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'''[[Fichier:A184.jpg|thumb|350px|Eglise cathédrale de Chalons.]]Antoine Herlaut''' est né à Mareuil-La-Motte, au diocèse de Beauvais, entre 1498 et 1503. Son patronyme s'écrit aussi Herlau, Erlaut ou Erlault... et même Arlaud (!). Antoine est prieur de la Sorbonne et Docteur en théologie de la Faculté de Paris. ''Hospes'' en 1533, ''Socius'' en 1536, docteur en 1540, il est choisi, cette dernière année, avec Démocharès, pour professer au collège. C'est alors qu'il commente Pierre Lombard. Recteur de l'Université de Paris il est choisi pour être le Confesseur & premier Aumônier de la reine Catherine de Médicis. Prédicateur du Roi Charles IX, il est nommé évêque de Chalon-sur-Saône (1561-1573), malgré l'opposition du chancelier de l'Hôpital, qui veut placer sur ce siège son propre frère. Il assiste au colloque de Poissy (1561), où il joue un certain rôle, en sauvegardant les intérêts de la foi catholique, que certains prélats semblent vouloir compromettre. Il ''réconcilie'', le 17 mars 1562, l'église de Saint-Médard de Paris,'' qui avoit été profanée par les novateurs.'' Envoyé par le roi au concile de Trente, il est arrêté près de Troyes par le sieur de Traves de Saint-Léger , Gentilhomme huguenot, qui le détient jusqu'à la fin de ce concile. II retourne à la Cour, ou il passe presque toute sa vie, abandonnant le soin de son diocèse à ses Grands-Vicaires. ''Le second Edit de pacification ayant laissé respirer les François, Erlaut vint prendre possession de son évêché le 7 mai 1564, & trois jours après il reçut le Roi Charles IX qui faisoit la visite de son royaume. ''A la cour il se charge des nombreuses fondations, qui ont pour objet l'entretien dans les collèges de Paris de boursiers des diocèses de Beauvais, Noyon, Soissons. Herlaut édite, en 1536, les ''Commentaires d'Alexandre d'Aphrodisie'' sur la Métaphysique d'Aristote. Il est l'un des plus grands prédicateurs de son temps.
 
   
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Antoine est l'un des personnages de ''Wann-Chlore'', un roman d'Honoré de Balzac, publié en 1825, sous le pseudonyme Horace de Saint-Aubin et réédité sous le nom d'Honoré de Balzac avec le titre ''Jane la pâle, ''selon ''Catherine de Medicis et son temps dans La Comédie humaine'', de Nicole Cazauran (1976).
 
   
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===Sa famille===
 
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">[[Fichier:Blason_herlaut.jpg|thumb|Blason Herlaut-Herlau-Erlaut (d'Hozier).]]Son père s'appelle '''Mahieu Erlault ou Herlaut (1470-1540)''', selon le baron Xavier de Bonnaut d'Houet, auteur d'''Un Picard, Antoine Erlault, confesseur de Catherine de Médicis'' (1894) ''Les francs-archers de Compiègne'' (1897). Sa mère d'après un autre auteur a comme nom '''Hélène Crombat'''. Mahieu est laboureur et marguillier de sa paroisse. Ses origines sont donc modestes. Antoine a deux frères : Florent, laboureur comme son père, et Jean qui, entre dans les Ordres, puis devient curé de Margny-sur-Matz, village voisin de Mareuil. Le baron Xavier de Bonnaut d'Houet pense qu''''Estienne Erlault''', de Bienville, franc-archer de Compiègne, qui prend part, en 1477, aux mémorables campagnes de Bourgogne et d'Artois, est de sa famille. Mais le prénom Antoine, le patronyme que est orthographié parfois différemment à Paris et en Picardie, les fonctions, le blason commun... tout cela peut nous amener à penser que les Erlaut-Herlaut de Paris et ceux de Compiègne sont une même famille. L'Armorial de Rietstap’s nous dit cependant que les Herlaut sont de Paris et portent : ''D'or, au chevron d'azur, accompagné de trois roses de gueules. ''Il est fort possible que les Erlaut de Paris aident leur cousin d'une branche relativement pauvre à être étudiant.</p>
 
   
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'''Antoine Herlaut'''
Le premier Erlaut-Herlaut connu, '''Nicole Erlaut (ca 1390-après 1467)''', est dit dans des quittances royales ''notre amé et feal secretaire maistre Nicole Erlaut, receveur général dudit aide. ''Dans une autre quittance en 1431, on peut lire : ''Nous, conte d'Estarac, confessons avoir eu et receu de maistre Nicolas Erlaut, receveur général de l'ayde de...'' selon ''Sceaux gascons du moyen âge : (gravures et notices), ''de'' ''Paul Laplagne Barris (1888-1892). Nicolas est Trésorier-Général de Languedoc en 1466-1467, selon ''Bibliothèque de l'École des chartes'', Volumes 86 à 87 (1925)
 
   
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A la génération suivante, un autre '''Antoine Erlaut''' '''(1400-après 1471)''' est reçu général de la Cour des aides en 1461, puis est Premier Général des séances ou audiences au Conseil et aux Plaidoiries de la Cour des aides, selon le Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France (1933). Un autre '''Nicole ou Nicolas d'Erlaut''' '''(ca 1410-avant 1469)''' est trésorier du Dauphiné, selon ''Mémoires de Messire Philippe de Comines, seigneur d'Argenton, où l'on trouve ...'', de Philippe de Commynes. Sa femme, '''Jeanne de Vi(c)try (ca 1420-après 1494)''', est d'une famille de drapiers parisiens. Ils ont au moins trois enfants :
 
   
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*'''Jehan Erlault '''est reçu en l'office de général maître des monnoyes (1457-1471), selon le ''Recueil de documents relatifs à l'histoire des monnaies frappées par les rois de France, depuis Philippe II jusqu'à François Ier'', de Félicien de Saulcy (1879-1892).
 
