Wiki Guy de Rambaud
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A614

Statue de Dihya, à Khenchela.

Dihya, Daya Ult Yenfaq Tajrawt (= belle gazelle, en tamazight), est surnommée la Kahena ou Kahina (= la sorcière, en arabe) par certains historiens musulmans, comme Ibn Khaldoun. Elle est née vers 664, dans les Aurès, et morte en 704[1], dans les montagnes autour de Khenchela. Elle est enterrée à Bir El Ater (= Tébessa), selon une intervention, lors du 6Modèle:Exp colloque sur El Kahina, à Khenchela, du Professeur Zineb Ali Benali de l'université Paris VIII.

A la fin de l'Antiquité, l'Ifriqiya appartient au monde chrétien et à la communauté latine. Un changement culturel, qui peut passer pour radical, va faire des Berbères dont beaucoup se croient romains des musulmans[2].

Daya Ult Yenfaq Tajrawt est le chef de la tribu des Djerawas, puis devient la reine guerrière de tous les Berbères des Aurès qui régne de 685 environ à 704. Elle s'oppose à Hasan ibn al-Nu'man et aux Omeyyades lors de l'expansion islamique en Afrique du Nord au VIIModèle:Exp siècle. Al-Kahina dirige la résistance la plus déterminée à l'invasion. Autour de 690, elle commande toutes les armées d'Afrique du Nord[3].

C’est une des premières reines guerrières de l'Histoire. Certains auteurs la considèrent comme juive[4], d'autres comme chrétienne[5] et Ibn Khaldoun en fait une sorcière dans son Histoire des Berbères. Pour certains musulmans être juif c'est être le diable[6].

Bien que de nombreuses sources parlent de la Kahina, Ibn Khaldoun est le seul qui donne son nom : Parmi eux [les Jarawa] les plus puissants se distinguaient surtout la Kahina, reine des [montagnes des Aurès]. Awras de son vrai nom[7].

Sa résistance et celle de Kosaila (ca 640-686), avant 686, sont tellement opiniâtres, que les armées musulmanes reculent parfois. Ils doivent promettre une certaine autonomie aux Berbères, en échange de leur soumission et de leur conversion[8].

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Cavalière berbère.

Femme éprise de liberté ; femme amazighe, elle honore leur histoire. Elle brille comme une lumière qui éclaire le long chemin vers l'identité et la liberté des Berbères. Citons le chant de guerre de Dihya :

Galope ma jument amazighe

Et guide les miens vainqueurs

Je suis la Dihia guerrière[9].

Ibn Khaldoun nous dévoile que la Kahina a des pouvoirs magiques et écrit : Hassan accorde au fils de la Khahina le commandement en chef des Djerawas et le gouvernement du Mont Awres, il faut savoir que d'après les conseils de cette femme, conseils dictés par les connaissances surnaturelles que ses démons familiers lui avaient enseignées, ses deux fils s'étaient rendus aux Arabes avant la dernière bataille Il faut casser l'image de la résistante en en faisant une juive envoyée par le diable pour combattre le Djihad.




Sa famille et leur religion.

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Saint Augustin, Evêque d'Hippone-Bône (354-430) est en partie Berbère.

Dihya est la fille de Tabat, descendant de Nisan (= Tiqan)[10]. Son père est le chef des Djerawas, une tribu berbère de l'Aurès, au cours au milieu du VIIModèle:Exp siècle. Certains historiens parlent plutôt d'un clan princier[11]. Tabat, selon certains spécialistes s'appelle Matiya, forme arabisée des prénoms Matthias ou Matthieu et est le fils de Tífan (= Théophane). À la fois un des fils et le père de Dihya portent des prénoms chrétiens[12].

