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Guillaume Farel
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Guillaume Farel.

Le Livre de vraye et parfaicte oraison : Luther, Martin. Lefèvre d'Étaples, Jacques. Farel, Guillaume (1528).

Toute sa vie Guillaume Farel fait d'incessants et fatigants voyager pour propager la parole de Dieu[1].

Château de Montoy à Metz, ville où il va prêcher à trois reprises.
Exposition en 2018, Guillaume Farel, un réformateur turbulent (Bibliothèque de la Faculté de théologie protestante).

Guillaume Farel va voir Calvin agonisant à Genève malgré son âge.
Guillaume Farel' naît dans une gentilhommière au hameau des Fareaux ou à Gap, en 1489[2] ou à Gap[3], est surnommé Phallicus par son ennemi Erasme[4], et se fait parfois appeler Ursinus[5]. Il meurt à Neuchâtel le 13 septembre 1565 et est enseveli dans la chapelle Saint-Guillaume située à cette époque entre la Collégiale et sa statue[6].
Guillaume Farel est le fils d'Antoine Farel (ca 1450 - 1519/1523), Secrétaire du Chapitre et Notaire Épiscopal à Gap. Les Farel, famille de riches et puissants notaires, sont par les Rambaud, les d'Orcères et les Riquet/Riqueti apparentés à presque toute la noblesse des Hauts-Alpes, dont Lesdiguières. Élevé dans une famille qui compte un évêque et un massacreur de Vaudois, il va néanmoins devenir un missionnaire et théologien réformé. Car il étudie à Paris, fréquente Jacques Lefèvre d'Étaples. Comme il est reçu maître es arts en 1517, il devient régent au collège du cardinal Lemoine[7].
Farel fait partie du Cénacle de Meaux, réuni par l’évêque Guillaume Briçonnet qui lance une expérience évangélique dans les années 1519-1525. Il aide Jacques Lefèvre d'Étaples à traduire le Nouveau Testament en français[8]. Ce Faber et Farel prêchent à Paris, pendant plusieurs mois sans entrave, l’Évangile[9]. Mais ses convictions religieuses, proches de Zwingli, l’obligent à partir en 1522[10]. Farel est un prédicateur passionné, courageux et impulsif, note Pierre-Henri Molinghen, théologien et chargé de mission à la Bibliothèque des pasteurs neuchâtelois :
- Tout au long de son parcours, il a connu des difficultés liées à sa raideur d’esprit et aux résistances tenaces rencontrées. La violence de son langage et son impétuosité lui ont partout valu des ennemis[11].
Après la condamnation par la Sorbonne, Farel prêche avec ferveur dans le Dauphiné et convertit sa famille et les familles alliées (1522). Puis il prêche en Guyenne (1523), se rend à Strasbourg, Zurich, Berne, Lyon, Strasbourg. Finalement Farel se réfugie à Bâle (1523). Ses prêches publiques à Bâle en 1524 sur les enseignements différenciant des Églises romaine et protestante sont très réussis. Néanmoins, Érasme de Rotterdam, force son renvoi de Bâle en 1524. Les papes et certains princes pressent Érasme d'écrire contre Luther et lui promettent en échange des faveurs[12].
Farel va beaucoup voyager et travailler en réseau. Son chemin croise celui de nombreux hommes que l'histoire va garder en mémoire comme des réformateurs: Œcolompade à Bâle, Martin Bucer à Strasbourg, Pierre Viret dans le Pays de Vaud, et surtout Jean Calvin. Farel est le réformateur de Montbéliard (1524/1525), mais il va aussi à Zurich, à Schaffhouse, et Constance[13]. Excommunié, persécuté, il part prêcher une première fois à Metz en 1525. Il doit aussi quitter cette ville pour Bâle, Strasbourg et Metz en 1525, puis Colmar, Mulhouse, Bâle, et Berne[14].
Strasbourg accueille les réformés français et d'autres pays chassés de chez eux (octobre 1525 - décembre 1526). Ils trouvent asile à Strasbourg, chez les réformateurs Capiton et Bucer. Il écrit la première liturgie en langue française, Sommaire et briefve déclaration, en 1525, réédité en 1534. Guillaume Farel a un cousin qui est Gapençais, selon Joseph Roman, Honorat Rambaud. Il veut aussi, par ses écrits, être l’un des premiers écrivains francophones et préconise l'abandon radical de l'alphabet latin[15].
A Berne, en 1525, il tente de rallier les bailliages francophones du canton. En 1526, il émigre dans le district d’Aigle[16], où il pose ses bagages fin 1526[17].
Farel commence à évangéliser la Suisse romande. Guillaume Farel commence de manière camouflée, sous le nom d'Ursinus et le titre de maître d’école, dans la région d’Aigle. Cette ville devient la première paroisse protestante de langue française grâce à lui (1526/1527). Il participe activement à la Dispute de Berne (1528) et fait appliquer les décisions des dirigeants de Berne. Quand Berne entreprend la conquête religieuse du Pays de Vaud il se met au service du canton comme propagateur de la Réforme. Sa mission: remplacer le clergé catholique par des pasteurs francophones.
Excellent pédagogue, Farel est également un orateur hors pair qui sait exciter les sentiments des foules. Pour l’historien Christian Grosse, Farel remplit également le rôle de passeur :
- Il écrit beaucoup en français et c’est dans cette langue qu’il va faire une synthèse de cette théologie latine et allemande, la rendant accessible à un large public.
Son école à Aigle (1526/1527), ses prêches à Lausanne, Orbe (1531), Grandson, Yverdon ou à Neuenburg (1530) et ses environs, son rôle essentiel lors de la Dispute de Berne (1528), font de lui le principal évangélisateur de la Suisse romande. Certes on incursion automnale de 1529 dans le comté de Neuchâtel avorte, certes ses excès y débouchent sur un vote très serré (1530), mais Guillaume Farel est agressé et emprisonné à Valangin (1530) et à Orbe (1531) et sa famille doit s'exiler, ce qui explique sa colère.
Farel va à Genève avec son collègue Froment en 1532. En 1536, Farel, plus polémiste qu’organisateur, retient Jean Calvin à Genève pour lui confier la direction de l’Église locale. La ville et ses environs passent à la Réforme (1536). Mais en 1538, les deux ministres sont chassés de la ville par les autorités qui n’acceptent pas leur façon d’exclure de la Cène des notables indignes.
Farel, pour l’essentiel, le reste de sa vie à Neuchâtel (1538 - 1565). Il dote l’Eglise de Neuchâtel de sa nouvelle structure réformée, dans ligne théologique de Calvin[18]. Calvin revient à Genève en 1541 par la grande porte, mais Farel reste à Neuchâtel.
Il poursuit aussi son activité itinérante. Farel rallie les Vaudois (1532). En homme de son temps, il comprend très vite l’importance et le rôle que peut jouer l’imprimerie dans la propagation des idées réformées. Il leur fait payer la traduction de la Bible en français par Olivétan et son impression. L’Affaire des placards (1534), due à un de ses proches, disciple de Zwingli, est toutefois une erreur.
Sa famille agit dans le Haut-Dauphiné (1531 - 1537). Farel retourne organiser le culte réformé à Metz (1542/1543). On a une lettre de Jean Calvin à Guillaume Farel de cette époque (1545) qui montrent leur bonne entente et leur amitié. Les deux se brouillent cependant à propos de la Cène, Farel ayant une position plus symboliste que Calvin. En 1558, le remariage de Farel avec une jeune fille alors qu’il a près de 70 ans achève de les séparer. Cette rupture ne déplaît pas aux Bernois qui n’aiment pas du tout la théologie genevoise. Ils chassent d’ailleurs les pasteurs calvinistes de Lausanne une année plus tard.
Les causes des guerres de religion dans le Haut-Dauphiné (avant 1562) sont en partie les liens familiaux de Guillaume Farel avec la noblesse du Gapençais, ses prêches et les erreurs des papistes. Guillaume Farel revient à Gap (15 novembre 1561). En France c'est le temps des persécutions (1561 - 1562), de grands massacres de protestants. La pendaison du Lieutenant général du Dauphiné (25 avril 1562), un criminel ayant tué même des paysans catholiques et leurs femmes marque le début de la révolution religieuse du XVIe siècle.
Mais qu’importe, Farel a parfaitement rempli sa mission. Quand il meurt en 1565, à Neuchâtel, le Pays de Vaud est installé durablement dans le camp réformé.
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Guillaume Farel tient, élevé au-dessus de sa tête, une Bible ouverte : c'est la parole de Dieu qu'il présente au peuple[19].
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SA FAMILLE. SA JEUNESSE[]
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Sa famille[]
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Famille de Guillaume Farel (I)[20].
Famille de Guillaume Farel (II)[21].

Farel est par les Rambaud, les d'Orcières et les Riquet apparenté à presque toute la noblesse des Hauts-Alpes, dont Lesdiguières.
Farel est le fils d'Antoine Farel (ca 1450 - 1519/1523), Secrétaire du Chapitre et Notaire Épiscopal à Gap, qui est à l'origine de la branche protestante de la famille Farel, originaire des Fareaux. Tous ses fils suivent Guillaume et son aîné, le chanoine de Gap, surnommé Jean-Jacques le Réformateur[22]. Son père est notaire épiscopal, chargé par les bourgeois de mener les négociations avec l'évêque[23]. L'église Saint-Etienne se dresse devant l'étude qui est à côté de son domicile place Saint-Etienne.
Sa mère est Anastasie d'Orcières, fille de Jacques d'Orcières, fils de Martin seigneur de Faudon. Il est notaire Jacques, notaire à Chabottes, en 1469 (E 177). Anastasie x Antoine Farel, est veuve en 1538 (G 1558). Elle est de descendance noble et ancienne du Champsaur, nièce de Chérubin d'Orcières, qui est évêque de Digne et aumônier de la Reine[24].
Anastasie d'Orcières est la petite-fille de Guélis Rambaud, donc cousine germaine de Guélis II Rambaud (1491 - 1569) qui ne professe pas la religion catholique avec un zèle ardent, comme il est parfois écrit à tort. Comme les biens de Jean Farel, frère du théologien réformé, Guillaume Farel, condamné pour crime d'hérésie, en 1541[25], sont saisis et vendus, Guélis II Rambaud, seigneur de Montgardin et Furmeyer les rachète. Ce seigneur est donc un parent rapproché des Farel et ses neuf enfants vont être, peu d'années plus tard, les chefs des réformés du Gapençais. Il est donc infiniment probable que cet achat n'est pas sérieux. Sans doute, le seigneur de Montgardin est un prête-nom chargé de conserver intacts les biens des expatriés. En 1547, à la suite d'un nouvel arrêt du parlement, il les leur rend tous sans difficulté[26]. Cet arrêt du Parlement de 1547 existe, mais il ne le force à restituer ces biens à leurs anciens maîtres[27].
Depuis plusieurs générations, la profession honorée de notaire est héréditaire dans la famille Farel. Le premier du nom, à nous connu, est Guillaume Farel, notaire à Laye en 1367[28].
Les Farel, d'une bourgeoisie aisée confinant à la noblesse[29], sont aussi apothicaires, ecclésiastiques, consuls[30], riches, alliés à des familles nobles (Riquet, d'Orcières, Rambaud...). Ils se qualifient de nobles et sont notaires de père en fils, depuis le XIVe siècle, c'est-à-dire depuis une époque où le notariat, loin d'être une cause de dérogeance, anoblit au contraire[31].
François III (ca 1426 - 1508)[32] est le premier degré connu avec certitude. Il teste le 14 août 1508 (Manteyer), est notaire, secrétaire du chapitre, marié avec Jacqueline Frouin (Manteyer)[33].
Guillaume Farel a comme blason une épée flamboyante, pointe en bas, accompagnée de la devise Quid volo nisi ut ardeat[34]. Mais les armoiries des Farel sont d'argent au lion de gueules
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Sa jeunesse[]
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Son enfance[]
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Guillaume Farel habite pendant son enfance aux Fareaux, mais aussi place Jean Marcellin à Gap.
[[[Fichier:A303.jpg|thumb|260px|Tour médiévale à Gap. Gap est protégée par des murailles et des tours.]]

