ville de Saint-Fargeau a consacré une rue à sa mémoire.

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Ainay-le-Vieil Augerville[]

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Ainay-le-Vieil devient l’un des fiefs de Jacques Cœur.

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Château-Ainay-le-Vieil (Médiathèque de l'architecture et du patrimoine).

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Le château d'Augerville.

Ainay-Le-Vieil et la terre de Meaulne ramènent Jacques Cœur à proximité de Bourges. Déjà en ce secteur, Macée de Léodepart lui a apporté, en dot, une grange, avec des champs, prés, bois et buissons, à Bussy.

Au XVe siècle, faute d'entretien et du fait des pillages, le château d'Augerville devient une ruine que rachète Jacques Cœur qui, en tant que grand argentier du roi Charles VII, a coutume de racheter les fiefs abandonnés après la guerre de Cent Ans pour les remembrer à sa guise. Ainay-le-Vieil, ce château est construit au XIV>e siècle et devient l’un des fiefs de Jacques Cœur. Il est de nos jours sur la route Jacques Cœur. L'argentier de Charles VII a donné son nom à une célèbre route historique inaugurée en 1954. Cette extraordinaire forteresse médiévale du XIV>e siècle conserve ses douves et son enceinte octogonal. Acheté aux Culant en 1435 par Jacques Cœur, l’argentier de Charles VII, le château est confisqué à celui-ci lors de sa disgrâce. Après l'avoir acheté à Jacques II Cœur, Charles de Bigny fait édifier entre 1500 et 1505 un logis pré-Renaissance de style Louis XII.

L'achat du château d'Augerville par Jacques Cœur en 1452 correspond à l'apogée du ministre, mais il n'aura pas le temps d'y séjourner. En effet, traduit devant la Justice royale pour malversations, il est condamné à l'exil, où il meurt, et voit ses biens confisqués en 1453. Après dix ans de séquestre, en 1463, son fils Geoffroy loue une partie du fief, privé qu'il est de l'héritage paternel. Geoffroy Cœur meurt en 1488, léguant le château d'Augerville à son fils Jacques II Cœur qui, ayant accès à l'héritage de son grand-père, dilapide sa fortune. Jacques II Cœur meurt en 1505, sans descendance, sa sœur Marie Cœur hérite donc du château et fief d'Augerville. Cette dernière fait rénover l'église, le village et le château d'Augerville grâce à la création d'un marché et de deux foires à Augerville-la-Rivière par le roi Louis XII, dès 1508.

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Le palais Jacques Cœur[]

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Le palais en 1890.

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Avaricum (Museum of the United States Military Academy, États-Unis).

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Bourges. Hôtel de Jacques Cœur : dessin Vauzelle.

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Buste présumé de Jacques Cœur (situé sur la façade du palais Jacques Cœur à Bourges et commandé par l'intéressé au XVe siècle).

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Une des allégories du palais Jacques Cœur.

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Un des couloirs du Palais Jacques Cœur à Bourges. Le toit, sous forme de coque de navire, témoigne de sa grande passion pour les affaires maritimes[50].

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Une des portes du Palais Jacques Cœur, à Bourges. La statue équestre représente le roi Charles VII. Cette statue équestre sera détruite, en 1792, par des soi-disant Amis de la liberté et de l’égalité[51].

Jacques Cœur fait construire sa Grand' Maison, en réalité un fastueux palais à Bourges. Sa devise : A vaillans cuers riens impossible, est encore très connue de nos jours, transformée en À cœur vaillant, rien d'impossible.

C'est ainsi qu'en 1443, Jacques Cœur achète pour 1.200 écus d'or le fief de la Chaussée, terrain de 5.000 m2 appartenant à Jean Belin, chanoine de la Sainte-Chapelle de Bourges[52], et deux maisons voisines qui dominent la ville sur une centaine de mètres[53]. Tour appartenant aux de La Chaussée, puis à Jehan de Cravant en 1398 et Jacques Cœur en 1443. Cette tour est renforcée au pied par un talus en pierre de taille. La fenêtre a des claveaux en brique et pierre.

Plusieurs sources rapportent le remploi au XVe siècle par Jacques Cœur de matériaux récupérés de l'enceinte du IVe siècle. Le 19 octobre 1456, Jean Dauvet atteste la mise à prix d'une place appartenant à Guillaume Lallement, héritage de Jaque Cœur, sur laquelle sont huit tours de muraille ancienne de la cité de Bourges». Le 29 décembre, Guillaume Lallemant met en vente une partie des murailles de la ville située derrière la porte Gordaine, autre héritage qu'il tient de l'argentier. Jean Favière évoque encore divers terrain appartenant à Jacques Cœur près de la porte[54].

Jacques Cœur, ayant acquis l'une des tours des remparts de Bourges vulgairement appelée la Tour de la Chaussée, du fief de ce nom, fait construire en 1443 une autre tour sur la même ligne, mais d'une structure beaucoup plus belle que cette dernière, et entre ces deux tours il fait élever son hôtel, qui porte alors le nom d'Hôtel de la Chaussée. Il se sert en partie pour sa construction des pierres tirées des anciens fondements des murs élevés sur son emplacement sous la domination romaine, et que l'on a commencé à démolir en grande partie en vertu d'une charte donnée par Louis VIII, en 1224, et par laquelle il a permis de bâtir sur les remparts et les fortifications.

La construction de l'hôtel de la Chaussée coûte 100.000 écus d'or et semble avoir été terminée en 1453. Le palais Jacques Cœur est un chef-d’œuvre de l’architecture gothique tardive. Cet édifice naît de la volonté de Jacques Cœur. Il préfigure les hôtels particuliers qui fleuriront à la Renaissance.

La maîtrise d'œuvre est assurée par deux hommes à Jacques Cœur, Pierre Jobert et Jacquelin Collet, aidé à partir de 1447 de Guillot Trépan. La maîtrise d'ouvrage est effectuée par les gens d'expérience qui ont travaillé à la construction du palais du duc Jean Ier de Berry. C'est dans la mouvance de Dammartin que ce chantier se déroule, mais l'homme de la situation est Colin Le Picard, maître des œuvres du roi, il habite à Bourges dès 1413.

L'hôtel Jacques Cœur, devenu le palais de justice, présente deux façades bien différentes. Celle qui donne sur le square de la place Berry, avec ses hautes tours rondes couvertes de toits en pointe, rappelle le moyen âge. Ce sont d'ailleurs des restes de l'ancienne enceinte de la ville. Celle qui s'ouvre sur la rue Jacques Cœur, et où se trouve l'entrée, présente toutes les magnificences de la Renaissance. Elle est commencée en 1443 par le célèbre argentier de Charles VII. Charles VII est jaloux de cette première résidence de plaisance, plus raffinée et confortable que son propre palais (aujourd'hui disparu).

Toutefois, l’argentier de Charles VII n’y habite pas, même si ce palais passe pour l'une des plus belles maisons particulières du royaume. Jacques Cœur n'y a séjourné que huit nuits au long de sa vie. Pourtant le palais est confortable. Il est doté d'étuves et de latrines. Les salles de réception et les appartements privés disposent de cheminées ...