Au XIXModèle:Exp siècle, et par la suite, des romanciers prétendent que Daya Ult Yenfaq Tajrawt est juive et que sa tribu sont des Berbères judaïsés, ce que les universitaires actuels réfutent totalement[13]. Le surnom que lui donnent certains historiens arabes, bien après son combat contre les envahisseurs musulmans, la Kahena, rappelle le nom juif Kohen (en hébreu prêtre, en arabe sorcier). La prétendue conversion au judaïsme de la tribu des Djerawas est une pure invention. Consuela Lopez-Morillas ou Oliver Asin - entre autres - les considèrent comme chrétiens[14]. C'est aussi l'avis de Gabriel Camps[15].

Ibn Khaldoun, historien musulman médiéval, raconte qu'à la fin des empire romain et byzantin des mouvements dits de conversion au judaïsme ou de judaïsation ont lieu chez les Berbères et les Soudanais. Haim Zeev Hirschberg dit que tout ce qu'il écrit sur ce sujet est totalement infondé[16]. Camps ajoute que les provinces romaines d'Afrique ont été évangélisées au même rythme que les autres provinces de l'Empire romain et possédant des églises vigoureuses[17].

Haim Zeev Hirschberg ajoute que dans les légendes orales des juifs d'Algérie, bien au contraire Kahya est dépeinte comme un ogre et persécutrice des Juifs.

Selon al-Maliki, elle transporte lors de ses voyages ce que les Arabes appellent une idole, peut-être une icône de la Vierge ou l'un des saints chrétiens, mais certainement pas quelque chose associée à des coutumes religieuses juives[18]. L'argument que les juifs sont des Berbères ou des Khazars convertis est de nos jours repris par des propagandistes antisionistes.

Daya Ult Yenfaq Tajrawtal-Kāhinat est peut-être d'ascendance mixte : berbère et byzantine chrétienne, puisque l'un de ses fils est décrit comme un Yunani ou Grec[19]. Il faut voir en Daya une Berbère romanisée.


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Ruines d'un fort byzantin dans les Aurès.



Sa jeunesse

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Le Jihad

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Conquête musulmane.

De la péninsule arabique les Arabes partent à la conquête du monde. C'est le Jihad par l'épée qui légitime ces guerres contre les non-musulmans[20]. Michael Bonner, dans Le Jihad. Origines, interprétations, combats, souligne que le Jihad est considéré comme un outil pour ouvrir le fath (= monde) à l'islam. En 643, les Arabes, dirigés par le calife Omar, atteignent la Tripolitaine et réduisent en esclavage les femmes et les enfants au profit de l'armée musulmane. Néanmoins les musulmans voient leurs armées engagées dans une campagne visant à la conquête de l'empire sassanide. Ils ne veulent pas s'engager plus loin en Afrique du Nord, car le pouvoir musulman en Egypte est encore faible. Le calife émet des ordres stricts d'abandonner Tripoli, vers la fin de l'année 643, selon Muhammad Husayn Haykal et son al Farouq Umar.

Cependant la tradition prophétique présente aussi le Jihad comme un moyen de subsistance. Le Prophète dit : Allah a placé ma rizqi (= subsistance) sous ma lance. Les siras et autres ouvrages d'histoire islamiques montrent aussi que les batailles permettent d'exiger des capitations des populations assujetties[21].

Le Prophète interdit de disposer à sa guise des prisonniers, et de tuer les femmes et les enfants lors des batailles[22] Les captifs doivent devenir des esclaves ou être relâchés sous rançon. C'est aussi la règle chez les chrétiens à cette époque.

Dans l'Ifriqiya les habitants romanisés des villes et des plaines du littoral se sont convertis au christianisme. Mais la domination romaine s'effondre. Avant l'invasion arabe de farouches guerriers, les Levathae, les mêmes que les auteurs arabes appelleront plus tard Louata, ruinent le grenier à blé de Rome. Ces nomades chameliers, venus de l'est, pénètrent dans les terres méridionales de la Byzacène (= Kairouan) et de Numidie (= nord de l'Algérie) qui avaient été mises en valeur au prix d'un rude effort soutenu pendant des siècles et font reculer puis disparaître l'agriculture permanente, remplacée par une steppe désolée[23].