Guillaume Farel propose une réflexion plus large sur les frontières entre religion et superstition.
Les Farel ont des propriétés importantes à Pelleport, hameau de la paroisse de Laye dont le nom va disparaître. Il se nomme aujourd'hui les Fareaux (les Farels) du fait des Farel[35]. C'est un hameau où se distingue au-dessus des chaumières une maison de plus grande apparence, le château d'un noble de campagne, une gentilhommière, comme l'on dit alors, où vit une famille qui fait partie des serviteurs les plus dévoués de la papauté. C'est dans cette maison, dont l'emplacement et les ruines sont encore reconnaissables aujourd'hui, que naît, en 1489, Guillaume Farel, le Réformateur[36]. Selon d'autres sources il est né à Gap, place Jean Marcellin[37]. L'étude des Farel est située à Gap sur la place Saint-Etienne, entre la rue Peyrolière et la rue Escoffière (les rues de France et du Centre). Outre cette maison ils en possèdent plusieurs autres dans la ville[38].
Guillaume Farel est élevé dans les pratiques de la dévotion romaine la plus scrupuleuse. Jacques d'Orcières, son grand-père maternel, fait pendre des hérétiques Vaudois en 1422.
A l'âge de sept ou huit ans, son père et sa mère le conduisent en pèlerinage sur une montagne qui domine la Durance, et où se trouve un endroit nommé la Sainte-Croix. Les catholiques affirment que :
- La croix qui est en ce lieu est du propre bois en lequel Jésus-Christ a été crucifié, et le cuivre de la croix est du bassin dans lequel il lava les pieds de ses Apôtres[39].
Les crédules parents et l'enfant contemplent avec dévotion ces objets sacrés. Ils ouvrent de plus grands yeux encore quand le prêtre, leur faisant remarquer un petit crucifix suspendu à la croix, leur dit :
- Voyez ce petit crucifix : Quand les diables font les grêles et les foudres, il se meut tellement qu'il semble se détacher de la croix comme voulant courir contre le diable, et il jette des étincelles de feu contre le mauvais temps. Si cela ne se faisait, il ne resterait rien sur la terre[40].
D'un naturel ardent, d'une imagination vive, d'un cour naïf et plein de droiture, le jeune enfant se jette de toute son âme dans cette dévotion superstitieuse. Plus tard, quand la lumière de la Parole de Dieu le tire de ces ténèbres, il ne se rappelle pas sans amertume le temps ainsi employé[41] :
- Je suis saisi d’horreur à la pensée des heures, des prières et des services divins que j’ai faits et fait faire à la croix et à autres choses semblables contre le commandement de Dieu[42].
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Ses études[]
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Lefèvre d'Étaples.

Lefèvre d’Étaples entreprend la traduction en français du Nouveau Testament à partir de la Vulgate.
La famille Farel a les moyens d'assurer à ses enfants un établissement honorable, aux garçons par des études universitaires, aux filles par des dots substantielles[43]. Guillaume s'oppose à son père, qui le destine au métier des armes et à la vie des jeunes gentilshommes du temps des guerres d'Italie[44].
Farel va à Paris vers 1508. Pendant son premier grand voyage la dépravation des grandes villes le saisit douloureusement. Il ne fait que traverser Lyon...
- ...où nuit et jour les cloches sonnent, et cependant la corruption y es si grande qu’il est tout ravi que Dieu ne fasse subir à cette ville le sort de Sodome et de Gomorrhe[45].
En 1509, à l’âge de 20 ans, il suit à Paris le cycle du trivium et du quadrivium couronné par la maîtrise des arts[46]. Le jeune homme d'une ténacité sans pareille, met neuf ans pour obtenir la maîtrise es arts[47]. Selon certains de ses biographes cela vient de la médiocrité de l'enseignement dans le Haut-Dauphiné.
Farel est l'élève de Lefèvre d'Étaples, professeur au collège du Cardinal Lemoine[48]. Parmi ses condisciple célèbres figurent François Vatable et Charles de Bovelles. En 1507, Jacques Lefèvre d'Étaples s'installe à l'abbaye bénédictine de Saint-Germain des Prés.
Jacques Lefèvre d'Étaples (Jacobus Faber Stapulensis) commence à se consacrer aux études bibliques, dont le premier fruit est son Quintuplex Psalterium: Gallicum, Romanum, Hebraicum, Vetus, Conciliatum (1509). Viennent ensuite : S. Pauli Epistolae xiv. ex vulgata editione, adjecta intelligentia ex Graeco cum commentariis (1512). Il est considéré comme le restaurateur de la philosophie et le promoteur de la renaissance des lettres et des sciences au sein de l’Université de Paris[49].
Guillaume Farel est élève du sacerdoce catholique pro-réforme à la Sorbonne à Paris. Son professeur, le savant humaniste et réformateur catholique modéré Jacques Lefèvre d'Étaples (Jacobus Faber Stapulensis) va fortement l'influencer[50]. Farel a ce Le Fèvre pour professeur de philosophie.
Le goût de ces deux hommes pour les dévotions religieuses, amène leur amitié. Elle devient bientôt des plus intimes[51].
- La lecture de la Bible le rend tout ébahi, voyant tout contraire sur terre... tout autrement que porte la Sainte écriture... Dès lors il commence à juger et à tenir... que tout ce qui n'était pas selon la parole de Dieu... était tout pêché, méchant et maudit...[52].
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ENSEIGNANT[]
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Régent au collège du Cardinal Lemoine (1517)[]
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Entrée du collège du cardinal Lemoine.

Jules de Médicis en 1526.

Rochefort et Lefèvre d’Etaples remettant leur livre à Louise de Savoie Petit Livrect à Sainte Anne.

Anniversaire de la naissance de Martin Luher.
Les leçons d'hommes, tels que Jacques Lefèvre d'Étaples, achèvent la culture de son esprit. Ses progrès dans la philosophie et dans les langues lui font obtenir enfin un diplôme de maître es arts en 1517, puis une chaire au collège du Cardinal Lemoine. Le vieux Lefèvre d'Étaples, gagné par la piété candide de son disciple, le fait agréer comme régent de grammaire au collège du Cardinal-Lemoine, où il enseigne le grec et le latin, de 1517 à 1521[53]. Farel enseigne aussi la philosophie en tant que Régent au collège du Cardinal Lemoine[54].
Fermement convaincu de la vérité des doctrines papales, il voie avec horreur les essais tentés par plusieurs hommes courageux de réformer l'Eglise.
En 1517, Farel s’inscrit pour obtenir un de ces bénéfices que les décrets du concile de Bâle mettent à la disposition des maîtres ès arts. Il a pour collateur l’ex archevêque d’Embrun, Jules de Médicis, qui va être pape, sous le nom de Clément VII. Peut-on voir dans cette protection l’indice de relations de famille entre ce prélat et les parents de Farel ? ou bien, ce dernier ne s’adressa-t-il à cet ecclésiastique que parce que celui—ci est son archevêque ? Mais en 1517 il ne l'est plus depuis 1511. Il obtient, sans doute, son bénéfice, mais l’on ne sait pas exactement quand il y renonce. Quoi qu’il en soit, Farel est encore catholique en 1517, et c’est là ce qu’il nous importe de constater[55].
Tout indique qu'il se prépare à suivre les cours de la faculté de théologie pour devenir prêtre[56]. Cependant, la lecture de la Bible ne tarde pas à donner à ses sentiments un cours tout opposé. Il devient lui-même un des plus ardents partisans de la réforme.
En 1518, Le Fèvre publie son ouvrage des Trois Marie, dans lequel il prétend, contrairement à la liturgie de l’Église catholique, que Marie Madelaine, Marie sœur de Lazare et la femme pécheresse, ne sont pas une seule et même personne. Grand est l’émoi causé par cette publication : théologiens, scolastiques et moines protestent à l’envie, et couvrent Le Fèvre d’invectives de toute espèce. Farel est indigné de tels procédés[57].
Vers le même temps, une autre influence pénètre Farel, celle de Michel d'Arande, ermite de Saint-Augustin comme Luther. Ce religieux, de sentiments mystiques, fin, souple, insinuant, à la fois réservé et hardi, fait perdre à Farel la croyance au culte des saints quand Lefèvre la conserve encore et avant que Luther l'interdise[58].
Farel se tourne progressivement vers l'Évangile en 1519, tout comme son modèle Jacques Lefèvre d'Étaples. Il l'aide à traduire le Nouveau Testament en français[59].
Faber et Farel prêchent à Paris pendant plusieurs mois sans entrave l'Evangile[60].
Faber quitte Paris en raison de la grande opposition à son enseignement en novembre 1519[61].
Les copies de la dispute de Leipzig entre Martin Luther et Johannes Eck sont distribuées à Paris. L'établissement là-bas rejette les principes de Luther. Ses écrits sont brûlés dans les rues en avril 1521[62].
C'est le moment que Farel choisit pour rompre avec le catholicisme. En 1521, Farel est obligé de quitter le collège du Cardinal Le Moine à cause de ses opinions évangéliques[63].
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Le Cénacle de Meaux (1521)[]
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Guillaume Briçonnet.

Par la suite, chassés de Meaux et de l’église qu’ils ont achetée, en raison des désordres qu’ils commettent en 1561, les protestants s’enfuient vers Nanteuil. Ils y construisent le temple de Cornillon, rasé en 1567, après la Surprise de Montceaux.
Forcé de quitter Paris avec son maître et ses amis, Gérard et Martial Ruffi, Farel se rend à Meaux (1521), où l'évêque Guillaume Briçonnet (1478 - 1534), homme d'un grand savoir, les reçoit dans sa maison. L'évêque, un ami des réformes modérées, vient d'y être nommé.
Le Cénacle de Meaux, appelé aussi cercle de Meaux, est fondé en 1521 à la demande de l'évêque de Meaux Guillaume Briçonnet (1478 - 1534) par son vicaire et ami Jacques Lefèvre d'Étaples. Il regroupe de nombreux érudits humanistes : Guillaume Farel, François Vatable, Gérard Roussel, Martial Mazurier, Michel d'Arande, Pierre Caroli, Jodocus Clichtove et Jean Lecomte de Lacroix. Beaucoup d'écrivains vivant à cette époque sont très proches de ce mouvement, comme François Rabelais ou Érasme. Durant tout le printemps les prédicateurs développent leurs thèses devant les fidèles[64].
Farel fait partie du Cénacle de Meaux qui, institué par l’évêque Briçonnet, propose de réformer l’Église depuis l’intérieur. Lui veut un schisme, comme Luther. Farel et Lefèvre à Meaux forment des prédicateurs.
Les principes qu'ils répandent à Meaux sont goûtés par un grand nombre de personnes, tellement que les moines commencent à s'en alarmer. On menace Briçonnet. On sévit contre les réformés, et les prédicateurs sont encore une fois contraints de chercher ailleurs un asile[65]. Mais c'est renvoyé par Briçonnet, qui le trouve trop violent dans ses prêches, que Farel quitte Meaux.
Il se réfugie à Paris, où, rapporte de Bèze, il subsiste tant qu’il peut et profite de son séjour dans la capitale pour ranimer le zèle des réformés, et chercher à augmenter leur nombre. Son départ précipité les prive de toute prédication évangélique[66].
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LES PREMIERS VOYAGES DE FAREL[]
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Farel revient dans son Haut-Dauphiné (1522)[]
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Plaque commémorative apposée sur la façade du bâtiment situé sur l'emplacement de la maison natale de Guillaume Farel, place Marcellin.

