Wiki Guy de Rambaud
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                               Homblières : 8 novembre 1918

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L'église d'Homblières est en ruines. Homblières a été détruite pendant la Révolution. Le château de ce village martyr vient d'être miné par l'ennemi. Des maisons rasées par 4 années de guerre il ne reste parfois que des caves humides. Seul le petit presbytère en piteux état peut accueillir les vaincus.

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En octobre 1918 le château d'Homblières est détruit par une mine. Le QG du général Debeney qui commande la 1re armée française est au presbytère et c'est là que sont reçus les plénipotentiaires.

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Le presbytère d'Homblières est encore très délabré après la guerre.

Homblières : 8 novembre 1918

C'est au presbytère, modeste demeure face au parc de l'ancienne abbaye d'Homblières, village en ruines[1], qu'est reçue après minuit le 8 novembre 1918, au QG du général Debeney, la délégation allemande dirigée par Matthias Erzberger,venue pour négocier l'armistice avec des officiers français.

Partie de Spa elle est entrée au contact des lignes françaises à La Capelle[2]. Ce point de passage a été communiqué aux autorités allemandes après leur demande d'ouvrir des négociations.

Le 7 novembre, à 22 heures, le convoi se dirige vers Rethondes, en forêt de Compiègne, là où les attend l'état major français. Il s'arrête à Homblières, village martyr à 5 kilomètres de Saint-Quentin. Le général Debeney les reçoit au presbytère, seule maison habitable du village d'Homblières. Le lieu est en piteux état, dévasté. L'électricité a été remise à la hâte. Un modeste repas est servi par les soldats français : potage, jambon, riz princesse, dessert. Pas de fromage. A l'extérieur, les soldats ne cachent pas leur joie et tapent sur des casseroles ou des bidons[3].

Au moment du café, Debeney entre et discute brièvement avec les Allemands, s'excuse de l'indigence de son accueil. A 1h 30 du matin, il part le premier laissant au commandant de Bourbon Busset le soin d'accompagner les plénipotentiaires jusque Tergnier, où ils doivent prendre le train spécial qui va les amener jusqu'au lieu connu maintenant sous le nom de Clairière de Rethondes dans la forêt de Compiègne où se déroule la négociation et la signature de l'armistice le 11 novembre[4].

A Tergnier, la ville est aussi complètement dévastée, la gare est éclairée par des torches. Un train spécial les attend : deux wagons transformés en cabinet de travail aux vitres masquées. Dans la nuit, le convoi se dirige vers Rethondes, vers la fin d'une guerre meurtrière qui s'éternise[5].

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Matthias Erzberger, malgré ses réticences, est envoyé le 6 novembre négocier la paix avec les Alliés, comme représentant du gouvernement allemand.

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LE VOYAGE DES PLÉNIPOTENTIAIRES[]

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De Spa à Haudry (6/7 novembre)[]

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Matthias Erzberger, (à gauche) et deux membres de la Commission allemande d’armistice (novembre 1918); le général von Winterfeldt et le ministre von Oberndorf.

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En cet automne 1918 les Mercedes sont couvertes de boues. Quatre voitures surmontées d’un drapeau blanc – en réalité une simple nappe réquisitionnée à Fourmies – arrivent par Rocquigny jusque Haudroy. Là, les plénipotentiaires allemands conduits par le Général Von Winterfeldt sont accueillis par le Capitaine Lhuillier.

Nous avons tous en mémoire les images de la rencontre des plénipotentiaires allemands avec le maréchal Foch dans la carrière de Compiègne, lors de la signature de l’armistice. Leur puissance et le poids de l’histoire ont quelque peu occulté les conditions dans lesquelles ils ont réussi à se rendre à Rethondes, ainsi que celles de leur séjour en France jusqu’au 11 novembre. C’est une histoire digne d’un thriller qui mérite d’être relatée[6].

Tout commence le 5 novembre avec la réception par la station de la tour Eiffel d’un message non crypté émis de Spa, en Belgique, qui demande à prendre contact pour la mise sur pied de pourparlers dans la perspective d’un éventuel armistice. Une fois la délégation précisée, le maréchal Foch fixe le point d’entrée et de rencontre dans la région de La Capelle, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Homblières[7].

Le 7 novembre 1918, Matthias Erzberger, malgré ses réticences, est envoyé le 6 novembre négocier avec les Alliés, comme représentant du gouvernement allemand. Il part de Spa[8].