La Révolution occasionne la destruction de bas-reliefs divers et notamment celle de la statue équestre de Charles VII, qui occupe le dais du porche d'entrée depuis l'origine. L'entrée principale du palais est surmontée d'un balcon ajouré qui abrite cette statue équestre de Charles VII. Dans la cour, une magnifique tourelle d'escalier conduit aux étages. Une autre, près de l'entrée, mène à la chapelle et possède une porte sculptée superbe. La salle des pas perdus et la chapelle sont de toute beauté.

Cet ensemble est l'un des plus curieux monuments d'architecture que nous a laissé cette époque. Il est remarquable par le luxe de ses sculptures, au milieu desquelles on retrouve sans cesse des coquilles et les cœurs ainsi que le navire, symboles de la fortune de Jacques Cœur. Les devins abondent dans les bas-reliefs. Antoine Asti, poète contemporain, qui visite le palais, écrit qu'il a du coûter déjà cent mille écus et il n'est cependant pas terminé encore.

Ce vaste hôtel, élevé entre les rues des Arènes et de Jacques Cœur, a sa principale entrée sur cette dernière rue. Sa façade, composée d'un pavillon et de deux ailes, est remarquable par la richesse de sa structure. Elle présente au premier étage sept grandes croisées, dont une est pratiquée dans le pavillon du centre; toutes sont carrées et accompagnées de balcons décorés de trèfles découpés à jour, dans lesquels sont alternativement sculptés des cœurs et des coquilles. Le trèfle que l'on retrouve sur ses émissions de pièces de monnaie.


Lorsque Jacques Cœur est arrêté. Le palais est alors confisqué avec tout son mobilier par la couronne.


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La coquille Saint-Jacques et le Cœur sont représentés à de nombreuses reprises sur le Palais[55].

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AGNÈS SOREL[]

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Cette sculpture de Jacques Cœur et Agnès Sorel (???) dans son hôtel de La Chaussée donne lieu à bien des commentaires.

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Tombeau d’Agnès Sorel.

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Le logis royal du château de Loches.

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Tombeau d’Agnès Sorel, Collégiale Saint-Ours à Loches[56].

Agnès Sorel, favorite du roi Charles VII de France. Selon la légende, elle serait née à Yzeures-sur-Creuse en Indre-et-Loire, au hameau de Fromenteau, dans les années 1420. Selon les historiens, Agnès Sorel est née vers 1422 à Coudun, près de Compiègne en Picardie, et morte le 9 février 1450 au Mesnil-sous-Jumièges, est une demoiselle d'honneur d'Isabelle Ire de Lorraine, épouse de René d'Anjou. Elle devient en 1443 la favorite du roi de France Charles VII, à qui elle donne trois filles qui seront légitimées comme princesses de France et mariées à des grands seigneurs de la cour. Elle meurt avant l'âge de vingt-huit ans, après avoir donné naissance à une quatrième fille qui n'a pas survécu[57].

Selon les commentateurs, qui s'appuient sur les chroniques de Monstrelet ou de Jean Chartier, la rencontre entre la jeune femme et le roi, impressionné par sa beauté, a lieu à à Saumur en septembre 1443[58].

En 1444, le roi offre à Agnès Sorel 20.600 écus de bijoux, dont le premier diamant taillé connu à ce jour. Pour se procurer ces atours précieux, elle devient la meilleure cliente de Jacques Cœur, marchand international et grand argentier du roi, qui a amassé des trésors venus d’Orient dans son palais de Bourges. Elle consomme de grandes quantités d'étoffes précieuses et, bien sûr, toutes les femmes de la cour l’imitent.

Une amitié va les lier, elle protège Jacques Cœur, et cela lui permet de monter encore dans l'honorabilité et favorise son commerce. Il est l’un de ses trois exécuteurs testamentaires avec Étienne Chevalier et le médecin d'Agnès, cela donne une idée des liens entre elle et Jacques Cœur.

Agnès Sorel sait jouer de son influence auprès du roi. Elle lui impose ses amis dont Jacques Cœur.

Certains auteurs ou romanciers feront d'une liaison entre Jacques Cœur et Agnès Sorel la clé des malheurs du grand Argentier.

Agnès Sorel a plusieurs enfants avec le roi. Elle dispose de plusieurs demeures où elle vit avec ses suivantes : à Razilly près de Chinon, dans sa résidence de Loches (le logis Royal de Loches), à Beaulieu la ville voisine de Loches où elle s'installe au château ouvert de Courcelles (Loiret), à Dames près de Mehun-sur-Yèvre.

La vie aventureuse de Jacques Cœur se termine comme dans un roman de cape et d’épée. Le 31 juillet 1451, Charles VII donna l’ordre d’arrêter son argentier. Il saisit ses biens, sur lesquels il prélève cent mille écus pour guerroyer.

En 1447, suite à une altercation avec Agnès Sorel, le Dauphin est chassé de la Cour par son père. Jacques Cœur prête de l’argent au dauphin avec lequel il garde le contact par l’intermédiaire de Charles Astars qui s’occupe des comptes de ses mines. Le grand roi Louis XI, fils mal-aimé de Charles VII, comme le prouvent ses ordonnances en faveur de l’économie productive, continuera le redressement de la France amorcé par Jacques Cœur. De nombreux collaborateurs de Cœur se mettront rapidement à son service, y compris Geoffroy, son fils qui, en tant qu’échanson, sera l’homme de confiance de Louis XI.

Agnès Sorel meurt à l’âge de vingt-huit ans au Mesnil-sous-Jumièges, le 9 février 1450. L'enfant meurt quelques semaines après elle. Sa mort est si rapide qu’on croit tout d’abord à un empoisonnement. Une certaine Jeanne de Mortagne accuse Jacques Cœur d’avoir empoisonné Agnès Sorel, maîtresse et favorite du roi, décédée le 9 février 1450. Cette accusation est invraisemblable et dénuée de tout fondement sérieux ; car, marquant toute sa confiance à Jacques Cœur, elle venait de le désigner comme l’un de ses trois exécuteurs testamentaires. Mais il est lavé de ce chef d’inculpation. L'accusation d'empoisonnement tombe d'elle-même. Agnès Sorel est morte en couches, et son enfant a vécu six mois. Aussi, Jeanne de Vendôme, convaincue de calomnie, est condamnée à faire amende honorable. Jacques Cœur étant très jalousé pour sa grande fortune, ses ennemis et ses envieux parviennent à le perdre. Après la mort d'Agnès Sorel qui le protège, Charles VIII oublie ses services et l'abandonne à l'avidité des courtisans, qui se partagent ses dépouilles. Accusé de crimes imaginaires, il est arrêté pour malversation en 1451.

Cœur est emprisonné pour une dizaine de motifs tout aussi contestables. Lorsqu’il refuse d’admettre ce qu’on lui reproche, on le menace de la question (la torture). Confronté aux bourreaux, l’accusé, tremblant de peur, avance qu’il s’en remet aux dires des commissaires chargés de le faire craquer.

Sa condamnation est prononcée le même jour que la chute de Constantinople, le 29 mai 1453.

