Wiki Guy de Rambaud
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                                          Étienne-Théodore Cuenot

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Étienne-Théodore Cuenot.

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L'empereur Tự Đức.

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Martyrs du Vietnam.

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L'église Saint-Étienne-Cuenot-Thể, dans la commune de Phuoc Hoa, district de Tuy Phuoc, province de Binh Dinh.

Étienne-Théodore Cuenot - noms vietnamiens : Tri puis Thể - est né au hameau de Sous-Réaumont, village de Bélieu, dans le Val de Morteau (Franche-Comté), le 19 Pluviose an X (8 février 1802). Il est mort, en prison, à Bình Định, en Cochinchine orientale (nord de l'ancien Sud Vietnam), le 14 novembre 1861. Son corps est enterré à Bình Định, puis déterré et jeté dans le fleuve.


C'est une période de reconstruction du catholicisme français après les persécutions de la Révolution. Après avoir été ordonné prêtre en 1825 à Aix-en-Provence, il rejoint le séminaire des Missions étrangères de Paris en 1827. Il écrit à un directeur du séminaire d'Aix-en-Provence :

Tout mon désir est de mourir vous savez bien où … Il n’est jamais sorti de mon cœur[1].

L'année d'après, il est envoyé en janvier 1828 à Macao[2]. Du fait du long trajet il n'y est missionnaire que de fin 1828 à mai 1829[3][4]. De là il rejoint le Tonkin, puis la Cochinchine. Il fonde deux séminaires, forme de nouveaux prêtres et rédige un manuel spécifique à leur égard tout en évangélisant la région. Étienne-Théodore Cuenot est vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, confesseur de la foi, évêque[5]. Malgré quelques problèmes de santé et les représailles de l'empereur Thiệu Trị dès 1833, il assume courageusement son ministère. Il est sacré évêque de Métellopolis en 1835 et plus tard vicaire apostolique de la Cochinchine orientale.

Membre de la Société des Missions étrangères de Paris, il passe plus de vingt-cinq ans dans les travaux apostoliques. Apôtre trop zélé de Jésus-Christ pour les autorités, il échappe à une première arrestation en 1854 grâce à l'assistance de plusieurs chrétiens. Malgré tout, il est arrêté en 1861 durant la persécution déclenchée par l'empereur Tự Đức, alors qu'il parcourt encore pour les raffermir dans la foi les villages chrétiens de son diocèse. Il est jeté dans une étable à éléphants, enfermé dans une cage, maltraité, drogué. Epuisé par les épreuves il meurt, après de longues souffrances, à la veille d'être supplicié et décapité. Son corps est déterré et jeté dans le fleuve sur ordre de Tự Đức.

Auteur de mémoires sur les martyrs, d’opuscules de doctrines et de piété, traducteur de la Vérité du Christianisme démontrée aux païens. Un monument lui a été élevé au Bélieu. Béatifié le 2 mai 1909 par Pie X, il est Canonisé le 19 juin 1988 à Rome par Jean-Paul II, avec les Martyrs du Vietnam (assassinés de 1745 à 1862), dont trois sont originaires de Franche-Comté : François Isidore Gagelin, Joseph Marchand et François Néron[6] :

¤ André Dung-Lac, prêtre et Joseph Marchand

¤ Thomas Thien et Emmanuel Phung, laïcs

¤ Girolamo Hermosilla, Valentino Berrio Ochoa, et six autres évêques,

¤ Théophane Vénard, prêtre M.E.P. et 105 compagnons, martyrs.

Ce saint catholique est fêté le 14 novembre et le 24 novembre avec 116 autres martyrs du Vietnam.

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Le Bélieu.

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FAMILLE ET JEUNESSE[]

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Sa famille[]

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Sous-Réaumont est un hameau de la seigneurie de Réaumont à Bélieu.

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Tombeau des Neuchâtel : Jeanne de Montfaucon - Louis - Catherine de Neuchâtel-Urtières.

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La forteresse de Réaumont fut détruite en 1639. L'invasion des Suédois correspond à la première destruction et la conquête française à l'arasement.

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Vue des ruines du château de Réaumont.

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L’exécution sur la place de l'église à Maîche (Doubs) de 19 jeunes gens ayant participé à l'insurrection paysanne de la Petite Vendée en 1793, dont deux de la paroisse de Cuenot[7].

Cuenot est un patronyme fréquent dans le Doubs. Il s'agit d'un diminutif du nom de personne d'origine germanique Cuono (= brave). Formes voisines : Cuenat (90, 88), Cuendet (25, 90), Cuenet (25), Cueney, Cuennet (70), Cuenod, Cuenoud. On trouve également les noms Cuene, Cuenne dans la même région.


Sous-Réaumont est un hameau de la seigneurie de Réaumont à Bélieu. Le château domine le bourg et ses écarts à environ 1000 mètres d'altitude, et le Val de Morteau.

La terre de Réaumont appartient en premier à un dénommé Anséri, vassal de Hugues de Chalon, comte de Bourgogne (1220 - 1267), puis passe entre les mains de différents seigneurs. En 1325, Jeanne de Monfaucon épouse Louis Ier de Neuchâtel et c'est le début de la guerre de Réaumont[8].

En 1330 on a la première mention du château de Réaumont construit par Henry de Montfaucon, oncle de Louis de Neuchâtel. En 1332, Henry de Montfaucon devient comte de Montbéliard au décès du frère d'Agnés, Othenin comte de Montbéliard. En 1338, après une longue guerre meurtrière entre Henry de Montbéliard et son neveu Louis de Neuchâtel a lieu le partage des terres qu'ils possèdent en commun de la maison des Montfaucons. Les villages du Bélieu, La Bosse, Le Bizot, Mont-de-Laval, le Narbie, Plaimbois du Miroir, Le Luhier, Le Russey, le Mémont sont rattachés à la seigneurie de Réaumont[9].