   
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*Une fille qui se marie avec '''Nicole Bataille (1438-1482)''', le plus grand légiste du royaume de France, avocat à Nancy en 1473. Il meurt de chagrin car sa femme, mère de 12 enfants, le trompe avec de jeunes hommes.
 
   
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[[Fichier:A184.jpg|thumb|260px|Antoine Herlaut est Confesseur & premier Aumônier de la reine Catherine de Médicis, Prédicateur du Roi Charles IX, évêque de Chalon-sur-Saône (1561 - 1573).]]
*'''Jacques Erlaut (ca 1445-1509)''', le 14 avril 1469, est commis et le fils dee feu maistre Nicolas Erlaut, son pere, en son vivant trésorier et receveur general des finances de Languedoc. Il est est secrétaire du roi, receveur de sa cour de Parlement, receveur des gages du parlement en 1497. Le fief de Gaucourt en 1498 à lui. Il est notaire et secrétaire du Roi, lors de son hommage (22 août 1498), mais aussi écuyer, et donc seigneur de Villers-sous-Saint-Leu. Puis il est général des finances en Bourgogne, selon ''Lettres de Louis XI, roi de France: publiées d'après les originaux pour la Société de l'histoire de France,'' Bernard Édouard de Mandrot (1890). Jacques épouse, par contrat du 8 juillet 1496, '''Sidonie de Cyvrieu (ca 1480-1553)''', damoiselle, fille de Geoffroy, garde de la monnaie de Lyon, et de Guyonne de Thomassin. Sa veuve rend hommage pour Gaucourt, le 18 juillet 1509. Sidonie se remarie avec Charles du Plessis (1484-1559), de 10 mai 1511. Jacques et Sidonie ont 4 enfants, dont :
 
**'''Jehan Herlaut (1498-après 1539)''' rend hommage pour Gaucourt en 1526. Aux assemblées de la noblesse de Senlis, en 1539, Jean de Herlaut, ''escuyer, seigneur de Villers sous Saint Leu, est absent, nonobstant la comparence qu'ayant offert faire pour luy Daniel Vizet son procureur aux causes à Senlis'', nous dit le ''Nouveau coutumier général, ou Corps des coutumes générales et particulières de France: et des provinces connues sous le nom des Gaules; exactement verifiées sur les originaux conservez au greffe du Parlement de Paris, & des autres cours du royaume'', de Charles Antoine Bourdot de Richebourg, Julien Brodeau, Toussaint Chauvelin, Charles Du Moulin, François Rageau, Jean-Marie Ricard, Gabriel Michel de La Rochemaillet (1724). Il est à noter qu'à partir de lui Erlaut devient Herlaut.
 
   
 
'''Antoine Herlaut''' est né à Mareuil-La-Motte, au diocèse de Beauvais, entre 1498 et 1503. Son patronyme s'écrit aussi Herlau, Erlaut ou Erlault... et même Arlaud (!). Antoine est prieur de la Sorbonne et Docteur en théologie de la Faculté de Paris. ''Hospes'' en 1533, ''Socius'' en 1536, docteur en 1540, il est choisi, cette dernière année, avec Démocharès, pour professer au collège. C'est alors qu'il commente Pierre Lombard. Recteur de l'Université de Paris il est choisi pour être le Confesseur & premier Aumônier de la reine Catherine de Médicis. Prédicateur du Roi Charles IX, il est nommé évêque de Chalon-sur-Saône (1561-1573), malgré l'opposition du chancelier de l'Hôpital, qui veut placer sur ce siège son propre frère. Il assiste au colloque de Poissy (1561), où il joue un certain rôle, en sauvegardant les intérêts de la foi catholique, que certains prélats semblent vouloir compromettre. Il ''réconcilie'', le 17 mars 1562, l'église de Saint-Médard de Paris,'' qui avoit été profanée par les novateurs.'' Envoyé par le roi au concile de Trente, il est arrêté près de Troyes par le sieur de Traves de Saint-Léger, Gentilhomme huguenot, qui le détient jusqu'à la fin de ce concile. II retourne à la Cour, ou il passe presque toute sa vie, abandonnant le soin de son diocèse à ses Grands-Vicaires. ''Le second Edit de pacification ayant laissé respirer les François, Erlaut vint prendre possession de son évêché le 7 mai 1564, & trois jours après il reçut le Roi Charles IX qui faisoit la visite de son royaume. A la cour il se charge des nombreuses fondations, qui ont pour objet l'entretien dans les collèges de Paris de boursiers des diocèses de Beauvais, Noyon, Soissons. Herlaut édite, en 1536, les ''Commentaires d'Alexandre d'Aphrodisie'' sur la Métaphysique d'Aristote. Il est l'un des plus grands prédicateurs de son temps.''
   
 
Antoine est l'un des personnages de ''Wann-Chlore'', un roman d'Honoré de Balzac, publié en 1825, sous le pseudonyme Horace de Saint-Aubin et réédité sous le nom d'Honoré de Balzac avec le titre ''Jane la pâle, ''selon ''Catherine de Medicis et son temps dans La Comédie humaine'', de Nicole Cazauran (1976).
   
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Au XVIIe siècle nous avons deux Herlaut :
 
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*'''[[Fichier:Mottet_hotel_des_rats.jpg|thumb|350px|Hôtel des Rats à Compiègne.]]Jérôme Herlaut (ca 1620-après 1685)''', n'est qu'un riche marchand marinier, à Compiègne et à Paris. Il est peut-être le fils de Jean Herlaut qui possédait en 1640 la troisième partie d'une maison, sise dans le ravelin de la porte du Pont, proche le moulin Bocquet. Jean est aussi un maître poissonnier. Il achète le petit hôtel des Rats à Compiègne en 1683, pour 4.050 livres, à Jean le Caron de Brissocourt, maître des Eaux et Forêts de la forêt de Laigue, selon le Bulletin de la Société historique de Compiègne (1911). Son fils, Nicolas-Jérôme lui constitue une rente. Le 24 juillet 1685, il est un marchand résidant ordinairement en la ville de Compiègne. Il n'est toutefois pas pas qu'un négociant. Il a été l'élu de Compiègne. Cette charge consiste à répartir l'impôt et à juger en première instance les contribuables.
 
