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Antoine Charles Augustin d'Allonville
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Antoine Charles Augustin d'Allonville est né le 5 août 1735, au château de La Roche à Verdelot, province de Brie. Il est mort lors de la Journée du 10 août 1792[2]. Son cadavre, comme tous les corps des victimes royalistes, nobles, domestiques, gardes ou suisses, est jeté dans une fosse commune dans l'ancien Cimetière de la Madeleine, là où se dresse de nos jours la Chapelle expiatoire, puis dans les Catacombes.
Antoine Charles Augustin d'Allonville, dit le chevalier d’Allonville est un membre de la Maison d'Allonville. Lieutenant-colonel du régiment d'Artois-cavalerie, et chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, lorsqu'on le crée brigadier, le 1er mars 1780. D’Allonville obtient le grade de Maréchal des camps et armées du roi, le 18 janvier 1784, et a l'honneur d'être choisi comme sous-gouverneur du premier Dauphin, fils aîné du roi Louis XVI, Louis-Joseph de France (1781 - 1789).
Il est présent à Paris les journées du 12-14 juillet 1789, selon les Mémoires de son neveu Armand François d'Allonville. Antoine Charles Augustin d'Allonville est mort en défendant le palais des Tuileries, où il s'était rendu pour défendre le Roi, lors de la Journée du 10 août 1792[3][4][5][6]. Le chevalier est massacré dans le cabinet de lecture du second dauphin.
Cette Maison fournit des chevaliers de Rhodes, de l'ordre de Saint-Michel et de Malte. Plusieurs de ses membres ont le droit aux honneurs de la cour, en vertu de preuves fournies au Cabinet des ordres du roi. Le chevalier Alexandre d’Allonville (1771 - 1814), est le premier à avoir droit aux honneurs de la cour, le 21 avril 1787. Puis, c’est au comte Armand Jean d'Allonville, son père, le 9 mai 1787. Le 16 mai 1787, le baron-colonel Jean-Nicolas d’Allonville de Mellet (1735 - 1792), frère de son père a le droit aux Honneurs de la Cour. Enfin le 21 janvier 1788, son frère aîné Armand François d'Allonville et son frère puîné, Antoine Jean Baptiste d'Allonville (1765 - 1811) ont ce privilège rare[7]. Les Allonville (d') en 1787 et 1788 font partie des Familles reçues aux Honneurs de la Cour (liste de François Bluche et Borel d'Hauterive.
Son frère, le baron d'Allonville a le Droit de monter dans un des deux carrosses de suite du Roi, afin de le suivre à la chasse, en 1787. Ce privilège rare est réservé uniquement à quelques membres de la Cour.
Forneron et La Roque parle de l’extinction des vieilles familles. Chérin, généalogiste officiel, montre dans son abrégé officiel de 1788, que seul un noble sur vingt est de vieille noblesse. La Cour défend ce vieux sang. Sa famille, les d'Allonville, est citée[8] par Renée-Caroline-Victoire de Froulay, marquise de Créquy parmi les noms des 41 familles qui sont très antérieures à 1399 et que ceux qui les portent peuvent être considérés comme gens de qualité. Cette liste est là pour suppléer à l'infidélité, à la négligence ou la vénalité des dictionnaires généalogiques.
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SA FAMILLE[]
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Antoine Charles Augustin d'Allonville est un membre de la Maison d'Allonville, de la Branche d'Oysonville-Arnancourt, du nom de leurs fiefs successifs dans la Beauce, puis en Champagne. Il est l'un des fils du marquis Edmé II d’Allonville (1694 - 1783), fils de François III d'Allonville[9].
Le marquis Edmé II d’Allonville est le premier d'Allonville à porter le titre de marquis. Officier aux Gardes françaises, chevalier, seigneur d'Arnancourt, La Chaise et Fuligny, il est aussi seigneur d'Aclainville[10][11][12]. Edmé II a épousé Antoinette Sauvage du Chatelier (1713 - 1793), fille de Pierre Sauvage du Chatelier, le 6 juin 1728 à Fuligny[13].
