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'''Bataille de la Berre (737)'''
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[[File:Aea3.png|thumb|260px|Après la bataille.]]
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[[File:Acm115.PNG|thumb|260px|Plan de la Bataille de la Berre.]][[Fichier:Acom22.jpg|thumb|260px|Vallée de la Berre.]][[File:Acm50.jpg|thumb|260px|Le champ de bataille vu de l'Ermitage Saint Victor.]][[File:Acm137.jpg|thumb|260px|Bataille de la Berre (737).]][[File:Acm140.jpg|thumb|260px|Le Château du Castellas à Montredon-des-Corbières, sous les murs duquel a lieu la bataille de la Berre.]]
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Bataille de la Berre (737)
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L'armée djihadiste craignant sans doute de ne pas trouver libres les passages des Pyrénées, s'est embarquée en Catalogne, avec le projet de remonter l'Aude jusqu'à Narbonne. Mais les Francs ont garni ce fleuve d'estacades et de pieux, pour empêcher tout secours d'arriver à la ville assiégée.
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Les Arabes, frustrés dans leur espoir, débarquent sur la côte. Charles Martel, laissant une partie de son armée sous les murs de Narbonne, marche avec le reste au devant des Arabes, qu'il rencontre sur les bords de la Berre, à deux milles de la mer et à sept de Narbonne. C'est la Bataille de la Berre .
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Charles, engageant sur-le-champ le combat avec sa vigueur et sa promptitude accoutumée, fend lui-même la tête du chef des armées arabes d'un coup de sa francisque, et les Arabes, privés de leur chef, ne tardent pas à lâcher pied. Les Francs en massacrent une partie pendant qu'ils cherchent à regagner leurs vaisseaux. D'autres se noient dans les marais salants qui bordent celte côte empestée. Seul un petit nombre enfin, se frayant un passage l'épée à la main, parvient à travers mille dangers à se jeter dans Narbonne.
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Le califat estimait qu'il lui faudrait une génération, mais Martel réussit en cinq ans. Charles, pour la première fois, équipe sa cavalerie lourde avec des étriers. Préparé pour faire face à la phalange franque, les musulmans ne sont absolument pas préparés pour faire face à une force mixte de cavalerie lourde et d'infanterie dans une phalange. La capacité qu'a Charles à coordonner infanterie et cavalerie est inégalée à cette époque et lui permet de faire face à la supériorité du nombre d'envahisseurs, et de les vaincre de façon décisive encore et encore. Certains historiens pensent que la Bataille de la Berre est une victoire aussi important pour l'Europe chrétienne que la [[Bataille de Poitiers (732)]].
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Charles Martel ne prend pas la ville. Les historiens militaires croient qu'il aurait pu la prendre, mais le chef des Francs croit que sa vie touche à sa fin, et qu'il va avoir beaucoup de travail à faire pour préparer ses fils à prendre le contrôle du royaume franc. Le roi Thierry IV vient de mourir, et Charles doit déjouer les intrigues des nobles, ses rivaux. Ses soldats, gorgés de butin, ont hâte de s'en retourner chez eux, jouir des fruits de leur conquête. En outre, le duc aquitain Hunald menace ses lignes de communication avec le nord, afin de le décider à se retirer de la Septimanie et de détruire plusieurs bastions (Béziers, Agde, etc.).
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Les Francs brûlent pendant leur retraite Agde, Marguelonne et Béziers pour éviter qu’elles redeviennent des forteresses arabes<ref>''La France et la Méditerranée : vingt-sept siècles d'interdépendance'', Irad Malkin, BRILL, 1990.</ref>.
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Malgré ce repli temporaire la Bataille de la Berre conforte la présence franque sur les bords de la Méditerranée. Car, Charles Martel revient avec ses troupes et une armée que Liutprand, roi des Lombards, lui envoie. Il va faire le siège de Narbonne, mais ne prend pas la ville. Toutefois les musulmans ne sont plus présents que dans cette forteresse et les campagnes environnantes.

Version du 27 janvier 2017 à 16:31

brouillon


                       Bataille de la Berre (737)



Aea3

Après la bataille.

Acm115

Plan de la Bataille de la Berre.

Acom22

Vallée de la Berre.

Acm50

Le champ de bataille vu de l'Ermitage Saint Victor.

Acm137

Bataille de la Berre (737).

Acm140

Le Château du Castellas à Montredon-des-Corbières, sous les murs duquel a lieu la bataille de la Berre.

Bataille de la Berre (737)

L'armée djihadiste craignant sans doute de ne pas trouver libres les passages des Pyrénées, s'est embarquée en Catalogne, avec le projet de remonter l'Aude jusqu'à Narbonne. Mais les Francs ont garni ce fleuve d'estacades et de pieux, pour empêcher tout secours d'arriver à la ville assiégée.

Les Arabes, frustrés dans leur espoir, débarquent sur la côte. Charles Martel, laissant une partie de son armée sous les murs de Narbonne, marche avec le reste au devant des Arabes, qu'il rencontre sur les bords de la Berre, à deux milles de la mer et à sept de Narbonne. C'est la Bataille de la Berre .

Charles, engageant sur-le-champ le combat avec sa vigueur et sa promptitude accoutumée, fend lui-même la tête du chef des armées arabes d'un coup de sa francisque, et les Arabes, privés de leur chef, ne tardent pas à lâcher pied. Les Francs en massacrent une partie pendant qu'ils cherchent à regagner leurs vaisseaux. D'autres se noient dans les marais salants qui bordent celte côte empestée. Seul un petit nombre enfin, se frayant un passage l'épée à la main, parvient à travers mille dangers à se jeter dans Narbonne.

Le califat estimait qu'il lui faudrait une génération, mais Martel réussit en cinq ans. Charles, pour la première fois, équipe sa cavalerie lourde avec des étriers. Préparé pour faire face à la phalange franque, les musulmans ne sont absolument pas préparés pour faire face à une force mixte de cavalerie lourde et d'infanterie dans une phalange. La capacité qu'a Charles à coordonner infanterie et cavalerie est inégalée à cette époque et lui permet de faire face à la supériorité du nombre d'envahisseurs, et de les vaincre de façon décisive encore et encore. Certains historiens pensent que la Bataille de la Berre est une victoire aussi important pour l'Europe chrétienne que la Bataille de Poitiers (732).

Charles Martel ne prend pas la ville. Les historiens militaires croient qu'il aurait pu la prendre, mais le chef des Francs croit que sa vie touche à sa fin, et qu'il va avoir beaucoup de travail à faire pour préparer ses fils à prendre le contrôle du royaume franc. Le roi Thierry IV vient de mourir, et Charles doit déjouer les intrigues des nobles, ses rivaux. Ses soldats, gorgés de butin, ont hâte de s'en retourner chez eux, jouir des fruits de leur conquête. En outre, le duc aquitain Hunald menace ses lignes de communication avec le nord, afin de le décider à se retirer de la Septimanie et de détruire plusieurs bastions (Béziers, Agde, etc.).

Les Francs brûlent pendant leur retraite Agde, Marguelonne et Béziers pour éviter qu’elles redeviennent des forteresses arabes[1].

Malgré ce repli temporaire la Bataille de la Berre conforte la présence franque sur les bords de la Méditerranée. Car, Charles Martel revient avec ses troupes et une armée que Liutprand, roi des Lombards, lui envoie. Il va faire le siège de Narbonne, mais ne prend pas la ville. Toutefois les musulmans ne sont plus présents que dans cette forteresse et les campagnes environnantes.

  1. La France et la Méditerranée : vingt-sept siècles d'interdépendance, Irad Malkin, BRILL, 1990.