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=== Sa famille ===
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[[Fichier:A188.jpg|thumb|260px|CPA de l'église de Mareuil-La-Motte.]]
**[http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Nicolas-J%C3%A9r%C3%B4me_Herlaut/11024908 Nicolas-Jérôme Herlaut] , son fils, est né vers 1650 et mort le 12 mai 1716 à Paris. Ce financier, très proche de Michel Chamillart (1652-1721), est le trésorier général des Gardes-Françaises et des Gardes suisses, l'un des six grands financiers lotisseurs de la place Vendôme. Son prénom est parfois écrit Nicolas-Hierosme et son nom orthographié Herlaud ou Herlant. Il se marie à '''Claude Leguilier,''' le 13 février 1681, à Compiègne, paroisse Saint-Jacques.
 
**La fille de Jérôme, '''Claude Herlaut''', est mariée à '''Pierre Cressen'''t, maître de la Poste de Gournay.
 
   
 
Son père s'appelle '''Mahieu Erlault ou Herlaut (1470 - 1540)''', selon le baron Xavier de Bonnaut d'Houet, auteur d'''Un Picard, Antoine Erlault, confesseur de Catherine de Médicis'' (1894) ''Les francs-archers de Compiègne'' (1897). Sa mère d'après un autre auteur a comme nom '''Hélène Crombat'''. Mahieu est laboureur et marguillier de sa paroisse. Ses origines sont donc modestes. Antoine a deux frères : Florent, laboureur comme son père, et Jean qui, entre dans les Ordres, puis devient curé de Margny-sur-Matz, village voisin de Mareuil. Le baron Xavier de Bonnaut d'Houet pense qu''''Estienne Erlault''', de Bienville, franc-archer de Compiègne, qui prend part, en 1477, aux mémorables campagnes de Bourgogne et d'Artois, est de sa famille. Mais le prénom Antoine, le patronyme que est orthographié parfois différemment à Paris et en Picardie, les fonctions, le blason commun... tout cela peut nous amener à penser que les [[Prosopographie des Erlaut-Herlaut|Erlaut-Herlaut.]] de Paris et ceux de Compiègne sont une même famille. L'Armorial de Rietstap’s nous dit cependant que les Herlaut sont de Paris et portent : ''D'or, au chevron d'azur, accompagné de trois roses de gueules''. Il est fort possible que les Erlaut de Paris aident leur cousin d'une branche relativement pauvre à être étudiant.
   
   
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[[Prosopographie des Erlaut-Herlaut|Voir article détaillé : Prosopographie des Erlaut-Herlaut.]]
*'''[[Fichier:Henry_Herlaut2.jpg|thumb|262px|Henry Herlau(t)est debout à droite.]]Henry Herlau (ca 1630-après 1696)''' fait une présentation du serment d'échevin de Paris en 1687 (O1 31 fol 174). Il porte : ''D'or, au chevron d'azur, accompagné de trois roses de gueules.'' Henry est conseiller de la Ville et ancien échevin et quartenier. Henry est aussi conseiller du Roy en l'Hôtel de Ville, Administrateur, gouverneur ancien Receveur Général de l'Hôtel-Dieu de Paris en 1691, selon l'''Inventaire-sommaire des Archives hospitalières antérieures à 1790'' (1884). Lors d'un tirage au lot qui a lieu le 21 juillet 1669, pour lequel on a fait appel à un apprenti de la Savonnerie du nom d'Antoine Foyer, la première tenture en huit pièces échoit à Henry Herlau. Il est représenté sur une célèbre toile d'Hyacinthe Rigaud, avec les quatre échevins de la moitié droite de l'oeuvre, Pierre Lenoir, Claude Bellier et Vincent Marescal. Sur une peinture de Nicolas de Largillière 1656-1746, il est debout à l'extrême droite, selon ''Nicolas de Largillierre, Musée Jacquemart-André'' (2003). Il est le père de :
 
   
**'''Antoine Herlau (1650-1734)''' est prêtre, prend le bonnet de docteur r en Théologie de la Faculté de Paris le 13 août 1682. Par la suite il fait partie de la Maison Royale de Navarre, et est Doyen de la Faculté. Il meurt dans la Maison des Docteurs de Navarre, le 14 octobre 1734. Ce Docteur est dit ''recommandable par sa solide pieté et par son amour pour les Pauvres... a Fait pendant sa vie et à sa mort de grandes Aumônes. Il n'a jamais eu de Benefice et n'en a jamais desiré. Il a fini à l'âge de 84 ans une vie trés édifiante par une mort toute Chrétienne. ''Il est gouverneur de l'Hôtel-Dieu en 1689. Son blason est tout petit peu différent, selon d'Hozier. Antoine Herlau, de la maison de Navarre, a avec Bossuet plusieurs conférences particulières, mais sans réussir à poser les bases d'un accord.
 
**'''[[Fichier:Motte.jpg|thumb|350px|Champlieu, Donneval, La Motte.]]Jerosme Herlaut de La Motte père''', conseiller du Roy, est ''controlleur ordinaire des guerres''. Il acquiert ''cette charge en 1685, est estably'' à Compiègne'' et estimé riche de cent mil livres et plus'', selon ''Revue nobiliaire, héraldique et biographique'' (1862), ''Etats des privilégiés en 1688''. Jérôme père achète,le 18 mai 1683, La Motte, Champlieu, Donneval, avec leurs maisons seigneuriales, selon ''Recueil des reglemens rendus jusqu'à présent concernant les droits d'amortissemens, francfiefs, nouveaux acquests et usages: avec les decisions du Conseil de l'année 1689 & autres rendus depuis. Ensemble les instructions faites pendant le bail de Pillavoine, & les regies de Cordier & Basset, et deux tables, l'une chronologique & l'autre par matieres. Ouvrage necessaire a toutes personnes qui sont dans le cas de connoitre, de payer & de recevoir lesdits droits (''1729).
 