Antoine Charles Augustin d'Allonville est le frère d'Armand Jean d'Allonville et du baron Jean-Nicolas d’Allonville de Mellet, colonel des Chevaliers de la couronne, mort à l’Armée de Condé, le 2 décembre 1793, à la bataille de Berstheim[14], en Alsace, en essayant de sauver la vie du duc d'Enghien, Louis Antoine de Bourbon-Condé[15]. Selon une autre version, le maréchal de camp, baron d'Allonville, pénètre le premier dans les rangs républicains ; nouveau Decius. C'est au prix de sa vie qu'il ouvre cette route glorieuse. Il combat aux cris de : Vive le roi! jusqu'à ce qu'il tombe percé de coups. Il faut aussi se souvenir des consignes du prince de Condé aux chevaliers français qui se précipitent à la baïonnette sur le village : Messieurs, vous êtes des Bayard ; mais je passe mon épée au travers du corps de celui qui y entrera avant moi[16].
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Généalogie descendante[]
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Edmé II d’Allonville (1694 - 1783) x Antoinette Sauvage du Chatelier (1713 - 1793) | | --> Armand Jean d'Allonville (1732 - 1811) | x Marie Françoise Jehannot de Bartillat (1744 - 1817) | | | | --> Armand François d'Allonville (1764 - 1853) | | x 1) Charlotte Le Vavasseur (1769 - 1799) | | | | | | --> Marie-Louise d’Allonville (1794 - 1877) | | | x Alexandre Louis d’Allonville (1774 -1852) | | | | | x 2) Céleste Octavie de Munnich (1785 - 1851) | | | | | | --> Pierre d’Allonville (1821 -1877) | | x Valérie de Lauzières-Thémines | | | | | | --> Emmanuel Armand d'Allonville (1841 - 1912) | | | | --> Alexandre Louis d’Allonville (1774 - 1852) | | | | --> Antoine Jean Baptiste d'Allonville (1765 - 1811) | | x Céleste Octavie de La Bourdonnaie-Liré (1790 - 1851) | | | | | | --> Armand-Octave-Marie d’Allonville (1809 - 1867) | | | | --> Louis d'Allonville (1771 - 1814) | |--> Antoine Charles Augustin d'Allonville (1735 - 1792) | |--> Jean Nicolas d'Allonville
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AU RÉGIMENT DU ROI[]
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Le chevalier d'Allonville est officier dans le régiment du Roi-infanterie. Il fait bien des campagnes de la Guerre de Sept Ans (1756 - 1763). Il est blessé d'une balle au cou à la bataille de Villinghausen, le 15 juillet 1761[17][18].
Ancien capitaine au régiment du Roi, d’Allonville est l’aide-de-camp du lieutenant général, Claude Louis François Régnier de Guerchy. Il accompagne ce général à Londres et est amené donc à côtoyer Charles de Beaumont, dit le chevalier d'Éon, et même à se soucier de son état de Santé. D’Éon écrit :
- Quelque temps après, le chevalier d'Allonville me dit : Monsieur d'Éon, vous n'allez plus à la comédie ? Je répondis : non, puisque je suis malade[19].
Antoine Charles Augustin d'Allonville est nommé au grade de colonel le 1er mars 1780 et est le premier qui, comme capitaine-lieutenant de la compagnie du roi, devient colonel de ce régiment du Roi[20].
Antoine Charles Augustin d'Allonville est fait chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis]][21][22].
Le 1er janvier 1784, il est fait Maréchal des camps et armées du roi[23].
Jean-Jacques Rousseau nous dit qu’il entretient une correspondance avec le Simon Harcourt, 1st Earl Harcourt, ambassadeur britannique à Paris de 1768 à 1772, général en 1772, lord lieutenant d’Irlande, de 1772 à 1777
[24].
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SOUS-GOUVERNEUR DU DAUPHIN (1786 - 1789)[]
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D'Allonville Sous-Gouverneur (1786)[]
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Germaine de Staël souhaite comme sous-gouverneurs des gens distingués... un grand homme[25].
Antoine Charles Augustin d'Allonville est nommé de 1787 à 1789, Sous-Gouverneur de Monseigneur le Dauphin, Louis Joseph de France (1781 - 1789), fils aîné de Louis XVI.
Les sous-gouverneurs de Monseigneur le Dauphin sont nommés. C'est le comte d'Allonville, maréchal de camp, et M. du Puget, colonel d'artillerie. Sa Majesté a déclaré qu'il n'y aurait point de menins[26].