La famille Farel est parente ou alliée avec presque toute la noblesse et la bourgeoisie notable du Gapençais. Toutes ces familles embrassent le protestantisme et au retour des Guerres d'Italie prennent les armes dès le début des guerres de religion.
Guillaume Farel encore jeune.
C'est à Gap, au milieu de ses parents et de ses amis, qu'il vient commencer son apostolat. L'époque de ce premier voyage n'est pas certaine, certainement 1522[67].
A cette époque, aucune semence de protestantisme n'est encore jetée dans le Gapençais; aussi les exhortations de Guillaume Farel produisent-elles beaucoup d'étonnement chez les uns, de l'indignation chez les autres, mais peu de conversions ; cependant ses frères, ses parents, ses intimes, les écoutent d'une oreille complaisante et adoptent la plupart le luthéranisme en secret[68].
Or, la famille Farel, il est important de le constater, est parente ou alliée avec presque toute la noblesse et la bourgeoisie notable du Gapençais; les Rambaud, seigneurs de Furmeyer et de Montgardin ; les de Montorcier, seigneurs de Montorcier et de Sigoyer ; les La Villette, seigneurs de Veynes; les de Montauban, seigneurs du Villard; les de Jouven, seigneurs du Mas; les Martin, seigneurs de Champoléon; les de Bardel, seigneurs de Montrond; les de Bonne, seigneurs des Diguières ; les Bontoux, seigneurs de la Sallette... pour ne parler que des principaux, sont oncles, beaux-frères, ou alliés de quelques-uns des Farel, et l'unanimité avec laquelle toutes ces familles embrassent le protestantisme et prennent les armes au début des guerres de religion est remarquable. Elle suffit à démontrer combien l'influence de Guillaume Farel est prépondérante en Gapençais[69].
Au reste, les effets de sa propagande ne doivent point passer inaperçus en 1522. Le clergé s'en préoccupe en 1523. Le 28 mars, Gabriel de Sclaffanatis, évêque de Gap, sur la demande d'Antoine de Montorcier, adresse à tous les curés de son diocèse un monitoire par lequel il excommunie tous ses diocésains qui se sont écartés de la foi de leurs pères; il prie Jésus-Christ de les ramener à la religion catholique et à la sainte mère l'Église, et de ne point permettre qu'ils finissent leurs jours dans l'obstination. Antoine de Montorcier est probablement un prêtre, beau-frère de Jean-Jacques Farel ou oncle de sa femme Jeanne de Montorcier, et il constate ce que Joseph Roman appelle les ravages faits par les idées nouvelles dans le sein de sa propre famille[70].
On rencontre donc Farel en Dauphiné quelque temps avant le 28 mars 1523, date à laquelle sa doctrine motive les condamnations de la part de l'official de Gap. Contraint de fuir, il passe en Aquitaine[71].
Gabriel de Sclaffanatis est déjà connu comme un triste sire. Cet ancien domestique du Pape devenu évêque il excommunie en masse son clergé, qui a soutenu Thibaud de la Tour. Il refuse de rendre hommage au dauphin et ses biens sont saisis. Enfin le pape ordonne, le 9 août 1496 une enquête sur ses mœurs dissolues, ses enrichissements rapides et ses excommunications infondées, sans oublier les amendes pécuniaires qu'il empoche[72].
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Farel en Guyenne, puis à Bâle (1523)[]
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Zwingli, 1525.
Farel reprend la route en 1523 et se déplace jusqu'en Guyenne (Aquitaine) où il tente de susciter de l'intérêt pour l'Évangile retrouvé. L'accueil est relativement froid[73]. Ses audaces font scandale dans une France très catholique, et il doit s'enfuire précipitamment à Bâle (été 1523)[74].
Avant d'y arriver il diffuse aussi la Réforme à Lyon[75].
Bâle est alors un des foyers de la Renaissance. Érasme y brille de tout son éclat et les réformateurs peuvent librement y faire entendre leur évangile. Farel profite de ces facilités pour provoquer une discussion publique sur la liberté chrétienne. N'est-ce pas à la suite d'une dispute de ce genre, organisée par Zwingli, que le conseil de Zurich adopte l'Écriture pour règle unique de foi ? (29 janvier 1523)[76].
Guillaume Farel fortifie sa doctrine au contact du réformateur et humaniste local, Œcolampade et de Zwingli[77].
De Bâle il va à Strasbourg.
Le 3 mars 1323, il intervient dans la dispute de Bâle, tenue sur ordre du magistrat de Bâle.
Les propositions soutenues par Farel, toutes d'inspiration luthérienne, actualisent une tendance de l'opinion, celle de l'élite, qui, en face de l'Église (sans cesse contrariée dans ses. essais de réforme), aspire à une vie religieuse indépendante de tout formalisme, de toute contrainte[78].
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Farel est chassé de Bâle par Erasme (1524)[]
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Farel appelle publiquement Erasme Balaam.

1523 : À Bâle, au contact d'Œcolampade, Guillaume Farel fortifie sa doctrine luthérienne.
À Bâle, séjournant chez d'Œcolampade, et au contact d'autres théologiens, Guillaume Farel fortifie sa doctrine luthérienne. Les réformés sont chassés de partout, mais les idées de Martin Luther progressent et des villes vont bientôt les accueillir, même si les frères ont des ennemis même dans leurs propres rangs.
Dans le même temps qu'il est à Bâle, Farel attaque Érasme. Érasme pense bien, dit-il, mais il n'a pas le courage de son opinion. Et il l'appelle publiquement Balaam, prétendant qu'il s'est laissé payer pour maudire le peuple évangélique. Érasme, de son côté, lui donne le surnom de Phallicus (le libidineux), jeu de mots qui semble viser sa moralité. Les caractères de ces deux hommes sont opposés[79].
Farel a l'idée d'aller à Wittenberg, en passant par Strasbourg avec Antoine du Blet, gentilhomme lyonnais, qui s'occupe de banque. Œcolampade leur donne une lettre pour Capiton, où il le prie de les recommander aux frères de Strasbourg (14 mai 1524), et une autre pour Luther (15 mai 1524). Il écrit à Luther :
- Ils paraissent vous aimer tous deux, ils vous ont suivi et ils font espérer que le nom du Christ sera glorifié en France : l'un d'eux tiendrait tête à toutes les Sorbonnes[80].
Au lieu de se rendre à Strasbourg, les voyageurs prennent le ■chemin de Zurich où ils visitent Zwingli. De là, ils vont à Constance où ils voient Jean Botzheim (avant le 6 juin). Au bout de trois semaines, ils sont de retour à Bâle.
C'est alors qu'on sollicite Farel de prêcher aux Français habitant cette ville (sans doute à Saint-Martin), mais après trois prédications, l'ordre lui est donné, certain samedi, de partir à l'instant même[81].
Farel est chassé de la ville par Érasme, après un échange épistolaire vigoureux, en 1524[82].
Les papes et certains princes pressent Érasme d'écrire contre Luther et lui promettent en échange des faveurs[83].
En vérité, Farel est chassé, non seulement parce qu'il prodigue l'insulte à des hommes , comme Érasme qui vendent leurs consciences, mais encore parce qu'il pousse à la révolte contre les magistrats d'alors moins favorables à l'hérésie que les précédents, et c'est seulement en 1525 (16 juillet), quand ils sont remplacés par des hommes plus avancés qu'il présente son apologie[84].
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Farel est le réformateur de Montbéliard (1524/1525)[]
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Guillaume Farel et le duc de Wurtemberg, Ulrich VI, sont excommuniés.
Guillaume Farel prêche t'il perché sur la pierre à poissons à Montbéliard ?

Sommaire et brève déclaration(1525). Sceau de Farel sur la couverture.

Le duché de Wurtemberg va lui-aussi devenir protestant, comme le montre ce sermon (source : gravure sur bois. Catéchisme de Brenz 1552. Bibliothèque nationale du Wurtemberg.
Son brusque départ de Bâle empêche Farel d'emporter ses hardes. A Montbéliard, où il s'arrête, la faveur du prince le retient. Ce prince est Ulrich, duc de Wurtemberg et comte de Montbéliard. Récemment dépossédé de son duché par la ligue de Souabe (1519) et réfugié à Montbéliard, il sympathise au mouvement d'insurrection prêché dans les campagnes au nom du nouvel Évangile, espérant trouver chez les paysans gagnés à la révolte, des soldats pour l'aider à reconquérir ses États[85].
Puis, il prêche la réforme à la population montbéliardaise en 1524 et 1525, à la demande de son suzerain le duc de Wurtemberg Ulrich VI qui passe donc au luthéranisme[86].
Depuis quelques années, la cité connaît une certaine effervescence, marquée par des relations plus tendues entre la ville et les chanoines de Saint-Maimboeuf et par une volonté à modifier l’institution ecclésiastique, les mœurs et la foi. Dans ce climat, Ulrich pense que les idées de Luther peuvent faire des adeptes.
Dans l'église Saint-Maimbeuf (31 juillet 1524), Farel prêche, lorsque le gardien des Cordeliers de Besançon et un autre ecclésiastique, tous deux envoyés par l'archevêque de Besançon, l'interrompent, protestant qu'il ment. Œcolampade est averti par des amis que Farel déverse une grêle d'injures sur les sacrificateurs (les prêtres) :
- Je n'ignore pas ce qu'ils valent et de quelles couleurs ils méritent d'être peints[87].
Pendant son séjour à Montbéliard, Farel se découvre, un jour que l'occasion le presse, la vocation du ministère. Œcolampade l'y encourage fort et, sur son invite, il s'improvise pasteur, sans inventions humaines[88]. Pour Farel :
- Le catholicisme, c'est l'homme substitué à Dieu.
- Le protestantisme, c'est Dieu remis à la place usurpée par l'homme[89].
Farel est à Montbéliard entre juillet 1524 et mars 1525, prêchant sans relâche et avec véhémence, continuant à s’attaquer par l’insulte et les violences verbales à la messe et aux rites papistes. Cela suscite des incidents violents et des débats contradictoires avec des franciscains envoyés de Besançon. Une partie de la population accepte mal les excès du prédicateur, alors que les cantons suisses, inquiets d’un tel voisinage, obtiennent d’Ulrich son départ.
Farel et Ulrich, duc de Wurtemberg sont excommuniés le 10 novembre 1524 et l'évêque lanceun interdit sur le territoire de Montbéliard[90].
Se sentant en danger, la protection du prince venant à lui manquer, Farel préfère lever le camp[91]. Il quitte donc la ville et regagne Bâle.
Son séjour montbéliardais lui permet de prendre pour la première fois, la parole en tant que réformateur indépendant. Cette expérience lui inspire sa Sommaire et brève déclaration, premier traité de liturgie évangélique en français. Par la suite, il s’efforce de répandre la Réforme dans le pays de Vaud à Neuchâtel, puis à Genève où il rencontre Jean Calvin en 1536.
Le 25 août 1529, mon ancêtre, Andreas Keller-Cellarius, théologien luthérien, doit écrire à Martin Bucer. Cellarius dénonce les mensonges de son collègue de Zehnacker, Johannes Dieterich, concernant l'appel adressé à celui-ci pour la paroisse de Hurtigheim, sa prétendue relation des actes de la dispute de Baden en 1526, sa prétendue participation à la dispute de Berne, et sa prétendue dispute avec le franciscain à Montbéliard. Ce Johannes Dieterich lui attribue donc pour lui nuire les agissements de Farel.
Le passage de Farel à Montbéliard prépare le terrain à l’installation définitive de la Réforme luthérienne. En 1538, Pierre Toussain l’impose dans la ville avec l’abolition de la messe et des cérémonies catholiques.
Un fait est incertain : Guillaume Farel prêche t'il perché sur la pierre à poissons ? Aucun élément historique ne vient la confirmer. La place sur laquelle elle est érigée porte le nom de square Farel.
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FAREL DE 1525 A 1526[]
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Farel à Metz (1525)[]
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Ouvrage satirique, écrit en 1541, à Metz, à l’occasion d’une dispute entre catholiques et protestants. Séance du Grand Conseil de la Cité de Metz. Cote MS 1428 Collection BMM.
Nicolas d'Esch, ancien maître échevin de Metz à deux reprises en 1506 et 1509, homme courtois, débonnaire, gracieux, ami de la justice, fort dévotieux et fort aimé du peuple dit la chronique, s'est éloigné de sa patrie pour s'établir à Montbéliard, suite à un différend avec son beau-frère François de Gournay, duquel il ne peut obtenir justice. C'est là qu'il entend les prédications de Guillaume Farel et est gagné à sa doctrine dès 1524. Dans une lettre, du 16 octobre 1526, Farel, à qui il demande une Bible en langue vulgaire, lui écrit :
- la doctrine que je prêche n'est point de Luther ni d'autre homme qui soit ou qui ont été auparavant, mais c'est l'Evangile du Salut et la Parole du Dieu Vivant[92].
Ce même Farel a d'ailleurs, dès 1525, écrit, dans sa Briefve déclaration d'aulcuns biens fort nécessaires à chacun Chrestien, le premier catéchisme inspiré par la Réforme, (celui de Luther est de 1529). Sa lettre à Nicolas d'Esch du 31 juillet 1525 montre que Philippe d'Esch et Renaud son neveu sont également évangéliques[93].
Revenu dans sa ville natale en 1525, Nicolas d'Esch y prend contact avec le biblien Jean Leclerc, réfugié de Meaux, dîne avec lui et s'entretient de l'Evangile. Il lui raconte qu'étant à Montbéliard il a ouï prêcher un docteur appelé M. Guillaume Farel, qu'il le fera venir à Metz et si possible prêcher[94].
En 1525, effectivement, la ville de Metz l’invite à prêcher la nouvelle religion[95].
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Strasbourg et la Réforme française (octobre 1525 - décembre 1526)[]
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L’église Saint-Pierre-le-Vieux. Conrad Morant, XVIe (source : Coll. Archives de Strasbourg).

Scène d'iconoclasme et de pillage des églises. Grav. Thomas Murner, Von dem grossen lutherischen Narren, Strasbourg, 1522. Lienhard Marc. La Réforme à Strasbourg. Livet Georges et Rapp Francis.