Le 7 novembre 1918, les plénipotentiaires allemands arrivant de Spa (Belgique) font une halte à Fourmies, avant de franchir les lignes pour proposer le premier armistice de la fin de la Première Guerre mondiale. Les routes sont parfois minées[9].

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Haudroy (7 novembre)[]

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Carte : parcours des plénipotentiaires allemands.

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L’arrivée des plénipotentiaires allemands le 7 novembre 1918, dessin de Georges Scott, L’Illustration, Novembre 1918.

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La voiture de la délégation allemande bloquée à Haudroy par un cratère d'explosion.

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Monument aux morts à Haudry.

Nous sommes le 7 novembre, le commandant Louis de Bourbon Busset de l’état-major de la Ire Armée française doit accueillir la délégation allemande de l’armistice et les conduire à Rethondes. L'arrivée des plénipotentiaires est annoncée dans l'après-midi par le lieutenant Jacobi qui a déjà pénétré dans les lignes françaises.

À 20 H 20, drapeau blanc sur le marchepied, quatre Mercedes-Benz se présentent devant les lignes françaises, au lieu-dit Haudroy, sur la commune de La Flamengrie (Aisne) sur la route d'Haudroy à La Capelle. Matthias Erzberger, est accompagné d'un diplomate, le comte von Oberndorff, d'un attaché militaire parlant couramment français, le général von Winterfeldt, d'un interprète, le capitaine von Helldorf, d'un sténographe et deux autres militaires, le capitaine Vanselow et le capitaine d'état-major Geyer.

Les quatre voitures transportant les plénipotentiaires allemands chargés de négocier l'armistice. C'est le capitaine Lhuillier, qui commande alors le 1er Bataillon? du 171e régiment d'infanterie, qui a l'honneur de recevoir les premiers plénipotentiaires allemands.

C'est un officier français, le commandant de Bourbon Busset qui les accueille. Il parle couramment allemand, ce qui est assez rare à l'époque, explique Me Gaston Ruelle. Le capitaine Lhuillier fait stopper les voitures des plénipotentiaires, des Mercedes, arborant le drapeau blanc. C4est lui qui demande au caporal-clairon Pierre Sellier de sonner le cessez-le-feu, suivi du garde à vous, marquant ainsi le début des négociations et la fin des hostilités. La sonnerie du premier cessez-le-feu commence donc dès l'arrivée des plénipotentiaires allemands dans les avant-postes français. Le clairon Pierre Sellier, soldat dans ce régiment d'infanterie, est originaire de Beaucourt dans le Territoire de Belfort. À l'endroit de la Pierre d'Haudroy, il monte sur le marchepied de la voiture allemande. Dans ce lieu se trouvent d'un côté les troupes du 171e et de l'autre les Uhlans. Le clairon allemand, lui, a déjà sonné le cessez-le-feu pour les troupes allemandes.

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La Capelle (7 novembre)[]

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La Villa Pasques à La Capelle.

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Mémorial de la Villa Pasque à La Capelle, la Commission allemande d’armistice est arrivée ici tard dans la soirée du 7 novembre 1918 ; à l’extrême gauche, une représentation d’Erzberger.

Ils traversent la ligne de front et vont jusqu'à la villa Pasques, ancienne Kommandantur de La Capelle dans l'Aisne, devenu quartier général du général Debeney. Les plénipotentiaires allemands sont accueillis le 7 novembre 1918 dans cette maison devenue un lieu de mémoire sur la route de l'Armistice. Louis de Bourbon Busset de l’état-major de la Ire Armée française (général Debeney) a préparé à leur visite l'ancienne Kommandantur de la petite ville à peine libérée. La Villa Pasques est une grande maison bourgeoise, bâtie en 1900.

Le perron de la Villa est à peine éclairé. Le secrétaire d'État Erzberger, l'ambassadeur comte Oberndorff, le général von Winterfeldt, le capitaine de vaisseau Vanselow, les capitaines von Helldorff et Geiger sont introduits dans le grand salon. Le commandant Louis Bourbon Busset leur apprend qu'il doit les conduire auprès du maréchal Foch, sans leur révéler l'endroit de leur rencontre.

L'entrevue dure une heure au cours de laquelle sont réglés des détails du voyage dans cinq voitures. Direction : Homblières, près de Saint-Quentin, un autre quartier-général du général Debeney, où le convoi arrive avant une heure du matin le 8 novembre 1918. Cette étape, Homblières, est l'avant-dernière. La dernière a pour terme la forêt de Compiègne[10].