Ces nominations sont contestées par les ennemis des d’Harcourt, soi-disant partisans des Anglais. Selon les Mémoires du comte d'Hézecques :
- M. d'Allonville, le premier sous-gouverneur, était brave, loyal, mais de peu de génie. C'était une créature de la maison d'Harcourt[27]. Rousseau nous dit qu'il a une relation épistolaire avec le Simon Harcourt, 1st Earl Harcourt, ambassadeur britannique à Paris de 1768 à 1772, général en 1772, lord lieutenant d’Irlande, de 1772 à 1777[28]. Mais ces nobles, d'Harcourt et d'Allonville ne se sont pas limités à écrire des mémoires d'un page comme d'Hézecques.
A l'inverse de d'Hézecques Le chevalier d’Allonville est maréchal de camp et très apprécié de ses contemporains, comme l'est la douceur du duc d'Harcourt avec le petit prince qui est un enfant très maladif. Le duc est lieutenant-général du gouvernement de Normandie, gouverneur du Vieux-Palais de Rouen, académicien. De 1792 à 1800, il représente à Londres le comte de Provence.
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Déjà un Gouverneur de princes[]
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Le neveu d’Antoine Charles Augustin d'Allonville, le comte Armand François d'Allonville, dans ses Mémoires, écrit :
- Le Roi fut beaucoup mieux inspiré lors de la translation du Dauphin des femmes aux hommes : le duc d'Harcourt, nommé gouverneur du jeune prince, était éminemment recommandable par son caractère, son esprit et ses mœurs. Une inconcevable timidité l'empêchait seule d'être prisé autant qu'il le méritait, et instable mérite que leur réputation, et non l'intrigue, avait fait choisir. On sait leurs noms ; mais je ne parlerai ici que de mon oncle, de mon second père, dont la mémoire, qui me sera toujours présente, n'a laissé que d'honorables souvenirs. Il portait les mêmes prénoms que son grand-oncle, l'ami des Fénelons et du duc de Beauvilliers, le guide que Louis XIV avait donné à Philippe V d'Espagne, le Marquis de Louville, dont les correspondances, longtemps inconnues, ont révélé les hautes qualités. Mon oncle possédait la même loyauté, un esprit aussi brillant, une pareille indignation à l'aspect de tout ce qui était faux ou mal. Nommé premier sous-gouverneur du Dauphin, il aimait son élève comme un père, en était également aimé, et l'éducation semblait rouler entièrement sur lui. Neuf à la cour, il avait su y faire pardonner son extrême franchise. Mon oncle, qui n'oublia jamais rien de ce qu'il lut, sentait combien étaient faux ou incomplets les ouvrages publiés sur le gouvernement français, qu'il devenait plus que jamais très important de faire bien connaître au jeune prince. N'ayant pas le temps de s'occuper de ce travail, il me le confia : je m'y livrai avec zèle; Le plan de l'ouvrage était vaste, demandait des développements historiques et statistiques ; mais, la Révolution l'ayant rendu inutile, je m'en suis tenu à cette esquisse, et la place ici telle qu'elle fut tracée en 1788...[29].
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Les appartements de d'Allonville[]
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Antoine habite les appartements 104 et 105, au château de Versailles, au-dessus du pavillon de Monsieur.
Le 8 avril 1787, il déménage déjà. Le logement du comte de Montmorin est attribué à MM. d'Allonville et de Pugey[30] Puis, le 82, fin 1787… Le logement de monsieur de Fougières à MM. d'Allonville et de Pugey, s'ils les préfèrent aux leurs, AP 104 et 105, et ils conserveront celui qu'ils ont aujourd'hui à MM. les abbés de Corbin et Monteron[31]. Les deux Sous-Gouverneurs du Dauphin prennent état des changements et le prennent, mais demandent des jalousies aux fenêtres pour les grosses chaleurs de l'été[32].
Le logement de la haute domesticité de la famille royale est un réel problème au château de Versailles et il fait l’objet de multiples négociations pour des détails[33][34] :
- Le sieur d'Allonville à l'honneur de faire ses compliments à Monsieur d'Angivillier et de le prier de donner des ordres pour que Monsieur Loiseleur puisse visiter l'appartement de Monsieur de Fougières que Monsieur Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix destine aux deux sous-gouverneurs de Monseigneur le Dauphin et voir s'il n'y aurait pas moyen de le rendre logeable pour deux ans en y faisant quelques changements. Réponse de Loiseleur : La demande à Monsieur d'Allonville consiste dans le reculement d'une cloison de planches sur la largeur de 4 pieds et 6 pieds de haut pour agrandir une garde-robe à chaise, dans la dépose de deux armoires pour communiquer d'une pièce dans une autre, dans le recouchement... des carreaux dans une petite cuisine et dans le blanchissement de trois pièces de le dite cuisine. Réponse de H. : j'ai cru prévenir les intentions de Monsieur le directeur général en autorisant... Monsieur à faire arranger le petit logement de Monsieur d'Allonville.