Place Saint-Thomas, la cour intérieur de la Maison Capiton. Elle accueille comme celle de Bucer leurs frères persécutés.
L’Alsace apparaît très tôt aux réformés comme le refuge de tous les frères exilés. Bucer arrive en 1523, 150 bourgeois de Kenzingen en 1524. Durant l’année 1525 d’autres frères viennent de Lorraine, de la principauté de Liège, des Pays-Bas, de France ou du Sud de l’Allemagne. L’accueil est parfois ponctuel, parfois plus long[96].
Dès sa conversion, mon ancêtre, Andreas Keller-Cellarius, prédicateur et pamphlétaire évangéliste est persécuté par les catholiques wurtembourgeois et les Autrichiens. Obligé de quitter la ville, il se réfugie à Strasbourg, au début de l'été 1524, et il devient pour quelques mois diacre de l'église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg. L'église fait alors partie des sept paroisses luthériennes de Strasbourg. Strasbourg est à cette époque une ville libre qui fait partie du Saint Empire Romain Germanique.
L'hostilité de la Sorbonne et les poursuites que celle-ci engage, de concert avec le Parlement, contre les évangélistes de Meaux, amènent la dispersion des principaux d'entre eux. Jacques Lefèvre d'Étaples, et Gérard Roussel, puis Michel d'Arande, se réfugient à Strasbourg (1525), où, chassé de Metz, Guillaume Farel les a précédés[97].
Celui-ci, au temps qu'il exerce à Meaux, les a orientés vers le luthéranisme et, depuis deux années qu'il est séparé d'eux, il les a non seulement soutenus par ses lettres dans leurs idées et leurs aspirations évangéliques, mais il les a entraînés dans l'orbite des novateurs strasbourgeois et suisses, et surtout de Zwingli et d'Œcolampade. Il a pour sa bonne part fait dévier leur mouvement initial par les infiltrations exotiques qu'il leur a suggérées. Il va encore exercer sur eux une influence profonde à Strasbourg[98].
Farel trouve asile à Strasbourg, chez les réformateurs Capiton et Bucer. qui viennent de gagner Strasbourg, au protestantisme. les émigrés forment une sorte de concile des réformateurs français réunis à ceux de l'étranger[99].
Farel, toujours impatient des résultats immédiats, prêche, sans plus attendre, les Français accourus du voisinage, et fond la première église protestante française de Strasbourg[100].
Dans une lettre Farel écrit à Pellican :
- Je rappelai à Lefèvre ce qu'il m'avait autrefois prédit : qu'un jour viendrait bientôt où l'Évangile serait enfin prêché partout, et je lui disais que ce moment approchait. Et le pieux vieillard l'avouait et m'encourageait à persévérer dans l'annonce du saint Évangile[101].
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Le théologien luthérien Johannes Brenz est l'ami de Farel[102].
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FAREL ÉVANGÉLISE LA SUISSE (1526)[]
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Carte de la distribution des confession en Suisse 1530.
Le grand réformateur d'une partie de la Suisse est Guillaume Farel. Quand Berne entreprend la conquête religieuse du Pays de Vaud il se met au service du canton comme propagateur de la Réforme. Sa mission: remplacer le clergé catholique par des pasteurs francophones.
Excellent pédagogue, Farel est également un orateur hors pair qui sait exciter les sentiments des foules. Pour l’historien Christian Grosse, Farel remplit également le rôle de passeur :
- Il écrit beaucoup en français et c’est dans cette langue qu’il va faire une synthèse de cette théologie latine et allemande, la rendant accessible à un large public.
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Son école à Aigle (1526/1527)[]
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Guillaume Farel.

Plaque commémorative sur le temple d'Aigle. Grâce à Farel cette ville est la 1re bourgade francophone protestante dans le monde.

Farel est quelques jours de novembre 1526 dans les cachots glacés du château d’Aigle[103].
A Berne, en 1525, Farel tente de rallier les bailliages francophones du canton[104].
Jusqu'en octobre 1525 il attend une offre en France à Strasbourg chez Capiton. Il ne reçoit que de vagues promesses. Impatient d'agir, il se rend d'abord à Montbéliard (d'où il est chassé), de là à Bâle (octobre 1526), à travers mille péripéties qu'il décrit ensuite à Bucer et à Capiton. Il va alors à Berne, à Neuchâtel[105], où le Conseil de Berne l'envoie à Aigle, capitale des quatre mandements qu'il vient d'annexer[106].
Vers le milieu de novembre 1526, il ouvre dans cette ville une école, sous le nom d'Ursinus, et il commence d'y prêcher le 30. Ainsi, malgré les efforts de ses amis, Farel reste éloigné de France : mais il va porter la réforme dans la Suisse de langue française avec l'appui des Bernois, qu'il a visités en passant, et peu à peu, il va s'en rapprocher. Le 12 septembre 1526, il prie Zwingli d'envoyer à Neuchâtel un prêcheur pour faire lever par son organe un peu de lumière sur la misérable France. Mais il ne tarde pas à y venir lui-même[107].
Voici ce que nous l'histoire de la ville d'Aigle sur Farel :
- Vers les derniers jours de l’an 1526, un étranger du nom d’Ursinus vient à Aigle en qualité de maître d’école. Le jour il enseigne à lire aux enfants et le soir, ce sont les pères de famille qui se réunissent pour entendre ses leçons. Ce maître d’école n’est autre que Guillaume Farel le réformateur, secrètement envoyé par le Conseil de Berne, encore catholique mais très favorable à la nouvelle religion protestante. Les prêches de Farel sont diversement accueillis dans la région. Un groupe d’Aiglons est fervent partisan de la Réforme, mais d’autres sont plus réservés. On raconte qu’une altercation opposa Farel à un moine prêcheur et que les deux dormirent quelques jours de novembre dans les cachots glacés du Château d’Aigle[108].
- L’adoption officielle de la Réforme par Berne en 1528 fit d’Aigle la première paroisse protestante de langue française au Monde et c'est par vote que les territoires d'Aigle, d'Ollon et de Bex acceptèrent de passer à la Réforme voulue par l'autorité bernoise. Mais les choses ne se passèrent pas sans difficultés, plus particulièrement dans les montagnes. Ainsi il paraît que les paysans des Ormonts n’appréciaient pas du tout Farel. Mais comme ils craignaient de s'attirer l'animosité des Bernois s'ils maltraitaient le Réformateur, ils lâchèrent sur lui leurs femmes armées de battoirs de blanchisseuses. Farel n’échappa qu’avec peine à leurs coups[109].
Olivier Labarthe note que jusqu’à son arrivée à Genève en 1533, il est intéressant de constater qu’à partir de la base d’Aigle, puis de celle de Morat, Farel lance des initiatives missionnaires vers le nord, le vallon de Saint-Imier, vers les bords du lac de Neuchâtel, vers le lac Léman, et enfin à l’égard des bourgades du Plateau[110].
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La Dispute de Berne (1528)[]
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La dispute de Berne (Source: Bibliothèque centrale de Zürich).

Les Réformés contre la messe dans le Pays de Vaud.
Farel est le réformateur du pays romand.
Cette Assemblée, tenue dans l'église des Cordeliers, à Berne, du 6 au 27 janvier 1528, marque une étape importante dans l'histoire de l'établissement de la Réforme en Suisse. La dispute de Berne est convoquée par le Grand Conseil bernois, au sein duquel se retrouve, dès le printemps de 1527, une majorité favorable à la Réforme[111].
Les Bernois, irrités par l'attitude des cantons catholiques à leur endroit et soucieux de rétablir l'unité religieuse dans leur ville et dans le canton, organisent une nouvelle dispute. Y participent notamment : Œcolampade, de Bâle ; Vadian, de Saint-Gall ; Conrad Trager, provincial des augustins de Fribourg-en-Brisgau ; Wolfgang Capiton et Martin Bucer, de Strasbourg. Le 25 janvier 1528 Farel est appelé à cette Dispute de Berne[112].
La dispute de Berne (6-26 janvier 1528) met fin à la position isolée de Zurich. La plupart des catholiques refusent de comparaître. Farel qui sort à nouveau de prison promet d'arriver à temps. Il prie ceux qui, à Berne, savent le français, d'en mettre au point les expressions pour traduire des mandements mal traduits du latin à l'allemand. Il est là très rapidement, mais les mandements, qu'il a très bien traduits, n'arrivent par contre qu'après l'ouverture de la Dispute, et seulement sur les instances de Farel par l'intermédiaire de Hugues de Loës [113].
Les disputants réformés n’ayant pas d’adversaire à leur mesure, ils remportent une victoire facile. Le 7 février 1528, le Conseil de Berne décrète la Réforme. Ils obtiennent des autorités bernoises la suppression de la messe, l'enlèvement des images des églises, un nouveau formulaire de baptême et des catéchismes. Les magistrats bernois autorisent Farel à prêcher dans les possessions romandes de Berne (Aigle, Carlier, dans la zone d'occupation conjointe avec Fribourg (Orbe, Morat, Grandson, Echaliens...) et dans les pays alliés (Neufchâtel, Lausanne, Bienne, Payerne, Genève). Il fait supprimer la messe, les images et les prêtres papistes dans les églises[114].
Dès les années 1525, les idées luthériennes pénètrent à Genève, et grâce aux prédications de Guillaume Farel. Mais la Commune, qui exerce l’essentiel du pouvoir, ne va définitivement adopter la Réforme en 1536.
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Neuchâtel: les excès de Guillaume Farel et un vote très serré (1530)[]
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Histoire de la Réforme protestante dans le Pays de Neuchâtel, Michèle Robert.

Martin Luther, Guillaume Farel, Jean Calvin et Pierre Viret luttent vaillamment pour appeler leurs pays et leurs générations à retourner auprès du Dieu qui les a créés. Parfois ils commettent des erreurs.
Les années de combat pour la propagation des idées nouvelles sont souvent celles d’une lutte pour l’occupation et l’utilisation des cimetières, pour ensevelir les morts, mais aussi pour prêcher, pour chanter, pour empêcher les catholiques de célébrer leurs propres rites funéraires. C’est, par exemple, ce qui s’observe autour de Guillaume Farel à Neuchâtel en 1529 qui, interdit de prêcher dans l’église, monta donc sur une pierre dans le cimetière qui entourait le temple, et là, prêcha au peuple qui s’était rassemblé en foule[115].
La scène se répète à Payerne en 1533, où, nous raconte Abraham Ruchat, Farel va prêcher, mais on lui ferma les deux Temples ; celui de la Ville, & celui de l’Abbaye. Se voiant rebuté de ce côté-là, il se met à prêcher au Cimetière[116].
À la fin de 1529 et en 1530 Farel agit à Neuchâtel. Avec Marcourt et Fabri ils organisent une congrégation[117].
Sitôt passé à la Réforme, Berne va envoyer des émissaires pour propager la nouvelle foi, notamment à Neuchâtel. Le bouillonnant Guillaume Farel va multiplier les provocations, allant jusqu’à écraser des hosties durant une messe ou pousser la population à détruire toutes les statues de la Collégiale[118].
Avec l’appui de Berne, Guillaume Farel et Pierre Viret réforment Neuchâtel en 1530[119].
Alerté par les autorités neuchâteloises, Berne s’inquiète de ces troubles à l’ordre public. Alors que le grand canton n’organise de vote que lorsqu’il est sûr de l’emporter, Berne convoque en toute urgence une réunion des bourgeois de Neuchâtel[120].
Le 23 octobre 1530, la ville se rallie à la Réforme, à 18 voix près[121].
La double particularité pour Neuchâtel est que ce qui est alors un comté appartient alors à une famille catholique (à une exception près entre 1552 et 1565, avec la première partie de la suzeraineté de Léonor d'Orléans) et que ce comté n’est pas membre de la Confédération helvétique[122].
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Guillaume Farel est agressé et emprisonné à Valangin (1530)[]
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Farel est à nouveau emprisonné, cette fois-ci au château de Valangin (1530).
Farel est agressé dans la seigneurie voisine de Valangin durant l’été. La réforme protestante prend pied à Valangin, dans les derniers jours de 1530, avec Guillaume Farel qui joue un rôle important dans l’expansion de la réforme protestante en Suisse romande. Escorté d'une troupes de bourgeois de Neuchâtel il monte la chaire de l'église de Valangin, alors que Guillemette de Vergy, veuve de Claude de Neuchâtel-Valangin, est présente. Il dénonce ce qu'est la vie privée des ecclésiastiques papistes et les errements de la secte de Rome quand il faut interpréter l'enseignement de la Bible.
Malgré l'opposition du gouverneur de Valangin et du chapelain, Farel continue ses prêches dans la rue. Tant et si bien que la troupe, qui escorte le prédicateur à chacun de ses déplacements à Valangin, en vient à envahir l'église et à en chasser les chanoines. Guillemette de Vergy, veuve de Claude de Neuchâtel-Valangin, réplique quelques jours plus tard en faisant arrêter et enfermer Farel au château. Devant l'arrivée des bourgeois de Neuchâtel en armes, Guillemette le fait relâcher[123].
La cour de Berne est saisie de cette affaire et réprimande Guillemette[124].
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Guillaume Farel à Orbe (1531)[]
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Lettre de Berne en faveur de Guillaume Farel (20 mars 1533)[125].