Une princesse berbère

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Tadmayt_La_reine_Amazighe_Kahina

Tadmayt La reine Amazighe Kahina

Hommage à Dihya la kahina

Kosaila (ca 640-686)Dihya naît vers 664. Après la domination carthaginoise, romaine et vandale, les Byzantins gouvernent et sont censés protéger l'Ifriqiya. Cet empire, succède de Rome en Afrique du Nord au nom de la défense de la chrétienté et de l'Empire. Le général Bélisaire bat les Vandales, tandis que la pacification du territoire reste laborieuse du fait des révoltes de certains Berbères[24]. D'autres se convertissent au christianisme et sont alliés des Byzantins.

C’est dans ce contexte que survient peu après la conquête musulmane, avec là-encore des consersions. En 664, Gennadius, exarque d'Afrique, refuse d'envoyer au gouverneur des provinces occidentales de l'Empire, Constans, les recettes des impôts, et expulse le représentant de l'empereur[25]. Ces actes de rébellion provoque un soulèvement en Afrique. Les garnisons se joignent aux citoyens, dirigéS par Eleutherios le Jeune , et expulsent Gennadius, en 665[26]. Le Byzantin malhonnête et rebelle, Gennadius, se réfugie à la cour du calife Muawiya à Damas. Ce traître lui demande de l'aide pour reprendre Carthage. Le calife accepte et envoie une armée avec Gennadius pour envahir l'Afrique byzantine en 665[27].

Dihya est la fille aînée d’un grand chef des Aurès. Dahya ne connaît pas les contraintes. Mais des femmes de sa tribu, les Djerawas, elle possède la beauté farouche, des hommes, le courage indomptable. Ibn Khaldoun propage de nombreuses légendes sur Dihya. Un certain nombre d'entre eux se référe à sa longue chevelure ou sa grande taille, deux caractéristiques légendaires de sorcières. Elle est également censée avoir le don de prophétie[28]. Ibn Khaldoun raconte qu'elle a trois fils, ce qui est caractéristique des sorcières dans les légendes. Dans la réalité, deux sont les siens et le troisième est un jeune prisonnier arabe adopté. Une autre légende prétend que, dans sa jeunesse, elle a parait-il libéré son peuple d'un tyran en acceptant de l'épouser, puis l'a tué lors de leur nuit de noces.

Enfant Daya Ult Yenfaq Tajrawt ne connaît que la guerre. Sa tribu est alliée des Byzantins et combat les musulmans. Kosaila (ca 640-686), prince chrétien berbère combat les musulmans.




Kosaila (ca 640-686)

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Kosaila (ca 640-686)

En 665, une armée califale bat les Byzantins débarqués à Hadrumète, mais se replie sur l'Égypte. En 670, Uqba ibn Nafi (622-683), fonde au cœur de la Byzacène une place forte, Qairawan (= Kairouan), pour tenir en respect les Byzantins des villes côtières. Son but est aussi de défendre des Berbères.

Koceïla-ben-Lemezm (ca 640-686), Aksil, chef de tribu amazighe résiste à la conquête musulmane. Son nom, Aksil (= guépard en amazighe. Kosayla ou Kusila, en arabe, peut être rapproché de Caecilianus, en latin. Si Dihya va être surnommée la sorcière, ce prince lui a le droit au surnom flatteur de Kelb-Roumia (= chien de l'étrangère).

La tribu dont il devient le chef réside le long de la bordure méridionale du Tell (= le sud tunisien et algérien). Elle est formée par les sédentaires Aouraba du groupe Branès selon la fameuse classification des Berbères établie par Ibn Khaldoun. C’est ainsi que les chroniques arabes adjoignent à son prénom, les ethniques El-Aourabi et El-Baranssi. sa confession est chrétienne et laisse imaginer au vu de son rang social une culture latine en plus de son rapprochement signalé avec le monde byzantin[29].

Aksil à l'époque de la révocation de Uqba ibn Nafi (622-683), en 675, et la nomination à sa place de Ibn Mouhajir Dinar lève alors une armée, mais il est vaincu près de Tlemcen.