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Légère grâce demandée à la Reine[]
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Antoine Charles Augustin d'Allonville est un excellent Sous-gouverneur du Dauphin et très aimé en retour par le fils aîné de Louis XVI. La reine, Marie-Antoinette en est consciente. Il sollicite une légère grâce pour son neveu, Armand François d'Allonville et elle y consent et dit :
- Il faut bien que nous fassions quelque chose pour les siens, puisqu'il veut bien soigner l'éducation de mon fils[35].
La légère grâce ne l’est qu’aux yeux de la femme d’un monarque absolu. Pour les d'Allonville être membre des assemblées de la noblesse c'est très important. Et le comte Armand François d'Allonville est exclu de l'Assemblée des électeurs de la noblesse pour les États généraux de 1789 comme n'ayant pas les pro completa habetur, car il n'a pas vingt-cinq ans. Il adresse un mémoire au Garde des sceaux, basé sur la jurisprudence : annus captus pro completo habetur (l'année prise est considérée comme terminée). Sa réclamation est appuyée par son oncle, le chevalier d'Allonville, sous-gouverneur du Dauphin[36].
Porté à la députation par le bailliage de Château-Thierry, il ne peut être nommé du fait de son âge. Il rédige néanmoins les cahiers de doléances de la noblesse du bailliage[37].
Louis Joseph de France (1781 - 1789) décède le 4 juin 1789, d'une carie des os, au château de Meudon, vers une heure du matin. On parlerait aujourd'hui d'ostéite, mais il s'agit de la tuberculose.
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APRÉS LA MORT DE LOUIS DE FRANCE (1789)[]
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Antoine Charles Augustin d'Allonville est général, même s’il ne commande plus aucune unité depuis trois ans. Selon le comte Armand François d'Allonville dans ses Mémoires son oncle Antoine Charles Augustin d'Allonville a failli défendre la Bastille :
- Par pure précaution le Roi avait envoyé le 12 juillet 1789 au baron de Bezenval l'ordre suivant, écrit de sa main :
- Le baron de Bezenval repoussera la force par la force. Un autre de même date portait de ravitailler la Bastille et de la faire garder par un régiment suisse ; car ce château, dépourvu de tout, n'avait pour défenseurs que trente-deux soldats et quatre-vingts individus, sous un gouverneur nullement militaire. En conséquence le chevalier d'Allonville, général commandant une brigade suisse, marcha à la tête du régiment de Salis-Samade ; et il n'éprouvait aucune résistance de la part d'une populace émue, inquiète, mais timide et muette encore, quand le prince de Lambesc, colonel-propriétaire de royal-allemand, qui couvrait son mouvement, ayant été assailli du haut des terrasses des Tuileries par des nuées de pierres, chargea seul sur la foule, qui l'entoura et dont il ne put être dégagé qu'à l'aide de ses cavaliers, accourus à son secours. Tandis que cela se passait le chevalier d'Allonville, qui n'était arrêté par aucun obstacle, eut ordre de se retirer, et Royal-allemand longea les boulevards, où il fut assailli d'une vive fusillade en face du dépôt des Gardes-Françaises, déjà en partie insurgées. Ce bâtiment du dépôt occupait alors l'encoignure orientale de la Chaussée-d'Antin et du boulevard. Le duc du Châtelet, successeur du maréchal de Biron, dînait à l'hôtel de Richelieu. Dès qu'il eut appris ce qui se passait il sortit précipitamment et se jeta avec intrépidité, quoique sans armes et même sans chapeau, entre ses soldats et les cavaliers allemands, dont il parvint à assurer la retraite en faisant cesser le feu. Mais la rentrée ordonnée des Suisses au Champ-de-Mars empêcha le ravitaillement de la Bastille, et donna à la populace une audacieuse confiance qu'elle n'avait point encore manifestée[39].
Seuls, trente-deux fusiliers du régiment de Salis-Samade suisses renforcent les 82 invalides de guerre de la garnison d’invalides qui tient la Bastille. Lors des évènements du 14 juillet, vingt et un d’entre eux y sont massacrés[40].