Guillaume Farel défendant un gentilhomme protestant agressé par un moine fanatique.
L'année 1531 voit venir Guillaume Farel à Orbe, village commun des cantons de Berne et Fribourg, pour prêcher la réforme protestante[126]. Lors de son séjour il rencontre Pierre Viret, natif de la ville, qu'il convertit. Farel exerce une grande influence sur le jeune Pierre Viret. Ce dernier, à son exemple, devient l'un des grands réformateurs de cette époque. Pierre Viret, Guillaume Farel, Théodore de Bèze et Jean Calvin sont les principaux acteurs de la Réforme protestante, tant en Suisse qu’en France. Pierre Viret est le seul réformateur d’origine romande.
Pierre Viret fait son premier prêche dans sa ville natale, le 6 mai 1531, à l'âge de vingt ans. Pour faire face, les catholiques réussirent à convaincre le Grand-Banneret d'Orbe de convoquer la commune afin que chacun puisse dire s'il veut suivre la nouvelle religion ou garder l'ancienne.
Petit à petit les villages penchent pour la réforme tant et si bien qu'Orbe est rejoint par Grandson au bout de quelques mois puis par Échallens[127].
La ville d'Orbe passe à la réforme par un vote du "plus" le 30 juillet 1554. En 1544, lorsque Orbe rejoint la Confédération des Treize cantons, les deux couvents qu'elle compte, celui des Cordeliers et celui des religieuses de Sainte Claire, voient leurs religieux chassés et les bâtiments transformés en maison de la ville pour l'un et en collège pour l'autre.
Les dangers prédits au réformateur dauphinois ne peuvent être moindres que ceux courus par ses disciples et les réformés. Toute sa vie est longue suite d'attentats ourdis contre sa personne. On le montre à l'envi tantôt menacé de mort, tantôt près d'être massacré. Voyez à Saint-Biaise, au printemps de 1531, à Grandson, en juin 1531[128].
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Farel à Genève (1532)[]
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Les réformateurs protestants sont de plus en plus persécutés par les papistes.

Prêche d’Antoine Froment au Molard (1er janvier 1533)[129].

Adoption de la Réforme en Conseil général (1535)[130].

Rencontre de Calvin et Farel à Genève (1536).

L’armée bernoise en campagne[131]. Elle passe à l'attaque le 10 janvier 1536.

Calvin présidant un colloque à Genève en 1549.

Timbre Suisse 2009. Jean Calvin.
Le passage au protestantisme, le retour du catholicisme ou son maintien est une histoire qui est propre à chacun des cantons actuels de la Suisse. Mais ce qui est commun à toute cette région c'est la lutte du Duc de Savoie contre la réforme et pour diriger la région.
Le 13 avril 1513, Charles II tente d'imposer comme évêque de Genève, avec l'appui du Pape Léon X mais contre l'élu du chapitre de Chanoines de la cathédrale, son cousin Jean-François de Savoie, fils illégitime d'un précédent évêque et oncle de Charles II, François de Savoie.
Cette mainmise de la Maison de Savoie provoque une forte réaction des Genevois qui s'allient par un traité de combourgeoisie avec le canton de Fribourg, le 4 juillet 1513. Genève, toujours menacée par le duc de Savoie qui veut l’annexer, fait alliance en 1526 avec Fribourg et Berne[132].
Le duc envoie René de Challant en ambassade à Berne en avril 1529 et en 1532 afin de tenter d'interrompre le rapprochement ente les villes.
Berne fait pression pour que Genève laisse les réformateurs prêcher librement. Ainsi, Farel vient à Genève et peut y prêcher à partir de 1532. Il est d’abord chassé de la ville, mais Antoine Froment poursuit son oeuvre[133].
Dans les territoires contrôlés par les Bernois, la conversion à la Réforme protestante est générale après la fuite de l'évêque de Genève en 1527.
Néanmoins, dans le pays de Vaud et le Genevois, un groupe de seigneurs savoyards, partisans du duc, dénommé Confrérie de la Cuiller fait régner la terreur en territoire genevois. En 1530, le duc fait enfermer au château de Chillon, François Bonivard, fils du seigneur de Lunes, partisan du conseil de Genève, qui croupit dans les sous-sols de la forteresse pendant six années (1530 - 1536).
A Genève, Farel se présente au grand vicaire comme envoyé de Jésus-Christ, en compagnie de Saunier et d'Olivétan (3 octobre 1532). Tout aussitôt ...
- ...une foule de prêtres armée et menaçante les entoure ; ils sont mis dehors par les chanoines à coups de poing et à coups de pied. Fuyant... mais sous la protection du guet, Farel esquive au passage un coup d'épée du chanoine Werly, dont un syndic retient le bras au bon moment, une arquebuse se rompt et n'atteint personne, enfin les fugitifs peuvent regagner le lac avant d'être écharpés[134].
En 1533, Froment est aussi chassé. Berne exige leur retour. Farel, accompagné de Viret, revient à Genève. L’évêque de Genève quitte la ville et n'y reviendra plus[135].
La Diète de Thonon en 1534 ne fait que resserrer l'alliance entre les cités helvétiques. Genève se révolte et le duc lui impose un blocus.
Lors du discours religieux de janvier 1534, il défend l'enseignement réformé avec tant de succès contre le Concile que le Conseil de Genève adopte la Réforme en août 1535. Le Grand Conseil interdit la messe le 10 août 1535 bien qu'en majeure partie contrainte la Réforme s'impose, créant de ce fait un fossé cultuel désormais insurmontable.
Pour se dégager du blocus du duc de Savoie, la cité fait appel aux Bernois, qui après quelques tergiversations passent à l'attaque le 10 janvier 1536 et conquièrent le Pays de Vaud dès le mois de février suivant.
Une grande importance pour la Réforme à Genève est qu'en 1536 Farel réussit à persuader Calvin de passage de rester. En octobre 1536, Farel participe à la dispute de Lausanne à la tête des pasteurs réformés; en conséquence, la Réforme a également été définitivement introduite à Vaud.
Les gens de la campagne autour de Genève tiennent pourtant encore bon pour la religion catholique. Le magistrat de la ville assemble tous les prêtres, qui dépendent de leur ressort, et le premier Syndic portant la parole, leur dit, en présence de Farel et de Bonivard :
- ... qu’avant le dimanche de Quasimodo, ils eussent à montrer par la Sainte Ecriture que la messe et les autres institutions du pape étaient approuvées par Dieu, sinon que tout exercice leur en serait défendu[136].
Farel leur dit :
- Voulez-vous vous opposer présentement à l’ouvrage de Dieu ?
Poursuivant ses exhortations, il fait consentir les Seigneurs à son avis. On rappelle les prêtres et on leur fait le même commandement. Quelques-uns qui disent secrètement la messe dans la ville sont épiés et menés à Farel, qui leur fait de rudes répréhensions. Les paysans en sont irrités et maltraitent les ministres (pasteurs), qui vont prêcher dans les villages, s’ils ne sont sortis bien accompagnés[137].
De passage à Genève, Jean Calvin (1509 - 1564) y est retenu par Farel qui veut en faire le chef de l’Eglise protestante de la ville. Calvin va organiser et consolider la religion nouvelle. Très sévère, Calvin veut imposer des règles de conduite très strictes à toute la population sans avoir toujours le soutien du gouvernement. Par exemple : la fréquentation du culte est obligatoire, danse et jeux de hasard sont interdits...[138].
Les autorités de Berne chargent Farel de propager la Réforme dans toute la Suisse romande, ce qu’il fait avec un zèle et une fougue qui lui valent beaucoup d’ennemis. Lorsque les rigueurs des deux réformateurs (Farel et Calvin) les font expulser de Genève en 1538, Farel choisit Neuchâtel comme lieu principal de son travail pastoral, où il reste jusqu'à sa mort.
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Guillaume Farel et un maître d'école calviniste[139].
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Farel vit la plupart du temps à Neuchâtel (1538 - 1565)[]
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La Bible en français est imprimée à Neufchâtel.
De cette date à sa mort, il sera pour l’essentiel à Neuchâtel. Il est à noter que dans le pays de Vaud, il se fait l’agent des Bernois combattant les partisans de Calvin et fait à Neuchâtel ce contre quoi il a combattu à savoir la totalité indépendance de l’Église réformée vis-à-vis du pouvoir civil[140]. Farel dote l’Eglise de Neuchâtel de sa nouvelle structure réformée, dans ligne théologique de Calvin[141].
Le 23 octobre 1530, après un sermon de Farel, de précieuses images, autels, figures et crucifix de la cathédrale de Neuchâtel sont détruits par la foule avec la participation des pasteurs. L'appel du gouverneur à l'arrêt n'est pas suivi parce que la population en général soutient les idées de Farel.
Notons, auprès de Guillaume Farel à Neuchâtel, le prédicateur Mathurin Cordier, qui est directeur des écoles de la ville. Il est un temps professeur de Calvin au Collège de la Marche. Mathurin Cordier est présenté ici, comme ailleurs, natif de la Normandie, alors qu'il est Percheron[142].
Une partie du comté de Neuchâtel reste catholique, c’est la châtellenie du Landeron. La population y est résolument hostile à la Réforme[143].
Au moment où la Réforme s’impose le comté de Neufchâtel est aux mains de la catholique Jeanne de Hochberg et après sa mort en 1543 ce sont le duc et le cardinal de Guise qui exercent la régence pour le très jeune François III d’Orléans-Longueville (mort en 1551). Au moment de la Paix d’Augsbourg qui en 1555 accorde la liberté de culte aux seigneurs allemands (leurs sujets doivent adopter la religion de leur suzerain), le comté de Neuchâtel a deux seigneurs le catholique Jacques de Savoie-Nemours et le protestant Léonor d'Orléans. Le premier renonce en 1557 contre dédommagement financier et le second attend ses vingt-cinq ans pour quitter le calvinisme et devenir catholique[144].
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FAREL EN DEHORS DE LA SUISSE[]
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Farel et les Vaudois (1532)[]
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Guillaume Farel traduit la Bible en français pour les calvinistes, ce qui plaît aux Vaudois[145].

Le Synode vaudois de Chanforan, en 1532, a lieu dans le Val d’Angrogne au Piémont.

Guillaume Farel, Calvin et Oliviétan de Noyons[146]. C'est finalement Oliviétan qui traduit la Bible en français.
Guillaume Farel est présent à l'Assemblée de Chanforan en 1532, dans le Val d'Angrogna, près de Torre Pellice, dans le Piémont. Farel fait enfin adhérer les vaudois à la Réforme protestante.
Farel, qui, avec Saulnier, travaille à la mise en place de la Réforme à Genève, est probablement invité à cette Assemblée par le groupe que nous appelons aujourd'hui militants, ceux qui, écrit le pasteur et historien Giorgio Tourn, veulent une déclaration populaire en faveur de l'adhésion[147].
Des points importants sont fixés dans le débat théologique de Chanforan: seulement deux sacrements, le baptême et la Sainte Cène, l'importance de la Bible, le ministère de la barbe lié à une communauté locale et non plus itinérant (futurs bergers). Ensuite, de nombreuses questions pratiques sont abordées: fonction publique, usure, magistrat ...[148].
Tout le monde n'est pas convaincu de se fondre dans la Réforme. Ils craignent une crise et la perte de nombreux aspects importants du valdisme. Farel pousse la réflexion réformée sur des positions radicalement anticatholiques: refus de confession, jeûne, précepte du jour des fêtes, accentuation de la grâce gratuite de Dieu vers tout le mérite humain inhérent aux bonnes œuvres[149].
La spiritualité médiévale, encore liée, du moins dans sa forme, à la spiritualité catholique est réinitialisée sur une base théologiquement plus biblique. On se rend donc compte du besoin d'outils adéquats car les anciennes traductions en vaudois provençal ne correspondent plus aux nouvelles exigences du témoignage. C'est pourquoi l'Assemblée prend la décision exigeante de faire traduire et imprimer la Bible en français, en payant le prix (500 écus d'or). Le traducteur est Pierre Robert, dit Olivétan, cousin de Calvin et son compatriote, qui s'est converti en 1528 et s'est réfugié à Strasbourg pour étudier l'hébreu et le grec. Dans la préface, Olivetan écrit que Farel a averti les frères Vaudois de Chanforan et qu'il serait très pratique et nécessaire de purger la Bible selon les langues hébraïque et grecque de la langue française[150].
En 1533, Farel demande à Pierre de Vingle, le premier imprimeur de la Réforme, à Neuchâtel de l'imprimer.
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Les Vaudois[151].
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Sa famille combat p0ur la réforme dans le Haut-Dauphiné (1531 - 1537)[]
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Son frère, Gaucher/Gauthier Farel (1487 - 1570/1577), est intendant, en 1535, en Suisse du Comte Wilhelm von Fürstenberg († 1549), Landgrave dans le Baar, un des chefs des mercenaires allemands de François Ier.

Claude Farel, son frère, réfugié en Suisse en 1537, est régisseur de l'abbaye de Ripaille aujourd'hui détruite.