Le prince se convertit à l’Islam, tout en restant aux côtés du vainqueur dont il est un proche collaborateur. Uqba ibn Nafi (622-683) est nommé à la tête du Maghreb en 681, mais Koceila subit un tas de brimades de ce gouverneur.

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Raid de Uqba ibn Nafi, en 682, jusqu’à l'Atlantique.

En 682, avec ses troupes arabes et des Mawâli (= convertis berbères), Uqba ibn Nafi (622-683) entame une grande chevauchée jusqu’au rivage de l’Atlantique, non sans provoquer quelques soulèvements de tribus, tout en bénéficiant d’appuis d’autres chefs berbères.

Luis Garcia de Valdeavellano écrit que : Les Arabes chefs avaient considérablement étendu leurs possessions africaines, et dès l'année 682 Uqba avaient atteint les rives de la de l'Atlantique, mais il était incapable d'occuper Tanger, car il a été contraint de rebrousser chemin vers le montagnes de l'Atlas par une personne mystérieuse qui est devenu connu dans l'histoire et la légende comme le comte Julien. Les historiens musulmans ont parlé de lui comme Ilyan ou Ulyan, son véritable nom était probablement Julian, le Uldoin gothique ou peut-être Bulian[30].

Koceïla-ben-Lemezm (ca 640-686) fait partie de son armée et l’accompagne dans son expédition qui le mène au Rif, et à Souss… Là, Uqba ibn Nafi (622-683) massacre les habitants de cette région et s'empare de leur femmes. Il pénétre à cheval dans l'Atlantique prenant Allah à témoin qu'il n'y avait plus d'ennemis de la religion à combattre ou d'infidèles à tuer[31].

Les tribus qui ont embrassé la foi islamique sous la menace du sabre, reviennent à leur première religion chrétienne ou païenne. Kosaila (ca 640-686), très maltraité, est au nombre de ces apostats[32]. Sur le chemin de retour, Aksil reprend ses correspondances avec les Byzantins et profite d’une occasion pour prendre la fuite. Son armée augmente pendant que celle de son ennemi diminue en raison de la défection des Berbères, sans oublier la présence des Roums.




La bataille de Tahouda

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Le_palais_de_Koceila_(Tahouda)

Le palais de Koceila (Tahouda)

Ruines du palais de Koceila à Tahouda

Au retour de son raid, Uqba est surpris en 683 par une coalition de Byzantins et de Berbères chrétiens placés sous les ordres du prince awraba Koceïla-ben-Lemezm (ca 640-686)[33].

Devant la brutalité inouïe de Uqba et de ses troupes (qui effraie même le Calife à Damas !) les citadins gréco-byzantins oublient leur méfiance des Berbères et décident de former une alliance avec eux. De leur côté, les différentes tribus et principautés berbères acceptent de s'unir pour la circonstance. Le chef choisi pour diriger cette coalition anti-arabe est le prince berbère chrétien, Koceïla, qui gouverne un vaste royaume semi-indépendant dans les Aurès[34].

Les garnisons arabes sont massacrées dans les villes où elles stationnent. Uqba est forcé de se replier vers l'Est. Il commet alors une grossière erreur : il sépare ses troupes en deux, renvoyant vers l'Egypte le gros de son armée, chargée d'escorter le fruit de leurs pillages en Afrique du Nord [35].

Uqba est tué lors du combat livré à l'Oued el Abiod, au lieu dit Tahouda, au sud de l'Aurès. Ses gardes, au nombre de trois cents, mettent pied à terre, dégainent leurs épées et en brisent les fourreaux, dont ils sentent bien qu'ils n'auront plus besoin. Uqba et tous les siens succombent. Le corps de sidi Ukba est enterré dans l'oasis de ce nom, à quatre lieues de Biskra.

Aksel marche, en 683, sur Kairouan, base des troupes musulmanes du Maghreb, provoquant la panique chez les chefs arabes dont certains prônaient carrément l'abandon de toutes leurs conquêtes à l'ouest de la Cyrénaïque. Le compagnon d’Uqba, Zuhair ibn Qais se réfugie à Barqa dans l’attente des renforts, ses troupes ayant refusé de lui obéir et d’attaquer les Berbères. Le pays n'en reste pas moins disputé.