Ce n’est que grâce à l’intervention du Pape Nicolas V qu’il a la vie sauve. Il s’évade de sa prison de Poitiers, avec la complicité de ses amis, et cheminant d'un couvent à l'autre, dont celui de Beaucaire. Il rejoint Marseille pour Rome.

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Dans la salle du trésor sculpture représentant les célèbres amants Tristan et Yseult. Certaines rumeurs attribuent aux amants les traits de Jacques Cœur et de Agnès Sorel, première maîtresse officielle d’un roi de France. Le roi Marc serait alors Charles VII les épiant.

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SON PROCÉS (1451)[]

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Milieu du XVe siècle. Procès de la concussion, du faux et de l'usage de faux, et de la cupidité : Jacques Cœur ou le jugement d'un grand politique - et d'un grand argentier… Un procès scandaleux est intenté au plus riche marchand de son époque, et le faible roi Charles VII laisse dépouiller son ministre de son immense fortune.

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Un procès scandaleux (1451)[]

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Son procès.

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Une miniature d’époque figurant le Christ devant le Palais Jacques Cœur à Bourges en route vers le Mont du Calvaire[59].

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Jacques Cœur face à la justice fait amende honorable.

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Condamnation de Jacques Cœur, argentier du roi Charles VII, le 19 mai 1453. Aquarelle d'après les Chroniques de Monstrellet.

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Jeanne Hachette et Louis XI.

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Château de Taillebourg.

Aussi, lors de l'entrée du roi à Rouen, le lundi 27 juillet 1447, l'argentier a une place d’honneur dans le cortège, marchant à côte de Dunois et vêtu comme lui. Il est devant les plus hauts membres de la noblesse et du clergé. Ces derniers ne protestent pas, car ils sont les obligés de Jacques Cœur. Ils ont tous recours à la bourse de l'argentier.

Le roi entretient souvent son argentier avec abandon et intimité, ainsi que le dit plus tard ce dernier dans le cours de son procès. Jacques Cœur aime sincèrement Charles VII, et c’est dans une de ces conversations intimes que l'argentier, énumérant ses richesses, et en reportant l'origine plutôt à la protection royale qu'à son propre mérite et à son travail, dit :

Sire, sous ombre de vous, je reconnois que j'ai de grands biens, profits et honneurs....

Et puis, il ajoute ces nobles et simples paroles :

Sire, ce que j’ai est vostre. Alors le roi expose son désir de reconquérir la Normandie sur les Anglais. Jacques avance aussitôt deux cent mille écus. Le 6 août 1449 la guerre contre l’Angleterre reprend. Dunois et le duc de Bretagne conduisent l’opération.

Le 31 juillet 1451, après avoir entendu le Grand Conseil au château de Taillebourg près de Saint-Jean-d'Angély (Charente-Maritime), le roi Charles VII décide d’imputer à Jacques Cœur, en sa présence, le crime de lèse-majesté, ce qui a pour conséquence son arrestation immédiate par les gens de Prégent de Coetivy, son emprisonnement, et la mise sous séquestre de ses biens. Antoine de Chabannes participe au procès de Jacques Cœur, partie par devoir, partie par jalousie, et bénéficie largement du dépeçage de ses biens, se voyant octroyer en fief une bonne partie de la Puisaye, et le château de Saint-Fargeau.

S’ouvre donc l’un des plus scandaleux procès de l’histoire de France.

La seule raison de ce procès est d’ordre politique. Par ailleurs, les haines des courtisans, surtout des nobles, se sont accumulées. En faisant de chacun d’eux un débiteur, Cœur, croyant s’en être fait des alliés, s’en est fait de terribles ennemis.

En lançant certaines productions nationales, il met à mal les empires financiers génois, vénitiens mais aussi florentins qui veulent éternellement s’enrichir en exportant les leurs, notamment la soie, vers la France. Un des plus acharnés, Otto Castellani, un marchand florentin, trésorier des finances de Toulouse mais installé à Montpellier est un des accusateurs que Charles VII nomme commissaire pour poursuivre Jacques Cœur. Il pratique la magie noire et transperce d’aiguilles une figurine en cire de l’argentier !

Sans doute Charles VII redoute t-il une collusion entre Jacques Cœur et son fils, le dauphin Louis, futur Louis XI, qui suscite contre lui intrigue sur intrigue.

Jacques Cœur a la satisfaction d'assister au Grand Conseil du château de Taillebourg, sans aucune information préalable. Le roi prend aussitôt cent mille écus pour la guerre de Guyenne. Le Florentin Otto Castellain a pour sa part les fonctions d'argentier. Mais ce qui est particulièrement odieux, c'est que ceux même qui s'enrichissent des dépouilles de l'inculpé sont ses geôliers, les commissaires de son procès et ses juges. Mais les ennemis sont nombreux. Il y a trop de gens intéressés à ne pas laisser déclarer innocent un homme dont ils ont déjà en partie partagé les biens : ceux à qui il a prêté de l'argent sans intérêt, et dont la liste est longue, se trouvent tout d'un coup quittes de leurs dettes par la condamnation de leur bienfaiteur; ainsi il ne faut pas s'étonner s'il s'élève contre lui tant d'ennemis qui lui cherchent de très crimes pour le rendre coupable.

Ils obtiennent donc du roi une autre commission pour faire informer sur de nouvelles accusations ; les principales est qu'il a fait sortir du royaume de l'argent et du cuivre en grande quantité ; qu'il a renvoyé à Alexandrie un esclave chrétien qui réfugié en France, et a abjuré le christianisme depuis son retour en Egypte ; qu'il a contrefait le petit scel du secret du roi et ruiné le pays de Languedoc par des exactions sans nombre, par d'affreuses concussions colorées de différents prétextes propres à faire retomber sur le prince tout le mécontentement des peuples. On l'accuse enfin d'avoir, sans la permission du roi et du pape, transporté chez les Sarrasins une grande quantité d'armes qui a pas peu contribué, dit-on , au gain d'une victoire remportée par ces infidèles sur les chrétiens.

A tout il répond avec simplicité et précision. Il explique et justifie tout, protestant qu'il a servi constamment le roi sans lui avoir fait aucune faute en volant ses deniers. On lui demande ses preuves, et on le met dans l'impossibilité de les fournir. Dans leurs plaintes les cinq enfants de Jacques Cœur disent :

On éloigne de lui tous ceux qui peuvent lui être utiles, et on n'accueille que les dépositions de ses ennemis, gens paillards, perdus, indignes, accusés de meurtre et décriés par leurs crimes.

Ses enfants tiennent mémoire sur mémoire, et n'obtiennent rien. L'évêque de Poitiers, Jacques Jouvenel des Ursins, et l'archevêque de Bourges réclament l'argentier, comme clerc tonsuré, au nom de la juridiction ecclésiastique. Le pape lui-même écrit à Charles VII en faveur de l'argentier, et envoie un ambassadeur ; tout est inutile.