Au XVe siècle, les terres passent aux Chalon-Arlay puis à Etienne de Falletans. Lorsque ce denier s'en sépare, les habitants aident Jean de Chalon à les racheter, reconnaissant, il leur offre un droit d'usage dans la forêt qui leur attribue les bois nécessaires à bâtir leurs maisons. En 1601, le prince de Nassau, alors seigneur des lieux, confirme ce droit, après que Guillaume de Chalon ait totalement affranchi les habitants en 1586[10]. Dans les contrôles des lods et ventes de la seigneurie de Réaumont un Cuenot, du Bélieu est cité en 1625. Le château est détruit en 1639 au cours de la guerre de 30 ans[11].

Brûlé par les Suédois en 1639, au cours de la guerre de dix ans en Franche-Comté, le village se dépeuple bien que des Mortuaciens remplacent en partie la population. L'élevage est alors la principale ressource du pays, le XVIIIe siècle voit l'implantation d'une verrerie. Le village manque, à cette époque, de passer à la famille royale d'Angleterre, puis un arrêté l'attribue aux Mérode en 1730[12].

Pendant la révolution qui y rencontre une forte opposition, son dernier seigneur Mme de Laurangeais réclame en vain l'indemnisation de la perte de ses droits féodaux. Plusieurs habitants émigrent. Des contre-révolutionnaires participent au soulèvement de la Petite Vendée à la suite duquel 14 hommes sont arrêtés et jugés, deux émigrés revenus au Bélieu sont guillotinés[13].

Après la Révolution française de 1789, l'église de Bélieu est fermée, ses parents emmènent Étienne-Théodore Cuenot recevoir clandestinement le baptême dans un grenier à côté de la maison. La famille est relativement aisée, mais à cause de la guerre, des mauvaises récoltes, du choléra... affectant la vie économique de la famille, les grands-parents n'ont plus assez de moyens pour s'occuper de leurs enfants. À l'hiver 1816, Etienne doit quitter l'école[14].

Son père est Étienne Alexandre Cuenot (1773 - 1857), né et décédé à Bélieu, douanier retiré à La Sommette, marié le 18 août 1800, Le Russey, Doubs, avec Josette Eléonore Mélanie Risse (177 - 1835), née et décédée à Bélieu, tisserande, fille d'un fermier au Fartoux. Étienne est l'aîné de 11 enfants d'une famille devenue pauvre

Chez les Cuenot un évêque-apôtre-martyr, neuf prêtres, un lévite et quatre religieuses du même nom ! Quels plus beaux titres de noblesse devant Dieu[15].

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Sa jeunesse[]

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L'église du Bélieu, construite de 1629 à 1631, est brûlée par les Suédois lors de la Guerre de Dix Ans. Le clocher est reconstruit en 1680.

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Devant l’église du Bélieu, la statue du saint (Photo Est Républicain).

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Vue de la cour du séminaire de Besançon.

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Vue du séminaire des Missions étrangères de Paris, rue du Bac.

À l'extrémité est du diocèse de Besançon, dans le canton du Russey, que les vallées profondes et pittoresques du Doubs séparent de celui de Neuchâtel, il y a un plateau qu'on appelle le pays du Réaumont. Il comprend six ou sept villages composant l'ancienne seigneurie de ce nom. Le Bélieu est de ce nombre. Ce mot paraît signifier simplement le Beau-lieu, en français et en patois. Bordé à l'Ouest, au Nord, et au Nord-Est par des forêts de magnifiques sapins, aux cimes élancées et toujours vertes, ce site s'incline au Midi et forme le petit vallon boisé qui conduit au hameau dit Sous-Réaumont, parce qu'il est aux pieds de la colline qui porte les ruines de l'ancien château seigneurial[16].

De là, le bourg, surmonté de son élégant clocher, apparaît en amphithéâtre, avec les airs d'un petit bourg et la majesté d'une citadelle. C'est là qu'est né Étienne-Théodore Cuenot, mais il y reste finalement très peu de temps.

C’est un enfant opiniâtre, fonceur, fantasque… Très tôt, le curé du village remarque sa foi et sa grande piété et lui demande s’il ne voudrait pas devenir prêtre. À quoi Étienne-Théodore répond :

Je veux bien être prêtre, mais pas pour rester au pays, je veux aller très loin[17].

Grâce au curé et à l’instituteur, à cette époque auxiliaire du prêtre, on dirige Étienne-Théodore vers une formation ecclésiastique[18]. Quand il veut aller au séminaire, sa mère n’a rien d’autre que sa robe de mariée et lui fait retailler pour lui confectionner un habit correct. Le garçon en a une vive reconnaissance. Quand il est ordonné prêtre, il offre à son tour une belle robe à sa mère[19].

Cuenot étudie très jeune au petit séminaire de Ouvans et Cerneux-Monnot, puis la rhétorique à Ornans en 1818 et la théologie aux grands séminaires de Luxeuil de Besançon en 1820. C’est là qu’il reçoit les ordres mineurs (portier, lecteur, exorciste, acolyte) et que se confirme son désir de devenir missionnaire. Mais le chemin vers la prêtrise et la réalisation de sa vocation sera long[20].