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Africa, déesse berbère et romaine.

Ce n’est que trois ans plus tard qu’arrivent les hommes et l’argent à la rescousse. Une grande bataille oppose en 686 à Mems, à trente kilomètres à l’ouest de Kairouan, l’armée de Zuhair ibn Qais et celle de Kosaila qui est finalement tué dans la bataille après avoir régné durant trois ans à Kairouan.

Si, pour les populations arabisées d'Afrique du Nord, Uqba est devenu un saint (une ville, Sidi Oqba, ayant même été fondée près du lieu de sa mort, à Tahouda, dans les environs de l'actuelle Biskra), la mémoire de Koceïla-ben-Lemezm (ca 640-686) reste vivace chez les berbérophones, qui en on fait un symbole de la résistance à l'arabisation forcée[36].

Quant à la grande tribu dont est issu Kosaila, elle laisse d’autres pages dans l’histoire. Les Aouraba du fait de la Conquête musulmane au Maghreb s’établissent dans la région de Taza, dans le Rif et dans la région du Zerhoun, précisément à Walili (= Volubilis). Idris ibn Abdallah se marie avec Kenza l’Awrabienne, mère de tous les Idrissides. Mais c'est une autre histoire !



Le temps des victoires

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Soldats byzantins au VIIe s.

Koceila en prenant Kairouan se présente comme un dirigeant légitime musulman. Cela crée un grand malaise dans les Byzantins.

Quand le roi des Berbères, et des populations côtières, est tué, les Arabes ne laissent qu'une simple garnison à Kairouan, bientôt massacrée par un corps byzantin débarqué à Barka. Constantinople, après des années d'angoisse, envoie des renforts pour renforcer les villes côtières, et remplacer Kosaila.

Le chef arabe Hassan atteint les Aurès après avoir vaincu le chef berbère Kosaila, en 686. Depuis la mort de Koseila, les Berbères se sont mis sous l'autorité d'une femme surnommée Kahina, qui vit retirée dans les montagnes d'Aouras. Hassan marche contre elle, et lui livre bataille sur le bord de la rivière Nîni. Elle a ordonné avant d'aller au combat la destruction de sa propre capitale Baghaya de sorte qu'elle ne puisse ni abriter, ni ravitailler les musulmans. Après un combat acharné, les musulmans sont mis en déroute, et plusieurs des compagnons de Hassan sont faits prisonniers.

Hacan se retire avec les débris de son armée à Barka, d'où il écrivit à Abd-et-Métiit pour l'informer de sa position. Le calife lui enjoignit de re ter où it était jus- qu'à nouvel ordre.














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Ruines de Kasr El Kahina.

c'est sur les plaines de la région de Baghaï que la reine El Kahina fit ériger dans cette région plusieurs forteresses lors de son opposition à l'avancée de l'armée du conquérant musulman Hassan Ibn Nouamane qu'elle a défait en l'an 680 juste après qu'il eut conquis Carthage. Elle affrontera une seconde fois, en 701, l'armée de ce même général, près de Kaïs (28 km de Khenchela) où elle fut vaincue et contrainte de se réfugier près de Bir El Ater (Tébessa) où elle aurait été enterrée. Ce qui expliquerait l'appellation de Bir El Kahina donnée par des historiens à Bir El Ater. Lors d’une intervention, samedi dernier lors du 6e colloque sur El Kahina, à Khenchela, le Pr. Zineb Ali Benali de l'université Paris VIII avait soutenu cette thèse de l'enterrement de la reine amazighe à Bir El Ater, la qualifiant de "plus plausible que celle de sa décapitation et de l’acheminement de sa tête à Damas au palais du calife omeyyade Abdelmalik Ibn Merouane".





Hacau demeura 

(t) Les montagnes d'AourM commencent, suivant Ectrisi. à(;ue)ques milles de la ville de Baghaïa. D'après Procope (De /if//o ~ lico, T, S), le mont ~Mr était à treize Journées au sud de Carthage.