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Le second Dauphin[]
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Madame de Tourzel se souvient dans Ses Mémoires de l'absence de choix de gouverneurs du second Dauphin imposée au roi par les révolutionnaires :
- Le Dauphin ayant atteint sept ans, âge ses où les princes doivent passer aux hommes le Roi se trouve dans un grand embarras, pour lui, choisir un gouverneur, pendant qu’il en a encore le pouvoir et que Condorcet s’impose. Après une délibération difficile, le Roi doit se résoudre à choisir Fleurieu, qui a l’avantage d’être lié avec tous les membres du parti constitutionnel, d’être un honnête homme, d’avoir de l'esprit et beaucoup d’instruction. Mais, il est faible de caractère et cela détermine le Roi à choisir pour sous-gouverneurs du jeune prince deux officiers de marine, hommes de grand caractère et d'un courage à toute épreuve, surtout M. de Marigni. Pendant cette période où le Roi hésite, M. de Fleurieu fait agir ses amis pour ne pas laisser approcher le Dauphin par des personnes très estimées de la famille royale. Je veux parler de MM. du Pujet et d'Allonville, sous-gouverneurs du premier Dauphin qui sont tous deux hommes de mérite[41][42].
Le comte Charles d'Hozier, ami de Madame Agathe de Rambaud, explique sous la Restauration, les raisons de ce choix. Ce d’Allonville est le cousin du second mari de son ex-bru[43][44] :
- Sa famille possède une lettre que Louis XVI lui a fait écrire le 19 avril 1792, par-devant Monsieur de La Porte, intendant de la liste civile, lui exprimant le regret de sa Majesté de ce que les circonstances ne permettaient pas de s'employer à l'éducation du prince royal, fonctions où il avait si bien approuvé son zèle et ses recommandables qualités, le Roi se proposant au surplus de le placer dans sa maison, connaissant tout son attachement à sa personne.
Agathe de Rambaud et Antoine Charles Augustin d'Allonville essaient de sauver la famille royale en restant aux Tuileries assiégées le 10 août 1792.
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LA DÉFENSE DES TUILERIES[]
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Avant le massacre[]
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Selon le comte Armand François d'Allonville dans ses Mémoires, son oncle Antoine Charles Augustin d'Allonville lui conseille de rejoindre l’armée des émigrés et de le laisser se sacrifier pour défendre son roi :
- J'hésitais cependant encore entre la détermination de partir ou celle de rester quand mon oncle, à qui le Roi n'avait pas osé, selon ses vœux et ceux de la Reine, confier l'éducation du second Dauphin, qualifié alors prince royal m'ordonna d'émigrer de nouveau. On ne peut rien ici pour le roi, me dit-il : mon rôle est de mourir près de lui, ton devoir est de rejoindre tes camarades. Je compte peu sur la générosité de l'étranger, mais son appui, très incertain peut-être, n'en est pas moins le seul rayon d'espoir qui puisse luire pour notre malheureux maître. Monciel, ministre de l'intérieur a de la sagacité, du zèle, de la clairvoyance, de la fermeté : puisse-t-il nous faire atteindre le jour de la délivrance ! Mais quant à toi, pars, je te le demande, je te l'ordonne. Je lui devais tout et dus obéir. Ce fut au café Maunoury, sis au coin de la place située près du Pont Neuf, que je vis mon oncle pour la dernière fois; c'était là que ma voiture devait me venir prendre[45].
Antoine Charles Augustin d'Allonville est présent à Fuligny le 23 juillet 1792, comme témoin du mariage Soissy-Mosseron.
Antoine Augustin Charles d'Allonville ne s’est point éloigné du roi et il est présent lors des attaques du palais des Tuileries, et bien entendu lors de la Journée du 10 août 1792[46].
Alphonse de Lamartine le cite en 1861 parmi les derniers nobles qui la nuit avant la Journée du 10 août sont là pour défendre la famille royale :
- 'Dévouement austère qui n'avait son prix qu'en lui-même; mort ingrate et méconnue, seul rôle que le malheur des temps laissât à cette noblesse, qui voulait rester à, la fois fidèle comme les chevaliers et nationale comme les citoyens ! Le vieux et intrépide Maréchal de Mailly, âgé de quatre-vingts ans, mais jeune de dévouement à son malheureux maître, dont il était aussi l'ami, passa la nuit, armé, debout, à la tête de ces gentilshommes. MM. d'Hervilly, de Pont-Labbé, de Vioménil, de Casteja, de Villers, de Lamartine, de Virieu, du Vigier, de Clermont-d'Amboise, de Bouves, d'Autichamp, d'Allonville, de Maillé, de Chastenay, de Damas, de Puységur, tous militaires de grades et d'armes divers, commandaient sous le maréchal de Mailly des pelotons de cette troupe d'élite[47].