L’une des raisons est qu’il ne veut pas être ingrat envers les gens du Bélieu qui ont payé sa pension à l’école de Cerneux-Monnot en mesures de blé (l’école n’est pas encore gratuite) et qui espèrent, en retour, un prêtre à leur service. L’autre raison est beaucoup plus grave et importante : il est en âge d’aider sa famille qui s’enfonce dans la misère. C’est son rôle de fils aîné d'une fratrie de 11 enfants. Il cherche un moyen de combler les dettes de son père afin de pouvoir partir sans remords et tente de se lancer dans l’horlogerie. C'est un fiasco qui le discrédite auprès des responsables du séminaire de Besançon[21].

Voici une anecdote assez significative du personnage et de l’état d’esprit des ecclésiastiques de l’époque. Étienne-Théodore ayant besoin de certaines pièces introuvables dans son village, va en Suisse les y acheter. Du Bélieu à la frontière suisse, il n’y a qu’un pas. Mais en Suisse, la soutane n’étant pas admise, Étienne-Théodore juge opportun de mettre un habit laïque pour s’y rendre. A l’époque cela est jugé inadmissible et les Supérieurs de Besançon émettent alors des réserves sur la vocation authentique de leur séminariste[22].

Étienne doit donc en 1823 étudier dans l'une des maisons de la Retraite chrétienne, à Aix-en-Provence[23]. C'est à la Retraite chrétienne, d'Aix-en-Provence, qu'il reçoit la prêtrise le 24 septembre 1825. Après y avoir professé pendant dix-huit mois environ. Au début de l'année 1827, le 23 juin, il entre au Séminaire des Missions étrangères. Le 27 janvier 1828 Cuenot part pour Macao[24].

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Les Missions étrangères.

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MISSIONNAIRE EN ASIE[]

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Monogramme de l'ancien séminaire des Missions Etrangères, à Paris.

Après un très long voyage Étienne-Théodore Cuenot est missionnaire à Macao de fin 1828 à mai 1829[25]. Étienne Cuenot arrive en Cochinchine avant les persécutions, en 1829, puis ce missionnaire doit se réfugier au Siam (Thaïlande) de 1833 à 1835[26]. Puis il retourne en Cochinchine, où il est coadjuteur de Métellopolis (1835 - 1840)[27]. Il est nommé le 31 juillet 1840 Vicaire apostolique de Métellopolis (Cochinchine) et le reste jusqu'en 1861[28]. L'évêché de Metellopolis est inclus dans la liste des sièges titulaires de l'Église catholique[29] En 1660 , Ignace Cotolendi (1630 - 1662) est nommé évêque titulaire de Metellopolis (Medele) avec juridiction sur trois provinces du nord-est de la Chine, de la Tartarie et de la Corée[30].

Étienne-Théodore Cuenot ordonne 56 prêtres, dont 15 meurent pendant la persécution de 1860-1861.

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MACAO (1828 - 1829)[]

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Cathédrale Saint-Paul à Macao au XIXe siècle, par George Chinnery (1774 – 1852).

Macao devient le premier foyer d'évangélisation de la Chine à partir de 1513 avec l'arrivée des premiers navires portugais des missions jésuites. Macao est sous la juridiction de l'Estado português da India (État portugais des Indes) jusqu'au 20 avril 1844.

En janvier 1828, il quitte Paris pour Bordeaux[31]. Deux mois plus tard, il embarque vers l’Asie. Son long voyage (la construction du canal de Suez ne commence qu’en 1859) le conduit à Djakarta puis Macao pour des escales qui durent respectivement un et sept mois[32].

Étienne-Théodore Cuenot arrive donc comme missionnaire à Macao pas avant fin 1828. Il reste en Chine quelques mois. De là il part pour le Vietnam toujours comme simple missionnaire en mai 1829 et y reste jusqu'en 1833[33].

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Macao en 1832.

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PREMIÈRE MISSION EN COCHINCHINE (1829 - 1833)[]

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Étienne-Théodore Cuenot jeune.

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Supplice de Joseph Marchand.

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Gagelin autre martyr de la foi franc-comtois.

Étienne Cuenot arrive en Cochinchine avant les persécutions, en 1829. Néanmoins l'empereur Minh Mạng, se montre déjà hostile au christianisme et, en 1825, interdit l'entrée du pays aux prêtres étrangers. Cuenot y pénètre clandestinement[34]. Il va d'abord y être missionnaire, puis va devoir dès 1833 fuir les persécutions et aller au Siam. Au début du XIXe siècle, la répression sanglante de l'empereur Minh Mạng auprès des populations villageoises converties met provisoirement un terme à la christianisation du pays.

La traversée de la mer de Chine qui le mène de Macao au Tonkin sera particulièrement terrible : quarante jours d’une tempête qui cause la mort de 8 personnes sur le bateau.

Mais il n’est pas au bout de la route… Il lui reste encore à aller à pied du Tonkin à la Cochinchine. Voyage dangereux qu’il raconte dans une lettre à ses parents :

Au Tonkin, comme en Cochinchine, les missionnaires sont marchandises de contrebande[35].

Il parle aussi de ses déguisements successifs, de son transport dans un filet suspendu à une perche portée par deux hommes, caché sous des bâches, de ses étapes dans les chrétientésles chambres sont tout à jour et, à chaque ouverture, il y a du monde pour (le) regarder et (le) toiser. Au total, plus d’un an de tribulations...[36].

Le 2 mai 1829, il arrive en Cochinchine, au petit séminaire de Lai-thieu. Étienne Cuenot apprend depuis son arrivée en Indochine le vietnamien. Il adopte le nom vietnamien Tri. Il commence l'administration des chrétiens. La tuberculose entrave ses efforts, et quand il revient à un bon état de santé au début de 1833, les persécutions éclatent[37].