La commission dont Castellain fait partie décide de faire donner la question à Jacques Cœur. Celui-ci dépouillé de ses vêtements et garroté, sent son cœur faiblir à l'aspect de la torture. Une vie toute de bonheur et de luxe n'a pas affermi son âme contre les souffrances. Il renonce à son appel à la juridiction ecclésiastique, et s'en rapporte an témoignage de qui l'on veut. C'est au milieu de ces peines de corps et d'esprit que Jacques apprend que sa femme vient de mourir, à Bourges. En effet, Macée de Leodepard est morte de chagrin dans le cours de son procès.

Sur le fait seul de l'empoisonnement d'Agnès Sorel, l'arrêt ne reconnaît pas la culpabilité de Jacques, mais aussi il ne proclame pas son innocence, disant simplement : pour ce que du procès n'est pas en état de juger pour le moment, il n'est fait aucun jugement, et pour cause. Ce trait peint la bonne foi des juges et du roi.

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Jacques Cœur, emprisonné (1451 - 1454)[]

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Jacques Cœur.

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Jacques Cœur demeure longtemps dans la tour du château de Taillebourg.

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Le roi Charles VII, au château de Lusignan, décide d'imputer à Jacques Cœur le crime de lèse-majesté.

Jacques Cœur demeure longtemps dans la tour du château de Taillebourg pour commerce avec les infidèles, lèse majesté, exportation de métaux..., et bien d’autres prétextes, les motifs avancés pour le jugement et la condamnation de Jacques Cœur n’ont guère d’intérêt. Ils ne constituent qu’une façade judiciaire. La procédure s’ouvre sur une dénonciation qui est presque ­aussitôt reconnue calomnieuse. Agnès Sorel ne peut être morte empoisonnée si son bébé meurt six mois après.

Le procès traîne en longueur, pendant que le prisonnier est conduit de château en château, de château de Taillebourg au château de Lusignan, de Lusignan à Maillé, puis à Tours et à Poitiers.

Le 14 juin 1452, une réunion générale se tient au château de Chissay, à proximité de Tours, pour faire le point sur l'affaire Jacques Cœur, savoir s'il convient de poursuivre l'instruction et de lever le secret.

Le 29 mai 1453, après avoir entendu le Grand Conseil, le roi Charles VII, au château de Lusignan, décide d'imputer à Jacques Cœur le crime de lèse-majesté, ce qui a pour conséquence l'arrestation immédiate du Grand Argentier, astreint à tenir prison fermée, et entraine la mise sous séquestre de ses biens. Jacques Cœur est reconnu coupable sur tous les chefs, flétri, condamné à quatre cent mille écus d'amende et à confiscation du reste de ses biens au profit du roi. Il doit rester en prison jusqu'au paiement de l'amende et ensuite être banni hors du royaume.

L'arrêt qui frappe Cœur est si évidemment inique, qu'il ne trouve pas un seul panégyriste parmi les gens désintéressés. Les dires de tous les chroniqueurs sont unanimes à ce sujet et conformes à l'opinion de La Thaumassière, qui écrit :

Ses richesses furent le plus grand de ses crimes, et donnèrent envie à des vautours de cour d'en poursuivre la confiscation. Et en effet, ces vautours se les partagent, avec autorisation du roi, moyennant des simulacres d'enchères.

Jacques Cœur reçoit, le 2 juin 1453, à Poitiers, commandement de payer la somme de quatre cent mille écus. Trois jours après un échafaud est dressé sur la grande place de cette ville, et en présente d'une foule immense, Jacques à genoux, sans ceinture ni chaperon, une torche de dix livres de cire au poing, doit faire amende honorable. Le procureur général Jean Dauvet met incontinent l'arrêt à exécution, quant aux biens. Maisons, châteaux, seigneuries, mines, marchandises, galères, tout est saisi. Quant aux créances des tiers sur les biens, on refuse, par ordre du roi, d'en reconnaître aucune.

Tout ce que la reconnaissance peut inspirer à Charles VII est d'accorder cinq cents livres aux enfants de l'argentier; et nous voyons l'état de détresse de l'un d'eux, Ravant, peint dans ce fait que le procureur général doit lui faire faire deux robes noires fourrées d'agneau, un chaperon et un pourpoint, le tout jusqu'à vingt-huit livres tournois en déduction des cinq cents livres. Ensuite on remet à Ravant vingt-cinq livres, mais seulement après qu'il est juré qu'il n'a pas un seul denier pour vivre.

La chute de Jacques Cœur qui a des conséquences négatives pour la ville et sa région sera dans un premier temps l'occasion pour les Berruyers d'essayer de s'enrichir des dépouilles de l'Argentier. Voici par exemple Etienne Valée procureur du roi à Bourges qui réclame en 1451 251 livres que Jacques Cœur aurait promis de payer à Pierre Godard, un associé, en 1439. Depuis Etienne Valée a épousé la veuve de Pierre Godard et se présente en héritier floué. Guillaume Lalemant essaie aussi de récupérer tout ce qu'il pourra[60].

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Son évasion (1453)[]

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Jacques Cœur s'échappe de sa prison du château de Poitiers.

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Jacques Cœur doit se réfugier en février 1455 dans le couvent des Cordeliers à Beaucaire.

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Pont de barques entre Beaucaire et Tarascon.

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Vieille porte de l'enceinte de Beaucaire.

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Jacques Cœur est accueilli les bras ouverts par le Pape Nicolas V

En octobre 1454, à la fin du mois, Jacques Cœur s'échappe de sa prison du château de Poitiers. Il est détenu non pas dans une fosse ou un cachot humide, mais dans la chambre du Roi, il est à la garde d'Antoine de Chabanne.

On ne connaît pas les circonstances de cette évasion, mais il pouvait compter sur nombre de complicités, jusque dans les rangs des agents royaux, et sur l'aide de ses fils ou de ses proches qui ne manquaient ni d'argent ni de soutiens[61].

Il gagne le sud, et se met à l'abri dans la région de Limoges :

- D'abord dans la petite église de Dunet, près de Montmorillon (canton de Saint-Benoît-du-Sault, dans l'Indre)

- Puis dans le prieuré de Saint Martial de Limoges, même au couvent des Jacobins. Il est accueilli par plusieurs clercs comme Jehan Quercin, garde du sceau du baillage et qui un de ses anciens facteurs (Pour certains auteurs, il serait aussi allé chez les Dominicains de Limoges)[62].

Jacques Cœur veut atteindre le comté de Provence (qui n'est pas à cette époque dans le Royaume de France) :

- Il fuit de château en château, passant aussi dans des monastères amis, il ne faut pas oublier que son fils est archevêque de Bourges. et alors qu'il a les hommes de Charles VII et du procureur Dauvet à ses trousses, il gagne la ville de Beaucaire[63].

Pour Michel Mollat, il n'est pas impossible qu'il ait trouvé refuge au chapitre cathédral de Lyon, où il compte des amis, mais cela n'est pas attesté.