Quarante-cinq kilomètres seulement séparent La Capelle d'Homblièress, mais il faut plus de deux heures au convoi pour parvenir au Q.G. de la Ire Armée[11].

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Homblières (8 novembre)[]

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La mission allemande parlementaire en vue de l'Armistice le 7 novembre 1918 : Capitaine von Elldorf interprète.

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Voiture de la délégation allemande et militaires français à Homblières.

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Le 8 novembre 1918, la délégation allemande venue pour négocier l'armistice repart de Homblières pour aller à Tergnier.

Sous la responsabilité du commandant Louis de Bourbon Busset, six voitures traversent la zone dévastée du nord de la France, et s'arrêtent à Homblières pour se restaurer. Les voitures se garent sur la petite place entre l'église en partie en ruine et le presbytère de l'abbé Lefebvre[12].

Le problème c'est qu'Homblières est un village détruit par la guerre. Lorsque la Grande Guerre arrive, le château d'Homblières est occupé par les officiers des régiments allemands de passage et devient une kommandantur en 1917. En octobre 1918, au moment de leur retraite, les Allemands font sauter le château avec une mine à retardement. Il ne sera pas reconstruit.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1918, les plénipotentiaires allemands font à Homblières, un nouvel arrêt, ils se retrouvent dans une salle délabrée et humide d'un petit presbytère, parfois QG du général Debeney. Avec leur escorte française ils doivent manger un repas infect : du potage, du jambon, des petits pois, du fromage et du riz. Le tout arrosé d'un peu de pinard rouge, de celui que boivent les poilus. Il est vrai que les pauvres ont connu bien pires épreuves.

Après minuit, au Presbytère de Homblières (près de Saint-Quentin), ces plénipotentiaires sont présentés au Général Debeney et à son Etat Major de la Ire armée française. Il boit le café avec les Allemands et s'excuse pour ce mauvais accueil. Mais si le village est détruit, les routes défoncées, la population morte ou déportée c'est tout autant du fait des Allemands que de leurs ennemis. En ce qui concerne les repas ils sont ceux des Français du nord de notre pays et des soldats depuis quatre longues années.

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Tergnier (8 novembre)[]

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La mission allemande parlementaire en vue de l'Armistice le 7 novembre 1918 : Capitaine von Elldorf interprète.

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Le train du Marechal Foch (ainsi que le train spécial mis à disposition de la délégation allemande) servENT de lieu de négociations et de signature.

La mission allemande parlementaire en vue de l'Armistice le 8 novembre 1918 et son escorte, après s'être arrêté à Homblières pour se restaurer, repartent à 3 heures 45 du matin vers la gare de Tergnier où les attend un train affrété qui les mène vers un lieu de rencontre jusque-là tenu secret, une futaie de la forêt de Compiègne.

Matthias Erzberger découvre une région totalement dévastée par quatre années de guerre. Tout est détruit mais l'ordre et le calme l'étonnent. En Allemagne des région pas touchées par la guerre sont en état d'insurrectione[13].

La ville de Tergnier est complètement dévastée, comme tout le nord de la Picardie. La gare est éclairée par des torches. Tergnier va recevoir une citation :

Le Ministre de la Guerre certifie que Tergnier (Aisne) a obtenu la Croix de Guerre par citation à l’ordre de l’Armée (J.O. du 5/9/20) au cours de la Campagne 1914-1918 contre l’Allemagne et ses Alliés.

Un train, spécialement aménagé à son intention, quitte aussitôt Tergnier pour l'épi de tir de Rethondes. A 9 heures, la délégation allemande est reçue par le Maréchal Foch qui, après lui avoir fait lire les conditions d'un armistice, demande une réponse pour le 11 novembre avant 11 heures du matin.

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Rethondes (8 novembre)[]

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Le site abrite deux petites voies ferrées parallèles, utilisées pour l’acheminement des pièces d’artillerie sur rail destinées au tir de longue portée sur les lignes allemandes et où ont été acheminés deux trains, le train du maréchal Foch et le train aménagé pour la délégation allemande qui arrive sur place le 8 novembre à 5 h 30 du matin. Commence alors pour les Allemands ce que Matthias Erzberger décrira plus tard dans ses mémoires comme un véritable calvaire.