En 1833, lorsque Le Van Khoi, fils adoptif du vice-roi de Cochinchine, lève son armée contre la cour de Hué il appelle alors les chrétiens à l'aide, le roi Minh Mang envoie une armée à Gia Dinh pour vaincre Le Van Khoi, et d'autre part, publie un édit pour interdire le catholicisme. L'évêque Taberd doit fuir la Cochinchine et se réfugier au Siam avec Cuenot[38].

Joseph Marchand, autre missionaire franc-comtois, rejoint les pères Gagelin et Cuenot en Cochinchine. Le 12 mars, au séminaire de Lai Thiêu près de Saïgon, il tombe dans les bras de Cuenot et se met à l’étude de la langue vietnamienne, que ce dernier a appris. Il est envoyé à Bình Thuậ, mais en est chassé en 1833, du fait d'une persécution des chrétiens décrétée par l'empereur Minh Mang. Il n'avoue rien et refuse également de renoncer à sa religion. Ceci lui vaut de subir le supplice des cent plaies le 30 novembre 1835 à Tho-duc, près de Hué (Annam). Après sa mort, son corps est découpé et dispersé en mer pour qu'il n'en reste pas de trace. C'est le début d'une persécution totale contre les chrétiens.

François-Isidore Gagelin est tué avant lui, le 17 octobre 1833, par strangulation.

C'est le début d'une persécution totale contre les chrétiens. Cinq ans après la mort de Minh Mang, le corps du martyr Gagelin est de nouveau exhumé, secrètement cette fois, et remis par Mgr Cuenot à M. Chamaison avant d’être transféré, en janvier 1847, à Paris.

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Deux hommes en tenue civile et militaire de Cochinchine ou du sud du Vietnam, 1830.

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AU SIAM ET À SINGAPOUR (1833 - 1835)[]

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F.E.Paris & S. Himeley, Le port de Singapour en 1835.

Mgr Jean Taberd réussit à s'échapper avec deux autres missionnaires, MM. Cuenot et Vialle, et se rendre dans le royaume de Siam, ou il attend la fin de l'orage. Étienne Cuenot s'embarque avec lui pour Chantaboun où il retrouve un autre missionnaire, M. Vialle, qui y est depuis un mois. Cuenot dirige pendant quelque temps la chrétienté de Chantaboun, 1833 - 1834. Puis, comme les prêtres européens deviennent suspects à Bangkok, il ne tarde pas à se retirer à New Town (Ha Chau : Singapour) avec les séminaristes annamites.

Le 3 mai 1835, Mgr Jean Taberd - Tu - , réfugié à Penang, reçoit l'ordination du Saint-Siège et le rejoint dans cette ville, et, l'ayant choisi pour coadjuteur, il le sacre évêque de Métellopolis le 3 mai 1835[39]. Etienne Cuénot - Tri - est fait évêque coadjuteur du diocèse de Cochinchine.

Le 21 juin 1835, Cuenot repasse clandestinement en Cochinchine.

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Chapelle de la Mission catholique de Chantaboun, milieu du XIXe siècle.

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RETOUR EN COCHINCHINE (1835)[]

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Une carte du Vietnam pendant la dynastie Nguyen - dessinée par son prédécesseur, l'évêque Jean-Louis Taberd.

En l'absence du vicaire apostolique, qui ne va jamais pouvoir rentrer dans ce pays, Cuenot gouverne la mission, tout en se dissimulant de son mieux dans les villages chrétiens les plus sûrs, principalement à Go-thi et à Gia-huu. Il s'occupe particulièrement du clergé indigène et fait rétablir deux séminaires ; en quelques années, il augmente notablement le nombre de ses prêtres[40].

En 1839, le Souverain Pontife lui envoie deux brefs : le premier[41], du 4 août, qui loue les chrétiens de Cochinchine de leur courage à supporter la persécution ; le second Apostolatus officium[42], du 10 décembre, qui lui donne le droit de se choisir un coadjuteur[43].

En Cochinchine, les persécutions de l’empereur Minh Mang compliquent l’envoi de missionnaires. Le Cambodge redevient donc une destination intéressante au sein de l’immense vicariat. En 1838, le Séminaire des Missions Étrangères y envoie les PP. Jean-Claude Miche et Pierre Duclos. Le vicaire apostolique, Mgr Taberd, accompagné du P. Étienne Cuenot, prend en charge les communautés chrétiennes khmers déportées à Bangkok et Battambang (sous contrôle siamois).

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Cuenot devient vicaire apostolique (1840)[]

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Étienne Cuénot.

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Vue du Collège général (séminaire) de Penang en 1866.

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Page de titre du dictionnaire l'évêque Taberd de 1838.

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Vies des saints n° 1691 - le bienheureux Etienne-Théodore Cuénot, évêque de Métellopolis, martyr au Tonkin (1802 - 1861).

Après la mort le 31 juillet 1840, de Mgr Taberd, Vicaire apostolique de la Cochinchine, la mission est dirigée par son coadjuteur, Étienne Cuenot Ce dernier vit dans la clandestinité au Vietnam depuis cinq ans, à Go-Thi, ville côtière proche d’An Nhon. Il a besoin de renforcer les effectifs de sa mission. Or, la situation diplomatique semble évoluer favorablement et la persécution religieuse s’est momentanément atténuée. Mgr Cuenot en profite donc pour battre le rappel de ses troupes, car il ne lui reste plus qu’un seul missionnaire, François Bringol, qui meurt en décembre 1841. Jean-Claude Miche part aussitôt pour la Cochinchine avec Duclos. Dans une lettre à sa sœur, il raconte en détail les péripéties du voyage, de Penang au port de Binh Dinh, d’où une barque les conduit à Go-Thi. À peine installé, Miche est nommé Provicaire. En quoi son activité consiste-t-elle ? :

Depuis mon arrivée, j’ai toujours partagé le petit réduit de Mgr Cuenot, m’occupant soit à enseigner les premiers éléments de la langue latine à quelques élèves sur le point de partir pour le collège général de nos Missions, soit à compléter le cours de théologie des élèves plus avancés, qui ont quitté avec nous le séminaire de Pulo-Pinang.