Jacques Cœur à Beaucaire n'arrive pas à franchir le Rhône, et il doit se réfugier en février 1455 dans le couvent des Cordeliers à Beaucaire, (ou selon certains historiens celui des Franciscains de Beaucaire) qui est très vite assiégé. Il n'y est ni libre ni à l'abri des atteintes de ses ennemis ; car il fait parvenir à l'un de ses agents, Jean de Village, réfugié à Marseille, une lettre dans laquelle il lui dit que :

Pour Dieu, il est pitié de lui en trouvant moyen de le tirer hors de là, et de lui sauver la vie. Il faut savoir que ce Jean de Village est neveu de Jacques Cœur, ayant épousé sa nièce. Lors de la condamnation de son oncle, il s'est, ainsi que plusieurs autres agents, conduit noblement et courageusement. Il a sauvé une partie des biens de l'argentier par l'énergique opposition qu'il fait lors de la saisie; ensuite pour se soustraire à la vengeance des gens du roi. Il s’est retiré à Marseille.

L'ancien argentier du roi envoie une célèbre missive à son neveu, Jean de Village qui est à Marseille. Il demande :

de luy trouver moyen de luy aider et de le jetter hors de là où il estoit et de lui sauver la vie[64].

Au reçu de la lettre de Jacques Cœur, il prend la résolution de le sauver. Il se rend d'abord à Tarascon, ville qui n'est séparée de Beaucaire que par le Rhône. Il se loge chez les cordeliers de Tarascon, et gagne l'un de ces religieux. Celui-ci va visiter ses confères de Beaucaire, et peut voir le prisonnier, et établit des relations entre lui et son neveu. Jean de Village fait dire à son oncle qu'il a espoir et courage, et ensuite revient à Marseille pour y faire les préparatifs de l'enlèvement. Jean de Village avec l'aide de Guillaume Gimard rassemblent des gens et s'en vont en toute hâte vers Beaucaire. Arrivés à Tarascon, ils prennent une barque et allèrent droit à la muraille de la ville de Beaucaire, à l'endroit d'un pertuis qui y estoit. Ils rejoignent le prisonnier, qui a franchi l'enceinte du couvent. On reprend ensuite le même chemin, à travers les rues silencieuses, et peu après l'on traverse de nouveau le fleuve sans encombre.

Ils arrivent à Tarascon, (là, il devient libre !). Ils gagnent, à travers la Crau, le petit port de Bouc où une embarcation les attend. On navigue jusqu'à Marseille, sur une barque (navire à voile, en rien un canot)[65].

Jacques Cœur à Marseille est sauf, mais le danger reste encore présent, même avec le soutien du roi René. Alors, il va à Nice assez vite par la route terrestre. A Nice, une de ses galères le transporte à Rome en passant la ville de Pise. A Rome, ils sont accueillis les bras ouverts par le Pape Nicolas V[66].

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SA FIN DE VIE[]

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A Rome[]

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Entrée à Constantinople de Mehmet II, le 3 avril 1453 ap. J.C.. Jacques Cœur meurt en commandant une flotte du pape essayant d'arrêter le déferlement des Ottomans sur la chrétienté, illustré par cette toile montrant l'entrée de Mehmed II dans Constantinople.

Le pape Nicolas V, qui apprécie beaucoup Jacques Cœur depuis le voyage diplomatique que celui-ci a fait Rome en 1447, veut qu'il demeure en son prорrе palais, et le fait soigner par ses médecins. Miné par la maladie qu'il fait à la suite des mauvais traitements endurés, Jacques Cœur passe l'année 1455 à Rome, à recueillir les débris de sa fortune, car tout n'est pas en France : nombre de galères se trouvent en mer pendant son procès, et il a des biens qui sont entre les mains de ses correspondants d'Italie et du Levant. De plus, il reçoit des bénéfices qui ont pu être mis à l'abri par certains ses agents demeurés fidèles. Jean de Village vient lui rendre des comptes.

Le Pape Nicolas V le reçoit comme un ami. Le pontife meurt et son successeur, Calixte III (1455 - 1458), le remplace. Jacques Cœur, affrète alors une flotte au nom de son illustre hôte, et s’en va combattre les infidèles.


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Capitaine-général de la dernière croisade[]

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Pièce commémorative : Promesse du Pape Calixte III de libérer Constantinople et Jérusalem des Turcs (1455). La flotte Papale du capitaine-général Jacques Cœur se dirige pour le combat contre les Turcs[67].

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Carte détaillée de Chios du XVI>e siècle par Piri Reis.

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Massacres de Grecs en 1453.

1453 ap. J.C – Prise de Constantinople par Mohammed II et les Turcs. Fin de l'Empire Romain de l'Est. Le Métropolite (évêque) de Moscou prend la direction de l'Eglise Orthodoxe après la chute de Constantinople.
1455 – Le Pape Calixte III (1455 - 1458) confie à Jacques Cœur, Grand Argentier et banquier du Roi de France Charles VII, chargé de missions diplomatiques pour nouer des relations commerciales avec les pays du Levant, une flotte pour aller combattre les Turcs.
En 1456, Jacques Cœur s'embarque sur une flotte d'une trentaine de vaisseaux, que le pape Calixte III a armée et lui a confiée pour porter secours aux chrétiens menacés par les Ottomans, alors maître depuis deux ans de Constantinople. Jacques Cœur devient le conseiller et le financier de l’expédition. Il a le titre de capitaine général de l'Église et commande l'Armada pontificale sous la direction du patriarche d'Aquilée. Il s'agit d'aller d'île en île en faisant des arrêts pour soutenir leurs habitants en les aidant à reconstruire leurs murailles et aussi à être, même en faible nombre une force de dissuasion vis à vis des Turcs. L'expédition passe par Rhodes, puis aborde à Chios menacée par les Ottomans. Pendant son séjour dans cette île, le capitaine général tombe malade ou est blessé, et meurt le 25 novembre 1456. Il est enseveli au milieu du chœur de l'église des Cordeliers. La date du 25 novembre 1356 n'est d'ailleurs pas une certitude, pas plus que son inhumation dans cette église.

Avant d'expirer il écrit au roi Charles VII pour l'implorer en faveur de ceux de ses enfants qui sont séculiers, afin qu'ils puissent vivre sans nécessité. L'obituaire de Saint-Étienne de Bourges lui donne le titre de capitaine-général de l'Église contre les infidèles, et Charles VII, déclare dans des lettres du 5 août 1457, que :

Jacques Cœur étoit mort en exposant sa personne à l'encontre des ennemis de la foi catholique.


Le pape fait allusion à des combats contre les Ottomans ce qui est intéressant. Il écrit en effet :

inibi actibus bellicis contra eosdem Infideles insistendo (là en insistant sur des actes de guerre contre les mêmes infidèles).

Jacques Cœur, nous dit-on, serait mort le 25 novembre 1456 sur l’île de Chios, une possession génoise, lors d’un combat naval avec les Turcs.

Ruiné et disgracié, Jacques Cœur meurt en 1456. Sa mémoire est réhabilitée sous Louis XI.


1566 – Prise de Chios par Piali Pasha. Début de la mainmise des Turcs sur l'île.

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Le Pape Calixte III confie à Jacques Cœur une flotte pour aller combattre les Turcs.

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MARIAGE. DESCENDANCE[]

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L'argentier avec Macée de Léodepart.