La Commanderie de La Chaux passe des Templiers aux chevaliers hospitaliers de St-Jean de Jérusalem. Elle devient le principal établissement de cet ordre dans le Pays de Vaud. Les biens de la commanderie sont séquestrés par les Bernois, en 1536. Ceux-ci les amodient, en 1539, à deux frères du réformateur Farel, pour très peu de temps.
En 1531, Jean-Jacques Farel (1491 - avant 1558), un de ses frères cherche à convertir au protestantisme un notaire de Manosque nommé Aloat. Jean-Jacques est chanoine de Gap. Il vient de se convertir[152]. Aloat est venu à Gap pour traiter avec un autre frère, Gaucher/Gauthier Farel (1487 - 1570/1577), de la vente de la greffe épiscopale, dont il est titulaire, lorsqu'il est abordé par Jean-Jacques qui lui expose sans ambages ses opinions religieuses empreintes du luthéranisme le plus pur[153]. Gaucher/Gauthier Farel (1487 - 1570/1577) est notaire, Secrétaire du Chapitre de Gap en 1528, consul de Gap en 1531. Il est marié à Françoise de Beauvois. Il va être évangélisé par Guillaume en 1532[154].
L'autorité ecclésiastique a connaissance de cette conversation et fait une enquête. La déposition de maître Aloat est concluante. Ce notaire est reconnu innocent; mais il n'en est pas de même des Farel.
Au mois de mai 1533, Gautier Farel est emprisonné. Témoignage singulier de l'influence de sa famille, le 7 juin le grand conseil de Berne intercède en sa faveur auprès de François Ier et de sa sœur, la reine Marguerite, mais loin de lui être utile cette intervention aggrave sa situation et il est resserré plus étroitement. Le grand conseil revient à la charge le 4 octobre, et seize jours plus tard le roi lui écrit une lettre sévère dans laquelle nous lisons ce passage :
- N'avons en ce monde chose plus à cœur que l'extirpation et entière abolition des hérésies, vos prières ni d'aucun quel qu'il soit, ne pourraient de rien servir en cet endroit envers nous'[155].
Les démarches des protestants ne se ralentissent point cependant. Antoine Saunier, l'un des amis de Guillaume Farel, vient secrètement à Gap en septembre 1533, il voit la famille du réformateur et s'efforce de la rassurer, ainsi que les réformés gapençais.
Gautier Farel est enfin remis en liberté au mois de septembre 1534, mais le parlement de Grenoble le condamne au bannissement, ainsi que ses frères Claude et Jean-Jacques. Ils se réfugient à Genève, puis à Turin et s'efforcent, mais vainement, d'obtenir l'entremise de quelques grands personnages. Gaucher/Gauthier Farel (1487 - 1570/1577) se réfugie en Suisse en 1533, intendant de Guillaume de Furstenberg en 1535, reçu bourgeois de Berne en 1537, il testa en 1570
Daniel, réfugié en Suisse en 1537, employé à diverses négociations par les seigneurs de Berne et mort avant 1553
Claude, époux de Louise de Beauvais, réfugié en Suisse en 1537, est régisseur de l'abbaye de Ripaille, acquéreur en 1539 de la Commanderie de La Chaux, près de Cossonay...
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L’Affaire des placards (1534)[]
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Van Muyden, Farel et Calvin bannis de Genève (1538).
Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papiste, inventée directement contre la sainte Cène de Notre Seigneur, seul médiateur et sauveur Jésus-Christ (octobre 1534).

Les persécutions contre les protestants vont être la cause principale des guerres de religion (1562).

Étienne Dolet est brûlé sur la place Maubert (1545).

Le massacre de Mérindol. 3.000 Vaudois établis dans la montagne du Lubéron sont massacrés. Les 600 survivants sont envoyés aux galères (1546).
Une demi-douzaine de précurseurs de la Réforme accompagnent Farel en Suisse. Ils sont tous d’origine française (comme Mathurin Cordier) à l’exception de Pierre Viret, qui toutefois ira finir sa vie à l’Académie protestant d’Orthez dans les états de Navarre passés au protestantisme[156].
Après avoir introduit la Réforme à Neuchâtel, Guillaume Farel fait appel à Antoine Marcourt (d’origine picarde) pour qu’il y prenne sa place de pasteur. Marcourt quitte donc Lyon avec sa femme Marguerite de Crane pour s’installer à Neuchâtel dans les derniers jours de 1530[157].
Dès 1531, Antoine Marcourt travaille à la propagation et à l’établissement définitif de la Réforme dans tout le pays de Neuchâtel et de Valangin, notamment en faisant des expéditions missionnaires dirigées contre Valangin, Grandson et Val-de-Travers[158]. Pendant ces expéditions prédicatoires et iconoclastes qu’il fait entre 1530 et 1533, il est remplacé par divers collaborateurs, tels Christophe Fabri (janvier 1532), Pierre Viret (1531 et 1533), Thomas Malingre (1533)[159]. Marcourt est un adepte de Zwingli.
On a quelques exemples de propagande menées depuis Neuchâtel vers le royaume de France.
L’arrivée de l'imprimeur Pierre de Vingle à Neuchâtel, sous l'impulsion de Guillaume Farel, marque un tournant dans la carrière d'Antoine Marcourt. Exilé de Lyon à cause de la publication d'un Nouveau Testament, en français, Pierre de Vingle arrive entre la mi-juin et la mi-août 1533 et, fait significatif, la satire de Marcourt (le Livre des Marchans) sort des presses dès le 22 août 1533[160].
S'enchaînent ensuite plusieurs publications écrites par Antoine Marcourt et imprimées par Pierre de Vingle : Confession et raison de la foi de maistre Noel Beda (décembre 1533), les fameux placards contre la messe (Articles véritables sur les horribles, grans et importables abuz de la Messe papale, octobre 1534), Petit Traicté tresutile et salutaire de la saincte Eucharistie (novembre 1534).
Pierre de Vingle meurt en 1536 et Antoine Marcourt n'écrit plus par la suite.
Le plus malheureux est évidemment l’Affaire des placards (Articles véritables sur les horribles, grans et importables abuz de la Messe papale, octobre 1534), qui voit s’y mêler le pasteur Antoine Marcourt (d’origine picarde) et l’imprimeur Pierre de Vingle, natif de Lyon. Ce dernier, en 1535, imprime en particulier la Bible dite d'Olivétan, première Bible protestante en langue française[161].
En octobre 1534, des placards (affiches) contre la messe sont distribués ou apposés en une nuit à Paris et en province à Orléans et à Amboise, où réside la cour, ainsi que devant la porte de la chambre du roi François Ier à Blois. Ces placards sont d’une grande violence : ils traitent les rites de la messe de sorcellerie et accusent le pape, les évêques, les prêtres et les moines de mensonge et de blasphème[162].
Jusqu’alors les protestants sont poursuivis par les parlements et parfois mis à mort comme hérétiques. Contre ces hérétiques, les théologiens de la Sorbonne et du Parlement renouent avec une vieille recette, également employée contre les sorciers : le bûcher. Cependant le roi lui-même est plutôt tolérant. Il rêve de rétablir l’unité de la chrétienté là où Charles Quint n’a pas réussi : il a envoyé un ambassadeur auprès des principaux réformateurs en Allemagne et en Suisse[163].
Pour le roi, c’est l’échec de sa tentative de conciliation, mais surtout il considère qu’il s’agit d’un complot organisé qui menace sa propre autorité. L’affaire des placards provoque une indignation considérable dans l’opinion. Le roi décide de préserver le royaume de l’hérésie. Il déclenche la répression. De nombreux suspects sont inquiétés, emprisonnés, jugés, voire exécutés à Paris et en province. Beaucoup de protestants et de sympathisants s’enfuient[164]. Aux carrefours, on promet 200 écus à quiconque dénoncera les auteurs des placards et les arrestations se multiplient.
Le 21 janvier 1535, l’Église catholique organise à Paris une procession expiatoire annoncée dans toutes les paroisses et à laquelle le roi participe. Le même jour six hérétiques montent sur le bûcher[165]. Le soir, le roi déclare devant une assemblée de notables :
- Si mon bras était infecté de telle pourriture, je le voudrais séparer de mon corps.
C'est la première manifestation d'hostilité des protestants envers les catholiques en France. Elle mènera vingt-cinq ans plus tard aux guerres de religion ...
Entre le 15 et le 20 avril 1545, François Ier consent au massacre de 3.000 Vaudois établis dans la montagne du Lubéron, au sud de la France. Une vingtaine de villages sont dévastés par la soldatesque du sieur d'Oppède, sur un ordre du parlement d'Aix. 600 survivants sont envoyés aux galères. Ces Vaudois viennent d'être convertis à la Réforme par Farel.
Parmi les autres victimes de la répression (au total 400 à 500 personnes) figure l'humaniste et imprimeur lyonnais Étienne Dolet, brûlé sur la place Maubert, à Paris, le 3 août 1546, pour cause d'impiété.
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Farel à Metz (1542/1543)[]
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Les huguenots du Pays messin n'émigrent en Prusse et au Nouveau Monde qu'après la Révocation de l'Edit de Nantes.
En 1525, la ville de Metz l’invite à prêcher la nouvelle religion[166].
En 1542, il est invité par le maître-échevin de Metz Robert de Heu, qui assiste son frère Gaspard, son successeur au poste de maître-échevin. La famille, majoritairement protestante, invite Guillaume Farel à prêcher les idées de la Réforme dans la ville libre de Metz et réside au château de Montoy qui devient un haut-lieu du protestantisme en Lorraine[167].
Le 3 septembre, Farel prêche au cimetière des Jacobins dans une chaire sculptée à L'extérieur, malgré l'opposition des moines, des sergents envoyés par les Treize, et d'une sonnerie de cloche[168].
Rappelons seulement l'initiative de Gaspard de Heu qui, devant l'opposition de la majorité des Treize, conduit Farel au château de son frère Jean à Montigny et l'y fait prêcher pour les Messins les 3 et 4 octobre[169].
Au début de l'an 1543, malgré un coup de main organisé par le duc de Guise sur Gorze, afin d'en chasser les soldats de Furstenberg et s'emparer de Farel, ce dernier réussit néanmoins à gagner Strasbourg[170].
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Lettre de Jean Calvin à Guillaume Farel (1545)[]
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Guillaume Farel.