Le nombre de catéchumènes, instruits secrètement dans les maisons chrétiennes par des catéchistes parlant leur langue, s’accroît :

Dans le petit village de Go-Thi où je réside avec Mgr Cuenot, quarante-huit adultes ont reçu le baptême.

Les Annales de l’Œuvre de la Propagation de la Foi éditent plusieurs des lettres de Miche, soulevant l’admiration mêlée d’effroi de leurs lecteurs qui savent, en contrepartie, se montrer généreux. En 1841, Miche organise le synode de Go-Thi, convoqué par Mgr Cuenot.

L'évêque Taberd étant mort Cuenot devient vicaire apostolique. Pour faciliter l'instruction des prêtres indigènes, il compose à leur intention, en 1841, un précis des principales lois de l'Eglise telles qu'elles doivent être appliquées en Cochinchine. La même année, en mai, il tient ce synode à Go-thi, où sont établies des règles uniformes de conduite. Le 1er août suivant, il sacre Mgr Lefebvre, qui va être son coadjuteur jusqu'en 1844[44].

Les Missions étrangères de Paris font des synodes un rouage essentiel de leur stratégie et prennent comme exemple celui qui est réuni en 1841 à Go Thi par Me Cuenot, vicaire apostolique de Cochinchine. Les circonstances politiques, les persécutions rendent nécessaire d'assurer la continuité de l'institution ecclésiastique et de l'asseoir sur des bases solides : formation de séminaristes et de catéchistes et réseau d'institutions telles qu'orphelinats, écoles, imprimerie. Y a-t-il eu concertation entre M Cuenot et M Bonnand permettant d'établir un lien entre les synodes de Go Thi et de Pondichéry tenus à trois ans de distance ?[45].

Quoiqu'il ne sort guère des deux zones chrétiennes qui l'abritent, il exerce une influence considérable dans son vicariat ; par de nombreuses lettres, il stimule le courage de ses collaborateurs, et les incite à ne pas négliger les travaux de théologie ; il raffermit les fidèles dans leur foi et les pousse au prosélytisme ; enfin, il fait commencer l'évangélisation des sauvages des montagnes de l'ouest. En même temps, il rédige avec un très grand soin les actes des confesseurs et des martyrs de la Cochinchine[46].

En 1842, il y a 5 missionnaires européens et 20 prêtres indigènes pour 80.000 chrétiens.

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Séminaire de Long Song (1841)[]

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Le séminaire Long Song est fondé par Mgr Cuenot.

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Statue de l'évêque Cuenot devant l'église de Long Song.

Le Séminaire de Long Song est fondé par Mgr Cuénot The après le Synode du Diocèse de Cochinchine à Go Thi (1841).

L'évêque a de nouveau créé une école où les élèves apprenaient le latin, afin que davantage d'entre eux puissent être envoyés pour apprendre le pinang, afin que plus tard ils puissent devenir prêtres, aider les âmes des gens et étendre l'Église de Cochinchine pour qu'elle devienne de plus en plus prospère. Alors il créé une école dans la province de Quang Nam, surnommée Tung Son ; et dans la province de Binh Dinh, une autre école, Long Song [47].

Au début, la fondation du séminaire est certainement très simple. En 1891, la chapelle du séminaire est construite en briques. Vers 1960, cette chapelle est encore remodelée mais conserve sa forme d'origine. Vers 1994-1996, la chapelle est mal réparée, bien qu'elle ne soit plus en activité.

En 1925, le recteur du Séminaire, Gagnaire, démolit deux rangées de cottages en bambou et construit deux solides maisons à deux étages de chaque côté de la chapelle. Ces deux blocs sont bien entretenus et sont actuellement en train de refaire toutes les portes en bois.

Bien qu'il s'agisse d'une œuvre architecturale religieuse, au petit séminaire du village de Song, l'harmonie entre la nature et les gens atteint un niveau élevé, créant une bonne impression. Les bâtiments sont disposés nichés et cachés derrière des arbres, des bananeraies avec des chemins verts avec des fleurs et de l'herbe.

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Séminaire de Long Song fondé par Cuenot.

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Vicaire apostolique de la Cochinchine orientale (1844)[]

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Vie de Mgr Cuénot, évêque de Métellopolis, vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, etc.,... Chevroton, Jean-Éléonore-Arsène (Abbé). Paris 1870.

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La frégate La Gloire et la corvette La Victorieuse attaquent la flotte annamite devant Tourane, le 15 avril 1847. D'après l'Illustration, 1847.

Le 11 mars 1844, par la bulle Exponendum Nobis curavit, son vicariat est divisé en deux, sous les noms de Cochinchine orientale et Cochinchine occidentale. Par le bref Exponendum Nobis curasti, du même jour, il est nommé vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, qui compte neuf provinces depuis le Binh-thuan jusqu'au Quang-binh inclusivement[48]. Ce bref lui donne également le droit de prendre un coadjuteur, ce qu'il fait en 1846, en choisissant et en sacrant Mgr Pellerin. Deux autres brefs : Curasti Nobis[49], du 14 juillet 1846, et Exponendum Nobis[50], du 28 août 1849, lui accordent le même droit, dont il n'use pas. En ces temps de persécution sanglante, où évêques et missionnaires sont exposés à disparaître si rapidement, Rome prenait les plus minutieuses précautions pour assurer la perpétuité de l'autorité[51].