L'argentier a cinq enfants, avec Macée de Léodepart, quatre fils et une fille :

... Au XVe siècle, des armoiries, des emblèmes, des scènes rappellent certains événements de la vie des seigneurs ou bourgeois qui faisaient bâtir. Ainsi, dans le charmant hôtel de Jacques Cœur, à Bourges, derrière une armoire détruite il y a quelques années, on a découvert un cul-de-lampe fort curieux. Ce cul-de-lampe est placé dans la salle qui passe (non sans raison) pour avoir été le trésor, le cabinet de Jacques Cœur. En effet, cette salle est bien fermée par une porte en fer, et elle se trouve dans l'une des tours anciennes contre lesquelles le palais est bâti. Il semblerait même que l'armoire, qui masquait le cul-de-lampe, avait été placée là dès l'origine de la construction, car le carrelage ancien n'existait pas au-dessous d'elle....

Jacques Cœur ne néglige aucune occasion d'établir sa famille dans des postes importants, et d'ajouter à sa puissance personnelle celle que donnent des alliances considérables.

Les enfants de Jacques Cœur, surtout son fils aîné, archevêque de Bourges, ne cesseront de solliciter la réhabilitation de sa mémoire et la restitution de ses biens.

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Mariage (1418)[]

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Macée de Léodepart, femme de Jacques Cœur. Musée du Berry.

La vie de ce fils d’artisan maroquinier bascule en 1418, lorsqu’il épouse la nièce du maître de la monnaie de sa ville natale, qui l’introduit à la cour du futur Charles VII, où il obtient la protection de la favorite Agnès Sorel.

Lambert Léodepart Valet de chambre de Jean I>er duc de Berry, Prévôt ducal de Bourges, s'est marié avec Jeanne Ronsart/Roussard, fille de Jean Roussard, seigneur des Clois - autre maître de la monnaie de Bourges, marié avec Catherine Roland.

beau-père Lambert de Léodepart, prévôt de Bourges, fonctionnaire qui, sous l’Ancien régime, s’occupe notamment de l’approvisionnement de la ville et des travaux, et possède une belle maison. Jacques Cœur en devient propriétaire vers 1420, quand il épouse Macée de Léodepart, la fille du prévôt. À la mort de Jacques Cœur, son fils Geoffroy hérite de la maison. «En 1471, Jean Poncet, important marchand de vins, d’épices, de poudres, de sucres et de fils d’arbalète en fait l’acquisition, reprend Philippe Goldman. C’est lui, qui, en rebâtissant cette maison à la fin du XVe siècle, en est en réalité l’auteur.

Ronsart porte : De gueules à deux branches de Ronce, posées en fasce, l'une sur l'autre, d'or.

Inhumée dans l'Eglise Parochiale de Saint-Aoustrille et de Bourges.

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Sa descendance[]

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Blason Jean Cœur (1421 - 1446 - 1483) : d’azur à trois cœurs de gueules, à la fasce d’or.

Nicolas Cœur, son frère, est chanoine de la Sainte-Chapelle à Bourges ; déjà, en 1441, Jacques Cœur l'a fait nommer évêque de Luçon.

Il a aussi une nièce et une sœur :

la première, Perrette, est mariée à Jean de Village, qu'il a associé à son commerce, et qui est chargé de la direction de ses affaires à Marseille;
l'autre épouse Jean Bochetel, secrétaire du roi, dont quelques descendants seront secrétaires d'État et ambassadeurs.

Charles VII, par lettres patentes datées du 5 août 1457, restitue à Ravant et à Geoffroy Cœur une faible partie des biens de leur père. Sous Louis XI, Geoffroy, qui est maître d'hôtel de ce roi, obtient la réhabilitation de la mémoire de son père et des lettres de restitution plus complètes; mais les contestations qui s'élèvent à ce sujet entre la famille Cœur et le comte Antoine de Chabannes ne prennent fin que sous Charles VIII, au moyen d'une transaction entre Isabelle Bureau, la veuve de Geoffroy, et le fils d’Antoine de Chabannes.

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1. Jean Cœur (1421 - 1446 - 1483) est né en 1421 à Bourges, c'est le premier enfant de Jacques Cœur et Macée de Léodépart. La date de sa mort en 1483 est par contre exacte. Il est inhumé dans la cathédrale de Bourges. Jean Cœur étudie d'abord à Bourges, puis rapidement il rejoint l'Université de Paris, il est bachelier en 1443, licencié en 1445, et un an plus tard, il se retrouve chanoine et doyen du Chapitre de Poitiers. Il se fait élire, à l'âge de 22 ans au siège, archiépiscopal de Bourges, qui est à cette époque l'un des plus important du royaume. Il succède à l'archevêque Henri d'Avaugour, mais à ce moment, curieusement, Henri n'est pas mort, mais il souffre d'une rude maladie (la lèpre). C'est ce qui explique les réticences du Pape de valider cette nomination. Une nouvelle lettre du chancelier de France, Guillaume Jouvenel des Ursins, vient le supplier, au nom du roi, d'accorder l'investiture au fils de son argentier. On prévient en même temps Eugène IV qu'il trouvera la France d'autant mieux disposée à son égard. Henri d'Avaugour est décédé en 1446 après avoir démissionné pour raisons de santé et s'être retiré dans l'abbaye de Noirlac. Jean Cœur n'a pas l'âge canonique, il faut avoir théoriquement 27 ans pour être archevêque, et le Pape, Eugène IV, après beaucoup de réticence se fait violence et accorde le siège. D'autant que Jacques Cœur dépense par ailleurs beaucoup d'argent dans la cathédrale de Bourges avec la construction d'une chapelle, d'une sacristie capitulaire et le financement d'une partie de la verrière du grand housteau. Enfin, après quatre ans d'attente, toutes les difficultés sont levées. Devenu archevêque de Bourges, en même temps métropolitain, patriarche et surtout primat d'Aquitaine, il fait son entrée solennelle dans Bourges par la rue Porte Jaune le 5 novembre 1450, il a 26 ans, selon Jacques Heers. C'est l'occasion pour l'Argentier du Roi, d'inaugurer en grande pompe sa Grand'Maison, c'est à dire le Palais Jacques Cœur actuel. Semblent présents de nombreuses personnalités proches de Jacques Cœur, comme Jean de Bar, conseiller du roi, mais aussi les évêques d'Agde, de Carcassonne et de Nevers, lorsque Jacques Cœur donne une grand fête dans sa Grand'Maison à l'emplacement de l'hôtel de La Chaussée, presque terminé. D'après M. Philippe Goldman, Jean Cœur aurait possédé pendant quelques temps la maison dite de La Truie qui File située au 1bis de la rue Joyeuse à Bourges][68].

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2. Henri Cœur (1429 - 14??) chanoine de la Sainte Chapelle de Bourges, puis Doyen du chapitre de l'Eglise de Limoges Après la mort de l'argentier, il obtient du Pape l'autorisation de ramener le corps de son père en France. Jean d'Auton, historien de Louis XII, et qui a vécu avec les enfants de Jacques Cœur, dit qu’il est enterré dans l'église des cordeliers à Chios.