(a) Au rapport d'Ebn-MMtdoun, Et-K.a- mna leur rendit la tibfrtp, à l'exception de K.ftiitid-bpn-Tfezid-et-Ca~i. qu'r))e retint au- près d'eH< e[ qu'elle lit élever avec ses deux h)s.

dans la province de Barka pendant cinq ans, et l'endroit où il s'était établi reçut le nom de Kosour-Hacan ( les châteaux de Haçan).

Ḥassān combat également les Zénètes rassemblés autour de la Kahena. Mis en difficulté, il est repoussé jusqu'à Barqa, mais réussit à reprendre le dessus, notamment grâce aux renforts envoyés par le calife ʿAbd Al-Malik



Le temps des défaites

En 698, l’exarchat de Carthage est finalement mis à bas par Hassan Ibn Numan à la tête d’une armée de 140 000 hommes ; il finit par détruire Carthage

Pour réparer cet échec, le calife Abd-e!-Méiik ordonne à Haqan-Ibn-Omar de se rendre avec une armée dans la province d'Afrique. Arrivé à Kaïrewan,ce chef relève le courage des musulmans, et marche contre Carthage, ville qui n'a pas encore été prise. Hncan prit la ville d'assaut, et la détruisit de fond en comble. Les habitants, Crées ou Francs, qui avaient échappé au massacre, se ré- fugièrent en Sicile et en~Espa~ne. Quel- ques Grecs et Berbères, rassembtës à Setfoura et à Bizerte, essayèrent de la résistance; mais ils furent à )et)r tour vaincus et dispersés. Les musul- mans non-seulement reprirent tout le territoire qu'ils avaient perdu mais ils ajoutèrent encore à leurs conquêtes.

Le calife Abd el-Malik ne s'avoue pas vaincu et renvoie en Afrique une nouvelle armée qui réussit à s'emparer de Carthage en 695, mais une flotte byzantine reprend la ville à la faveur des difficultés que rencontrent les Arabes face aux Berbères.

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Tajjmint, refuge de la Kahina.

Abd Al-Malik fait parvenir à Hasan ibn al-Nu'man, en 698, une armée de 140.000 hommes il conquiert l’exarchat de Carthage et finit par détruire Carthage, Tunis et surtout Kairouan. Cette ville rebâtie à cette occasion prend dès lors la place de Carthage en tant que capitale. La destruction de l’exarchat de Carthage marque la fin de l’influence romaine et byzantine en Afrique du Nord, et la montée de l’islam au Maghreb[37].

des troupes desti- nées à renverser la puissance d'Et-Ka- hina. A-i'approche de Hacan ( l'an 74 de t hégire), la reine des Berbères dit à son peuple « Les Arabes veulent s'em- parer des villes, de l'or et de l'argent, et nous ne désirons posséder que des champs pour !a culture et le pâturage. Je pense donc qu'il n'y a qu'un seul plan a suivre :c'est de dévaster le pays afin de les décourager. En conséquence, elle en voya ses partisans de tous côtés pour détruire les villes, démolir les châ- teaux, couper les arbres et enlever les biens des habitants. Tout le pays, de- puis Tripoli jusqu'à Tanger, n'était, au rapport d'Ebn-Ziad, qu'un seul bo- cage et une succession continuftte de vihases; mais tout fut détruit par cette femme.

Pendant sa marche, Hacan reçut la soumission volontaire de' Cabès, de Castiiiya et de Nifzawa. Il atteignit enfin t'armée de Kanina, et lui livra ba- taille. Cette fois la victoire se déciara pour tes Arabes Kahina, qui avait elle- même prédit sa mort, périt pendant la fuite. Les Berbères obtinrent une amnis- tie, à la condition de fournir aux Arabes un corps auxiliaire de douze mille hom- mes. Dès cette époque, l'islamisme se propagea parmi les Berbères.


man-el-Rassani fut envoyé d'Egypte, où il exer-

çait un commandement important, par le kalife Abd-el-Malek, pour succéder, dans le gouver- nement de l'Afrique, à Zoh'eïr-ibn-k'aïs, en l'an 74 de l'hégire (694 de notre ère).