   
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===Recteur de l'Université de Paris (1538-1544)===
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[[Fichier:Blason_herlaut.jpg|thumb|260px|Blason Herlaut-Herlau-Erlaut (d'Hozier).]]
   
 
Antoine Erlault est boursier dans un collège de Paris, puis il ait ses études de théologie à la Sorbonne, dont il est prieur. On le retrouve recteur de l'Université de Paris le 10 octobre 1538. Il passe avec succès ses examens de théologie en 1540 et devient Docteur en Sorbonne
   
 
: ''La suite de la Cour lui estoit une croix, et vivre simplement à la table des boursiers de Sorbonne lui estoit singulier contentement.''
   
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=== Confesseur de la reine Catherine de Médicis ===
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En 1544, il devient le confesseur et Premier Aumonier de la reine Catherine de Médicis aux appointements de 500 livres par an et reste jusqu'en 1561.
   
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== ÉVÊQUE DE CHALON (1561—1573) ==
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===Recteur de l'Université de Paris (1538-1544)===
 
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">Antoine Erlault fait ses études de théologie à la Sorbonne, dont il est prieur, puis recteur de l'Université de Paris le 10 octobre 1538 passe avec succès ses examens de théologie en 1540</p>
 
 
 
 
===Confesseur de la reine Catherine de Médicis ===
 
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">En 1544, il devient le confesseur de la reine Catherine de Médicis aux appointements de 500 livres par an. ''La suite de la Cour lui estoit une croix, et vivre simplement à la table des boursiers de Sorbonne lui estoit singulier contentement.''</p>
 
 
==EVÊQUE DE CHALON (1561—1573)==
 
 
===Colloque de Poissy===
 
===Colloque de Poissy===
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<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">[[Fichier:A186.jpg|thumb|350px|Le colloque de Poissy (septembre 1561).]]Antoine est nommé évêque de Chalon-sur-Saône, le 14 avril 1561. Il prend possession par procureur, mais ne s'empresse pas de se rendre dans sa ville épiscopale.</p>
 
   
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[[Fichier:A186.jpg|thumb|260px|Le colloque de Poissy (septembre 1561).]]
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">La même année, il assiste au colloque de Poissy, où il joue un certain rôle, en sauvegardant les intérêts de la foi catholique, que certains prélats semblent vouloir compromettre. Il y acquiert tant de réputation que le roy Charles IX le députe au concile de Trente. Il estoit en chemin pour y aller, lorsqu'il fut pris par le sieur de Traves, seigneur de Saint-Léger, qui estoit Huguenot. Ce malheur lui arrive près de Troyes. Il est si longtemps tenu en prison, que le concile s’achève avant qu'il soit remis en liberté. Sa rançon est taxée à six cent écus. Il ne la paie pas, car'' l'Edit de pacification estant là dessus survenu, il fut déclaré que toutes les rançons estaient nulles.''</p>
 
   
 
Antoine est nommé évêque de Chalon-sur-Saône, le 14 avril 1561. Il prend possession par procureur, mais ne s'empresse pas de se rendre dans sa ville épiscopale.
   
 
La même année, il assiste au colloque de Poissy, où il joue un certain rôle, en sauvegardant les intérêts de la foi catholique, que certains prélats semblent vouloir compromettre. Il y acquiert tant de réputation que le roy Charles IX le députe au concile de Trente. Il estoit en chemin pour y aller, lorsqu'il fut pris par le sieur de Traves, seigneur de Saint-Léger, qui estoit Huguenot. Ce malheur lui arrive près de Troyes. Il est si longtemps tenu en prison, que le concile s’achève avant qu'il soit remis en liberté. Sa rançon est taxée à six cent écus. Il ne la paie pas, car ''l'Edit de pacification estant là dessus survenu, il fut déclaré que toutes les rançons estaient nulles.''
   
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===Progrès du protestantisme===
 
===Progrès du protestantisme===
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<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">Pendant la captivité de l'évêque le protestantisme fait de grands progrès à Chalon. Le 5 mai 1562, les Réformés de la ville chassent les Carmes, font le prêche dans leur église et dans celle de Saint-Jean de Maizel, pillent l'église Saint-Pierre, puis ouvrent les portes de la cité à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Dupuy_de_Montbrun Charles Du Puy de Montbrun], et logent ses soldats chez les chanoines. Ils saccagent ensuite la cathédrale Saint-Vincent, le prieuré de Saint-Marcel et les abbayes de Maizières et de La Ferté. A la nouvelle des dévastations commises par Montbrun, [http://en.wikipedia.org/wiki/Gaspard_de_Saulx Gaspard de Saulx,] comte de Tavannes, vient, avec un petit corps de troupes, camper dans les bois de Menuse, attire à lui la cavalerie huguenote, la défait, et Montbrun ne songe plus qu'à plier bagage et se retire à petit bruit.</p>
 
 
   
 
Pendant la captivité de l'évêque le protestantisme fait de grands progrès à Chalon. Le 5 mai 1562, les Réformés de la ville chassent les Carmes, font le prêche dans leur église et dans celle de Saint-Jean de Maizel, pillent l'église Saint-Pierre, puis ouvrent les portes de la cité à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Dupuy_de_Montbrun Charles Du Puy de Montbrun], et logent ses soldats chez les chanoines. Ils saccagent ensuite la cathédrale Saint-Vincent, le prieuré de Saint-Marcel et les abbayes de Maizières et de La Ferté. A la nouvelle des dévastations commises par Montbrun, [http://en.wikipedia.org/wiki/Gaspard_de_Saulx Gaspard de Saulx,] comte de Tavannes, vient, avec un petit corps de troupes, camper dans les bois de Menuse, attire à lui la cavalerie huguenote, la défait, et Montbrun ne songe plus qu'à plier bagage et se retire à petit bruit.
   