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L'assaut[]
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L'assaut n'étonne personne, à commencer par le Roi. Le chevalier d'Allonville obtient la permission de Sa Majesté d'aller passer 15 jours auprès de sa mère en Champagne. Mais le Roi lui écrit de presser son retour, voyant le danger devenir pressant et voulant avoir auprès de sa personne un sujet aussi fidèle. Il arriva à Paris le 8[48].
Antoine Augustin Charles d'Allonville commande un peloton, lors de la Journée du 10 août 1792, au palais des Tuileries, où il s'est rendu pour défendre le roi[49]. François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt racontera dans ses Souvenirs du 10 août 1792, qu’il fait partie de cette unité de gentilshommes fidèles au roi commandée par d’Allonville[50].
D'Éprémesnil renvoyé par Louis XVI dit aux frères Laizardières qui l’accompagnent et au chevalier d'Allonville :
- Il périra, le malheureux prince, pour n'avoir pas eu le pouvoir, il y a quatre ans de faire tomber ma tête.
Selon Le Roux, d’Allonville est mort ce matin-là une heure après le départ de Louis XVI pour l’Assemblée, donc au début des combats[51]. Mais tous les autres récits nous disent qu’il prend part le 10 à la défense des Tuileries avec le Maréchal de Mailly, Vioménil et Marigny[52].
Alphonse de Beauchamp nous dit lui qu'il est mort en sortant des Tuileries, mais cet historien est peu fiable car il ajoute qu'il était resté auprès de son auguste élève[53]. Ce qui est totalement faux : Antoine Charles Augustin d'Allonville n'a jamais été au service du second Dauphin et le premier est mort depuis trois ans. Le futur Louis XVII est avec ses parents et quelques proches.
Une autre version, celle du comte d'Espinchal, est que le chevalier d'Allonville est tué sur la terrasse du palais des Tuileries[54]. Il est massacré certainement dans le cabinet de lecture du second Dauphin, le futur Louis XVII[55].
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Après sa mort[]
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Quelque soit l’heure et l’endroit de sa mort, Antoine Augustin Chrles d'Allonville ne peut s'échapper du château après la fin de la bataille. Les révolutionnaires tuent les blessés et les prisonniers qu'ils soient royalistes, suisses ou serviteurs du roi. Son cadavre, comme tous les corps des victimes royalistes, nobles, domestiques, gardes ou suisses, est jeté dans une fosse commune dans l'ancien Cimetière de la Madeleine, là où se dresse de nos jours la Chapelle expiatoire, puis dans les Catacombes.
Louis XVI est chagriné par la mort du chevalier d’Allonville. François Hue écrit :
- J'appris le lendemain au roi la mort de plusieurs personnes qui l'affectionnait entre autres celles du chevalier d'Allonville et de quelques-uns des officiers...[58].
Le comte Joseph Thomas Anne d'Espinchal nous dit aussi qu’Antoine Charles Augustin d'Allonville, chevalier d'Allonville, dont les deux frères sont émigrés et employés, est un très honnête homme, fort aimé et estimé du Roi[59].
Parmi les nombreuses victimes des massacres Louis XVI se soucie auprès de François Hue surtout du sort du chevalier d’Allonville. C'est le seul nom qu'il cite selon Armand Du Chatellier dans son livre, La mort de Louis XVI: scènes historiques...[60].
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NOTES & RÉFÉRENCES[]
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- ↑ Souvenirs du 10 août 1792 et de l'armée de Bourbon: publiés par Jean Marchand, préface du duc de La Rochefoucauld, Par François La Rochefoucauld, Jean Marchand, Calmann-Lévy, 1929, p.21.
- ↑ Souvenirs du 10 août 1792 et de l'armée de Bourbon: publiés par Jean Marchand, préface du duc de La Rochefoucauld, François La Rochefoucauld, Jean Marchand, Calmann-Lévy, 1929, p.21.