En décembre 1845, un traité est conclu entre le roi cambodgien Ang Duong et les commandants des forces annamites et siamoises qui confirme l’annexion définitive du delta du Mékong au profit du premier nommé.

Un nouveau bref, Postulat apostolici[52], du 27 août 1850, divise la Cochinchine orientale en deux vicariats, comme Cuenot l'a demandé. Il conserve les six provinces du centre : Quang-nam, Quang-ngai, Binh-dinh, Phu-yen, Khanh-hoa, Binh-thuan, qui forment, avec le pays des Sauvages, la mission de Cochinchine orientale dont il est le vicaire apostolique jusqu'à sa mort. L'autre vicariat reçoit le nom de Cochinchine septentrionale, avec Mgr Pellerin à sa tête[53].

Une heureuse évolution de la cour de Huê : expulsion et non plus exécution de missionnaires, dispositions plus favorables envers les chrétiens, est contrariée, selon Mgr Cuénot, en 1847, par la bataille de Tourane-Đà Nẵng (lettre du 2 mai 1848) :

Nous nous croyions être à la veille de la paix, velléités de Thieu Tri d'envoyer des navires de commerce directement en Europe. L'affaire de Tourane renversa brutalement et définitivement cette tendance[54].

Une deuxième vague de répression contre les chrétiens débute dès 1848, sous le règne de l'empereur Tự Đức. Celle-ci entraîne l'intervention sous un prétexte humanitaire (selon l'expression moderne) de la marine de Napoléon III en septembre 1858 à Tourane. En fait il s'agit aussi de concurrencer l'Empire britannique dans la course au commerce avec la Chine.

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La mission sur les Hauts Plateaux (après 1851)[]

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Carte des Hauts Plateaux.

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Jean-Claude Miche, missionnaire au Cambodge en 1838 - 1840 et en 1847 - 1864.

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Famille de villageois Mnong des Hauts plateaux.

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Photo de l’évêque et missionnaire français Etienne-Théodore Cuénot Thể (1802 - 1861), fondateur du diocèse de Kon Tum.

Étienne Cuenot (1802 - 1861) est pendant quatre ans vicaire apostolique pour le Cambodge. C’est lui qui en 1844 fait détacher de son trop vaste vicariat de Cochinchine, le royaume du Cambodge et les six provinces de Basse-Cochinchine, pour former le vicariat apostolique de Cochinchine occidentale et du Cambodge. Ce nouveau vicariat est confié à Mgr Dominique Lefebvre (1810 - 1865), aidé de 16 prêtres cochinchinois et de 3 missionnaires de la Société des Missions Étrangères, dont le père Jean-Claude Miche (1805 - 1873)[55].

C’est en 1848, en pleine époque persécution du catholicisme au Vietnam, que Mgr Étienne Cuénot, alors vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, est à l’origine des premières tentatives d’annonce de l’Evangile dans cette région. Durant cinq ans, divers essais d’évangélisation échouent les uns après les autres[56].

Mgr Cuénot, qui appartient à la Société des Missions Etrangères de Paris (MEP), ordonne diacre François-Xavier Nguyên Do et lui demande d’étudier les itinéraires qui ouvrent la voie de l’évangélisation et permette la venue des missionnaires[57].

François-Xavier se met au service d’un commerçant ambulant vietnamien et pénétra avec lui sur les Hauts Plateaux. Au bout de six mois, il est revenu auprès de son évêque et lui fait un compte rendu de sa mission exploratoire. Aussitôt, Mgr Cuénot décide d’envoyer sur les lieux un groupe missionnaire comportant des prêtres français, les PP. Combes et Fontaine, MEP, quatre catéchistes et des séminaristes. Le diacre François-Xavier Do leur sert de guide. Mais une charge d’éléphants dispersa la petite troupe et l’oblige à rebrousser chemin[58].

Finalement, le groupe arrive au fleuve Dakbla en 1850. En 1851, Mgr Cuénot établit quatre centres de mission pour quatre ethnies importantes des Hauts Plateaux. La mission sur les Hauts Plateaux est lancée[59].

En effet, une mission réussit à s'installer en territoires aborigènes au milieu du XIXe siècle : au Cambodge, chez les Stieng de Brelum. Monseigneur Miche (1805 - 1873), vicaire apostolique du Cambodge et de Cochinchine occidentale, s’intéresse à ce groupe ethnique depuis le début des années 1850[60] :

Je veux envoyer deux missionnaires au Laos et deux autres chez les sauvages à l'est du grand fleuve. Ces sauvages sont tributaires du Roi du Cambodge. Du grand fleuve, on peut se rendre chez eux en trois ou quatre jours. Vous comprenez sans que je vous le dise qu'on ne peut, sans une extrême imprudence, confier des expéditions de cette nature à un seul missionnaire. Ce serait le sacrifier en pure perte : une maladie, une mort imprévue ruinerait l'entreprise[61].