Jean Calvin (1509 - 1564), Lettre à Guillaume Farel, Strasbourg, 14 juillet 1545. Musée historique de la Réformation, Genève, exposé au MIR, Genève.
En 1536, Farel demande à Jean Girard d'imprimer les écrits de Calvin et de se rendre à Genève.
Parmi nombre de documents exceptionnels, le MIR présente cette importante lettre de la main de Calvin, écrite en latin à Guillaume Farel, le 14 juillet 1545 depuis Strasbourg[171].
Carvin y sollicite Farel afin d’être un peu déchargé et de trouver le temps d’écrire, il lui demande d’accepter de passer au service de l’Église de Genève[172].
Il mentionne ensuite une intervention faite à Berne en faveur des Vaudois de Provence, ces derniers ayant été poursuivis et persécutés à Mérindol et Cabrières en avril de la même année[173].
Enfin, Calvin évoque l’achat d’un manteau de soie destiné au frère de Farel.
Dans le post-scriptum, il évoque encore la préparation d’un réquisitoire contre Pierre Caroli (1480 – après 1545). Ce dernier accuse Farel et Calvin d’arianisme et les attaque dans un ouvrage récemment publié. C’est en août 1545 que Calvin répond à cette attaque dans une Défense de Farel et de ses collègues contre les calomnies de Pierre Caroli[174].
Excellent pédagogue, Farel est également un orateur hors pair qui sait exciter les sentiments des foules. Pour l’historien Christian Grosse, Farel remplit également le rôle de passeur :
- Il écrit beaucoup en français et c’est dans cette langue qu’il va faire une synthèse de cette théologie latine et allemande, la rendant accessible à un large public.
Il est donc normal de trouver Farel aux côtés de Calvin sur l'énorme Mur de la Réformation à Genève.
Sur ordre de Farel, le 26 octobre 1553, Calvin ordonne l'exécution de la peine de mort contre le savant humaniste et théologien anti-trinitaire Michael Servet, condamné à mort, sur le bûcher. En tant que pasteur, Farel essaie de persuader Servet enchaîné de changer d'avis tout en marchant vers le bûcher.
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MARIAGE (1558)[]
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Sa statue devant la Collégiale de Neuchâtel, où il est pasteur.
L'Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel s'intéresse à Marie Torel, l'épouse du réformateur Guillaume Farel.
Calvin et Farel se brouillent cependant à propos de la Cène. Farel a une position plus symboliste que Calvin.
En 1558, le remariage de Farel avec une jeune fille alors qu’il a près de 70 ans achève de les séparer. L'idéal du mariage est rigoriste pour Calvin.
Lettre à Farel du 19 mai 1539 :
- Souviens-toi bien de ce que je désire surtout rencontrer une compagne. Je ne suis pas de la race insensée de ces amants qui, une fois pris par la beauté d’une femme, couvrent de baisers jusqu’à ses défauts. La seule beauté qui me séduit est celle d’une femme pudique, complaisante, pas fastueuse, économe, patiente, que je puis enfin espérer être soigneuse de ma santé[175].
C'est Martin Bucer qui lui présente Idelette de Bure, veuve Stordeur. Ils se marient en août 1540 à Strasbourg. Elle meurt en 1549.
Depuis 1557 Farel accueille chez lui la veuve d'un réfugié français, Alexandre Thorel, de Caen et ses deux enfants, Marie et Noël Thorel[176].
En décembre 1558 (ou 1559)[177]), Farel, qui a 69 ans, épouse à Neufchâtel Marie Thorel, une jeune femme âgée de 18 ans, soeur de Noël Thorel, régent, puis pasteur à Neufchâtel[178].
Farel et Marie Thorel sont les parents de Jean Farel, né en 1564, décédé en 1608. Ce mariage provoque quelques remous vite oubliés mais surtout la désapprobation de Calvin.
Mais, de nos jours, les calvinistes s'offusquent qu'Érasme ait pu mettre en doute la vertu de Farel à cause de son mariage[179].
Cette rupture de Calvin avec Farel ne déplaît pas aux Bernois qui n’aiment pas du tout la théologie genevoise. Ils chassent d’ailleurs les pasteurs calvinistes de Lausanne une année plus tard.
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Portrait de Guillaume Farel devant une vue de Neuchâtel et du lac (Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel).
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FAREL ET LE DÉBUT DES GUERRES DE RELIGION DANS LE DAUPHINÉ (1562)[]
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Guillaume Farel réformateur gapençais (1489 - 1565).
Jusqu'en 1561 le Haut-Dauphiné jouit du calme le plus complet. Joseph Roman écrit :
- Deux hommes d'énergie Guillaume Farel et Antoine Rambaud, capitaine Furmeyer, allumèrent l'incendie qui dura quarante ans. Plusieurs membres du clergé de Gap ayant adopté les idées nouvelles sont exclus de l’Eglise, parmi eux, Jacques de Rambaud... Cet acte de rigueur du chapitre de Gap à l'égard de Jacques de Rambaud est probablement la cause immédiate de la prise d'armes des protestants du Gapençais. Jacques se retire auprès de son frère Antoine et fait passer dans son cœur la colère qui déborde dans le sien. Or, Antoine est depuis quelque temps le chef secret des réformés dans les Alpes[180].
Le développement du nombre d’églises protestantes en Dauphiné et en France fait que la répression devient chaque jour plus intolérable et provoque le début des huit guerres de religion. Farel, théologien, fixateur de la langue française, père de la Révolution religieuse du XVIe siècle est aussi à l'origine de la République suisse. C'est un homme dont les Gapençais ont raison d’être fiers ![181].
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Les causes des guerres de religion dans le Haut-Dauphiné (avant 1562)[]
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Furmeyer est un capitaine déjà du temps des Guerres d'Italie.
Zones en violet qui vont être contrôlées par la noblesse huguenote. Zones en violet clair contestée entre nobles huguenots et catholiques. Zones en gris contrôlées par la noblesse luthérienne.
En 1542, on a le mariage de Jean Farel avec Jeanne de Montorcier, fille de Guillaume de Montorcier et de Marguerite Rambaud, fille d'André de Rambaud, tante de Jacques. Jean Farel va plus tard occuper des fonctions assez importantes dans l'Etat de Berne. Il sait probablement prendre bientôt une grande influence sur sa famille d'adoption, sur ses alliés et sur ses amis, et il sait l'employer habilement à répandre le protestantisme autour de lui. Il voit familièrement à Gap, chez son beau-père, les trois frères Rambaud : Daniel, Jacques et Antoine (tous trois neveux de sa mère), Gaspard de La Villette, seigneur de Veynes, Simon de Montauban, seigneur du Villar, Balthazar de Jouven, seigneur du Mas, neveux de sa femme par alliance, Jean, Albert et Pierre Martin de Champoléon, beaux-frères du précédent...[182]. Les anciens officiers de la Légion du Dauphiné sont tous plus ou moins cousins avec Guillaume Farel et les frères Rambaud. Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer et sa famille vont guider leur autre cousin, François de Bonne, duc de Lesdiguières, le dernier des connétables français, vers le protestantisme et le métier des armes.
Farel lance des programmes d'aide pour les évangéliques persécutés en France en 1552, à Locarno en 1555 et pour les Vaudois en Italie en 1561. Farel s'épuise, malgré ses 70 ans par de nouveaux voyages de mission en Suisse, en Allemagne et en France.
En 1560, on signale quelques conciliabules nocturnes et quelques chants de psaumes au moulin de Burle, sur les rives de la Bonne, près de l'ancien pont de cette rivière, à trois ou quatre cents mètres des portes de la ville. Quand le moulin est surveillé, tout cesse à l'instant[183].
Quelques nuits plus tard (20 juin 1560), un calvaire très vénéré par les habitants de Gap et situé sur la rive gauche de la Luye, est mis en pièces et les croix et statues de bois qui l'ornent détruites par le feu. Les auteurs de cet attentat ne seront jamais connus[184].
Depuis ce jour, les protestants de Gap, rendus prudents, évitent que rien de leurs assemblées occultes ne transpire au dehors. Roman dit connaitre un seul Gapençais poursuivi alors pour crime d'hérésie, c'est un médecin nommé Claude Villard, et il n'est point condamné à mort[185].
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Guillaume Farel revient à Gap (15 novembre 1561)[]
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Gap est protégée par des murailles et des tours. La chapelle de Sainte-Colombe est située hors des remparts, non loin de la porte de ce nom.
L'église cathédrale gothique (1300 - 1567).

Guillaume Farel et le projet de temple à Gap.
A la fin de 1561, Guillaume Farel, alors à Neuchâtel, en Suisse, est averti que la moisson est mûre et il décide d'aller à Gap[186]. Il voyage comme d'habitude à pied ou à cheval, souvent par des chemins détournés pour éviter certaines bourgades trop hostiles. Seul ou accompagné, Farel poursuit sa route inspirée... narre avec passion Olivier Labarthe[187].
Chorier prétend à tort qu'en l'année 1559 Gabriel de Clermont-Tallart (1500 - 1572) est dépossédé de son siège pour avoir donné dans les erreurs de Calvin ; qu'il a pour successeur Etienne d'Estienne, lequel est reconnu dans sa ville épiscopale. Juvenis soutient le contraire. Mais ce qui prouve que l'évêque apostat occupe...
- encore le siège de ce diocèse en 1561, c'est une transaction intervenue cette même année entre les consuls, manans et habitans de Gap, d'une part, et le révérend père en Dieu messire Gabriel de Clermont, évêque et seigneur temporel du dit Gap...[188].
Farel arrive à Gap le 15 novembre et immédiatement les réformés, enhardis par sa présence, se concertent et se procurent la clé de la chapelle de Sainte-Colombe, située hors des remparts, non loin de la porte de ce nom. Le lendemain qui est un dimanche, Farel s'introduit dans la chapelle, y prêche les portes ouvertes; non seulement les protestants, mais des curieux en grand nombre accourus pour l'entendre. La foule est plus grande au dehors qu'à l'intérieur[189].
Quand il revient en 1561 dans sa petite patrie, après avoir été répandre les idées nouvelles à Genève et à Neuchâtel, une propagande occulte ne peut suffire à son esprit dominateur et exalté par de nombreux succès en Suisse. Il convertit à la réforme presque toute la noblesse de la contrée et couronne son oeuvre en recevant l'apostasie de Gabriel de Clermont, évêque de Gap et de Jacques Rambaud de Furmeyer, prévôt du chapitre, et d’Antoine.
L'évêque de Gap, Gabriel de Clermont, n'est pas le seul ecclésiastique considérable qui embrasse à Gap les nouvelles doctrines. Une conversion dont les conséquences sont bien autrement graves est celle de Jacques Rambaud , prévôt du chapitre de Saint-Arnoul[190]. Son cousin, le théologien, Guillaume Farel convertit presque toute la noblesse de la contrée[191].
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Le temps des persécutions (1561 - 1562)[]
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Le Massacre fait a Cahors en Querci, le XIX Novemb. 1561.

Le Massacre fait à Vassy, le premier jour de Mars 1562, par le duc de Guise.

Le Massacre fait a Sens en Bourgongne par la populace au mois d’Avril 1562 avant qu’on prinst les armes.

Le Massacre de Tours, juillet 1562 (Musée virtuel protestant).

Gap - Le futur temple protestant et le presbytère.