- ↑ Dictionnaire historique et biographique des généraux français: depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Publié par L'auteur, 1820, v.1 a-b, p.79
- ↑ Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume: ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Nicolas Viton de Saint-Allais, Saint-Allais (Nicolas Viton), de Saint-Pons, Publié par au bureau du Nobiliaire universel de France, 1814, Vol. 2, p.339
- ↑ La noblesse de France aux croisades, Par Paul André Roger, Derache, 1845, p.545
- ↑ Biographie des hommes vivants: ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, Louis Gabriel Michaud, Publié par L.G. Michaud, 1816, p.52.
- ↑ Les Hommes illustres de l'Orléanais : biographie générale des trois départements du Loiret, d'Eure-et-Loir et de Loir-et-Cher, Charles Brainne, J. Debarbouiller, Charles Ferdinand Lapierre, Publié par A. Gatineau, 1852, v.1, p.292.
- ↑ Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803, Par Courchamps, Renée Caroline de Froulay Créquy, p. 35
- ↑ T 169 Papiers d’Allonville Archives nationales (Paris)
- ↑ Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume: ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Nicolas Viton de Saint-Allais, Saint-Allais (Nicolas Viton), de Saint-Pons, bureau du Nobiliaire universel de France, 1814, Notes sur l'article: Vol. 2, p.338
- ↑ Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau: édition critique, Jean-Jacques Rousseau, R. A. Leigh, Institut et musée Voltaire, 1965, v.39, p.124
- ↑ Dictionnaire universel de la noblesse de France ..., Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Au Bureau général de la noblesse de France, 1821, p.77.
- ↑ T 169 Papiers d’Allonville Archives nationales (Paris).
- ↑ Théâtre d'une première bataille gagnée sur les Français par les troupes des émigrés de Condé et les Autrichiens.
- ↑ Bertaud Jean-Paul, Le duc d’Enghien, Librairie Arthème Fayard 2001, p.163.
- ↑ Histoire de la Révolution de France44, Félix Jean Louis Eléonor Conny de la Fay, 1789-1850, 1841, v.7, p.51.
- ↑ The Battle of Fellinghausen alias Kirch Denkern on the 15th & 16th of July 1761 between the Allied army under P. Ferdinand and the whole French Army under Marshal Broglio and the P. of Soubize 1761
- ↑ Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, Par Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Publié par L'auteur, 1821, p.512 et 513.
- ↑ Mémoires du chevalier d'Éon: pub. pour la première fois sur les papiers fournis par sa famille, et d'après les matériaux authentiques déposés aux Archives des affaires étrangères, Par Charles-Geneviève-Louis Éon de Beaumont, Alexandre Mazas, Théodore Anne, 1860, p.565.
- ↑ Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Frédéric Gaillardet, Ladvocat, 1836, v.1, p.321.
- ↑ Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en ... , p.513
- ↑ Histoire de L'ordre royal et militaire de Saint-Louis ... jusqu'en 1830, terminée per T. Anne, Par A, Publié par L'auteur, 1821, p.512 et 513.
- ↑ La noblesse de France aux croisades, Paul André Roger, Derache, 1845, p.545.
- ↑ Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau. A. (Ralph Alexander) Leigh, Publié par Voltaire Foundation, 1981, p.123.
- ↑ Correspondance générale, Germaine de Staël-Holstein, Staël (Anne-Louise-Germaine), Louis de Narbonne, Béatrice W. Jasinski, J.-J. Pauvert, 1960, v.1 pt.1, p.146.
- ↑ Le gouvernement de Normandie au XVIIe et au XVIIIe siècle d'après la correspondance des marquis de Beuvron et des ducs d'Harcourt: lieutenants généraux et gouverneurs de la province, Célestin Hippeau, Publié par G. de Laporte, 1864, v.4, p.290.
- ↑ Souvenirs d'un page de la cour de Louis XVI, Félix France d'Hézecques, Publié par Didier, 1873.
- ↑ Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau. A. (Ralph Alexander) Leigh, Publié par Voltaire Foundation, 1981, p.123.
- ↑ Mémoires secrets de 1770 à 1830, Par Armand d'Allonville, Publié par Werdet, 1838, v.2, p5 à 7.
- ↑ Un autre Sous-Gouverneur du Dauphin... Disposition A.N.O1 1802 334 et 335.
- ↑ Corbin N (de) Abbé instituteur du Dauphin et Monteron N Abbé instituteur du Dauphin.