Hassan réduisit et ruina de fond en comble, d'abord, la superbe Carthage, qu'Okba avait déjà abattue, mais qui s'était relevée; puis il soumit à l'empire du kalife toutes les autres villes de la province, à l'exception toutefois.

d'Ilippone (Bône), dernier rempart de la chré- tienté en Afrique.

Une révolte plus formidable que celle de Kos- seïla éclata bientôt. Elle avait pour chef une guerrière du nom de Doumiah, que les Berbères désignaient sous le nom de Kahina, ou Kaliena (devineresse, prêtresse). Elle appela aux armes les débris des Grecs et des Romains, et les tribus berbères. Cette Jeanne d'Arc des anciens temps battit en maintes rencontres les troupes musulmanes. ,

Il'assan accourut au devant d'elle avec une armée imposante et plus forte qu'aucune de celles que les Arabes lui avaient opposées jus- qu'alors.

La Kahina, dont toute l'histoire pourrait faire le texte d'un merveilleux roman, la Kahina le mit en fuite, fit prisonniers un grand nombre de ses cavaliers et le poursuivit jusqu'à ce qu'elle l'eût chassé de Gabès (vers les confins Est de la Tunisie actuelle). La dernière bataille avait été livrée sur les bords de la rivière de Nini (pro- vince actuelle de Constantine) et la retraite de Hassan s'était opérée à marches forcées à travers tout le territoire de la province de Carthage jusqu'à la frontière du pachalik de Tripoli (Ta- capa).

Après avoir informé le kalife Abd-el-Malek de cette grande défaite de ses troupes, Hassan continua sa marche pour rentrer à Damas, ra guerrière juive du nom de Doumiah, que les Berbères désignaient sous le nom de Kahina, ou Kaliena (devineresse, prêtresse). Elle appela aux armes les débris des Grecs et des Romains, et les tribus berbères. Cette Jeanne d'Arc des anciens temps battit en maintes rencontres les troupes musulmanes. ,

Il'assan accourut au devant d'elle avec une armée imposante et plus forte qu'aucune de celles que les Arabes lui avaient opposées jus- qu'alors.

La Kahina, dont toute l'histoire pourrait faire le texte d'un merveilleux roman, la Kahina le mit en fuite, fit prisonniers un grand nombre de ses cavaliers et le poursuivit jusqu'à ce qu'elle l'eût chassé de Gabès (vers les confins Est de la Tunisie actuelle). La dernière bataille avait été livrée sur les bords de la rivière de Nini (pro- vince actuelle de Constantine) et la retraite de Hassan s'était opérée à marches forcées à travers tout le territoire de la province de Carthage jusqu'à la frontière du pachalik de Tripoli (Ta- capa).

Après avoir informé le kalife Abd-el-Malek de cette grande défaite de ses troupes, Hassan continua sa marche pour rentrer à Damas, ra

guerrière juive du nom de Doumiah, que les Berbères désignaient sous le nom de Kahina, ou Kaliena (devineresse, prêtresse). Elle appela aux armes les débris des Grecs et des Romains, et les tribus berbères. Cette Jeanne d'Arc des anciens temps battit en maintes rencontres les troupes musulmanes. ,

Il'assan accourut au devant d'elle avec une armée imposante et plus forte qu'aucune de celles que les Arabes lui avaient opposées jus- qu'alors.

La Kahina, dont toute l'histoire pourrait faire le texte d'un merveilleux roman, la Kahina le mit en fuite, fit prisonniers un grand nombre de ses cavaliers et le poursuivit jusqu'à ce qu'elle l'eût chassé de Gabès (vers les confins Est de la Tunisie actuelle). La dernière bataille avait été livrée sur les bords de la rivière de Nini (pro- vince actuelle de Constantine) et la retraite de Hassan s'était opérée à marches forcées à travers tout le territoire de la province de Carthage jusqu'à la frontière du pachalik de Tripoli (Ta- capa).