La volonté d'envoyer des hommes évangéliser les hautes terres s'explique par la connaissance du terrain que possède Miche, mais aussi par le peu de conversions au Cambodge et les massacres de chrétiens au Vietnam. Au Cambodge, les bonzes sont considérés comme un obstacle à l’évangélisation. L’absence de clergé chez les aborigènes fait espérer de meilleurs résultats. Les missionnaires considèrent les autochtones des hautes terres comme des individus "vierges", donc potentiellement plus réceptifs à leur enseignement. Par ailleurs, les persécutions au Vietnam sont telles pendant cette période, que la hiérarchie ecclésiastique, messeigneurs Miche et Cuenot, recherche des bases arrières dans l’hypothèse où les prêtres catholiques devraient se retirer des plaines. Les territoires des Stieng, comme ceux des Banhar, sont difficiles d’accès et redoutés par les Vietnamiens et les Cambodgiens. Ils constituent donc des retraites intéressantes, à condition d’y établir des missions. Les territoires aborigènes apparaissent ainsi comme une position de repli éventuel pour poursuivre la propagation de la foi catholique[62].

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De 1854 à 1861[]

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Débarquement des troupes de marine à Touran (Đà Nẵng) en 1858.

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Capture de Saïgon en 1859.

Quoique très occupé par les affaires de son vicariat, toujours sous le coup de la persécution, il étudie et donne fréquemment son opinion sur la marche de la Société des Missions Etrangères ; et comme, à cette époque, il est question de la revision du Règlement général, il expose à plusieurs reprises ses vues sur ce sujet[63]..

En 1854, il faillit être arrêté. Le dévouement des chrétiens le sauve. Peu à peu ses forces déclinent, il ressent les premiers symptômes de l'anémie cérébrale ; mais sa volonté de rester à son poste ne fléchit pas, et à toutes les instances faites par ses missionnaires pour qu'il s'éloigne, il répond :

Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis.

Ainsi la donne change le 17 février 1859, lorsque quelques mois après la prise de Tourane, un corps expéditionnaire français débarque dans le delta du Mékong[64]. Quand il apprend l'occupation de Saïgon par les Français, et le redoublement de persécutions qui s'ensuivent dans les pays annamites, il veut que son provicaire, Herrengt, quitte la mission pour se mettre en sûreté ; lui demeure dans un village chez une veuve[65].

Le souverain khmer n'abandonne pas pour autant tout espoir de récupérer un jour ces provinces et va notamment le montrer dans sa lettre de 1856 à Napoléon III où il confirme que le Cambodge ne renonce nullement à ses droits.

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Province de Binh Dinh.

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PERSÉCUTIONS ET DÉCÉS (1861)[]

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Cruauté des Indochinois avec leurs prisonniers.

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La première messe célébrée à Saïgon après la prise de la ville, Le Monde Illustré, 26 octobre 1861.

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Le séminaire Cuénot établi à Kon-tum.

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Par le sang versé, Lecture théâtralisée par le Théâtre de la Clairière à Besançon (25), le 4 novembre 2018.

Confucéen dévoué, l'empereur Tự Đức persécute les chrétiens et exécute de nombreux missionnaires français et espagnols (martyrs du Vietnam). En 1861, 115 prêtres annamites, 100 religieuses et 5.000 notables chrétiens sont exécutés. 2.000 paroisses sont détruites. 100.000 chrétiens sont dispersés au milieu des païens. Entre 1858 et 1862, on compte 10.000 chrétiens brûlés, noyés ou massacrés.

Le meurtre de missionnaires français déclenche l'intervention française dans le sud du Vietnam. En 1858 la France occupe Đà Nẵng (Tourane).

En 1861, sur la nouvelle que des perquisitions doivent être effectuées dans cette paroisse, Étienne Cuenot se réfugie à Go-boi, chez une veuve chrétienne. Il y est presque aussitôt recherché par le sous-préfet, et, après être demeuré dans une étroite cachette pendant un jour et demi, sans nourriture, il se livre lui-même. C'est le 28 octobre[66].

Étienne Cuenot est emmené à Binh-dinh avec plusieurs fidèles, et enfermé dans l'écurie des éléphants de guerre, où bientôt il tombe gravement malade. Il succombe le 14 novembre 1861, vers minuit. Il vient d'expirer, quand arrive l'ordre du roi Tu-duc de le décapiter, pour avoir commis le crime de prêcher la religion chrétienne. Cet ordre n'est pas exécuté. Le confesseur de la foi est enterré, sans cercueil, non loin de la citadelle[67].

En 1862, Tự Đức prescrit de jeter à la mer les cadavres des catholiques morts en prison, et porte par un décret spécial la même sentence contre l'évêque. Le corps de Mgr Cuenot est exhumé ; quoique dans un terrain humide depuis plusieurs mois, il est resté frais et souple, les cheveux et la barbe sont intacts. Il est jeté au fleuve près du hameau de Phong. Il ne sera jamais retrouvé, malgré les recherches des chrétiens[68].

Le 5 juillet 1862, l'empereur d'Annam Tự Đức doit par le premier traité de Sài Gòn céder à la France les provinces de Đồng Nai, Gia Dinh et Vinh Tuong. Ces trois provinces avec Poulo Condor vont désormais désigner la Cochinchine.

En 1873 la France attaque Hanoï et obtient l'ouverture du fleuve Rouge aux navires marchands.


Le décret introduisant la Cause du confesseur de la foi est du 13 février 1879, le bref de sa Béatification du 11 avril 1909, et les solennités de cette Béatification sont célébrées à Saint-Pierre de Rome le 2 mai 1909.

Au Séminaire des Missions Étrangères, la Salle des Bienheureux renferme plusieurs objets, entre autres un calice ayant appartenu au martyr. Dans la mission des Sauvages, dont il est l'inspirateur, la principale école porte son nom ; elle est établie à Kon-tum.

Cuenot est canonisé en juin 1988 par le pape Jean Paul II.

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La prise de Saïgon, par l'escadre française du vice-amiral Rigault de Genouilly le 16 février 1859 (Antoine Léon Morel-Fatio — Musée national de la Marine).