- ↑ A.N. O 1802 351 et 352, cf. 1077, 317 et 444.
- ↑ L'espace du roi: la cour de France au Château de Versailles, 1682-1789, Par William Ritchey Newton, Jean Pierre Babelon, Fayard, 2003, p.274 et 305.
- ↑ A.N.O 1802 345.
- ↑ Mémoires secrets de 1770 à 1830, Armand François comte d'Allonville, Passard 1845, p 211.
- ↑ Recueil de documents relatifs à la convocation des États Généraux de 1789, Par Armand Brette, France États-Généraux, 1789, Archives nationales (France), Imprimerie Nationale, 1904, v.3, p.156.
- ↑ La littérature française contemporaine: XIX siècle ... Le tout accompagné de notes biographiques et littéraires, Joseph Marie Quérard, Louis-Ferdinand-Alfred Maury, Daguin frères, 1842, p.26.
- ↑ Mémoires secrets de 1770 à 1830', Par Armand d'Allonville, Werdet, 1838, v.2, p. 5 à 7.
- ↑ Mémoires secrets de 1770 à 1830', Par Armand d'Allonville, Werdet, 1838, v.2, p. 5 à 7.
- ↑ Revue Historique des Armées
- ↑ Tourzel, Louise Elisabeth de Croy d'Havré, duchesse de, Mémoires de la duchesse de Tourzel, gouvernante des enfants de France de 1789 à 1795, Mercure de France, Paris, 2005
- ↑ Guy de Rambaud, Pour l'amour du Dauphin, Éditions Anovi, 2005, p. 95 et 96
- ↑ Guy de Rambaud, Pour l'amour du Dauphin, Éditions Anovi, p. 95 et 96
- ↑ Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume: ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Par Nicolas Viton de Saint-Allais, Saint-Allais (Nicolas Viton), de Saint-Pons, Nobiliaire universel de France, 1814, Vol. 2, p.339.
- ↑ Mémoires secrets de 1770 à 1830, Armand d'Allonville, Werdet, 1838, v.2, p. 339 et 340.
- ↑ Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Publié par L'auteur, 1821, p.512 et 513.
- ↑ Œuvres complètes de Lamartine, Par Alphonse de Lamartine, Publié par L'auteur, 1861, v.10, p.366.
- ↑ Journal d'émigration du comte d'Espinchal, publié d'après les manuscrits originaux, Joseph Thomas Anne Espinchal, Ernest d'Hauterive, Perrin et cie, 1912, p.391.
- ↑ La revue de Paris, Par Marc Le Goupils, Bureau de la Revue de Paris 1970, p. 493
- ↑ Souvenirs du 10 août 1792 et de l'armée de Bourbon : publiés par Jean Marchand, préface du duc de La Rochefoucauld, Par François La Rochefoucauld, Jean Marchand, Calmann-Lévy, 1929, p.21 et 21n.
- ↑ Galerie historique des contemporains, Le Roux 1827, Vol.1, p.78.
- ↑ Bulletin archéologique et agricole ..., Par Association bretonne, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie-Lithographie de René Prud'homme, 1931, ser.3 v.42, p.13.
- ↑ Biographie moderne, ou, Galerie historique, civile, militaire, politique, littéraire et .... Alph. de Beauchamp, Étienne Psaume, p. 20
- ↑ Journal d'émigration du comte d'Espinchal, publié d'après les manuscrits originaux, Joseph Thomas Anne Espinchal, Ernest d'Hauterive, p. 378.
- ↑ Histoire de la révolution française, Par Louis Blanc, Publié par Pagnerre, 1864, p.408.
- ↑ Journal d'émigration du comte d'Espinchal, publié d'après les manuscrits originaux, Joseph Thomas Anne Espinchal, Ernest d'Hauterive, Perrin et cie, 1912, p.391.
- ↑ La mort de Louis XVI: scènes historiques ..., Armand Du Chatellier, Picard, 1875, p.192.
- ↑ Mémoires de M. François Hue, premier valet de chambre du roi Louis XVI, qu'il suit dans la prison du Temple
- ↑ Journal d'émigration du comte d'Espinchal, publié d'après les manuscrits originaux, Joseph Thomas Anne Espinchal, Ernest d'Hauterive, Perrin et cie, 1912, p.391.
- ↑ La mort de Louis XVI: scènes historiques ..., Armand Du Chatellier, Picard, 1875, p.192.