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===L'édit de pacification de 1563===
 
===L'édit de pacification de 1563===
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<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">L'édit de pacification de 1563 arrête les fureurs de la guerre civile. Il rend sa liberté à l'évêque Antoine Herlaut. Mais, abandonnant le soin du diocèse à ses grands Vicaires, il retourne à la Cour où il reste plus d'une année. Cependant, quoique absent, le prélat profite de cet édit de pacification pour racheter les biens qui ont été aliénés pour payer la part du diocèse dans la contribution du Clergé. L'évêque rachète donc, pour 9.000 livres, les domaines de Fontaines et de Farges au baron de Rully, et, à l'avocat Gaillard, les prés de Chalon et de Crissey. Cette conduite de l'évêque est d'autant plus admirée que son voisin l'abbé de Saint-Pierre ne l'imite pas .</p>
 
   
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[[Fichier:Blason_herlaut.jpg|thumb|260px|Blason Herlaut-Herlau-Erlaut (d'Hozier).]]
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">C’est seulement le 27 mai 1564 que le prélat arrive à Chalon, après avoir couché au château de Champforgeuil. Il fait son entrée sans pompe, sans cérémonie, à cause des troubles. Le lendemain, il donne les Ordres dans son palais épiscopal et prêche deux fois dans la cathédrale de Saint-Vincent. S'il toucha les coeurs par son éloquence et par son bien dire, les exemples de sa bonne vie firent encore plus de fruit. Il estoit de ces Prélats qui n'ont pas moins de probité que de science, et qui se servent également bien de ces deux excellentes qualités pour la gloire de Dieu et la bonne édification des peuples.</p>
 
   
 
L'édit de pacification de 1563 arrête les fureurs de la guerre civile. Il rend sa liberté à l'évêque Antoine Herlaut. Mais, abandonnant le soin du diocèse à ses grands Vicaires, il retourne à la Cour où il reste plus d'une année. Cependant, quoique absent, le prélat profite de cet édit de pacification pour racheter les biens qui ont été aliénés pour payer la part du diocèse dans la contribution du Clergé. L'évêque rachète donc, pour 9.000 livres, les domaines de Fontaines et de Farges au baron de Rully, et, à l'avocat Gaillard, les prés de Chalon et de Crissey. Cette conduite de l'évêque est d'autant plus admirée que son voisin l'abbé de Saint-Pierre ne l'imite pas.
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">L'évêque donne bientôt, dans la ville et dans tout son diocèse, l'exemple d'une grande piété, de douceur, de modestie et d'humanité. Antoine Herlault précède de quelques jours l'arrivée de Charles IX à Chalon. Le Roi fait son entrée, accompagné de la Cour et des Grands du royaume, dans cette ville le 1<sup>er</sup> juin 1564 et y séjourne jusqu'au 3 juin. Il est reçu à l'entrée de la cathédrale par l'évêque. Mais, comme une épidémie sévit à Chalon, Charles IX est empêché de toucher les malades des écrouelles. Cependant le Roi visite les travaux de la citadelle commencée l'année précédente sur l'emplacement de l'abbaye de Saint-Pierre et des terres environnantes.</p>
 
   
 
C’est seulement le 27 mai 1564 que le prélat arrive à Chalon, après avoir couché au château de Champforgeuil. Il fait son entrée sans pompe, sans cérémonie, à cause des troubles. Le lendemain, il donne les Ordres dans son palais épiscopal et prêche deux fois dans la cathédrale de Saint-Vincent. S'il toucha les cœurs par son éloquence et par son bien dire, les exemples de sa bonne vie firent encore plus de fruit. Il estoit de ces Prélats qui n'ont pas moins de probité que de science, et qui se servent également bien de ces deux excellentes qualités pour la gloire de Dieu et la bonne édification des peuples.
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">Prétextant ses obligations de confesseur de la Reine, selon d'autres sources, Antoine préfère rester à la Cour et laisser'' son diocèse en proie à l'hérésie'' et en abandonner l'administration à ses grands vicaires.</p>
 
   
 
L'évêque donne bientôt, dans la ville et dans tout son diocèse, l'exemple d'une grande piété, de douceur, de modestie et d'humanité. Antoine Herlault précède de quelques jours l'arrivée de Charles IX à Chalon. Le Roi fait son entrée, accompagné de la Cour et des Grands du royaume, dans cette ville le 1<sup>er</sup> juin 1564 et y séjourne jusqu'au 3 juin. Il est reçu à l'entrée de la cathédrale par l'évêque. Mais, comme une épidémie sévit à Chalon, Charles IX est empêché de toucher les malades des écrouelles. Cependant le Roi visite les travaux de la citadelle commencée l'année précédente sur l'emplacement de l'abbaye de Saint-Pierre et des terres environnantes.
   
 
Prétextant ses obligations de confesseur de la Reine, selon d'autres sources, Antoine préfère rester à la Cour et laisser'' son diocèse en proie à l'hérésie'' et en abandonner l'administration à ses grands vicaires.</p>
   
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===La Saint-Barthélémy===
 
===La Saint-Barthélémy===
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<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">[[Fichier:A187.jpg|thumb|350px|Catherine de Médicis, Saint Barthélémy, Louvre.]]La guerre civile recommence en 1567 et dure plusieurs années. Pendant ce temps, le Chalonnais est ravagé par les Huguenots. Par suite de ces troubles, la misère est grande à Chalon. Les échevins visitent les maisons et trouvent cinq cents malheureux réduits à la plus extrême détresse. Dans une assemblée générale, tenue en 1571 et à laquelle les ecclésiastiques sont invités, le grand vicaire Agron offre, au nom de l'évêque Herlaut, de nourrir vingt pauvres par jour. Le doyen et le Chapitre de Saint-Vincent se chargent de pourvoir aux besoins de quarante, le doyen et les chanoines de Saint-Georges six. Les bourgeois et les habitants de Chalon, toujours libéraux envers les pauvres, assurent la nourriture et l'entretien des autres.</p>
 
   
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[[Fichier:A187.jpg|thumb|260px|Catherine de Médicis, Saint Barthélémy, Louvre.]]
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">L'année suivante, le 24 août 1572, a lieu l'horrible massacre de la Saint-Barthélemy. A Chalon, sur un commandement des échevins, les protestants se constituent prisonniers au palais épiscopal, où ils ne subissent aucun mauvais traitement.</p>
 