À 10 h, les plénipotentiaires allemands sont reçus par le maréchal Foch. L'ambiance est glaciale. Sans attendre, le maréchal interpelle les visiteurs : Qu'est-ce qui amène ces Messieurs ? Erzberger lui demande quelles sont ses propositions. « Je ne suis autorisé à vous les faire connaître que si vous demandez un armistice. Demandez-vous un armistice ? répond le maréchal.

Les Allemands se concertent avant de répondre par l'affirmative : Nous le demandons.

Un texte est alors distribué aux parlementaires allemands, leur donnant un délai de trois jours pour réfléchir.

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Signature de l’armistice en France, le 11 novembre 1918.

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LE SOUVENIR DE LA FIN DU CAUCHEMAR[]

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De gauche à droite : le capitaine Duclos de Bouillas, du G.Q.G ; les commandants Janin et de l'Epinois, du Q.G de la Ire Debency) ; deux membres allemands de la commission de ravitaillement arrivés dans la nuit à Homblières ; le lieutenant Bogrand, officier d'ordonnance du général Debency.

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Plaque commémorative.

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Geneviève Dremaux (1866 - 1949).

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André Zoude (1893 - 1943).

L’armistice est conclu à 5 heures du matin le 11 novembre 1918 et entre en vigueur à 11 heures, heure de Paris. La délégation allemande dirigée par Matthias Erzberger traverse la ligne de front dans cinq voitures et est escortée pendant 10 heures à travers la zone de guerre dévastée du nord de la France.

Lorsque le 11 novembre 1918, à 11 heures du matin, le clairon Delaluque sonne l’armistice, c’est quatre longues et douloureuses années de guerre qui s’achèvent. Quatre années de boucherie qui donnent à la victoire un goût amer. La France ravagée pleure ses 1.400.000 morts (8 millions au total !). Dans les derniers mois de la guerre, alors que rien n’est encore joué, alors que le Kaiser Guillaume II, qui croit sauver son Empire par un coup de dés, lance ses armées décimées dans trois offensives (Picardie, Flandres, Marne). Foch réplique le 18 août avec sa contre-offensive générale et reconquiert le terrain perdu. Rien n’arrête plus les Alliés qui bousculent enfin le front d’origine demeuré immuable depuis quatre ans. Les chemins de l’armistice, qui passent entre Yser et Champagne, par ces chemins tragiques des Flandres, de Picardie, du Tardenois, de la Thiérache, sont terribles pour nos soldats et les civils encore vivants. Tous ceux qui ont vécu les dernières heures de la Grande Guerre se souviennent[14].

Mon grand-père, Gérard de Rambaud perd un de ses poumons et l'autre est aussi gazé à l'hypérite. Il est aveugle, comme mon oncle maternel, ingénieur. Les hommes survivants de ma famille sont sur le front - souvent comme volontaires, vus leurs âges - et on se souvient d'industriels déportés pour faits de résistance par les boches.

Le presbytère d’Homblières est aujourd’hui un lieu de mémoire et de visite, où l’on peut voir une plaque commémorative, des photos et des documents relatifs à cet événement historique. La mairie et les habitants n'oublient pas de commémorer l'honneur fait à notre commune martyre un 8 juillet 1918.




Le cimetière d'Abbeville à Homblières
L'abbaye d'Homblières


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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Presbytère d'Homblières (02) 7 novembre 1918((
  2. Informations présentées au Mémorial de l'Armistice, sur le site de la clairière de l'Armistice à Compiègne
  3. Presbytère d'Homblières (02) 7 novembre 1918
  4. Presbytère d'Homblières (02) 7 novembre 1918
  5. Presbytère d'Homblières (02) 7 novembre 1918
  6. 1561 jours – Général Ancelin : 7 novembre 1918
  7. 1561 jours – Général Ancelin : 7 novembre 1918
  8. Un armistice met fin à la Grande Guerre, sur le site Herodote.net.
  9. 1918, les chemins de l'Armistice, François Debergh, André Gaillard. FeniXX.
  10. 1918, les chemins de l'Armistice, François Debergh, André Gaillard. FeniXX.
  11. 1918, les chemins de l'Armistice, François Debergh, André Gaillard. FeniXX.
  12. 1918, les chemins de l'Armistice, François Debergh, André Gaillard. FeniXX.
  13. 1918, les chemins de l'Armistice, François Debergh, André Gaillard. FeniXX.
  14. 1918, les chemins de l'Armistice, François Debergh, André Gaillard. FeniXX.
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