Après avoir informé le kalife Abd-el-Malek de cette grande défaite de ses troupes, Hassan continua sa marche pour rentrer à Damas, raentissant sa fuite dans l'espoir que quelques fuyards musulmans pourraient encore le re- joindre.

En route, il reçut l'ordre du kalife de s'arrêter au lieu où lui parviendrait la missive, et de n'en point bouger. Il se trouvait en ce moment- là à Bark'a. Il s'y établit jusqu'à ce qu'il eùt reçu d'Égypte un renfort de troupes avec les- quelles il put rentrer en Ifrikia.

Bark'a, ancienne Barcé, était l'une des villes de l'ancienne Pentapole, la Cyrénaïque. Son nom lui vient de la quantité de pierres de diffé- rentes couleurs, ou galets qui se trouvent mêlées au sable de son sol, — curieuse particularité géologique dont l'explication n'a point été ré- solue jusqu'à ce jour, si ce n'est peut-être par un très-intéressant ouvrage de M. le baron d'Es- piard de Colonge : La Chute du ciel. Bark'a, d'ailleurs, se dit en Afrique de tous lieux qui présentent la même constitution de sol.

Bark'a était au pouvoir des Arabes d'Égypte dès l'an 21 (641 de notre ère), un an avant la première invasion en Ifrikia. 'Amr-ben-El'assi, émir d'Egypte, avait accordé la paix aux habi- tants de Bark'a, moyennant un tribut de 13,000 dinars annuels (130,000 francs), et pour qu'ils pussent s'acquitter de la capitation qu'il leur imposait, il leur permit de vendre leurs enfants.

En apprenant la rentrée en campagne de Hassan (ou Haccn, suivant d'autres historio-

graphes), la Kahina fit abattre tous les arbres et détourner toutes les sources du pays que l'armée arabe allait avoir à traverser pour la décourager et l'exténuer de privations.

Cependant les deux armées se rencontrèrent.

Le premier choc fut si terrible que de part et d'autre on crut à une complète destruction.

Mais la Kahina fut mise en fuite. Alors eut lieu la contre-partie de la poursuite dont elle avait quelques années auparavant harcelé le vaincu Hassan, maintenant vainqueur.

Elle fut tuée près d'un puits qui a conservé son nom : puits de la Kahina, après cinq années de commandement toujours victorieux.

A la suite de son triomphe, Hassan, en bon politique, confia le commandement des Ber- bères aux fils de la Kahina qui firent leur sou- mission et entraînèrent celle de tout le pays.

La Kahena est vaincue près de l'actuelle Tabarka et sa tête est envoyée à ʿAbd Al-Malik (702)1. Ḥassān développe ensuite Tunis, près de Carthage, puis est remplacé par Mūsā ibn Nuṣayr vers 705[38]. Ce dernier achève la pacification de l'Afrique du Nord, mais échoue à prendre Ceuta.

De ces populations des côtes très vite on en entend plus parler. Se convertissent-ils à l'islam ou sont-ils massacrés ou bien encore réduits en esclavage ? De nos jours, malgré l'hétérogénéité berbère, les échantillons d'ADN suggèrent que l'arabisation est principalement un processus culturel plutôt qu'un remplacement démographique.



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L'amphithéatre d'El Jem en 1875.



Dès l’Exarchat de Carthage, l’amphithéâtre de Jem est devenu une forteresse et un lieu de refuge. Le monument est parfois appelé ksar de la Kahena. Vaincue et traquée, elle se réfugie avec ses partisans dans l’amphithéâtre et y résiste durant quatre ans. Selon la légende, elle est trahie par son jeune amant, qui la poignarde avant d’envoyer sa tête embaumée au chef des armées arabes.






--De Diderot septembre 3, 2012 à 09:14 (UTC)

Notes et références

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  8. Algérie: les racines de l'intégrisme, Saïd Bouamama, Editions Aden, 2000.
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