   
 
La guerre civile recommence en 1567 et dure plusieurs années. Pendant ce temps, le Chalonnais est ravagé par les Huguenots. Par suite de ces troubles, la misère est grande à Chalon. Les échevins visitent les maisons et trouvent cinq cents malheureux réduits à la plus extrême détresse. Dans une assemblée générale, tenue en 1571 et à laquelle les ecclésiastiques sont invités, le grand vicaire Agron offre, au nom de l'évêque Herlaut, de nourrir vingt pauvres par jour. Le doyen et le Chapitre de Saint-Vincent se chargent de pourvoir aux besoins de quarante, le doyen et les chanoines de Saint-Georges six. Les bourgeois et les habitants de Chalon, toujours libéraux envers les pauvres, assurent la nourriture et l'entretien des autres.
   
 
L'année suivante, le 24 août 1572, a lieu l'horrible massacre de la Saint-Barthélemy. A Chalon, sur un commandement des échevins, les protestants se constituent prisonniers au palais épiscopal, où ils ne subissent aucun mauvais traitement.
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=== La fin de sa vie ===
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===La fin de sa vie===
 
 
Sentant le poids de la vieillesse, il veut se donner un coadjuteur, avec future succession, dans la personne de Jacques Fourré. Si ses désirs ne peuvnt se réaliser, ce dernier, néanmoins, est son successeur.
 
Sentant le poids de la vieillesse, il veut se donner un coadjuteur, avec future succession, dans la personne de Jacques Fourré. Si ses désirs ne peuvnt se réaliser, ce dernier, néanmoins, est son successeur.
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">Dans les commencements del'année 1573, Antoine Erlault tomba malade à Paris; les médecins l'envoyèrent respirer l'air du pays natal et il vint chez son frère, le curéde Margny-sur-Matz. C'est là qu'il mourut le 28 septembre 1575, et oùil fut enterré; mais son coeur fut rapportéà Mareuil, oùil repose à côtédes restes de son père Mahieu et de son frère Florent. Une pierre, placée dans cette église, porte, avec les effigies de l'évêque Erlault, de son père et de son frère, l'inscription suivante : «Icy est inhuméle coeur de Révérend'Père en Dieu messire Anthoine Erlault, en son vivant prebtre, natif de Maroeul, docteur de Paris, evesque de Chalon sur la Sonne,- et confesseur de la royne de France: lequel a fondéen l'église de céans tous les derniers vendredy des mois, à tous jours, ung obit à diacre et soubdiacre, qui trespassa à</p>
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<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">Dans les commencements del'année 1573, Antoine Erlault tombe malade à Paris. les médecins l'envorent respirer l'air du pays natal et il vient chez son frère, le curé de Margny-sur-Matz. C'est là qu'il meurt le 28 septembre 1575, et il est enterré ; mais son coeur est rapportéà Mareuil, où il repose à côté des restes de son père Mahieu et de son frère Florent. Une pierre, placée dans cette église, porte, avec les effigies de l'évêque Erlault, de son père et de son frère, l'inscription suivante :
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: ''Icy est inhumé le coeur de Révérend Père en Dieu messire Anthoine Erlault, en son vivant prebtre, natif de Maroeul, docteur de Paris, evesque de Chalon sur la Sonne, et confesseur de la royne de France: lequel a fondé en l'église de céans tous les derniers vendredy des mois, à tous jours, ung obit à diacre et soubdiacre''.
   
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Outre la figure de l'évêque Antoine Erlault, la pierre posée dans l'église de Mareuil porte aussi l'écusson de l'évêque de Chalon. Cet écusson est entièrement différent des armes données par le Père Perry. Nous ne pouvons blasonner l'écusson gravé au trait sur la pierre de l'église de Mareuil, ni les émaux, ni les couleurs n'étant indiqués.
   
Dans son testament, l'évêque Antoine Erlault oublie complètement son Eglise de Chalon ; de même cette Eglise ne conserve aucun monument, mausolée ou épitaphe, rappelant le nom et le souvenir de ce prélat qui, Outre la figure de l'évêque Antoine Erlault, la pierre posée dans l'église de Mareuil porte aussi l'écusson de l'évêque de Chalon. Cet écusson est entièrement différent des armes données par le Père Perry. Nous ne pouvons blasonner l'écusson gravé au trait sur la pierre de l'église de Mareuil, ni les émaux, ni les couleurs n'étant indiqués.
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Dans son testament, l'évêque Antoine Erlault oublie complètement son Eglise de Chalon. De même cette Eglise ne conserve aucun monument, mausolée ou épitaphe, rappelant le nom et le souvenir de ce prélat.
Ce Prélat resta quelque temps dans son diocèse occupé à prêcher les Hérétiques; niais il retournoit souvent à Paris. II mourut dans un de ses voyages au village de Marigny le 28 septembre 1673 , Sc fut inhumé dans l'église de Saint-Eloi de Mareuil en Beau-voisis, où il avoit été baptisé.
 
   
<p style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">Selon la ''Revue Mabillon, archives de la France monastique'' :</p>
 
   
<li style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">En 1573 : Bulle de Grégoire XIII conférant le prieuré ou aumônerie de S.-Jean-l'Évangéliste de Mirebeau à Gilbert Le Conte, prieur de la Madeleine de Vezelai sur la résignation d'Antoine Erlault (avec la formule du serment que doit prêter le prieur). </li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li>
 
   
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[[Catégorie:Évêque]]
<li style="margin-top: 0px; margin-bottom: 9px;">Et en 1574 : Élection par les frères de l'aumônerie dudit Gilbert Le Conte en remplacement de Antoine Erlault, évêque de Châlon-sur-Saône. </li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li></li>
 
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[[Catégorie:Personnalité des guerres de religion]]
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[[Catégorie:Herlaut]]
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[[Catégorie:Famille Mottet]]
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[[Catégorie:Histoire de la Picardie]]

Version du 17 juillet 2020 à 08:03

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                                 Antoine Herlaut

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A184

Antoine Herlaut est Confesseur & premier Aumônier de la reine Catherine de Médicis, Prédicateur du Roi Charles IX, évêque de Chalon-sur-Saône (1561 - 1573).