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3. Ravand (ou t) : On ne sait pas grand chose de ce fils, qui a travaillé semble-t-il avec son père, ce sera le seul. (le prénom, peu courant vient de Ravant le Danois, qui a pu être son parrain). On le retrouve en Italie lorsque Jacques Cœur fait commerce avec "la Bogetta della seta" à Florence. C'est Ravant qui "prendt possession de draps pour une expédition en Catalogne. On le retrouve sur le navire "Notre Dame Saint Jacques" en 1445.. Charles VII, par lettres patentes datées du 5 août 1457, restitue à Ravant et Geoffroy Cœur une faible partie des biens de leur père. Par contre, Ravant lors des difficultés familiales va se désolidariser du reste de la famille. Il vient crier misère auprès du procureur Dauvet affirmant que ses frères l'ont chassé :
Ravant Cœur qui me dist qu'il n'avoit de quoy vivre ni de quoy avoir des vestements et aultres habillements de sa personne".

Dauvet lui octroie 500 livres, et nul n'en entendit plus parler.

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Image Jacques Cœur 103

Le château de Bois-Sir-Amé.

4. Perrette Cœur, la seule fille de la famille, elle fait un beau mariage avec Jacquelin Trousseau en juin 1447. Ce Jacquelin Trousseau fils d'Artault, seigneur de Saint-Palais et Marville, vicomte de Bourges propriétaire du château de Bois-Sir-Amé, lieu de résidence de Charles VII et d'Agnès Sorel. Ce château qui est en très mauvais état est réparé par l'Argentier sur son argent propre. Pour Robert Guyot, elle termina sa vie comme Clarisse à Bourges. La dot de sa fille est de dix mille livres en monnaie courante (3 petits-enfants).

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Statues de Chrestienne Le Clerc du Vivier et de Louis XI. La statue est entrée au musée du château de Versailles sous le nom d’Isabelle Bureau, femme de Geoffroy Cœur, échanson de Louis XI, fils de Jacques Cœur.

Image Jacques Cœur 61

Jean Bureau, maître de l'artillerie sous Charles VII, est le beau-père de son fils, Geoffroy Cœur.

Nicolas Fouquet, femme de Nicolas Fouquet, lui-aussi victime d'un roi ingrat, est la fille de Charlotte Garrault de Belle-Assise. Son arrière-grand-mère, Marie Balue est la nièce du cardinal Jean Balue et de Geoffroy Cœur, fils de Jacques Cœur.

5. Geoffroy Cœur, seigneur de La Chaussée, échanson de Louis XI, est décédé le 11 octobre 1488. Il se marie le 29 août 1463 avec Isabelle Bureau, fille de Jean Bureau, baron de Monglat, prévôt des marchands de Paris (1450 - 1452), maître de l'artillerie sous Charles VII, maire perpétuel de Bordeaux, gouverneur du Château Trompette[69]. Antoine de Chabannes fait Geoffroy Cœur prisonnier. Ne trouvant pas d'acquéreur, le roi rend finalement le palais aux fils de Jacques Cœur, Henri, Ravan et Geoffroy en 1457. Geoffroy, dernier des fils en hérite, et le lègue finalement à son propre fils qui par revers de fortune à la suite de la perte de plusieurs bateaux le revend en 1501 à un notable local, Antoine Turpin. Ce dernier le cède en 1552 à Claude de L'Aubespine, secrétaire d'État aux finances[70]. Ce n’est que sous Louis XI, que Geoffroy obtient la réhabilitation de la mémoire de son père et des lettres de restitution plus complètes.

Isabeau (Isabelle) Bureau + 1521 dame de Monglat ép. 29 août 1463 Geoffroi Cœur + 1488, chevalier, seigneur de La Chaussée d’Angerville (Bourges), Beaumont, Géronville et Boulancourt, baron de Saint-Fargeau, conseiller, Echanson et Maître d’Hôtel du Roi Louis XI (dernier fils de Jacques Cœur, Grand Argentier de France) (veuve, elle cède la plupart de ses biens : Thieux en partie 01/11/1473 ; l’autre partie étant déjà la propriété de Philippe, Cardinal des Essarts, Evêque d’Auxerre).

Après 10 ans de séquestre, en 1463, son fils Geoffroy loue une partie du fief, privé qu'il est de l'héritage paternel. Geoffroy Cœur est mort en 1488, léguant le château d'Augerville à son fils Jacques II Cœur, qui ayant accès à l'héritage de son grand-père, dilapide sa fortune. Quand il meurt en 1505 sans descendance, la lignée directe des Cœur s'éteint dans sa personne. Néanmoins, sa sœur Marie Cœur hérite du château d'Augerville grâce à la création d'un marché et de deux foires à Augerville-la-Rivière par le roi Louis XII, dès 1508.

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6. (hyp) Geoffrette Cœur, mariée avec Jean II de Cambray, seigneur de La Tour de Clamecy, Panetier de Charles VII, fils du sculpteur Jean de Cambrai. Ses descendants ne sont pas restés gens d'affaires car ils sont tous désormais soit seigneurs, soit membres de l’Église (Guillaume de Cambray, archevêque de Bourges de 1492 à 1505. Un autre fils Étienne de Cambray devient évêque d'Agde de 1448 à 1460). Après la mort de Jacques Cœur aucun homme d’affaires n’a la puissance politique des maîtres de Lisbonne ou d’Amsterdam. Toutefois la Provence qui échoit au royaume de France, va lui permettre grâce à la bourgeoisie de Marseille de refonder sa fortune méditerranéenne. Geoffrette Cœur, fille du grand argentier et seconde femme de Jean II de Cambray[71].


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Geoffroy Cœur, seigneur de La Chaussée, échanson de Louis XI, décédé le 11 octobre 1488, marié le 29 août 1463 avec Isabelle Bureau est cité dans la généalogie des Cuers[72].