Carte des Hautes-Alpes datant de 1899 avec en illustration Gap, Lesdiguières et Farel.
Les consuls de Gap, craignant que l'ordre ne soit troublé, somment le juge épiscopal de prendre des mesures de police en conséquence. Ce qu'il fait et aucun incident tumultueux ne se produit[192].
Le lundi et le mardi, Farel préside des assemblées semblables. Le 18, dans l'après-midi, le premier consul vient le trouver de la part du vibailli et le prie de le suivre chez ce magistrat. Le vibailli le reçoit honorablement, lui lit le texte de l'édit de juillet 1561 interdisant les assemblées religieuses sous peine de bannissement et de mort, lui demande qui l'a appelé à Gap et lui enjoint de s'abstenir de toute manifestation extérieure jusqu'à ce que le parlement de Grenoble et le gouverneur du Dauphiné, auxquels on a écrit, répondent[193].
Farel refuse de dénoncer ceux qui l'ont fait venir. Il affirme que l'intention du roi n'est point d'interdire le culte réformé; qu'à Lyon, et dans beaucoup d'autres, villes les prédications protestantes sont tolérées et qu'au surplus, tant qu'il aura deux auditeurs, il restera à Gap, dût-il souffrir la mort[194]. Il demande, en attendant la décision du parlement et du gouverneur, à ne point suspendre ses assemblées. Le vibailli ne s'expliqua pas à cet égard, mais il le fait reconduire avec honneur, sans lui faire aucune menace[195].
Le vibailli et Joseph Roman exagèrent. L'édit de juillet 1561, décriminalise l'adhésion à la foi protestante. En octobre 1561, par exemple, des prêches à la porte Saint-Antoine accueillent plus de 8000 fidèles, en dépit le l’interdiction de toute assemblée publique à l’exception des assemblées religieuses catholiques[196]. Michel de L’Hospital adoucit l’arrêt de la majorité par des dispositions qui protègent la vie privée et prescrivent beaucoup de réserve aux magistrats, le parlement n’enregistre qu’à grand’peine l’édit amendé[197].
Le jeudi 20 novembre, Farel baptise un enfant suivant les rites réformés. Les jours suivants tout est calme. Le dimanche 23 novembre, il fait une exhortation le matin et une autre l'après-midi. Le seconde est interrompue par le son des trompettes municipales et la voix du crieur public ordonnant, de par le roi, de cesser toute assemblée non autorisée et de restituer à qui de droit les édifices religieux dont les réformés se sont emparés. Pendant trois jours, les mêmes publications ont lieu sans que les réformés en tiennent aucun compte[198].
Mais un jour où ils vont s'introduire dans la chapelle Sainte-Colombe, un huissier du bailliage, debout sur la porte et une baguette à la main, leur en interdit l'entrée. Farel se rend aussitôt chez le vibailli. Ce magistrat lui montre des lettres du parlement lui traçant la conduite à suivre et le somme d'obéir. Le ministre huguenot, à son tour, exige qu'il lui soit délivré une copie de ce document[199].
Cependant, comme son absence se prolonge, les réformés inquiets se rendent en tumulte chez le magistrat, craignant qu'il n'est ordonné d'emprisonner leur ministre, et lui demandent d'un air menaçant s'il veut faire naître une sédition. Il proteste que telle n'est point son intention, mais qu'il est obligé de faire exécuter les ordres qu'il a reçus. Cependant, il propose d'écrire encore une fois au gouvernement du Dauphiné pour avoir des instructions plus précises[200].
La Motte-Gondrin, c'est le nom du gouverneur, s'en réfère simplement, dans sa réponse, à ses instructions antérieures[201]. Ce Lieutenant général du Dauphiné est un criminel qui fait assassiner les protestants et des paysans catholiques.
La Motte-Gondrin ordonne aux autorités locales d'arrêter et de juger pour non respect de l'édit de juillet 1561[202].
Le vibailli ne tient pas compte des ordres de La Motte-Gondrin et reste courtois avec les réformés. Cependant ceux-ci consentent alors à restituer la chapelle de Sainte-Colombe à l'autorité ecclésiastique et installent provisoirement leur prêche dans une maison de la rue Escoffière (du Centre) qui appartient à Louise et Françoise de Beauvais, femmes de Claude et Gautier Farel[203].
Selon Joseph Roman :
- Depuis ce moment la paix n'est plus troublée et les deux communions ennemies vécurent assez paisiblement côte à côte. Il est certain que le protestantisme fit alors à Gap de grands progrès ; l'impunité lui assura le succès. Après avoir séjourné à Gap jusqu'au mois de mars 1562 et y être peut-être revenu un instant au mois d'avril, Farel regagna la Suisse et ne revint plus en Dauphiné[204].
Guillaume Farel prend pour adjoint et collaborateur Pierre Reynaud, qui a fait ses études à Lausanne[205]. Reynaud/Reinard est aidé aussi par douze anciens et un diacre[206].
Pressé par son église de Neufchâtel de revenir, il demande un remplaçant à Calvin pour Gap. Le 6 mars 1562 il préside le synode de Montélimar. Il semble avoir repris son poste[207]. D'après plusieurs historiens catholique ou protestants le vieux théologien est emprisonné en avril, certainement sur ordre du Lieutenant général du Dauphiné.
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Pendaison du Lieutenant général du Dauphiné (25 avril 1562)[]
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Le Lieutenant général du Dauphiné La Motte-Gondrin pendu en 1562.
La Motte-Gondrin est tué à coups de poignards puis pendu.
Le Lieutenant général du Dauphiné Lamotte de Gondrin veut certainement faire condamner à mort.
Chez le marquis Charles du Puy-Montbrun, une cinquantaine de seigneurs se réunissent et préparent des dizaines d'attaques contre les catholiques. Lesdiguières dit entre autres au Baron des Adrets :
- — Vous avez sous vos yeux l'élite de la noblesse des montagnes, les représentants de tout un peuple. Ces deux hommes en habit gris, qui causent avec M. de Montbrun, sont les deux frères Rambaud de Furmeyer, les chefs des religionnaires de Gap , où leur famille a commandé de tout temps...[208].
Le lendemain les cinquante seigneurs partent accomplir leur mission à Valence.
Le lieutenant-gouverneur La Motte-Gondrin vient de faire exécuter à Romans, le pasteur Duval et le gentilhomme Louis Gay, puis sans raison sérieuse et massacrer des paysans et leurs femmes sur un marché. Le peuple se soulève, mais l'évêque réussit à les calmer. Le gouverneur, responsable de ces crimes, se croit en sécurité dans son hôtel particulier. Mais il se trompe : des Adrets, Furmeyer, Beaumont et Miribel... prennent Valence et il est tué à coups de dagues, puis pendu[209].
Furmeyer, le 27 avril 1562, chevauche jusqu’à Saint-Bonnet dans le Champsaur. Arrivé sur place, il réunit ses partisans. Comme Guillaume Farel est emprisonné, il le fait évader par une corbeille qu’il glisse le long des murs de la prison. Farel est libre, mais il est bien décidé à revenir à Gap. Jacques Rambaud de Furmeyer rejoint le parti protestant et s'y comporte encore plus vaillamment que son frère le capitaine Furmeyer, écrit Eugène Haag dans La France protestante.
Du Champsaur ceux qu'on va appeler les Razats (partisans de la tolérance religieuse) marchent sur Gap.
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Protestants commandés par des Adrets et le capitaine Furmeyer venus éliminer La Motte-Gondrin.
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La révolution religieuse du XVIe s. à Gap[]
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Le duc Antoine de Crussol (1528 - 1573), beau-frère de l'évêque de Gap, chef militaire protestant durant les guerres de religion.
Jacques Rambaud de Furmeyer est déclaré déchu de ses qualités de prévôt et de chanoine, dépouillé de ses bénéfices et de la prébende de Montalquier.
Parmi les conquêtes que le protestantisme fait à Gap à cette époque, deux surtout ont une grande influence sur les événements qui suivent, celles de l'évêque Gabriel de Clermont (1526 - 1571) et de Jacques Rambaud de Furmeyer, prévôt du Chapitre[210].
La famille de Clermont, en haine de celle des Guises, penche fortement vers la réforme. Antoine de Clermont, gouverneur du Dauphiné et frère de l'évêque de Gap, est remplacé comme suspect. Sa charge est donnée à La Motte-Gondrin. Julien de Clermont, seigneur de Thoury, un autre de ses frères, embrasse la réforme. Louise, leur sœur, est femme d'Antoine de Crussol, l'un des chefs du parti protestant. Sa conversion est éclatante. Il se dépouille publiquement de ses vêtements sacerdotaux dans la chapelle Sainte-Colombe, et les foule aux pieds en présence de Farel. Il favorise certainement Farel.
Jacques de Rambaud est nommé prévôt du chapitre de Saint-Arnoul, en 1551, et le reste jusqu'en 1562[211]. Il succède à un vieillard vénérable, Antoine de Rousset, d'une vieille famille du Gapençais alliée aux Rambaud, probablement issue des comtes de Forcalquier, et dont on retrouve des membres dès l'an 1060. Jacques Rambaud, est élu à sa place[212].
Le Chapitre ne peut admettre que l'un de ses principaux dignitaires soit un hérétique. Par une mention du registre des assemblées capitulaires de Mutonis, notaire épiscopal, nous apprenons que le 20 avril 1562, les ecclésiastiques le chassent pour incapacité et hérésie[213]. A sa place les chanoines élisent comme prévôt, l’ancien prévôt, Barthélemy Martin. Et puis ils sévissent avec énergie contre le prévôt qui ressort de leur juridiction, contrairement à l'évêque[214].
Le 22 avril 1562, dans une réunion extraordinaire, Jacques Rambaud de Furmeyer est déclaré déchu de ses qualités de prévôt et de chanoine, dépouillé de ses bénéfices et de la prébende de Montalquier. Jacques est même probablement menacé d'un procès criminel. Il quitte la ville plein de colère et va se réfugier près de son frère Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer[215].
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FIN DE VIE (1964/1565)[]
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Calvin reçoit Farel âgé, mais il va décéder avant lui.
De 1562 è 1565 Farel a deux grandes préoccupations : sa paroisse de Neufchâtel et le sort des Eglises de France, particulièrement celles de Lyon et de sa ville natale, Gap[216].
Guillaume Farel va à Genève, où la santé de Calvin décline. Il rédige son testament le 25 avril, prévoyant des legs à sa famille et au Collège. Calvin lui envoie des objurgations, car Farel est à la fois très âgé et malade[217]. Quelques jours plus tard, tous les pasteurs genevois lui rendent une dernière visite et ses adieux sont consignés dans son Discours d'adieu aux ministres. Il y relate sa vie à Genève, et rappelle les difficultés qu'il a parfois rencontrées. Calvin meurt le 27 mai 1564 à l'âge de 54 ans. Son corps est d'abord exposé mais, devant l'affluence de visiteurs, les réformateurs craignent d'être accusés de promouvoir le culte d'un saint. Il est inhumé le lendemain dans une fosse anonyme, au cimetière des Rois[218].
L'ultime voyage de Farel, en 1565, est pour Metz, cette ville qu’il affectionne particulièrement. Déjà fortement affaibli dans sa santé, il fait le voyage au printemps. Farel arrive à Metz le 12 mai 1565, y prêche le lendemain.
Farel et revient peu de semaines après à Neuchâtel, malade et épuisé le 13 septembre.
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SES ÉCRITS[]
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Du vray usage de la croix... (1540).
Farel écrit 15 ouvrages théologiques, écrits en français. Ce sont des écrits plutôt occasionnels d'importance historique sans séquelles théologiques majeures. Sa grande force est la parole verbale, portée par un zèle fervent, qui convainc l'auditeur, mais provoque parfois aussi une résistance, qui peut même se manifester contre lui dans la violence verbale et physique :
¤ Le Pater noster et le Credo en françoys, (1524, 1er rapport de la Réforme française). Guillaume Farel est l'un des premiers réformateurs, l'aîné de Calvin et Bèze. Parmi les premiers instruments qu'il estima nécessaires au réveil de la foi, il plaça les textes liturgiques comme le Pater Noster ou le Credo. Francis Highman nous présente ces textes, qui sont parmi les plus diffusés de la Réforme, comme la première expression de la piété réformée française. Car si l'exposition du Credo est largement inspirée de Luther, Farel développe autour du texte du Pater Noster de nombreuses explications où se reflètent les éléments de sa spiritualité : rapport personnel en même temps que dépendance entière du croyant envers Dieu, et purification intérieure par le Saint Esprit.
¤ La maniere et fasson qu'on tient en baillant le sainct baptesme en la saincte congregation de Dieu : et en espousant ceulx qui viennent au sainct mariage, et à la saincte Cene de nostre seigneur, es lieux lesquelz Dieu de sa grace a visité, faisant que selon sa saincte parolle ce qu'il a deffendu en son eglise soit rejecté, et ce qu'il a commandé soit tenu. Aussi la maniere comment la predication commence, moyenne et finit, avec les prieres et exhortations qu'on faict à tous et pour tous, et de la visitation des malades. Neuchâtel : Pierre de Vingle, 1533. (1er traité liturgique réformateur)
¤ Il écrit la 1re liturgie en langue française, qui est aussi la 1re représentation française de la doctrine de la RéformeSommaire et briefve déclaration, en 1525, réédité en 1534.
¤ De la Tres-sainte Cène de notre seigneur Jésus et de la Messe qu'on chante communément est né la rencontre de Guillaume Farel et de Pierre Viret, alors de retour de Paris. Assistant aux prêches du flamboyant Dauphinois, celui-ci l'engage à prêcher l'Évangile dans sa ville natale, Orbe. C'est fait le 6 mai 1531. Mi-mai, Viret célèbre le premier Baptême évangélique d'un enfant à Orbe et, le 28 mai, Farel y célèbre la première Cène (1531).
¤ Le Résumé des actes de la dispute de Rive (1535), Farel, Guillaume (1489-1565)...
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NOTES ET RÉFÉRENCES[]
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- ↑ Emil Dönges : Wilhelm Farel. Ein Reformator der französischen Schweiz. Durchges. 2. Auflage (1. Auflage 1897). Ernst-Paulus-Verlag, Neustadt/Weinstraße 1993.
- ↑ Histoire de la Réforme en Savoie, Eugène Boulitrop. 1964.
- ↑ Carrière Victor. Guillaume Farel propagandiste de la Réformation. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 20, n°86, 1934. pp. 37-78.
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- ↑ Guillaume Farel - 1489-1565- Biographie Nouvelle. Éditeur Slatkine, 1930.
- ↑ Centuriae Latinae: cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques Chomarat, Volume 1. Marie-Madeleine de La Garanderie. Travaux d'humanisme et Renaissance, ISSN 0082-6081. Colette Nativel. Librairie Droz, 1997. ISBN 2600002227, 9782600002226.
- ↑ Emil Dönges : Wilhelm Farel. Ein Reformator der französischen Schweiz. Durchges. 2. Auflage (1. Auflage 1897). Ernst-Paulus-Verlag, Neustadt/Weinstraße 1993.
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- ↑ Guillaume Farel ou le périple d'un prophète prédicant
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- ↑ Actes du Colloque Guillaume Farel, Librairie Droz, ISBN 2600056548, 9782600056540.
- ↑ Un captivant voyage sur les pas de Guillaume Farel
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- ↑ Histoire de la ville de Gap, Roman, Joseph (1840-1924). Gap 1892
- ↑ Guillaume Farel ou le périple d'un prophète prédicant
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- ↑ AD 05 G 70, 509, 515, 1137
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- ↑ Bouyé Édouard. L’église médiévale et les armoiries : histoire d’une acculturation. In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 113, n°1. 2001. pp. 493-542.
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- ↑ Biographie de Guillaume Farel
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- ↑ Du vrai usage de la croix de Jésus-Christ, Guillaume Farel, J. G. Fick, 1865
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- ↑ Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française : recueillie et publiée, avec d'autres lettres relatives à la Réforme et des notes historiques et biographiques. I. 1512-1526 / par A. L. Herminjard... Éditeur : H. Georg (Genève) Éditeur : M. Lévy frères (Paris) Éditeur : G. Fischbacher : 1866-1897.
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- ↑ Latourette, Kenneth; Winter, Ralph (1975), The Rise of the Reformed and Presbyterian Churches A History of Christianity, 2, Peabody: Prince Press, ISBN 978-1-56563-329-2.
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- ↑ Etudes sur Farel: thèse, Charles Schmidt, Silbermann, 1834.
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- ↑ Histoire de la Réforme protestante dans le Pays de Neuchâtel
- ↑ Carrière Victor. Guillaume Farel propagandiste de la Réformation. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 20, n°86, 1934. pp. 37-78.
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- ↑ Guillaume Farel, LE REFORMATEUR FRANCAIS, LE PREMIER ET LE PLUS VAILLANT MISSIONNAIRE DU PROTESTANTISME DE LANGUE FRANCAISE
- ↑ Centuriae Latinae: cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques Chomarat, Volume 1. Marie-Madeleine de La Garanderie. Travaux d'humanisme et Renaissance, ISSN 0082-6081. Colette Nativel. Librairie Droz, 1997. ISBN 2600002227, 9782600002226.
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- ↑ Roger Mazauric, Le tragique destin d’un patricien messin. Gaspard de Heu, Sr. de Buy
- ↑ Roger Mazauric, Le tragique destin d’un patricien messin. Gaspard de Heu, Sr. de Buy
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- ↑ Cellarius (Keller), Andreas
- ↑ Présentation d'Aigle
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- ↑ Clerval A. Strasbourg et la Réforme française (octobre 1525-décembre 1526). In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 7, n°35, 1921. pp. 139-160.
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- ↑ Présentation d'Aigle
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- ↑ Neuchâtel: les excès de Guillaume Farel et un vote très serré
- ↑ La Réforme à Genève, XVIe siècle
- ↑ Neuchâtel: les excès de Guillaume Farel et un vote très serré
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- ↑ George-Auguste Matile, Histoire de la Seigneurie de Valangin jusqu'à sa réunion à la Directe en 1592, C. Attinger, 1852.
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- ↑ aquarelle préparatoire d’Edouard Elzingre, AEG, Archives privées 279.13
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- ↑ L’affaire des placards (1534)
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- ↑ Lettre de Jean Calvin à Guillaume Farel
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