Antoine Herlaut est né à Mareuil-La-Motte, au diocèse de Beauvais, entre 1498 et 1503. Son patronyme s'écrit aussi Herlau, Erlaut ou Erlault... et même Arlaud (!). Antoine est prieur de la Sorbonne et Docteur en théologie de la Faculté de Paris. Hospes en 1533, Socius en 1536, docteur en 1540, il est choisi, cette dernière année, avec Démocharès, pour professer au collège. C'est alors qu'il commente Pierre Lombard. Recteur de l'Université de Paris il est choisi pour être le Confesseur & premier Aumônier de la reine Catherine de Médicis. Prédicateur du Roi Charles IX, il est nommé évêque de Chalon-sur-Saône (1561-1573), malgré l'opposition du chancelier de l'Hôpital, qui veut placer sur ce siège son propre frère. Il assiste au colloque de Poissy (1561), où il joue un certain rôle, en sauvegardant les intérêts de la foi catholique, que certains prélats semblent vouloir compromettre. Il réconcilie, le 17 mars 1562, l'église de Saint-Médard de Paris, qui avoit été profanée par les novateurs. Envoyé par le roi au concile de Trente, il est arrêté près de Troyes par le sieur de Traves de Saint-Léger, Gentilhomme huguenot, qui le détient jusqu'à la fin de ce concile. II retourne à la Cour, ou il passe presque toute sa vie, abandonnant le soin de son diocèse à ses Grands-Vicaires. Le second Edit de pacification ayant laissé respirer les François, Erlaut vint prendre possession de son évêché le 7 mai 1564, & trois jours après il reçut le Roi Charles IX qui faisoit la visite de son royaume. A la cour il se charge des nombreuses fondations, qui ont pour objet l'entretien dans les collèges de Paris de boursiers des diocèses de Beauvais, Noyon, Soissons. Herlaut édite, en 1536, les Commentaires d'Alexandre d'Aphrodisie sur la Métaphysique d'Aristote. Il est l'un des plus grands prédicateurs de son temps.

Antoine est l'un des personnages de Wann-Chlore, un roman d'Honoré de Balzac, publié en 1825, sous le pseudonyme Horace de Saint-Aubin et réédité sous le nom d'Honoré de Balzac avec le titre Jane la pâle, selon Catherine de Medicis et son temps dans La Comédie humaine, de Nicole Cazauran (1976).

Sa famille

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A188

CPA de l'église de Mareuil-La-Motte.

Son père s'appelle Mahieu Erlault ou Herlaut (1470 - 1540), selon le baron Xavier de Bonnaut d'Houet, auteur d'Un Picard, Antoine Erlault, confesseur de Catherine de Médicis (1894) Les francs-archers de Compiègne (1897). Sa mère d'après un autre auteur a comme nom Hélène Crombat. Mahieu est laboureur et marguillier de sa paroisse. Ses origines sont donc modestes. Antoine a deux frères : Florent, laboureur comme son père, et Jean qui, entre dans les Ordres, puis devient curé de Margny-sur-Matz, village voisin de Mareuil. Le baron Xavier de Bonnaut d'Houet pense qu'Estienne Erlault, de Bienville, franc-archer de Compiègne, qui prend part, en 1477, aux mémorables campagnes de Bourgogne et d'Artois, est de sa famille. Mais le prénom Antoine, le patronyme que est orthographié parfois différemment à Paris et en Picardie, les fonctions, le blason commun... tout cela peut nous amener à penser que les Erlaut-Herlaut. de Paris et ceux de Compiègne sont une même famille. L'Armorial de Rietstap’s nous dit cependant que les Herlaut sont de Paris et portent : D'or, au chevron d'azur, accompagné de trois roses de gueules. Il est fort possible que les Erlaut de Paris aident leur cousin d'une branche relativement pauvre à être étudiant.


Voir article détaillé : Prosopographie des Erlaut-Herlaut.


Recteur de l'Université de Paris (1538-1544)

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Blason herlaut

Blason Herlaut-Herlau-Erlaut (d'Hozier).

Antoine Erlault est boursier dans un collège de Paris, puis il ait ses études de théologie à la Sorbonne, dont il est prieur. On le retrouve recteur de l'Université de Paris le 10 octobre 1538. Il passe avec succès ses examens de théologie en 1540 et devient Docteur en Sorbonne

La suite de la Cour lui estoit une croix, et vivre simplement à la table des boursiers de Sorbonne lui estoit singulier contentement.

Confesseur de la reine Catherine de Médicis

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En 1544, il devient le confesseur et Premier Aumonier de la reine Catherine de Médicis aux appointements de 500 livres par an et reste jusqu'en 1561.

ÉVÊQUE DE CHALON (1561—1573)

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Colloque de Poissy

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A186

Le colloque de Poissy (septembre 1561).

Antoine est nommé évêque de Chalon-sur-Saône, le 14 avril 1561. Il prend possession par procureur, mais ne s'empresse pas de se rendre dans sa ville épiscopale.

La même année, il assiste au colloque de Poissy, où il joue un certain rôle, en sauvegardant les intérêts de la foi catholique, que certains prélats semblent vouloir compromettre. Il y acquiert tant de réputation que le roy Charles IX le députe au concile de Trente. Il estoit en chemin pour y aller, lorsqu'il fut pris par le sieur de Traves, seigneur de Saint-Léger, qui estoit Huguenot. Ce malheur lui arrive près de Troyes. Il est si longtemps tenu en prison, que le concile s’achève avant qu'il soit remis en liberté. Sa rançon est taxée à six cent écus. Il ne la paie pas, car l'Edit de pacification estant là dessus survenu, il fut déclaré que toutes les rançons estaient nulles.