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. COMMENT JACQUES CŒUR A MIS FIN À LA GUERRE DE CENT ANS
  2. COMMENT JACQUES CŒUR A MIS FIN À LA GUERRE DE CENT ANS
  3. Jacques Cœur, l’argentier du roi. La Culturothèque 28 novembre 2017
  4. Les louenges du roy Louys XIIe de ce nom: 1508. Claude de Seyssel, Patricia Eichel-Lojkine, Laurent Vissière. Librairie Droz, 2009.
  5. La Franche-Comté à la charnière du Moyen Age et de la Renaissance, 1450-1550: actes du colloque de Besançon, 10-11 octobre 2002. Paul Delsalle, Laurence Delobette. Presses Univ. Franche-Comté, 2003.
  6. Jacques Cœur, l’argentier du roi. La Culturothèque 28 novembre 2017
  7. Jacques Labrot : Les Lombards, l’hérésie et l’Église. Dans : Affairistes et usuriers au Moyen Âge. Bandi. La Louve, Cahors 2008, p.405.
  8. Jacques Cœur
  9. René Germain, Dominique Laurent, Maurice Piboule, Annie Regond, Michel Thévenet, Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Sayat, De Borée, 2004 (2-84494-199-0), p. 212-214.
  10. Didier Robert de Vaugondy (cartographe) et Elisabeth Haussard (graveur), Gouvernemens généraux de la Marche, du Limousin, et de l'Auvergne (carte), Paris, Robert de Vaugondy fils, 1753.
  11. Jacques Cœur, l’argentier du roi. La Culturothèque 28 novembre 2017
  12. Bibliothèque Nationale, P. 799
  13. cabinet d’Hozier 99 no 2640
  14. dossiers bleus 201
  15. Gauchery P. et Grossouvre, Notre vieux Bourges, Dequand, 1980, p. 93.
  16. Collas Alain. Les gens qui comptent à Bourges au XVe siècle. Portrait de groupe de notables urbains. In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 101, numéro 3, 1994. pp. 49-68.
  17. DOSSIERS BLEUS ; mémoires, notes et documents généalogiques, classés par ordre alphabétique de noms de personnes, au Cabinet des titres, dans le cours du XVIIIe siècle. Crussol-Cugnac.
  18. Jacques Cœur, l’argentier du roi. La Culturothèque 28 novembre 2017
  19. bulletin historique et scientifique de l'Auvergne
  20. Annales de Provence. Société d'études provençales. Aix-en-Provence : 1924-07-01.
  21. Annales de Provence. Société d'études provençales. Aix-en-Provence : 1924-07-01.
  22. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France : Départements (Volume t. 36 pt. 1)
  23. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France : Départements (Volume t. 36 pt. 1)
  24. Chermette Alexis. Jacques Cœur. Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 65ᵉ année, n°6, juin 1996. pp. 1-13.
  25. [https://voyage.blogs.la-croix.com/a-bourges-sur-les-pas-de-jacques-coeur A Bourges, sur les pas de Jacques Cœur | Mon passeport pour le monde (la-croix.com)
  26. [https://voyage.blogs.la-croix.com/a-bourges-sur-les-pas-de-jacques-coeur A Bourges, sur les pas de Jacques Cœur | Mon passeport pour le monde (la-croix.com)
  27. La maison natale de Jacques Coeur...
  28. Raynaud Clémence. « Ad instar capelle regie parisiensis » : la Sainte-Chapelle de Bourges, le grand dessein du duc de Berry. In: Bulletin Monumental, tome 162, n°4, année 2004. pp. 289-302.
  29. Jacques Labrot : Les Lombards, l’hérésie et l’Église. Dans : Affairistes et usuriers au Moyen Âge. Bandi. La Louve, Cahors 2008, p.405.
  30. Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours: avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter, Hoefer (Jean Chrétien Ferdinand), Firmin Didot frères, fils et cie, 1855, v.11, pp.49 à 58.
  31. Jacques Cœur (1395 - 1456) À cœur vaillant, rien d'impossible, parole de marchand.
  32. The amazing story of the Palais Jacques Cœur of Bourges (L’étonnante histoire du Palais Jacques Cœur de Bourges (culturezvous.com)
  33. Robert Guillot, Chute de Jacques Cœur: Une affaire d'État au xve siècle, p. 109, éd. L'Harmattan, 2008, (ISBN 2296204139)
  34. Jacques Cœur (1395 - 1456) À cœur vaillant, rien d'impossible, parole de marchand.
  35. Jacques Cœur (1395 - 1456) À cœur vaillant, rien d'impossible, parole de marchand.
  36. Jacques Cœur (1395 - 1456) À cœur vaillant, rien d'impossible, parole de marchand.
  37. >Chermette Alexis. Jacques Cœur. In: Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 65ᵉ année, n°6, juin 1996. pp. 1-13.
  38. D453E et 453F
  39. D466C, 466D, 466E, 466F
  40. D467C, 467D
  41. L'atelier monétaire de Bourges (1422-1540)
  42. Thomas Antoine. Un émigré normand au temps de Jeanne d'Arc, maître Robert Masselin. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 24, N°96, 1912. pp. 481-534.
  43. D519, D520
  44. D528 et D531
  45. L'atelier monétaire de Bourges (1422-1540)
  46. D519
  47. L'atelier monétaire de Bourges (1422 - 1540)
  48. JACQUES COEUR A MONTPELLIER et en Languedoc
  49. Les châteaux d'Ancy-le-Franc, de Saint-Fargeau, de Chastellux, et de Tanlay, Claude Etienne baron Chaillou Des Barres. A. Vaton, 1845.
  50. COMMENT JACQUES CŒUR A MIS FIN À LA GUERRE DE CENT ANS
  51. Gauchery P. et Grossouvre, Notre vieux Bourges, Dequand, 1980, p.93.
  52. Le nom de La Chaussée, terrain accolé au rempart de la ville, était celui de propriétaires antérieurs.
  53. Jean-Yves Ribault, Le palais Jacques-Cœur, Éditions du Patrimoine, 2001, p. 24.
  54. Les caves d’un hôtel marchand : le palais Jacques Cœur à Bourges 2019, Caves et Celliers au Moyen Âge et à l’époque moderne, Clément Alix, Lucie Gaugain et Alain Salamagne (dir.)
  55. The amazing story of the Palais Jacques Cœur of Bourges (L’étonnante histoire du Palais Jacques Cœur de Bourges (culturezvous.com)
  56. COMMENT JACQUES CŒUR A MIS FIN À LA GUERRE DE CENT ANS
  57. Selon notre calendrier actuel, donc avant le début de l'année médiévale 1450 qui commence à l'époque après Pâques L’étude scientifique des restes d’Agnès Sorel
  58. Jacques Deblauwe (Dr), De quoi sont-ils morts ?, Flammarion - Pygmalion, coll. « Franck Ferrand présente », 2013, sur data.over-blog-kiwi.com (ISBN 978-2-7564-1002-9)
  59. COMMENT JACQUES CŒUR A MIS FIN À LA GUERRE DE CENT ANS
  60. Collas Alain. Les gens qui comptent à Bourges au XVe siècle. Portrait de groupe de notables urbains. In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 101, numéro 3, 1994. pp. 49-68.
  61. Son évasion en 1453
  62. Son évasion en 1453
  63. Son évasion en 1453
  64. Son évasion en 1453
  65. Son évasion en 1453
  66. Son évasion en 1453
  67. de libérer Constantinople et Jérusalem des Turcs - Calixte III - États pontificaux – Numista
  68. Cahier d'Archéologie et d'Histoire de juin 2013 - page 5.]
  69. DOSSIERS BLEUS ; mémoires, notes et documents généalogiques, classés par ordre alphabétique de noms de personnes, au Cabinet des titres, dans le cours du XVIIIe siècle. Crussol-Cugnac.
  70. Pierquin de Gembloux, Histoire monétaire et philologique du Berry, Ménagé, 1840, p. 166.
  71. Dictionnaire de la Noblesse, François-Alexandre Aubert de la Chesnaye Des Bois.
  72. DOSSIERS BLEUS ; mémoires, notes et documents généalogiques, classés par ordre alphabétique de noms de personnes, au Cabinet des titres, dans le cours du XVIIIe siècle. Crussol-Cugnac.
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