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COMPRENDRE LES VIETNAMIENS[]

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Un guide de voyage interculturel.

Développeur de jeux video à Paris, Nicolas Leymonerie s’envole pour le Vietnam en 2006 où il participe à l’éclosion de cette industrie. Cinq ans plus tard, il quitte la capitale vietnamienne pour s’installer sur les hauts plateaux du Centre, dans la ville tempérée de Dalat où, après quelques années, il cofonde un Centre francophone pour l’enseignement du français qui devient un centre d’examen certifié. Il est diplômé en langue vietnamienne par l’Université des sciences humaines et sociales d’Ho Chi Minh-Ville.

Nicolas Warnery est ambassadeur de France au Vietnam et a été consul général à Hô Chi Minh-Ville de 2004 à 2007. Imprégné de culture vietnamienne, il est aussi auteur de romans.

Ngo Tu Lap est le directeur de l’Institut francophone international à Hanoï. Figure de proue de la langue française au Vietnam, il est à la fois écrivain, poète et musicien.

Réhahn est un photographe français vivant à Hoï An, où il a ouvert une salle d’exposition. Il est mondialement réputé pour ses portraits des différentes ethnies du Vietnam.


Comprendre les Vietnamiens, Nicolas Leymonerie


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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  2. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  3. Étienne CUENOT1802 - 1861
  4. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  5. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  6. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  7. Histoire de Le Bélieu (25)
  8. Château de Réaumont (Le Bélieu 25)
  9. Château de Réaumont (Le Bélieu 25)
  10. Histoire de Le Bélieu (25)
  11. Leiser Henri. Le Belieu (Doubs). Château de Réaumont. In: Archéologie médiévale, tome 12, 1982. p. 345.
  12. Histoire de Le Bélieu (25)
  13. Histoire de Le Bélieu (25)
  14. Thánh Étienne Théodore Cuenot - Thể, tử đạo ngày 14 tháng 11
  15. Vie de Mgr Cuénot, évêque de Métellopolis, vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, etc.,... Chevroton, Jean-Éléonore-Arsène (Abbé). Paris 1870.
  16. Vie de Mgr Cuénot, évêque de Métellopolis, vicaire apostolique de la Cochinchine orientale, etc.,... Chevroton, Jean-Éléonore-Arsène (Abbé). Paris 1870.
  17. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  18. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  19. Etienne-Théodore Cuenot
  20. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  21. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  22. Etienne-Théodore Cuenot
  23. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  24. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  25. Étienne CUENOT1802 - 1861
  26. Étienne CUENOT1802 - 1861
  27. Étienne CUENOT1802 - 1861
  28. Étienne CUENOT1802 - 1861
  29. Annuario Pontificio 2013 (Libreria Editrice Vaticana, 2013, ISBN 978-88-209-9070-1), p. 929.
  30. Donald F. Lach and Edwin J. van Kley, Trade, Missions, Literature, Donald F. Lach, Asia in the Making of Europe, Volume 3, Book 1, A Century of Advance, Chicago and London, University of Chicago Press, 1993, p.231.
  31. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  32. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  33. Étienne CUENOT1802 - 1861
  34. Philippe Franchini, Les Guerres d'Indochine, t. 1, Pygmalion - Gérard Watelet, 1988.
  35. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  36. Étienne-Théodore CUENOT (1802-1861) Évêque missionnaire en Cochinchine
  37. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  38. Tru. L'écriture Quoc Ngu du 17e siècle à la fin du 19e siècle. Anthologie de la langue et de la littérature vietnamiennes n° 1. Ligne vietnamienne: 1993. pp 30-47.
  39. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  40. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  41. Quod nuncia(Jus Pont. de Prop. Fid., v, p. 219
  42. Jus Pont. de Prop. Fid., v, p. 225
  43. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  44. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  45. Pasquier Roger. L'histoire des missions. Nouvelles approches. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 79, n°294, 1er trimestre 1992. pp. 127-142.
  46. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  47. Du Lịch Bình Định Nhất Định Phải Ghé Nhà Thờ Lòng Sông
  48. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  49. Jus Pont. de Prop. Fid., vi, 1re part., p. 5
  50. Jus Pont. de Prop. Fid., vi, 1re part., p. 85
  51. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  52. Jus Pont. de Prop. Fid., vi, 1re part., p. 103
  53. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  54. Bui-Quang Tung. Le combat naval de Tourane (1847). Une nouvelle approche. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 82, n°306, 1er trimestre 1995. pp. 5-21.
  55. Histoire de l'Église au Cambodge
  56. Le diocèse de Kontum se remémore ses origines
  57. Le diocèse de Kontum se remémore ses origines
  58. Le diocèse de Kontum se remémore ses origines
  59. Le diocèse de Kontum se remémore ses origines
  60. Mathieu Guérin. Des casques blancs sur le Plateau des Herbes : La pacification des aborigènes des hautes terres du Sud-Indochinois, 1859-1940. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Diderot - Paris VII, 2003.
  61. Lettre de Mgr Miche aux directeurs des Missions étrangères de Paris, 23 juin 1851, mep 755-n°59.
  62. Mathieu Guérin. Des casques blancs sur le Plateau des Herbes : La pacification des aborigènes des hautes terres du Sud-Indochinois, 1859-1940. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Diderot - Paris VII, 2003.
  63. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  64. Alain Forest (dir.) et al., , Les Indes savantes, 21 novembre 2008 (ISBN 9782846541930)
  65. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  66. ÉTIENNE-THÉODORE CUENOT
  67. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
  68. ETIENNE-THÉODORE CUENOT
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