Progrès du protestantisme

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Pendant la captivité de l'évêque le protestantisme fait de grands progrès à Chalon. Le 5 mai 1562, les Réformés de la ville chassent les Carmes, font le prêche dans leur église et dans celle de Saint-Jean de Maizel, pillent l'église Saint-Pierre, puis ouvrent les portes de la cité à Charles Du Puy de Montbrun, et logent ses soldats chez les chanoines. Ils saccagent ensuite la cathédrale Saint-Vincent, le prieuré de Saint-Marcel et les abbayes de Maizières et de La Ferté. A la nouvelle des dévastations commises par Montbrun, Gaspard de Saulx, comte de Tavannes, vient, avec un petit corps de troupes, camper dans les bois de Menuse, attire à lui la cavalerie huguenote, la défait, et Montbrun ne songe plus qu'à plier bagage et se retire à petit bruit.

L'édit de pacification de 1563

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Blason herlaut

Blason Herlaut-Herlau-Erlaut (d'Hozier).

L'édit de pacification de 1563 arrête les fureurs de la guerre civile. Il rend sa liberté à l'évêque Antoine Herlaut. Mais, abandonnant le soin du diocèse à ses grands Vicaires, il retourne à la Cour où il reste plus d'une année. Cependant, quoique absent, le prélat profite de cet édit de pacification pour racheter les biens qui ont été aliénés pour payer la part du diocèse dans la contribution du Clergé. L'évêque rachète donc, pour 9.000 livres, les domaines de Fontaines et de Farges au baron de Rully, et, à l'avocat Gaillard, les prés de Chalon et de Crissey. Cette conduite de l'évêque est d'autant plus admirée que son voisin l'abbé de Saint-Pierre ne l'imite pas.

C’est seulement le 27 mai 1564 que le prélat arrive à Chalon, après avoir couché au château de Champforgeuil. Il fait son entrée sans pompe, sans cérémonie, à cause des troubles. Le lendemain, il donne les Ordres dans son palais épiscopal et prêche deux fois dans la cathédrale de Saint-Vincent. S'il toucha les cœurs par son éloquence et par son bien dire, les exemples de sa bonne vie firent encore plus de fruit. Il estoit de ces Prélats qui n'ont pas moins de probité que de science, et qui se servent également bien de ces deux excellentes qualités pour la gloire de Dieu et la bonne édification des peuples.

L'évêque donne bientôt, dans la ville et dans tout son diocèse, l'exemple d'une grande piété, de douceur, de modestie et d'humanité. Antoine Herlault précède de quelques jours l'arrivée de Charles IX à Chalon. Le Roi fait son entrée, accompagné de la Cour et des Grands du royaume, dans cette ville le 1er juin 1564 et y séjourne jusqu'au 3 juin. Il est reçu à l'entrée de la cathédrale par l'évêque. Mais, comme une épidémie sévit à Chalon, Charles IX est empêché de toucher les malades des écrouelles. Cependant le Roi visite les travaux de la citadelle commencée l'année précédente sur l'emplacement de l'abbaye de Saint-Pierre et des terres environnantes.

Prétextant ses obligations de confesseur de la Reine, selon d'autres sources, Antoine préfère rester à la Cour et laisser son diocèse en proie à l'hérésie et en abandonner l'administration à ses grands vicaires.

La Saint-Barthélémy

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A187

Catherine de Médicis, Saint Barthélémy, Louvre.

La guerre civile recommence en 1567 et dure plusieurs années. Pendant ce temps, le Chalonnais est ravagé par les Huguenots. Par suite de ces troubles, la misère est grande à Chalon. Les échevins visitent les maisons et trouvent cinq cents malheureux réduits à la plus extrême détresse. Dans une assemblée générale, tenue en 1571 et à laquelle les ecclésiastiques sont invités, le grand vicaire Agron offre, au nom de l'évêque Herlaut, de nourrir vingt pauvres par jour. Le doyen et le Chapitre de Saint-Vincent se chargent de pourvoir aux besoins de quarante, le doyen et les chanoines de Saint-Georges six. Les bourgeois et les habitants de Chalon, toujours libéraux envers les pauvres, assurent la nourriture et l'entretien des autres.

L'année suivante, le 24 août 1572, a lieu l'horrible massacre de la Saint-Barthélemy. A Chalon, sur un commandement des échevins, les protestants se constituent prisonniers au palais épiscopal, où ils ne subissent aucun mauvais traitement.

La fin de sa vie

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Sentant le poids de la vieillesse, il veut se donner un coadjuteur, avec future succession, dans la personne de Jacques Fourré. Si ses désirs ne peuvnt se réaliser, ce dernier, néanmoins, est son successeur.

Dans les commencements del'année 1573, Antoine Erlault tombe malade à Paris. les médecins l'envorent respirer l'air du pays natal et il vient chez son frère, le curé de Margny-sur-Matz. C'est là qu'il meurt le 28 septembre 1575, et où il est enterré ; mais son coeur est rapportéà Mareuil, où il repose à côté des restes de son père Mahieu et de son frère Florent. Une pierre, placée dans cette église, porte, avec les effigies de l'évêque Erlault, de son père et de son frère, l'inscription suivante :

Icy est inhumé le coeur de Révérend Père en Dieu messire Anthoine Erlault, en son vivant prebtre, natif de Maroeul, docteur de Paris, evesque de Chalon sur la Sonne, et confesseur de la royne de France: lequel a fondé en l'église de céans tous les derniers vendredy des mois, à tous jours, ung obit à diacre et soubdiacre.

Outre la figure de l'évêque Antoine Erlault, la pierre posée dans l'église de Mareuil porte aussi l'écusson de l'évêque de Chalon. Cet écusson est entièrement différent des armes données par le Père Perry. Nous ne pouvons blasonner l'écusson gravé au trait sur la pierre de l'église de Mareuil, ni les émaux, ni les couleurs n'étant indiqués. Dans son testament, l'évêque Antoine Erlault oublie complètement son Eglise de Chalon. De même cette Eglise ne conserve aucun monument, mausolée ou épitaphe, rappelant le nom et le souvenir de ce prélat.